Articles de yugcib

  • Elites et bêtes de scène

         Les élites de la nation, ainsi que les politiques et les journalistes, auxquels il faut ajouter toute la « diaspora » des intellectuels « dans le sens du monde », et tout un cartel de « bêtes de scène »... Se foutent complètement des gens du peuple qu'ils n'écoutent pas, ne vont jamais voir, méprisent...

    Enfin, je précise quand même : « à l'exception de quelques uns, rares, parmi les politiques et les journalistes et les intellectuels... Quant aux « bêtes de scène » elles ne rencontrent les gens que dans les Zénith et les Parcs expos...

    Le résultat c'est qu'on a la rage, la haine même... Et, écrasés que nous sommes, sans aucune perspective, et désespérés, et souffrant au quotidien comme dans du Zola... L'on en arrive à ce qu'il y a de plus terrible, de plus invalidant : la résignation...

    « Diaspora » : deux sens :

    - le sens propre (et réel) : dispersion d'une communauté, d'une ethnie à travers le monde.

    - un sens figuré (complètement différent) et c'est dans ce sens là (entre guillemets d'ailleurs) que je l'emploie :

    "classe sociale privilégiée, limitée à un petit nombre de personnes dans un milieu déterminé, et verrouillée (dans laquelle on ne peut entrer que difficilement voire pas du tout)...

  • Du XVI ème de Paris à la barre HLM de Cergy ...

         La stature, ou si l'on veut l'envergure, ou encore la dimension d'un personnage ne se mesure pas seulement à sa capacité de provocation et d'insolence, et non plus à son seul son talent en particulier dans tel ou tel domaine artistique, littéraire ou pratique...

    Certains personnages de Télévision, de scène, de cinéma, de la littérature, de l'expression artistique ; ou même encore certains autres personnages moins médiatisés que toutes ces « bêtes de scène » et humoristes célèbres se produisant sur le Net dans les réseaux sociaux et sur des blogs (et ont tous néanmoins une audience)... Ne sont en fait, que « d'une seule dimension », une dimension parfois élargie sur quelques marges... Et cela ne fait pas d'eux des êtres « coup de hache sur la mer gelée », des êtres autant de colère que d'amour...

    Je crois -même si je veux bien en « discuter les yeux dans les yeux et sans parti pris-et en essayant de « dérouler le fil »- que, quand on est né dans le 16 ème arrondissement de Paris et qu'on est le fils ou la fille d'un comédien célèbre, et que déjà en « début de carrière » on fait partie de la « diaspora »... Ou, au contraire, quand on est né et qu'on a grandi dans une barre d'HLM à Cergy Pontoise, et qu'on est le fils ou la fille d'un alcoolique violent au chômage, et qu'on réussit quand même à publier un livre, à devenir un comédien, un humoriste, un chanteur.. Je crois oui, « que les dés sont pipés », quelque part... Parce que, au delà de ce que l'on appelle « l'environnement social, économique, familial -et géographique- », au delà des barres d'immeubles des « cités » ou au delà des « quartiers bourgeois et résidentiels »... Il y a, il n'y a... Que l'idée que l'on se fait dans le monde tel qu'il tourne, que l'idée que nous nous faisons et nous vient sans cesse à l'esprit... Et qui, au vrai, fait le monde tel qu'il est, tel que nous le subissons... Et, mettez là dedans quelques exaltés, quelques extrémistes, et quelques « fous de Dieu et de valeurs ancestro-tradico-morale »... Et ça fait « le bouillon de culture » qui risque de nous faire tous crever...

  • Les lisières, d'Olivier Adam

    L'auteur :

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    Né en 1974, Olivier Adam a grandi en région Parisienne et vit actuellement en Bretagne.

    Son premier roman Je vais bien, ne t'en fais pas a été adapté pour le cinéma par Philippe Lioret.

    Passé l'hiver a reçu le Goncourt de la Nouvelle en 2004 ; À l'abri de rien le prix France Télévision 2007 ; et Des vents contraires le prix RTL Lire 2009...

    Agé de 39 ans en 2013, Olivier Adam fait donc partie de la nouvelle génération des auteurs les plus contemporains, c'est dire de ces auteurs nés après 1968, et dont les livres ont été publiés alors que nous venions d'entrer dans le 21 ème siècle...

    Il est depuis le début du 21 ème siècle, l'un des rares -sinon vraiment le seul- romancier Français qui pénètre dans l'intimité, dans le vécu, le ressenti de ses personnages ; et en même temps, qui met en scène ses personnages à l'intérieur de la « machine sociale » -et aussi familiale- dans laquelle ils évoluent. Une « machine » qui, le plus souvent, les broie, les brise, et fait d'eux des exilés, des êtres de nulle part...

    Ses personnages sont par exemple des pères « en bout de course », des enfants abandonnés, des couples qui se séparent, des hommes et des femmes qui vivent comme sur un fil, sans cesse prêts à tomber dans le vide... Ce sont les éclopés de la vie, souvent rejetés, et dont l'existence ne compte pas et se dilue dans l'indifférence.

    Le livre : Les lisières :

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    Roman de 500 pages environ, paru en Août 2012, édité chez Flammarion.

    Avec Les lisières, Olivier Adam écrit son livre le plus abouti, et le plus ambitieux aussi.

    L'ensemble du début jusqu'à la fin du livre, et à chaque page même, est une gigantesque fresque d'une densité extrême, dans laquelle l'auteur nous raconte l'histoire personnelle, intime, d'un homme « expulsé de sa propre vie », histoire qui en même temps est aussi celle des gens appartenant aux « classes moyennes » de la société Française d'aujourd'hui.

    Le narrateur, Paul Steiner, est écrivain. À l'âge de dix ans, il tente de mettre fin à ses jours alors qu'il se trouve au bord d'un précipice, et depuis, il verrouille tout en lui.

    Il rencontre Sarah, qui sera sa femme et le sauvera des démons qui l'habitent. Avec Sarah et ses enfants Clément et Manon, il sera tour à tour et en même temps heureux, et absent. Alors, au bout de quelques années, Sarah le quitte définitivement. Il continue à voir ses enfants qu'il adore, qu'il chérit... Et il demeure toujours amoureux de sa femme, qu'il voit de temps à autre, et dont il ne supporte pas la présence à ses côtés, de son amant, un type qu'il déteste et dont la personnalité, le statut social lui déplaisent souverainement...

    Le temps d'une semaine, Paul retourne dans la cité pavillonnaire de son enfance, en banlieue parisienne, voir sa mère hospitalisée. Depuis vingt ans, Paul n'avait pas remis les pieds dans cette cité de V. , cette « lisière » qu'il a fui de toutes ses forces. Et la route de ce retour sera une route difficile, de mise au point et de réflexion, de souvenirs...

    Mon avis :

    Après avoir lu Les lisières d'Olivier Adam, la première chose qui m'est venue à l'esprit, c'est une réflexion que je m'étais faite et que d'ailleurs j'avais précédemment postée dans l'un de mes billets de blog :

    « On est tout seul dans sa peau jusqu'à la fin de ses jours » …

    Et c'est bien cela, dans le livre : le narrateur Paul Steiner (qui n'est probablement autre par le biais d'un personnage fictif, que l'auteur lui-même), est aussi d'une certaine manière, chacun d'entre nous, avec son ressenti, ses émotions, son « parcours » chaotique -et souvent dramatique- de vie... Et également avec sa solitude intérieure, son isolement, tout ce qu'il ne peut communiquer, tout ce qu'il vit en lui, pris dans le « maëlstrom » de son environnement familial, social, de travail et de relations...

    Et ce qui m'a frappé, interpellé, ému, et par moments il est vrai m'a « un peu épuisé à la lecture » c'est cette densité quasi permanente dans la formulation, dans la pensée, dans la réflexion, dans ces longues, interminables phrases-réquisitoire de tout ce que l'on peut observer et déplorer dans le monde, les gens, les comportements, les habitudes, la difficulté de vivre et de communiquer au quotidien... Il y a là toute une vérité et un réalisme tragiques et oh combien réels, et en même temps on sent, on ne sent que trop, ce que les personnages, ce que le narrateur lui-même, ressentent... Et que, inévitablement, on partage...

    Ce livre, c'est l'existence de tous ces gens « ordinaires » que nous sommes presque tous, qui n'est jamais « mise en avant » par les Médias, dont la plupart des écrivains et des intellectuels ne parlent jamais -comme s'ils n'existaient pas, comme s'ils étaient « quantité négligeable »... Et cela nous change en effet, de tous ces romans où il est question de milliardaires, de personnages importants, de décors somptueux, de tout ce qui fait la « Jet Set » du monde littéraire et artistique... Et alimente les séries de télévision, ainsi que les plateaux d'émission de « talk show »...

    Ce livre c'est une fenêtre ouverte sur le monde réel, sur la vie des gens... Très années 2010-20 +++, ces années qui sont celles que nous vivons au quotidien... Une fresque, oui, d'une densité extrême, et qui « nous rentre en plein dedans »...

    Reste cependant à surmonter ce vécu, le nôtre en particulier, à se libérer de tout ce qui nous « plombe » et à entrevoir « comme la possibilité d'une île, d'une île qui ne peut pas être un paradis mais un monde dans lequel on se sent moins seul et où l'on n'a plus cette peur alimentée telle un feu qui ravage...

    Olivier Adam, à la fin de son livre -et d'ailleurs avant la fin à plusieurs reprises- évoque le Japon... Il y a là un symbole, comme le symbole de « la possibilité d'une île », d'un « monde différent »...

    Extraits :

    Page 20 (collection poche J'ai lu) :

    « Avant de monter dans la voiture j'ai jeté un œil à la fenêtre de Manon. Entre les branches du grand cèdre son visage en morceaux m'observait. Nous nous sommes fait un signe de la main, notre signe à nous, un truc compliqué, en six ou sept temps, inspiré des rappeurs et des gars des cités, que nous avions inventé ensemble quand elle avait quatre ans et qui nous avait suivis toutes ces années ».

    Page 109 :

    Je l'avais connu à quinze ans branché du matin au soir sur Radio Libertaire, lisant Charlie Hebdo et l'Humanité, écoutant Jacques Higelin, Bernard Lavilliers et Hubert-Félix Thiéfaine, lisant les poètes russes et la Beat generation. Rien qui ne laisse présager qu'un jour il s'inscrive en droit et se mette en tête de devenir commissaire. Encore moins qu'il devienne un sympathisant zélé du RPR puis de l'UMP. Tout avait changé le jour où sur la place du marché deux types descendus de la cité d'une ville voisine lui étaient tombés dessus, fermement décidés à lui voler son portefeuille ».

  • La démocratie, serait-elle un leurre ?

         Le monde actuel, avec ses pays et ses peuples, avec la diversité de ses cultures, de ses croyances et de ses modes de vie ; n'est pas encore, loin s'en faut, prêt pour la vraie démocratie...

    Nous ne savons pas, d'ailleurs, ce qu'est la vraie démocratie.

    Le mot vrai a-t-il même un sens ? N'est-il pas, ce mot vrai, un mot vide de sens, un mot creux, un mot qui ne veut rien dire et tout dire ?

    Qu'est-ce qui est vrai, et qu'est-ce qui ne l'est pas ?

    Le mot démocratie vient de deux mots du Grec ancien : dêmos le peuple, et kratos le pouvoir.

    D'où le pouvoir par le peuple.

    Mais le peuple n'est pas un, le peuple est pluriel et divers... Ou, plus exactement, il est un en un grand nombre d'exemplaires et chacun de ces exemplaires est différent de l'autre.

    Alors comment le pouvoir peut-il être, peut-il se manifester, exercé par autant de un(s) si différents les uns des autres ?

    La démocratie serait-elle un leurre ?

    La démocratie, telle que nous la voyons et telle qu'elle semble instaurée dans un certain nombre de pays, est-ce que cela ne serait pas... « de l'anarchie organisée n'ayant rien à voir avec l'anarchie » ? L'anarchie qui serait la forme la plus élaborée, la plus évoluée, la plus avancée, de « gouvernement  et de pouvoir » ? … (Soit dit en passant, le monde, et chacun d'entre nous, on est très loin d'être prêt, d'avoir le niveau -d'esprit et de culture- pour « cette forme la plus avancée et la plus évoluée de gouvernement et de pouvoir)...

    Ce que l'on appelle démocratie aujourd'hui (et hier aussi) n'est autre que de l'anarchie organisée, autrement dit une triste parodie de l'anarchie...

    C'est un « ordre » dont la structure est identique à celle d'un ordre non démocratique.

    Toutes les révolutions ont été « récupérées » par des malins, par des profiteurs ou par des extrémistes ; et n'ont jamais engendré que des conflits, qu'une confrontation d'intérêts et de sensibilités, que de la violence...

    Les « petits » veulent « singer les gros » et sont les premiers à s'asseoir sur les valeurs fondamentales et sur la justice. Ce sont d'ailleurs les « petits » qui ont « fait » les gros, les gros qui, sans ce que font les petits dans leurs vies pour devenir plus gros sur le dos des autres petits, n'auraient jamais pu devenir gros...

  • Le "mur" de Facebook ...

         Facebook, c'est le seul endroit dans lequel tu parles à un mur sans être ridicule...

    C'est oh combien vrai !

    Dans la vie réelle, quand tu es seul dans une pièce, vraiment seul durant des heures et que tu es sûr que ce jour là personne ne viendra te rendre visite ni demain ni après demain... Si tu crois en Dieu, tu parles à Dieu (à voix basse ou même haute) ; si tu crois en "quelque chose qui ressemble à Dieu" tu parles à ce "quelque chose qui ressemble à Dieu » (qui en général est un interlocuteur imaginaire pouvant être soit un vrai ami, soit une femme aimée, un être aimé, ou même une sorte d'"ennemi intime qui te tire un peu les oreilles parfois)... C'est ce que j'appelle une forme de prière (la seule prière d'ailleurs en laquelle je crois et que je pratique, mécréant anti religion que je suis)...

    Ou bien encore, si t'as un crayon et une feuille de papier, tu vas écrire ce que tu ressens, ce que t'as envie de dire à un interlocuteur qui va te lire...

    Mais ce qu'il y a de sûr, c'est que tu vas pas concrètement parler au mur qui est en face de toi, non tu ne parles pas à des briques ni à une tapisserie même couverte d'images de jolis minous (ou de femmes à poil)...

    Tu ne peux parler qu'à "quelque chose qui t'écoute" -certes non réel physiquement, mais "réellement réel d'une autre façon"...

    Le "mur" de Facebook ça devrait être ça ! Mais non, hélas, et je le déplore... C'est plutôt comme une surface plane en béton, en bois, en plastique, d'une certaine longueur et d'une certaine hauteur, parfois aussi comme la façade lépreuse ou peinte en blanc crème d'un bâtiment d'usine ou d'habitation, une surface plane sur laquelle on inscrit sa marque personnelle, une sorte de cocoricohèterie, une image de soi, une formule verbale à sensation, en bref quelque chose qui n'a rien à voir avec une véritable communication, un message, un cri d'amour ou de colère, une oeuvre artistique en réduction... Et encore moins à une "prière"...

    Mais c'est vrai : tu ne risques pas d'être ridicule puisque tout le monde ou presque ainsi procède et splatche sur le mur de Facebook...

    À la limite, le ridicule sur un mur de Facebook, serait de faire dessus ce que les autres ne font pas, et qui, tout à fait par hasard, déclencherait une levée de balayettes de chiottes avec huées à l'appui...

  • Le cloporte

         Ce n'est qu'un cloporte parmi tant d'autres. Mais avec cette patte qu'il a en trop, de naissance, et qui n'est pas « normale », il bat les sauterelles à la course qui elles, ont des pattes « normales » .

    Et le cloporte à la patte en trop, et qui bat les sauterelles à la course, se voit interdit de pré, et doit se résoudre à courir sur la terre sèche et nue au milieu des cailloux...

    N'est-il pas bien plus vivant, bien plus résistant, ce cloporte, que toutes ces sauterelles aux robes si joliment mouchetées et à la silhouette si délicate, si habiles à sauter de fleur de pré en fleur de pré ?

  • L'astronef imaginaire

         Un astronef imaginaire se pose devant moi, le matin, lorsque j’ouvre la porte d’entrée de ma maison, près d'un massif de fleurs, dans mon jardin…

    Sur la plage de Contis dans les Landes, à proximité d’un blockhaus de la seconde guerre mondiale ; ou bien au sommet du Hohneck dans les Vosges un jour de grand beau temps, il apparaît, étincelant dans son fuselage argenté…

    Cet astronef imaginaire n’ouvre pas ses portes en grand cependant. Je ne sais rien des éventuels « cosmonautes » qui pourraient venir d’un autre monde, à bord de cet « autobus de l’espace ».

    Seraient-ils, ces « gens », porteurs de quelque message, viendraient-ils d’un monde meilleur que la Terre ? Je n’en sais rien.

    Dans un tout premier mouvement je fonce droit vers l’ astronef, apercevant une sorte d’ échelle de corde jaillie d’une ouverture…

    Et tout mon être est tendu vers un ailleurs inconnu, et peu m'importe la destination...

    Et, d’une voix à peine plus audible que le cri d’un oiseau, je dis : « je quitte la Terre, je laisse derrière moi toutes les indifférences, tous les mépris, toutes les clameurs, toutes les rumeurs, toutes les humeurs et agitations et violences du monde »...

    Mais saisissant l'échelle de corde jaillie de l'ouverture, je ne pose pas mon pied sur le premier degré de l'échelle...

    Un visage, des visages, un regard, des regards, viennent tout juste de tomber du ciel de la Terre...

    Alors je me sens solidaire de ces visages et de ces regards, et mes émerveillements si près de se décolorer, reprennent leurs couleurs...

  • Le cirque de Gavarnie

         Voici quelques photos que j'ai prises dernièrement au cirque de Gavarnie dans les Hautes Pyrénées...

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    Du pied de la cascade la plus haute d'Europe (423 m), jusqu'à la ligne de crête tout en haut, il y a trois étagements de roches sédimentaires, le tout d'une épaisseur de 1500 m, de telle sorte que les pics et que la ligne de crête tout en haut, culminent entre 3000 et 3100 m. Derrière le cirque de Gavarnie, côté Espagne, s'étend un énorme bourrelet de forteresses rocheuses et de pics, une zone totalement déserte et assez vaste et de haute altitude moyenne (entre 3000 et 2500 m pour l'ensemble de la zone)...

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    Quelques précisions :

    - L'hôtel du cirque, où l'on ne peut arriver qu'avec un sac à dos et à pied ou à cheval ou à âne. Cet hôtel est alimenté en électricité par un câble souterrain de six kilomètres de long depuis le village de Gavarnie. Il a sa propre station d'épuration pour les eaux usées. Idem pour le téléphone et l'internet : un câble souterrain.

    -Un joli minou juché sur le rebord d'une fenêtre...

    -Et une photo du preneur de vue...

  • Les oeuvres de pierre

         Seules les oeuvres de pierre, ce qui est gravé dans la pierre... demeure "un peu plus longtemps" et témoigne...

    Et tout juste au delà des oeuvres de pierre et de ce qui est gravé dans la pierre, demeure encore -peut-être un peu moins longtemps mais longtemps quand même- ce qui est écrit, inscrit, sur des supports à la consistance de feuille (papyrus, parchemin, papier) ou de tablettes, et qui a pu résister au temps, qui n'a pas subi le feu, l'eau, la folie destructrice et guerrière des hommes...

    Les sociétés humaines qui vivaient à la fin de la dernière période glaciaire, qui ne connaissaient pas encore l'écriture mais cependant dessinaient et gravaient et confectionnaient des outils de pierre taillée ; ont laissé davantage de traces que n'en laisseront nos sociétés actuelles avec l'électricité, le numérique, les mails, la téléphonie mobile et l'internet...

    Que demeurera-t-il d'ici déjà quelques siècles, et à plus forte raison dans dix, vingt, trente mille ans... De nos kilomètres de blogs et de sites, qui, il faut le dire pour un certain nombre d'entre eux, sont tout de même intéressants, et dignes d'être qualifiés d'oeuvres littéraires ou artistiques... Mais ne seront pour ainsi dire jamais découverts, pour autant qu'il y aura encore des humains dans dix, vingt, trente mille ans ?

    "Demain" n'existe pas...

    "Demain" c'est un concept purement humain, une projection par la pensée et par l'imagination, de ce qui pourrait être au delà du moment, du jour, du vécu, du pensé, du réalisé présentement ; et qui s'appuie en fait, sur le présent, sur ce qui s'est passé et qui est connu, et qui a évolué...

    "Demain" n'existe pas, c'est le présent qui est la réalité, et c'est le passé qui a existé, qui a lui aussi été une réalité (même si ce passé nous est inconnu)...

    Aucun autre être vivant que l'être humain sur cette planète, n' a "demain" dans son vécu... Mais cependant, tous les êtres vivants font naturellement "ce qu'il faut" pour assurer l'existence et la survie de leur espèce... La vie est intemporelle : on pourrait la comparer-

    non pas pour chaque espèce puisque les espèces disparaissent- mais pour l'ensemble des êtres vivants, à une ligne continue d'un seul tenant, une ligne qui oscille et semble parfois s'effacer mais réapparaît plus loin... Et nous, présentement depuis -on va dire- un million d'années, nous sommes "sur cette ligne"... Une ligne qui se perpétuera sans nous, les humains, vraisemblablement...

  • La guerre de Syrie, février 2011 jusque ... ?

         J'ose dire ceci (qui risque fort- mais à juste titre- de choquer les personnes horrifiées par les massacres perpétrés par les armées de Bachar Al Hassad, et voudraient "qu'on intervienne" pour "ne pas laisser impunément se perpétrer tous ces massacres"...

    "Je ne veux pas d'intervention" !

    Certes, oui, cent fois oui, je trouve absolument horrible, inhumain, atroce, tous ces massacres perpétrés par les armées de Bachar Al Hassad... !

    Mais... Réfléchissons 2 minutes : de "l'autre côté", celui de l'opposition, du combat armé contre le régime de Bachar Al Hassad... Ne commet-on pas les mêmes atrocités ? (ces atrocités, on pourrait aller jusqu'à dire qu'elles seraient justifiées vu l'horreur d'en face)...

    Soyons réaliste : les guerres, c'est toujours des atrocités, de la barbarie, du sang, des souffrances, de la mort, de la torture... Et cela dans chaque camp, quelle que soit la cause... Dans la guerre, les sensibilités, les certitudes des uns et des autres, sont tellement exacerbées, que "personne, absolument personne, n'est un enfant de choeur" !

    On l'a bien vu, avec la guerre d'Espagne 1936/1939, avec la guerre de 14/18, la guerre de 39/45, toutes les guerres du monde depuis les temps antiques, les guerres Napoléoniennes, la guerre de Yougoslavie en 1992, les guerres de religion au 16 ème siècle, la guerre d'Indochine, la guerre d'Algérie... la liste est longue...

    "Je ne veux pas d'intervention" !

    ... Parce que... "si on intervient, ce sera encore pire que tout ce qu'on déplore, que tout ce sur quoi on s'insurge"... Tellement pire que ce qui arriverait alors, dépasserait en horreur la guerre de 14/18 par exemple...

    2013, même configuration internationale (mais bien sûr dans un contexte différent) que 1913...

    ça me fait peur...

    "Je ne veux pas d'intervention" !

    ... Cela dit, je ne suis pas tout à fait "un pur et dur" pour la paix à tout prix, à n'importe quel prix"... En effet, il arrive que la paix fasse parfois plus de dégâts que la guerre : lorsque cette paix, par exemple, laisse entrer des vainqueurs, des conquérants tout puissants, des dictatures, des fanatismes religieux, et avec tout cela, dans tout cela, une domination qui est bien plus terrible à subir pour les peuples, pour les gens que nous sommes, que de mourir...

    Vivre à genoux, vaincu, humilié, exploité, spolié, privé de liberté... Mieux vaut alors mourir les armes à la main plutôt que vivre en mort vivant ! Dans ce cas là, en effet, le seul espoir qui reste, c'est de risquer sa vie, puisque "ne pas prendre les armes et ou le maquis", c'est mourir ou subir à coup sûr...

    Dans le cas de la guerre en Syrie, cependant, plutôt que de risquer une intervention qui aurait des conséquences désastreuses, la seule solution si l'on peut dire, c'est, avant toute négociation éventuelle, avant toute entente, avant tout traité possible... avant toute menace des uns et ou des autres... Et surtout avant toute forme d'intervention militaire impliquant par exemple, de l'aviation, des tirs ciblés depuis des bases mobiles situées en arrière, à distance... La seule solution dis-je... Consiste en une rencontre, en un dialogue, en une prise en compte des intérêts, des stratégies, des uns et des autres à savoir :

    -De Bachar Al Hassad lui-même en personne

    -Des chefs de la résistance, de quelque tendance qu'ils soient, y compris les plus "durs", les plus extrémistes, c'est-à dire ceux dont on ne voudrait pas qu'ils dirigent seuls le pays une fois le régime de Bachar Al Hassad abattu si telle était l'issue de la guerre.

    -Du nouveau président Iranien (qui n'a pas tout à fait la même "vision" ou la même stratégie que son prédécesseur)

    -Du Président des Etats Unis Barak Obama

    -De Vladimir Poutine et des dirigeants de la Russie

    Que veulent vraiment les uns et les autres ? Ne peut-on pas parvenir sinon à un accord, du moins à une prise en compte d'un intérêt qui lui, serait plus ou moins commun à tous ?

    ... J'avais lu quelque part, et ou entendu dire (je ne me rappelle plus où)... Qu'Israël "c'était un rempart, un bastion, une forteresse contre l'Islamisme guerrier, lequel Islamisme guerrier en question est considéré comme dangereux pour le monde occidental" ...

    Et que si un jour ce bastion, cette forteresse, ce rempart tombait, cela ouvrirait tout grand la porte à l'islamisme guerrier, conquérant et envahissant et destructeur de notre mode de vie, de nos libertés...

    Dans une certaine mesure je pense que cela est vrai... Mais, à trop s'allier stratégiquement, idéologiquement parlant, à Israël (aux dirigeants d'Israël et à la politique que ces derniers mènent), à trop les soutenir, cela ne peut qu'envenimer la situation internationale, crisper les sensibilités extrémistes, et finalement, provoquer un conflit dans lequel par le jeu d'alliances, Israël pourrait alors ne pas avoir forcément le dessus...

    ... Partant de la constatation suivante :

    Que l'on soit Chiite ou Sunnite, ou Chrétien ou Juif  d'après ce que j'ai pu apprendre il existe comme une continuité entre les trois religions que sont le Judaïsme, le Christianisme et l'Islam ; trois religions qui en fait sont "des religions du Livre" : l'Ancien Testament (la loi ancienne), le Nouveau Testament (la loi nouvelle), le Coran (les dernières et nouvelles prescriptions)... Tout cela en effet s'inscrit dans une suite, dans une continuité, dans une logique même dirais-je...

    Il n'est pas possible, à mon sens, de demeurer figé dans l'une ou l'autre des trois composantes de l'ensemble, et cela en invalidant ou rejetant les deux autres composantes...

    ... Partant de cette constatation donc,  il y a bien là une pensée, une porte, une voie qui s'ouvre... et donc une nouvelle vision et une nouvelle intelligence devenant possibles dans la relation entre les uns et les autres...

    Restent, ensuite, bien sûr, les intérêts particuliers des uns et des autres (les questions de genre de vie, de mode de gouvernement, de territoires sur lesquels on vit, de richesses, de ressources, de culture... Tout cela à régler au mieux, au plus équitable)...

        Le drame même du monde, depuis l'aube des Temps Historiques, c'est que les Hommes (les êtres humains) demeurent inflexibles dans leurs croyances et dans leurs certitudes, et que, partant de là, les sensibilités sont forcément exacerbées -ou le deviennent- d'autant plus encore que des intérêts sont en jeu et que prédomine la loi du plus fort...

    Je crois que le destin de l'Humanité, c'est de parvenir à surmonter ce drame, à s'affranchir de ce principe de la loi du plus fort et à trouver une autre voie qui serait celle d'une intelligence naturelle dans la relation...

        Quand je dis "je ne veux pas d'intervention" (en Syrie) je suis parfaitement conscient de ce que l'on peut, à juste titre, me répondre... À savoir que "ne rien faire" c'est accepter que Bachar Al Hassad et son régime en Syrie, et que par la suite, un autre dictateur, une autre puissance militaire, puissent utiliser aussi, des armes chimiques ou bactériologiques...

    Autrement dit, réprouver, condamner, menacer, hurler d'horreur, trouver une solution politique par le dialogue... Cela ne suffirait pas... Il faudrait donc des frappes ciblées, "marquer le coup", quoi !

    Mais il y a déjà eu un précédent, dans l'utilisation d'armes chimiques...

    Un précédent, à au moins deux reprises :

    -Lors de la première guerre mondiale

    -Lors de la guerre entre L'Iran et l'Irak en 1988 quand l'Irak de Saddam Hussein, soutenu et armé par la France de François Mitterand, décida de gazer 5000 kurdes dissidents (des civils, des femmes et des enfants)...

    Aujourd'hui on crie à l'abomination parce que des armes chimiques ont été utilisées vraisemblablement en Syrie contre des populations civiles par un dictateur et par un régime que l'on condamne... Mais en 1988 l'on fermait les yeux sur l'utilisation de ces mêmes armes chimiques par un régime que l'on soutenait, du fait que l'on espérait que ce régime , l'Irak de Saddam Hussein, vaincrait les Iraniens islamistes "purs et durs et guerriers"...

    Ne rien faire, cela créerait un précédent et donc un encouragement, un "nouvel ordre des choses qui pourrait devenir hélas banal et normal dans un conflit armé : Voilà bien un argument qui "ne tient pas la route" puisque le précédent existe bel et bien, et même "est passé sous silence" pour une question d'intérêt stratégique, politique et économique...

    Bachar Al Hassad "n'aurait donc pas la primeur" en matière d'utilisation d'armes chimiques, et, partant de là, ne peut en aucun cas, se sentir plus conforté, plus impuni, plus sûr de son  fait, qu'un autre dictateur de la même espèce...

    En quoi donc Bachar Al Hassad serait-il davantage un salaud, un criminel de la pire espèce, qu'un Saddam Hussein ou qu'un Kadhafi ? Pourquoi la France de François Mitterand en 1988 a-t-elle accepté de "traiter" avec Saddam Hussein, pourquoi la France de Nicolas Sarkozy en 2008 a-t-elle reçu "en grande pompe" dans les jardins de l'Elysée, le colonel Kadhafi? Et pourquoi la France de François Hollande en 2013, s'indignerait-elle, alors, de l'utilisation d'armes chimiques par les armées de Bachar Al Hassad... Puisque la même France en 1988 a fermé les yeux sur le gazage de 5000 kurdes ordonné par un général de Saddam Hussein?  

    S'il peut exister (et je pense qu'il en existe une) une autre option que l'option militaire -et donc guerrière- cette option là serait sans doute plus efficace que des frappes ciblées, bien que, comme toujours, ce soient les populations civiles qui souffrent le plus...

    Il me paraît évident que, dans "un ordre des choses" qui pourrait s'établir à la place d'un "ordre des choses" du genre conflit et guerre mondiale, il y a pas mal de plumes à laisser pour les uns comme pour les autres, et encore plus de plumes à laisser (comme toujours hélas) pour ceux qui subissent c'est à dire les peuples, les gens comme vous et moi)...

    Mais... Entre "y laisser des plumes quitte à se retrouver à poil"  ; et "y laisser la peau" il y a tout de même une petite différence...

    J'ignore et je n'ai pas idée comment pourrait s'établir cet "ordre des choses" différent, qui remplacerait "l'ordre des choses" selon une opération de frappes ciblées en Syrie... Je sais seulement que cet "ordre des choses" différent, aurait bien évidemment des conséquences lui aussi, et ne serait pas un ordre facile loin de là...

    Mais c'est un "ordre des choses" qui ne peut qu'être envisagé, étudié, puis finalement décidé et choisi, que par l'ensemble des parties concernées, toutes les parties concernées... Et non pas "seulement" par quelques unes de ces parties, en l'occurrence les Etats Unis d'Amérique et la France, et les alliés de ces derniers...

  • Le 4 septembre...

         C'est le 4 septembre 1870 que tomba le Second Empire (qui durait depuis le 2 décembre 1851), avec l'enfermement à Sedan de l'armée de Napoléon III... Et que débuta la III ème République...

    Comme assez souvent, depuis pas mal d'années d'après ce que j'ai pu observer (observations et notes météo), fin Août début septembre est ensoleillé, parfois très chaud même... Et "cela ne date pas d'hier" puisque par exemple, fin Août et début septembre en 1870 fut une période "caniculaire" en particulier dans le nord de la France, du côté des Ardennes, Sedan, Metz... Là où se trouvaient concentrées les armées de Napoléon III, entourées de toutes parts par les troupes Prussiennes...

    Si la guerre de 14/18 fut une hécatombe, celle de 1870 en fut une aussi... 140 000 morts côté Français (pertes en vies humaines militaires et civils) dont une très grande partie de tous ces morts durant les batailles autour de Metz et de Sedan fin Août début septembre 1870.

    A tel point que des milliers de cadavres jonchaient les champs, les coteaux, et flottaient en grappes dans les rivières... La capacité de destruction par l'artillerie de l'époque était assez impressionnante : de nombreux bourgs furent totalement rasés dans la région de Metz Sedan...

    Il faut, question documentation sur la guerre de 1870, lire "la débâcle", d'Emile Zola : un véritable récit journalistique (mais aussi un roman)...

    L'alliance germano prussienne avait mobilisé 500 000 hommes au début du conflit et la France 265 000 pour l'armée du Rhin en fin juillet et août, mais le nombre de soldats une fois achevée la mobilisation atteignit côté Français 800 à 900 000 hommes, et côté Germano Prussien 1 200 000 hommes. Le nombre de tués s'explique aussi par les pertes civiles dues aux bombardements, à la destruction quasi totale de nombreux bourgs lors des batailles autour de Sedan et de Metz..

    ... C'est aussi le 4 septembre, en 1792, qu'eurent lieu à Paris et dans d'autres villes de France, le massacre dans les prisons, de "suspects" qui avaient été préalablement enfermés en attente de jugement... Ces gens arrêtés et emprisonnés étaient soupçonnés de "haute trahison", "intelligence avec l'ennemi", mais pas seulement puisque parmi eux se trouvaient aussi des "indésirables", c'est à dire des personnes qui étaient accusées de comploter contre l'état révolutionnaire, ou qui étaient inquiétées pour leurs opinions royalistes ou jugées trop modérées ou contraires à la pensée dominante...

    En réalité, ces massacres ont eu lieu durant plusieurs jours, du 2 au 6 septembre.

    Les gens du peuple, excités et conditionnés, dans un climat alors, d'extrême violence, conduits par des meneurs, se ruèrent à l'assaut des prisons, enfoncèrent les portes, et tuèrent, égorgèrent, massacrèrent les prisonniers en grand nombre... Ce fut une épouvantable boucherie...

    Danton, alors ministre de la Justice, venait de rédiger le 25 Août 1792 un texte de proclamation qui se terminait par ces mots " Sans les traîtres, le combat serait bientôt fini"...

    Puis début septembre il fait publier, placarder sur les murs de Paris et d'autres villes en France, une affiche "compte rendu du peuple souverain", écrite par Fabre d'Eglantine, secrétaire général de Danton, et cette affiche appelait au massacre...

    Le 4 septembre n 'est donc pas, loin s'en faut "une date qui honore notre pays, la France" puisque qu'en 1792 furent perpétrés ces massacres de citoyens de notre pays, avec l'aval du Gouvernement ; et qu'en 1870 il y eut cette défaite honteuse et si coûteuse en hommes, de la France de Napoléon III devant les armées de l'alliance germano prussienne...

    Mais Danton fut par la suite, guillotiné, tout comme Robespierre et les chefs de la Terreur...

  • La nuit du 4 Août 1789...

    ... Ou l'abolition des privilèges...

    Vous êtes-vous demandé ce que c'était vraiment, que l'abolition des privilèges, votée durant la nuit du 4 Août 1789 ? Par qui, en fait, en définitive, fut voté l'abolition des privilèges ?

    Tous les livres et manuels d'Histoire, les manuels scolaires en particulier, présentent cet évènement comme "quelque chose de très heureux, qui fait référence et qui est "très noble, très beau, absolument formidable et qui fait date, et qui est mis en avant tel un étendard de la sainte Justice"...

    Je ne pense pas, pour ma part, que les nobles, que les aristocrates de l'époque, qui, rappelons le, en partie et en partie seulement, ont voté l'abolition... Etaient "des enfants de choeur"... Ils étaient, ces "privilégiés là", les plus riches, les plus possédants en terres, en domaines, en avantages de toutes sortes, et c'étaient eux qui détenaient les plus grandes fortunes... Mais ils savaient tous pertinemment, que s'ils votaient cette loi, ils en tireraient des avantages, des profits encore plus substantiels que du temps de ces "fameux privilèges" datant du Moyen Age, du temps des rois, de l'Ancien Régime... Les temps avaient changé, déjà depuis le début du 18 ème siècle avec ce qu'on pourrait appeler à l'époque, "l'émergence d'une économie de marché", une économie des "grandes affaires" d'autant plus florissante que les grands vaisseaux, les voiliers au long cours sillonnaient les océans, accostaient dans tous les grands ports du monde, envoyaient leur soldatesque, leurs conquérants, leurs explorateurs vers des territoires, des continents jusque là inconnus ou presque... Les richesses, les marchandises, et même des produits de consommation "de masse", circulaient d'un continent à l'autre, de port en port, des industries naissaient, des fortunes se bâtissaient sur l'esclavage, sur le commerce de matières premières...

    Les nobles qui n'ont pas voté l'abolition, en revanche, étaient pour la plupart d'entre eux, de petits hobereaux de province, ne possédant guère de très grands domaines, n'étant point dans les "grosses et nouvelles affaires", n'ayant pas de grandes fortunes, et vivant de revenus limités et aléatoires. Certains même étaient déjà totalement ou en partie ruinés, sans doute du fait qu'ils n'avaient pas adhéré au "Système" de l'époque, et qu'ils demeuraient attachés à des "valeurs"... Ou qu'ils avaient "mal, très mal géré leurs affaires" pour quelques uns d'entre eux (ceux là n'étaient pas très attachés à des "valeurs")...

    C'était donc, l' abolition des privilèges, à l'époque, "dans l'air du temps", c'est à dire que cela correspondait dans une certaine mesure à "l'idéal révolutionnaire" (idéal révolutionnaire entre guillemets en fait, qui était plutôt un changement "de décor", de société, de système, bien plus qu'un "vrai/vrai" idéal)...

    La façon dont on nous présente "cette affaire là" dans les manuels d'Histoire, c'est "une supercherie ayant pignon sur rue"...

  • Le monde selon Garp, de John Irving

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                                                                   Edité par Le Seuil, 1 ère édition en 1981

    Résumé du livre :

    Roman culte des années 80, Le monde selon Garp raconte le destin hors du commun, malgré de faux airs de banalité, d'un des personnages les plus attachants de la littérature contemporaine.

    Le livre s'ouvre sur la conception de Garp, résultat d'une brève étreinte entre une féministe déjantée et un aviateur cloué sur son lit de mort. Dès cet instant, il devient impossible de relever les yeux du récit et d'abandonner les péripéties du héros, de ses bêtises enfantines à ses premiers émois amoureux et de son mariage à sa paternité.

    John Irving excelle dans l'art de transformer les évènements de la vie quotidienne en aventures magiques et loufoques. A travers ses romans, il nous plonge dans un monde onirique peuplé de personnages baroques, originaux et hauts en couleurs. Il nous submerge d'émotions, nous faisant osciller entre l'hilarité et les pleurs.

    Rares sont les écrivains qui peuvent se vanter d'arracher des larmes à leurs lecteurs. John Irving est de cette trempe.

    Des éléments autobiographiques ponctuent ce récit, comme de nombreux autres romans de cet auteur prolifique. Ainsi Garp, à l'image de son créateur, est professeur d'Anglais, pratique la lutte Gréco Romaine et vit en Nouvelle Angleterre.

    Mon avis :

    Un "livre culte", à mon sens, ce "monde selon Garp"...

    Déjà, ce Garp (ST Garp pour être plus précis) il faut voir comment il est né, à l'hôpital Mercy de Boston, en 1943!

    Et la mère de ce Garp, une sacrée femme, Jenny Fields, dans son uniforme blanc d'infirmière (qu'elle ne quitte pratiquement jamais)...

    Quelques épisodes sont particulièrement "sublimes", par exemple celui où Helen, la jolie épouse de Garp "en pince quelque peu pour un certain Michael Milton" (l'un des élèves d'Helen en classe de littérature, qui à vrai dire, "en pince lui-même encore davantage pour son professeur de littérature)...

    Soit dit en passant, notre Garp avait auparavant, et cela dans les cinq premières années de son mariage, eu des vues (et même plus) sur la baby sitter qui gardait son fils aîné Duncan alors tout petit bambin...

    Absolument émouvante la relation de ce couple Helen et Garp!

    Nombreux sont les passages drôles dans ce livre, étranges parfois, et complexes... Et très bien analysées, des situations, des anecdotes, sont "tordantes" de rire (mais d'un certain sérieux cependant)...

    Quant au style, à l'écriture, je trouve "sublime"! Très nuancé, et cocace!

    Chapeau pour la traduction de l'Américain en Français par Maurice Rambaud! (Parce que cela n'a pas dû être évident de bien rendre à ce point là, en Français, la langue de John Irving qui doit encore être plus savoureuse en Américain de notre époque, depuis la 2éme guerre mondiale)...

    Un "vrai monument littéraire" ce livre!

    La fin est tout de même "assez dramatique", et d'ailleurs j'ai vu dans l'action entreprise par cette association de femmes ayant subi des outrages et ayant été violées (association fondée par Jenny Fields assistée de Roberta)... Un combat, certes noble et juste et méritant d'être mené, mais dans lequel entrait tout de même du fanatisme... En effet, par solidarité avec une jeune fille ne sachant ni lire ni écrire qui avait eu la langue coupée après un viol afin qu'elle ne puisse pas dénoncer ses agresseurs, d'autres femmes s'étaient elles aussi mutilées volontairement en se coupant la langue, et l'une d' elles en particulier, Pooh, était particulièrement virulente, extrémiste...

    Et c'est bien là, l'un des sens de ce livre : l'on peut mener un combat juste, pour une cause sensible, avec passion et avec conviction... Mais sans pour autant aller jusqu' à un fanatisme ou à un extrémisme destructeur...

    ... Le 4 septembre 2013 à 20h 50 sur ARTE "Le monde selon Garp", d'après le livre de John Irving ("une oeuvre majeure" à mon sens), film réalisé en 1982 par George Roy Hill.

    Acteurs et actrices : Robin Williams (qui joue aussi dans "Will Hunting", une "oeuvre majeure" aussi) ; Mary Beth Hurt, Glenn Close, John Lightgow...

    J'avais lu deux fois le livre, à plusieurs années d'intervalle...

    Le film m'a semblé "assez fidèle" au livre, sauf qu'un épisode du livre n'apparaît pas dans le film : celui ou T.S Garp séjourne quelque temps avec sa mère Jenny Fields en Autriche, à Vienne...

    J'ai trouvé que les acteurs avaient été bien choisis, et, me souvenant bien des personnages du livre... C'est drôle, il m'a semblé que les visages des acteurs correspondaient bien aux visages des personnages du roman tels qu'à l'époque je me les imaginais en esprit...

  • Au lac des ragondins


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         C'est "la paix des éléphants" au lac des ragondins... Sauf qu'au lac des ragondins, en bas de Mugron en Haute Chalosse, il n'y a pas d'éléphants et... Il n'y a plus de ragondins.

    Depuis plusieurs années déjà, ces animaux ont cessé de peupler les rives de ce lac, où ils pullulaient et venaient te grimper au pantalon, tout myopes qu'ils étaient mais si friands des quignons de pain que le dimanche, se promenant, on leur jetait...

    "On les a sans doute négociés", les ragondins, qui nageaient tels de gros rats museau hors de l'eau, au bord du lac. En effet, les cultivateurs et les autorités locales ne devaient guère apprécier qu'ils prolifèrent indéfiniment, ces animaux qui, peu à peu disparurent du paysage...

    C'est "la guerre des éléphants" au Lac François... Sauf qu'au lac François, sur le plateau des nations bardées de véhicules blindés et de grands oiseaux d'acier aux flancs bourrés de courges prêtes à éclater, les éléphants ont la peur au ventre de ce qui en pourrait cuire à leurs belles défenses d'ivoire...

    Ils étaient venus d'Amérique du Sud, des pampas d'Argentine, du nord de la Patagonie, les ragondins, par les grands voiliers du 18 ème siècle, par les steamers du 19 ème ; et, débarqués avec les ballots de marchandises sur les quais des ports de Bayonne, de Bordeaux et de Nantes, tels de gros rats voyageurs clandestins, ils "colonisèrent" les berges des rivières et ruisseaux d'Aquitaine, où ils s'acclimatèrent... Nous sommes en effet en Aquitaine comme dans le nord de la Patagonie, en latitude médiane...

    Dans les "spécialités gastronomiques" en Aquitaine et Poitou Charentes, l'on trouve sur les rayons notamment, des boutiques d'autoroute, de grands bocaux de daube de ragondin...

    Je n'ai jamais acheté de bocal de daube de ragondin...