Articles de yugcib

  • "Droite décomplexée" et Gauche... "mourale"

         Sarkozy inventa la "Droite décomplexée" ; Hollande invente la "Gauche mourale"... De telle sorte que depuis 2007, Droite et Gauche confondues encultéïsent la société Française de leurs autels sacrificiels et de parade ou de mascarade sans lui donner la moindre foi en son avenir...

    Mais gardons nous bien de ce qui hurle, fût-ce à juste titre, de part et d'autre de ces Droite et de ces Gauche, et qui en d'autres temps -du temps de la Convention et du Directoire, du temps de "l'Etat Français" de 1940 entre autres- encultèrent la société Française... Certes nous ne sommes plus dans ces temps là, qui sont des temps passés et donc révolus... Mais ces temps qui nous viendraient, par ceux qui hurlent et dénoncent et prendraient le pouvoir, dans l'actuel contexte de déliquescence économique, sociale et mondialisé -et qui marche sur la tête- seraient n'en doutons point, des temps autrement difficiles à vivre que ceux par exemple, du Directoire ou du Consulat en 1795-1799...

    Il n'y a qu'un seul pouvoir à prendre et qui ne vienne d'aucun parti, d'aucune idéologie, d'aucun modèle, d'aucun système mais de nous-mêmes et pour nous-mêmes et pour tous. Mais ce pouvoir à prendre reste encore à inventer entre nous...

  • "Effroyables jardins"

    Effroyables jardins oui, que toutes ces scènes de l'actualité présente !

    Effroyables jardins oui, que ceux de notre quotidien de violence, de débats stériles où l'on s'écorche, de haines, de crispations, de désarroi, de dénonciations, de scandales, d'ignominies, d'obscénités, de lâcheté, d'hypocrisie, d'arrogance, de médiocrité, d'indifférences, de silences ou de tapages, d'outrage dans le verbe et dans le geste, d'agressions homophobes et autres !

    Effroyables jardins oui, que tous ces paysages en état de bouleversements technologiques, géopolitiques, spirituels et culturels dont l'horizon roule comme une vague battant à la course et invalidant la pensée même de tous ceux et celles qui pensent encore...

    "Effroyables jardins"... Un film de Jean Becker avec Jacques Villeret, André Dussollier, Thierry Lhermite, sorti le 26 mars 2003...

    "Effroyables jardins" sur Direct 8 le dimanche 21 avril 2013 à 20h 45...

    Ce film est une adaptation du roman de Michel Quint sorti en 2000, même titre...

    Dérision, gravité et humour... dirais-je, dans ce film.

    Un véritable "pied de nez", une boule rouge de clown sur le nez oui, au beau milieu de cette furieuse mêlée dans les effroyables jardins de ce printemps 2013...

    Une boule rouge sur le nez, et un tout petit accordéon qui musique "y'a d'la joie", devant le portail de chacun de tous ces effroyables jardins...

    Lucien à 14 ans, méprise son père, un instituteur de village qui se produit dans un numéro de clown amateur. Mais André, le meilleur ami de son père, explique à Lucien le "pourquoi" et l'origine de ce numéro de clown...

    En 1944 à l'époque du débarquement de Normandie, André et le père de Lucien sont pris comme otages avec deux autres hommes du village à la suite du sabotage d'un poste d'aiguillage. Le père de Lucien et son ami André sont en même temps auteurs et otages, puisque ce sont eux qui ont fait le coup (l'un en attaquant au lance pierres une sentinelle Allemande, et l'autre en faisant sauter avec une charge explosive bricolée, le poste d'aiguillage)...

    La scène, à mon sens, la plus marquante, la plus significative (j'y vois là comme un symbole, ou plutôt comme un message d'une très grande portée, surtout en rapport avec ce que nous vivons et observons aujourd'hui dans l'actualité) :

    Le père de Lucien et son ami André, ainsi que les deux autres otages, ont été jetés par les soldats Allemands au fond d'une fosse glaiseuse, en attente d'être fusillés le lendemain matin si les auteurs du sabotage ne se dénoncent pas.

    Survient un soldat Allemand qui "fait le clown" avec une boule rouge sur le nez et un petit accordéon, et qui chante "y'a d'la joie" de Charles Trenet... Toute petite musique, toute petite voix...

    Le lendemain matin à l'heure de l'exécution, le soldat Allemand qui a fait le clown refuse de braquer son fusil sur les condamnés, se met la boule rouge sur le nez et se moque de l'officier commandant le peloton d'exécution. Mais le soldat Allemand est immédiatement et froidement abattu d'une balle dans la tête par l'officier... la boule rouge tombe dans la fosse...

    Entre temps, le gardien du poste d'aiguillage, qui avait été gravement blessé dans l'explosion, venait de s'accuser lui-même, et les "otages" sont remontés et libérés...

    Il y a bien là, à mon sens, avec autant d'humour, de gravité, et de dérision (dérision en face de ce "sens du monde" tel qu'il doit être, tel qu'on le fait être, tel qu'il doit s'imposer, tel qu'il uniformise, tel qu'il fait les modes, tel qu'il arrange les uns au détriment des autres, tel qu'il fait les guerres, tel qu'il broie les peuples, tel qu'il se fait religion, tel qu'il "encultéïse")... Il y a bien là oui... Une immense, immense capacité d'amour qui se manifeste... Et c'est cela, oui, par la capacité d'amour que l'on peut porter en soi, le seul, véritable et légitime combat à mener ; la plus grande et la plus efficace forme de violence qu'il y a au monde, à exercer...

    C'est "la seule chance qu'on a d'y arriver", de sortir de cette "impasse historique" dans laquelle on est en train de crever comme au fond d'une fosse glaiseuse avec des salauds au dessus qui s'empiffrent et font une fête obscène...

    ... Le film dure environ 1h 30, le voici :

    http://www.youtube.com/watch?v=yOyt-Msw4T4

  • "Tout le monde voudrait que ... "

    "Tout le monde voudrait que tout le monde l'aime, mais personne n'aime tout le monde"

    [Philippe Lafontaine]

    La question n'est pas de se demander si l'on doit ou si l'on devrait aimer tout le monde... puisque de toute évidence, en toute logique, c'est non...

    Mais l'on devrait à mon sens, se poser la question de la capacité d'amour que l'on porte en soi... Et de ce qu'implique cette capacité d'amour portée en soi, dans notre vie au quotidien, dans la relation que l'on a avec telle ou telle personne de notre connaissance, de notre entourage, ou même plus généralement dans la relation que l'on a avec les personnes qui ne sont pas de notre connaissance...

    Je dirais aussi (mais ce n'est pas nouveau, ce n'est pas moi qui l'ai inventé) : "C'est plus facile d'aimer des gens qui font du bien, qui nous font du bien ; que d'aimer des gens qui ne font pas du bien, voire nous font du mal, à nous-mêmes et -ou-aux autres"... En effet, aimer des gens qui font du bien, ça, tout le monde en est capable, et, en somme, c'est assez commun, et ça ne "change pas le monde autour de nous, ça ne change pas le monde que l'on porte en soi"...

  • La déclaration de patrimoine

          Je ne me suis guère précipité à l'heure dite ce lundi 15 avril à partir de 17h, ni même le lendemain matin sur le Net et sans doute pas non plus quelque autre jour prochain, sur le site du gouvernement, afin de visionner "bien dans le détail", tout comme lorsque l'on scrute par exemple les photographies de quelques jeunes et beaux artistes bien coiffés dans la vitrine d'un coiffeur visagiste... les états de patrimoine mobilier et immobilier de chacun de nos ministres du gouvernement de Jean Marc Ayrault...

    Certes -on le sait déjà- Marisol Touraine et quelques autres sont "un peu riches"... Mais bon... qui n'est pas "un peu riche" dès lors qu'il a "un tout petit peu plus", dès qu'il a une plus belle ou plus grande maison, dès qu'il peut passer quelques jours en vacances d'été autrement que sous une tente Queshua?

    Dans le parking d'une clinique à Dax, j'ai vu une fois, garée sur l'un des emplacements réservés aux médecins, une Jaguar... Et j'ai imaginé tout naturellement, en poète et penseur que je suis, ce brave chirurgien conduisant à Hossegor ou à Capbreton un dimanche après midi, sa femme, sa famille et passer ainsi quelques heures de détente en bordure de l'océan...

    C'est "bien curieux" cette propension du plus grand nombre d'entre nous, aux revenus en général au dessous de 2000 euros mensuels et au patrimoine n'excédant guère quelque 150 000 euros tout compris maison voiture compte en banque... À ne pas savoir vraiment faire la différence entre un patrimoine de un à quelques millions d'euros, et un patrimoine de plusieurs milliards ou même dizaines de milliards d'euros... Comme si l'on reprochait à une carpe d'être trop grosse par rapport à un vairon, alors qu'il y a des requins ou des cachalots de toute évidence bien plus gros qu'une sardine ou qu'un maquereau...

    À vrai dire je suis bien plus préoccupé -pour ne pas dire terrorisé- par toutes ces haines, toutes ces violences, tous ces rejets, toutes ces outrances dans le verbe comme dans les actes, qui, depuis quelques mois, font la Une de l'actualité au quotidien et prennent des proportions inquiétantes... D'autant plus que toutes ces haines et que toutes ces violences, que tous ces rejets et outrances ne sont pas ou ne sont plus en priorité, comme cela devrait naturellement être le cas, le fait de la crise économique, de la pauvreté, du chômage...

    C'est la capacité d'amour que l'on peut encore porter en soi, ou du moins la capacité d'amour qui est encore celle d'un certain nombre de gens ; qui est mise à mal, voire détruite, dans cette crise gravissime de "mal être" qui nous ronge, ce "mal être" dans notre relation avec les autres...

    Et plus les sensibilités sont exacerbées, exploitées par des médias et surtout par des mouvements "extrémistes ultraviolents" regroupant quelques centaines de personnes ; plus les situations de rupture alors, avec leurs conséquences dramatiques, deviennent inévitables...

    Je crains que, dans la prochaine (et peut-être proche) révolution... L'on se trompe encore une fois, de salauds : bon sang, il faut une merde de combien de kilogs sur la tronche pour enfin comprendre que ce n'est point un caca de pigeon qui va faire qu'on peut plus respirer ?

    La merde de je ne sais combien de kilogs, n'est-elle pas celle de ces requins géants maîtres des océans ?

    J'attends d'une révolution qu'elle ne soit point l'avènement d'un nouveau monde de nouveaux salauds.

  • La Source, de James Albert Michener

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    Résumé du livre :

    Si le Roi David et Abisag la Sulamite, Hérode le Grand, le général Pétrone, Vespasien et Titus, Flavius, Josèphe et Maïmonidès sont bien des personnages réels ; et si Acre, Zéfat et Tibériade sont toujours des villes de Galilée ; et si toutes les descriptions de lieux sont exactes... Makor cependant (en Hébreu : La Source), le site même de Makor, avec son histoire et ses fouilles, est imaginaire, nous précise l'auteur.

    L'auteur nous entraîne à travers son récit, de la préhistoire (en 9834 avant l'ère chrétienne) jusqu'à la création de l'état d'Israël en 1948.

    Nous découvrons au fil du récit (sur quinze niveaux ou époques) entre 9834 av JC et 1948, la vie des premiers Hébreux, l'émergence d'un sens d'un Dieu unique (El, puis El Shaddaï, puis ensuite Yaweh), la conquête de Canaan, la lutte contre les envahisseurs au temps du roi David, l'occupation Romaine, les croisades, l'arrivée des Arabes et la naissance de l'Islam, puis le temps de Bysance et de l'empire Ottoman, et pour finir, au 20 ème siècle après la chute de l'empire Ottoman en 1918, le protectorat Anglais en Palestine jusqu'en 1948.

    840 pages, pavillons poche, Robert Laffont

    L'auteur :

    James Albert Michener est un écrivain Américain né le 3 février 1907 et décédé le 16 octobre 1997.

    Il fut élevé par sa mère adoptive Mabel Michener, à Doylestown en Pennsylvanie. Sa carrière littéraire débute durant la seconde guerre mondiale alors qu'il était lieutenant dans l'US Navy. Sur le théâtre des opérations dans le Pacifique Sud, il exerçait la fonction d'historien maritime.

    Il a écrit près de quarante romans historiques, et il raconte les évènements en évoquant dans le récit, des personnages imaginaires.

    Dans bon nombre de ses romans, il part des origines afin d'expliquer le monde contemporain et de comprendre la société Américaine.

    Il est un sympathisant de la cause Amérindienne qu'il soutient avec force et conviction.

    Oeuvres :

    Pacifique Sud, en 1948 ; La Source, en 1965 ; L'alliance, en 1980 ; La course aux étoiles, en 1982 ; Alaska, en 1988... Entre autres.

    ... L'intérêt majeur de ce livre, à mon sens, est celui du lien qui apparaît très nettement entre les trois religions "du livre" que sont le Judaïsme avec l'ancien testament ou la loi ancienne, le Christianisme avec le nouveau testament ou la loi nouvelle, et l'Islam avec la venue du dernier messager de la parole de Dieu et le Coran, et tout cela dans une continuité chronologique, de telle sorte que l'on réalise à quel point ces trois religions finalement se complètent l'une après l'autre et forment comme une même famille de croyants... (mais une famille profondément divisée cependant, dont chacune des trois parties se réfère, l'une à la loi ancienne et donc aux origines même ; l'autre à la loi nouvelle qui se substitue à la loi ancienne ; et enfin la dernière celle de l'Islam, qui se fonde sur la parole du dernier messager de Dieu, et qui serait donc la parole "définitive", en fait un résumé, une synthèse de tout ce qui précède, et avec de nouvelles ou ultimes prescriptions).

  • Le "modèle occidental"

         C'est la diffusion du cinéma américain dans le monde qui est l'un des signes les plus visibles de la généralisation sur toute la planète, du "modèle occidental" en matière de développement et d'industrie du loisir, de production massive de biens de consommation, et donc, de "mode de vie à l'occidentale"...

    En effet, il suffit de consulter une carte pour juger de l'importance dans certains pays du monde, de la diffusion du cinéma américain, et d'établir le lien qui existe entre le "mode de vie à l'occidentale" en matière de loisir et de consommation, et la diffusion de films, séries de télévision, partout dans le monde y compris dans des pays qui ne sont pas, historiquement parlant, de "culture occidentale"...

    Ainsi nous avons, en Amérique du Nord et du Sud, outre bien sûr les USA, le Canada, le Mexique, le Vénézuela, le Pérou, la Colombie, le Chili et le Brésil ; puis toute l'Europe, la Turquie et la Russie ; et en Afrique, le Sénégal, le Togo, le Nigéria, le Rwanda, le Kenya, l'Afrique du Sud ; tous les pays du Moyen Orient et l'Arabie ; et en Asie, l'Inde, la Chine, les pays du Sud Est Asiatique ; puis l'Indonésie, le Japon, l'Australie, la Nouvelle Zélande et jusque dans les îles du Pacifique et de l'Océan Indien... Partout dans tous ces pays, et même là où les populations sont pauvres, l'on voit dans les maisons, dans les lieux publics, les cafés, dans les bidonvilles, au moins un poste de télévision qui ne s'arrête jamais, et tout le monde se ballade avec un téléphone portable...

    Que ce soient des pays Chétiens, Musulmans ou d'autres religions, et que ces pays aient pu avoir par le passé, une histoire différente de celle des peuples de la "vieille Europe"... Il n'en demeure pas moins que le "modèle de mode de vie à l'occidentale" s'est développé partout et a conquis la planète entière y compris dans les régions les plus "reculées"... Avec, il est vrai, cependant, quelques différences d'un pays à l'autre selon le niveau atteint de développement économique et de rythme de croissance... Et aussi, de quelques résistances à ce modèle occidental ; de l'existence de grandes inégalités sociales et d'une pauvreté endémique dans les pays "émergents"...

    Quel avenir pour le modèle occidental, c'est bien la question que l'on peut se poser, du fait de la pression sans cesse croissante de l'activité humaine d'une part ; et du déséquilibre qui s'établit et se creuse entre l'activité humaine et l'activité de toutes les autres espèces vivantes d'autre part ? La planète pourra-t-elle supporter indéfiniment, le poids énorme de l'activité humaine ? Avec ce modèle généralisé de mode de vie à l'occidentale, qui exige toujours plus de production et de dépense énergétique, toujours plus de biens de consommation et de loisirs, davantage de déplacements, de transports de marchandises, de production de denrées alimentaires ; et qui concentre des dizaines de millions de personnes dans des zones urbaines, il y a là comme un empire devenu bien trop vaste, bien trop complexe pour être géré, et surtout un risque d'implosion...

    Aurions nous déjà atteint le "point de non retour"? Et cela même alors que des résistances s'organisent et que des expériences de modes de vie (communautaires, associatifs) apparaissent de ci de là (en particulier dans des pays où règnent l'arbitraire, la corruption, de très grandes inégalités sociales) ?

    Le risque, à mon sens, le plus grand, le plus immédiat, c'est non pas le changement climatique ou quelque désastre écologique majeur... Mais un risque "sanitaire" et "social", du fait que nous vivons dans un environnement aseptisé, sécurisé, policé, codé, formaté, et en même temps, paradoxalement, dans un environnement de productions et d'activités que l'on ne maîtrise plus pour cause de trop de manipulations... Et ce risque là est le risque majeur, soit le risque que survienne un évènement faisant disparaître rapidemment une grande partie de l'humanité.

  • "Cacahuzac" !

    ... Ce type, que déjà je jugeais "d'un autre monde" que le monde du "commun des mortels" (du fait de ses origines de haute bourgeoisie affiliée aux "grands" de ce monde, à cette caste d'élites enfriquées et d'intellectuels de "haute volée" tous imbus de leur personne, possédant châteaux, belles demeures, gros actionnaires de multinationales, patrons de banque, ayant des comptes dans les paradis fiscaux, etc.)...

    Ce type donc, Jérôme Cahuzac pour le "nommer nommément", ce grand bourgeois intellectuel de haute volée, si loin du peuple, si loin des gens qui triment et vivent avec des salaires de misère... Ne pouvait en définitive, en derniers "recours", que se résoudre à avouer sa forfaiture ; les preuves de sa forfaiture seraient en effet devenues accablantes, sans aucune possibilité de les nier ou même de les infirmer, et dans de telles conditions il n'y a pas d'autre choix que celui de "persister à nier envers et contre tout" (ce qui bien sûr n'est plus crédible et n'est plus acceptable) ou d'avouer, de reconnaître les faits (ce qui, pour "l'intéréssé" en l'occurrence Jérôme Cahuzac, serait en quelque sorte un "moyen" -façon de parler- de "s'en tirer de la façon la moins déshonorante possible") ... En vertu de ce "principe" comme quoi "faute avouée est à moitié pardonnée" (je souligne ici dans mon propos, l'absurdité de ce "principe" dont usent les salauds en dernier recours pour faire croire à quelque "grandeur d'âme" encore présente en dépit de la noirceur réelle de leur âme... J'affirme donc " faute avouée et repentance exprimée, c'est du cinéma pour émouvoir les juges, le peuple, les proches, les gens de sa caste, et pour essayer de s'en tirer au mieux"! Car "il est désormais complètement brûlé", ce type ! Il n' a et n'aura plus jamais jusqu'à la fin de ses jours, aucun crédit auprès même de ses proches, de sa caste, de tout son entourage (des gens sans doute tout aussi corrompus, d'ailleurs, que lui-même, et qui -horreur et damnation- vont se trouver "confortés" par sa déchéance amplement médiatisée, et donc, peu inquiétés pour leur part, dans l'immédiat ; mais leur tour viendra peut-être un jour à ces gens là tout aussi corrompus )... Le plus grave dans cette "affaire là", c'est la parole donnée, la parole "droit dans les yeux" avec accent de sincérité, devant l'Assemblée Nationale, les élus du peuple, le Gouvernement, en décembre dernier, alors que pesaient déjà des soupçons... J'appelle cela de la haute trahison et "en d'autres temps" (je pense à la période 1789-1795) un tel acte de trahison était sanctionné par la peine de mort. D'une certaine façon, Jérôme Cahuzac est en quelque sorte "guillotiné" par l'ensemble du peuple Français toutes formations politiques et sensibilités confondues, de la droite à la gauche...

    Et "l'avantage" (si l'on peut dire et c'est pas peu dire) de cette "affaire là" ; c'est que le scandale est tel, que l'horreur est telle, que la prise de conscience des gens est telle, au sujet de la corruption, des affaires d'argent, des injustices, de la déliquescence des institutions et des valeurs, de l'absence de toute morale, de toute cette pourriture endémique, envahissante, généralisée et pourrissant nos vies... Que la réaction (une révolution peut-être je l'espère) sera à la mesure de l'énormité du scandale, à la mesure de la puanteur de la pourriture !... Et qu'il en sortira "une autre société" ! Je hurle, hurlez tous d'un seul cri, le cri de tout un peuple bafoué et écrasé : "assez, assez de toute cette pourriture, de ce pognon roi, de cette indécence des ultra-riches et grands prédateurs qui trucident la planète et font crever les gens" ! Assez, assez, de ces élites, de ces énarques, de ces pontes de Bruxelles qu'aucun peuple n'a élus, de ces financiers et banquiers qui font la loi sur le continent Européen, qui imposent des politiques d'austérité mais s'enrichissent, eux, scandaleusement, en collusion avec les plus grandes maffias, et en détournant à leur seul profit , la plus grande partie de l'argent qu'ils gagnent sur le travail et sur la souffrance au travail des peuples , de ces peuples qu'ils exploitent, méprisent, tabassent de leur flicaille et forcent à se taire en réduisant au silence ceux qui osent élever leur voix!

    ... Cet article dans Marianne :

    http://www.marianne.net/Cahuzac-la-triple-deflagration_a227884.html

    ... Jérôme Cahuzac est aujourd'hui un homme à terre... Que d'aucuns (et donc moi-même) aujourd'hui piétinent... Mais, oui, c'est vrai : à quoi bon piétiner un homme à terre quand on sait comment, après trente ou quarante ans de cette culture de la consommation, de la recherche du profit et de la rentabilité, du toujours plus et mieux et plus vite, du culte des apparences et de la faconde, de la contrefaçon et de la magouille ; on en est arrivés là ?

    N'y a-t-il point là à s'interroger sur ce à quoi nous avons tous plus ou moins cru, sur tout ce dans quoi nous nous sommes vautrés durant tant d'années ? Et qui en définitive est en train de nous faire crever?

  • Toute pensée peut être discutée

          Toute pensée, d'où et de qui elle vienne, fût-elle à ce qui nous semble, la plus juste possible, la plus proche de cet esprit de vérité que l'on puisse rechercher et approcher... Peut être discutée.

    Je dis bien discutée, et non polémiquée ; parce que la polémique c'est deux ou plusieurs interlocuteurs qui, sans cesse se coupent la parole, se considèrent ennemis et refusent de nuancer leur propos en demeurant figés sur leurs positions comme des guerriers en ligne et ordre de bataille...

    Toute pensée peut être discutée, pour une raison qui me semble tout aussi naturelle qu'évidente : une pensée si juste et si bien fondée et si bien argumentée nous semble-t-elle, est comme un paysage qui, dans le lointain ou dans le plus proche du regard de l'observateur, ne peut être totalement perçu dans ses moindres détails, ne peut être entièrement appréhendé...

    Ce qui est inexploré parce que non aperçu, a peut-être, sans doute même, été vu et approché par d'autres personnes.

    Ainsi dans toute pensée il y a de l'inexploré...

  • Que la fête soit, et à chacun son public !

          Les grandes manifestations et fêtes culturelles, ne sont-elles pas un moyen pour les politiques et les municipalités, pour les associations et groupements divers organisant ces fêtes, ainsi que pour les clientèles de ces politiques et de ces municipalités... De "faire de l'argent" par le biais de retombées économiques ? Je pense à ces flux de tourisme de masse, à tout ce qui, par l'évènement créé, contribue au développement du commerce et de l'économie locale...

    Oui certes, je le crois, il y a effectivement ces questions d'argent, mais aussi le fait que ces grands évènements culturels drainent dans leur sillage, toutes sortes de modes et de tendances. Et que tout cela profite bien aux élus locaux ou nationaux, aux vedettes, aux intellectuels en vogue ; et satisfait une catégorie sociale "bon chic bon genre" ou "gauche bobo" ou "bien dans son confort ses certitudes et ses sous" ...

    Mais il n'en demeure pas moins que l'existence de ces manifestations et fêtes culturelles, permet aussi, indirectement, à ce qui est beau, authentique, "hors des sentiers battus", à ce qui innove, crée, fait rêver et émerveille... De pouvoir s'exprimer et d'avoir son public, également...

    Serait-il possible de faire de l'Art, sans places publiques, sans théâtres, sans galeries, sans salons, sans lieux de rencontre, sans interlocuteurs, sans spectateurs ?

    Alors, que la fête soit, et que les acteurs de la fête aient chacun leur public... Car il y a plusieurs publics, plusieurs sortes de public.

    Personnellement je me fous du public "bon chic bon genre", je me fous du public "branché" ou "gauche bobo" ou du public "bien dans son confort ses certitudes et ses sous" ...

    Mais s'il y a dans ces publics là (dont on n'est pas si sûr d'ailleurs, qu'ils soient forcément les plus nombreux), quelques personnes pour te sourire, te regarder autrement que comme une "bête curieuse", alors pourquoi, tout "apache" ou tout contestataire ou tout anarchiste que l'on soit, ne regarderait-on pas aussi ces personnes là, ne jouerait-on pas pour elles et ne leur dirions nous pas merci d'être venues ?

    Quand bien même il n'y en aurait qu'une seule parmi des centaines, de ces personnes "bon chic bon genre" ou "gauche bobo" ou "bien dans son confort" ou "tout ce qu'on voudra" selon la sensibilité ou la "vision du monde" que l'on a... quand bien même, oui, il n'y en aurait qu'une, il faut jouer, oser, pour elle...

  • Colère

          Si le monde n'était fait QUE de gens accros et inféodés et "bien dans leurs baskets" dans le système ultra néo libéral... Alors il n'y aurait plus du tout de culture... Ou plutôt, ce serait une culture de romanciers de thrillers d'espionnage économique, une culture d'auteurs d'ouvrages à sensations fortes à effets spéciaux, une culture de producteurs de traités de marchés, de réussites fulgurantes ; une culture de vainqueurs arrogants et obscènes, une culture de "m'a-tu-vu-isme" outrancière ; une culture de jeux de rôle... Autrement dit, une culture qui n'en est, en aucune façon, une...

    Une culture dans laquelle il n'y aurait jamais de place pour aucun de ces auteurs, artistes , écrivains et poètes que l'on a la chance de pouvoir lire encore, dans ce monde tel qu'il est cependant... En connaissez vous beaucoup, de ces gens accros du système néolibéral, qui soient des poètes, des humanistes, des penseurs, des philosophes, nous faisant rêver, espérer, aimer, et nous émerveillent ? Je n'en connais aucun, vraiment aucun... Ce sont tous, d'ignobles crétins, en dépit de leurs diplômes de HEC, Sciences Po, ENA, et autres grandes écoles... Ils sont de cette "intelligence prédatrice" qui trucide le monde, s'arroge tous les pouvoirs, sème la misère, provoque les guerres et va faire disparaître l'espèce humaine, et, avec l'espèce humaine, la nature, l'histoire, la géographie, les espèces végétales et animales... En tant qu'écrivain, poète, apolitique et sans religion, je m'insurge contre tous ces crétins du système néolibéral, contre les maffias en tous genres, les régimes à la Staline, à la Pol Pot, à la Bachar el Hassad ; je m'insurge contre tous les intégrismes religieux fous de dieu ; contre tout ce qui s'empiffre en occupant de son museau la mangeoire du copain ; contre tout ce qui, pauvre, veut devenir riche pour faire encore plus souffrir les pauvres ; contre tout ce qui attend que ça tombe tout cuit du ciel et vient se vautrer là où la soupe est bonne à prendre pour pas un rond...

    Ce n'est là, certes, qu'une colère de poète et d'écrivain, une colère rien qu'avec des mots... Mais je crois au pouvoir qu'ont les mots pour que l'agissement du plus grand nombre d'entre nous sur cette Terre, vienne bousculer, changer ce monde, ce monde qui ne peut pas durer tel qu'il est dans l'état où il est !

  • Marseille, capitale Européenne de la Culture

    ... Parlant de ces "une" des médias, je veux dire en fait que les grands médias, ceux des journaux télévisés et des premières pages des quotidiens régionaux et nationaux ; se focalisent en priorité sur ces évènements de l'actualité politique, économique, sociale et autre, qui impactent l'opinion... Ces évènements qui suscitent de l'émotion, qui "marquent" et dont on se souvient... et qui "canalisent" ainsi le jugement, la pensée des gens, et donc les comportements, les habitudes, et souvent il faut le dire, les violences ; ces violences au quotidien contre "tout ce qui ne va pas" et qui exaspère les sensibilités, ne suscitant que des polémiques, de la haine même, du rejet de cet autre ou de ces autres qui sont eux les "responsables",etc...

     ... Et il est évident que tous ces évènements sur lesquels se focalisent les médias, qui font la "une" de l'actualité durant plusieurs jours voire plusieurs semaines, sont à chaque fois des évènements violents, tels par exemple que ces réglements de compte entre bandes et assassinats en série à Marseille... Et, sans doute un autre jour plus ou moins proche, quelque affaire sordide, quelque émeute dans un quartier difficile, quelque scandale énorme, quelque pandémie due à un virus nouveau, quelque attentat terroriste, etc. ...
    "Marseille, capitale Européenne en 2013, de la Culture" , est l'un de ces "autres évènements"qui ne sont pas "de la une", et dont il faut avoir recherché l'information, ou dont il faut avoir été, "au bon moment", informé par quelque article de journal ou de magazine, par quelque reportage sur une radio, sur une chaîne de télévision tel ou tel jour... "Marseille, capitale Européenne en 2013, de la Culture", est tout de même à mon sens, étant donné la dimension de cet évènement au même titre qu'une coupe d'Europe de football, qu'un tournoi des cinq nations de rugby... Un évènement qui devrait faire l'objet d'une plus grande considération, d'un plus grand "battage", de la part des "grands médias"... Je cite entre autres, quelques organes de presse ou de radio qui "en ont parlé" : L'express (12 janvier 2013), France 24 (14 janvier 2013) , Le Point (21 février 2013), Le Monde et Le Figaro (12 janvier 2013), et France Inter (12 janv 2013)... Mais ces informations qui ont été données tel jour, par tel ou tel journal ou média, font partie de ces informations que, dans le tourbillon de la vie quotidienne, un tourbillon agité et assez stressant il faut dire, l'on oublie vite...

  • MARSEILLE

    MARSEILLE capitale de la violence : cela fait la UNE des médias ! Mais MARSEILLE capitale de la culture en 2013 : pas un mot des médias !

    Les caïds qui s'entretuent, la drogue et les maffias avec l'argent facile à gagner sans avoir besoin d'aller ni à l'école ni de travailler (100 euros par jour c'est ce que gagne un môme de 13 ans pour faire le guetteur, et autant sinon davantage c'est que reçoivent des familles entières dans les cités gangrenées, des familles qui par ailleurs perçoivent des revenus sociaux)... Et tout cela avec pour "excuse" (on trouve même cela "normal") une pauvreté et un chômage endémiques... Voilà pour la UNE des médias!

    Mais des reportages, des articles, sur les manifestations culturelles à Marseille en 2013, sur le travail, sur le talent et sur les réalisations des créateurs et des artistes, ça, que dalle de la part des médias !

    D'accord, c'est vrai, Marseille, comme bien d'autres villes d'ailleurs, c'est la drogue, la délinquence, la violence, les bandes, les quartiers "difficiles", et comme partout, l'inculture, l'échec scolaire...

    Mais Marseille, comme bien d'autres villes aussi, c'est ce que l'on ne voit pas, ce dont personne ne parle, ce qui rapporte autre chose que du pognon, ce qui se crée, se bat pour exister, s'innove, ce qui est de cette France qui n'a rien à voir avec le film "vive la France" de Michaël Youn... Et qui est beau à en avoir les larmes aux yeux, beau comme un ballet d'aurores boréales, qui jamais ne moura, jamais ne baissera les bras en face de la laideur, de la haine, de la violence, de la médiocrité, de toutes les injustices et du pognon roi ; et n'aura jamais besoin de kalachnikov ni de drogues dures ni de caïds ni de politiques ni d'économistes... Et dont le destin est de mieux faire que de survivre !

  • Le Grand Retournement, de Gérard Mordillat

         Gérard Mordillat, l'auteur notamment, de Les Vivants et les Morts (qui a fait l'objet d'une série de télévision sur France 2) et de Notre part des ténèbres ; dans Le Grand Retournement, évoque l'argent roi, la crise, la finance toute puissante, et surtout met en évidence cette "langue de bois" ultranéolibérale qui nous étouffe et qui est celle de toute une caste de banquiers, de financiers, d'analystes économiques, de traders, de personnages politiques de droite et de gauche qui tous, par le biais des médias (presse et radio télévision), conditionnent l'esprit des citoyens à la pensée selon laquelle "il n'y a pas d'autre alternative possible" que celle de ces politiques d'austérité et de rigueur, de compétitivité et de marchandisation...

    Ce film, Le Grand Retournement, est une adaptation de la pièce de Frédéric Lordon, intitulée D'un retournement l'autre, une pièce entièrement écrite en alexandrins.

    En utilisant ainsi le langage du théâtre classique, Frédéric Lordon nous invite à ne jamais parler la langue de l'adversaire et nous libère en quelque sorte par un langage qui est celui de l'art, de la poésie, du rythme, du battement de la vie même ; de ce langage imposé par l'idéologie néolibérale...

    Ainsi dans le langage néolibéral, est-il courant et comme "coulant de source" de remplacer salaire par coût du travail ; représentant syndical par partenaire social ; plan de licenciement par plan de sauvegarde de l'emploi ; et ressources humaines par variable d'ajustement...

    Dans le film de Gérard Mordillat, les grands banquiers, les conseillers du président, le président lui-même, ainsi que tous les autres intervenants de cette même caste de décideurs et de gestionnaires, semblent très bien s'entendre entre eux et l'on sent que derrière tous ces gens là, qui se moquent de la démocratie et de la volonté des peuples ; se rangent aussi en bon ordre toutes les cohortes de "followers", ces "followers" qui ne sont autres que ces centaines voire ces millions de gens qui eux, sont encore "du bon côté de la barrière" et entendent à tout prix, à n'importe quel prix, y rester...

    À la fin du film, l'on voit surgir une suite d'images d'émeutes, de violences, de manifestations... Ce qui me fait penser à cette réflexion que l'on entend très souvent autour de nous, une réflexion d'ailleurs, que l'on se fait soi même : " Un jour ça finira par péter"...

    Mais à vrai dire, si cela doit "péter" vraiment, cela ne viendra certainement pas de ces catégories sociales situées "du bon côté de la barrière" ni même de gens "à la limite de se trouver du mauvais côté"... Cela viendra en réaction à un évènement ou à un fait divers en apparence tout à fait banal dans ce qu'il a de dramatique et tel que l'on en voit tous les jours, mais qui prendra une grande dimension et aura valeur de symbole, et sera à l'origine d'un important mouvement social voire d'une révolution ou d'une insurrection généralisée ; et cela viendra aussi de là où sont concentrées toutes ces catégories de population exclues d'une croissance économique et de marché "en trompe l'oeil", marginalisées, méprisées , autour des grandes villes notamment, là où sévissent la misère et le chômage, là où il n'y a aucun avenir pour des milliers de jeunes...

    http://www.rue89.com/rue89-culture/2013/01/23/le-grand-retournement-la-crise-vue-la-dynamite-et-en-alexandrins-238776

  • Un monde de silhouettes

          Voici ce que déclarait Albert Camus, en novembre 1948, à un meeting international d'écrivains, et publié par La Gauche, le 20 décembre 1948 :

    "Il n'y a pas de vie sans dialogue. Et sur la plus grande partie du monde, le dialogue est remplacé aujourd'hui par la polémique. Le XX ème siècle est le siècle de la polémique et de l'insulte. Elle tient, entre les nations et les individus, et au niveau même des disciplines autrefois désintéressées, la place que tenait traditionnellement le dialogue réfléchi.

    Des milliers de voix, jour et nuit, poursuivant chacune de son côté un tumultueux monologue, déversent sur les peuples un torrent de paroles mystificatrices, attaques, défenses, exaltations.

    Mais quel est le mécanisme de la polémique? Elle consiste à considérer l'adversaire en ennemi, à le simplifier par conséquent et à refuser de le voir.

    Celui que j'insulte, je ne connais plus la couleur de son regard, ni s'il lui arrive de sourire et de quelle manière. Devenus aux trois quarts aveugles par la grâce de la polémique, nous ne vivons plus parmi des hommes, mais dans un monde de silhouettes."

    ... Déjà, oui déjà... En 1948 !... Albert Camus observait que le monde contemporain n'était plus vraiment un monde d'hommes et de femmes, comme dans le monde "d'avant"... Mais un monde de silhouettes...

    Ce monde d'hommes et de femmes "d'avant" (et qui cependant continue d'exister même s'il recule ou s'efface) n'en est pas moins certes, ce monde de violences, de vrais visages, de vrais personnages agissant, mais aussi de dialogue réfléchi et de gens qui sourient et dont on peut voir la couleur du regard... qu'il avait toujours été...

    Mais la différence, entre 1948 et nos jours, c'est que le "monde d'avant" même s'il continue d'exister, même s'il résiste, même s'il combat, même s'il innove et ouvre des voies... Est de plus en plus occulté par le "monde de silhouettes"...

    Le "torrent de paroles mystificatrices" c'est aujourd'hui le "torrent médiatique", large comme un bras de mer et qui emporte tout dans son courant et charriant les cadavres et les pourritures et les bateaux ou péniches de croisière...

    Les attaques, les défenses, les exaltations, la polémique en tumultueux monologues et en pugilats verbaux sur les forums de radio et dans les émissions de télévision ; la polémique endémique, planétaire, épuisante, et qui a remplacé le dialogue, s'invite désormais sur le Web, sur les blogs, sur les sites avec forums ; s'invite dans les salons du livre, dans les festivals, dans les réunions et dans les assemblées de toutes sortes... Et les acteurs dans cette mouvance, dans cette agitation qui n'ouvre jamais aucune voie, aucun passage, ne sont plus que des silhouettes...

    Des silhouettes c'est à dire des gens que l'on ne connaît pas, qu'on ne verra qu'une seule fois dans sa vie ; des gens qui ne sont sur le Net que des pseudos et des avatars... Et, sous des pseudos, avec des avatars, la polémique peut verser dans l'insulte, dans le raccourci, dans la salissure, dans le mensonge, dans les effets spéciaux, dans l'émotion, dans l'outrance...

    Et les gens même que nous rencontrons dans la rue, qui sont nos voisins dans le lotissement où l'on demeure, ces gens dont on voit cependant le visage, sont-ils pour nos yeux devenus aux trois quarts aveugles, des silhouettes...

    "Il n'y a pas de vie sans dialogue"... Et le dialogue déjà, commence par un échange de regard, par une communication qui se fait entre deux ou plusieurs visages...