Articles de yugcib

  • Territoires d'exil

         Ce qui fait défaut aujourd'hui dans la vie quotidienne, dans tout ce que l'on exprime sur le Net par les blogs, les réseaux sociaux et les forums, c'est une dimension d'une certaine envergure dans la relation et dans la réflexion... Sans pour autant rassembler les gens comme le ferait par exemple un courant de pensée ou fédérer des sensibilités différentes autour de quelques "valeurs universelles"...

    Cette "dimension d'une certaine envergure" pourrait s'apparenter à un torrent impétueux d'une eau claire, vive et chantante devenant rivière puis fleuve et delta...

    Quel regard porte-t-on sur le monde, sur les gens, sur les "choses de la vie" que sont les situations, les évènements, les drames, les secousses sociales, les jours heureux ou malheureux des uns et des autres ?

    Est-ce un regard désabusé, un regard critique, un regard formaté... Ou un regard libre ?

    Un regard dans lequel viendrait une intuition de ce qui sera, et un souvenir de ce qui fut... Un regard qui s'ouvre et entrevoit un ciel qui existe mais où l'on ne s'est pas envolé...

    Ces "territoires d'exil" que sont nos mondes et nos recoins de monde soit-disant "éclairés", ont désenchanté la relation, dénaturé et même perverti la réflexion...

    Mais ces territoires là ne sont d'exil que pour ceux et celles qui, contraints d'y habiter, y souffrent et cherchent à les quitter... Pour les "autres", ces territoires sont comme d'immenses supermarchés...

    Il n'y a que le torrent impétueux d'une eau claire, vive et chantante devenant rivière puis fleuve et delta... qui peut disloquer et emporter dans son courant ces "territoires d'exil"...

    ... Mais... Si tu es dans un territoire d'exil... N'est-ce point parce que dans cette vie où tu fus jeté, tu n'y as vu qu'un territoire d' exil ?

    Alors, il te faudra bien, dans ce territoire d'exil, dans cette vie où tu fus jeté, y apprendre à vivre des jours heureux... Comme par exemple, ces "enfants du huitième jour", de sortie avec leur éducateur, poussant ensemble un chariot dans les allées d'un supermarché et riant, s'étonnant d'un rien, d'une image sur une boîte de conserve, du reflet d'un visage dans une glace... Ou encore, comme ce passager d'un avion de ligne assis à côté du hublot, qui regarde les nuages au dessus de l'océan au lieu du film sur petit écran en face de son siège...

  • Marcel Proust : Contre Sainte Beuve, Folio Essais...

         Ayant découvert Marcel Proust, seulement dans les premières années du 21 ème siècle, en lisant "Contre Sainte Beuve", je cite ces lignes, page 70 dans le chapitre « journées » :

    « J’aperçois un de ces êtres qui nous dit par son visage particulier la possibilité d’un bonheur nouveau. La beauté, en étant particulière, multiplie les possibilités de bonheur. Chaque être est comme un idéal encore inconnu qui s’ouvre à nous. Et de voir passer un visage désirable que nous ne connaissions pas nous ouvre de nouvelles vies que nous désirons vivre. Ils disparaissent au coin de la rue, mais nous espérons les revoir, nous restons avec l’idée qu’il y a bien plus de vies que nous ne pensions à vivre, et cela donne plus de valeur à notre personne. Un nouveau visage qui a passé, c’est comme le charme d’un nouveau pays qui s’est révélé à nous par un livre. »

    ... Sublime, n'est-ce pas ?

    Et j'ai poursuivi dans ma découverte de cet auteur, par "À la recherche du temps perdu"...

    Une lecture "au long cours"... Comme sur un paquebot transatlantique du temps de Georges Simenon entre Le Havre et le canal de Panama...

    Pas d'intrigues compliquées mais un "kaléidoscope" de petites scènes de vie quotidienne avec chacune son atmosphère... Et comme sur l'océan, à l'infini, de petites crêtes blanches qui se meuvent et se balancent en une cadence toute tranquille ; et tous ces sentiments, tous ces changements de point de vue exprimés...

    Certes, tout cela se passe "dans le beau monde" mais les sentiments, les émotions, les pensées de "ces gens là", après tout... Sont-ils si différents que cela des sentiments, des émotions et des pensées, des gens que l'on dit être "du pauvre monde" ?

    N'y-a-t-il pas en chacun de nous, autant de vanité, autant de fureur ou même de gesticulation, à essayer de "s'exister" à tout prix ? Autant de souffrance aussi, autant de solitude au fond de soi ? Autant de "non dit" et autant de ces rêves qui partent dans le "grand inconnu" ou "dans les étoiles" quand on est mort ?

    Vers la fin de son existence, Marcel Proust fut contraint à l'immobilité, du fait de sa santé déficiente...

    Est-il "si nécessaire que cela", à un grand écrivain, de bouger beaucoup, de sans cesse parcourir le monde... et tous les mondes possibles ?

    La culture, l'observation, l'intuition, l'imagination, la réflexion... Ce sont bien là comme des "bouées" non pas de "naufragé qui veut se sauver à tout prix et rejoindre quelque rivage", mais "d'enfant trop vite grandi au milieu des baïnes qui veut partir à l'assaut des vagues pour y danser, y voler dessus"...

    Dans " À la recherche du temps perdu", le narrateur est souvent ravi par "le visage de l'inconnue"...

    Ainsi, Albertine en vélo au bord de la mer ; la laitière aperçue sur un quai de gare au moment de l'arrêt du train au lever du jour... Deviendront l'image récurrente.

    D'où vient cette idée -absurde- qu'il y aurait du "snobisme" à lire Proust ?

    Ou qu'il y aurait "un trop grand décalage" dans la forme, dans le style d'écriture, entre cet auteur du début du siècle dernier et nos auteurs du début du siècle présent ? ( un décalage dans la forme et dans le style qui d'ailleurs est largement entretenu par les modes, par les médias, par de "soit-disantes nouvelles valeurs" )...

    "L'on n'écrit plus comme cela"... C'est vrai... (mais est-ce que c'est "tragiquement vrai"?... ce n'est pas si sûr ni si désespérant à vrai dire et si l'on réfléchit tant soit peu...)

    Ces longues phrases forment comme des tableaux impressionnistes aux très belles images...

    Et je les trouve "très actuelles"... Ou, plus précisément encore... " intemporelles"...

    ... Ce qui est "nouveau"... ou nous semble nouveau, ne tire-t-il pas sa "nouveauté" en réalité, de ce qui demeure à jamais, intemporel ? Ou, comme l'on le croit, comme l'on se l'illusionne, de ce qui surgit et s'impose dans le temps immédiat, le temps présent, ce temps aussi fugace que l'éclair d'un orage ou que l'onde sur l'eau ?

  • Le caillou

         Le caillou est dur, gris et froid ; et s'il brille par endroits quand on le retourne dans tous les sens, il ne brille que des paillettes que l'on y a jetées dessus...

    L'on croit que les paillettes sont incrustées dans la surface rugueuse et irrégulière du caillou, mais si l'on gratte tant soit peu de l'ongle, alors les paillettes se désagrègent en une poussière argentée que l'air ambiant emporte...

    Mais il y a -peut-être- dans la surface dure, grise, froide, rugueuse et irrégulière du caillou, de toutes petites veines bleues d'une matière étonnante et rare...

    De toutes petites veines bleues qui jamais ne brillent et que l'oeil ne voit pas...

    Alors dans ces longs déserts que nous traversons, dans ces longs déserts de cailloux durs, gris et froids ; et quand les paillettes se sont désagrégées en poussière argentée emportée dans l'air...

    L'oeil dont le regard s'ennuie, cherche alors sur le caillou dur, gris et froid, les petites veines bleues... Qu'il ne trouve pas toujours cependant... Ou qu'il imagine en petits chemins blancs et lumineux courant sur le caillou dur, gris et froid...

    Et le regard cesse de s'ennuyer quand il parvient à entrevoir les petites veines bleues...

    Ou quand il imagine les petits chemins blancs...

  • La tuerie d'Echirolles

    ... Cet horrible et dramatique fait divers, ce massacre à vrai dire, pour reprendre les mots même de Manuel Valls ministre de l'Intérieur... Ce massacre perpétré par une horde de jeunes sauvages, et cela au départ pour un motif très futile (un mauvais regard, à l'origine)... Me fait penser à une scène dont j'ai été témoin quand j'étais âgé d'une vingtaine d'années, à Paris, un jour de mai 1970 ou 1971...

    Je m'apprêtais à prendre le train gare d'Austerlitz pour Dax et j'avais une bonne demi heure d'avance avant le départ du rapide Paris Austerlitz Irun Tarbes de 8h 45...

    La cour des départs gare d'Austerlitz donnait sur le boulevard de la Gare le long des quais de la Seine, et le pont d'Austerlitz n'était pas loin... À cette heure là, il y avait beaucoup de monde dans le secteur, de la circulation, de l'animation, et chose curieuse ce jour là, pas un agent de police, aucun car de CRS à l'horizon, alors qu'en ce lieu l'on voyait souvent d'ordinaire le long du boulevard, trois ou quatre cars de CRS, et quelques gardiens de la paix, de ci de là...

    Je marchais, d'un pas tranquille, entre le côté des départs et le côté des arrivées, sur le trottoir du boulevard qui va droit vers le pont d'Austerlitz, cherchant un café servant des croissants au comptoir, et sur cette portion du trottoir à ce moment là, peu de gens passaient...

    Je vis une vieille dame, courbée, qui visiblement avait du mal à marcher, tenant un sac à main et tout à coup surgit un type "à face de rat" qui n'était pas cependant vêtu comme un clochard, il était même en costard noir fripé la cravate de travers avec une chemise blanche sale au col...

    Et le type arrache le sac à main de la dame et se met à courir à toutes jambes, je le vois encore courir comme un dératé, son regard fou, perdu, halluciné, le sac à main volant au bout de son bras comme une étoffe dans le vent...

    Un autre type qui avait vu la scène se précipite derrière le voleur, le rattrape et le ceinture... Le sac à main tombe, une autre personne intervient et jette le sac à main devant la vieille dame qui le ramasse aussitôt...

    Mais en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, une vingtaine d'autres gens se précipitent dans une mêlée indescriptible, telle une masse de crabes sur une plage se jetant sur un oiseau blessé incapable de s'envoler, autour du type "à face de rat", tous ces gens là ayant été aussi témoins de la scène depuis l'autre côté du boulevard...

    Et le type fut frappé à coups de poings, jeté au sol, piétiné, puis ensuite traîné par terre... et -j'en viens au pire- conduit comme un sac de patates tiré, entouré de la masse de ces gens, vers le pont d'Austerlitz... Mais la masse des gens était si confuse et si compacte que je n'ai pas vu le type tomber à l'eau, depuis l'endroit où je me trouvais...

    Dans le train qui lentement s'ébranlait (j'étais encore seul dans le compartiment) je pensais à cette scène et chose curieuse, d'un côté je trouvais que le type (le voleur) méritait bien ce qui lui était arrivé ; mais d'un autre côté j'étais bouleversé, suffoqué par ce déchaînement de violence et de barbarie dont je venais d'être témoin... et je partis dans une longue réflexion empreinte de gravité, d'interrogation... La vérité c'était que j'étais demeuré dans cette affaire là, seulement et uniquement témoin, témoin passif et observateur, et sans le moindre réflexe me poussant à intervenir dans un sens ou dans un autre...

    Ces gens, qui étaient autour du type, lui donnaient des coups de poing et de pied, puis l'ont tiré et sans doute jeté dans la Seine depuis le pont d'Austerlitz, eh bien ces gens là, oui, c'étaient "des gens comme vous et moi", de tous âges, des gens "normaux", qui, cinq minutes avant, marchaient d'un pas alerte ou tranquille le long du trottoir, se rendant à leur travail, pensant peut-être à leur femme, leur mari, leur enfant laissé à la maison, ou à quelque projet de vacances d'été... Rien ne laissait prévoir qu'en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, ils allaient devenir comme une masse de crabes se jetant sur un oiseau incapable de s'envoler...

    C'était, je le redis... Il y a 40 ou 42 ans de celà... 1970 ou 1971...

    Certes, le contexte du drame d'Echirolles en septembre 2012, n'est pas le même : ici le motif est futile, et les assassins ne sont pas tout à fait "des gens comme les autres" (question d'absence totale de repères, de milieu familial, social, d'éducation, de morale et de tout ce qu'on veut ; d'absence totale de toute notion de "valeurs" dans la relation, le tout lié à la misère, au trafic de drogue, au chômage endémique ; à l'absence de toute perspective d'avenir, dans une violence permanente ambiante, et avec tout ce qu'on voit à la télé et dans les jeux vidéos)... Alors qu'en mai 1969 ou 1970, le contexte était différent : un type arrachant le sac à main d'une vieille dame et pris à partie aussitôt par des témoins de la scène, donc un motif beaucoup moins futile ; et, un environnement socio-économique bien différent de celui d'aujourd'hui : pas de chômage, des "valeurs", de la morale à l'école, du traditionalisme, la messe le dimanche, le catéchisme, première communion, moins de divorces, moins de drames sociaux (disons que la violence aussi, n'était pas aussi médiatisée)...

    Tout cela pour dire en définitive, que lorsque les passions se déchaînent sans que rien ne les retiennent ( pas le moindre flic à l'horizon par exemple) alors quelle que soit l'époque, quelles que soient les "valeurs", la culture, la morale, les modes de vie de l'époque... Et (sans doute la question la plus importante) quoi que l'on puisse porter en soi de soit-disant ou de réellement meilleur... lorsque les passions se déchaînent donc, c'est davantage pour le pire que pour le meilleur...

  • Will Hunting

    ... Lundi 1er octobre sur W9 (chaîne TNT canal 9) à 20h 50 : "Will Hunting", un "film culte" à mon sens... que j'avais déjà vu au cinéma il y a quelques années et qui, "m'a autant marqué" que "l'insoutenable légèreté de l'être" d'après le livre de Milan Kundera, et que "Sur la route de Madison" de Klint Eastwood...

    D'ordinaire sur W9, tout comme sur les autres chaînes de la TNT ce sont le plus souvent des émissions de variétés "passe-partout", ou des séries ou des films TV...

    Là, avec ce film, "Will Hunting", nous sommes dans du très grand cinéma, avec de la réflexion, du "solide", de l'émotion, une histoire vraiment très belle et peu ordinaire, et de très bons interprètes : Matt Damon, Ben Affleck, qui ont écrit le scénario ; Robin Williams, Minnie Driver...

    Certes le scénario (l'histoire) au premier abord, reprend un thème souvent abordé (un jeune marginal génial remarqué par un grand professeur) mais il y a dans cette histoire, une "atmosphère" à nulle autre pareille, et quelque chose qui suscite de la pensée, de la réflexion et en même temps de l'émotion... et qui est "assez poétique" par moments... Et quelques dialogues à mon sens "légendaires"... du genre de ceux qui font hélas défaut dans l'environnement relationel qui est le nôtre au quotidien...

    Nous étions déjà "dans cette même veine" avec "l'insoutenable légèreté de l'être", et avec "Sur la route de Madison"...

    ... Will Hunting : "le film des films", dis-je ! (et certains morceaux de musique dans le film)...

    Les réalisateurs de films et les artistes, acteurs américains, produisent parfois de véritables chefs d'oeuvre... Cela tient-il de leur immensité géographique, de la violence de leur nature, de la diversité de leurs populations, de leur gigantisme, de leurs grandes plaines infinies où l'on meurt d'ennui dans des bourgades ou des petites villes sans magie ? ... L'on y trouve sans doute plus qu'ailleurs encore dans le monde, le pire et le meilleur de l'Homme... (l'Amérique c'est un pays "terrible" mais qui m'a toujours fait rêver)...

  • Le pire et le meilleur, dans une complexité encore jamais atteinte

    ... Je pense que la coexistence du "pire" et du "meilleur" est selon moi, d'autant plus intéréssante et "porteuse d'avenir et d'évolution" que, justement le "pire" devient encore pire, et le "meilleur" devient encore meilleur...

    Je n'y vois point là cet "éternel combat entre le mal et le bien" qui semble depuis des millénaires "faire école" dans toutes les civilisations humaines (dans lesquelles d'ailleurs les religions ont toujours joué un rôle déterminant -et à mon sens "réducteur"- sans compter la "morale" (civile, non religieuse, d'état, ou sociétale) qui dans une sorte de concurrence s'est faite "jumelle" de la morale religieuse...

    Il y a à mon sens- mais c'est là un sujet de réflexion difficile- "quelque chose qui dépasse l'idée d'un combat éternel entre le bien et le mal, quelque chose que l'esprit humain n'arrive pas encore à atteindre (mais ça viendra)...

    La seule "explication" que j'arriverais à avancer, ce serait l'idée selon laquelle il se réaliserait une "complémentarité" (ou une symbiose) entre deux "forces" qui, si elles n'étaient point, feraient qu'à la place il n'y aurait... RIEN, un "néant", un "vide"... (Mais le néant, le rien, le vide, me semble inconcevable cependant)...

    J'ai trouvé une "image" (si l'on veut) pour "illustrer" cela : une balance avec deux plateaux tellement grands qu'on n'en voit pas le tour, et sur chaque plateau toutes les nuances les plus diverses, les plus nombreuses, de ce qu'on appelle le "bien", le "mal", le "pire", le meilleur"... et l'aiguille n'arrive pas à indiquer quel est le plateau qui penche davantage que l'autre : l'on définit un point zéro qui est censé représenter le point absolu de l'équilibre, mais ce "point zéro" en fait, est lui-même un "infini" (un espace infini)... Et c'est dans cet infini, dans cet espace, que l'aiguille vacille... Vacille, mais nous ne la voyons pas vaciller autrement qu'en fonction de nos valeurs ou de notre vision du monde, autrement que par la postion de l'aiguille par rapport au point zéro que nous avons défini...

    L'époque que nous vivons est à mon sens, la période "la plus intéressante à observer" dans l'histoire des civilisations et donc de l'être humain, car elle est actuellement celle dans la laquelle la "complémentarité" (ou la symbiose) est la plus complexe jamais atteinte... Et c'est peut-être de cette complexité que va venir finalement "un monde tout autre"...

    Mais néanmoins, cette pensée que j'ai là, ce qu'en j'en dis, ne me satisfait pas encore pleinement...

  • la poésie est-elle homosexuelle ?

    ... Dans "l'océan de la poésie", je réfute l'idée selon laquelle d'après Ernesto San Epifanio, la poésie serait "absolument homosexuelle"... ou du moins, je réfute sans cependant la contester entièrement, cette idée...

    Ernesto San Epifanio a dit en effet "qu'il existait une littérature hétérosexuelle, une homosexuelle et une bisexuelle. Les romans en général étaient hétérosexuels, la poésie, par contre, était absolument homosexuelle"...

    Absolument ? Non, certes pas !

    La preuve ? Je suis poète et pas homosexuel du tout...

    Qu'il y en ait, dans la poésie, des "pédérastes, des folles, des sodomites, des papillons, des narcisses, des efféminés"... Certes je ne le nie pas... Ce n'en sont pas moins des Humains, d'ailleurs... Et non des "extraterrestres" ou des "tarés" ou des "pervertis", selon les "inconditionnels de la pensée moraliste et religieuse" (qui soit dit en passant "nous pompent l'air" et se révèlent parfois de dangereux et fanatiques intégristes)...

    Je serais pour ma part "pédophilophobe" (pour ne pas nier l'existence cependant, d'une "phobie" en soi, que l'on porte, que l'on affiche, car il faut bien selon quelque inclination naturelle à laquelle il est difficile d'échapper, avoir en soi "quelque phobie", quelquechose que l'on situe en dehors ou en marge de ce que l'on peut "raisonnablement" accepter)...

    ... Il est très mal vu de nos jours, de s'exprimer "trop librement" par la caricature, et même par la poésie, par la littérature, par l'art, par la séquence filmée ou par le cinéma, sur "certains sujets sensibles", autrement dit, de casser, de décaper, de taguer "certains vases sacrés", au risque de te retrouver avec un procès aux fesses, ou avec une "levée de boucliers" contre toi sur le Net, sur Facebook, sur des blogs...

    Mais la poésie, elle a le droit (fondamental à mon sens) d'être homosexuelle, d'être anti religieuse, de paraître imagée, décapante, dérangeante, et de chanter comme son auteur souhaite qu'elle chante avec ses mots à lui, son ton, le sens qu'il lui donne...

    La poésie, elle a le droit d'être Mongolienne, Bantoue, kanaque, Esquimau, Talibane, Sarah-Palienne, Sarkozyste, Poutinienne si cela se trouve ; elle le droit de se foutre des pauvres et de louer les paradis fiscaux, elle le droit de chanter les Saints ou les démons, d'être "extraterrestre" même, de parler de Dieu et des anges, de l'enfer ou du paradis, des animaux, du fond de l'océan, des étoiles, du cosmos tout entier... La poésie est anarchiste même quand elle lumine dans le sens du monde, la poésie est rebelle, rebelle à dresser des barricades de mots, rebelle jusqu'au sang qui lui gicle du ventre lorsqu'elle est pourfendue par ceux qui la tuent...

    La poésie ce n'est pas la haine ni une hache de guerre, même si l'on croit dur comme fer que c'est de la haine exprimée ou une hache de guerre brandie pour couper des têtes !

    Et quand bien même elle chante ce qu'on déteste le plus au monde, quand bien même elle chante ce qui nous horrifie le plus et qu'on voudrait effacer de la surface de la Terre, elle est de ce monde, et "lui tordre le cou" c'est la pire de toutes les violences !

    Et vive les poètes, tous les poètes !

    ... Ce que les moralistes et les religieux ont fait ?

    Ils ont pris un gros vase de terre, un gros pot sans trou au fond, et ils ont mouché la flamme rebelle de la bougie en retournant le pot sur la flamme pour qu'elle s'éteigne... Et ils ont cru que partout où la flamme s'éveillait et montait, il fallait la couvrir sous le pot...

    Mais ils n'arrêtent pas de mettre des pots pour moucher les flammes des bougies, il faut sans cesse à n'en plus finir, encore des pots et des pots...

    ... Ce que la poésie fait ?

    Elle allume des flammes sans cesse, des flammes qui émerveillent les yeux ou qui brûlent le doigt (c'est selon) et elle n'a que faire des pots de terre et des vases des moralistes et des religieux...

    La poésie allume les flammes et en même temps elle les dessine, et les fait danser, toutes... les bleues, les jaunes, les orangées, les vertes, les rouges, les blanches... La poésie certes, allume bien de l'émotion et du ressenti, mais elle allume aussi quelque chose qui "mouche" ce dont on se consume sans s'en rendre compte : tout l'ennemour du monde, des gens et des choses, que l'on porte en soi et qui, attisé, nous brûle les entrailles et obscurcit notre esprit...

  • Halte à la peur et au pessimisme ! ...

    ... Cependant bien fondés mais que l'on emplifie démesurément parfois...

    ... Quand je vois, de mon vivant, apparaître toutes ces nouvelles technologies, aux si diverses applications dans les domaines de la génétique, de la biologie, de l'informatique, de l'internet, des sciences en général... Et qui parfois se développent avec une vitesse phénoménale, je pense alors à cette dernière décennie de "l'Ancien Monde", celle des années 80 du 20ème siècle, dans laquelle sont nées les générations de l'âge de mon fils, ces générations des nés entre 1975 et La fin des années 80 et qui ont encore connu durant leur petite enfance, "l'Ancien Monde"...

    Déjà dans cette décennie là, l'on commençait à voir apparaître dans notre vie quotidienne ce "futur proche qui pointait le bout de son nez" : je me souviens en particulier (c'est ce qui m'avait vraiment marqué à l'époque, entre autres) de l'arrivée de l'électronique (circuits imprimés) dans les nouveaux téléviseurs de l'époque, dans les voitures, les machines à écrire ; et aussi (surtout) l'arrivée des premières consoles de jeux (avec "joystick"), des "game boy" et autres jeux nouveaux, électroniques... Des premiers CD, de la généralisation du magnétoscope enregistreur et programmable avec cassettes vidéo bandes magnétiques, mais l'on achetait alors encore pas mal de disques vinyles 45/33 tours (je me souviens dans ces années là, je faisais comme ma mère dans les années 50, j'achetais tous les derniers succès en 45 tours et j'avais un électrophone)...

    J'avais acheté aussi, pour mon fils âgé de 8/9 ans, pour 3000 francs de l'époque, l'un de ces premiers ordinateurs "préhistoriques" dotés d'un moniteur (une petite télé), d'un clavier avec à côté du clavier un compartiment pour insérer des cassettes (de jeux ou de logiciels traitement de texte, dessin, culture générale, etc)... des cassettes dont il fallait attendre le chargement complet (assez long) pour que ça marche... Et bien sûr le "joystick" pour les jeux vidéos de l'époque, et avec l'ordinateur, il y avait un bouquin explicatif avec des chapitres concernant le traitement de texte (c'était très compliqué, car il fallait se familiariser avec une sorte d'algèbre informatique afin de pouvoir réaliser un texte)...

    Mais mon fils, comme tous les gosses de l'époque, se servait de cet ordinateur uniquement pour les jeux vidéos... Et j'avais essayé de m'en servir pour des travaux d'écriture mais très vite je revenais tout bêtement à mes carnets et à mon stylo à bille...

    La période de l'enfance étant pour l'être humain en général, une période "marquante et déterminante", il est certain que les nés entre 1975 et 1989, ayant encore connu "l'Ancien Monde" ont été empreints de cette culture de l'époque et qu'il en demeure des traces même s'ils sont, devenus jeunes adultes, entrés "de plein pied" dans le "Nouveau Monde"...

    Il n'en est pas de même, du tout, pour les générations "d'après" (après 1990)... qui elles, sont nées avec Internet, avec le téléphone portable, la Web Cam, Facebook, Twitter, les blogs... (je pense à nos "bébés" de l'an 2000, 2002, 2005... qui soit dit en passant auront cent ans dans les premières années du 22 ème siècle!...

    ... Je ne parlerai pas, (c'est pas le même sujet)... de l'arrivée du Sida (milieu années 80) qui a "révolutionné et problématisé" la relation fille/garçon (et garçon/garçon-fille/fille) ; de l'explosion du chômage, de l'entrée en études supérieures (fac, IUT, écoles spécialisées) d'un beaucoup plus grand nombre de jeunes qu'avant ; de l'explosion du libéralisme de marché, du monde des affaires et des banques et de la financiarisation, des immenses chantiers d'autoroutes et de périphériques des grandes villes, de la consommation de masse, et de tout ce qui préfigurait alors ce "Nouveau Monde qui pointait déjà le bout de son nez"...

    ...Tout cela me paraît "assez fabuleux" et me laisse rêveur... Et "ça m'embête de devoir mourir" à cause de tout ce que je ne vais pas voir, ou si je le vois je serai bien trop vieux, bien trop décati pour en "profiter" ou pour enrichir mon imaginaire... Car c'est vrai, ça me passionne tout ça, j'ai "pas si peur que ça", de l'avenir, et ça "m'emmerde un peu" d'entendre tous ces "pessimistes" qui arrêtent pas de "tirer des sonnettes d'alarme" (certes ils ont quand même raison) mais par moments ça devient angoissant et surtout "réducteur" (c'est comme si on gelait l'immensité et la perspective du beau, du vrai, du merveilleux, du rêve, en aspergeant de produit "bombe anti-agression" toutes ces ombres suspectes en face de soi qu'on prend systématiquement pour de "grands méchants ramponos")...

  • Civilisations disparues

         Qu'en est-il de ces très lointaines civilisations disparues qui “auraient existé” ?

    Bon nombre, à vrai dire un fort grand nombre d'ouvrages traitent de cette question, et ont été écrits pour la plupart d'entre eux par des scientifiques même, par des chercheurs, des explorateurs, des archéologues dont les travaux cependant ne sont pas toujours bien accueillis par la communauté scientifique...

    En effet la science officielle, celle des facultés, des universités, la science du “sens du monde” en somme, nie l'existence de ces civilisations évoluées voire supérieures à la nôtre, qui auraient existé dans un passé très lointain... Une existence cependant, qui est avancée avec des “preuves” par les sciences dites ésotériques, occultes ou “parallèles”...

    Personnellement, j'adhère à la science de la communauté scientifique mais avec quelques réserves tout de même... En revanche je n'accorde guère de crédit aux sciences ésotériques, occultes ou parallèles...

    J'ai lu bon nombre de ces ouvrages dont certains d'ailleurs, “dégotés” en vide-grenier ou en brocantes, des ouvrages introuvables en librairies ou bibliothèques, d'anciennes éditions datant de plusieurs dizaines d'années ; et je dois reconnaître que dans le nombre, j'en ai trouvé quelques uns “relativement crédibles” du moins en partie... Mais qui résistent mal à une analyse et à une réflexion profondes...

    Mais dans l'ensemble je demeure assez sceptique.

    L'imaginaire, la curiosité, la passion que l'on peut avoir de “ces choses d'un lointain passé”, toutes les questions que l'on se pose... Tout cela prédispose à un travail de l'esprit dirais-je, qui peut se faire insidieusement au détriment d'un travail de recherche et de réflexion s'appuyant sur des connaissances et des faits scientifiques...

    Nous avons déjà bien sûr, les récits d'historiens de l'Antiquité (qui par la suite ont été repris, exploités et à partir desquels des recherches archéologiques furent faites)...

    ... Qu'en sera-t-il par exemple, de notre civilisation actuelle, celle qui englobe les 19ème, 20 ème et 21 ème siècles de notre Histoire... Dans "quelques milliers d'années"? (Je ne parle pas bien sûr d'une durée de temps équivalente à celle d'une ère géologique)...

    Déjà, tout ce qui est en métal (fer, acier, la plupart des métaux) ne résiste pas à l'oxydation : nos boîtes de conserve, nos voitures à la casse, pylônes d'EDF, charpentes métalliques, structures métalliques de toutes sortes, seront réduits en poussière de rouille puis cette poussière s'agglomèrera à la terre... Et tout ce qui est en verre, en plastique, matériaux "composites", tout cela sera dégradé et disparaîtra au bout de quelques milliers d'années...

    Quant à nos autoroutes, rails, voies de circulation, parkings de grandes surfaces commerciales, tout cela sera peu à peu enfoui sous la terre, sous la végétation, et disloqué, éclaté, et pour finir réduit en poussières et éclats divers agrégés à la terre...

    Et les livres, et les ordinateurs, et les i-phones smartphones, et les clés USB, et les DVD, les CD et autres supports d'enregistrement de tout ce que l'on fait ? ...

    Il ne restera rien, ou presque rien, de notre civilisation actuelle... Ce qui nous vient actuellement d'un passé très lointain, remontant à quelques milliers d'années, ne nous vient que de la pierre et de ce qui est gravé dans la pierre ; et de quelques matériaux (du moins ce qui en reste) ayant résisté à l'oxydation... Mais, au delà de ces milliers d'années de l'Histoire toute entière, qui ne représentent qu'un temps très court à l'échelle de temps des ères géologiques, il ne demeure que des fossiles, ou encore des ossements ou des restes pris dans une sorte de gangue ou au fond de quelque cavité dans laquelle l'air et les micro-organismes ne se sont pas introduits...

    Cela fait donc "fort peu", pour tenter de reconstituer une Histoire qui nous aurait précédé... Soit une Histoire d'avant la Préhistoire ou de durant la Préhistoire, et qui, bien que très différente de la nôtre, se serait apparentée (avec une autre technologie, une autre architecture, d'autres arts, une autre vie sociale et économique) à notre Histoire actuelle...

    Et puis, surtout, c'est l'écrit qui nous manque, les traces écrites, ces traces qui ne remontent que du temps des premières civilisations connues de cette partie du monde que l'on nomme "le croissant fertile" (moyen orient), ou encore du temps des Mayas en Amérique Centrale...

    Et sans l'écrit, sans le gravé, point de récit, point de témoignage exprimé, point d'histoire autre que celle qui peut être reconstituée grâce à des objets, des outils façonnés ayant résisté en partie à l'épreuve du temps...

    Ce sont là toutes raisons pour lesquelles je demeure très sceptique en ce qui concerne l'existence supposée ou affirmée de ces "civilisations lointaines disparues"... Sans toutefois dire "cela ne peut être" ou "c'est de la pure affabulation à coup sûr"...

    Après tout... Nous, notre civilisation actuelle... Nous aurons bel et bien existé, même s'il ne reste rien de nous dans plusieurs milliers d'années...

  • Un libéralisme dévoyé et outrancier dans la pensée et dans l'acte

          Nous subissons depuis une trentaine d'années environ une sorte de terrorisme intellectuel de la part de toute une "Intelligentsia" de Gauche comme de Droite, et qui nous impose un soit disant "bien fondé" de tout ce qui doit se croire et se savoir, s'avaler et se consommer, tant dans le domaine des loisirs, du sport, de l'actualité, de la Culture, des livres, du cinéma... Un véritable terrorisme intellectuel dis-je, orchestré par ce que l'on pourrait appeler "la France d'en haut" (en fait la France du fric) et cela avec la logistique, le "rouleau compresseur" des Grands Médias (presse, audiovisuel)...

    Tout cela nous a été légué par une caste d'intellectuels (de toutes sensibilités d'ailleurs), de la seconde moitié du 20 ème siècle, avec ces "guides et pseudos grands penseurs de Mai 68", qui prétendaient tout renverser, tout permettre, nier les "valeurs éternelles", et "nettoyer" la société tout entière, la débarrasser de ce qui la sclérosait, l'immobilisait ; d'où l'émergence de tous ces "principes philosophiques", de ces modes de vie "différents" et de courants de pensée, de ces expériences intellectuelles, et de ce libéralisme dévoyé, outrancier, exhibitionniste, dans la pensée et dans l'acte... Et cette époque que l'on appelle "les Trente Glorieuses" a largement contribué au développement de ce qu'il faut bien oser appeler "terrorisme intellectuel"...

    Tous ces Intellectuels et "grands penseurs"... Et toute la clique qui les accompagne et gravite autour d'eux, de gauche comme de droite, et même jusqu'aux "révolutionnaires de tout poil"... Sont en général méprisants, condescendants, écrivent et publient tous des livres (quand ce ne sont pas des autobiographies) qui ne valent que ce qu'ils valent mais font la Une de l'actualité... Et nous les voyons se pavaner dans les salons, les expositions, et sur Facebook, Twitter, les réseaux sociaux, dans la Presse et à la Télévision dans des émissions "Grand Public"...

    Est-ce que le terrorisme d'une Droite imbécile et marchande et élitiste et friqueuse... Est pire, que le terrorisme intellectuel de la "France des barons de la Pensée" ? Car cette droite là, celle du CAC 40 et des paradis fiscaux, au moins on sait à quoi elle ressemble, au moins on peut se battre contre elle sans se demander, comme avec la "gauche ou la droite bobo", si on va pas "tomber dans le panneau"... (je pense à la grande tape amicale, faussement amicale, que tu reçois dans le dos, et puis après, t'es niqué jusqu'à l'os)...

    Je suis pour qu'on appelle un chat un chat, avec ou sans "fioritures"... (mais avec quelques "fioritures" -encore faut-il savoir lesquelles- c'est "un peu mieux")...

    Les "bobos", de droite comme de gauche, n'ont, c'est connu, que peu d'estime pour les balayeurs -qu'ils nomment d'ailleurs "techniciens de surface"- (je déteste ce vocable de "technicien de surface")... Mais j'en ai connus, de ces balayeurs, "qui avaient plus d'âme, de coeur et de tripes, et d'éducation, et de Culture... que ces grands intellectuels sortis des grandes écoles fils à papa ou même "pas si fils à papa que ça"...

    Et c'est drôle : il n'y a plus de "vieux" (et encore moins de vieillards) mais "des gens du troisième âge" ! Encore un "vocable" d'intellectuel plus ou moins grisonnant et qui a dans la bibliothèque de son salon salle à manger tous les "bouquins" qu'il faut avoir lus (mais soit dit en passant, pas les "maudits" ni ceux qui dérangent trop)...

    ... Néanmoins je me pose avec beaucoup de gravité, gravité et hésitation en même temps, cette question, cette question que je sens, que je perçois, que je vis en moi depuis en fait mon enfance, et qui m'embarrasse ; et qui dans une certaine mesure ne va pas dans le sens de mon inclination naturelle... Et cette question la voici :

    Peut-on, doit-on se passer de "ces gens là" (ceux dont je parle ci-dessus) ? Peut-on, doit-on passer sa vie à les "étrangler" d'une manière ou d'une autre (que ce soit avec talent ou pas, avec art, littérature, poésie et compagnie ou pas) , à les maudire, à les mépriser, autant que eux ils nous méprisent et nous "étranglent"? Peut-on "vouloir leur peau" et passer sa vie entière à les combattre, à les combattre comme dans une sorte de "guerre sainte", et ainsi, participer à ce "sens du monde" qui est celui que nous connaissons depuis toujours, celui dans lequel nous "fonctionnons" depuis toujours ?

    Oui, je me pose cette question, et dans cette question là, je "ne me sens pas tout à fait à l'aise" car, comme je le dis plus haut, cela ne s'apparente pas avec mon inclination naturelle qui est celle d'un révolté...

    Si le "résultat" de ce "combat éternel", c'est le même résultat que le résultat que l'on constate, que l'on subit, et qui apparait sous son véritable jour, celui d' un visage crispé dans son fanatisme, dans sa vision du monde, dans son refus absolu, dans son désir d'éliminer, d'éradiquer à tout prix... Alors ce n'est point là le résultat auquel j'aspire vraiment au fond de moi...

    Certes, je ne me fais guère d'illusion : ces gens là en effet "ne baisseront jamais la garde". Nous les aurons toujours devant nous avec leur arrogance, leur condescendance, leurs certitudes, leur culture "surfaite" et envahissante, colonisatrice dirais-je... Si quelques uns d'entre eux cependant, en viennent à laisser tomber enfin, un peu de leur arrogance, de leur orgueil, ce ne peut-être que par un combat ne ressemblant pas aux autres combats, un combat mené par des gens qui ne peuvent se résoudre à devoir "déterrer la hache de guerre" lors de chaque conflit d'intérêt ou d'idée, de religion ou de culture, survenant au coin de la rue, ou en quelque endroit du monde. Un combat en quelque sorte, sans violence aveugle, sans haine surtout, mais en même temps sans complaisance, sans laxisme...

    Le "problème" du monde des Humains, au fond, le "problème majeur"... C'est que... "Ils ne sont pas tous forcément fiers, mais ils ne sont jamais humbles"... Ou s'ils sont humbles c'est d'une humilité d'écrasé, de vaincu, de "qui ne croit pas en soi", de qui baisse toujours les yeux, de qui laisse faire parce qu'il ne se sent pas capable de faire quoi que ce soit...

    La Culture, la vraie Culture, n'a que faire des idées politiques, des idéologies qui courent le monde, des religions, des sensiblités qui se heurtent, des "partis pris" dans un sens ou dans un autre contre ou pour tel ou tel personnage parce que --- --- ; et à mon sens "si la Culture ne peut encore sauver le monde", elle peut nous, nous sauver du désespoir, de la morosité, de l'indifférence et de la médiocrité relationnelle conditionnée dans le même sens, celui qui consiste à se friter pour un oui pour un non, et à jouer au cador...

    "Appelons un chat un chat", mais avec plus de rire (un peu plus au moins) que de coups de trique... !

  • Petit... ou gros bug sur Face de Bouc

    ... Des "choses privées" (messages, commentaires, divers propos, images et photos) normalement destinées à des proches ou à des amis "choisis"... Sur Facebook, ce vaste, très vaste univers de communication où tout le monde est sauf quelques uns -qui soit dit en passant on bien raison de ne point y être- se sont retrouvées catapultées on ne sait comment, dans le domaine public, de telle sorte que bon nombre d'entre elles ont pu être portées à la connaissance de tout un chacun y tombant dessus...

    ... "Cela me fait une belle jambe" dirais-je !

    Et j'en ris, et n'en pleure point ! J'en ris très fort, parce que ça va faire "des tas d'histoires"... Et dire que "des gens très bien", hyper bien même, y sont, sur Facebook... à commencer par toutes nos grandes vedettes de la Télé, nos présentateurs Télé, nos artistes, chanteurs, animateurs, intellectuels, écrivains, etc. ...

    Un vrai "foutoir", ce "Fas'd'bouc" ! ... Et je ne parle pas de Twitter, ce "ramassis" de gens de "haute volée qui font la pluie et le beau temps", et qui "nous pompent l'air" avec leurs milliers de petits messages en 140 caractères...

    Facebook c'est la version 21 ème siècle de "jouer au cador"... Au départ, je pense que c'était une bonne idée de lancer sur la Toile un tel outil relationnel, mais il faut voir ce qu'on en a fait !

    Oui, c'est vrai : sur Facebook moi-même j'y suis... Mais je ne m'y "promène" qu'occasionnellement, sans déodorant, même pas en "pirate", et juste que cet "univers" me sert en quelque sorte de "vitrine", un peu comme la vitrine d'une boutique genre bouquiniste des quais de la Seine dans une rue passante certes, mais une rue où l'on ne s'attarde guère à moins d'avoir une bonne raison d'y revenir...

    ... Et je vous invite à découvrir sur ce blog (lien) intitulé "Une autre vision de la littérature" :

    http://medieval-lydia.blogspot.fr/2012/09/facebook-nest-pas-mon-ami.html

  • Les mots

    Les mots

         Les mots, si bien assemblés soient-ils et agréables à lire, ne sont rien sans l'esprit, sans la pensée, sans le rêve, sans le ton, sans le sens qui les anime... Mais il vaut mieux tout de même qu'ils soient "pas trop mal assemblés"...

    C'est comme pour une jolie femme : cette femme n'est rien, si agréables que soient son visage et sa silhouette à regarder, vêtue tel un "as de pique"... Ou, bien pire encore, sans ce qui dans son regard, dans ce qui anime son visage, dans ce qui émane d'elle et que l'on pressent, nous fait rêver... Autrement dit, si rien ne se voit de tout cela parce que cela ne serait point ou presque, et qu'il ne demeurerait que cette beauté froide et inanimée...

    Ainsi lors d'une prise de photo, lors de la réalisation d'une vidéo, parvenir à saisir ce que dit un regard, ce qui émane d'un visage, c'est faire d'une image qui n'est rien, si belle soit elle, une image vivante et qui vaut bien un beau texte de littérature avec du ton, de l'esprit, du sens et du rêve...

    Mais cela, tout cela, le sens, le ton, l'esprit, la pensée, le rêve... Ne s'invente pas : cela est ou n'est point... Et si l'on force à être ce qui n'est point, c'est de l'imposture...

    L'imposture est l'une des "quelques caractéristiques" de cette culture dévoyée et enfriquée qui produit d'une part une sorte d'analphabétisme béat et généralisé ; et d'autre part toute une flopée de gens de "haute volée qui font la pluie et le beau temps"...

  • Carnets de voyage, Arras et Montreuil sur Mer, sept 2012

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    ... C'est la place principale d'Arras... Mais il y en a deux autres aussi, pas très loin... L'on y aperçoit le beffroi (il y a beaucoup de beffrois en Nord Pas de Calais et Flandre...

    La place sert de parking, ce qui lui enlève un peu de son caractère (dommage, car les véhicules s'y pressent et font "comme une formation en tortue du temps des légionnaires Romains"...

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    ... Les Géants d'Arras : dans les villes du nord de la France, les géants sont des figures emblématiques des fêtes. Ici à Arras, voici Colas, Jacqueline et leur fils Dédé. Dans la version 1981, ils ne mesurent plus que... quatre mètres de haut environ. Ils sont vêtus du costume de leurs ancêtres disparus après la guerre...

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    ... Une belle porte d'entrée : l'on n'imagine pas le facteur (ou le technicien de chez Darty), accueilli par la femme du logis en "petit négligé chic et provoquant", et entrouvrant cette lourde porte avec ses doigts de fée...

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    ... Une rue d'Arras : il n'y avait pas grande animation ce jour là, nous étions un dimanche matin, vers 11h.

    ... Un peu d'Histoire :

    Arras est l'ancienne capitale de l'Artois. Son nom Gaulois était Nemetocenna. Les invasions barbares ont détruit la ville en 407.

    Au 14 ème siècle, Arras devient un centre important de commerce et de production de tapisseries. Disputée entre la Bourgogne et la France, Louis 11 la détruit en 1477 à la mort de Charles le Téméraire.

    En 1492 elle passe sous la domination Espagnole, mais Louis 13 la reprend en 1640. Mais Arras ne deviendra Française qu'en 1659 au traité des Pyrénées...

    Du fait de son sous-sol crayeux (nombreuses carrières en exploitation), durant la 1ère guerre mondiale, les Britanniques et les Français édifient trois réseaux de tranchées de 12 lignes chacun avec tunnels, abris et toute une infrastructure de lignes téléphoniques et éclairage électrique. Les Allemands sont installés sur la crête de Vimy, en une place forte difficile à prendre.

    En définitive à la suite d'un intense bombardement préliminaire, les Alliés parviennent à conquérir la crête, et il ne restait que peu de survivants Allemands au milieu de ce chaos...

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    ... L'Hôtel de France, à Montreuil sur Mer...

    Je n'ai ni visité l'intérieur ni vu de carte indiquant le prix des menus et des chambres... Sans aucun doute, l'intérieur (les chambres en particulier) est-il "aux normes" avec le plus grand confort, et tous les équipements les plus modernes... J'imagine des "piqués", des gens un peu "snobs" ou tout simplement des gens "nostalgiques des grands hôtels à la papa", qui, "pour se faire plaisir", viennent séjourner ici, en ce lieu "rétro et vieillot"... mais bien évidemment, avec tout le grand confort, tout le luxe et la meilleure table qui soient, à l'intérieur...

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    ... La rue d'Hérambault, à Montreuil sur Mer, l'une des rues les plus "typiques" de la ville, pavée, entièrement pavée sur toute sa longueur... Au fond l'on aperçoit un escalier de terre et de pierre qui mène sur le tour des remparts, un tour de quatre kilomètres autour de la ville, et qui surplombe en partie, à six ou sept mètres de hauteur (sans muret protecteur) toute la région environnante (près, champs, collines, forêts, espaces de culture, bourgades voisines)... Montreuil sur Mer autrefois était une place forte, et il subsiste les restes d'une citadelle (restaurée) et dans l'enceinte de la citadelle, se trouve l'auberge de jeunesse, tenue dans les années 1970 par "Franco", un vieil original libertaire artiste peintre et sculpteur...

  • Carnets de voyage, braderie de Lille septembre 2012

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    ... Un peu d'Histoire :

         La braderie de Lille, l'une des plus grandes manifestations populaires en France et en Europe, a lieu chaque année le week end du premier dimanche de septembre.

    Son origine remonte au 12 ème siècle, avec une première trace écrite de son existence (ou de ce qui lui ressemble), et qui date de 1127.

    Au 12 ème siècle au moment de l'Assomption, se tenait la foire de Lille et les commerçants pouvaient vendre leurs produits pendant la foire. Mais la braderie proprement dite, en fait, ne commence vraiment son histoire qu'à partir du 14 ème siècle, et sa date est alors fixée au 27 Août, et sa durée est de cinq jours...

    En 1446, Godin Maille et Pierre Tremant, marchands de volailles, s'installent sur la foire et font rôtir des harengs et des poulets qu'ils vendent aux gens, grâce à une autorisation qui leur accordée par la ville... En Flamand, "rôtir" se dit "braden", d'où l'origine du mot "braderie"...

    Et la braderie donc, devient peu à peu chaque année, une grande manifestation populaire, et cela à partir du début du 16 ème siècle, quand les domestiques reçoivent l'autorisation de vendre les objets et effets usagés de leurs patrons.

    Au 17 ème siècle ce sont les marchands qui viennent s'installer car les voies de transport se sont entre temps beaucoup améliorées ; et les artistes ambulants y viennent aussi.

    Au 19 ème siècle, suivent avec les marchands, et le "petit peuple", les bourgeois et les camelots des environs de la ville.

    Au 20 ème siècle de 1940 à 1960, la braderie perd un peu de son intérêt car elle devient un grand marché général du fait de la guerre et des années d'après guerre de la reconstruction.

    Puis dans les années 1970 elle retrouve son esprit et son atmosphère d'autrefois, du moins jusque vers les premières années du 21 ème siècle, où elle reperd de nouveau (en partie) son intérêt à cause de la marchandisation-mondialisation croissante et envahissante, ainsi qu'avec le développement des vide greniers...

    Arrivé vers 8h le matin de ce 1er septembre, par le métro ligne 1 depuis 4 Cantons, près de la cité universitaire de Villeneuve d'Ascq, où j'avais pu garer ma voiture, venu de Douai où j'avais dormi la veille ; je suis resté jusqu'au soir vers 20h, et avec ma femme nous avons parcouru pas mal de kilomètres dans les rues de Lille, le plus "mauvais" moment si je puis dire fut celui de notre passage dans la rue de la Liberté vers 17 h quand une foule compacte telle que je n'en avais jamais vue de ma vie à ce point là, nous a pour ainsi dire "étouffés littéralement, et nous avons dû à grand peine, rebrousser chemin...

    Néanmoins, j'ai été très heureux durant cette belle journée ensoleillée, de connaître cet évènement qui est celui de cette grande manifestation populaire et festive, et finalement l'expérience s'est révélée enrichissante, et en dépit de la "mondialisation-marchandisation croissante et envahissante", j'ai trouvé que la braderie de Lille avait (devait avoir) conservé une partie de son caractère d'antan...

    Je n'ai pu m'empêcher de penser à un certain moment, samedi vers 15h, au moment le plus chaud et le plus "fort" de la journée, devant un groupe musical sur la place de la République et au beau milieu d' une foule joyeuse et sympathique ; à cette chanson de Pierre Bachelet "Les gens du Nord ont dans leur coeur le soleil qu'ils n'ont pas dehors"... C'est ma foi, bien vrai, du moins en partie, et de ce côté là, je n'ai pas été déçu! Et j'ai même "regretté" (rire)... de ne pas avoir dans ce pays, qui est celui de Lille et de cette partie du Nord Pas de Calais, des souvenirs d'enfance, de famille, d'amis, et... "des racines"... Je me serais bien inventé alors, ces souvenirs que je n'ai pas eus, dans ce pays qui comme d'autres d'ailleurs en France et là où j'ai vécu, est très accueillant j'ai pu m'en apercevoir...

    Le matin de mon arrivée à Lille (le jour s'était levé) je n'ai absolument pas été dépaysé, j'ai tout trouvé très facilement "du premier coup" (la station de métro, le parking) et il me semblait que "j'étais déjà venu"... D'ordinaire, les grandes villes et la foule m'effrayent, surtout les zones "banlieusardes ou périphériques" avec leurs tours, leurs grands ensembles, la difficulté à se repérer, à circuler en voiture, etc. ... Mais là, à Lille, c'était différent et puis, il y avait toutes ces constructions en brique (maisons et bon nombre de bâtiments), ce que l'on observe dans toute la région Nord Pas de Calais, et en même temps, une "modernité" comme dans un futur qu'on a envie d'aimer...

    ... Autres photos, de la braderie de Lille, avec commentaires :

    http://notabene.forumactif.com/t12014-carnets-de-voyage-braderie-de-lille-1er-et-2-sept-2012