Articles de yugcib

  • Retour de Terre inconnue

     

         Ce que l'on ne verra jamais à Terre Inconnue, l'émission de télévision préférée des Français 6 ou 8 millions de téléspectateurs :

    Un séjour chez des Talibans dans le fond d'une vallée perdue d'Afghanistan... Sans doute tous les Talibans ne sont pas forcément de farouches et dangereux guerriers ou organisateurs d'attentats, mais il n'en demeure pas moins que les représentants les plus "paisibles" de ces gens là sont tout de même des Talibans! Des Talibans peut-être "moins purs et durs" mais qui n'envoient pas leurs filles à l'école, ont leurs femmes revêtues du voile intégral absolu total, ont une "vision du monde" qui est en totale inacceptation avec nos cultures (Européennes et autres)...

    L'on ne verra jamais non plus à Terre Inconnue, un séjour dans une tribu "reculée" du centre de l'Afrique "profonde" où l'on pratique depuis des siècles l'excision des petites filles et où l'on se conforme à des pratiques de sorcellerie mélangées à de l'Islam dévié!

    "Comme par hasard" (c'est fou ce que le hasard fait bien les choses dans la recherche de peuples "hors normes" vivant à l'autre bout de la planète) tous ces peuples étranges et minoritaires perdus dans quelque désert, forêt équatoriale ou toundra arctique, qui font l'objet de reportages, sont tous "bons, émouvants, avec de profonds et magnifiques sentiments"! Et ne sont jamais "berceau de terroristes" ou dangereux prédateurs ou charcuteurs de parties génitales d'enfants!

    Je ne vais pas jusqu'à dire qu'à Terre Inconnue l'on fait dans la dentelle et dans le conte de fées... Mais "ça y ressemble un peu" !

    Quoiqu'il en soit, peut-être cela plairait-il bien, au simple quidam sans aucune spécialité ni expérience ni notoriété ni compétences particulières sur le plan scientifique ou ethnologique ou autre... D'être invité à Terre Inconnue! Pourquoi pas? Ce "quidam" ne vaudrait-il pas un Gérard Jugnot, ou l'un de ces artistes, scientifiques ou comédiens ou journalistes jusqu'alors invités à Terre Inconnue pour un séjour au bout du monde dans quelque tribu perdue? Cela serait sûrement plus "sensas" que de suivre dans un fauteuil ou sur un canapé, le reportage devant la télé!

    Mais les moustiques font peur! Le blizzard, dormir à la dure, ne pas pouvoir se laver tous les jours, bouffer des insectes ou des bouillies de céréales, tout cela dérange... Et devoir monter à mulet, à lama ou sur un autre quadrupède local, marcher à pied cinquante kilomètres!

    Qu'on le prenne donc, à Terre Inconnue, ce "quidam"! Et qu'on mette dans la dentelle quelques épines un peu plus costaudes même!

    C'est fou ce qu'en fonction de nos "idéaux culturels" (bien branlés par les grands médias et faisant le fond de commerce de programmes Télé édulcorés) l'on se fait une "vision du monde"!

    Une "vision du monde" qui, sous son visage caramélisé, n'en demeure pas moins bardée d'intolérance, de repères "arrangeants"... Et, il faut bien le dire, de regards en lame de couteau dirigés vers les "parias" !

    Et si un jour, contre toute vaine attente, contre toutes idées reçues, contre tous ces regards en lame de couteau... Les "parias" devenaient des interlocuteurs (difficiles certes, mais possibles)?

    Après tout, en Europe jusqu'au 19ème siècle, dans l'Europe Chrétienne, catholique ou protestante pratiquante... L'on n'envoyait presque jamais les petites filles du peuple à l'école!

    Et l'on faisait crever les gosses de huit ans au fond des mines de fer ou de charbon!

    Et nos "idéaux culturels", ils sont en train de "se faire la malle" parce que sous la soutane, les médias agitent les godemichés qui vont s'étaler sur les tréteaux des marchés!

     

  • La femme du poète intégriste

     

    La femme du poète intégriste :

     

    Tu me fais mal

    Tu me saccages

    Tu te rues sur moi

    Ivre et hurlant de tout ce qui, de la rue, s'est jeté sur toi et t'as mordu...

    S'est jeté sur toi et que tu as maudit...

    Maudit de toute ta foi...

    Et qui a vitrifié ton esprit

     

    Tu me traces de toutes les laves jaillies de ces entrailles de toi qui rougissent à vif

    Tu me veux nue

    En string

    En jupe

    En robe

    Sur la cuvette des WC dans le train

     

     

    Tu te vautres sur moi

    Longtemps

    Comme une flamme rebelle à la lance du pompier

    Une flamme mouillée

    Une flamme qui s'accroche à la souche

    La souche que je suis

    Enterrée

    Enterrée et mouillée.

     

    Les mots que tu dis sont des bombes...

    Les mots que tu écris sont des génocides...

    Tu ne respectes rien

    Tu le lamines ce monde...

    Abject dis-tu qu'il est!

    Ta poésie est intégriste

    Intégriste comme une religion de purs étrillant le monde.

     

    Tu me fais mal...

    Tu me saccages.

     

    Je te pardonne de ne pas m'aimer

    Puisque... En vérité

    N'ayant jamais cessé depuis tant d'années

    De te jeter sur moi

    De t'enfouir en moi

    De me tracer

    De me saccager...

    Tu m'as aimée sans le savoir

    Toi le poète révolté

    Le poète intégriste

    Le poète des mots génocide

    Le poète délinquant qui étrille le monde...

     

    Je te pardonne d'avoir fait de moi ta paillasse

    Ta paillasse unique

    Jusqu'à l'épuisement

    Jusqu'au coma érotique...

    Car nul homme ne pouvait être plus fidèle que toi dans une telle violence

    Dans une telle ardeur

    Et d'une telle constance...

    Pour une femme

    Cette femme que je suis.

     

    Le poète intégriste :

     

    Je n'étais pas encore né...

    Mais je savais que tu viendrais...

    Oui je t'ai aimée sans le savoir

    Oui je me suis jeté sur toi

    Toute ma vie

    Rien que sur toi

    Si je n'avais su bien avant mon premier cri

    Mon premier cri, ma première respiration dans ce silence, dans cette violence, dans cette indifférence, dans cette troudebalerie qui s'ouvraient à mes yeux...

    Si je n'avais su que tu viendrais

    Et que tu serais avec moi dans la traversée...

    Je me serais suicidé dans le ventre de maman avant de venir au monde

     

  • Et si le Franc revenait ?

     

         ... Ma peur, ma très grande peur, c'est que si le Franc revenait, l'on ne reconvertisse pas les salaires, les pensions et les revenus sociaux, d'euros en francs comme l'on devrait normalement les reconvertir... C'est à dire : pour 1000 euros, de nouveau 6500 francs comme avant l'euro...

    Au moins en l'an 2000 quand un steak frites de base coûtait 35 francs (ce qui était déjà "bonbon" pour un steak frites) gagnait-on 10000 francs! Certes, un loyer c'était 2000 francs, une bagnole 80000 francs et une baraque 700000... Mais on y arrivait (tant bien que mal il est vrai)!

    Imaginez au retour du Franc, le même steak frites de base coûtant non plus 6 ou 8 euros mais 40 ou 50 francs, alors que le salaire ou la pension de 1500 euros serait devenu non pas comme avant 10000 francs, mais 3000, voire même 1500... Francs!

    Déjà en "euros actuaux", une baraque c'est minimum 150000 euros c'est à dire UN MILLION de Francs! Qui en 2000 aurait pu "se foutre sur le cul" un crédit d'un million de francs sur vingt piges pour une baraque de base, en étant ouvrier spécialisé, ou facteur, ou employé municipal ou aide soignant?

    Alors que dire aujourd'hui, d'une baraque "un peu plus personnalisée" de... 250000 euros, même pour un "cadre moyen" ?

    De la folie!

    Et pourtant... A voir tous ces lotissements "résidentiaux" bien aménagés avec espaces verts, jardins d'enfants, services, commerces etc... Ou même tout simplement ces lotissements "normaux" de "zones rurales urbanisées"... Où s'alignent de "jolies petites baraques" de plus de cent cinquante mille euros... (pas beaucoup plus mais plus quand même)... L'on se dit "mais comment les gens ils font?"... Quand on imagine la mensualité que ça fait sur 20/25 ans!

    Et y' a une pub de bagnole à la Télé ces temps ci, qui dit que pour 21500 euros on peut avoir une bagnole de riche (je me rappelle plus quelle bagnole c'est)!

    Merde! 21500 euros pour une bagnole, ça me fait mal aux tripes! Surtout quand on a du mal à en renouveler une pour moins de 10000 euros! (je trouve cette pub indécente)...

    De la folie!

    Je veux bien écouter Marine Le Pen quand elle explique aux Français qu'il vaudrait mieux revenir au Franc (je comprends parfaitement dans quel sens elle dit cela, l'argumentation qu'elle soutient et ce que cela implique pour nos productions, nos exportations)... Et je dis "ça serait valable, mais à condition que l'on regagne 10000 francs pour 1500 euros comme avant... Sans pour autant devoir payer le steak frites de base 100 francs!"

    Mais dans la galère dans laquelle on vogue entre des vagues aussi hautes que des immeubles... Le retour du Franc me fout la trouille (alors que l'euro, cependant, me semble une hérésie économique)...

     

  • Sur mon canap'd'conforama en face de David Poujadas

     

         TGV bondés, embouteillages monstres sur les autoroutes enneigées des stations Alpines, sept cent mille voyageurs dans les aéroports Parisiens à destination de paradis touristiques plus ou moins "bon marché"... Tout ça au journal télévisé... ça me fatigue! ça me fatigue rien que de voir tout ce tohu bohu de vacanciers et de bagnoles et de trains et d'avions bondés...

    Ah les "sports d'hiver"! La glisse, les remontées, les boîtes et les dancings en vogue la nuit, la frime, la drague, les restos... Et la mitraille d'appareils photos, les films au camescope numérique, le 3G ou le WIFI partout à l'hôtel et au bar de la station, la "bonané" sur facebook à des centaines de potes... Tous ces mecs, toutes ces gonzesses de 20 à 30 piges du genre à te dire "accouche" quand tu traînes trop sur la pensée ou la réflexion ou la poésie, tous ces trentenaires tous en débêt sur leur compte bancaire et dont certains attendent le chèque des étrennes de la mamy ou du papy... Lesquels mectons et mectones à peine donneront un coup d'fil rapidos pour dire merci (ou même pas de coup de fil du tout)...

    Ah, putain, tout ça me fait gerber! Quelle folie, quel monde, quelle cacophonie, que de fricaillerie et de frime imbécile... C'est à qui fera le plus sensas, déjà sur place en ces jours fous de glisse à la con et de soirs de discothèque, et ensuite revenu à Paname ou à Angers ou à Lyon pour se pavaner sur Internet!

    Merde à tout ce fourbi de frime et de glamour! Merde à cette "sous-richesse" qui singe à sa manière la richesse insolente et arrogante des milliardaires, propriétaires et invités de palaces!

    Sur mon canap' de conforama qu'a déjà sept piges, devant David Poujadas qui commente les départs en vacances de Noël, avant que ne survienne dans la soirée qui vient, Christine Lagarde et pour finir une interview de Marc Lévy... Sur mon canap d'Conforama au bleu pisseux... Je levote une fesse (la droite) et je largue une p'tite perlouze...

    ... Cela dit, si le "petit sourire" de David Poujadas me gonfle quelque peu... Et si "j'adore" la consensualité de Christine Lagarde dans ses vestes impeccables aux épaulettes renforcées, si je jappe tel un petit toutou cagneux devant la statue en carton grandeur nature de Marc Lévy (souvenez vous de "Mes amis mes amours" devant les kiosques et les librairies de Grande Surface)... Je n' applaudis guère au "chic frontiste" (c'est quand même fou ce qu'elle a du "chien") de Marine Le Pen !

     

  • Jours heureux

     

         Si certaines fractures relationnelles sont de ces blessures dont on ne guérit jamais, il est aussi ce souvenir de moments de séparations jamais suivies de retrouvailles, ce souvenir qui fait battre dans des nuits de veille ou dans des jours fuyants, comme des respirations d'êtres endormis...

    Des portières d'automobiles ont claqué, le rouge des feux d'un wagon de queue s'est dilué dans l'encre de la nuit, un visage est devenu chevelure au bout d'une rue, une silhouette s'est fondue dans un grand dessin de paysage de gens...

    Les jours heureux ainsi vécus en famille ou entre amis, ces matins de cris et de bousculades d’enfants, l’odeur du café et du pain grillé dans l’attente des invités, le grincement métallique du « convertible » replié dans le salon, ces immenses éclats de rire, ces effleurements de confidences, ces étreintes de regards… Cette fête traversant les jours d’été, défonçant les solitudes comme les amoureux défoncent les sommiers, tout cela surgit comme une eau vive de torrent de montagne d' enfance et de saisons heureuses.

    Ces visages disparus et qui ne sont pas revenus étaient funambules sur des fils tendus au dessus d'un bout de paysage... Et nous étions avec eux suspendus dans les airs... Et dans les jours qui suivirent le vol au dessus du bout de paysage, s'est écoulée la trace des visages funambules, ont soleillé des regards encore perceptibles...

    De ces jours heureux ainsi vécus, il en faut appeller d’autres, oui, d'autres encore et peuplés de visages funambules sur les fils tendus au dessus de plus grands bouts de paysage...

    Pour rejoindre les visages qui ne reviennent pas, ne sont jamais venus... Il n'est peut-être que quelques mots à faire pousser, des mots qui existaient déjà avant d'être nés...

     

  • On va demander à la Météo

     

    O focé lé zotototos!

    K'il renèje ék' ça gliss!

    Putin d'zotototos ké pèt'pèt tutt tutt ce pov' con k'avançe pa!

    O focé lé kékèçe 38 tone touplin d'joujoux chin'tok !

    K'il renèje ék'ça gliss dur dur jelan dézeure surplaçe lé kékèçe 38 tone kariveron pa o Gran Mail !

    Le Gran Mail o réyons guirlandés animés de pèrnohos névrozés!

    É toute cé zotos ké tournicote é ce gare sur le parking du Gran Maïl...

    Toute cé zotototos ké lambadade o zabor dé Grande Surface...

    é toucé p'tigoss ké pleurnich' o truc truc ki voudrè avoir...

    é toucé kady plin plin...

    ça kaïl, ça kaïl mé lé meuf pouce lé kady en guibole guéné de colans et p'tit manto cintré ultra cour...

    Y z'on pa d'sou y son foché mé y zon la carte Carefour!

    A putin tou cé pyramide de joujoux

    Tout' cèt' boustifaye

    Tou cé pinars et tout' cé boutèyes dalcol

    Tou cé gâtos en plastic come dé tour de babel ou dé chapo de dame

    Tout' cé Télés tou cé zordis é zaparèye foto

    O Multimédia cé dingue tou cé nouvo ifone é smart'fone é tou cé truc à la mode ki t'chanje la vie!

    Kanta tou ça tu cour aprè encor plin d'truc

    cé la névroze é t'en bèze plu ta meuf

    Dayeur la meuf elle se cace

    A putin k'il nèje é renèje, keu ça gliss é keu ça face tout plin de zotototos o focé!

    Keu lé Gran Maïl il è dé réyon vide paske le gro bahu plin de chin'tokeris il è pa arivé!

    A putin... la carte Carefour d'un coté ki ser de ralonje o smic ou o èrrèmi ké ogmante jamé pour s'payé kan même a crédi sur 2 pije dé truc ké coute d'pluzenplu cher...

    A putin... é d'l'ot'coté lé paradi fisco é lé pluvalu k'ogmente bien plus keu le smic ké ser de ralonje a dé zémoluman d'vinmille ou centmile euro par mois!

    Lé grèk y zon cacé du flic et dé vitrine de magazin y zon flambé dé bagnole é investi des banque

    é nou k'èce con va fère?

    On va demandé a la météo!

     

  • La grammaire de l'esprit du monde

     

    Certains forums ne “font plus la une”d'une participation active de leurs membres ou adhérents, comme ce fut jadis le cas (en gros jusqu'en 2007 début 2008)... Alors pourquoi donc ces forums existeraient-ils encore ?

    Il me semble que s'ils existent toujours, c'est bien pour que les membres qui les visitent, aient la possibilité d'échanger des idées, de discuter entre eux et d'y exprimer leur pensée...

    Mais non... Ces forums semblent depuis environ deux ans maintenant, se “dépeupler”, ou se “désertifier”... Ou devenir moins actifs, moins réactifs qu'ils ne l'étaient jadis (avant 2008)...

    Il semble également régner sur ces forums un silence édifiant, une indifférence générale... Lorsque ne surgit pas, tout à fait occasionnellement, et comme un avertissement sous la forme d'une critique acerbe et dédaigneuse, quelque propos d'un tel, bien conforme à la grammaire de l'esprit du monde...

    Gare, donc, aux posteurs trop prolixes, trop présents, sur ces forums! Et qui commettent le “Grand Péché” sur la planète Internet! … Le “péché” qui consiste à bassiner le visiteur avec deux sous de réflexion et de pensée et de poésie ne faisant guère avancer le schmilblic du moindre pouce!

    J'y vois là, pour cause essentielle de la désertification des forums, le développement (et la multiplication exponentielle) des blogs...

    À présent, chacun fait son blog. Chacun par l'existence et par la production de son blog, se constitue sa “petite communauté”...

    Mais un blog, dirais-je, même s'il est relativement visité, n'a pas pour autant (d'après ce que je constate en explorant) de si nombreux “copains et amis”(ou autres intervenants) qui réagissent, répondent, commentent, participent...

    Tous ces blogs par millions, c'est (cela devient) comme un ciel immense de plus en plus constellé d'étoiles (et donc de mondes habités d'êtres)... Mais chacun de ces mondes est en fait, une sorte de désert habité par le même clan de bédouins, sinon le même bédouin mille fois cloné...

    Résultat : les forums se dépeuplent et se désertifient, mais les blogs demeurent le plus souvent de longs monologues – ou des “bouteilles à la mer” qui cependant sont aperçues depuis le pont des navires, ramassées sur les rivages, pêchées en mer, ouvertes et dont les mots contenus sont en partie lus, lus comme avalés puis éjectés sans avoir été digérés...

    …Il y aurait de quoi se sentir devenir pour celui ou celle qui écrit et s'exprime “du fond de ses tripes” sur le Net, depuis que les forums se dépeuplent et se désertifient, une sorte de “délinquant des mots” squattant les “entrées d'immeuble” que sont ces espaces publics des forums , brûlant ces “bus” que sont les ascenceurs express qu'il faut prendre plutôt que les escaliers où l'on s'appuie sur la rampe et regarde la belle dame qui descend... Un “délinquant des mots” qui noircit et griffe de ses dessins superposés les entrées d'immeubles, et qui fatigue et provoque, et saôule jusqu'à vomissure le regard des habitants de la cité...

    Et qu'être d'autre, alors, dans ces rues désertées, dans ce silence qui ne dit pas son nom mais tisse les fils qui obstruent tout passage, qu'être d'autre oui, qu'une sorte de “délinquant des mots sur le Net”, et comment ne pas s'exprimer dans une rage devenue quasi suicidaire parce que cette rage marginalise et exclut davantage encore?

    Une bête sauvage dont il n'y a rien à tirer de la force et de l'énergie indomptables pour un ordre et une marche du monde prévus d'avance, ne crève pas comme ça! Elle hurle dans le bois, elle déchire les clôtures, elle griffe, elle mord, elle se débat, avant de crever... Et quand elle est crevée, et enterrée, elle pue encore, exhale sa fluorescence au dessus de la terre dans la nuit profonde, et visite et secoue les vivants dans leur sommeil...

    Le “Grand Péché” sur la planète du Net, tout comme la grande misère des exclus et des très pauvres... Il se pourrait bien, braves gens, qu'il vous pète au nez, si vous continuez à le brandir tel un épouvantail! Le “Grand Péché”, vous ne l'occirez pas! Il finira par bouffer tout cru vos indifférences, vos hypocrisies et vos sarcasmes! Il laminera vos violences, vos klaxomerderies, vos égos et votre orgueil! Il violentera de solécismes et de barbarismes cette grammaire de l'esprit du monde qui prétend soumettre à sa loi scélérate tous les langages...

     ... Soit dit en passant, si la grammaire de l'esprit du monde nivelle les sensibilités, la grammaire Française quant à elle, ne fait plus la Une du monde de l'écriture dans les sociétés francophones...

     

  • Le "Grand Péché" sur la planète du Net

     

         Est-ce un “péché” (un péché au même titre que le tabac aujourd'hui et le pinard en 1950)... Un “péché” aussi inconvenant et aussi condamnable... Que de mettre “deux sous de réflexion et de pensée”, dans un forum, au risque d'emmerder de première tous les discutailleurs de tout et de rien qui soit disant sont là pour se détendre uniquement et échanger ceci ou cela comme au comptoir du bistrot du coin ?

    Comme s'il ne fallait dire sur un forum (de préférence, par habitude et "pour ne pas emmerder le monde"), rien que des banalités, lancer des coups de gueule consensuels genre "courrier des lecteurs" chaque fois que la “mayonnaise monte” à propos de tel ou tel sujet d'actualité, parler de ses amours ratés, échanger des photos intimes et des vidéos “sensationnelles” afin de se pâmer les uns les autres !

    Merde, et merde ! Merde à ceux qui glapissent ou qui couinent ou aboient ou encore étalent leur marmelade sur la tartine pour épater les copains! (et non pas ou si peu, afin de se révolter contre l'injustice, la misère ou la médiocrité relationnelle... Ou susciter autour d'eux quelque réflexion, quelque interrogation)...

    Merde et merde à cet “esprit du monde” qui court aujourd'hui les rues et s'impose de toute sa simplicité réductrice, de ses clichés, de sa bêtise, et qui n'encaisse pas qu'on ait tant soit peu de pensée dans ce monde archi formaté, et qu'on rue dans les brancarts au milieu d'un marché pourri pour faire tomber les salades et les tomates avariées, et les fruits insipides piqués à la dioxine!

    … Le “Péché sur le Web”, ce n'est sûrement pas tel blog ou tel site ou tel forum où l'on rencontre des gens qui réfléchissent tant soit peu (souvent d'ailleurs qui réfléchissent beaucoup et dans un sens qui interpelle)... Le “Péché”, il est sur toutes ces plateformes de communication “grand public” qui drainent des dizaines de milliers de blogueurs et autant de forummeurs “lambda” friands de potins et de nouveautés...

    ... Le "Péché", le "Grand Péché" sur le Web, peut-être le plus grand encore que celui de mettre "deux sous de réflexion et de pensée et de poésie" dans un message posté et diffusé... C'est d'y brûler des mythes, d'y briser des vases sacrés, d'y repeindre en couleurs vives hérissées de crêtes corrosives griffées à coup de couteau, et dérangeantes au possible, tous ces décors virtuels volés au réel, et de squatter en "délinquant des mots" toutes ces "entrées d'immeubles" que sont les forums...

     

  • La lambada des autos sur les routes enneigées

     

         La lambada cul contre museau des autototos sur les routes enneigées verglacées d'Ile de France et d'ailleurs, un soir de bal hivernal...

    Encore et encore cela reviendra...

    Froissements de tôles...

    Toutes les noëlleries, chocolateries, boufferies...

    Empaquetées et serrées dans le coffre de la toto...

    Vitres givrées...

    On avançolote, on reculote, on patine...

    Des heures et des heures...

    Et comment on fait pour pipi...

    Et le bébé qui piaille, et le toutou qui couine...

    Et dans chacune de ces mille autototos au capot couvert de neige et aux vitres givrées...

    Y'a celui ou celle qui l'autre jour quand il neigeait pas encore, gueulait comme un putois au moindre pet de traviole...

    Celui ou celle qui te klaxomerdait au rond-point de la ZAC...

    Qui te passait devant à la caisse ou chez France Télécom...

    Qui te bousculait sur le trottoir ou à l'entrée du magasin...

     

    Cette tempête de neige, c'est pas moi qui la souffle...

    C'est la Météo...

    Mais qu'elle a raison, la Météo !

    Qu'elle a raison la Météo, contre toutes ces noëlleries, ces chocolateries, cette boufferie, ces criaillements de putois, ces klaxomerderies dans les rond-points, ces bousculeries aux caisses et dans les entrées des grands magasins...

    Qu'elle a raison la Météo contre toutes ces violences relationnelles au quotidien...

    Qu'elle a raison la Météo de les envoyer au fossé toutes ces autototos!...

     

    Sereins, sereins.... Oui c'est vrai : y'a les sereins...

    Les sereins qui gueulent jamais...

    Les sereins, ceu's qui disent : "ça me passe au dessus de la tête", ou "je n'y fais pas attention, ça ne me concerne pas, je les laisse dire"...

    Les sereins, oui...

    Les sereins qui eux, acceptent comme si ça coulait d'une source qu'on ne peut empêcher de couler mais sans pour autant adhérer ou applaudir ou médire... ou qui y jettent dedans des bateaux en papier...

     

    Et il y a les "insereins"...

    Et ceux-là, ils "brûlent les bus" à leur façon...

    Ils les brûleront, les bus, à perte de vue...

    Jusqu'à ce qu'ils crèvent et qu'ils n'emmerdent plus le monde...

    Mais viendront après eux d'autres insereins...

    Qui brûleront encore des bus...

     

    La Météo n'aura peut-être pas le dernier mot...

    Dût-elle tempêter, neiger, verglacer, faire danser la lambada aux autototos...

    Les bus qui brûlent, c'est pas ça qui aura raison des klaxomerderies...

    Mais au moins, tout au moins, le mur sera-t-il tagué et retagué...

    N'en déplaise aux totomobilistes qui roulent le long du mur et se foutent des tags...

    N'en déplaise aux gens qui cognent les insereins ou les bottent en touche...

    T'en as marre des tags sur les murs des insereins et des "brûleurs de bus"?

    Eh bien tu vas en bouffer jusqu'à ce qu'ils crèvent!

    Parce que le mur va devenir circulaire et la route tourner le long du mur!

    T'es pas sorti de l'auberge! Quand ils seront crevés les insereins et les brûleurs de bus, y'en a d'autres qui viendront t'emmerder!

     

     

  • Mitraille d'images et de vidéos

     

         J'avais déjà effectivement remarqué autour de moi, depuis l'avancée du numérique et de son utilisation généralisée toutes générations confondues ; que l'on “mitraillait”... C'est à dire que, tout comme l'on respire même, tout comme l'on s'exprime à propos de tout ou de rien, et de surcroît en ayant sans cesse avec soi, accroché à la ceinture, ou dans son sac à main à portée immédiate, ou dans une poche de sa chemise... un téléphone portable de nouvelle génération faisant office d'appareil photo... Il en résulte un nombre impressionnant d'images en mémoire, diffusées “à tout va” à je ne sais combien de personnes, sur facebook, dans les blogs et les forums, dans des albums sur le Net... Je n'appelle pas cela de la photo! Sans compter la vidéo, et bientôt l'image ou la séquence filmée en trois dimensions! Et cela est bien “caractéristique” de l'époque que nous vivons, notamment dans les lieux de tourisme en été! Ça “mitraille” de toute part, et on finit par avoir l'impression que la relation, que la communication, ne se fait plus désormais qu'en “pixels” et qu'il suffit pour donner des nouvelles, pour s'exprimer, de balancer sur facebook et par mail à ses “amis” ou connaissances, quelques images prises sur le vif, souvent pour donner un “effet”et susciter de l'émotion “flash”!

    C'est vrai : autrefois avec les appareils que nous utilisions, il fallait acheter la pellicule, faire développer, et l'on allait reprendre au magasin trois jours plus tard, sa pochette contenant 24 ou 36 photos, que l'on classait ensuite dans de gros albums...

    Maintenant avec les disques durs des ordinateurs, les clés USB et autres supports de stockage, et tout ce que l'on peut “mettre en ligne” sur le Web, ça devient d'une banalité déconcertante!

    L'image ne devrait-elle pas être, plutôt qu'une communication “simplifiée” voire réductrice et banalisée, le support de ce que l'on a envie d'exprimer, de partager avec ses amis ou connaissances, et qui, plus que l'émotion ou l'effet immédiats, susciterait une réflexion, ouvrirait comme un film qu'en soi l'on se ferait et éveillerait notre imaginaire?

     

    Dans cette folie de mitraille photographique et de diffusion par e-mail et blogs et forums et facebook et twitter... Qui voisine aussi avec la violence relationnelle au quotidien, la violence d'un égo démesuré des uns et des autres ; ou encore avec l'indifférence et le désenchantement que l'on lit sur bien des visages autour de soi... Que demeure -t-il encore de ce “feu intérieur des gens et du monde” ou de cette énergie créatrice et de communication et de partage... Ou de cette violence vivante et passionnée du monde que nous avons connu durant des siècles et qui aujourd'hui peu à peu s'efface et dont quelques braises rougeoient encore?

     

  • Les mythes

     

    La plupart des mythes, avant d'être sacrés ou répandus sinon sacrés et répandus (et ils le sont en général très souvent)... Sont avant tout ancrés.

    L'on croit "dur comme fer" que...

    ... Mais, mais, mais... il arrive que...

    Il arrive que... Oui, et cela devrait suffire (pour que le mythe n'en soit plus tout à fait un)... Mais non... Le mythe est toujours là... On lui donne même des ailes qu'il n'avait pas avant...

    Alors je me dis qu'il faut encore plus que de la science, plus que de la connaissance, plus que de la pensée et de la réflexion, plus que de l'observation et de la critique... Pour en venir à bout de tous ces mythes...

    Assurément, il faut encore de la naphtaline !

     

  • La richesse qui occulte la misère

     

    Verglas...

    Neige et verglas...

    Et grand froid...

    Neige et verglas sur les routes et autoroutes d'Ile de France...

    Totomobiles cul par dessus tête...

    La météo se fout de la réactivité des Marchés, des Affaires, du Pognon, et du "faut qu'ça tourne comme ça doit tourner"...

    ... Et même si Evelyne Déliat se drape d'une jolie robe, demain il fera froid!

    Merde aux Marchés!

    Merde aux joujoux nouveaux pour gosses d'riches!

    Merde aux immenses plats ovales de beurre à escargots!

    Merde à tout ce falbala, à toutes ces guignoleries et à tout ce bazar de pacotilles !

    Merde à toute cette bouffe en barquettes, en pots et en tubes!

    Merde à tous ces jeux et pubs sur Internet et dans les mails!

    Merde à cette richesse de merde qui occulte la misère, et se coltine en containers et camions jusqu'aux p'tits et gros marchés d'la cité des Humanuscules et voudrait qu'il neige jamais!

     

    Du haut en bas (ou du bas en haut) de l'échelle de la connerie du Marché, de la Mondialisation et de la Consommation ; c'est à dire depuis les équipements, loisirs et produits "haut de gamme" destinés à une clientèle ultra riche, jusqu'à tout ce qui s'achète par des millions de gens à revenus modestes... La période de Noël et du Jour de l'An est sans doute l'un de ces temps de l'année avec les mois de vacances d'été, où futilités, gadgets, nouveautés, jeux et jouets, fringues et bouffe en tout genre sans compter tous les produits de "culture et de loisirs de masse", envahissent les magasins, les grandes surfaces commerciales, les boutiques et les places de marché... Et l'esprit, la tête et le coeur et le quotidien des gens !

    Soit dit en passant tous ces produits de consommation de masse d'une part, et une bonne partie de tout ce que les "ultra riches" achètent d'autre part, vient souvent de fort loin, acheminé par containers sur des milliers de cargos puis sur les axes routiers de toute l'Europe et de toute l'Amérique du Nord. Plus rien ou presque plus rien n'est fabriqué "au pays" puisque les sites de production ont fermé leurs portes ou ont été délocalisés.

    À voir tout cela, à perte de vue de rayons de grandes surfaces et de boutiques et de longueurs de rue et de largeurs de places publiques, de vitrines illuminées la nuit, et déboulant de tous côtés par camions semi remorques... À voir aussi et à perte de vue, toute cette orgie de produits alimentaires (viandes, charcuteries, confiseries, pâtisseries, fruits et légumes exotiques)... Et ces foules de gens poussant des caddies énormes, ce bruit, ces spots lumineux, ces panneaux de publicité géants, ces parkings immenses et ces zones commerciales avec toutes ces constructions industrielles et bâtiments de structure métallique, zones dans lesquelles on accède par un réseau complexe de voies de circulation et de rond-points... Je me dis : "mais elle est où la misère du monde? Ils sont où les pauvres ?

    Oui c'est vrai, dramatiquement vrai, bête à en pleurer comme un gosse... Absurde, surréaliste, démentiel... La misère ne "se voit pas", et quand elle se montre, sous la forme d'une "forme allongée ou à demi assise", une forme "humaine" dépenaillée et tendant la main devant l'entrée de l'Intermarché local... Alors elle est incongrue, obscène presque... Elle est comme une insulte à nos certitudes confortables (ou à ce qui peut encore subsister de nos certitudes)... Elle dérange... Et, à la limite, elle n'est "pas crédible"...

    La misère, la misère du monde et des gens ne se voit pas... Parce que la misère est ostensiblement, insolemment occultée par la richesse de ce même monde, une richesse qui n'est que de façade mais qui pète comme des fruits pourris éclatant sous la brûlure d'un été sans fin, et s'étale comme des milliers de fesses de vacanciers sur une plage immense...

     

    L'épisode de neige et de verglas et de froid et de vent, qui vient de sévir sur la région parisienne ce 8 décembre 2010, immobilisant des milliers de voitures et de camions sur des dizaines de kilomètres pendant des heures et des heures... Tous ces véhicules "cul par dessus tête", renversés sur le bord des autoroutes d'Ile de France, et même parfois abandonnés sur place par leurs propriétaires ; toute cette pagaille, toute cette désorganisation de la vie économique et donc des marchés, des affaires, du pognon et de la consommation de masse... Oui, tout cela, c'est comme un coup de pied monumental dans la fourmilière en folie! (la météo se fout de la réactivité des Marchés et du fait que les gens veulent que "ça tourne comme ça doit tourner")!

     

    Neige...

    Neige et verglas...

    Et grand froid...

    Plusieurs fois dans l'hiver d'une Europe sillonnée d'autoroutes aux paysages urbanisés et surfacecommercialisés...

    Neige et verglas et froissement de tôles...

    Totomobiles en dérive de la Fiat panda des pauvres à l'oldsmobile à quarante mille euros des riches à crever...

    Neige et verglas sur ce grand merglas de grande bouffe et de grande connerie!

    ... Et en été torride, chaleurs à crever et orages à démolir les villages de vacances...

    La météo se fout des Marchés, des réservations dans les hôtels et du "tout tout de suite" !

    La misère ne se voit peut-être pas – parcequ'on ne veut pas la voir- mais elle est là, bien là, ancrée en îlots et en guetthos partout au beau milieu de la richesse insolente et vulgaire et devenue banale, et il se pourrait bien que cette misère se mette plus en colère encore que la météo...

     

  • Poison des mots

     

    Les mots vils

    les mots acides

    les mots perfides

    les mots sans vie

    les mots amers

    les mots qui crient et qui pètent

    les mots inutiles

    les mots « pour arranger »

    les mots trompeurs

    les mots menteurs

    les mots en supernova

    les mots en jolie pochette à la veste du costume

    les mots du sexe cru et nu

    les mots « crevettes qui puent »

    et tous ces mots à propos de tous les maux...

    et tous ces mots que l'on ne dit jamais... Que l'on n'entend jamais

    et ces mots qui claquent comme des coups de fouet sur le dos des ânes et des chevaux rétifs...

    ces mots de la guerre et ces mots des passions exacerbées...

    ces mots portés à bout de voix tels des étendards

    ces mots en cortèges ou en processions

    ces mots mille fois scandés, hurlés...

    ces mots d'ennemour

    ces mots d'une si grande Une à la Une mais d'une si courte saison!

    Ah qu'il s'en dit, qu'il s'en écrit, de ces mots!

    Mais faut-il les bannir ou les occire tous ces mots?

    Faut-il en user de certains d'entre eux, afin qu'ils « missilent » les cités des poisonneurs?

     

  • Une très longue lettre

     

    J'ai imaginé que mes lecteurs (et lectrices), du moins ceux et celles qui me lisent depuis maintenant plusieurs années... Étaient une femme... La femme, à dire vrai... Avec un très grand visage, mais je ne sais pas si cette femme est belle, si elle est bien habillée ou vêtue d'un sac de patates... C'est tout autre chose, que l'apparence qu'elle a... Tellement autre chose, et indéfinissable...

    Elle pourrait être, cette femme qui est La femme, l'institutrice que j'ai eu lorsque je suis allé à l'école pour la première fois... Alors elle serait forcément très belle et très bien habillée (elle l'était)...

    Elle pourrait être aussi ma mère, dont je ne verrai jamais la vieillesse et qui elle non plus, ne me verra pas vieillir parce qu'elle morte...

    Elle pourrait être l'une ou l'autre de ces femmes que j'ai dans ma vie une fois, une seule fois même, regardé, et dont je n'ai jamais oublié le visage...

    Je ne sais pas si je suis amoureux de cette femme comme quand on veut “se la faire”... C'est autre chose, tout autre chose encore et bien delà... C'est indéfinissable...

    C'est comme une sorte d'histoire qui ne peut pas être écrite dans un livre ni racontée avec un début, des chapitres et une fin... L'histoire d'ailleurs – si histoire il y a – est comme une “Terre à faire” dont la géographie n'est pas assise “pour toujours et à jamais” sur un magma de roches en fusion tenant lieu de siège...

    Et mon “Bon-Dieu” c'est cette femme... La femme.

    Et à cette femme j'écris...

    Je lui ai fait – je lui fais- une lettre de quelques milliers de pages...

    ... Mais puis-je "tout lui dire", à cette femme ? Dans cette "lettre de quelques milliers de pages" dont les éclats de mots peuvent être trouvés dans la rue, sur le bord des fenêtres ou devant des portes ouvertes ou fermées, par des êtres qui ne "seraient pas comme cette femme"?...

    Tout réside en fait, dans la manière dont la lettre est tournée... À savoir si cette lettre contient surtout les mots qui flattent et conviennent aux masses en étant "la mieux tournée possible" et "la mieux dans le sens où tourne le monde"... Ou si cette lettre contient les mots qui "déterrent ou écartent les ronces".

    Et les mots qui déterrent ou écartent les ronces sont précisément les mots qui, aussi, font sauter les cailloux à la tête, et en écartant les ronces, déchirent la peau...

    La femme, cette femme qui est comme un seul visage de milliers de visages, à laquelle j'écris une lettre de quelques milliers de pages, n'est pas une "poupée de porcelaine de vitrine magique" ni une "maîtresse dont on trousse les dessous dans une voiture"... C'est, cette femme, une femme libre et non soumise, et dont le "non" qu'elle dit est aussi précieux, aussi grave et aussi vrai, que le "oui" qu'elle dit...

     

  • Des lapins sur la Toile...

         Mes lapins se sont échappés...

    Je les tenais dans un jardinet clôturé, les beaux mâles reproducteurs bien plantureux, les mères prolifiques à souhait avec leurs bébés dans des alvéoles aménagées, et les jeunots tout juste sevrés gambadant auprès de moins jeunes encore impubères... Et quelques "atypiques" à l'oeil malicieux, au poil broussailleux ou d'allure étrange...

    Un vieux mâle "un peu spécial" que je destinais à quelque concours de foire locale, et dont les dents étaient longues et les griffes bien crochues, me fit un trou de belle taille sous la clôture...

    Et toute une bande de mes lapins "se fit la malle" dans les bois...

    ... Si vous pouviez m'aider à les courser afin que de nouveau je les puisse remettre dans le jardinet où ils me feraient de nouvelles générations de lapins...

    Des lapins sur la Toile.pdf