Articles de yugcib

  • Entre vision politique et vision littéraire (ou humaniste)

         Avoir une vision politique, a-t-il un sens ?

    Et qu'en est-il d'une vision purement littéraire, humaine, de témoignage, de poésie et de pensée, et cela d'autant plus, sans aucune vision politique ?

    Si ma préférence on va dire, ou plus exactement mon inclination, se situe du côté de la vision purement littéraire, humaine, de témoignage, de poésie et de pensée ; il n'en demeure pas moins que cette vision n'est pas tout à fait pour moi, une réponse satisfaisante dans la mesure où je trouve cette vision « incomplète »...

    Ainsi, par exemple, dans l'opposition que l'on peut mettre en évidence entre d'une part la non violence et l'humanisme d'Albert Camus, et d'autre part l'engagement, la nécessité et la justification de la violence, de Jean Paul Sartre ; nous voyons bien là cette différence qu'il y a entre « avoir une vision politique » (associée à une « vision littéraire et philosophique » d'écrivain, ou associée à l'agissement d'un acteur de la vie sociale et économique) ; et « avoir une vision purement littéraire, philosophique et humaniste » même « engagée » mais en l'absence de vision politique partisane...

    Deux vérités en somme, qui se font face, mais séparées l'une de l'autre, et chacune des deux finalement, incomplètes...

    Deux vérités qui, dans l'actualité du monde d'aujourd'hui, gagneraient peut-être à se relier, à se fondre entre elles en une seule vérité ...

    Mais est-ce cependant, cela ?

    Une vision purement littéraire et poétique (et humaniste, et de pensée)  qui parviendrait à se traduire dans le réel, dans la vie même de celui qui a cette vision, dans sa relation avec ses semblables, peut, oui, être une réponse satisfaisante... Mais à la seule condition cependant, qu'une telle vision puisse intégrer dans tout ce qui la compose et lui donne du sens, la réalité même, la réalité brute, la réalité apparente, la réalité non visible , le "coeur de la réalité" à vrai dire... Et c'est là que "ça se complique sérieusement", que cela devient difficilement gérable, et que l'équilibre recherché (et le mieux approché possible) devient aléatoire... Et, dirais-je « funambulatoire »...

    J'ajoute qu'intervient toujours, à un moment ou un autre, la nécessité du choix, et que la nécessité du choix est une réalité incontournable, à laquelle nul ne peut se soustraire... Alors même que le choix ne peut se faire que dans une connaissance de cause qui n'est jamais totale et absolue...

  • Rétroactivité d'une loi

         La rétroactivité dans l'application d'une loi, d'une règle, d'un principe, est, sous n'importe quel régime, sous n'importe quel gouvernement, sous n'importe qu'elle institution, constitution... Une absurdité, un dédit même, de tout un système politique, judiciaire, économique, social, lequel système s'articule précisément sur une constitution, sur des principes de base fondamentaux qui ont été déterminés et proclamés...

    Une loi, toute loi, est édictée à tel moment dans le temps, que cette loi soit celle votée par des représentants du peuple dans un état républicain et démocratique, ou bien décidée d'autorité et par seul vouloir, par un monarque, un dictateur, une assemblée de décideurs autour du pouvoir d'un seul... Et parce que la loi n'existe que depuis le moment où elle a été votée, ou décidée ; avant ce moment là, elle n'existait pas...

    Comment peut-on exiger, décider qu'une loi qui n'existe pas avant d'exister, puisse être appliquée?

    "Nul n'est censé ignorer la loi" (c'est à dire que des dispositions en matière de diffusion, de publication de la loi sont prises afin que tout le monde en ait connaissance)... Et donc, à partir du moment où une loi est votée, ou décidée et ensuite publiée, diffusée, elle s'applique dès le jour où elle devient applicable, effective... Le citoyen est alors responsable ( il sait, il s'y conforme ou bien il transgresse en connaissance de cause, il prend le risque ou ne le prend pas, de la transgression)...

    Mais avant, avant que la loi n'existe, parce qu'il n'y a pas cette loi, le citoyen n'est pas responsable et n'a donc pas de compte à rendre.

    Ainsi les dispositions fiscales concernant les comptes d'épargne des Français (en l'occurrence les plans d'épargne logement et les comptes d'assurance vie à taux régulier déterminé-ou articulés sur des unités de compte en rapport avec l'évolution de la Bourse), applicables depuis 1997, et donc, non pas à partir du 1 er janvier 2014, sont-elles anticonstitutionnelles, et à ce titre, constituent un dédit flagrant de nos institutions, non seulement de nos institutions de la 5 ème république, mais encore des institutions des régimes précédents...

    Un dédit flagrant, parce que cela crée un précédent, un précédent qui devient une "porte ouverte" à toute autre sorte de disposition ultérieure dans le même genre...

    Par exemple : une disposition qui instituerait l'âge légal de la retraite (la mise en paiement d'une pension de retraite) à partir de 65 ans depuis 2008 (alors que nous sommes en 2013 et bientôt en 2014)... Cela voudrait dire que quelqu'un qui était âgé de 60 ans en 2008, et qui a perçu une pension de retraite depuis 2008, et qui n'avait donc pas 65 ans en 2008, devrait selon la loi (rétroactive) reverser tout ce qu'il a perçu durant cinq ans ! (puisqu'il lui manquait 5 ans en 2008)... Imaginez les conséquences... avec notamment l'obligation peut-être pour certains, de devoir vendre leur maison, et de se retrouver à la rue !

    Les dispositions fiscales concernant l'épargne des Français, telles qu'elles ont été présentées (avec effet rétroactif depuis 1997) seront rejetées (et ne peuvent que l'être) par le Conseil Constitutionnel)...

    Ces dispositions là, telles qu'elles ont été présentées, sont la plus monumentale erreur, la plus monumentale absurdité, la plus impopulaire -et scélérate- mesure, qu'un gouvernement quel qu'il fut, ait jamais prise... Sous la 4ème, sous la 3 ème république, et même sous l'Ancien Régime avant la révolution française de 1789... (Quand le Roi disait, c'était toujours "à partir d'aujourd'hui")...

    ... C'est pourtant simple à comprendre : avant qu'une loi n'existe, elle n'existe pas! C'est à dire que, quand tu souscrivais à un plan d'épargne logement en 1998, tu ne payais rien sur les intérêts acquis dans ce plan d'épargne, c'était une évidence et en face de cette évidence tu ne pouvais en aucun cas penser qu'un jour il faudrait payer depuis le début en 1998!

    La rétroactivité d'une loi, c'est faire exister cette loi avant qu'elle n'existe le jour où elle commence d'exister.

  • Ne pas savoir lire ...

         Je fais ici un comparatif si je puis dire, entre "ne pas savoir lire en 1813" et "ne pas savoir ou ne pas vouloir se servir d'internet en 2013"...

    ... Dans le monde qu'était celui de 1813 dans la civilisation européenne -et occidentale- et par extension celui de la partie Est de l'Amérique du Nord ; ne pas savoir lire ni écrire -pour le "commun des mortels" faut-il préciser- n'était pas, à l'époque, un "lourd handicap". En effet, bon nombre de gens n'avaient eu, le plus souvent très épisodiquement, qu'une instruction primaire de base dispensée par l'Église (par le curé de la paroisse ou par des religieux)... À peine ces gens là savaient-ils lire des textes très courts composés de phrases simples, et écrire leur nom...

    Pour la lecture de livres imprimés, de journaux, seuls les bourgeois, les nobles, les gens qui avaient reçu une instruction on va dire "plus secondaire", savaient, et avaient une connaissance plus ou moins étendue dans divers domaines...

    Le "commun des mortels" donc, était en grande majorité, un homme, une femme "de la terre", une personne qui gagnait sa vie "à la force de ses bras", et, pour "les affaires courantes", il n'était pas nécessaire d'avoir été beaucoup à l'école, du fait que ces "affaires courantes" étaient très basiques, axées sur une économie locale de petits marchés et de petits commerces, et avec de temps à autre, quelque rapport avec l'administration, la justice, l'armée, la gendarmerie, le notaire, le médecin...

    ... Dans le monde qui est celui de 2013 dans la civilisation occidentalisée mais globalisée à toute la planète, ne pas se savoir ou ne pas vouloir se servir d'internet, alors que, question lecture écriture école collège lycée études supérieures "on a fait tout de même quelques progrès depuis 1813"... C'est à mon sens, là, "un lourd handicap"...

    Et ces quelques "communs des mortels" (mais pas seulement cependant) qui, en majorité très âgés (mais pas tous) et en moins grand nombre des gens de 30/40 ans voire des plus jeunes... qui ne savent pas se servir d'internet et d'un ordinateur, ou qui -par choix conscient ou tout simplement parce qu'ils n'en éprouvent pas le besoin... Font figure à mon sens d'illettrés , je dis bien d'illettrés dans le sens d'être privé d'un outil de communication devenu indispensable dans la vie quotidienne en 2013... Et il s'agit selon moi d'un handicap "plus lourd" qu'était celui de ne pas savoir lire et écrire en 1813...

    Imaginez une vie sans internet, sans ordinateur, avec pour seul moyen de correspondre avec sa famille au loin, avec ses amis, la lettre écrite à la main, le "coup de fil" comme celui qu'on passait encore pour parler avec sa cousine ou sa mamy à l'autre bout de la France en 1970, avec des photos qu'il faudrait faire développer à partir d'une pellicule chez un photographe, avec des films sur bobine qu'il faudrait mettre dans des projecteurs et voir sur un écran, etc...

    Et pour un écrivain, la galère, avec une machine à écrire, aller trouver un imprimeur et un éditeur...

    Et pour un artiste, idem, devoir exposer ses travaux dans un atelier, une galerie, trouver un producteur... Alors qu'aujourd'hui avec internet, le numérique, la diffusion, le traitement instantané de l'image, du son, du mouvement, on peut faire tout ça tout seul...

    ... Oui, aujourd'hui, en 2013, ne pas savoir se servir d'internet (ou ne pas vouloir), c'est quand même "assez handicapant"...

    ... Si j'ai choisi d'établir ce comparatif entre 1813 et 2013, c'est parce qu'en 1913, donc il y a tout juste un siècle, le monde avait déjà beaucoup évolué, et que le "commun des mortels" (en particulier en France avec l'école publique obligatoire) avait déjà accès à l'instruction, une instruction qui, pour primaire qu'elle était essentiellement, n'en était pas moins très complète notamment avec le niveau du certificat d'études... (éventuellement complétée par le brevet, voire le brevet supérieur, au delà de la "classe de fin d'études", collège ou lycée)...

    En 1913, la plupart des gens tant en ville qu'à la campagne, lisaient des livres (des romans, mais pas seulement, c'est à dire des oeuvres de grands écrivains aussi) et même si le livre coûtait cher, il se vulgarisait, se répandait avec déjà des collections "relativement bon marché"... Et surtout, j'irais même jusqu'à dire, que, question réflexion, culture ; du fait des programmes scolaires de l'époque et en particulier de l'importance accordée à la langue française, à la compréhension d'un texte, à l'orthographe, à la grammaire, à l'instruction civique, à la rédaction (véritables sujets de réflexion et d'exercice pour le développement de l'esprit)... On était plus "costaud" donc, question réflexion et culture, dans le peuple, en 1913, que aujourd'hui en 2013 en dépit de tout ce qu'on peut trouver sur internet, dans les revues spécialisées, dans tous les livres si nombreux et si divers en différents savoirs...

    Nous avons assisté, surtout après 1968, à une dégradation progressive et généralisée, dans tout le système éducatif, et également à des clivages de plus en plus marqués, entre d'une part un enseignement "formaté" et de moins bonne qualité, et d'autre part un enseignement plus "sélect", celui là peu ou difficilement accessible aux classes sociales défavorisées... Dans le "public" même, on voit des établissements "côtés" voire « très bien côtés » et des établissements de "seconde zone" (et c'est encore plus marqué dans l'enseignement secondaire et supérieur, avec la "Fac générale" où vont les 10/10,5 au bac (les futurs chômeurs) et les grandes écoles ou IUT de pointe (qui elles font -cela se voit de plus en plus- des futurs migrants pour les USA, le Canada, la Chine, l'Australie, le Japon, les pays émergents)...

    Nous sommes en train de revenir -d'une certaine façon c'est vrai- petit à petit, et cela sans qu'on s'en rende vraiment compte, à ce qu'était le monde de 1813 dans une société à "deux vitesses" (deux vitesses nettement différentes l'une de l'autre)... Avec bien sûr ce qu'il n'y avait pas en 1813 c'est à dire internet, entre autres...

    Comme si l'on "enterrait peu à peu" dans l'indifférence générale et dans la banalité d'un quotidien de consommation de gadgets, dans une médiocrité généralisée, et tout cela sous les coups des grands prédateurs de la finance et des grands groupes comme Vinci et Véolia et autres consortiums planétaires réalisant de gigantesques profits ; comme si l'on enterrait donc, toutes les grandes avancées sociales et culturelles auxquelles on a assisté depuis la fin du 19 ème siècle jusque dans les années 1970/1980...

    Et ce ne sont pas avec les "pays émergents" (soit dit en passant c'est normal et "dans l'ordre des choses" qu'ils émergent)... que l'on va voir évoluer ou plutôt ré-évoluer la « marche du monde » comme de 1900 à 1970 en gros... À mon avis c'est "assez mal parti pour un bon bout de temps" !

  • Le long voyage de l'Homme dans le temps et sur la Terre

    l-homme-et-la-terre.pdf l-homme-et-la-terre.pdf

    ... Voici un document que j'ai rédigé dernièrement, sur l'Histoire, sur le voyage de l'Homme tout au long des âges préhistoriques, depuis les premières migrations il y a 2 millions d'années hors du continent Africain au Paléolithique Inférieur, puis ensuite au Paléolithique Moyen et au Paléolithique Supérieur, jusqu'à la fin de la dernière période glaciaire au delà de laquelle on entre dans le Néolithique avant finalement de voir apparaître les premières civilisations anciennes de l'Histoire (Egypte et Moyen Orient, Asie du Sud Est et du Centre, Indonésie, Amériques et Europe). 

     

  • Les particules élémentaires, de Michel Houellebecq

         ... Y'avait Coluche, y'a plus Coluche... (et c'est dur qu'il n'y soit plus!)

    Le monde était ce qu'il était mais y'avait Coluche... Le monde est toujours ce qu'il était -et même pire-  Mais y' a plus Coluche...

    Y'a Houellebecq... Mais Houellebecq c'est pas Coluche... Mais y'a quand même Houellebecq... Le monde est encore pire que ce qu'il était, mais avec Houellebecq à défaut de Coluche, j'arrive à "m'y faire" (tant bien que mal c'est vrai, mais quand je lis du Houellebecq je me marre et je vois le fil se dérouler et je comprends mieux les choses rien que la façon dont il les dit ces choses, Michel Houellebecq ! … Dis-je...

    ... Le moins que l'on puisse dire c'est que "Les particules élémentaires", de Michel Houellebecq, déposé en juin 1998 ; s'adresse à un public "plutôt averti", c'est à dire à un public qui n'est pas tout à fait le même que celui qui achète des romans "grand public", des livres distrayants ou mélodramatiques que l'on lit sur la plage, dans le train ou dans le métro...

    L'on entre avec ce livre dans la réflexion solitaire d'un des personnages principaux, une réflexion qui s'avère être le point de départ d'une révolution scientifique comparable à l'oeuvre d'Einstein.

    Dans un centre de recherche génétique, Michel Djerzinski, le demi frère de Bruno, qui avait mené des expériences de pointe sur le clonage d'animaux dans son laboratoire parisien du CNRS, travaille à un projet qui va produire une nouvelle espèce humaine non dénuée cependant, de personnalité et de plaisir sexuel.

    Le travail de Michel, poursuivi après sa mort en 2009, conduit à la création en 2029, d'une espèce humaine génétiquement modifiée et contrôlée, mais finalement condamnée à l'extinction...

    Une fellation notamment ( c'est fou soit dit en passant dans ce livre, ce qu'il y est question de fellation) y est décrite cliniquement et scientifiquement dans le moindre détail, avec les terminaisons nerveuses et tout ce qui se passe jusqu'au cerveau...

    ... Je cite ce passage, page 153/154 :

    "L'histoire de la vie sur Mars se manifestait comme une histoire modeste. Cependant (et Bruno Masure ne semblait pas en avoir nettement conscience), ce mini-récit d'un ratage un peu flasque contredisait avec violence toutes les constructions mythiques ou religieuses dont l'humanité fait classiquement ses délices. Il n'y avait pas d'acte unique, grandiose et créateur ; il n'y avait pas de peuple élu, ni même d'espèce ou de planète élue. Il n'y avait, un peu partout dans l'univers, que des tentatives incertaines et en général peu convaincantes. Tout cela était en outre d'une éprouvante monotonie. L'ADN des bactéries martiennes semblait exactement identique à l'ADN des bactéries terrestres... / ... / ... Si l'ADN était partout identique il devait y avoir des raisons, des raisons profondes liées à la structure moléculaire des peptides, ou peut-être aux conditions topologiques de l'autoreproduction. Ces raisons profondes, il devait être possible de les découvrir ; plus jeune, il s'en souvenait, une telle perspective l'aurait plongé dans l'enthousiasme."

    ... Et, page 346 :

    "Les herbes de la berge étaient calcinées, presque blanches ; sous le couvert des hêtres la rivière déroulait indéfiniment ses ondulations liquides, d'un vert sombre. Le monde extérieur avait ses propres lois, et ces lois n'étaient pas humaines."

  • La "pensée du jour" ... (rire)

    ... On fait ce qu'on peut...

         À six heures du matin, ce samedi 19 octobre 2013, assis sur le banc devant ma maison dans les Vosges, un ciel de nuit sans nuages, une lune toute ronde qui va bientôt disparaître derrière la montagne en face et qui décrit dans le ciel la même courbe que le soleil le 19 avril...

    "Au panthéon", ça me fait penser à "au pantalon"...

    Car des morts vont au panthéon tout comme des taches vont au pantalon...

    Si pour un Croyant, la vie éternelle c'est pas vain, en revanche pour un mort, le panthéon c'est vain, aussi vain qu'une tache sur le pantalon...

  • Petite réflexion sur l'autofiction ...

         L'autofiction c'est bien beau... Mais lorsque, par personnages fictifs interposés et par une histoire ressemblante, et même tout cela dans un récit arrangé... La ficelle s'avère un peu grosse, alors je pense qu'il vaut mieux envisager d'éviter, ou du moins hésiter à verser dans le domaine public, purement et universellement public on va dire... Un tel récit...

    À moins, évidemment, de trouver une ficelle un peu moins grosse (disons  comme un fil , ce fil là, mêlé à d'autres fils)...

    Il y a cependant une autre possibilité : celle de faire de l'autobiographie vraie, pure et simple, avec de vrais personnages existants ou ayant existé, de se mettre soi-même en scène quoique plutôt en témoin ou en narrateur qu'en acteur principal... Mais alors il est préférable d'être l'un de ces auteurs, écrivains, d'une toute autre trempe que celle de ces auteurs à la mode, journalistes, hommes politiques, économistes, humoristes, artistes, dont les oeuvres pullulent sur les étals des maisons de la presse, des Leclerc Culturels ou de France Loisir...

    ... Il y a en gros, deux raisons qui me font dire ce que je dis ci dessus :

    -La première, c'est que l'autofiction dont la ficelle peut paraître un peu grosse, n'intéresse personne à l'exception des gens qui, de par leur vécu, de par leur sensibilité, se sentent concernés eux-mêmes, et donc, sont alors intéressés plus ou moins vivement... Ou encore, lorsque le récit se révèle -le plus souvent "à posteriori"- d'une certaine valeur littéraire par sa forme, son style, son langage...

    -La deuxième c'est que le récit ainsi produit et diffusé ou publié, implique par personnages interposés, des gens de son entourage qui ne souhaitent pas forcément être reconnus ou apparaître sur la scène publique.

    ... Mais il faut croire (ce que je déplore) que bon nombre d'écrivains et auteurs "à la mode" ou "bien en cour", se préoccupent peu voire pas du tout, de ce genre de question... Et en conséquence, déversent plus ou moins leur vie privée sur la place publique comme on tartine de confiture une grande tranche de pain... (ce qui, somme toute, est assez banal dans le genre)... Si encore la confiture sortait quelque peu de l'ordinaire !

  • Des tablettes d'argile des Sumériens à Internet

         L'ingénieur français Ferdinand Carré conçut et fabriqua le premier bateau réfrigéré, le Paraguay, qui fut lancé en 1877. Ainsi vit le jour dans le dernier quart du 19 ème siècle, une nouvelle ère du commerce maritime à longue distance, l'ère du transport des produits frais. Désormais le boeuf argentin et le gigot d'agneau australien pouvaient enrichir les soupers européens...

    La "mondialisation" avait donc déjà commencé, de même type si l'on peut dire, que la mondialisation d'aujourd'hui, avec l'essor des industries, de la technologie, du développement du commerce et des échanges dans le monde entier, du transport par chemin de fer et  flottes marchandes équipées de navires à vapeur, à partir du milieu du 19 ème siècle...  

    À vrai dire cette mondialisation avait commencé bien avant l'ère industrielle et technologique présente depuis 1850... Elle avait commencé depuis la plus haute antiquité, et même depuis le Néolithique, depuis le Paléolithique Supérieur, et, à l'origine même de l'humanité issue de Homo Erectus, puis de Homo Sapiens, lorsque toute la Terre finit par être peuplée de diverses populations disséminées et éloignées les unes des autres...

    Des premiers échanges entre peuples, tribus, groupes humains, qui alors envoyaient à travers plaines, steppes et montagnes, des voyageurs et des aventuriers ou si l'on veut des "éclaireurs", l'on arrive aux 12 ème, 13 ème, 14 ème, 15 èmes siècles, aux caravanes de chameaux, d'ânes, de chevaux ; à la "route de la soie", puis à partir du 16 ème siècle, au transport par des navires à voiles en contournant l'Afrique, et la pointe méridionale de l'Amérique du Sud... Soit dit en passant, l'Egypte des Pharaons, les Phéniciens, les Grecs anciens, les Romains, les peuples de l'Asie du Sud Est construisaient des navires et disposaient de flottes marchandes (et guerrières)... Avant le navire à voile latine ou voile carrée, qui fut un progrès notoire puisque ce type de voile permettait de naviguer en étant moins dépendant de la direction du vent, le tout premier "grand couloir" d'échanges à longue distance (donc avant le 15 ème siècle) fut celui qui joignait l'Afrique de l'Est (anciennement le Punt -Ethiopie- jusqu'à la Somalie actuelle et plus au sud le Mozambique actuel) aux côtes de l'Inde et de tout le Sud Est Asiatique, et la Chine... En effet, ce secteur maritime était particulièrement intéressant, puisque la mousson humide poussait les navires à l'aller, et que la mousson sèche poussait les mêmes navires dans le sens du retour...

    Depuis les ports de la mer rouge et du golfe persique, remontaient vers la méditerranée, de longues caravanes de chameaux...

    ... L'on pense toujours "à priori" et parce que l'on se réfère à notre mode de vie actuel, et aux différents problèmes économiques, politiques et sociaux de notre époque moderne, que la "mondialisation" est un phénomène surtout nouveau depuis la fin des années 1990, et certains qualifient cette "mondialisation" de "folie planétaire", de "démentielle", de "nuisible pour le genre humain", "contraire aux valeurs de l'écologie" et autres qualificatifs ou définitions...

    Ce qui a réellement changé par rapport à "avant 1850" (et à plus forte raison à "avant 1990") c'est la rapidité, l'instantanéïté des relations et des échanges, notamment avec les mouvements d'argent et de capitaux, l'internet... Nous sommes passés de la tablette d'argile des marchands Sumériens, au papyrus, au papier monnaie, aux pièces d'argent et d'or, aux lettres de change et de crédit, au chèque, à la carte Mastercard, à Paypal, au crédit-revolving, à toutes sortes de moyens électroniques et virtuels (et instantanés) de paiement, d'échange, d'achat, de vente...

    La cervelle d'agneau congelée de Nouvelle Zélande de 2013 qui arrive à Rungis par avion cargo frigo ou par bateau usine cales réfrigérées, a pour cousin très proche, le steak de boeuf argentin de 1890 qui arrivait par le Paraguay jusqu'au Havre puis par le train jusqu'aux Halles de Paris...

    ... Je ne parle pas ici, de la rupture de la chaîne du froid à un moment ou un autre durant le voyage, rupture évidemment "temporaire et occasionnelle" tant en 1890 qu'en 2013...

    ... De temps à autre, il est bon (ou nécessaire) de "remettre les pendules à l'heure"... En effet, quand il est naturellement midi et qu'on décrète qu'il est seize heures voire même vingt heures, on prend l'habitude de voir la nuit ne pas arriver, surtout si l'on est en plein été...

    Pour beaucoup de gens "anesthésiés" par la "pensée unique" (et inique) des Télés principalement, et de tout média dont en particulier la masse d'informations diffusée sur le Net en millions de "touitts" quotidiens ne ressemblant en aucune façon en des gazouillis d'oiseaux... La mondialisation c'est soit un épouvantail, soit la panacée universelle, et au bas mot "il faut s'y faire, il faut s'y résoudre, vaille que vaille, de gré ou de force"... Comme si c'était un phénomène apparu seulement depuis que l'on voit des porte-containers et des pétroliers géants par centaines, par milliers, sur tous les océans du monde, et d'interminables "théories" de gros camions sur les autoroutes d'Amérique du Nord et d'Europe et d'ailleurs... Comme si, par le passé, dans le lointain passé même, il n'y avait jamais eu de ces mutations profondes dans l'économie, dans l'industrie, dans la technologie, dans l'agriculture, dans les modes de vie, dans la société, et cela sur toute la planète, certes en des époques et en des lieux décalés les uns par rapport aux autres... De ces mutations profondes qui ont eu elles aussi, des conséquences dans la vie quotidienne des gens et qui ont tout bouleversé parfois seulement en deux ou trois générations...

    Les discours politiques, mais aussi religieux ou idéologiques, de tous bords, de la droite à la gauche, d'un extrême à l'autre, d'un fanatisme à l'autre, tiennent tous le même langage mais ce langage on ne l'entend en gros, que sous deux formes différentes aussi "anesthésiantes" l'une que l'autre, à savoir, d'un côté la peur, le pessimisme et le rejet orchestrés, avec tous les arguments possibles et imaginables dans le même sens négatif pour le devenir de l'humanité ; et de l'autre côté, un optimisme quasi « angélique » et l'entretien d'une espérance immense -et tout aussi orchestrée- pour des centaines de millions de gens qui en 2 générations passent du moyen âge à l'ère moderne du développement économique et technologique, et qui, bien sûr sont plus nombreux à en profiter (de la mondialisation)...

    Comme si les uns et les autres, avec tous leurs arguments, toutes leurs convictions, et surtout tout ce qu'on leur fait avaler... avaient tous "forcément raison" (forcément raison envers et contre tout)!

    À midi, naturellement midi... Il est donc -nous dit-on- seize heures voire même vingt heures... Et seule compte, officielle, et comme devant retarder sans fin l'arrivée de la nuit, cette heure là, l'heure que l'on veut qu'il soit parce que cela « arrange bien nos affaires »...

  • Trous noirs et gerbes de lumière

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    ... Nous sommes tous faits de trous noirs de diverses dimensions mais également de gerbes de lumière de tout aussi diverses dimensions...

    Ainsi est cet immense espace que celui de notre être tout entier, lui même partie de l'espace de tout ce qui est, a été et sera... Et nous devons apprendre à gérer cette combinaison si complexe, si étonnante, mais néanmoins unique en son genre et n'existant qu'une seule fois dans le vaste espace temps, faite de trous noirs et de gerbes de lumière...

    Parfois il arrive que des sortes de quasars, venus on ne sait d'où, viennent perturber cette combinaison complexe, et cherchent à éviter ces trous noirs ou, plus souvent, les bottent d'un trait de feu ; quasars régulateurs -ou veilleurs-  qu'ils sont ou semblent être, et sans lesquels cependant l'espace que nous sommes chacun de nous, ne serait point, ainsi d'ailleurs que l'espace de tout ce qui est...

    Les gerbes de lumière, elles aussi, subissent les assauts des quasars, lorsque ces quasars se voudraient lumières plus vives... ou plus dévorantes.

  • Deep Impact, film catastrophe, de Mimi Leder

     … Sur France 4, dimanche 13 octobre 2013.

         Avec Tea Leoni dans le rôle de Jenny Lerner, une journaliste ; Elijah Wood dans le rôle de Leo Biedman, un jeune de 14 ans ; Robert Duvall dans le rôle de Spurgeon Tanner, le chef de l'équipe d'astronautes à bord du vaisseau devant intercepter la comète ; Vanessa Redgrave dans le rôle de la sœur de Jenny, Robin Lerner ; et Morgan Freeman dans le rôle du Président...

         Pour une fois (cela m'est d'ailleurs déjà arrivé) excusez moi mais je vais "faire dans la simplification" en ce qui concerne le cinéma Américain... (Reconnaissons tout de même, soit dit en passant, que certaines "simplifications" ont "leur raison d'être" -si l'on peut dire- et que les "gens ordinaires" dont je fais partie, versent volontiers dans la simplification lorsque cette simplification "caresse tant soit peu dans le sens du poil") (rire)...

    Le cinéma Américain donc, est en grande partie axé, soit sur des thrillers ultra pétants gros flingues grosses bagnoles intrigues compliquées grands effets spéciaux... Soit -à contrario- sur des productions à grande émotion avec un peu de rêve et de romantisme à deux balles enrichi, avec en toile de fond Dieu, des valeurs morales et chrétiennes, le ou les grands héros qui sauvent le monde, personnages ultra charismatiques et, inévitablement (et là "on est aux anges") la jeune femme ultra chic ultra classe qui joue toujours l'un des rôles majeurs, et qui bien sûr n'est pas une baiseuse, a un ami ou un mari "très bien", avec un ou deux enfants qui ont une maturité surprenante...

    Voilà, en gros, "pour simplifier", le cinéma Américain... Et, "ça prend toujours" ces trucs là ... C'est fou ce qu'on se laisse caresser dans le sens du poil !... Ce qui induit mine de rien, surtout si l'on n'y réfléchit jamais, cette inclination quasi instinctive à se référer à un "modèle de pensée", un modèle pour un sens du monde, un sens de la vie, avec des repères, des certitudes confortables et rassurantes, un "canevas" tout prêt posé dans lequel il ne reste plus qu'à faire courir le bout de l'aiguille le long des traits de guidage...

    En l'occurrence, dans ce film "époustouflant super émouvant où l'on tremble d'effroi" la "jeune femme chic" est Jenny Lerner, une journaliste, incarnée par la comédienne Tea Leoni ; dont la soeur plus âgée, Robin Lerner, est "tout aussi chic et classe"... (un fameux duo, il faut bien le reconnaître)...

    À noter aussi que le film ayant été produit en 1997 (donc bien avant l'arrivée de Barak Obama à la présidence des Etats Unis d'Amérique), par une sorte de "prémonition un peu évidente à dessein" , le réalisateur Mimi Leder choisit comme acteur pour représenter le Pésident Beck, le comédien Morgan Freeman (je lui trouvais un petit air de Sidney Poitier) qui est un Noir... Et justement, pour "bien faire dans la mesure" voilà-t-il pas que le Président, aux moments les plus graves pour l'avenir immédiat du monde, prononce une allocution qui se veut réaliste, philosophique, pratique, responsable, qui "appelle un chat un chat", et dans laquelle il invoque Dieu, les valeurs morales et chrétiennes, mais aussi fait preuve d'une grande fermeté...

    Je m'attendais dans ce film, à voir les humains complètement déboussolés, aux prises avec leurs passions les plus viles et les plus basses, une violence terrible, des scènes de pillage et d'horreur, une panique monstre, des effets spéciaux époustouflants (il y en a quelques uns c'est vrai mais ça reste modéré)... Mais en réalité on n'est pas dans ce "shéma là", pas du tout... La majeure partie du film ce sont des scènes qui se passent dans les quartiers généraux décisionnels, à bord du vaisseau spatial qui emporte l'équipe chargée de détruire par des charges atomiques la comète géante de 11 km de diamètre qui va atteindre la Terre... L'on voit des images très bien faites de la surface rocheuse et déchiquetée de la comète, le passage du vaisseau spatial dans la chevelure de la comète, la pose des charges... L'échec de la mission... (ils ne réussissent qu'à couper la comète en deux, un petit et un gros morceau)...

    Et seulement à la fin du film, la vague géante de 30 m de hauteur qui submerge toute la côte Est des USA ( un morceau de 2 km de diamètre qui tombe dans l'Atlantique Nord)... Et, "miracle" si l'on peut dire, le "gros morceau" de la comète, celui de 10 km de diamètre, est intercepté, détruit in extrémis quatre heures avant l'impact, par les cinq dernières charges atomiques encore à bord du vaisseau, lequel vaisseau a pu suivre dans son retour vers la Terre la trajectoire de la comète...

    Le dernier discours du Président était particulièrement pathétique (on ne savait pas encore que l'équipage du vaisseau avait survécu) et il expliquait au monde entier que ça se passerait comme il y a 65 millions d'années lors de la disparition des dinosaures quand une météorite géante avait frappé la Terre...

    Mais le "miracle" se produit... Bien sûr il y a des dizaines voire des centaines de millions de morts sur toute la planète, rien qu'avec l'impact du plus petit morceau, mais la planète est sauvée... Et "une nouvelle civilisation peut commencer"...

    Cette œuvre me semble tout de même, quoique tout aussi « emblématique  du cinéma Américain », d'un niveau « un peu au dessus » de tout ce qui est produit bon an mal an, dans le même genre « émotion aventure science fiction romantisme à deux balles grandes valeurs morales et chrétiennes »...

  • Religions et créationnistes

         Des créationnistes, je crois qu'il faut distinguer d'une part ceux qui « croient dur comme fer » que L'Homme vient directement de Dieu, créé par Dieu, et que la Femme a été créée par Dieu à partir d'une côte d'Adam, le tout premier Homme sur la Terre... Et d'autre part ceux qui croient effectivement que Dieu a créé le monde, mais par la vie, la vie venant de la Terre, de l'univers, des étoiles... C'est à dire que tout cela, la vie, la Terre, l'univers, les étoiles, est l'oeuvre de Dieu dans un processus de création depuis une origine (l'origine même du processus)...

    Si l'on se place du point de vue de ceux qui pensent -et croient- que Dieu a créé l'Homme par la vie, et qu'avant la vie, Dieu avait créé le cosmos, l'univers, la Terre... Alors "ça change tout"...

    "Cela change tout" parce que cela -dans une certaine mesure- (non négligeable), justifie que des scientifiques, que des gens "de connaissance, de progrès technique, que des chercheurs, que des géographes, que des historiens et que des intellectuels en général, soient des croyants...

    En effet, les gens "de science et de connaissance" qui sont croyants, et, soit dit en passant, la plupart des personnes, de gens "ordinaires" croyants, qui tous, ont été à l'école puis au collège puis au lycée et ont fait ensuite pour certains des études supérieures pour devenir des enseignants, des cadres, des chefs d'entreprises... En effet oui, tous ces gens là que je viens de citer et qui sont croyants, disent tous (ou peuvent dire) en gros, "que ce que l'on lit dans la Bible en particulier dans la Genèse, c'est allégorique, c'est symbolique, c'est une image...

    D'ailleurs pour les Chrétiens dans leur ensemble (tradition catholique ou protestante "classique") c'est le Nouveau Testament qui est pour ainsi dire la base même du Christianisme... Or, le Nouveau Testament est avant tout "une philosophie" de la relation humaine, c'est "la loi nouvelle" telle que Jésus, le Christ, l'a enseigné aux hommes et aux femmes et aux enfants de son temps au début du premier siècle de l'Ere donc, Chrétienne...

    Ainsi, pour les Chrétiens, l'Ancien Testament et toute la Bible depuis la Genèse jusqu'à Jésus, n'est qu'en "arrière plan", ou du moins ne constitue pas la seule base du Christianisme.

    Sur le plan de la science pure, de la connaissance pure, au point où nous en sommes actuellement, les plus grands chercheurs, les plus grands spécialistes et savants reconnaissent les limites de la science, de la connaissance...

    Si l'on ne peut nier ce qui a été découvert, mis à jour, et qui est une réalité, l'on ne peut que, dans un esprit de recherche, d'expérimentation, de réflexion, découverte après découverte, "aller toujours plus loin, plus en avant" dans la Connaissance, c'est à dire continuer à "dérouler le fil" fût-ce au prix des difficultés, du travail, de la recherche, que cela représente...

    L'esprit humain dans son stade actuel de développement, ne peut concevoir "qu'avant, il n'y ait RIEN" ... "qu'est-ce que RIEN" ? Et d'autre part, "depuis toujours" ça ne veut rien dire (comment "toujours" peut-il avoir été et peut-il être?)...

    J'ai dans l'idée que des croyants doivent se demander "et Dieu, d'où vient-il lui-même? Est-ce qu'il s'est lui-même créé, et à partir de quoi?"

    C'est "difficile"... je sais, cette question de "Dieu/pas Dieu, foi/pas foi"... Toutes ces questions de religion, de croyances, de traditions, et ça fait salement monter la mayonnaise qui, touillée à l'extrême, avec violence et détermination, finit par te sauter au visage et à te boucher les yeux...

    ... J'attends de pied ferme la réaction éventuelle des créationnistes purs et durs qui affirment que Dieu a créé le monde, et l'homme et tout ce qui vit sur la Terre, etc. Et la femme sortie d'une côte d'Adam, et l'homme qui ne serait finalement sur Terre QUE depuis 6000 ans...

    Je les attends de pied ferme ! En particulier Sarah Palin (qui était candidate à la présidence des Etats Unis d'Amérique en 2008, pour le "Tea Party", ces gens « fous de dieu, de morale chrétienne style le Bien contre le Mal, et de créationnisme à imposer dans les écoles »)...

    Comme "argument massue" ils disent tous, les créationnistes, que "tout ce que les historiens et les scientifiques racontent, publient, enseignent, ce ne sont que des hypothèses"... Et ils font fi des découvertes scientifiques, ils nient la science, ils nient la technologie pourtant très au point aujourd'hui de la datation...

    Et je pose cette question aux scientifiques, aux intellectuels croyants, Chrétiens, Musulmans et Israélites : "Comment intégrez-vous le premier chapitre de la Genèse, le Coran sur la création du monde, dans votre culture scientifique" ?

    "Comment gérez-vous la contradiction flagrante entre les récits de la Bible et du Coran sur l'origine du monde, et les découvertes scientifiques ?"

    ... Dans l'esprit d'un certain nombre de créationnistes, les « jours » dans le passage de la Genèse (du début) où "Dieu créa le monde en sept jours"... sont « chacun comme mille ans » (le Coran dit la même chose )... Mais il y aurait, pour que cela puisse « coller » si l'on peut dire, à la Science, toujours dans l'esprit créationniste, cette interprétation : les jours seraient des périodes de temps non défini, autant dire des ères géologiques...

    De même, en ce qui concerne la création de l'homme par Dieu, il est écrit que "l'homme fut tiré de la terre, de l'argile, de la substance même du sol" , c'est à dire, toujours si l'on se place du point de vue scientifique, "des éléments qui constituent la terre, l'argile"... Et donc, dans ces éléments, il y a nécessairement "les briques de la vie", les composantes de base pour la vie sur Terre... (et éventuellement sur d'autres planètes)...

    ... Vu sous cet angle, sous cette approche, l'ultra simplification (le texte même de l'Ecriture, de la Genèse tel qu'on le lit mot pour mot) est bien une image pour expliquer ce qui en fait, est très complexe (mais à la portée des scientifiques en fonction de leurs connaissances acquises...

    Autrement dit, le commun des mortels devrait se contenter de l'ultra simplification (selon les religions) ; de cette simplification qui a servi de "modèle" (ou de canevas) durant des siècles, et que d'ailleurs des gens dans le monde actuel acceptent encore...

    ... J'ajoute encore qu'une telle "ultra simplification" en ce qui concerne l'origine du monde, de l'univers, du monde, de la vie et surtout de l'Homme... Constitue un véritable scandale, car elle verrouille d'emblée, tout accès à la Connaissance, et qu'elle maintient les gens qui n'ont donc pas accès à la Connaissance, dans l'ignorance, dans la soumission, dans la fatalité... Et c'est d'ailleurs l'ignorance orchestrée par la soit disant "intelligence" de quelques uns, qui est à la source de tous les conflits, de toutes les violences, de toutes les intolérances, de tous les parti pris...

    Cette "soit-disant intelligence" des uns, est une intelligence de la domination, afin de s'approprier les biens de ce monde... Voilà pourquoi les Eglises, toutes les Eglises, de quelque doctrine, de quelque obédience qu'elles soient, Chrétiennes, Musulmanes, Judaïques, sont toutes complices et parties prenantes du grand ordre mondial instauré depuis la fin du Néolithique par les Humains"...

    La "vraie" intelligence est une force naturelle, intemporelle, qui se manifeste telle une énergie, une énergie engendrée par l'univers, par ce qui compose l'univers à travers tous les éléments constitutifs,  c'est à la fois une physique et une chimie avec des réactions, de l'interaction, de la relation...

    Ce qui serait intéressant -mais on n'y est pas encore arrivé- ce serait de pouvoir établir un historique le plus lointain possible des particules élémentaires, comme en déroulant le fil d'une bobine dont ne peut appréhender la dimension...

  • Le festival international de géographie à St Dié Vosges

         Depuis son origine, sa création en 1990, à Saint Dié dans les Vosges, le Festival International de Géographie draine depuis déjà quelques années, bon an mal an, environ 50 000 personnes venues de toute la région Lorraine, ainsi que d'autres régions de France et  d'autres pays, et cela durant quatre jours chaque année du premier jeudi jusqu'au premier dimanche du mois d'octobre (à moins que le jeudi précédant le dimanche ne tombe un 29 ou 30 septembre)...

    Il y a 600 intervenants (scientifiques, géographes, maîtres de conférence, presse, audiovisuel, organisateurs, invités et autres) sur 24 sites ou lieux de réunions, conférences, spectacles, expositions... 300 temps de rencontre avec le public dont 20 tables rondes (5, 6, 7 spécialistes dans un débat en face du public, lequel public peut intervenir en fin de scéance), 80 conférences ; un salon du livre avec 150 auteurs présents et plusieurs dizaines d'éditeurs nationaux ; 18 cafés géographiques, 50 heures de cinéma (films et documentaires) sur 5 jours (à partir du mercredi qui est le jour du forum des professionnels où le public est invité) avec un total de 4000 spectateurs sur les 5 journées...

    À noter également (une innovation assez récente) : une ancienne usine textile désaffectée dont le destin n'a pas été celui de devenir une friche industrielle, mais un vaste centre permanent (toute l'année) de création artistique... Bien sûr cette année 2013, investi par le FIG...

    À noter aussi (mais là c'est "moins glorieux" de la part du ministère de la Culture), que depuis 2013 (donc pour ce FIG ci) la subvention habituelle allouée a été totalement supprimée... (Par contre dans des villes de plus de cent mille habitants on subventionne plus que de raison des manifestations ayant un impact culturel et social et "planétaire" dirais-je, bien moins essentiel, que le Festival International de Géographie)... Saint Dié des Vosges n'est qu'une commune de 23 000 habitants mais à fort dynamisme culturel et artistique innovant - ce qui ne semble pas intéresser "commercialement" (ou en termes de "retombées économiques") les "Hautes Autorités Gouvernementales et Affairistes et Grands Marchés de type consommation de masse)...

    À noter enfin, car c'est encore cela qui marche le mieux purement commercialement parlant, et qui draine d'ailleurs pas mal de monde (pas tout à fait les mêmes gens que ceux qui vont aux conférences)... L'espace gastronomique et des saveurs (une véritable foire dans un grand bâtiment et ses alentours) …

    ... Le thème cette année, du FIG, était : "La Chine une puissance mondiale", et le pays invité, la Chine...

    Président : François Jullien, philosophe et sinologue ; Grand Témoin : Ivan Levaï ; invitée d'honneur : Noëlle Lenoir...

    Président du Salon du Livre : Jean Christophe Rufin.

    L'an passé, le "Grand Témoin" était... Régine Desforges ( J'avais été surpris de ce choix, pour un « Grand Témoin » de ce festival de géographie), et cette année en 2013, avec Ivan Levaï, nous sommes à mon sens, davantage dans la dimension qui convient...

    Un mot, justement, au sujet du "Grand Témoin" de ce festival 2013, qui fut Ivan Levaï :

    Ce journaliste né en 1937 aujourd'hui âgé de 76 ans, est "de la vieille école" pourrait-on dire, mais... de même envergure, de même dimension qu'un Albert Londres... "Il en a dans les tripes", vraiment, avec le langage qu'il tient, ce qu'il ose dire -à fort juste titre- et tout cela dans un discours de grand style, d'une grande profondeur de pensée, de réalisme, d'humour par moments, et d'un certain optimisme "non angélique"... Une "vision du monde", un sens de "certaines valeurs", une "philosophie" de la vie, de la relation, une manière de témoigner de ce qu'il observe, que je ne puis que partager et qui d'ailleurs recueille mon adhésion...

    ... Une réflexion encore, que je me suis faite lors d'un entretien devant un public nombreux et compact, entre Jean Christophe Rufin l'auteur de Rouge Brésil, et Alain Spire, un journaliste :

    Jean Christophe Rufin évoquait son voyage de pèlerin de St Jacques de Compostelle et disait, entre autre (je ne reproduis pas les termes exacts mais seulement en gros, le sens, le contenu) :

    « Ce n'est pas tout à fait ce que la plupart des gens croient, les chemins parcourus ne sont pas toujours des sentiers dans la montagne, en pleine nature, ni des chemins de grande randonnée du genre GR 5 ; parfois on marche durant des kilomètres sur des routes bitumées, ce n'est pas non plus cette convivialité, ces échanges, cette spiritualité auxquels les gens aspirent avant leur départ ; il y a cette réalité brute au quotidien, toutes ces petites surprises désagréables, ces aléas auxquels on ne pense pas... Et tout cela, il faut le savoir, et je le dis dans mon livre... »

    Ayant donc entendu cela, je me dis que parfois, nous nous faisons "tout un cinéma" dans la perspective d'une aventure, d'un voyage, d'une rencontre que nous allons bientôt faire, et le rêve nous vient alors d'un "monde différent" à vivre, avec des gens "pas comme les autres" c'est à dire plus ouverts, plus culturels, plus ceci plus cela etc. ... Et nous nous faisons ce cinéma dans notre tête, bien sûr, en fonction de nos aspirations profondes, de notre imaginaire, de notre sensibilité, de notre culture personnelle, et le "film" se met en place, puis nous entrons dans le film tant et si bien qu'au départ nous y croyons... Mais très vite, la réalité brute nous rattrape, nous fouette, nous cingle... Ainsi en est-il de tous ces univers, de tous ces mondes "différents", de relation, de gens même avec lesquels nous allons vivre un temps et avons rêvé de rencontrer...

    Ce qu'il m'en ressort de cette réflexion, c'est que c'est toujours et nécessairement "en connaissance de cause" qu'il faut partir, s'aventurer, "tenter le coup", aller de l'avant, choisir... Et que finalement le "film" ne pourra être que ce qui s'accomplira avec les acteurs, les figurants, les paysages, les scènes, qui y seront dedans...

    ... Un grand nombre de préjugés sur la Chine ? Oui, c'est certain.

    Mais il me paraît nécessaire dans le monde où l'on vit, en dépit de tous les paradoxes, de toutes les différences, de toutes les difficultés de relation, et surtout de la complexité du monde associée à la diversité des cultures, des modes de vie et de développement économique... Il me paraît nécessaire oui, de surmonter l'obstacle majeur à mon avis, que constitue l'existence de tous ces préjugés, de ces idées reçues et de ce qu'impliquent dans nos mentalités tant "occidentales" que "non occidentales", ces préjugés, ces idées reçues...

    ... Il faudrait déjà, dans un premier temps, ne pas perdre de vue ce qu'il est essentiel de comprendre d'un pays tel que la Chine :

    -La densité et la diversité de la population sur un territoire géographique de plus de 4000 km dans ses deux plus grandes longueurs, et d'environ 3000 km dans deux de ses largeurs nord sud... Une population qui, officiellement, avoisine 1 milliard 350 millions d'habitants, mais une population cependant concentrée pour plus de 50% dans des villes gigantesques et des régions surpeuplées autour de ces grandes mégalopoles... Ce qui veut dire que sur la moitié du territoire, soit de très vastes espaces géographiques, la population est disséminée, parfois même quasi inexistante (par exemple toute la partie nord du pays, avec les déserts du Taklamakan, d'Alashan et de la Mongolie intérieure)...

    -La géographie de ce pays : au nord d'immenses déserts et de hauts plateaux entourés de chaînes de montagne ; à l'ouest et dans la moitié de la partie centrale, le plateau du Tibet et la chaîne de l'Himalaya ; au Sud Est toute la Chine du Sud soumise à la mousson et aux tempêtes de l'océan Pacifique ; à l'Est sur 1500 km de profondeur jusqu'aux côtes, les régions les plus peuplées, là où se trouvent les grandes mégalopoles, les terres d'agriculture, l'industrie...

    -L'histoire de ce pays : elle est comme d'un seul bloc, le bloc des dynasties successives entre 221 Av JC et 1911, et constituant l'Empire du Milieu (vu aussi comme "toutes les terres sous le ciel") avec pour bases durant toute cette période, un système bureaucratique et centralisé élaboré, les rites ancestraux et chamaniques, le confucianisme, le taoïsme, le Bouddhisme, une langue écrite...

    Alors que les Amériques, que l'Afrique, l'Inde et l'Indonésie subirent dès le 16 ème siècle l'influence (et la domination) de l'Europe des Blancs et des Chrétiens... La Chine (l'Empire du Milieu) ne fut en relation avec l'Occident (l'Europe) avant le 19 ème siècle, que et uniquement par la route de la soie (terrestre depuis le milieu du 1 er siècle Av JC jusqu'au 15 ème siècle, puis maritime ensuite, par la navigation autour de l'Afrique)... Cette route de la soie était un réseau de routes commerciales, en fait de pistes multiples par lesquelles circulaient les marchandises entre l'orient et l'occident... Soit dit en passant, dans le sens Orient Occident, des découvertes chinoises majeures telles que la boussole, la poudre à canon, le papier monnaie et l'imprimerie furent diffusées en Europe.

    Les deux périodes les plus marquantes, on va dire, de l'histoire de la route de la soie, se situent la première à l'époque d'Alexandre le Grand lors de son expédition et de ses conquêtes jusqu'aux confins de l'Afghanistan actuel, et la deuxième à l'époque de l'expédition de Marco Polo vers la fin du 13 ème siècle...

    On le voit bien : la communication entre la Chine (Empire du Milieu) et l'Europe fut essentiellement marchande, technologique et culturelle, et ce, des temps anciens jusqu'au début du 19 ème siècle...

    Passé le début du 19 ème, ce sont les empires coloniaux occidentaux (entre autres et surtout l'Angleterre) qui "débarquent" en Chine et "foutent la merde" (excusez moi l'expression) dans les dernières dynasties et dans l'Empire du Milieu, avec notamment les "guerres de l'opium"... De telle sorte que pour finir, en 1911 le dernier empereur est déposé, et qu'une république s'installe avec toute une série de guerres civiles jusqu'en 1949. (Mais bon, je ne rentre pas dans les détails, il y aurait tant à dire...)

    Donc, pour conclure :

    Une population de 1 milliard 350 millions d'habitants (qui n'est pas homogène et qui est inégalement répartie, avec la nécessité d'un gouvernement fort pour gérer cette immensité, mais un gouvernement décentralisé puisque les gouvernements locaux sont puissants et agissent) ; une géographie difficile... Et une histoire dans laquelle le contact réel autre que commercial ou culturel, ne s'est réalisé avec l'Occident, qu'à partir du 19 ème siècle...

    Ce sont donc ces trois données qu'il ne faut pas perdre de vue...

    ... Pour vous donner une idée générale dans un premier temps, de ce festival ayant eu pour thème "La Chine une puissance mondiale" :

    http://www.fig.saint-die-des-vosges.fr/


    ... Mais "tout n'y est pas" loin s'en faut : les conférences et tables rondes les plus "significatives" seront intégralement reproduites d'ici quelque temps, tout comme celles d'ailleurs, des années précédentes...

  • Eteins ta lampe et pousse-toi

    Éteins ta lampe et pousse-toi

    Disent les villageois

    Au bout de la nuit sans étoiles

    Où des brumes sombres

    Annoncent un jour gris et froid

    Éteins ta lampe et pousse-toi

    Disent les villageois

    À peine éveillés et écoutant inquiets

    Les pas des Indésirables

    Dans la rue principale du village

    Éteins ta lampe et pousse-toi

    Disent les bourgeois

    Attablés jusqu'au milieu de la rue piétonne

    Devant un plateau de fruits de mer à minuit

    Éteins ta lampe et pousse-toi

    Disent les bourgeois

    Dérangés par ces pâles lumignons qui tremblotent

    Et traversent la ville en fête

    Si près

    Trop près

    De ces restaurants qui débordent sur le trottoir

    Éteins ta lampe et pousse-toi

    Pousse-toi jusqu'au dépotoir tout là bas

    En dehors de la ville

    Jusqu'au dépotoir où même les miséreux d'ici et d'ailleurs

    Disent aussi au bout de la nuit et dans les brumes sombres du matin gris et froid

    Éteins ta lampe et pousse- toi

    Éteins ta lampe et pousse-toi

    Et sur la plage de Lampedusa

    Autant de cercueils que de morts

    Autant de cercueils alignés

    Des cercueils valant chacun autant

    Que le prix d'une semaine sur un bateau de croisière de Touropérator

    Éteins ta lampe et pousse-toi

    Tant qu'on en sera là

    Même si dans le monde entier ça va mieux de ci de là

    Même si l'on meurt moins qu'avant quoiqu'encore en trop grand nombre

    De faim de misère d'exclusion de travail aléatoire ou forcé et mal payé

    Tant qu'on en sera là

    Ce sera Titanic avec un 14 avril au bout

    Autant pour les première classe que pour les troisième

    Et les clandestins à fond de cale dormant sur leurs ballots

    Nous sommes déjà dans l'après-midi du 13 avril

    Mais le temps qui passe semble figé

    Et le soleil toujours à la même place

    Il n'y a plus ni hier ni demain

    Seulement l'insolence et la certitude d'aujourd'hui

    D'un aujourd'hui comme une immense braderie

    Sur le grand pont passerelle du Titanic

  • Morale pure et morale observable

         « Bien se conduire, être poli, respectueux, avoir du tact, être serviable généreux courageux fidèle reconnaissant sincère... et tout et tout... », c'est ce que mes parents, mes instituteurs dans mon enfance (aujourd'hui professeurs des écoles) puis au collège et au lycée mes professeurs, m'ont toujours enseigné...

    D'ailleurs à bien réfléchir, « tout ça » n'est pas, loin s'en faut comme on pourrait le croire, comme on nous le fait croire, si archaïque, si ringard, si de jadis, si passé de mode que cela... Car j'observe presque tous les jours dans le monde du peuple où je vis, le monde actuel du peuple, le monde des gens « ordinaires » que nous sommes presque tous, que « ces valeurs », celles que je cite en début de mon propos, sont toujours d'actualité, notamment dans des familles de type « Elle et Lui 35 ans trois jeunes enfants vivant dans un lotissement pavillonnaire en zone péri urbaine ou rurale urbanisée » (ce qui est le cas de bon nombre de ces personnes et de leurs enfants)...

    Certes, même s'il arrive que l'on parle rarement à son voisin, même si l'on vit dans un environnement « formaté » et même si l'on est porté comme par un courant dans la société de consommation de masse, il n'en demeure pas moins que bon nombre des gens du peuple, des gens ordinaires que nous sommes presque tous, et en particulier « des nouvelles générations »... Sont encore des Humains, de vrais Humains avec un vrai « socle de valeurs fondamentales » en eux.. Et non pas des « zombies »...

    ... Mais le drame, l'inacceptable, le révoltant, et qui suscite en réaction jusqu'à une forme d' extrémisme, jusqu'à une sorte d'autisme agressif, jusqu'à une insolence brutale et laminante... C'est d'observer sans cesse autour de soi, dans l'actualité, au quotidien, tous ces gens qui sont des élites, des politiques, des gens de télévision et de spectacle, des gens censés "nous montrer l'exemple" et qui se targuent de discours "moraux", qui disent tout ce que je cite au début de mon propos... Et qui au réel, et bien en évidence, sans aucun complexe, devant des millions de téléspectateurs, sur les ondes dans les grandes radios, dans leur vie privée la plupart du temps chaotique et scandaleuse... Ne cessent de bêtifier, de pontifier, de se livrer à toutes sortes de pantomines indécentes, provocantes avec force mise en scène et effets spéciaux de langage et de comportement... Et qui, tous, nous méprisent souverainement, nous les gens du peuple qu'on "ne rate pas à la moindre anicroche", nous les oubliés de cette croissance économique des Marchés et de la finance et de l'Europe de Bruxelles,  impudique dans son développement tant matériel que moral...

    Ne vivons pas résignés ni désespérés : rencontrons nous, levons nous, et résistons par l'exemple que nous donnons au quotidien dans nos vies, autour de nous, à ces magnats du fric et des marchés, à ces élites, à ces personnages de télévision et de spectacle, à ces politiques qui tous se foutent de nous, nous mentent et dont la plupart sont nés à Neuilly sur Seine ou dans le XVI ème à Paris, et sont fils ou filles de quelque cador du Show biz, de la politique...

    Non à la résignation qui nous plombe, réfléchissons ensemble à ce que devrait être une société, une civilisation purgée de tout ce que nous offre en un spectacle d'une vulgarité, d'une insolence et d'un mépris inouïs, toutes ces élites, tous ces magnats du fric et des marchés...

     

    Ce qui, à juste titre d'ailleurs, peut contredire le sens que je donne à mon propos, au sujet de « ce socle de valeurs fondamentales » existant au fond de beaucoup d'entre nous ; c'est la somme de toutes ces violences partout autour de nous, proche ou lointain, la somme de tous ces faits divers effrayants qui nous sont présentés dans les journaux télévisés, et de tout ce que nous constatons nous-mêmes et dont nous sommes parfois victimes hélas... Tout cela fonde des « à priori », et, ne nous y trompons pas, tout cela est «orchestré en haut » pour nous « tirer vers le bas », nous désespérer, et nous résigner, nous inciter « par réaction » à nous comporter en « je-m'en-foutistes »... à suivre le « mauvais exemple » en quelque sorte...

    Les journaux télévisés (le 13h et le 20h, notamment sur France 2) sont "truffés" de tous ces faits divers d'actualité (violence à l'école, reportages sur des drames familiaux, des viols, des émeutes, toutes sortes d'exactions, etc.) ... Et qu'à voir tout cela, bien rembrayé, bien passé en boucle, avec des images saisissantes (et montrées à dessein) … Cela finit par conditionner, entretenir une peur endémique, et cela génère toujours davantage d' à prioris... Et c'est cela même qu'il faut dénoncer, haut et fort...

    La vie, la vraie vie quotidienne, le vécu des gens, c'est "pas QUE ça", c'est pas QUE ces horreurs... Jamais on ne parle de ce qui est beau, noble, grand, qui "élève", qui rend les gens un peu meilleurs... (Mais de temps à autre, comme pour « conjurer » cette horreur et cette violence étalées dans les journaux télévisés, sont produites des émissions « grand public » dans le genre de « Retour de terre inconnue »)...

    Pour conclure je cite ce passage de Michel Houellebecq dans « Les particules élémentaires » page 46 (édition Flammarion) :

    « La pure morale est unique et universelle. Elle ne subit aucune altération au cours du temps, non plus qu'aucune adjonction. Elle ne dépend d'aucun facteur historique, économique, sociologique ou culturel ; elle ne dépend absolument de rien du tout. Non déterminée, elle détermine. Non conditionnée, elle conditionne. En d'autres termes, c'est un absolu.

    Une morale observable en pratique est toujours le résultat du mélange en proportions variables d'éléments de morale pure et d'autres éléments d'origine plus ou moins obscure, le plus souvent religieuse. A la limite, une société régie par les purs principes de la morale universelle durerait autant que le monde. »

    J'ajoute que cette « morale universelle » , n'est autre qu'une sorte de mécanisme naturel qui régit tous les rapports entre les êtres vivants, tels qu'ils doivent être, et ne peuvent qu'être d'ailleurs... Ce « mécanisme » naturel et universel est intemporel, immuable, et il est le seul « gouvernement » possible, et il invalide ce que l'on appelle la légalité, légalité qui n'est qu'une parodie, un leurre, un système pour arranger les uns au détriment des autres en jouant à l'apprenti sorcier... Mais la loi naturelle est la plus forte, elle déjoue tout ce que l'on manipule avec tant d'orgueil dans tel ou tel but inavouable...

    Bien sûr, la « loi naturelle » ne nous convient pas, dans la mesure où ce sont les plus forts qui dominent, notamment dans l'espèce humaine. La « loi naturelle » nous paraît souvent injuste et aléatoire. Et c'est pour cela que nous avons, nous les Humains, dans les sociétés que nous formons, cherché à « arranger » ou à modifier les principes de base de la loi naturelle. Mais la loi naturelle n'est pas seulement la loi brute du plus fort, elle est aussi un ensemble de rapports entre les êtres vivants, et, dans une certaine mesure, à bien réfléchir, elle justifie la loi du plus fort lorsque ce « plus fort » tend à faire devenir plus fort, plus durable, mieux adapté, ce qui est « moins fort », lequel « moins fort », toujours à bien réfléchir, n'assure pas la survie et le développement de l'ensemble s'il continue à s'affaiblir...

  • Voyance

    Dans ces cimetières où je n'ai pas les miens

    À Bruyères ou à Clefcy dans les Vosges

    Ou n'importe où ailleurs

    Je vois des personnages que je n'ai pas connus

    Et me viennent des souvenirs que je n'ai pas

    Des souvenirs qui se mêlent à ceux que j'ai

    Des vies entières se déroulent comme des paysages derrière la vitre d'un train

    L'on dit de ces personnages qu'ils étaient ceci qu'ils étaient cela

    Certains de ces personnages sont des hommes qui ont battu leur femme

    D'autres sont des femmes qui ont souvent retroussé leurs jupes

    Mais de tous ces personnages

    De chacun d'entre eux

    J'aime ce qui de leur vivant n'a jamais été aimé

    Et qu'ils portaient en eux

    Qui n'a jamais été su

    Je les rejoins

    Je les vois

    Et c'est la seule voyance en laquelle je crois