Articles de yugcib

  • Ni bonjour ni que-voulez-vous ni m...

         Dans certains cafés de Bayonne, il semble que vous ne soyez pas vraiment le bienvenu... Déjà en entrant, alors même que vous dites bonjour, le "patron" ne vous répond pas. Ensuite vous prenez place dans la salle, en face du comptoir qui plus est, et donc, bien à la vue du "patron"... Et vous attendez, vous attendez... Cinq minutes, dix minutes, un quart d'heure... Et le serveur (ou la serveuse) va et vient, de la salle à la terrasse, ne vous regarde pas ; le "patron" non plus, ne vous regarde pas et continue à vaquer à toutes sortes de petites choses d'un bout à l'autre derrière son comptoir...

    Dans les dix premières minutes je me disais "peut-être qu'ici, et dans les cafés de Bayonne, faut-il aller soi-même commander au comptoir avant de s'asseoir, et payer sa consommation et la porter sur la table que l'on a choisie"... C'est ce que j'ai pensé, oui ! (et ça me semblait "logique")...

    Mais, je vis d'autres personnes, à d'autres tables, qui elles, ayant attendu bien moins longtemps que moi, furent servies "le plus normalement du monde" comme dans n'importe quel café de quartier, de ville, de village, partout dans notre beau pays de France...

    J'attendis donc encore dix minutes de plus, et ne voyant rien venir, je me suis levé et je suis parti sans un regard et sans précipitation...

    ... Cela ne serait point arrivé, je pense, à Lille ou dans une ville du Nord de la France... Vous savez, "ce pays où le soleil se fait si rare, mais où ... "

    Ah, Bayonne... pays de férias, de beuveries, du parler haut et fort, du rugby, des courses de taureau, de la "bonne bouffe" et de la joyeuseté tonitruante ambiante !

    Mais bon... Ne généralisons pas, ne tombons pas dans le préjugé pour un "ni bonjour ni que-voulez-vous" ni m ... ...

  • Chiens, chats et humains miséreux

          Certaines personnes en toutes nos cités, quartiers, villes et villages de France ou d’ailleurs, ont un destin misérable, solitaire et tragique…

    Misérable, parce que déficientes intellectuellement ou peu favorisées par la nature comme on dit, déconsidérées dans leur famille depuis leur enfance, ces personnes là n’ont pu s’intégrer dans la communauté humaine, exercer un emploi ni s’installer comme il convient pour la plupart d’entre nous, dans une vie « normale ».

    Solitaire, parce que tout ce qui dessert ces personnes aux yeux du monde les confine en une existence sans relations, et donc sans repères affectifs, et sans domicile parfois.

    Tragique, parce que les années passent, les déficiences s’accroissent, la misère et la solitude se font encore plus écrasantes, plus invalidantes.

    Ces personnes là meurent souvent seules dans un recoin de leur maison, dans un logement exigu et insalubre, dans la rue ou dans un couloir d’hôpital…Après avoir vécu dans une crasse épouvantable au milieu d’objets, de hardes, de meubles déglingués et de nourritures avariées.

    Pour les chiens et les chats miséreux qui n'ont pas de maison, il y a la SPA… Avant l'incinérateur...

    Pour les humains miséreux et solitaires , il n’y a que le mépris, les refuges provisoires, la moquerie universelle et pour finir… La fosse commune sans nom ni inscription.

    Le 21 juillet 1969, lorsque des hommes ont marché sur la lune et qu’autour du Palais de la Découverte à Paris tout le monde s’embrassait, pas de bise sur les joues des humains miséreux et solitaires… Et il en sera de même, le jour où l’homme découvrira qu’il n’est pas seul dans l’univers...

    Elle est bien raide tout de même cette vie! D'un côté les restaurants du coeur, le Téléthon, l'Avent, les dîners de fête en famille... Et les sommiers qui "gniguegniguent" sous les amoureux ; et de l'autre côté nos exclus qui crèvent dans la solitude !

    ... J'avais écrit ce texte en 2005, et cette nouvelle version présentée ici, n'est guère différente à quelques mots près...

    J'ai pensé qu'en cette période de l'Avent, qui précède Noël, la Saint Sylvestre et le jour de l'An, ce texte pouvait être "tout à fait d'actualité"...

    ... Bien sûr quand on pense à ces personnes miséreuses et solitaires, on pense surtout, en fait, à des gens dans une grande pauvreté, des chômeurs en fin de droits, des personnes âgées démunies et sans relations et de surcroît en mauvaise santé ; des personnes dont le comportement peut paraître dérangeant, ou qui sont intellectuellement déficientes et dont on se moque...  Mais il y a aussi des personnes comme vous et moi, dans une "mauvaise passe" à la suite d'une "fracture relationnelle, d'un divorce, d'une trahison ; des personnes qui ont été abusées, trompées, bafouées, et qui en réalité ont un très grand coeur mais ne sachant pas toujours bien se défendre, se retrouvent isolées, meurtries, dépossédées et sans vrais amis autour d'elles... Car "c'est bien connu, quand tout va, c'est un va-et vient de copains, de connaissances,  mais quand plus rien ne va, t'es plus bon à rien, tout le monde fout le camp, se détourne de toi et alors c'est le désert ! "

  • Réflexion sur la qualité littéraire...

    ... Un bien vieux débat à vrai dire, et qui n'en finit pas d'ailleurs !... Ou que l'on éclipse dans la mesure où modes et tendances font la qualité ...

    Dans "Comment lire" d'Azra Pound, l'auteur esquisse une classification qualitative des oeuvres littéraires...

    Ainsi distingue-t-il pour les auteurs :

    -Les inventeurs

    -Les maîtres

    -Les dilueurs

    -Le gros de la production littéraire

    -Les faiseurs d'engouement

    Azra Pound écrit :

    "Il suffit de savoir à quoi s'en tenir quant aux deux premières catégories pour être à même d'évaluer au premier regard quasiment n'importe quel livre inconnu..."

    ... Je serais assez d'accord avec la classification d'Azra Pound... Mais à quelque nuance près :

    Les inventeurs et les maîtres, sur le dernier barreau en haut de l'échelle, ensemble... Car l'inventeur seul, ou le maître seul ne peut être au dessus à lui seul...

    Ce sont les inventeurs qui sont en même temps des maîtres, "qui font faire un pas en avant à l'humanité" (ou plutôt à l'humanité par la littérature mais aussi à l'humanité par l'art, par la science, par la philosophie)...

    En littérature par exemple, par le "Nouveau Roman"...

    Mais cela ne peut être, ce que je dis là au sujet des "inventeurs et maîtres" une certitude ou une affirmation... Autrement dit peut-on parler d'un pas en avant pour l'humanité, par la littérature en l'occurrence, avec le "Nouveau Roman" ou tout autre genre littéraire jusqu'alors inconnu ?

    Les dilueurs et le gros de la production écrite, je place tout cela sur le barreau de l'échelle situé juste au milieu.

    Quant aux faiseurs d'engouement, je les place tous sur le dernier barreau de l'échelle, tout à fait en bas...

    En somme, l'échelle n'aurait que trois barreaux, très espacés les uns des autres.

    Avec de très grandes jambes et par un très grand effort, peut-être parvient-on à poser le pied sur le barreau du milieu...

    Avec de lestes et -ou-jolies jambes même sans grande force peut-être parvient-on à poser le pied sur le premier barreau en bas...

    Mais pour poser directement le pied sur le dernier barreau en haut, alors il faut des ailes !

    ... Nous savons tous, consciemment ou non ; que le meilleur, le plus novateur, le plus révolutionnaire, de ce qui peut être produit en matière de littérature, de philosophie, de réflexion, de science, d'art... Ne peut changer le monde, ne peut même la plupart du temps, changer la vie en soi ou changer la vie des personnes qui nous sont proches et que l'on aime... Mais seulement "ouvrir une porte ou un passage", une porte ou un passage que l'on emprunte juste durant le temps de l'émotion que l'ouverture a suscité...

    Dans le prolongement de l'émotion il faudrait déjà que la réflexion s'installe, et se mette à couler dans notre esprit comme le sang dans nos veines irriguant nos tissus, nos muscles, nos organes...

    ... "Évaluer au premier regard quasiment n'importe quel livre inconnu" ... Comme l'écrit Azra Pound...

    Mais des livres inconnus il y en a beaucoup... Et parmi ces livres là, des livres qui sont inconnus pour la seule raison qu'ils ne sont pas lus alors même qu'ils existent...

    C'est sans doute que les "faiseurs d'engouement" ne dérangent pas, sont tous "asceptisés" et nous mènent sur les chemins que nous préférons suivre... Avec de temps à autre quelque paysage inattendu d'un côté ou de l'autre du chemin...

  • L'incivilité dans les trains

         Parfois, le midi j'écoute "Les grandes gueules" à la radio... Aujourd'hui le "grand sujet" était "l'incivilité dans les les trains" (TGV, grandes lignes, trains de banlieue, TER, etc.) ...

    Depuis le 1er janvier 2010, je n'ai plus eu l'occasion de prendre le train (c'était un Paris Montparnasse - Dax en TGV)...

    Je dirais déjà une chose : "je trouve que prendre le train aujourd'hui, c'est à peine un peu moins pire que de devoir aller à l'hôpital"...

    Ce qui "m'emmerde le plus" (et me fout en rage à chaque fois) dans les trains, et en particulier dans le TGV, ce sont tous ces genoux et tous ces coudes qui dépassent et contre lesquels tu es forcé de buter quand tu avances dans le couloir (fort étroit) du TGV... Eh bien moi, je vous le dis, quand je monte dans le TGV et que je cherche ma place, en avançant tant bien que mal avec mon sac à dos et éventuellement une valise, tant pis pour les coudes et pour les genoux que je heurte ! Et hors de question que je m'excuse ! D'ailleurs ce sont 9 fois sur 10 des coudes et des genoux d'homme! (les femmes sont -assez souvent- "plus chic et plus classe" sauf quelques "petites jeunes et moins jeunes", piercings et blouson bouffant ras du nombril)... Et lorsque je suis enfin assis, et pour toute la durée du trajet, mon coude et ou mon genou, eh bien je veille à ne pas le faire dépasser dans le couloir !

    ... Et, pour continuer sur ce sujet... Ce qui me désole (mais que je "comprends tout de même un peu") ce sont tous ces gens (et pas forcément des jeunes) qui écoutent de la musique, qui phonitent, oreillette dans le trou de l'oreille, ou qui i-phonisent ou ordi-internettisent tout le voyage durant sans lever le nez une seule fois que tu te demandes, assis en face, s'il y a vraiment un visage en dessous du coussin de cheveux...

    Certes l'on voit -encore- des personnes lisant des livres, et en particulier -oh, petit frisson d'émerveillement sinon même de régal- quelque "jeune femme chic" les jambes croisées, qui te gratifie de son "meilleur profil" de visage, et tournant une page du livre... (et de surcroît, le livre est un livre de poésie ou de littérature)... En général ces femmes là ne sont guère en futal serré piercings impossiblement placés et blouson bouffant ras du nombril...

    ... Et il y aussi ceux qui dorment ou plutôt somnolent, et qui, lorsqu'ils se réveillent, regardent autour d'eux -sans rien voir d'ailleurs- et dont le regard ne croisera jamais ton regard de tout le voyage...

    ...Et il y a encore ceux ou celles qui, d'un air aussi pincé qu'étriqué -que cela en est presque émouvant-, sortent de leur petit sac de voyage un sandwich club qu'ils mordent plus ou moins délicatement, et dont la fragrance de cornichon ou de mayonnaise te monte aux narines...

    À vrai dire, les outrecuidants, les teigneux, les exhibitionnistes de leur apparence vestimentaire ou autre, les "sans-gêne", les agressifs, les vraiment désagréables... Ne sont pas ce que l'on rencontre le plus souvent, dans les trains, en particulier dans les TGV... Quoi que dans certains trains de banlieue parisienne ce soit "autre chose" (et assez effrayant)...

    Il y a seulement - mais d'une pesanteur qui n'est que rarement perçue parce qu'on s'en fout- une indifférence générale, un grand et long silence blême sans aucun rêve qui vient crever la bulle dans laquelle tu vis et tu t'existes...

  • La femme mutilée

         Soixante-dix millions de femmes sur cette planète ont subi l'ablation du clitoris (excision)...

    Principalement dans les pays d'Afrique Noire, du Sénégal jusqu'à la Somalie, et dans les régions subsahariennes et du centre de l'Afrique ; et dans diverses autres parties du monde allant du moyen orient à l'Indonésie... Sans compter les communautés disséminées à travers le monde, Europe ou Amérique, où l'on pratique l'excision...

    Si la tolérance est un bien pour l'humanité, il y a des limites et l'excision en est une. L'excision des filles et des femmes ne peut être acceptée, tolérée et encore moins être légalisée. L'excision est une pratique qui doit être dénoncée, combattue et éradiquée... Les exciseurs -qui d'ailleurs ne sont pas forcément des hommes mais aussi dans certaines familles, des femmes elles-mêmes- sont des tortionnaires et ne méritent aucun respect pour leur personne. L'excision est une pratique honteuse, inhumaine, barbare et absurde...

    Il faut savoir aussi que l'excision n'a rien à voir avec l'Islam (sauf sans doute chez des intégristes qui par le passé, avant d'être musulmans, pratiquaient l'excision dans une société cultuelle (sorciers, marabouts, etc.)

    Les seules lignes dans le Coran à ce sujet, condamnent et interdisent cette pratique...

    ... Comment cela se fait-il, que dans les pays où l'excision est pratiquée "couramment" (comme en Egypte par exemple, ou même certains pays d'Afrique Noire pourtant "évolués")... Ces mêmes pays, enfin les gouvernements de ces pays, n'édictent pas des lois pour interdire cette pratique? (Moubarak l'a fait en Egypte, mais les Frères Musulmans subissent la pression des Salafistes)...

    Un gouvernement, qui est-ce qui le fait, sinon le peuple? (à moins que ce soit un gouvernement de dictateur ou de souverain ayant tous pouvoirs)...

    ... Voici la liste des pays dans lesquels il n'existe aucune loi condamnant/interdisant formellement l'excision:

    Ethiopie, Erythrée, Mali, Sierra léone, Somalie et Soudan, où 85 % des femmes sont excisées...

    Gambie, Guinée Bissau, Kenya, Libéria, Mauritanie, Tchad, où une partie seulement des femmes sont excisées (selon leurs origines ethniques et cultuelles),

    Cameroun, Niger, Nigéria, Ouganda, Congo, où moins de 25 % des femmes sont excisées...

    ... Voici maintenant la liste des pays qui ont longtemps pratiqué l'excision des femmes, mais qui récemment (en gros après 1995) l'ont condamnée et l'interdisent désormais :

    Guinée, Djibouti, Egypte (mais il y a encore en Egypte 85% des femmes excisées), Burkina Faso, République Centafricaine, Côte d'Ivoire, Sénégal, Tanzanie, Togo.

    ... En Indonésie (plus de deux cents millions d'habitants) : "ce serait en voie d'interdiction" ... Mais ce n'est pas encore fait, d'autant plus qu'un décret de 2006 interdisant l'excision dans ce pays, a été abrogé en 2008...

    ... Il ne faut pas oublier que dans ces pays qui pratiquent l'excision des femmes et des filles et n'ont pas de loi pour l'interdire, il y a des gens qui combattent, s'insurgent contre cette pratique : ce sont en général des intellectuels, écrivains, poètes, enfin des gens "d'une certaine éducation". Ceux là, il faut leur rendre hommage, recueillir leurs témoignages, lire leurs oeuvres, et les aider dans leur combat contre l'obscurantisme religieux ou cultuel... Dans "ces pays là" ces résistants à l'obscurantisme sont souvent malmenés, emprisonnés voire assassinés... Mais le reste de la population ainsi que ceux qui dirigent, semblent bien s'accorder de ces pratiques ancestrales et "trouvent normal, obligatoire", que les femmes et les filles soient excisées : il faudra du temps pour que cela disparaisse !

    Au début du 3 ème millénaire, 70 millions de femmes de par le monde, excisées, c'est un scandale ! Une aberration ! Une violence faite à l'intimité de la femme ! (Rien que de penser à "l'opération", cela me fait mal "quelque part comme si j'étais une femme" à tel point que j'en ressens en moi le déchirement, la coupure, la douleur, l'humiliation... Et j'imagine au delà du jour où une petite fille subit cela, quelle sera la vie pour elle plus tard, sans ressentir ce qu'il est normal pour une femme de ressentir... La frustration, la soumission au mâle... Oh, quelle horreur, quelle horreur absolue, quelle insulte, quelle salissure à la Féminité !

    Une femme n'est-elle pas, à elle seule, toute la féminité ?

    Exciseurs, j'ose le dire "vous n'êtes pas des humains comme les autres", et s'il y a des femmes parmi vous (et il y en a), alors ces femmes ne sont pas "tout à fait des femmes"... Je vous le dis, exciseurs : les singes qui sont comme vous des primates, "ne font pas ça à leurs petites" !

    Encore faut-il noter que les gens en général dans les pays où l'on pratique l'excision, agissent par habitude ancestrale et par conditionnement cultuel et sociétal, et qu'ils n'ont donc pas la conscience aiguë de la brutalité de leur acte, d'où la nécessité de "déconditionner" ces gens... Mais les plus "irréductibles" doivent être empêchés de force puisque jamais ils ne seront convaincus de la nécessité d'abandonner cette pratique.

    ... Ce que je dis là au sujet de l'excision, il faut le dire ! Et qui osera, oserait... Me contredire, défendre cette pratique ?... Au risque de s'attirer les foudres de tous ceux et celles qui pensent comme moi au sujet de l'excision...

    La tolérance oui, l'horreur non !

  • Les cimetières

          Les cimetières sont des sortes de bibliothèques dont les allées sont des étagères sur lesquelles sont disposés des livres de pierre...

    Les livres de pierre sont parfois des monuments orgueilleux et ciselés qui trônent dans le carré central, mais le plus souvent ils sont de grands lits de marbre qu'une fois l'an on fleurit de chrysanthèmes.

    Et dans la bibliothèque des livres de pierre, je cherche ces souvenirs de toi que la vie ne m'a jamais montrés, ces souvenirs de toi que je n'ai pas...

    Les apprêts mortuaires, les politesses et les regrets bienséants ont tout enseveli dans ce qui alors se dit "il, elle était ceci ; il, elle était cela..."

    Ici aussi tu es "de passage"... Car le livre de pierre orgueilleux et ciselé, ou le grand lit de marbre, ne seront plus dans ces temps lointains où l'étoile polaire d'aujourd'hui ne dira plus le Nord...

    Les pensées qui me viennent, d'étagère en étagère, à la vue de tous ces livres de pierre, ne sont pas des fleurs artificielles, et je cueille dans un jardin imaginaire ces souvenirs de toi que je n'ai pas mais que je vois fleurir...

    Je m'arrête devant cette tombe sans nom, une tombe telle qu'il en existe dans tous les cimetières, une tombe pauvre et abandonnée qui fut jadis un beau livre de pierre ; ou qui est un livre de terre avec un marque-page en croix de bois... Un livre de terre ou un ancien livre de pierre jamais fleuri de chrysanthèmes, un livre que les vivants ne lisent pas...

    Je ne sais pas ce que l'on a dit ou écrit de toi avant que tu ne dormes sous ce livre de pierre ou de terre.

    J'ai senti ressusciter une solitude, dans un rêve éveillé...

    Et dans ce rêve j'étais devenu un enfant qui courait les bras tendus vers un visage dont on n'avait pas vu la lumière avant qu'il ne s'éteigne...

  • Océan Atlantique, 29 novembre 2012, Contis Plage

    p1130685.jpg     Océan Atlantique, plage de Contis, Landes... 44,067 latitude nord, un 29 novembre...

    p1130696.jpg

    ... Sans commentaire...

    Et ceci, "un peu moins romantique" :

    p1130693.jpg

    Et voici un diaporama :

    http://s.joomeo.com/50b8e21a0e5f7 

     

  • La trace

          Tant que, dans une relation, il n'y a pas la durée, il faut tout d'abord explorer, sentir, "entrer dans"... Et peu à peu... "visager"... Puis... À la longue, avec les jours qui caracolent ou s'immobilisent (c'est "selon")... Tracer... Mais de quelle sorte de trace?

    Une trace comme une amérique sur la jolie robe d'une Terre aimée et rêvée femme... Ou une trace de "quelque chose en soi" faite de toutes les traces sur lesquelles on a posé son pied?

    ... Mais que dire de la relation d'un instant, d'un seul instant oui... Dans laquelle se fait une trace qui elle, va durer ?

  • Les écrits de Voltaire, et les travaux d'Einstein

         À la page 364 du livre " Le miroir de Cassandre", de Bernard Werber, je lis cette phrase de Voltaire, que je trouve très actuelle :

    "Que répondre à un homme qui au nom de sa religion vous dit qu'il est sûr d'aller au Paradis en vous égorgeant ?"

    ... Et à la page suivante cette réflexion d' Albert Einstein, que je trouve aussi très actuelle :

    "Il est plus facile de réduire un noyau d'atome qu'un préjugé humain".

    Voltaire et Einstein, deux grands esprits, sans doute parmi les plus grands, du II ème millénaire de l'ère dite Chrétienne...

    Les écrits de l'un et les travaux de l'autre ont fait assurément avancer l'humanité, et le temps, et les siècles qui passent ne les usent pas plus que cent mille bourrasques sur des monuments de pierre...

    Mais, si l'humanité effectivement avance, il n'en demeure pas moins qu'elle s'enlise aussi, entre les "paliers" de son évolution, dans les mêmes crevasses profondes où, à chacune d'entre elles, elle y risque sa vie tout entière...

    Ainsi à l'époque de Voltaire, un acte de tolérance était un acte insensé. Et de nos jours le même acte de tolérance est devenu "possible" mais sans pour autant qu'il soit...

    Ainsi à l'époque d'Einstein les scientifiques pensaient la physique dans le même cadre de temps, d'espace et de masse. Et ce cadre, de nos jours, est totalement renouvelé mais sans pour autant être dépassé...

    ... Jusqu'à quand laisserons nous le préjugé faire la la loi ?

    ... Jusqu'à quand au nom de Dieu ou d'Allah lèvera-t-on des armées ?

    Sûrement pas jusqu'à la "fin des temps" car nous seront morts bien avant...

    Une assurance, en somme, contre la fin non pas "des temps" mais "de notre temps", c'est l'acte de tolérance d'une part, et c'est la volonté de dépasser le cadre renouvelé du temps, de l'espace et de la masse, d'autre part...

    Les écrits, et les oeuvres en général de tous les auteurs dans le monde entier depuis des millénaires déjà... Ne font pas réellement avancer l'humanité – à l'exception de quelques unes de ces oeuvres cependant- mais contribuent -parfois et aléatoirement- à la faire avancer, un peu de la même manière que prend un greffon sur un arbre fruitier... Cependant, peut-on parler vraiment d'avancement lorsque le greffon prend ?

    Ce qui est sûr... C'est ce que je lis à la page 365 du livre "Le miroir de Cassandre", de Bernard Werber :

    "Et,comme par hasard, tous les livres d'humeur de dandys ou d'histoires à l'eau de rose sont oubliés. On ne se souvient que des auteurs qui tranchent par leur originalité : François Rabelais, Edgar Poe, Jules Verne, Isaac Azimov, Boris Vian résisteront mieux au temps qui passe que tous leurs contemporains, glorieux auteurs d'autobiographies nombrilistes encensées par les critiques. Parce que, au final, ce sont les idées qui importent. Ces auteurs écrivaient pour changer leur époque."

    ...La fin des temps est inéluctable... Mais la fin de notre temps, le temps des humains, non...

  • Le livre dévoré par des rats

         Sur un dépôt d'ordures, un groupe de rats se bat bruyamment pour dévorer La Peste, d'Albert Camus... (page 372 dans Le miroir de Cassandre, de Bernard Werber).

    Au fond d'une crique en cul de sac aux parois rocheuses abruptes et très hautes, est acculé un intellectuel, poète, scientifique et philosophe, en face d'une araignée de la taille d'un éléphant, et l'araignée s'avance vers l'intellectuel, et va le dévorer... (l'une de mes histoires)...

    Dans La Peste d'Albert Camus, justement ce sont des rats qui commencent à mourir en nombre à Oran en Algérie, et véhiculent la peste...

    Dans mon histoire, l'araignée est sans doute une araignée mutante, peut-être à la suite d'une expérience de manipulation génétique...

    La réalité dans "ce groupe de rats qui dévore le livre" ou "cette araignée géante qui va dévorer l'intellectuel", c'est que ni le livre d'Albert Camus ni la science ni la pensée de l'intellectuel, ne vont "changer le cours des choses"... Et qu'il y a peut-être, bien au delà de ce qu'on dit -en tant qu'humain- être cruel, injuste, "avoir du sens", être absurde, être beau, être laid... Une vérité qui nous échappe, et peut-être en définitive, une "vraie, une authentique, une violente, une nécessaire beauté crue, nue et cosmique, universelle et intemporelle"...

    Mais l'intellectuel s'imagine que par la science, par la connaissance, par la sagesse, par la réflexion "grave" qu'il a ; que par sa poésie, sa conception de la relation, son approche d'une certaine vérité... Il va "convaincre" l'araignée de ne pas le dévorer... Il va même s'imaginer qu'il va "apprivoiser" l'araignée, s'en faire une "amie"... Ou "mieux" encore, que l'araignée pour une raison qui lui échappe, par quelque relation imprévisible qui va se produire entre elle et lui, et qui n'a rien à voir avec quelque pouvoir qu'il a de convaincre... Ne va pas le dévorer... Il n'imagine pas un seul instant "qu'il se met le doigt dans l'oeil" ! Il est là, en face de l'araignée, avec son orgueil, ses certitudes, sa science, sa philosophie... Mais la vie, ce n'est point cela... Ou plutôt la vie c'est "cela", tout cela, mais sans l'homme, sans l'orgueil de l'homme...

  • La plus lointaine galaxie, récemment découverte

         Elle s'appelle " MACS0647-JD "... Peu "poétique" à vrai dire !

    Elle est située à 13,3 milliards d'années lumière du Système Solaire (et donc, de notre environnement spatial proche Terre Soleil planètes autour du Soleil)...

    C'est à dire que, au moment, au tout premier moment où cette galaxie a été observée de l'un de nos télescopes les plus puissants, sa lumière venait de mettre 13,3 milliards d'années pour nous parvenir...

    Nous la voyons donc "luminer" alors même que depuis "tout ce temps écoulé", soit 13,3 milliards d'années, elle a peut-être disparu comme disparaissent tant d'étoiles, de systèmes, de galaxies... que nous observons encore...

    À titre de comparaison, la lumière du soleil met huit minutes à nous parvenir, et le système stellaire le plus proche (quelque chose d'équivalent ou de ressemblant à notre système solaire) se trouve à 4 années lumière de nous... Rappelons que la vitesse de la lumière est d'environ 300 000 kilomètres à la seconde... Imaginez déjà ce que peut représenter en kilomètres 4 années à la vitesse de la lumière ( 4 fois 365 jours et chaque jour 24 fois 3600 secondes, et à chaque seconde 300 000 kilomètres )... Alors, 13,3 milliards d'années...

    Tout ça, avouez que c'est quand même fort peu compatible avec "Dieu créateur du ciel et de la Terre en 7 jours" ! (Je me demande comment ils font, les scientifiques "croyants")... Ils doivent penser que "les jours de Dieu durent des milliards d'années" ?

    ... Imaginons, dans cette galaxie située à 13,3 milliards d'années lumière de nous, un système stellaire comparable à notre système solaire et une Terre comme la nôtre...

    Des êtres intelligents (on va dire des Humanoïdes) vivant sur cette "Terre", aperçoivent la Voie Lactée (notre galaxie)... Qu'ils n'appellent pas d'ailleurs "Voie Lactée" mais " --- +++ ".

    Cette "Voie Lactée" (--- +++) leur est à eux aussi, située à 13,3 milliards d'années lumière... Ils ne voient donc notre galaxie que telle qu'elle était voici 13,3 milliards d'années... Ils ne voient donc ni le Système solaire ni la Terre, puisque le système solaire n'existe que depuis cinq milliards d'années... Il leur faudra donc "attendre"... 8,3 milliards d'années avant de nous "voir"... Et quand ils nous verront, il y aura bien longtemps, fort longtemps, que nous aurons disparu...

    On le voit bien, les distances, et le temps qui sécoule... entrent dans une réalité qui n'est absolument pas compatible avec la possibilité d'un "contact" entre deux ou plusieurs "intelligences" dans l'univers...

    Quoiqu'il arrive, quoi qu'il soit... ou ne soit pas... Nous demeurons seuls (isolés) dans l'univers... Si la vie existe ailleurs (reste à savoir sous quelle forme et à quelle "étape" d'évolution)... Elle est certainement comme de petites bulles très éloignées les unes des autres...

    ... Tout ce que je viens de dire là, cependant, s'articule autour d'un concept de temps et de distance, autant dire d'un concept purement humain, selon l'entendement, selon l'intelligence humaine ...

    Et si dans la réalité, le temps et la distance n'existaient pas ?

    Prenons par exemple, ce que nous appellons la mémoire (la faculté de se souvenir et de situer hier, avant hier, il y a 1, 2 ans ou un siècle ou un millénaire)...

    Comment est-faite, alors, la mémoire des êtres qui ne sont pas humains ? Un chien, un chat, un cheval... ou un coléoptère... Peut-il faire la différence entre l'hier et l'avant-hier ? La mémoire des êtres vivants à l'exception de l'homme n'est-elle pas comme un "patchwork" d'images situées "sur un même plan" ?

    Que signifie, à l'échelle de l'univers, une distance ou un espace "infiniment grand", ou au contraire, une distance ou un espace "infiniment petit" ?

    Qu'en est-il du temps en tant que durée, soit 15 milliards d'années ou un millionnième de nanoseconde ? Autrement dit les 15 milliards d'années peuvent être comme un millionième de nanoseconde, et le millionième de nanoseconde peut être comme 15 milliards d'années...

  • Le monde en stop, de Ludovic Hubler

    ludovic-hubler.jpg

    Ludovic Hubler est un voyageur Français né le 11 septembre 1977, qui a effectué un tour du monde en stop. Il est l'auteur du récit de voyage "Le monde en stop", et lauréat du prix Pierre Loti 2010.

    Né le 11 septembre 1977 il est le fils d'un père chef d'entreprise et d'une mère au foyer. Passionné de football et de géographie, il passe son enfance et son adolescence à Wasselonne et à Obernai en Alsace.

    À la suite d'une formation à l'Ecole de management de Strasbourg, il obtient un master de management en juin 2002. Mais avant de se lancer dans une activité professionnelle, il décide de réaliser le rêve qui l'habite depuis son enfance : un voyage autour du monde en auto stop, sans utiliser ni train ni bus ni taxi ni avion, et avec un budget très sommaire (environ douze mille euro)... Son aventure qui ne devait durer que deux ans tout au plus, durera en fait cinq ans jour pour jour, du 1er janvier 2003 au 1er janvier 2008.

    le-monde-en-stop.jpg

    Un extrait du quatrième de couverture :

    ... Du "voilier- stop" pour traverser notamment les océans Atlantique et Pacifique au "brise-glace-stop" pour se rendre sur le continent Antarctique, en passant par la traversée du Sahara, ou de pays comme la Colombie et l'Afghanistan, Ludovic aura testé son pouce dans toutes les situations possibles et imaginables.

    Cinq années de voyage, 170 000 kilomètres parcourus, 59 pays traversés, des centaines de conférences données et les services de plus de 1300 conducteurs donnent l'idée de l'ampleur et de la richesse du périple. Plus qu'un nouvel exploit de l'extrême, ce livre retrace une aventure humaine extraordinaire dont le souffle de liberté ne manquera pas de vous emporter...

    Mon avis :

    ... À travers ce récit, l'on découvre la réalité du monde d'aujourd'hui, autrement que par les images diffusées à la télévision, autrement que par les articles de presse, autrement que par ce que nous disent les grands médias d'information...

    Ce qui m'a cependant interpelé, à la lecture de ce récit - que je savais déjà mais sans doute pas à ce point là et dans cette réalité là au quotidien de la vie des gens- c'est cette omni présence des religions partout dans le monde, aussi bien dans le "monde occidentalisé et développé" que dans le monde "en voie de développement ou encore misérable ou ancestral"... En gros, le monde Chrétien d'une part, et le monde Islamique d'autre part...

    Mais les médias font plus souvent dans le "catastrophisme", dans le sensationnel, dans les "sujets sensibles qui génèrent de l'émotion ou de la violence... Plutôt que dans ce qui pourrait (et qui existe bel et bien) réellement "changer le monde" en mieux...

    Peut-être, après tout, sommes nous, générations actuelles d'humains, dans une phase d'évolution, certes difficile voire incertaine... Mais tout à fait nouvelle en ce sens que bon nombre d'entre nous et de plus en plus sur toute la planète, savent "ce qui se passe ailleurs" et surtout "comment c'est ailleurs et comment on vit ailleurs"...

    ... Si seulement les religions pouvaient un peu refluer, ne plus comme dans certains pays dans le monde, "avoir force de loi", et surtout ne plus pousser à la guerre, ne plus être aussi omni présentes dans la vie des gens au point que les gens n'arrivent pas à concevoir qu'on peut être sans religion, vivre sans religion...

    ... Il est vrai que nous avons là, avec ce récit, l'expérience d'un jeune qui, il faut le dire, a une grande faculté d'adaptation, un sens "nettement au dessus de la normale" de la débrouillardise, quelques relations "intéréssantes" et sur lesquelles il peut compter dans son environnement social avant son départ, le soutien de ses parents et surtout de son père en particulier, et tout de même un "bagage" en matière de formation intellectuelle, universitaire (ce qui lui permet de donner des conférences lors de son séjour par exemple, aux USA)... Autrement dit, il a "pas mal d'atouts déterminants dans son jeu" ! Ce qui est loin d'être le cas pour bon nombre d'autres jeunes (ou personnes plus âgées d'ailleurs) "nourrissant" un tel rêve, celui de partir à l'aventure à pied, en stop, en vélo, et même en utilisant des moyens de transport tels que le train ou l'avion, à travers le monde...

  • Fillon ou Copé

    Fillon c'est la Droite en Citroën Xsara qui ne respecte pas les limitations de vitesse et se moque du piéton Lambda traversant la rue sur un passage protégé ( les bandes blanches n'ont pas été repeintes )...

    Copé c'est la Droite en 4X4 coupé décapotable qui prend les virages sur les chapeaux de roue et se moque du piéton Lambda cheminant sur le trottoir ( les bordures de trottoir n'ont pas été refaites )...

    Fillon ou Copé c'est aussi cette Droite condescendante qui, en Citroën Xsara ou en 4X4 coupé décapotable, envoie la sauce de ses phares à la nuit tombante sur les voiturettes sans permis et sur les mobylettes avec remorque...

  • Une manif musclée de conviction religieuse

    ... Il se tenait ce dimanche 18 novembre à Paris, une manifestation de catholiques intégristes rassemblant environ huit mille personnes, contre le mariage homosexuel et contre l'adoption d'enfants par des couples d'homosexuels...

    Ce sont jadis, ces mêmes catholiques intégristes, qui s'opposèrent -souvent avec violences perpétrées- contre l'avortement...

    Lorsque les Catholiques (ou les Protestants ou les Juifs d'ailleurs) se comportent de la même manière aussi intolérante et aussi violente, que les Islamistes intégristes, c'est toute la société humaine qui est alors en danger, avec la démocratie, la culture, la réflexion, la liberté individuelle... Mais il est "encore heureux" que ces gens là soient toujours minoritaires sur l'ensemble de la planète ou tout au moins dans la plupart des pays... Il n'empêche, minoritaires, ils sont encore bien trop nombreux...

    ... Et que dire, outre de tous les fanatiques de tous bords ; de tous les grands prédateurs financiers, banquiers, milliardaires, dédideurs économiques et ultra-grands capitalistes actionnaires -et leurs sbires- de la planète ; de leurs infrasctructures, de leurs possessions et monopoles immenses, de leurs intérêts... À quand quelque "super réseau" de résistants bien déterminés à faire péter tout ce qui pourrit la planète, pourrit la vie des gens, asservit des populations entières ?

    Et merde ! Tant qu'il y aura ces milliers de supertankers ou cargos géants chargés de centaines de containers venus d'Asie, et débarquant leurs marchandises, produits et gadgets de consommation dans les ports européens, tant qu'il y aura de la boustifaille et des noëlleries à gogo dans les Grandes Surfaces, tant qu'on s'endettera pour vivre "riche et fashion", tant qu'il y aura du people et des séries télé, de la dope, des hôtels ACCOR et compagnie, des bateaux de croisière géants qui sillonneront la Méditerranée et les Caraïbes, malgré tout le chômage qu'il y a, malgré la désindustrialisation... Tant que les gens auront ou trouveront encore 4 sous pour s'envoyer en l'air ou se bâfrer sur le dos du petit copain qui lui n'a que dalle à se foutre sur le cul et dans la panse... Il n'y aura jamais de révolution possible...

  • Le mariage homosexuel et l'adoption d'un enfant

         Il fut un temps (en gros durant les années qui ont suivi mai 68) où le mariage était "désacralisé", jugé "désuet" ou inutile par les nouvelles générations de l'époque (et même dans certains milieux "intellectuels et progressistes" de gens de 40/50 ans)... Et l'on voyait alors bon nombre de couples se former "vivant en concubinage" (dont certains d'ailleurs passaient leur vie ensemble)...

    De nos jours, il semble (est-ce dû au "retour en force" du sacré et du religieux?) que le mariage ait de nouveau "le vent en poupe"... Il faut voir, partout en France, en effet, à quel point on fait de la célébration d'un mariage (même chez les "pauvres") une fête grandiose, où l'on dépense beaucoup d'argent -en s'endettant d'ailleurs- où l'on tient au caractère "cérémonial", ostentatoire, de l'événement ! Jamais moins de cent invités au repas, de trois cent à l'apéritif... Et l'on "remet ça" le lendemain dimanche...

    Alors, dans ce contexte, les homosexuels (peut-on les blamer?) revendiquent eux aussi la possibilité de se marier entre eux "à la Mairie" (sans doute certains d'entre eux pensent même à l'église...), et de faire avec leurs amis, leurs proches, leurs invités, une fête aussi "mémorable" et aussi grandiose...

    Légiférons, légiférons donc...

    Quant à ce qui est de l'adoption, ou de la possibilité d'avoir un bébé "indirectement"... Là, "légiférer", c'est assurément "changer la donne" ou "entrer dans une nouvelle ère" pour l'évolution de la société humaine, c'est "faire voler en éclats" le concept de famille qui est celui auquel on se réfère depuis des milliers d'années (il n'y eut je crois, qu'au temps de l'Empire Romain après le II ème siècle, que le concept de famille avait volé en éclats, encore que l'on ne légiférait pas pour autant)...

    Peut-être, oui peut-être après tout, en 2050 ou 2070 à Tartas dans les Landes ou à Bruyères dans les Vosges, un enfant à l'école qui dira à ses copains "j'ai deux papas" ou "j'ai deux mamans" ne sera-t-il pas regardé par ses copains comme "une bête curieuse"... Et c'est vrai qu'aujourd'hui à Cergy Pontoise ou à Sarcelles, le même enfant ayant deux papas ou deux mamans, n'étonne plus les copains...

    Mais là nous demeurons dans le cadre de l'adoption pure et simple : un enfant qui est né "normalement" de l'union entre un homme et une femme, et qui a été abandonné, puis "choisi" et adopté (adopté par un couple hétérosexuel ou homosexuel)... Et l'on se dit "pourquoi pas, pourquoi cet enfant ne pourrait-il pas entrer dans la vie de deux personnes vivant ensemble et qui manifestement vont vraiment l'aimer"?

    ... Mais... Si le père est un homosexuel qui vit avec un autre homosexuel, et veut avoir un bébé "de sa filiation" il faudra que sa semence entre dans "une mère porteuse" (ou à la limite dans une sorte de matrice créée artificiellement et qui assurera la gestation)... Si une mère est homosexuelle vivant avec une autre homosexuelle, et veut elle aussi avoir un bébé "de sa filiation" il faudra qu'elle se fasse "entrer en elle" la semence d'un homme...

    Alors, nous aurons des couples d'homosexuels avec de "vrais bébés"... Hallucinant non?

    "On ne voit pas ça dans le monde animal" ! (à moins que l'être humain intervienne par manipulation et expérimentation sur l'animal)...

    Est-ce bien... "Cosmique" tout ça ?

    Est-ce bien... "Dans l'ordre naturel des choses de la vie et de l'univers"?

    Je ne conclue pas en disant "je suis pour" ou "je suis contre" ou encore "ça je veux bien, mais pas ça"... Cela n'a "aucun sens" d'être pour ou d'être contre, de légiférer ou de ne pas légiférer... De faire intervenir la "morale" (religieuse ou civile)... De se référer même, à "ce qui a toujours été depuis des millénaires", à "l'ordre naturel des choses de la vie"...

    Peut-être après tout, la vie, ici sur la Terre... Ou ailleurs, emprunte-t-elle des voies qui nous sont inconnues ou qui échappent à notre entendement, et qui dépendent d'une sorte de "mécanique intelligente" extrêmement complexe et évoluant et s'adaptant, disparaissant puis se reconstituant sous des formes différentes ou semblables...

    Je serais tenté de dire, en définitive, que "légiférer n'arrange pas les choses" sinon qu'à rendre la "question" encore plus sensible et par là même, à amplifier des tensions qui existent déjà et à opposer encore plus violemment des sensibilités différentes...

    "Légiférer" c'est décréter qu'il y a un chemin... Mais ce n'est pas le chemin qui importe, ce n'est pas le chemin qui va nous mener ici ou là... Ce sont les pas, chaque pas que nous faisons, jour après jour, qui importe et "fait le chemin"...