Articles de yugcib

  • Ah, ces Grands Immortels !

    ... De la chanson, et de cette époque "mythique" du milieu du siècle dernier, en gros de 1950 à 1970... !

    J'ai regardé hier soir sur France 2, l'émission spéciale en hommage aux crooners des années 50, et en particulier dans la première partie de l'émission, à Paul Anka, aujourd'hui âgé de 72 ans, né le 30 juillet 1941.

    Paul Anka, dont je me souviens de la photo sur pochette de disque 45 tours en 1958 quand j'avais dix ans (et lui 16) : il débutait et déjà ses disques se vendaient "comme des petits pains" !

    À cette époque je vivais à Tunis avec mes parents, et ma mère toutes les semaines achetait le dernier "tube" à peine sorti, le dernier 45 tours à succès... C'est ainsi que la chanson "Diana", de Paul Anka... et que d'ailleurs bien d'autres, de cette époque "mythique" de tous ces "Grands Immortels" de la chanson, de la musique, du matin jusqu'au soir si ce n'était parfois du soir jusqu'au matin ; emplissait et embellissait les jours vécus, des jours qui passaient chacun d'entre eux comme  de petites vies entières, des vies qui avaient un sens, une profondeur, une continuité, une âme...

    ... Tous ces "Grands Immortels", de la chanson, de la littérature, de la musique, du cinéma, du théâtre... De ces années du milieu du siècle dernier, jusque vers 1970 (et par extension ou prolongement jusque vers 1980)... Plus de cinquante ans après pour ceux des années 1950/1960, on les écoute encore, on les "ressort", on produit des extraits, des passages de toutes ces émissions de radio et de télé dans lesquelles ils sont passés ; et les écrivains on continue de les lire, et les acteurs, les comédiens on voit encore leurs films que l'on ne cesse de repasser d'une année à l'autre...

    Et même dans les soirées de fêtes de mariage, d'évènements familiaux, dans les bals musette, les bals populaires, les soirées animées avec repas et danse des associations, partout dans toutes les bourgades de France et d'ailleurs, l'on repasse, rejoue, interprète et réinterprète tous les "grands succès" de cette époque mythique qui s'étend en gros, de l'après guerre jusqu'aux "années sida"...

    C'est dire, déjà seulement dans le monde de la chanson et de la musique, l'immense richesse, pour ne pas dire l'apogée, le "summum" dans le genre!

    Et il en est de même, dans le monde de la littérature, du cinéma...

    Je pense aux gens de ma génération (ou "à peu près", à dix ans près en plus ou en moins) qui ont vécu leur enfance et leur adolescence dans l'atmosphère et avec la présence virtuelle mais comme réelle, de ces "Grands Immortels" : nous avions là chaque jour dans nos petites vies ordinaires telles qu'elles étaient, avec les copains les copines, les parents la famille, l'école, les fêtes les vacances la colonie la plage le centre aéré, les bals du 14 juillet la fête du bled... Comme des repères, des repères "forts", inaltérables, et cela impulsait nos rêves, nous motivait dans ce que l'on entreprenait...

    Et, plus que ce désir inassouvi -et lancinant- de visibilité, de célébrité, de gloire, qui, il faut le dire, était plus ou moins en nous ; il y avait ces "repères", ces "valeurs sûres", ces "idoles", ces personnages mythiques dont on accrochait la photo dans nos chambres... et qui incarnaient à leur manière tout ce dont nous rêvions, que ne nous pourrions sans doute jamais atteindre mais qui entrait cependant dans nos vies, nos vies telles qu'elles étaient avec nos chagrins, nos enthousiasmes, nos passions, nos amours,  nos déboires, nos petits drames et parfois le succès que l'on parvenait à avoir en "s'existant" auprès des copains des copines ou de tout le village ou de tout le quartier...

    ... Peut-on "en dire autant", pour les générations nouvelles, celles de maintenant, des années 2000, des années 1990, qui vivent leur enfance, leur adolescence, et n'ont plus tout à fait les mêmes "repères" ?

    Est-ce que par exemple, ces jeunes auteurs et écrivains  trentenaires, ces jeunes chanteurs, rappeurs, musiciens dans quelque groupe ; et d'une manière générale tous ces personnages hommes ou femmes jeunes ou moins jeunes, artistes, comédiens, etc... que l'on voit le samedi soir à "on n'est pas couché" ou dans des émissions télé de divertissement ou de télé réalité... Est-ce que tous ces gens là, oui, aujourd'hui peuvent être des "repères" forts", inaltérables, représenter des choses en nous en lesquelles on croit, auxquelles on rêve?

    Il me semble aujourd'hui que c'est le désir de visibilité, de célébrité, de performance, qui l'emporte... Et cela le plus rapidement possible.

    Avoir par exemple, des centaines d'"amis" sur Facebook, un blog visité par mille personnes chaque jour, faire un bouquin comme on fait un gâteau pour un anniversaire entre copains...

    Tout cela me semble pauvre et me rend nostalgique, moi qui précisément et actuellement, ne veut pas se laisser envahir par la nostalgie, cette nostalgie que j'assimile plus ou moins à une sorte de "paradis perdu tant regretté" (et qui finit mine de rien par te rendre ennemi du présent, inaccessible à ce qui va émerger dans l'avenir)...

    En dépit de tout ce que je peux ressentir (et que je ressens vraiment très fort), j'ai quand même de l'espérance, à dire vrai une véritable foi en l'avenir, en les nouvelles générations, et, ces visages qui ne sont pas encore nés, je les aime déjà... Je les rêve, je les imagine, je voudrais être avec eux, leur parler, les voir, savoir ce qu'ils vont attendre de la vie...

  • Le pernohel

    Une bordée de flèches sur le renne de tête du Pernohel

    Le convoi part à la dérive dans les cieux glacés

    La hotte du Pernohel dégringole avec sa tonne de joujoux

    Le Pernohel ouvre son parachute

    Il descend lentement

    L’on ne voit qu'un gros derrière en chute libre

    Un gros derrière tout barbouillé de chocolat au lait

    Qui va puer le nez haut levé des enfants bien élevés assis sans bouger

    Un gros crachat véreux bien gras bien vert sur la motte de beurre d’escargot qui déborde d’un grand plat ovale au rayon charcuterie d'Intermarché

    Une mouche crevée sur le canard à l’orange en vitrine chez Madame la bouchère

    Des crevettes qui puent le sexe sale dans leurs barquettes au rayon poissonnerie de Shopi

    Des fromages démoniaques qui tremblotent sous leur cloche sur le buffet de tati

    Le gâteau affaissé dont la crème coule sur une nappe souillée au réfectoire de la Maison de Retraite

    Visages caramélisés et Grands Immortels de la littérature et de la peinture et du cinéma

    Joujoux déglingués empilés sur le trottoir à côté des poubelles renversées dès le lendemain de la fête des Rois

    Beurre d’escargot refroidi dans les assiettes de la veille au soir et Vérités Éternelles la gueule de bois et des gargouillis dans le bide

    Canard à l'orange fleurant le beurre rance dans le frigo qui ferme plus et Sérénades Sacralisées c'est reparti mon kiki pour un tour de téterre

    Ricomdiyou ouiv' cucuse de réception au deux de l'an du voisin tatillon

    Un tracteur de gosse sans ses roues de derrière et un nounours unijambiste aux Emaüs

    Adieu à la revoyure Monsieur le Pernohel

  • Dix millions de gens

    Dix millions de gens n'a pas de visage

    Dix millions de gens c'est comme la fin turbulente et fracassée d'un océan sur une côte un jour d'été ou d'hiver

    Dix millions de gens ce sont ces meutes blanches hurlantes de visages mêlés dans les vagues qui se jettent sur la plage un jour de tempête

    Dix millions de gens a-t-il une âme s'il n'a pas de visage

    Dix millions de gens n'a pas de visage

    Mais dix millions de gens ça peut bander à la vue d'un seul visage sur un écran de télé ou d'ordinateur ou de smartphone

    Mais la bandaison c'est comme un ballon de gosse qui se gonfle puis éclate

    Et ne demeure suspendu au bout de dix millions de gens

    Qu'un petit bout de caoutchouc fripé

  • La porte étroite

    La porte du bonheur est une porte étroite, chante Jean Ferrat

    Et cette porte si étroite est comme le film encore plus fin et plus transparent que le film de plastique qui recouvre un pot de confiture

    Et le film est un passage entre deux mondes

    Et comme ce film nous ne le voyons pas

    Nous croyons être dans le même et unique monde

    L'artiste le poète ou l'écrivain nous fait passer par les mots par l'image

    Ou encore par des figurines ou des objets confectionnés

    Dans l'existence du monde que l'on ne voit pas

    Mais cela ne veut pas dire que seul l'artiste le poète ou l'écrivain

    A ce pouvoir de nous faire passer de l'autre côté du film transparent

    L'artiste le poète ou l'écrivain n'est pas une exception culturelle

    Car tout être vivant a une lumière en lui

    À vrai dire des éclats de lumière

    Qui reconstituent le puzzle de la lumière

    Devenant le film transparent et traversable

  • Existence

    Exister

    S'exister

    Être existé

    Exister c'est être comme la fleur qui devient cerise sur la branche du cerisier

    S'exister c'est quand tu te mets une boule rouge sur le nez et que tu fais un numéro de clown sur la place publique devant cinquante spectateurs

    Être existé c'est être comme l'écolier dont le dessin a été accroché au mur de la classe par la maîtresse

    Mais en vérité

    Exister et s'exister sans être existé c'est ce qui arrive à beaucoup d'entre nous

  • Poison des mots

    Les mots vils

    Les mots acides

    les mots perfides

    Les mots sans vie

    Les mots amers

    Les mots qui crient et qui pètent

    Les mots inutiles

    Les mots pour arranger

    Les mots trompeurs

    Les mots menteurs

    Les mots en supernova

    Les mots en jolie pochette à la veste de son costume

    Les mots du sexe cru et nu

    Les mots crevettes qui puent

    Et tous ces mots à propos de tous les maux

    Et tous ces mots que l'on ne dit jamais

    Que l'on n'entend jamais.

    Ces mots qui claquent comme des coups de fouet sur le dos des ânes et des chevaux rétifs

    Ces mots de la guerre et des passions exacerbées

    Ces mots portés à bout de voix tels des étendards

    Ces mots en cortèges ou en processions

    Ces mots mille fois scandés et hurlés

    Ces mots d'ennemour

    Ces mots d'une si grande Une à la Une mais d'une si courte saison

    Ah qu'il s'en dit qu'il s'en écrit de ces mots

    Mais faut-il les bannir tous ces mots

    Faut-il en user de certains

    Inutiles

    Ou oeuvre d'écriture

    Mais ne blessant que les poisonneurs

  • Les mots

    Ces mots dont j’ai rêvé du pouvoir que je leur conférais...

    Ces mots qui, dans le monde où nous vivons, n’ont d’autre pouvoir que celui de nous faire rêver…

    Ces mots qui, des poètes Grecs aux rappeurs de nos cités actuelles en passant par Hugo, Prévert, Brel, Ferré et Brassens… n’ont pas changé le monde.

    Ces mots qui, parfois, ont été pensés sans être dits ou écrits…

    Ces mots devenus poussière ou épluchures…

    Ces mots qui ont été criés, adulés… Et si souvent trahis !

    Ces mots pour la seconde civilisation du feu… par les mots.

    Ces mots que les bêtes n’ont pas mais dont elles n’ont pas besoin pour se faire comprendre et aimer…

    Ces mots magiques, ces mots vertige…

    Comme des pluies d’étoiles dans les regards pour ne plus mourir de soif dans les grands déserts relationnels…

    J’ai une si haute idée des mots, qu’en face de leur grandeur, de leur force, de leur beauté et de l’énergie qui les anime...

    Je me sens comme un enfant...

    Je voudrais que les mots en effet, puissent allumer le feu qui n’a encore jamais existé…

    Je veux que les mots soient des visages traceurs d’empreintes sur les attentes blessées qui bordent les chemins d’infortune.

    Je veux que les mots portent leur regard plus loin que tout ce qu’ils disent.

    Je veux que les mots soient des mains et que leurs doigts effacent les cicatrices.

    Je ne demande pas aux mots le pouvoir de convaincre ou d’entraîner, ni la force d’atteindre les sommets d’une pensée qui reste encore à découvrir.

    Je veux que les mots soient libres.

    Je veux que les mots ne soient pas seulement les mots des gens que l’on aime écouter.

    Je veux que les mots changent la vie que nous vivons, en nous et autour de nous.

  • Un jour je m'envolerai

    One day I’ll fly away

    Comme dans cette très belle chanson de Randy Crawford

    Oui je m’envolerai au loin

    Mais je n’ai pas de programme de vol

    Je vole déjà

    Ma vie est toute petite pour un vol qui est trop grand pour moi

    Irais-je dans les étoiles

    Dans des rêves qui ne sont pas les miens

    Dans de l’espérance

    Dans des visages qui ne sont pas encore nés 

     

    One day I’ll fly away

    Ce serait presque un hymne

    Mais je n’ai pas de drapeau

    Même si je vole en rouge en blanc et en noir

    Je vole avec le rouge de la vie

    Le blanc de l’immaculé

    Le noir de la liberté

    One day I’ll fly away

    Et dans un envol que je ne verrai jamais

    J’aurai le souvenir de tous les visages que j’ai aimés

    Je ne savais pas ce qu’était mon vol

    Mais je volais pour ces yeux qui me voyaient voler

     One day I’ll fly away

    ... Pour écouter la chanson de Randy Crawford : http://www.youtube.com/watch?v=fDBwHLtRcgs

  • Iles de temps dans l'espace

    Certains moments de solitude semblent plus difficiles à traverser que d'autres

    Parce qu'ils sont accentués d'atmosphère

    Il suffit d'une légère brise d'après-midi d'été sur la place déserte d'un village

    D'un miaulement de tronçonneuse dans un bois tout proche

    De la lumière d'un ciel brouillé et floconneux où se mélangent les gris les blancs et les bleus

    Alors les visages absents

    Ceux de l'heure d'avant et tous les autres visages aussi

    N'étant plus à mes côtés sur ce banc où je viens de m'asseoir

    Semblent s'éloigner

    Se diluer dans le ciel brouillé

    Et la brise d'après-midi emplie de sons

    De couleurs et de senteurs

    Et d'ailes blanches de papillons

    Appelle et rappelle une femme un enfant un ami

    Ou tout aussi immensément

    Ces êtres que j'aurais aimé rencontrer

    Il y a comme une sorte de stérilité tragique

    Dans ces moments de solitude

    Et je n'aime pas ces îles de temps perdues dans l'espace

    Surtout avec ces élans et ces affections qui me traversent

    N'atteignant que le ciel de l'île

    Ce ciel de l'île où nuagent des écharpes en forme de visages

    De visages disparus

    De visages jamais atteints

  • La bibliothèque d'Alexandrie

         L'on ne peut comparer la bibliothèque d'Alexandrie détruite dans un incendie en 288 Av JC, avec tout ce qui se détruit ou disparaît sur le Net depuis plusieurs années, de sites, de blogs, de forums de discussion...

    Il faut, il faut, oui, certes... "faire la part des choses" entre ce qui fut, pour la bibliothèque d'Alexandrie avant -288, un temple d'érudition, de savoir, de culture, de pensée, de littérature ; et ce qui fut avant aujourd'hui avec les forums de discussion/échange, les sites et les blogs, un marché de l'expression publique à ciel ouvert...

    ... Si seulement, avant les disparitions d'aujourd'hui qui précipitent tout le contenu d'un forum, d'un site ou d'un blog au pilon de l'oubli, il y avait eu au moins, de ci de là, quelque explorateur (on va dire "quelque journaliste d'investigation témoin de son temps et de ce qui se produit sur la scène publique" pour "immortaliser" quelques séquences et conserver ces séquences comme l'on range des livres sur des étagères ?

    Ainsi est un marché de l'expression publique à ciel ouvert : un lieu, un espace immense que l'on ne peut même pas qualifier de "bibliothèque virtuelle" où foisonne tout ce qui peut se crier ou se chanter ou s'ébattre et voler d'un étal à l'autre ; un lieu où ne sont pas édifiées de vraies bibliothèques avec des murs de pierre et des étagères chargées de livres ; un lieu, un espace sans limite en lequel tour à tour s'emplit et se vide tout ce qui se dit, s'écrit à ciel ouvert...

    ... Bien sûr, c'est vrai : entre un petit chat des rues qui fait pipi dans un caniveau, et un orangoutang qui écoute du Mozart sur un phonographe dans une savane africaine... Qu'est-ce que le photographe préférera "immortaliser" ? ... quoique...

    ... On va dire que la bibliothèque d'Alexandrie du 21 ème siècle, c'est peut-être Internet Archives, cette sorte d' "oeil de l'oncle Sam" qui voit tout qui sait tout qui mémorise tout, "photographiant" une fois deux fois trois fois... C'est à dire "collectant" ce jour là, ou un autre jour, un site, un forum, un blog tel qu'il apparaît ce jour là...

    Mais je me demande si l'on peut réellement "faire un rapprochement" entre la bibliothèque d'Alexandrie et Internet Archives... J'en doute...

    Pour Internet Archives, je crois que l'incendie ce sera... des ères géologiques qui se superposeront l'une sur l'autre, ou... une géante gazeuse qui avalera Téterre...

  • Affreux jojo

    Faire le beau

    Faire le gentil

    Comme un joli toutou comme un joli minou

    Résultat ça pipe pas un mot dans la chaumière

    Ils ont vu mais ils s'en tapent

    Ou ils en pensent pas moins

    De la pirouette du toutou

    De la cabriole du minou

    Qui encore une fois fait un joli numéro

    Un joli numéro qui passe inaperçu

    Alors quoi quoi quoi faire

    Peut-être faire le vilain

    L'affreux jojo

    Le qui pue

    Le qui rote dans le cassoulet

    Ça au moins ça fait piper mot

    Et des clous qui rentrent dans le gras du panard

    Ça fait un peu momo mais tant pis tant pis

    S'il y a que ça pour que ça pipe mot

    Alors pourquoi pas

    Et après on reviendra au joli numéro

    Qui peut-être sera vu et fera piper mot

    On fera de nouveau le beau le gentil

    On cesse jamais d'être ce qu'on est

    Au fond au fond

    Au fond de son réacteur

  • Niveau scolaire en recul, en France (suite)

         Voici ce qu'écrit Christian Seguin, page 10 de Sud Ouest Dimanche, le 8 décembre 2013 (page actualité) au sujet de l'école en France :

    "La France, qui aspire par nature à éclairer le monde, n'a pas vocation à s'assoupir dans le ventre mou des classements internationaux. C'est donc avec une vive émotion teintée d'indignation qu'elle découvre sa position de pays petitement moyen, sans aucune performance, sinon celle d'être la puissance qui n'a pas la meilleure école du monde comme elle y prétendait, mais la plus inégalitaire. L'ascenseur social ne monte plus. Un quart de la jeunesse française reste assis au creux du fossé. Lorsque l'on appartient à un milieu défavorisé qui abuse de nouilles, on a beaucoup moins de chances d'intégrer la partie de la classe qui choisira son menu. Cette révélation quasi biblique nous dit combien s'impose le combat du siècle, qui s'ajoute aux chantiers pharaoniques prioritaires. Après avoir imaginé la notation traumatisante, l'apprentissage par coeur abêtissant, la diminution du travail scolaire, la suppression des notes, l'enseignement ludique, l'expression avant le savoir, le bac pour tous, on pourrait orienter le premier poste budgétaire de la nation vers l'échec scolaire et l'inadaptation des programmes, que l'on n'appellerait d'ailleurs plus programmes, un mot trop connoté au passé. Pour à peu près réussir sa vie, on pourrait même un jour se concentrer sur les fondamentaux, tels que lire, écrire et compter. C'est la réflexion profonde de 2013, en attendant de tricoter et détricoter tous ensemble les mesures phares des quinquennats à venir."

    ... À propos de "l'ascenseur social ne monte plus", je pense à ces "écoles prestigieuses parmi ou sinon les meilleures du monde" en France, à ces écoles dans lesquelles s'inscrivent des étudiants étrangers, asiatiques le plus souvent, à ces écoles qui n'arrivent pas en dépit de la qualité de leur enseignement et de la formation qu'elles dispensent, à "contrebalancer" la faiblesse, la médiocrité, de l'école "en général" en France... C'est bien là le drame : d'un côté ce qu'il a de meilleur mais demeure difficilement accessible du fait que "l'ascenseur social ne fonctionne plus", et d'un autre côté cette "philosophie" du "bac pour tous" et de " l'enseignement ludique" (en ce sens, l'article dans Sud Ouest Dimanche de Christian Seguin rejoint ce que je disais des livres de classe d'aujourd'hui axés sur l'image, la couleur, les exercices sous la forme de jeux)...

  • Nelson Mandela

         La réconciliation, et dans, et par la réconciliation, le pardon. Le pardon mais pas l'oubli, pas la négation de ce qui a été, de ce qui s'est fait...

    La non violence mais la nécessité du combat. Du combat comme d'un outil dont on se sert mais que l'on dépose dès qu'il n'est plus nécessaire...

    La réconciliation et non pas la vengeance, non pas la revanche.

    Le pouvoir, non plus d'un seul ou de quelques uns sur le plus grand nombre au profit d'un seul ou de quelques uns ; mais partagé avec ceux du plus grand nombre qui l'ont reçu en partage et qui leur a été transmis.

    Le pouvoir tel un flambeau tenu haut et droit pour éclairer le passage, mais révélant aussi en même temps, à côté et derrière celui qui tient haut et droit le flambeau, chacun de ces autres flambeaux dont l'éclairage élargira le passage...

    C'est bien là ce que je définis comme une vision Mandelienne du monde... Par la réconciliation, le renoncement à la vengeance et à la revanche d'une part ; et par le pouvoir qui se partage et se transmet, d'autre part...

    Si cette vision Mandelienne du monde est saluée quasi unanimement par toutes les nations et états, et célébrée avec autant de ferveur et de recueillement à la disparition de cet humain hors du commun qu'est Nelson Mandela... Il n'en demeure pas moins que cette vision du monde est loin d'être une réalité sur les différentes scènes de relations internationales, et en général, sur toutes les scènes où se produisent et agissent les acteurs, les comédiens, les figurants que nous sommes...

    Accepter l'idée selon laquelle ce qu'il a de pire, de plus insoutenable et de plus difficile à vivre dans la réalité, n'est pas une fatalité, ce serait déjà un pas de fait...

    La réconciliation cependant, comme Nelson Mandela en parlait, et comme sans doute quelques Humains sur cette Terre peuvent oser y penser, demeure actuellement une utopie, un défi quasi impossible...

    Mais dans l'Afrique du Sud qui sortait du régime de l'Apartheid en 1991, la réconciliation de fait, se traduisit par la reconnaissance aux Noirs des mêmes droits qu'aux Blancs et en même temps par une volonté devenue commune à au moins une partie de chacune des deux communautés Noire et Blanche, de former un gouvernement, et de collaborer ensemble... Ce qui était là un contexte historique particulier à ce pays, l'Afrique du Sud... Et ainsi, la réconciliation (cette réconciliation làne faisant pas disparaître pour autant les tensions et les inégalités dans les communautés, a eu pour résultat (et c'est sans doute là l'essentiel) d'éviter au pays une guerre civile...

  • Niveau scolaire en recul, en France

         La France à la 25 ème place du classement international pour le niveau scolaire !

    Cela ne m'étonne pas ! Comment voulez-vous qu'un jeune de douze ans ne sèche pas l'école quand il peut gagner cent euro par jour en dealant de la drogue (en faisant le guetteur et l'indicateur dans les entrées des immeubles, en fait) !

    Et comment voulez-vous qu'un "prof expérimenté" de cinquante ans ne préfère pas enseigner dans un lycée en centre ville, plutôt que dans une banlieue "difficile" où bon nombre des jeunes sont non seulement en échec scolaire, mais se foutent de l'école ? (enfin, pas tous, nuance...)

    En effet, là où ça deale, où ça se shoote, où ça tchoure, où ça trafique de tout, là où le fric coule à flots facile à gagner, on peut y mettre toutes les structures les plus élaborées soient-elles, y prévoir les budgets, les investissements les plus coûteux, y mettre les meilleurs profs, essayer toutes sortes de méthodes, etc. ... Cela ne change à rien à la "réalité du terrain" !

    Pourquoi à Shangaï, à Hong Kong, à Melbourne, le niveau scolaire y est-il meilleur qu'en France ?

    Sans doute parce que, au beau milieu de toute une population de jeunes de plus en plus et de mieux en mieux scolarisée, d'autres "filons" que ceux des gangs et de la drogue, se révèlent plus "porteurs d'avenir"; et que l'intelligence, la créativité, la réactivité, la volonté de "s'en sortir", mieux reconnus et mieux développés dans ces pays qu'en France, sont les meilleurs garants de la réussite pour des jeunes générations qui voient "une autre possibilité que par les réseaux mafieux" de gagner leur vie...

    Et de sucroît, si le niveau scolaire baisse en France depuis les trente dernières années, c'est que l'enseignement dès l'école primaire, et à plus forte raison dans l'enseignement supérieur "général", néglige la formation et ne s'adapte que peu aux grandes mutations technologiques, à l'évolution de la société, aux nouveaux métiers d'avenir... Comme s'il fallait à tout prix, au prix du sacrifice absurde de toute une génération de jeunes, sauvegarder un "système" qui a fait certes -en partie- ses preuves, durant toute la seconde moitié du 20 ème siècle, mais qui de nos jours atteint ses limites et devient "carrément caduc" !

    ..."Un niveau d'études l'un des plus élevés au monde" (en France), peuvent cependant me répondre quelques enseignants expérimentés et informés sur cette question... Ce qui est vrai pour "certaines écoles" (celles qui forment des chercheurs, des ingénieurs, qui hélas ne trouvent pas de travail en France et sont obligés de partir au Canada, aux USA, en Australie, en Chine...)

    Et puis, ces grandes écoles à formation de haut niveau, et d'une manière générale toutes les écoles à niveau élevé d'enseignement, en fait le "fleuron" des écoles en France (qui, effectivement, est l'un des meilleurs dans le monde, le plus exigeant, le plus qualitatif, le plus "à la pointe" des nouvelles technologies)... C'est un monde difficilement accessible à la majorité des jeunes des classes sociales défavorisées et même "moyennes" (mais cela ne veut pas dire pour autant qu'un jeune d'une banlieue difficile ou issu d'un milieu plus que modeste, ne peut pas y arriver -il y en a qui arrivent-)

    Ce que l'on voit -trop souvent à mon avis- c'est le "cursus" traditionnel, la "voie" que tant et tant empruntent et qui ne mène à rien : le lycée standard avec le bac au bout, puis la fac générale et au bout de tout cela un taux d'échec phénoménal !

    Oui, c'est vrai : nos meilleures, effectivement meilleures écoles, reçoivent beaucoup d'étudiants étrangers (de tous les pays du monde, et en particulier des Asiatiques) et c'est bien là la preuve que l'enseignement dans ces écoles françaises est d'une qualité exceptionnelle, d'un haut niveau...

    Mais justement (et nécessairement) l'on devrait prendre pour exemple à suivre, et pour modèle, ce qui se passe, ce qui se pratique, ce que l'on exige, dans ces écoles qui sont le "fleuron" des écoles en France... C'est à dire élever la voie générale au même niveau, ce que l'on ne fait pas, je regrette de le dire mais c'est vrai, et "tout le monde le dit" sans pour autant écouter ce que racontent les médias, les catastrophistes et les médisants !

    Il n'y a qu'à voir la proportion phénoménale des bacheliers reçus entre 10 et 11 de moyenne, et qui, pour la plupart d'entre eux, ne savent pas s'exprimer par écrit, ne sont pas foutus de rédiger un texte de dix lignes sans au moins dix fautes d'orthographe, ne savent presque rien faire de leurs dix doigts autre que de tapoter sur un ordinateur, une console ou un i-phone !

    Oui, que ne s'évertue-t-on pas à relever le niveau de la "voie générale", afin de combler cette différence énorme qu'il y a entre la "voie générale" et les meilleures écoles !

    Mais c'est là tout le problème : une société à reconstruire de fond en comble !

    ... Je m'excuse de dire ça, et ça me fait mal de le dire mais, un jeune qui sort du bac à 10,5 de moyenne et entre en fac générale, c'est un futur chômeur, et ses "bases" sont loin d'être suffisamment solides pour qu'il ait des chances de s'en sortir !

    En revanche, un jeune "qui en veut, qui y croit" et se donne personnellement les moyens pour arriver , même s'il vit dans un milieu "pourri" eh bien celui là, il a davantage de chances d'y arriver parce que déjà en 3 ème ou avant, il va tout faire pour voir où sont ses chances, qui contacter, comment se débrouiller, se renseigner, enfin se donner tous les moyens possibles... Et il trouve, celui là, effectivement, parce que même si le monde est dur, et injuste, la réalité reste la même de tous temps : l'intelligence, le travail, la volonté, ça finit toujours par payer d'une manière ou d'une autre ! (pas toujours tout à fait directement et obligatoirement, c'est vrai, il y a toujours une part d'aléatoire, mais c'est le seul moyen "honnête" on va dire)...

    Une information m'est récemment parvenue, selon laquelle en 2011/2012, le nombre de candidats au CAPES (toutes disciplines confondues) avait beaucoup baissé, de telle sorte que l'on avait désormais du mal à pourvoir les postes pourtant peu nombreux... Et que l'on était descendu jusqu'à un niveau de 8/20 à l'écrit pour admettre suffisamment de candidats à l'oral...

    Alors j'imagine le "niveau réel" de ces nouveaux profs qui, de surcroît, ne reçoivent plus comme c'était encore le cas en 2005/2006, une formation en alternance de six semaines en IUFM puis six semaines dans un lycée ou un collège durant la première année...

    Quelle galère, tout de même, pour tous ces jeunes profs débutants qu'on envoie dans des collèges "difficiles" de banlieues et de cités, sans aucune formation pédagogique, ainsi "lâchés dans la nature", vulnérables et en plus, avec les parents sur le dos, pas du tout soutenus par leur hiérarchie.

    Seuls, ceux qui "ont le coffre qu'il faut" question personnalité, contact avec les jeunes, arrivent à gérer une classe réputée impossible !

    Comme quoi, quand on arrive à établir le contact, et même à arriver à intéresser des jeunes dans des matières comme le Français, la littérature, l'histoire, alors qu'avant ces jeunes "se foutaient de tout", c'est peut-être pas tout à fait gagné, vu le niveau acquis auparavant, vu le milieu familial et les problèmes insolubles, mais au moins c'est un pas de franchi et "quelque part ça fait réfléchir"...

    Le pire n'est jamais une fatalité, en revanche c'est quand même une réalité devant laquelle il faut pouvoir avoir la capacité de faire face... (Et, entre autres réalités, celle du jeune de 12 ans qui sèche les cours, trouvant plus facile de gagner 100 euros par jour en dealant de la drogue)...

    "Ces élèves de ZEP dont tout le monde se plaint, surtout ceux qui n'ont pas affaire à eux et ne les connaissent pas, ne finissent pas tous drogués ou en cellule. Certains - deux bons tiers quand même- décrochent leur examen et trouvent du boulot"... Ai-je pu lire quelque part, d'un enseignant expérimenté et qualifié...

    "Deux bons tiers"... A mon avis, cet enseignant ne doit pas être loin de la vraie réalité, car... si l'on rapproche (pour autant qu'on puisse faire ce rapprochement) l'autre tiers (celui qui décroche complètement de l'école et ne trouve pas de boulot) avec le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans, l'on obtient effectivement une équivalence, soit d'un côté 26 % de jeunes de moins de 25 ans au chômage, et d'un autre côté, le tiers évoqué indirectement...

    Au 1er janvier 2011 il y avait exactement 20 107 674 jeunes de moins de 25 ans en France, dont 4 123 614 âgés de 20 à 24 ans inclus c'est à dire jusqu'à la veille de leur 25 ème anniversaire...

    Or les 26% de jeunes au chômage (actuellement) si l'on se réfère à cette statistique de population de jeunes de 20 à 25 ans établie au 1/1/2011, représenteraient aujourd'hui environ un million cent mille jeunes de 20 à 24 ans sans travail...

    Mais il est vrai aussi que bon nombre de ces jeunes, avant 25 ans, font des études(et pour certains d'entre eux, ont un travail à temps partiel afin de financer en partie leurs études)...

    Il faudrait à mon avis, pour faire un comparatif "plus ou mieux fiable" entre le chômage des jeunes et ce "tiers qui décroche -ou a décroché- de l'école", voir ce que cela donne, plutôt avec les jeunes, disons, de 24 à 30 ans... Et là, je pense que l'on se rapprocherait vraiment de très peu (si l'on ne dépasserait pas) de ce "tiers qui décroche ou a décroché" ... Ce qui ferait tout de même bien, environ deux millions de jeunes de moins de 30 ans, soit qui auraient terminé leurs études à 16 ans, soit qui auraient terminé leurs études à 25 ans...

    Cela dit, il y a une grande disparité entre d'une part la qualité (et le niveau) de l'enseignement tant primaire que secondaire que supérieur, dans un certain nombre d'établissements et d'écoles "les meilleurs" ; et d'autre part de bien d'autres établissements et écoles "les moins bons"...

    De même qu'il y a aussi une grande disparité entre d'une part les "enseignants les plus expérimentés, les plus qualifiés, les plus motivés, les mieux formés" ; et d'autre part "les autres" (qui ne sont pas forcément "moins bons")...

    Je pense que si l'on tente d'établir une "moyenne générale" entre tous ces établissements et écoles confondus, d'une part ; et entre l'ensemble des enseignants, d'autre part... Cette "moyenne générale" est "plus faible" aujourd'hui qu'elle ne l'était il y a 30 ans (j'en suis à peu près persuadé et c'est ce qui ressort de tout ce que j'entends dire autour de moi, notamment de la part d'enseignants eux-mêmes, motivés, expérimentés, etc. ...)

    Autrement dit "le meilleur du meilleur" (qui effectivement est l'un des meilleurs au monde, en France) n'arrive pas à compenser un déficit qui tend à se creuser, ce qui "plombe" la moyenne générale"...

    ... Mais c'est vrai : les médias, ils n'expliquent pas comme ça, ils font une sorte de publicité négative, ils font plutôt du catastrophisme, de la médisance... En fait la réalité (du terrain, de l'environnement) est très complexe et doit être observée au cas par cas, et il faut pouvoir en témoigner le plus exactement possible et sans parti pris dans un sens ou dans un autre...

    ... Comme je dis : "le pire -ou si l'on veut- le moins bon voire franchement mauvais", il faut déjà l'intégrer en tant que réalité existante... Et pour pouvoir le combattre, ce pire (ou ce "moins bon" voire franchement mauvais), il faut d'abord voir, savoir, comment il se développe, comment il "prend racine", autrement dit "dérouler le fil", ce fil qui est si difficile à dérouler -et que l'on renonce, souvent, à dérouler davantage- tant il se casse, tant il se noue en des noeuds impossibles à démêler en apparence...

    ... Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de consulter de "vieux livres d'école" (par exemple style "programmes 1901") notamment dans des matières telles que le Français, la grammaire, l'histoire, l'arithmétique, l'algèbre, les sciences naturelles et physiques... Chez moi j'en ai un certain nombre de ces "vieux livres d'école", que j'ai "dégotés" dans des brocantes, des vide-greniers... Des livres de "cours moyen, classe de fin d'études, brevet élémentaire, brevet supérieur...

    Et ce qui me frappe en regardant ces livres quand je les compare aux livres d'école d'aujourd'hui, c'est leur contenu, les textes que l'on y lit, les exercices qui y sont proposés... Certes, ces livres sont "moins jolis", plus rébarbatifs de présentation, que les livres d'aujourd'hui essentiellement axés sur l'image, sur la couleur, sur du texte plus simple en gros caractères, sur des exercices qui ressemblent plus à des jeux, avec des croix à mettre dans des cases, etc. ...

    Et je me dis que, si en 1901 il y avait eu -en plus de tout ce qu'il y avait déjà- l'informatique, l'internet, le numérique, les technologies des années 2000, la science d'aujourd'hui, et toutes les grandes découvertes qu'on a faites depuis... Et tout cela avec les méthodes, et les principes et les valeurs et toutes les exigences qui étaient celles de l'époque... Alors le niveau général moyen serait certainement bien plus élevé encore qu'il ne l'était à l'époque !

    Ce qu'il faudrait, avec la science, la technologie, le savoir d'aujourd'hui... C'est un "modèle" comparable et équivalent à celui du début du 20 ème siècle !

    Mais on a changé de modèle, on a cru que le modèle de maintenant était le meilleur, celui qui doit faire référence... Même si d'une certaine façon par une sorte de "reconnaissance" l'on "revient plus ou moins" aux "valeurs fondamentales relookées comme elles doivent l'être de nos jours" (dans certaines écoles et établissements "les meilleurs du monde" en France)...

    La "vraie modernité" à mon sens, c'est celle qui se fonde déjà sur des bases anciennes et solides, qui ont fait leurs preuves, et qui bien sûr ajoute, invente, innove, s'adapte aux évolutions... Par opposition à la "fausse modernité" qui renie, qui se coupe de ses racines, et qui fait "n'importe quoi" et s'impose au nom de la performance, du profit et du résultat immédiat, du "plus aisé", du plus accessible soit disant à tous...

    ... Et j'ajoute encore que ce ne sont pas les enseignants qu'il faut remettre en cause, puisque de toute évidence (et là les témoignages, les réalités, sont "légion" en leur faveur) la plupart d'entre eux, l'immense majorité on va dire... Sont "sinon à la hauteur", au moins d'une "bonne volonté", d'un sérieux, d'une "dimension humaine", d'une expérience souvent, et d'une capacité de travail tout à fait remarquables...

    Ce sont le "système", la manière dont le système fonctionne, les programmes, les orientations, la formation, les méthodes, qu'il faudrait sans doute revoir, et l'accompagnement, le soutien... Et aussi, ne plus laisser aux parents le pouvoir qu'on leur donne d'intervenir sans cesse sur ceci/cela !

    Combattre cet état d'esprit qui consiste, en gros, à vouloir à tout prix qu'un jeune fasse par exemple un pharmacien plutôt qu'un boucher ! Ou qu'un bac plus deux plus trois plus quatre soit la panacée universelle !

    Mais c'est vrai : les parents actuels sont déjà de ces générations qui ont connu le système tel qu'il est, tel qu'il dure encore... !

  • Le silence "coup de griffe" répondant au silence

         Il n'existe pas, à mon sens, de bonne ou heureuse ou pertinente interprétation du silence...

    Ce qui me paraît sûr, vraiment sûr, en revanche, c'est que le silence ne peut générer que de l'interrogation...

    La "réponse" que le silence contiendrait ne semble pas, en général, être une réponse que l'on a envie d'entendre (dans la mesure où l'on subodore ce qu'elle serait -et que déjà, instinctivement et naturellement l'on refuse. C'est pourquoi on ne l'écoute pas, cette réponse...

    Alors on sort du silence tel le chat de la maison qui se met à miauler, prenant des intonations nouvelles (ou renouvelées) afin d'attirer l'attention de ses maîtres...

    Ou bien au contraire, l'on revient au silence tel le chat de la maison dont les maîtres n'ont guère réagi aux derniers miaulements, et qui se pelotonne derrière le tas de bûches près de la cheminée, et s'endort d'un sommeil bien vivant, agité et fécond de rêves, de rêves qui vont se faire "bouillon de culture", demain ou après demain, de nouveaux concerts de miaulements...

    Il y a aussi, c'est vrai, le silence "coup de griffe répondant au silence" ... Qui, à coup sûr est peut-être une solution (une réaction assez logique) mais jamais "fécond et heureux", je pense...