Articles de yugcib

  • Elles adorent le shopping...

    Elles adorent le shopping

    Et moi je le déteste

    Elles adorent toutes le shopping

    Les filles des Iles

    Les filles du fin fond de la Creuse

    Les filles du Raincy et de Bondy

    Et moi je le déteste le shopping

    Le shopping en galerie marchande

    A Paname

    Ou à Tartas Les Bains de pied

    Ou à Shangaï ou à Hong Kong

    Elles adorent le shopping

    Mais on se rejoint sur des petits riens

    Ou sur des choses de la vie qui court

    De la vie qui bat autrement que d'un coeur de pieuvre

    Elles adorent le shopping

    Comme toutes les filles du Twenty unième century

    Qui lisent jamais de livres

    Mais ont les yeux rieurs

    Elles adorent le shopping

    Mais je chope pas le ticket avec elles

    Quand je leur parle balades en montagne ou en forêt

    Ou bouquins

    Ou littérature ou poésie

  • Le bonheur

         Le bonheur "n'existant pas" selon Houellebecq, j'ai envie de dire "c'est le bon heurt qui existe (par opposition au mauvais heurt)"...

    En effet, un "bon heurt" (par exemple un joli visage de femme qui te fouette l'âme et te fout la trique) c'est "un petit choc très chic"...

    "Le bonheur" donc, je confirme, je suis d'accord avec Houellebecq : il n'existe pas, ou alors, "il fait semblant d'exister sous forme de mirage"...

    Mais "des bons heurts"... y'en a à l'infini tout au long de la vie...

  • Août

         De tout l'Août on ne la, ne le, ne les verra point, l'absent, l'absente les absents... Il, elle, elles, ils... Seront "dans l'absinthe des jours heureux"...

    Et l'on se demande si... (enfin "certains" voire "certain" se demandent si)... cela vaut le coup d' "absinther quand même le verre un petit chouia ou ras bord"... Et "mettre des glaçons" en plus, qui de toute façon fondront...

    Vient le temps des nuits qui s'allongent, le jour tardant de plus en plus à venir au matin ; les ombres qui tombent plus tôt le soir, et en ces trente et un jours de l'Août boréal, c'est la première phase du "grand basculement" vers l'hiver dont on à peine cependant à l'imaginer qu'il existe, tant on vit sur la lancée des encore longs jours...

  • Jeunesse, force et beauté

         "Jeunesse, beauté, force, les critères de l'amour physique sont exactement les mêmes que ceux du nazisme".

                         Michel Houellebecq

    ... Avec les "nouvelles technologies" de la communication, de la relation, de la production de l'écrit, de l'image, de la parole et de l'autopétance de soi... et de toutes sortes d'impostures qui en foutent plein la vue, et cette propension du commun des mortels qui n'est ni un très jeune enfant ni un vieillard, à se vouloir à tout prix le plus beau, le plus fort, le plus sexy, le plus performant... L'on dépasse les fondements les plus radicaux et les plus extrémistes du nazisme... Et il devient urgent, vraiment urgent, d'entrer plus que jamais que par le passé, en résistance, en résistance organisée en maquis contre ce "nazisme"...

  • La question de l'existence du bonheur

         Au "paradis des minous" (le paradis où je souhaite aller plutôt que dans celui des Humains) on ne se pose pas la question de l'existence du bonheur et il n'y a pas, d'ailleurs, au paradis des minous, de cité qui s'appellerait "Hollywood Minou"...

  • L'amertume

         "S'il fallait résumer l'état mental contemporain par un mot, c'est sans doute celui que je choisirais : l'amertume."

            Michel Houellebecq

    ... Et l'amertume dirais-je, ce ne serait "encore pas trop grave" si elle n'était que "l'amertume à l'état pur" (et exprimée en parole ou en écrit, poétiquement ou non, littérairement ou non, et bien sûr justifiée le plus souvent quoi qu'elle "ne fasse point avancer le schmilblic")... Mais le pire (et c'est ce que je déplore) c'est qu'elle est exprimée avec vulgarité, banalité, et qu'elle est déversée comme du "caca nerveux" sur Facebook, Twitter, les réseaux sociaux et sur les forums d'expression libre...

    Et en ce sens, elle fait davantage de consommateurs de la révolte, que de révoltés...

  • Michel Houellebecq

         Je ne pense pas, ayant achevé la lecture de La carte et le territoire, que je procèderai comme je l'ai déjà fait pour d'autres livres (présentation-résumé-extraits-mon avis)...

    Ce qui me semble à peu près "sûr" après la lecture de La carte et le territoire, et après les quelques informations que j'ai pu recueillir au sujet de Michel Houellebecq, tant sur Wikipédia que sur le site de l'écrivain... C'est que je tends à penser que Michel Houellebecq serait "l'un des plus grands écrivains contemporains actuels"... Et que "notre époque, pour cette raison de l'existence de cet auteur -et sans doute de 2 ou 3 autres- ne serait pas le vide culturel ou intellectuel que l'on pourrait déplorer"... (cela en effet nous "change" de tous ces auteurs "à succès populaire" mélimélo dramatiques à sensation gros succès de librairie littérature de gare et de plage)... Et cela nous "change" également, de toutes ces productions "essayistes journalistiques connotation autobiographique gallimatia de formulations de style universitaire intellectuel bobo branché" d'hommes et de femmes politiques et de grands animateurs télé, qui se "vendent comme des petits pains" au grand public mais soit dit en passant le grand public il y comprend rien dans ces bouquins là... (ou alors il fait semblant de comprendre et se lance "pour faire bien" dans quelque "diatribe" argumentée de "on dit que...")

    ... Je pense aussi que la seule lecture d'un livre en particulier d'un auteur, ne suffit pas loin s'en faut, pour appréhender l'ensemble de l'œuvre d'un auteur. Mais pour cela, peu de gens, peu de lecteurs, et même peu de "grands lecteurs" (de ceux qui passent des journées ou des nuits entières à lire) sont disposés, ou plus exactement se rendent disponibles pour se consacrer à l'étude d'un auteur, de l'œuvre d'un auteur dans son ensemble... (Pour cela, il faut "sentir que ça vaille le coup"!)

    "L'œuvre de Michel Houellebecq donne lieu à des jugements radicalement opposés. Pour certains critiques, il serait le plus grand écrivain contemporain, pour d'autres son écriture relèverait de la nullité littéraire" [Reynald Lahanque]

    Son écriture est assimilée par ses détracteurs à une "absence de style"...

    Effectivement, dans la réalité du monde d'aujourd'hui, tout comme d'ailleurs "depuis toujours"... Lorsque l'on ne comprend pas un auteur, on dit qu'il est "nul" ou "hermétique"... (il faut du sensationnel, de l'intrigue amoureuse ou policière, de l'émotion, une histoire "bien charpentée qui tient debout du début jusqu'à la fin avec une bonne dose de suspense... Sinon "ça marcha pas", le lecteur "tope pas")...

    Ou alors, à la limite il faut être "un imposteur de génie" et savoir faire "se marrer" et interpeler le lecteur avec toutes sortes de formulations bourrées de métaphores hasardeuses "qui font pas trop dans la dentelle" et qui séduisent quelques "anti ceci/anti cela"... en fait, se livrer à un réquisitoire contre le "sens du monde", la "société de consommation" etc. ... (ce "truc" là, ça "prend toujours")...

    ... On note dans le style de Michel Houellebecq, un usage limité de la métaphore, quelques changements de registre dans le langage dans la même page, le même texte ; l'emploi de "litotes", des descriptions et des détails anodins, des fins de paragraphe avec des phrases simples et banales sur un ton de résignation ; l'emploi fréquent et inhabituel et surprenant d'adjectifs souvent négatifs, pour exprimer des jugements péremptoires...

    ... Un extrait, cependant, dans La carte et le territoire, page 17, collection de poche J'ai lu :

    ...C'est alors qu'il prit conscience du problème du taxi. Comme il s'y attendait, Atoute refusa nettement de le conduire au Raincy, et Speedtax accepta tout au plus de l'emmener jusqu'à la gare, à la rigueur jusqu'à la mairie, mais certainement pas à proximité de la cité des Cigales. "raisons de sécurité, monsieur..." susurra l'employé avec un léger reproche. "Nous ne desservons que les zones parfaitement sécurisées, monsieur" indiqua pour sa part le réceptionniste de Voitures Fernand Garcin sur un ton de componction lisse...

    ... Et, page 47/48 ceci :

    Il avait lu Platon, Eschyle et Sophocle ; il avait lu Racine, Molière et Hugo ; il connaissait Balzac, Dickens, Flaubert, les romantiques Allemands, les romantiques Russes. Plus surprenant encore, il était familier des principaux dogmes de la foi catholique, dont l'empreinte sur la culture occidentale avait été si profonde -alors que ses contemporains en savaient en général un peu moins sur la vie de Jésus que sur celle de Spiderman.

  • Le Goncourt

          Le Goncourt c'est de la foutaise... Gros sous, magouille, combine et compagnie, lutte féroce entre auteurs et surtout entre grands éditeurs... si ç'avait pas été en 2010 Houellebecq, ç'en aurait été un ou une autre... (Mais peut-être pas Christine Angot qui est "dans les choux")... (rire)...

    Le seul prix que je crois (et encore!...) C'est le Nobel ! (de littérature il va sans dire)...

    Si l'on inventait le "Nobel de la Littérature sur le Net" (pourquoi pas?) je pense que le lauréat de l'année serait -il y a pour cela de fortes chances- quelque homme politique, personnage de Télé, ou journaliste célèbre dont le nombre de Tweets suivis par je ne sais combien de "followers" ferait exploser le tiroir-caisse des Grandes Marques au budget pharaonique en matière de publicité...

    ... Je dirais aussi du "Goncourt"... que c'est un "GONG"... court...

    En effet, ça claquesonne comme une cloche d'église, une sorte de "glas heureux"... et, une heure plus tard, on entend le vent qui chante dans les blés, les chiens aboyer au lointain... et des avions qui passent le mur du son...

  • "N'ayez pas peur du bonheur, il n'existe pas"

    Une citation de Michel Houellebecq...

    ... Dans "la poursuite du bonheur", éditions "La différence" 1992

    "Compte tenu des caractéristiques de l'époque moderne, l'amour ne peut plus guère se manifester, mais l'idéal de l'amour n'a pas diminué. Étant, comme tout idéal, fondamentalement hors du temps, il ne saurait ni diminuer ni disparaître.

    Une fois que vous aurez développé un concept de l'amour suffisamment idéal, suffisamment noble et parfait, vous êtes fichu. Rien ne pourra désormais vous suffire.

    Pourtant, vous devez rester vivant -au moins un certain temps.

    À mesure que vous approchez de la vérité, votre solitude augmente. Le bâtiment est splendide mais désert...

    Parfois vous vous mettez à pleurer tant la netteté de la vision est cruelle. Vous aimeriez retourner en arrière, dans les brumes de l'inconnaissance, mais au fond vous savez qu'il est déjà trop tard".

    "N'ayez pas peur du bonheur, il n'existe pas".

    ... L'époque moderne -on va dire en gros (pour ma part) depuis 2008, est une bien drôle d'époque : il semble que le pire y soit plus possible, plus prévisible, que le meilleur... Et que les humains se déshumanisent...

    Si effectivement, l'amour ne se manifeste plus -parce qu'il se laisse remplacer par ce que j'appelle "l'ennemour"- il n'en demeure pas moins que, tout comme l'existence d'un "paradis originel" évoqué par Frantz Kafka, qui "n'aurait pas pour autant été effacé" ; l'idéal de l'amour et de la relation, n'a pas lui aussi, diminué pour autant...

    Ce que Frantz Kafka appelle "paradis originel", et cet idéal de l'amour et de la relation, et qui sont "une seule et même chose" en fait, est intemporel...

    Développer en soi et essayer de développer autour de soi, un concept de l'amour -et de la relation- "le plus noble possible" en supposant que l'on va y parvenir et le faire partager autour de soi, c'est prendre le risque de faire comme Icare dont les ailes ont brûlé quand il s'est trop approché du soleil (et aussi les ailes des compagnons d'Icare)...

    Il faut donc "demeurer vivant"... C'est à dire " être Icare sans ailes mais avec une âme, un esprit forts" autrement dit demeurer un humain...

    La "vérité", au fond, c'est peut-être comme un meuble très vaste, très haut, avec de très nombreux tiroirs, ces tiroirs symbolisant on va dire, des "questions"... Des questions il y en a à l'infini...

    À mesure que viennent, se superposent, s'entrechoquent, se mélangent, se diversifient, se reproduisent et se multiplient les questions... Et que ces questions, on les évoque, on les dit, on les dessine, et si l'on peut on les partage avec son prochain... Alors la solitude qui dans un premier temps ne cessait d'augmenter, devient moins "difficile", moins "désertique"... Et "le bâtiment" s'il n'est pas "splendide", s'il n'est pas éblouissant à crever les yeux", se révèle "habitable" -je ne veux pas dire "confortable".

    C'est vrai que la netteté de la vision (de la réalité telle qu'elle se présente, violente, brutale, crue et nue) est cruelle et qu'elle fait pleurer, qu'elle désespère, qu'elle donne envie de "faire le dragorek" (c'est à dire de tout détruire à jamais sans laisser de trace)... Et que l'on aimerait (il vient alors une sorte de nostalgie très profonde, très enracinée en soi) "revenir à ces temps d'origine, de paradis, de pureté, d'innocence, et d'inconnaissance"...

    Mais le temps qui est, le temps qui est "à ce moment là et pas à un autre" (et donc le temps qui fut il y a on va dire un milliard d'années, tout comme le temps qui sera dans un milliard d'années... ce temps n'existe qu'une seule fois... Et par rapport à ce temps, c'est -ou trop tard- ou trop tôt.

    "N'ayez pas peur du bonheur, il n'existe pas"... C'est de la lumière, de l'ombre, du contraste, des couleurs, de la vie, de l'énergie, de "l'âme" on va dire (ou du ciel en soi), du vent, des nuages, de la pluie, de la grêle, des tornades, du paysage... Et tout cela dans "un seul tableau, une seule grande fresque géante"... qui existe en soi... Et c'est peut-être mieux que ce "bonheur" qu'on veut à tout prix faire exister, et qui n'existe pas...

    S'il devait exister, ce "bonheur", alors j'en aurai effectivement très peur, car il me ferait "mourir de mon vivant", et-à fortiori- "mourir pour toujours dans la mort"...

  • L'innocence blessée

    L'innocence blessée

    La gentillesse blessée

    La délicatesse blessée

    Tout cela ensemble blessé

    C'est ce qui dans la relation heurte le plus

    Les êtres "fragiles" parce que ce sont des êtres purs

    Des êtres gentils

    Des êtres délicats

    Et que leur innocence

    Leur gentillesse

    Leur délicatesse

    Et tout cela ensemble

    Dessert

    Sont des êtres malheureux

    Il faut assurément à ces êtres là

    Davantage encore qu'aux autres êtres

    Une force

    Une dureté

    En eux

    Une force qui étonne

    Une bonté et un regard sans complaisance

    Une dureté qui lamine

    Là où les aspérités

    Sont par trop insolentes

    Trop rugueuses

    Trop présentes

  • Le petit saint, de Georges Simenon

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           Presses de la Cité, édition de 2005 en livre de poche.

    Roman achevé à Épalinges, le 13 octobre 1964. Première édition janvier 1965.

          Bien qu'ayant lu la quasi totalité de l'oeuvre de Georges Simenon, dont bien sûr les Maigret... Je viens récemment de découvrir ce roman "Le petit saint", qui est à mon avis, et de loin dirais-je, l'un des meilleurs de Georges Simenon...

    Il faut dire que Georges Simenon n'a pas écrit QUE des romans policiers, mais aussi des romans "sociologiques", comportant des études réalistes et détaillées  de personnages évoluant dans des situations difficiles ou dramatiques...

    Le petit saint, résumé :

        Louis Cuchas est l'avant dernier d'une famille de six enfants. Nés de pères différents, rien ne les rapproche ces enfants, sinon le logement exigü dans lequel ils dorment et vivent, dans une promiscuité où le vice lui-même n'a plus de nom. Leur mère, Gabrielle, partagée entre ses amants successifs et sa charrette de marchande des quatre saisons, n'a guère le temps de s'occuper de ses enfants.

    C'est parmi les petites gens du quartier populeux de la rue Mouffetard, que Louis laisse le monde venir à lui, enregistrant sons, couleurs, images, sensations, sous la protection de sa mère dont il est le préféré.

    À l'école il s'isole et son regard pétillant excelle à saisir les choses comme les gens. Le surnom de "petit saint" que lui donnent ses camarades d'école, a rapidement gagné les Halles où, à sa demande, il accompagne sa mère chaque matin avant l'aube.

    Ses frères et soeurs vont déserter l'un après l'autre le logement familial, Gabrielle ne reçoit plus d'hommes, Louis grandit...

    Il a quitté l'école et travaille la nuit aux Halles, mais il reste toujours le petit garçon aimable et pudique avec son visage de fillette encadré de boucles délicates.

    Un jour il se découvre une grande passion, la peinture. Désormais il ne vivra que pour la peinture, s'efforçant de traduire à sa manière dans la juxtaposition de couleurs pures, ce qu'il a accumulé depuis vingt ans.

    C'est l'éclosion à une vie nouvelle qui le fascine, malgré les jours difficiles, et, en même temps, la première expérience amoureuse.

    Il déménage, quittant la rue de son enfance et sa mère qu'il aimera toujours tendrement.

    Ses toiles se vendent, sa popularité naît et croît, grâce à son ami, Suard, qui a encouragé ses débuts. Mais, peu soucieux d'argent et de gloire, il restera Louis, le mystérieux petit garçon à la fois si proche et si lointain, dont la renommée, auréolée de légende, fera plus tard un artiste célèbre.

    Extraits :

    ... Avait-il dormi? Son corps était chaud sous la couverture. Aucun bruit particulier ne l'avait éveillé en sursaut. Il avait seulement entendu, derrière le rideau, qui n'était qu'un vieux drap de lit suspendu à une tringle, un halètement familier, entrecoupé de gémissements, avec parfois le grincement des ressorts du lit. C'était sa mère qui couchait dans ce lit, presque toujours avec quelqu'un. Puis, du même côté que lui du drap tenant lieu de cloison, il y avait Vladimir, ensuite Alice, ensuite les jumeaux, lui-même, chacun sur sa paillasse, et, contre le mur, le bébé dans son lit-cage.

    ... Il avait vaguement écouté le halètement, puis, petit à petit, il avait distingué la silhouette de Vladimir, en chemise, les genoux sur la paillasse, qui regardait par le trou du drap de lit.

    Louis n'était pas surpris ni curieux. Tout cela lui était familier, comme s'il l'eût vécu souvent à son insu. Pour la première fois, seulement, les images, les sons, se rassemblaient, formaient un tout qui avait un sens.

    Mon avis :

    Si l'oeuvre de Georges Simenon me paraît remarquable et surtout intéressante dans son ensemble,  je crois bien que "Le petit saint" en particulier, demeurera de tous les livres de Georges Simenon, celui qui m'aura le plus marqué... Peut-être parce que, dans une certaine mesure, je me suis senti par certains côtés, assez proche du personnage de Louis...

    J'ai toujours pensé, en tant qu' "homme d'écriture et de poésie" (si je puis dire)... Que la peinture, que le dessin, ou encore que le modelage, cela pouvait être "un peu comme l'écriture" et, qu'en quelque sorte, l'on pouvait aussi "peindre des tableaux" avec des mots, des tableaux de personnages, de situations, avec une "atmosphère", une sorte de paysage animé... Le tout, avec "un sens évident" ou un sens "suggéré" ou encore, "un sens caché"parfois...

  • Vers une "post humanité" ?

         N'importe quel ostrogoth dans une probable et future post humanité, qui n'aura pas au départ une âme de poète, une âme de penseur, une âme d'écrivain, une âme d'artiste, une âme de créateur, et, avec cette âme là, la sensibilité correspondante, la capacité toute sa vie durant à forger cette âme, avec le vécu, l'expérience, le travail, les rencontres... N'importe quel ostrogoth sans la "facture", sans le talent donc ; tout simplement parce qu'il le veut, parce qu'il le désire du même désir que le désir d'un enfant capricieux tapant du pied pour obtenir le gadget, le joujou, le "Goldorak" convoité... Pourra dans son cerveau, son cerveau tel qu'il est sans plus, se faire implanter ou "greffer" une copie ou un clone de l'âme d'un poète, de l'âme d'un penseur, de l'âme d'un écrivain, de l'âme d'un artiste, de l'âme d'un créateur...

    Alors, du "Céline relooké", du "Coluche, du Léo Ferré, du Brel, du Houellebecq... ou même pourquoi pas (rire) du Yugcib ou de l'être que vous êtes relooké"... Sera désormais "du produit de consommation courante" au même titre que les barquettes de fraises aujourd'hui en vente sur les marchés de la planète...

    Eh oui, aujourd'hui l'on produit des fraises 100% artificielles avec au départ, une "enveloppe" (ou si l'on veut une "bulle" ou un bulbe totalement insipide, gorgé d'eau et poussé chimiquement à la hâte sous serre), auquel on ajoute des colorants, des édulcorants, des gustatifs, de telle sorte que vous avez l'illusion totale de manger des fraises naturelles (et c'est à s'y méprendre y compris pour les gens "avertis" et même les spécialistes)...

    Je ne veux pas d'un monde pareil, d'une telle post humanité ; je veux de vrais humains, de vrais poètes, de vrais écrivains, de vrais penseurs, de vrais créateurs, de vrais artistes, de vraies fraises ! Mais ce que l'on a déjà commencé avec des fraises (et avec les autres fruits, légumes, produits alimentaires d'ailleurs), on va peu à peu désormais le faire avec des cerveaux, des âmes...

    ... Mais... Je ne suis pas "si pessimiste que ça" ! Je pense en effet, que dans les siècles à venir, et sans doute même dans le siècle présent... Ces "vrais humains, vrais poètes, vrais créateurs, vrais artistes, vrais écrivains, vrais penseurs"... Du fait de la difficulté qu'il y aura à demeurer vrai, à transmettre, à perpétuer et à évoluer ; du fait de la complexité, de la diversité, et parfois il faut le dire, de la déliquescence, de la décomposition, de la rupture des liens dans la relation ; du fait de la dureté et de la violence encore plus grande du monde... Seront ces humains là, plus vrais et plus entreprenants, et plus créateurs encore qu'ils n'ont jamais été par le passé...

    Jamais le meilleur ne pourrait être encore meilleur s'il n'y avait pas le pire devenant pire encore!

  • Le festival d'Avignon

         Le festival d'Avignon ? ... Je n'y ai jamais mis les pieds de ma vie ! Le "in", le "off" sont pour moi comme des trains que voient passer une vache : les trains bleu argenté, et les trains gris et crème...

    ça me paraît "un truc de branchés", ce festival si à la mode, si couru, si en vue... Mais qui -à mon sens- (mon sens certes un peu primaire, réducteur) est une affaire d'intellectuels bobos friqués -et un peu piqués (du moins certains)... Si j'y allais, je m'y sentirais "toutou cagneux" au beau milieu d'une cohorte de "toutous exotiques" (et cela "très peu pour moi") ! (rire) ! ... Et puis, comme dans tous ces "Grands Festivaux" (notez que je n'écris pas "FestiVEAUX")... C'est noir de monde, et bonjour pour se garer, bonjour pour trouver une place dans un camping, une chambre d'hôte, un hôtel... La galère, quoi ! ... Et le Mahomet là haut, en Avignon (ou plutôt au dessus d'Avigon) qu'est-ce qu'il doit taper dur à l'heure méridienne ! ... Pour la bouffe y'a sûrement des fast food (j'imagine le pain bagnat à 6 euro 50), et toutes ces terrasses de bistrot, de restaurants qui débordent jusqu'au milieu de la rue...

    No nonon... ça'm'dit que dalle, de bailler mes fesses en Avignon au milieu de toute meute de "toutous exotiques" !

    ... Je rêve d'un monde (rire) où les "toutous cagneux" -mais ayant cependant de grandes et belles âmes fortes- prendront le pouvoir, partageront ensemble ce pouvoir qu'ils auront pris -pas forcément par les dents les crocs mais avec leur intelligence du coeur et de l'esprit et de la créativité- et pousseront au fossé les "toutous exotiques" désormais en bandes disloquées et devenues errantes... Alors il n'y aura plus de vedettes surmédiatisées, plus de personnages ni de spectacles bling/bling, plus de consommation de masse et de loisir, plus de ces "grands festivaux plumes au cul et sur la tête", plus de cet orgueil de merde en limousines quat'quat pétants et en tenues vestimentaires impossibles et en propos à tout va qui font la Une sur Twitter... Plus rien de ce qui fait mais en réalité défait/décompose/dilue-en-eau-de-vaisselle le monde d'aujourd'hui... Je ne dis pas que "ce sera le Pérou" mais "peut-être l'antarctique étendu à toute la planète dans sa blancheur immaculée peuplé désormais de manchots artistes, de manchots poètes, de manchots créateurs d'atmosphère, de manchots plus humains qu'aucun humain n'a jamais été sauf si l'on remonte à Néanderthal...

    ... "Tu nous pompes l'air avec ton Néanderthal"... ne manqueront pas de dire certains, certains de ces intellectuels branchés hautes études et autres "geeks" accros de news sur Twitter et de technologies à la mode et de fringues qui en jettent... Ou encore ces créationnistes qui nient l'existence de Néanderthal et qui font remonter l'existence de l'Homme à 6000 ans avant l'an 2000 soit disant que la science ne prouve rien et n'émet que des hypothèses... Merde, mon Néanderthal il te fait un bras d'honneur sur la scène de son théâtre de verdure dans ces grands rassemblements annuels de clans d'il y a 25000 ans qui valaient bien d'une certaine façon le festival d'Avignon !

  • Des milliers d'avions dans le ciel

         Je pensais ce matin, au gigantisme du trafic aérien dans le ciel de la planète, en ce début d'été période marquée par autant de départs lointains en vacances, autant d'arrivées, de centaines voire de millions de gens transitant dans les aéroports de toutes les grandes villes et métropoles du monde, sans compter les vols intérieurs dans tous les pays...

    Roissy et Orly, aéroports parisiens, drainent déjà en ces premiers jours de juillet, environ un million de passagers, partant ou arrivant ou transitant ; sans doute deux ou trois fois plus pour les aéroports de Kobenhavn, de London, de New York, encore davantage pour  les aéroports de mégapoles telles que Shangaï, Hong Kong, Mexico, Johannesbourg, Moscou, Rio de Janeiro, Tokyo...

    Un observateur situé sur un satellite gravitant à 300 km au dessus de l'atmosphère terrestre, verrait sans doute des dizaines de milliers de petits traits filants, dans tous les sens, nuit et jour, autour de la planète...

    Depuis là où je suis dans les Vosges, le soir vers 22h/23h, je vois filer, à une altitude de 10 mille mètres, au dessus de ma maison et des champs et prés et forêts environnants, quelques uns de ces petits traits avec leurs feux rougeoyants, des Paris Moscou, Berlin, Varsovie, par exemple... On ne peut les confondre avec des étoiles filantes !

    En règle générale, les vols intérieurs (en dessous de 1000 km de distance à parcourir) c'est à dire entre les principales grandes villes d'un pays tel que la France, culminent autour de 6500 m d'altitude (à cette altitude là, les montagnes n'excédant guère 1000 ou 1500 mètres, semblent presque "collées au sol", les autoroutes sont des fils blancs, et les villes tout juste discernables, et l'on traverse les masses nuageuses)... Et les vols grande distance, traversée des océans et des continents, culminent eux, à environ 10 mille m d'altitude, parfois jusqu'à 12 mille (à cette altitude là, la surface des océans paraît lisse, à peine ridée, et les terres, pays, régions survolées sont comme des cartes sur un atlas, dont ne discerne plus le relief, à peine quelques détails, le contour des côtes, les estuaires des fleuves... Et l'on ne traverse plus les masses nuageuses que l'on voit défiler en dessous, sauf dans les régions équatoriales et intertropicales où l'on traverse leur sommet... (impressionnant)...

    Dans la deuxième moitié du 21 ème siècle, années 2060/2080, les avions en particulier les longs courriers, consommeront beaucoup moins de carburant (économie réalisée au décollage et à l'atterrissage par des centrales électriques incorporées), voleront plus haut (dans la stratosphère), et effectueront par exemple un trajet de Paris à Los Angeles en seulement 1h 30 ! (des études de projets sont actuellement en cours dans l'industrie aéronautique et par les grandes compagnies, des scientifiques se penchent sur de tels projets, ce n'est pas de la science fiction!)...

    D'autres études de projets sont également en cours, pour des véhicules aériens personnels, totalement télécommandés au sol depuis un centre spécialisé, consommant peu de carburant, maniables, pouvant s'élever verticalement, se poser n'importe où...

    ... Mais je serai mort, je ne verrai pas tout cela ! (il faudrait que, comme disait le Général De Gaulle, "que Dieu me prête vie" au delà de cent ans)... (Un grand rire d'optimisme et d'enthousiasme à la perspective de toutes ces futures innovations technologiques, et soit dit en passant, l'internet avec des ordis en 3D sans ADSL, avec liaison satellitaire partout dans le monde, immédiate et en très haut débit, comme actuellement d'ailleurs à la disposition des scientifiques, des géographes, des chercheurs, des journalistes de CBN qui communiquent, envoient photos et vidéos depuis des coins impossibles, des déserts, des banquises, etc. ... ils ont en permanence avec eux une espèce de petite valise de laquelle ils sortent le matériel qu'il faut pour réaliser leur reportage...)

  • La catastrophe ferroviaire de Brétigny sur Orge

         Je pense à ces visages déchirés que j'aurais pu connaître, que j'ai peut-être une fois vus dans ma vie, ou que je n'ai jamais rencontrés encore ; ces visages déchirés que sont ceux de femmes, d'enfants et d'hommes de tous âges, ces visages déchirés dans l'accident mais que la vie avait peut-être déjà déchirés ; ces visages qui, avant d'être déchirés par de la tôle, étaient illuminés de rêves de vacances et de soleil de juillet...

    Ce que l'on sait, ce que l'on ne sait pas, de cette catastrophe ferroviaire survenue le vendredi 12 juillet 2013 à 17h 15 en gare de Brétigny sur Orge ; tout ce qui aura été vu, montré, expliqué, à la télévision, par les journaux ; tout ce qui aura été déclaré selon les "formulations d'usage" par d'importants personnages (qui néanmoins ne pouvaient que se manifester) ; ne change rien au fait que chacun de ces visages est "tout seul dans sa peau" et que chaque visage proche, de famille ou d'ami ou de connaissance, est lui aussi "tout seul dans sa peau"...

    Il y a toujours "quelque chose d'indicible, d'incommunicable, d'absurde, d'infiniment douloureux, dans le malheur, le grand malheur"... Et d'intemporel...