Articles de yugcib

  • Le monde selon Garp, de John Irving

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                                                                   Edité par Le Seuil, 1 ère édition en 1981

    Résumé du livre :

    Roman culte des années 80, Le monde selon Garp raconte le destin hors du commun, malgré de faux airs de banalité, d'un des personnages les plus attachants de la littérature contemporaine.

    Le livre s'ouvre sur la conception de Garp, résultat d'une brève étreinte entre une féministe déjantée et un aviateur cloué sur son lit de mort. Dès cet instant, il devient impossible de relever les yeux du récit et d'abandonner les péripéties du héros, de ses bêtises enfantines à ses premiers émois amoureux et de son mariage à sa paternité.

    John Irving excelle dans l'art de transformer les évènements de la vie quotidienne en aventures magiques et loufoques. A travers ses romans, il nous plonge dans un monde onirique peuplé de personnages baroques, originaux et hauts en couleurs. Il nous submerge d'émotions, nous faisant osciller entre l'hilarité et les pleurs.

    Rares sont les écrivains qui peuvent se vanter d'arracher des larmes à leurs lecteurs. John Irving est de cette trempe.

    Des éléments autobiographiques ponctuent ce récit, comme de nombreux autres romans de cet auteur prolifique. Ainsi Garp, à l'image de son créateur, est professeur d'Anglais, pratique la lutte Gréco Romaine et vit en Nouvelle Angleterre.

    Mon avis :

    Un "livre culte", à mon sens, ce "monde selon Garp"...

    Déjà, ce Garp (ST Garp pour être plus précis) il faut voir comment il est né, à l'hôpital Mercy de Boston, en 1943!

    Et la mère de ce Garp, une sacrée femme, Jenny Fields, dans son uniforme blanc d'infirmière (qu'elle ne quitte pratiquement jamais)...

    Quelques épisodes sont particulièrement "sublimes", par exemple celui où Helen, la jolie épouse de Garp "en pince quelque peu pour un certain Michael Milton" (l'un des élèves d'Helen en classe de littérature, qui à vrai dire, "en pince lui-même encore davantage pour son professeur de littérature)...

    Soit dit en passant, notre Garp avait auparavant, et cela dans les cinq premières années de son mariage, eu des vues (et même plus) sur la baby sitter qui gardait son fils aîné Duncan alors tout petit bambin...

    Absolument émouvante la relation de ce couple Helen et Garp!

    Nombreux sont les passages drôles dans ce livre, étranges parfois, et complexes... Et très bien analysées, des situations, des anecdotes, sont "tordantes" de rire (mais d'un certain sérieux cependant)...

    Quant au style, à l'écriture, je trouve "sublime"! Très nuancé, et cocace!

    Chapeau pour la traduction de l'Américain en Français par Maurice Rambaud! (Parce que cela n'a pas dû être évident de bien rendre à ce point là, en Français, la langue de John Irving qui doit encore être plus savoureuse en Américain de notre époque, depuis la 2éme guerre mondiale)...

    Un "vrai monument littéraire" ce livre!

    La fin est tout de même "assez dramatique", et d'ailleurs j'ai vu dans l'action entreprise par cette association de femmes ayant subi des outrages et ayant été violées (association fondée par Jenny Fields assistée de Roberta)... Un combat, certes noble et juste et méritant d'être mené, mais dans lequel entrait tout de même du fanatisme... En effet, par solidarité avec une jeune fille ne sachant ni lire ni écrire qui avait eu la langue coupée après un viol afin qu'elle ne puisse pas dénoncer ses agresseurs, d'autres femmes s'étaient elles aussi mutilées volontairement en se coupant la langue, et l'une d' elles en particulier, Pooh, était particulièrement virulente, extrémiste...

    Et c'est bien là, l'un des sens de ce livre : l'on peut mener un combat juste, pour une cause sensible, avec passion et avec conviction... Mais sans pour autant aller jusqu' à un fanatisme ou à un extrémisme destructeur...

    ... Le 4 septembre 2013 à 20h 50 sur ARTE "Le monde selon Garp", d'après le livre de John Irving ("une oeuvre majeure" à mon sens), film réalisé en 1982 par George Roy Hill.

    Acteurs et actrices : Robin Williams (qui joue aussi dans "Will Hunting", une "oeuvre majeure" aussi) ; Mary Beth Hurt, Glenn Close, John Lightgow...

    J'avais lu deux fois le livre, à plusieurs années d'intervalle...

    Le film m'a semblé "assez fidèle" au livre, sauf qu'un épisode du livre n'apparaît pas dans le film : celui ou T.S Garp séjourne quelque temps avec sa mère Jenny Fields en Autriche, à Vienne...

    J'ai trouvé que les acteurs avaient été bien choisis, et, me souvenant bien des personnages du livre... C'est drôle, il m'a semblé que les visages des acteurs correspondaient bien aux visages des personnages du roman tels qu'à l'époque je me les imaginais en esprit...

  • Au lac des ragondins


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         C'est "la paix des éléphants" au lac des ragondins... Sauf qu'au lac des ragondins, en bas de Mugron en Haute Chalosse, il n'y a pas d'éléphants et... Il n'y a plus de ragondins.

    Depuis plusieurs années déjà, ces animaux ont cessé de peupler les rives de ce lac, où ils pullulaient et venaient te grimper au pantalon, tout myopes qu'ils étaient mais si friands des quignons de pain que le dimanche, se promenant, on leur jetait...

    "On les a sans doute négociés", les ragondins, qui nageaient tels de gros rats museau hors de l'eau, au bord du lac. En effet, les cultivateurs et les autorités locales ne devaient guère apprécier qu'ils prolifèrent indéfiniment, ces animaux qui, peu à peu disparurent du paysage...

    C'est "la guerre des éléphants" au Lac François... Sauf qu'au lac François, sur le plateau des nations bardées de véhicules blindés et de grands oiseaux d'acier aux flancs bourrés de courges prêtes à éclater, les éléphants ont la peur au ventre de ce qui en pourrait cuire à leurs belles défenses d'ivoire...

    Ils étaient venus d'Amérique du Sud, des pampas d'Argentine, du nord de la Patagonie, les ragondins, par les grands voiliers du 18 ème siècle, par les steamers du 19 ème ; et, débarqués avec les ballots de marchandises sur les quais des ports de Bayonne, de Bordeaux et de Nantes, tels de gros rats voyageurs clandestins, ils "colonisèrent" les berges des rivières et ruisseaux d'Aquitaine, où ils s'acclimatèrent... Nous sommes en effet en Aquitaine comme dans le nord de la Patagonie, en latitude médiane...

    Dans les "spécialités gastronomiques" en Aquitaine et Poitou Charentes, l'on trouve sur les rayons notamment, des boutiques d'autoroute, de grands bocaux de daube de ragondin...

    Je n'ai jamais acheté de bocal de daube de ragondin...

  • Le Gypaète barbu

       

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         Une merveille, une pure merveille de la Nature... Et l'une de ces innombrables et étonnantes espèces vivantes dans le monde animal...

    Le Gypaète barbu est un vautour d'une espèce rare et très sensible aux dérangements causés par l'être humain...

    Il est en effet le dernier maillon de la chaîne des rapaces, ne se nourrissant exclusivement que de d'os, de pattes, de tendons et de ligaments, matières délaissés par les autres vautours qui eux, se nourrissent de chairs mortes...

    Le gosier du Gypaète est d'une remarquable élasticité, et de puissants sucs digestifs lui permettent d'utiliser les protéïnes, les graisses et les minéraux contenus dans ces restes délaissés par les autres rapaces.

    Aussi cet animal est-il d'une patience extrême, lorsqu'il attend très longtemps avant de s'approcher des carcasses complètement curées. Il est le seul, l'unique, à pouvoir se nourrir de ce qui reste après le passage de tous les autres rapaces.

    Et, plus étonnant encore, il réduit les os trop longs ou trop gros en miettes, après les avoir jetés en vol sur des rochers où ils se fracassent...

    L'on ne peut être que confondu d'admiration... et en même temps d'humilité... en face de l'une ou l'autre de ces innombrables particularités -et merveilles, et sujets d'étonnement- de la nature, de la vie des animaux et des plantes... Nous sommes bien là, oui, en face d'une intelligence qui nous échappe, dont nous ne pouvons qu'observer les manifestations...

    En dépit de toutes nos connaissances scientifiques actuelles, ce que nous ignorons -ou ce dont nous nous "foutons royalement" parce que nous n'en soupçonnons pas l'existence ou parce que cela nous semble sans intérêt dans notre vie quotidienne de consommation loisiresque téléïvore et shoppinguesque- est immense, pour ne pas dire incommensurable...

    ... Ce "genre de choses" qui concerne le monde animal, végétal, ce qui est du domaine donc, "des sciences de la vie et de la Terre -et de l'univers-"... M'intéresse bien plus que les "actualités people" ou par exemple, "les dernières nouveautés sur Facebook et sur Twitter"...

  • Le vrai pouvoir se transmet et se partage...

    ... Et ce pouvoir là n'a rien à voir avec celui qui consiste à dominer, à imposer, à être le plus fort, le plus riche, le plus influent, et qui en règle générale ne se partage pas mais est l'affaire d'un seul ou d'un petit nombre...

         Les êtres forts dans leur esprit et dans leur coeur, et dans la relation qu'ils ont avec leurs proches, leurs connaissances, les gens qu'ils rencontrent ; ne dominent pas comme les forts qui soumettent à leur volonté et à leur pouvoir les autres gens tout autour d'eux, et en particulier les faibles, les fragiles, qu'ils écrasent, piétinent, méprisent...

    Ces êtres là, forts dans leur esprit et dans leur coeur, sont des êtres qui recherchent ce qu'il y a de remarquable, de meilleur, d'unique, en une personne en particulier, et qui font ce qu'il faut afin que ce remarquable, que ce meilleur, que cet unique en cette personne, puisse s'exprimer, se développer, exister...

    Ainsi les êtres forts "existent" les autres êtres qui leur sont proches ou qu'ils connaissent autour d'eux...

    Ainsi les êtres forts ont-ils ce pouvoir de communication qui s'apparente à une forme "d'éducation et de transmission" mais à vrai dire c'est autre chose encore que de l'éducation car il y entre de l'exemplarité,, du témoignage, et comme une onde qui pourrait même avoir le pouvoir de guérir, de guérir de ce qui "plombe" les êtres à l'intérieur d'eux-mêmes...

    Le pouvoir, le vrai pouvoir, dans sa toute puissance, c'est celui qui se transmet et se partage... Ce n'est jamais celui qui se garde pour soi, pour dominer, pour imposer, pour être plus riche, plus beau, plus fort, plus "tout ce qu'on voudra" ; et qui à la longue, après avoir soumi et nivelé les gens et les peuples, ne peut que rencontrer de la résistance, ne peut susciter que de la révolte, ne peut qu'être abattu...

    ... Ce que je déplore, c'est que l'on n'en parle pas assez, de tous ces gens autour de nous, partout, qui "œuvrent" et mènent des actions qui "portent" et réconfortent, ainsi que de tout ce qui se réalise ici ou ailleurs, de beau, de bien, de grand...

    Les médias, et nous tous ou presque, dans le cours de la vie au quotidien, ne mettons l'accent que sur "ce qui ne va pas", sur ce que l'on déplore, sur tout ce que l' on ne peut guère supporter, et en "gueulant comme des veaux"!

    Assez de catastrophisme ambiant, assez de cette rage que l'on met à "voir les choses en noir!"

    Comme si l' on ne pouvait pas être d'un optimisme lucide, d'un optimisme sans angélisme mais réaliste !

  • Les âmes fortes

    Seules les âmes fortes s'en sortent...

    Les âmes belles et grandes et qui ont de la trempe...

    Dans ce monde tel qu'il est quoique l'on puisse déplorer et quoique l'on ait à souffrir et même si rien ne vient de ce que l'on espère...

    Ces âmes là, cependant, souffrent...

    Peut-être davantage que les âmes ordinaires...

    Et tout à fait différemment

    Mais elles souffrent...

    Tout comme souffre la fourmi venant de perdre l'une de ses pattes

    La fourmi ne souffre pas comme l'humain ou comme le chien

    Mais elle souffre.

    Les âmes fortes s'en sortent parce qu'elles portent en elles

    Ce qui les rend libres

    Libres et indépendantes de ce qui leur vient autant de l'intérieur d'elles-mêmes que de ce qui leur vient de l'extérieur...

    Les âmes fortes portent en elles une espérance lucide même s'il y a lieu de désespérer

    Et tout comme la fourmi venant de perdre l'une de ses pattes et souffrant différemment de l'humain ou du chien

    Les âmes fortes s'en vont de l'avant plutôt que de se retourner ou de demeurer sur place

    Les âmes fortes sont celles qui paient le prix fort

    Le prix qu'il faut pour être déjà dans le ciel avant la fin de cette si drôle d'expérience qu'est la vie...

    Le prix qu'il faut pour être voyant au delà de ce qui se voit

  • La montagne de l'âme, de Gao Xingjian

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                                                             Editions de L'Aube, Prix Nobel de Littérature en 2000

    L'auteur :

    Romancier, dramaturge, metteur en scène, critique littéraire et peintre, Gao Xinjian, né en 1940, est réfugié politique à Paris depuis 1988. Son oeuvre foisonnante en fait l'un des plus grands créateurs de notre temps.

    Résumé :

    Dans les années 80, un homme s'embarque dans un long voyage pour fuir les troubles de Pékin communiste. Il suit la piste d'une mystérieuse montagne et traverse une Chine méconnue, infiniment riche, qu'il n'imaginait pas...

    À la recherche de lui-même, son voyage est aussi spirituel et philosophique...

    Mon avis :

    "La montagne de l'âme" est sans doute à mon sens, l'un des plus grands chefs d'oeuvre de la littérature contemporaine...

    À lui seul, de toute l'oeuvre de son auteur, ce livre a justifié l'attribution du Prix Nobel de Littérature en l'an 2000. (En fait "La montagne de l'âme" est son livre le plus connu, mais Gao Xinjian est également l'auteur de nouvelles, de poèmes, et d'un opéra "La neige en Août")...

    Un livre surprenant, où l'on se laisse aller, ou plutôt conduire à travers paysages, lieux, légendes, personnages ; où l'imaginaire et le réel semblent ne plus avoir de frontières précises...

    Il n'y a pas vraiment de trame ni d'intrigue ni de suite organisée, mais du vécu, de l'exprimé, de la confidence, de la douceur, de la liberté, du pensé... et des personnages émouvants. Et ce tutoiement comme si l'auteur s'adressait lui-même à son lecteur par l'intermédiaire du personnage du livre...

    Ce qui m' a interpellé dans cette oeuvre, dirais-je, presque "sculpturale", c'est ce dédale de galeries en pleine nature où l'on est emporté comme sur des voies d'eau aux rives féériques, comme dans une sorte d' "asiatique marais poitevin"...

    Un livre qui se lit et se relit...

    Où l'on est loin du "sens commun", où nous est suggéré l'existence d'un "passage" non pas vers un monde meilleur ou un "différent" hypothétique, mais vers ce monde qui est sans doute en nous, que nous devons apprendre à connaître et qui a toujours existé ; et qu'aucun pouvoir en place et en force ne peut rayer de la carte...

    Quelques passages :

    Page 371 :

    Elle dit qu'elle te donnera la liberté à la condition que tu l'aimes, que tu ne la quittes pas, que tu restes avec elle, que tu continues à la satisfaire, que tu veuilles encore d'elle, elle s'entortille autour de ton corps, elle t'embrasse frénétiquement, elle couvre ton corps et ton visage de salive, elle ne forme plus qu'une boule avec toi, elle a gagné, tu ne peux plus résister, tu retombes dans le désir charnel, tu ne peux t'y soustraire.

    Page 590 :

    Et c'est ainsi que Zheng Banqiao a été gâché par ses contemporains. Ce qui était un détachement chez lui est devenu un simple ornement pour ratés. On a tant abusé de ses traits de bambou qu'ils sont tombés dans la pure convention, une simple manière de régler ses relations sociales chez certains lettrés.

    Ce que je supporte le plus mal, c'est la prétendue "stupidité rare". On serait stupide simplement en pensant l'être, en quoi est-ce difficile ? C'est en fait une manière de paraître intelligent en simulant la bêtise.

  • En funambule sur les fils de la Toile

    ... Aux temps des bouffons du Roi, en particulier sous le règne de Louis Le Grand, les maîtres dans le genre de la caricature verbale, humoristes et conteurs présents à la Cour, et se produisant aussi sur les places publiques... Parvenaient à "faire passer bien des choses" qui eussent été censurées si les mêmes personnages "bien en Cour" ou héros du jour de la scène publique, les avaient exprimées, ces choses là, comme on les exprime habituellement dans un estaminet (et de nos jours sur le Net) sans quelque effet heureux d'image ou de langage...

    Des personnages fictifs, des histoires inventées ; des récits tour à tour graves et humoristiques et ne mettant en scène, ne nommant aucun personnage réel connu... C'est ainsi que se gagne la liberté d'expression, le pouvoir, l'immense pouvoir de tout dire ; et d'impacter, de durer, en funambule, en accrobate sur les fils de la Toile... Sans qu'aucun vent ne puisse arracher ce qui demeure suspendu au vu et au su de tout le monde... Sans qu'aucune forme de procès ne puisse être intentée faute de preuve irréfutable, de personne nommément citée...

  • La dictature du Marché

          Dans certains pays où la liberté d'expression n'existe pas, ou se trouve "fortement encadrée", de nombreux artistes, écrivains, poètes, arrivent cependant à se faire connaître, en Europe, en France en particulier, sinon dans le monde entier... Ils ont tous ou presque en général, des parcours de vie assez atypiques, chaotiques, et ont dû la plupart du temps, quitter leur pays...

    Toutes les dictatures et cela quel que soit le régime politique, sont des prisons pour les poètes, les artistes et les écrivains, à moins qu'ils ne se fassent les complices, les pourvoyeurs de la "culture officielle" d'état ou de régime... Mais dans ce cas ce ne sont plus des poètes, des artistes ou des écrivains, mais les alliés du pouvoir en place qui leur a donné le statut de poète, d'artiste ou d'écrivain...

    ... Insidieusement (et c'est peut-être encore plus exécrable, plus castrateur, plus "diluant" ; il existe une autre forme de dictature qui celle là, sévit en particulier -et que tout un chacun subit sans sourciller- dans les pays soit-disant "de liberté" ; c'est la dictature du marché, de l'argent, du paraître, de la consommation de masse, du "nivellement par le bas", tout cela dans une forme plus ou moins diversifiée de "pensée unique" et de modes... Et là aussi, les artistes, les poètes, les écrivains "en résistance", en général non reconnus ou peu médiatisés y sont des exilés, voire des "foulés aux pieds"... à moins qu'ils ne participent, afin "d'entrer dans la danse", au tournage de la mayonnaise du monde, de cette mayonnaise qui pue le cornichon éventé, la crevette au relent de sexe sale... (mais alors ce ne sont plus des écrivains ni des artistes ni des poètes mais de petits ou gros coqs de basse-cour à crête fiérote)...

    Mais de temps à autre, le Marché, comme la Croisière, s'amuse et porte sur quelque plateau de télévision, sur la scène publique, quelques uns de ces artistes, poètes, humoristes, écrivains en "résistance"... Ce qui "bonifie" la mayonnaise, la mettant ainsi au goût du "consommateur manifestant à ses heures".

    ... Et c'est ainsi que le Marché, insidieusement, "assoit sa dictature", la consolide et la pérennise... Et le "citoyen lambda n'y voit que du feu" tant il est abusé...

  • Toutes les sauces y étaient...

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         Nous, la Société des Cons, sommes en Sion, la Nouvelle Jérusalem de la Civilisation Occidentalisée-Planétarisée-jusqu'en terres d'Islam et de Totems, des Galeries Marchandes et des panneaux quatre mètres sur quatre de publicités...

    Et toutes les sauces y étaient représentées déjà du temps d'avant les pubs dans les mails, par la grâce de Sidi El factor dans les boîtes aux lettres... Et ça continue de plus belle, dans les mails et dans les boîtes aux lettres...

    ... Et ça fait la littérature au quotidien, avant le shopping d'après midi même s'il fait beau,  à mirer les promos dans les catalogues réels ou virtuels... Et ça fait des veillées quand y'a pas à la Télé l'une ou l'autre Sainte Série préférée...

  • La grâce de l'esprit

         Tous les êtres humains, sans exception aucune, sont tous chacun d'entre eux, plus ou moins touchés par la grâce de l'esprit...

    Ou pour les croyants en Dieu de toute religion, par la grâce de Dieu...

    Plus ou moins, c'est ce qu'il convient de préciser...

    Ce que je dis être la grâce de l'esprit (ou pour les croyants, la grâce de Dieu), est en fait une forme d'intelligence, une "intelligence" qui est comme une sorte de "lumière intérieure" (ou de culture intérieure personnelle)...

    Je précise bien une forme d'intelligence, car il existe plusieurs formes d'intelligence, entre autres l'intelligence qui est celle des êtres vivants, de tous les êtres vivants de toutes espèces, et qui est d'ailleurs l'intelligence que nous avions, nous humains, avant Néandertal, et dont nous avons conservé une partie...

    Ce qui différencie l'être humain de l'animal, c'est la pensée (la pensée qui est "un langage articulé silencieux" -ou dirais-je "un langage dans la tête")... Langage qui d'ailleurs est accompagné d'images et d'impressions qui se forment "dans la tête"... Alors que les animaux eux, n'ont pas de pensée selon un langage articulé, mais une pensée par images, par impressions, par odeurs, et qui ne fait pas la différence entre l'hier et l'avant-hier, le temps présent ou passé (la mémoire animale est comme une immense surface plane où tout se situe sur le même plan)...

    Ce qui différencie également l'être humain de l'animal, c'est que l'être humain en venant au monde, doit tout apprendre à partir d'un capital génétique qu'il a bien, comme l'animal, en lui, mais qui doit être nécessairement activé, bien plus activé en fait, que ne doit être activé le capital génétique et naturel de l'animal... Et cette nécessité d'une plus importante activation du capital naturel et génétique, rend l'être humain à la fois plus fort et plus fragile par rapport à toutes les autres espèces...

    ... Certains humains sont très peu touchés par la grâce de l'esprit. Mais cela ne veut pas dire qu'ils ne soient pas intelligents dans une autre forme d'intelligence que celle de la "lumière" ou de la "culture intérieure personnelle" (quelques uns sont même très intelligents dans des formes d'intelligence qui les font devenir des dominants, des possédants, voire des prédateurs... Et ces "humains là", si peu touchés par la grâce de l'esprit, quelque soit leur "quotient intellectuel", les "intelligents" tout comme les "brutes, les vulgaires, les incultes, les abjects dans leur comportement... Sont-ils des êtres que l'on peut, que l'on doit -ou devrait- aimer (aimer dans le sens de "aimer son prochain comme soi-même" 2 ème commandement de Dieu) ; sont-ils des êtres que l'on peut, que l'on doit -ou devrait- respecter, reconnaître en tant qu'êtres humains (dans le sens de "respecter/reconnaître" selon une "morale" ou une "éthique" ?

    Ou doit-on, peut-on, concevoir de les rejeter, ces êtres là, si peu touchés par la grâce de l'esprit au point qu'il ne demeure de cette grâce qu'une pâle lueur fugitive ?

    C'est bien là, la plus grave, à mon sens, de toutes les questions qui se posent au genre humain... Il y a là un vrai dilemme car, dans le choix délibéré du rejet (rejet au nom de l'évolution et de la sauvegarde de l'espèce humaine) existe le risque d'une brutale et autoritaire sélection arbitraire dont les dérives auraient des conséquences imprévisibles et dramatiques...

    L'option du "deuxième commandement de Dieu" est "une option difficile" cependant ! Faut-il être "croyant" (nécessairement)... Pour prendre une telle option ?

  • Fleurs vives éblouissant les regards

         Qui pète haut et fort, même en fleurs vives éclatant dans le ciel et éblouissant les regards conquis-ou soumis- mais en vérité le plus souvent en fleurs pâles et gesticulantes sur un écran de smartphone... Ne fera jamais du "journal de sa vie" qu'il diffuse et expose à la vue des gens de sa cour -ou à la vue de tous-  une "oeuvre autobiographique"...

    ...Qui ne pète que du coeur de son réacteur et se révèle dans l'intimité "un grand timide",  n'expose pas directement en public tout ce dont il se souvient, tout ce qu'il ressent, tout ce qui le porte, tout ce qu'il sait... Écrira peut-être -ou sans doute- un "journal" ou "quelquechose sur sa vie"... Mais alors cela sera une "oeuvre autobiographique" dans le sens de ce que doit être une "oeuvre autobiographique" c'est à dire une oeuvre dans laquelle l'auteur lui-même apparaît davantage, bien davantage un témoin, un témoin de son temps et des temps qu'il vécut, plutôt que le personnage principal se mettant en scène à chaque page. D'ailleurs ce sont les personnages dont il parle, qui sont en vérité  les personnages principaux -et, pourrait-on dire "immortalisés"- qu'il met en scène à chaque page...

    Ainsi en est-il, par exemple, de Jules Renard, qui avait beaucoup de mal à extérioriser directement ses sentiments... Et usait de "formulations" originales et imagées qui, à elles seules" en disaient bien plus long -et surtout plus explicite- qu'une page entière au sujet de tel ou tel personnage ou situation ou évènement...

    Une page entière écrite dans la forme la plus parfaite ou la plus littéraire qui soit... Ou au contraire produite dans l'une de ces formes ordinaires, ostentatoires et "facebookiennes" voire vulgaires et filant en eau usée par le trou d'une baignoire...

  • La pierre la feuille et les ciseaux, d'Henri Troyat

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          Le Cercle du nouveau livre, Librairie Jules Tallandier. Dépôt légal : 1 er trimestre 1972

    Résumé :

    Peindre, rêver, choyer ses amis, recueillir chats perdus et garçons errants, telles sont les joies paisibles d'André jusqu'au jour où surgit dans sa vie, pareil à une tornade, Aurélio -avec sa jeunesse provocante, son féroce appétit de vivre et son ambition démesurée.

    Bientôt maître des lieux, Aurélio subjugue André et fait de Sabine la meilleure amie de celui-ci, sa maîtresse.

    Sabine, jeune femme fantasque, avide de plaisirs et de liberté, aussi prompte à déchirer Aurélio qu'à l'adorer.

    Entre ces trois êtres que lient des sentiments ambigus et sans cesse menacés, s'instaure un jeu tantôt cocasse et tantôt tragique, apparenté à ce très ancien jeu qu'on appelle la pierre, la feuille, les ciseaux.

    Mon avis :

    Nous sommes là, dans ce récit, en plein dans ces années qui suivirent Mai 68, où nous retrouvons bien l'état d'esprit, l'atmosphère, la culture, les modes de vie, les aspirations, les rêves – mais aussi les dérives- de cette époque...

    Et nous sentons, dans ce récit, ou plutôt nous perçevons l'évolution de la société, avec notamment la prise de pouvoir des "Intellectuels branchés et artistes déjantés de style Rive Gauche", l'engouement du "grand public" pour les modes vestimentaires, pour toutes sortes de gadgets et de nouveautés de la société de consommation...Et aussi l'adhésion des jeunes (et moins jeunes) à de "nouvelles expériences", à des mouvements culturels et artistiques "marginaux"...

    Le personnage d'André, dans ce livre, est celui d'un homosexuel qui cependant "n'est pas du tout insensible au charme féminin", la preuve c'est qu'il a "une amie très chère", Sabine, pour laquelle il éprouve une tendresse immense, qu'il vénère et protège, et dont il s'occupe de l'enfant qu'elle a eu avec Aurélio.

    Quelques passages que j'ai notés...

    ... Et qui m'ont interpelés et que j'ai trouvés "très littéraires" :

    ... "Un long fume-cigarette en ivoire, au bout cassé, était tombé de la boîte. Il le ramassa et revit sa mère. Elle fumait en feuilletant un journal illustré, et lui, assis à ses pieds, jouait avec des rubans de couleur. Contre son dos, la chaleur d'une jambe. Il levait la tête et recevait, comme une douce pluie, un regard, un reflet de cheveux, la courbe d'une bouche peinte. Pas d'heure pour les repas ni pour le coucher ; un jour, des gâteaux, le lendemain des macaroni ; une vie d'attrapes et de pirouettes. Un soir, elle s'était déguisée en bohémienne avec de vieux rideaux. Comme ils avaient ri ! Et la fois où on avait décidé de ne s'adresser la parole qu'en chantant, comme à l'Opéra. Elle ne leur disait jamais rien de leur père, qui l'avait quittée après cinq ans de mariage et était mort dans un accident de voiture, en Australie. Tout ce qu'on savait de lui, c'était qu'il avait un grand nez. Elle avait horreur des grands nez. Mille choses lui faisaient peur : les couteaux à manche de bois, les tessons de bouteille, certaines pommes de terre aux grimaces maléfiques, un trop long silence, une trop profonde nuit. Toujours il y avait une lampe allumée dans sa chambre. De quelle couleur étaient ses yeux? Cent fois, André avait tenté de la peindre de mémoire. Impossible, son pinceau mentait. Mais il savait qu'il essaierait encore, de temps à autre, jusqu'à la fin de sa vie. Il reposa le fume-cigarette dans la boîte. "

    ... "A l'aveuglette, André lui entoura les épaules de son bras. Aurélio se laissa faire. Joue à joue et les pieds réunis. De ces points de contact, une tendre brûlure se répandait dans tout le corps d'André. Il avait envie de pleurer et de mordre. Sa bouche frôla l'oreille du garçon.

    Inexplicablement il pensa à sa mère. Elle le prenait dans son lit lorsqu'il était enfant. Sa voix douce. Il ferma les yeux. Aurélio se souleva sur un coude et tourna le buste vers lui."

    ... "Par l'interstice des rideaux mal joints, un jour pluvieux se déversait dans la chambre.../... Assis sur une chaise, il contemplait ce grand corps nu étalé en travers du divan, une jambe repliée, l'autre droite, les bras ouverts, comme un sauteur passant la barre, à l'horizontale, dans un effort de haut vol. La main gauche du dormeur pendait mollement, doigts écartés. Sa figure, à demi enfouie dans l'oreiller, parmi le désordre des cheveux,était, paupières et bouche closes, tout entière vouée au rêve. Les muscles de son ventre plat se soulevaient et s'abaissaient au rythme d'une respriration profonde. Trois touffes de poils bruns marquaient sa peau mate aux points essentiels. Et le sexe désarmé reposait sur sa cuisse, avec une naïveté énorme. Les minutes passaient lentement et André continuait à équarquiller les yeux sur ce paysage de chair, avec étonnement, avec gratitude, comme s'il l'eût créé lui-même en une nuit."...

    NOTE : André est un artiste peintre qui n'a pas d'autre ambition que celle de réaliser "ce qu'il sent, ce qu'il perçoit" (et qui n'est pas forcément "du courant", "de la mode", et qui "aura donc du succès et se vendra")...

    ... Ce passage "qui en dit long" (mais "très classe") sur la relation d'André et d'Aurélio... Soit dit en passant "me fait oublier ce qui me fait horreur en particulier, dans la relation homosexuelle entre hommes, et que je n'évoquerai point ici"...

    Nous sommes loin, d'ailleurs, dans ce livre d'Henri Troyat, de tout "préjugé", de tout "cliché", de toute "morale conventionnelle"... Nous sommes dans "une vérité authentique et profonde des êtres"... qui ne cherche pas à s'imposer à nos vues, qui nous surprend certes, mais sur la quelle nous sentons bien qu'il n'y a "rien à dire de pour ou de contre, de bien ou de mal"...

    Dans une "certaine mesure" dis-je, sans cependant adhérer à la "culture soixante-huitarde" (dont je déplore les effets "pervers" et à mon sens "un peu trop déjantée-branchée-intello-bobo") ... Je reconnais ce que cette époque pouvait avoir d'émouvant, d'humoristique, de sensible, de "libertaire"... Et parfois "d'intellectuel au sens vrai si l'on veut, du terme"...

    ...Et, plus personnellement dirais-je :

    ... La "prise de pouvoir" des intellectuels "branchés-bobos-rive Gauche" est en fait une prise de pouvoir dans les domaines de la littérature, de l'art et de tout ce qui d'une manière ou d'une autre participe à la vie culturelle d'une époque...

    Nous sommes actuellement, plus que jamais, plus encore qu'à l'époque d'après mai 68, dans la "mouvance" (qui évolue d'ailleurs un peu n'importe comment) de cette "prise de pouvoir" par les intellectuels et les artistes en général, des intellectuels et des artistes "portés sur la scène médiatique" mais avant tout préoccupés et soucieux de leur "image de marque", de leur audience... Et qui, en aucune façon, "ne changent le monde ni les gens", et dont les productions sont essentiellement des "produits commerciaux" de "consommation de masse", voire des "gadgets", des "phénomènes de mode et de saison"...

    J'y vois là, personnellement, une "immense médiocrité voire une nullité culturelle" qui "en fout plein la vue" avec des formules, des argumentations, des effets spéciaux de langage et de termes plus ou moins techniques ou universitaires, des complaisances parfois révoltantes ou au contraire des fanatismes et des sectarismes, le tout "architecturé et mis au goût du jour" ; et, avec tout cela, le "look", les cocktails, les dîners, les salons, les coucheries, les trahisons, les tweets incendiaires ou qui partent comme des "belles bleues" dans un ciel qui même clair n'a plus d'étoiles...

    Je me sens "en complète inadéquation" avec ce monde là, de contrefaçon, d'esbroufe, de paraître, et de médiocrités érigées en cathédrales de culture !

  • L'araignée-coucou

         Il me semble "de bonne guerre", de se servir de ce qui existe déjà, en l'occurrence de l'immense toile d'araignée de tous les systèmes, de toutes les modes, de toutes les cultures , même si l'on est loin d'être un "aficionado" de ce qui existe, ou de ceci/cela qui existe sur l'immense toile, et dont on déplore et dénonce les effets pervers ou contrefaits...

    Bien sûr, il y a la manière de se servir de ce qui existe, et ce que l'on va en faire, et dans quel but... Et c'est là que l'on reconnaît l'artiste, l'artisan, ou l'imposteur, ou l'ordinaire... Mais surtout l'Etre, l'homme, la femme, dans sa "vérité intérieure, profonde et authentique"... Cet Etre qui est comme "l'araignée-coucou" funambulant sur les fils de la toile, n'entrant en concurrence avec aucune des autres araignées dont les proies piégées ne l'intéressent pas ; enduisant les fils d'une sorte d'essence qui lumine et résiste aux principes généraux dilueurs d'enduit...

  • Les mariés d'Août

         Je pensais, en ce mois d' Août, à tous ces mariages qui se célèbrent en notre beau pays de France un peu partout, le mois d'Août d'ailleurs étant le mois je crois, où il y a le plus de mariages... Les samedis 3, 10, 17, 24... et encore le 31, quoiqu'à cette date les jours "auront beaucoup raccourci" (et le boulot repris)... Quels "festivaux nuptiaux" en perspective ! ...

    Monsieur le Maire, Monsieur le Curé, des centaines de photos sans compter les séquences vidéo... Le Grand Apéritif Géant de 300 voire 400 personnes invitées, le Grand Repas de Noces avec au moins une centaine voire cent vingt convives (et on remet ça le lendemain dimanche avec 60 "intimes" familles et amis proches compris)... La "Jarretelle"... Et peut-être (mais je ne crois pas, ce n'est plus "d'époque" : "Cé Cé Cé Célimène... "... à quat' plomb' du mat' avant la soupe à l'oignon...

    On va avoir chaud sous les costards, les mecs ! (un peu moins les femmes zé filles en p'tites robettes)...

    Des cousins qui se sont jamais vus, des "ex" que l'on a invités même ; en bref, des tas de gens qui ne se connaissent ni d'Eve ni d'Adam et qui vont devoir "faire la conversation" les uns en face des autres le long de la longue/longue table en fer à cheval...

    Tout ça est bel et bon, mais ça fait tout de même un sacré paquet de fric (de dix à quinze mille euros tout compris) - il vrai qu'il y a les cadeaux pour les Mariés (ou plutôt des "enveloppes")-...

    ... Dans quelques mois, les premiers "lézards" dans le Couple, dans un an dans deux ans on se sépare... enfin "il ne faut pas être trop pessimiste" (rire) !

    ... Et... (excusez moi cette expression à la Yugcib) : "le boudoir avait déjà bien trempé dans je ne sais combien de bols de café au lait"... ou encore " combien de museaux déjà, avaient trempé dans la soupe"...

    ... Et que dire du régal fou de deux êtres qui ont découvert "ça" ensemble et jamais ne se sépareront ni "iront voir ailleurs"... Si de tels couples existent (il doit bien y en avoir) appartiennent-ils à la légende?

  • Ces êtres qui emplissent notre vie

         "On est tout seul dans sa peau jusqu'à la fin de ses jours" ... Sauf -peut-être lorsqu'un être en particulier, un homme ou une femme, à lui tout seul, emplit ton espace de culture, de relation et de sensibilité ; si cet être là est un très proche de toi dans ta famille ou dans tes amis ou connaissances... Ou encore si cet être là est par exemple, un personnage de la dimension d'un Coluche...

    Un fils, une fille, un père, une mère, un mari, une épouse, pour prendre les "plus proches de soi"... devrait être un personnage charismatique... Alors que, pour bien des gens, ce n'est "pas tout à fait le cas" (et même parfois hélas, "pas du tout le cas")...

    Je me remémore cette époque des quelques années avant le 19 juin 1986, autant dire les années Coluche...

    Après le 19 juin 1986, dans le monde sans Coluche dans notre vie de maintenant (je veux dire "sans Coluche vivant")... "C'est plus tout à fait ça" ... En effet, du vivant de Coluche, le monde était ce qu'il était, toutes les vacheries que l'on subissait (ou que l'on faisait) étaient ce qu'elles étaient ; on pouvait se sentir seul, désabusé, se poser des tas de questions... Mais "IL" était là, dans sa salopette et avec son nez rouge, et tout ce qu'il nous racontait, et nous faisant mourir de rire (et réfléchir en même temps mine de rien)...

    Et aujourd'hui en 2013, le monde est toujours ce qu'il est, les vacheries que l'on subit ou que l'on fait, sont les mêmes pour ne pas dire parfois pires... Mais "IL"n'est plus là...

    Rares, rares, sont les êtres qui, à eux seuls, emplissent notre espace de culture, de relation et de sensibilité, même si tant d'autres êtres que nous aimons très fort, emplissent aussi notre vie, qui ne sont pas des "Coluche"...

    Rares, rares sont ces êtres qui, par leur existence, par leur présence, par ce qu'ils expriment... Te font "oublier" que t'es tout seul dans ta peau avec le ressenti que tu n'arrives pas à traduire par des mots...