Articles de yugcib

  • Chemins empruntés et clôtures sautées

         Ces routes parcourues, ces chemins empruntés, ces portes et ces fenêtres ouvertes, ces clôtures sautées...

    Mais ce n'est point là, dans la traversée de la vie, de nos vies, le plus important...

    Ce sont ces pas que l'on fait, chaque pas...

    Et, à chacun de ces pas, ce que l'on voit, ce qui nous parle, ce qui nous interroge et qui est tout proche...

    Et ce sont ces pas qui le feront, le chemin, la route parcourue, les clôtures sautées...

    Mais les portes et les fenêtres ne s'ouvriront pas pour autant. Et les clôtures seront souvent difficiles à sauter...

    Le chemin qui se fera ainsi, par ce que l'on voit, par ce qui nous parle, par ce qui nous interroge et qui est tout proche ; qui peu à peu se dessinera et traversera le paysage... Le suivra-t-on alors ?

    Ou bien, ne va-t-on pas encore jeter ses pas sur ces chemins que l'on ne cessait de prendre et qui nous semblaient plus importants à suivre que nos pas ou nos regards à mettre l'un devant l'autre ?

    Tous ces chemins que l'on ne cesse de prendre sans vraiment regarder, sentir, toucher, écouter et penser ?

  • Le coeur, l'esprit, et "le fourneau qui brûle en soi"

         Ce qui vient tout droit, heureux à entendre ou à lire, et sans fioritures, du coeur et de l'esprit, mais pas du fourneau qui brûle en soi, c'est sans ambiguité aucune... En fait, ce "fourneau qui brûle en soi" en l'occurrence, n'est pas le "générateur direct" de ce que l'on dit ou écrit, venu tout droit du coeur et de l'esprit : il est alors "cette réalité en soi" qui ne peut être niée, qui existe... Mais qui est "gérée au mieux"...

    Ce qui vient du coeur et de l'esprit, heureux à entendre ou à lire, avec ou sans fioritures de langage ou d'écriture, mais aussi – il faut le dire- du fourneau qui brûle en soi, c'est déjà plus ambigu... Lorsque -il faut le dire- la flamme s'échappe quelque peu du fourneau parce que, précisément on l'a laissée s'échapper à dessein...

    Quant à ce qui vient essentiellement du fourneau qui brûle en soi, et "qui peut poser problème", dont on ne montre pas la flamme vive, et que l'on habille de coeur et d'esprit, c'est de la supercherie, de l'hypocrisie, et parfois même de la scélératesse !.. La séduction procède, assez souvent, de cette manière là, qui consiste à s'habiller de coeur, d'esprit et en plus si l'en est, d'intelligence...

  • L' "universalité" du Web

          Pourquoi universalité entre guillemets, déjà, pour commencer ?

    J'exprime ici par l'emploi des guillemets un questionnement à propos justement, de l'universalité du Web.

    En effet, le haut débit voire le très haut débit, la Web Cam, la vidéo, les galeries de photos, l'instantanéïté de la transmission et de la diffusion notamment sur les réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter... Tout cela est-il bien "si universel que cela" sur la planète ?

    Autrement dit, le "Terrien Lambda", quel que soit l'endroit du monde où il vit, habitant d'une grande ville ou d'une petite bourgade isolée ; a-t-il la possibilité de communiquer avec la même instantanéïté, et de la même manière en bénéficiant des mêmes services et "outils technologiques", partout, vraiment partout ?

    Non, absolument pas dans la réalité du monde d'aujourd'hui...

    Dans le livre "Le monde en stop", Ludovic Hubler, l'auteur, nous raconte qu'à la sortie d'une ville située au sud du Maroc, à Boujdour, il trouve un cybercafé "au milieu de nulle part, une enseigne biscornue et bringuebalante indiquant la présence du réseau des réseaux" alors qu'il n'y a pas un village à moins de 300 km à la ronde !

    L'on imagine mal l'un ou l'autre des grands opérateurs de télécommunications, investissant dans des infrastructures coûteuses (lignes ADSL) afin de doter ce pays isolé d'un réseau à haut débit... Sans doute y-a-t-il (du moins je l'imagine) en ce lieu isolé du Sahara occidental proche de la côte Atlantique, une liaison satellite de même type que celle qu'utilisent les scientifiques et les chercheurs dans leurs expéditions en Antarctique, dans les grands déserts... Mais alors, qui, quel "organisme", finance une telle liaison en ce lieu où il n'y a... tout simplement rien ?

    La liaison satellitaire en effet, c'est à dire autrement que par l'ADSL classique avec des infrastuctures de télécommunications, câbles, bornes et antennes ; n'est encore aujourd'hui accessible -et pour un coût d'abonnement et d'installation très élevé- que pour les journalistes réalisant des reportages, les scientifiques et les chercheurs en mission...

    Et oui, réfléchissons un peu : il n'y a pas d'ADSL au pôle nord ni en Antarctique ni au fin fond du désert de Gobi ! (et pourtant les chercheurs et les scientifiques communiquent en temps réel et avec vidéo, web cam, depuis ces lieux "extrêmes")...

    ... Si le Web, comme c'est encore le cas sur une grande partie de la surface de la planète, n'est rien d'autre qu'un transmetteur de courriels, d'images, de pages de sites, de texte, de documents et d'informations... et éventuellement -mais d'une lenteur souvent désespérante- de vidéos, films... "Ce n'est point là à mon sens une révolution technologique d'envergure" !

    La véritable "vocation" du Web si je puis dire, c'est de faire de la relation humaine dans une dimension planétaire comme on fait de la relation humaine dans une dimension limitée en espace... C'est à dire permettre à des gens éloignés et dispersés, non seulement de se lire ou même de s'entendre, mais aussi et surtout de se voir en direct dans l'environnement proche qui est le leur au moment de la communication...

    Or cela n'est possible qu'en haut ou très haut débit ADSL... ou liaison satellitaire... Et sûrement pas hélas, dans bien de lieux en France, Europe, Amérique et partout dans le monde en "débit moyen" voire "bas débit"...

    Il y a aussi, c'est vrai, et peut-être là "plus universel"... La liaison par le réseau Hertzien (téléphonie mobile, i-phone, smartphone, tablette) en 3G plus, 4G... mais aussi il faut le dire, en 2G ou moyen ou bas débit... Selon le niveau de "couverture" locale... Et, soit dit en passant, je voudrais bien savoir comment par exemple, au beau milieu de la Creuse au centre de la France, un jeune, accro de téléphonie internet, peut-il envoyer à ses copains de Facebook des vidéos et des galeries de photos, vu le débit d'émission qui doit être celui du lieu où il se trouve...

    Car il y a celui qui émet, et celui qui reçoit : l'un des deux seulement peut-être en très haut ou haut débit, mais l'autre non... auquel cas l'un ou l'autre "galère" ou n'a tout bonnement rien !

    Donc, on le voit bien -et il faut en être conscient et s'adapter en conséquence- le Web n'est "universel" (vraiment universel) que là où il crée, où il entretient, de la relation humaine "réelle" à distance (relation de même type ou presque, que la relation humaine "sur place" en un lieu déterminé et limité en espace où l'on se voit, se rencontre)...

    Si ce n'est point le cas, le Web n'est alors -à mon sens- qu'un outil de communication à peine plus amélioré qu'un simple téléphone, un fax phone, un transmetteur d'images photos, de texte écrit, de pages de sites ou de blogs, mais sans réelle relation... Autrement dit "un pis aller", une illusion, du rêve qui ne se réalise pas "complètement"... Et engendre de la frustration...

    Je pense en particulier, aux personnes handicapées, aux personnes isolées socialement, qui elles, peuvent grâce à une "universalité" réelle du Web créant de la "vraie relation", communiquer, diffuser, depuis un hôpital, une maison de retraite, un fauteuil roulant, et correspondre ainsi avec d'autres gens à l'autre bout du monde (ou même à seulement dix kilomètres d'eux), voir et entendre tous ces gens comme s'ils se trouvaient auprès d'eux...

    Cela, oui, c'est assurément "une révolution technologique d'envergure" !

    Nous n'en sommes pas encore là, loin s'en faut !

  • En ces jours...

    En ces jours les moins heureux, les plus ordinaires de ta vie, ou parfois les plus sombres...

    Dans ce grand silence blême et dans cette indifférence des gens et du monde autour de toi, dans cette solitude qui te vient et t' étreint...

    En ces jours où ne passent autour de toi que des personnages aux visages caramélisés, que les mains s'éloignent et que les regards manquent...

    En ces jours creux et sombres où le vent tourne et efface de ton visage toutes ces marques par lesquelles il peut être reconnu...

    Oui, en ces jours là pourtant, je te le dis parce que j'en suis sûr...

    Il se lève toujours quelque part, un visage inconnu et généreux, qui t'aime...

    Et dans l'ivresse des jours heureux, ou lorsque chaque minute compte tant tu fais et refais...

    Il se lève aussi quelque part, ce visage inconnu et généreux, qui t'aime...

    Mais tu ne le sais pas et tu t'en fous...

    Aux jours les moins heureux tu crois toujours qu'il n'y a pas ce visage qui se lève...

    Aux jours les plus heureux de ta vie, aux jours où tant tu fais et refais, tu n'imagines pas que ce visage que tu ne vois pas, puisse aussi se lever vers toi et t'aimer...

  • Les trois intelligences

         Il y a l'intelligence du coeur, l'intelligence de l'esprit...

    Ces deux intelligences là, on peut les "mettre en parallèle" : elles coexistent assez souvent ensemble, et se complètent...

    Et il y a ce que j'appelle "l'intelligence dans le sens du monde" : celle là je ne la mets point "en parallèle" avec l'intelligence du coeur et avec l'intelligence de l'esprit... Car lorsque l'intelligence dans le sens du monde coexiste "vaille que vaille" avec l'intelligence du coeur et avec l'intelligence de l'esprit, ce ne peut être qu'en apparence, une apparence de toute évidence trompeuse voire scélérate et toujours dominatrice...

    L'intelligence dans le sens du monde c'est celle que l'on met sans cesse en avant, et dont on se réclame haut et fort afin de "prouver ceci ou cela" de sa vie, de son expérience, du bien fondé de ses relations les plus "en vue", de ses connaissances, de son "image de marque", en gros c'est celle qui consiste à "rouler ses mécaniques" dans les fêtes familiales et publiques, dans les groupes et dans les associations dont on fait partie, et c'est celle, cette intelligence là, qui bien sûr prévaut dans le monde et impressionne bon nombre de gens... C'est l'intelligence qui "pète de tous ses feux", l'intelligence des références, des étiquettes, des décorations ; l'intelligence qui "ouvre les portes"...

    Je n'accorde à l'intelligence dans le sens du monde qu'un tout petit statut, autant dire que cette intelligence là ne m'impressionne aucunement, et que parfois même, je lui fais "un bras d'honneur" à ma manière !

    En revanche, l'intelligence du coeur et l'intelligence de l'esprit m'impressionnent toujours... Mais je crois que j'ai une préférence plus marquée -et plus ostentatoire- pour l'intelligence du coeur...

    L'intelligence de l'esprit ne vient pas forcément -et automatiquement ou naturellement- de l'intelligence du coeur... Mais elle puise sa force si l'en est, elle devient vraiment impressionnante, seulement dans la mesure où elle s'élève sur le "terreau" de l'intelligence du coeur...

  • Le journal de Kafka, par Marthe Robert

          Marthe Robert née le 25 mars 1914 et décédée le 12 avril 1996, est une critique littéraire Française, et l'un des plus éminents spécialistes de l'oeuvre de Frantz Kafka.

    Dans sa jeunesse elle décida d'apprendre l'Allemand parce que son père ayant combattu durant la première guerre mondiale, était devenu un militant pour la paix.

    Après ses études à la Sorbonne, Marthe Robert intègre l'université Johann Goethe à Frankfurt.

    Elle fut une traductrice fidèle de l'oeuvre de Kafka.

    LE JOURNAL DE KAFKA, traduit et présenté par Marthe Robert. (Le livre de Poche, biblio, 674 pages)

    Ce combat entre Kafka et le monde, avait quelque chose de paradoxal…

    Poète, Kafka se sentait différent du commun des mortels et par conséquent contraint d’affirmer sa singularité. Ce qui rendait inévitable sa lutte avec le monde.

    Cependant, Kafka avait en même temps une autre préoccupation, un autre regard que celui d’un écrivain sans complaisance à l’égard du monde : il a voulu aider le monde à se défendre, en particulier par ce besoin qu’il sentait, de surmonter sa révolte (et plus généralement celle de l’individu), et de trouver la route ouvrant le passage vers une communauté vivante, celle des hommes coexistant ensemble dans une tradition, une culture, une histoire…

    Ce journal est, selon Marthe Robert, « le témoignage le plus poignant de toute l’histoire de la littérature ».

    « Nous avons été chassés du paradis mais le paradis n’a pas été détruit pour cela »…

    Ce « paradis » n’était-il pas cette Connaissance, ou mieux peut-être, cette « vérité » originelle, totalement pure, en l'absence de tous ces mécanismes inextricables des codes et des procédures, de toutes ces lois et de tous ces systèmes politiques et économiques constituant un immense carcan ?

    Retrouver ce " paradis qui n'a pas été détruit mais dont nous nous sommes nous-mêmes exclus" , apparaît donc comme une nécessité… D’autant plus que sa « redécouverte » s’ouvre dans une perspective encore plus belle et plus émouvante que sa découverte qui, à l’origine, n’en était qu'au début de son commencement...

    En fait, ce n’est pas le « dieu » des Chrétiens, ni celui des Musulmans ou un autre « dieu »… qui nous a chassés du « paradis » : ce sont bel et bien nous, les humains, qui avons en partie, perdu la Connaissance, et qui avons cru retrouver cette Connaissance par la Science, par la Civilisation, par la Technologie, avec des lois édictées par les monarques ou par les parlements, par les codes et par les procédures sans cesse remaniés et adaptés aux évolutions politiques et sociales… Le plus souvent d'ailleurs, au bénéfice d’une minorité « privilégiée » d’humains…

    Mais cette Connaissance existait avant que l’humain ne fût, ici ou ailleurs…

    …Le Journal de Kafka, 674 pages. Un casse tête aux dires de certains, à la seule idée que l’on peut se faire de ce que suggère à priori, la lecture des écrits et des romans de Kafka…

    Mais quelle pureté de langage ! Quelle précision ! Quelle minutie dans les moindres détails ! Et surtout quelle écriture !

    ... Je retrouve là, dans l'oeuvre de Kafka en général, et en particulier dans cette idée selon laquelle "le paradis n'a pas été détruit" et que " sa redécouverte pour autant qu'il en peut être, s'ouvre dans une perspective encore plus belle et plus émouvante"; et encore, "de ce besoin de surmonter sa révolte"...  L'un des thèmes récurrents et privilégiés de ma propre pensée, de toutes les réflexions qui me viennent depuis mon enfance...

  • Le grand oiseau

         C’était un grand oiseau derrière un mur très long…

    L’oiseau avait la taille d’un homme, la stature et les jambes d’un homme.

    Le grand oiseau se tenait donc debout en face du mur. Et le mur était si long que l’on n’en discernait pas les extrémités, ni d’un côté ni de l’autre.

    De surcroît, le mur était haut, épais, aussi dur que du métal, compact, sans la moindre fissure et lisse comme une plaque de cuisinière.

    Avec ses grandes ailes plaquées sur son dos, ses jambes, sa tête d’aigle, sa fière stature et son regard perçant, le grand oiseau derrière le mur infini recula de quelques pas, comme pour prendre son vol…

    Mais l’oiseau ne s’envola point. Ses ailes ne lui servaient à rien…

    Le ciel était grillagé, d’un filet aux mailles serrées, métalliques, et secoué par le vent.

    Tel un voile gris de nuages bas, ce filet interdisait le ciel...

    L’oiseau, à vive allure, fonçait vers le mur, son bec pointé en avant. Un bien étrange bec toutefois, que celui de cet oiseau à fière stature, au regard perçant et aux jambes d’homme…

    Ce bec avait la forme, la consistance et la dureté d’une tête de marteau dont la densité et la puissance étaient telles, que ce bec semblait conçu pour faire éclater un bloc rocheux.

    L’oiseau frappait le mur avec son bec…

    Depuis des jours et des jours, des semaines, des mois, des années, l’oiseau frappait le mur avec son bec. Déterminé, inlassable, l’oiseau frappait, frappait… Encore et encore.

    Aucune fissure n’apparaissait sur le mur. Pas même la moindre trace d'aucun de ces coups répétés...

    Alors l’oiseau, dont la détermination semblait toujours se renforcer, accrut le rythme de ses frappes. D’autres jours, d’autres mois, d’autres années passèrent…

    Un jour, il y eut enfin une trace, une griffure à peine discernable. Puis une deuxième, une troisième griffure…Et des éclats aussi fins que des grains de poussière. Et toutes ces griffures peu à peu, se confondirent en une trace creuse. Une fissure apparut. Et la fissure s’élargit, devint une brèche. L’autre côté du mur parut, les bords déchiquetés de la brèche s’écartèrent, ouvrant ainsi un passage, et l’oiseau traversa le mur.

    De l’autre côté du mur, l’on eut dit que c’était le même pays : rien ne semblait différent dans le paysage, de ce côté-là… Mais le ciel n’était plus grillagé.

    L’oiseau découvrit que ses ailes lui permettaient de voler, et son bec marteau était devenu un nez.

    L’oiseau s’envola et disparut dans le ciel…

    Le mur c'est la dureté, la brutalité, la vulgarité, l'indifférence, le silence, le bruit, l'injustice, l'orgueil démesuré et le mouvement trouble du monde...

    Un mur intraversable et sans aucune fissure...

    Le grillage ce sont toutes les contraintes que le monde nous impose...

    La trace ou l'infime griffure qui apparaît à force de coups de bec marteau, c'est la possibilité de la fissure, puis de la brèche et enfin du "passage"...

    Mais le "passage" ne s'ouvre pas sur un paysage différent : le paysage demeure le même, mais sans le ciel grillagé au dessus, et l'oiseau s'envole, monte vers la lumière sans être brûlé par la lumière...

    Tant que le mur demeure intraversable, et qu'aucune possibilité de fissure n'apparaît, l'oiseau parfois s'élève jusqu'au ciel grillagé et parvient à le traverser... Mais très vite, à peine au dessus des mailles du filet métallique qui ont cédé, l'oiseau est brûlé par la lumière dont il s'est approché de trop près...

    Et il doit alors redescendre et continuer de frapper le mur avec son bec marteau...

    Il n'y a pas de "passage", par le ciel grillagé...

    Le "passage", il ne se fera qu'après la fissure, qu'après la brèche...

    De l'autre côté du mur, le paysage ne changera pas, mais il il n'y aura plus ce ciel grillagé...

    Alors l'oiseau volera sans être brûlé par la lumière...

  • Quand certaines colères enlaidissent un visage, un être tout entier...

          Certaines colères subites, de celles qui éclatent tout à coup lors d'un repas ou d'une réunion familiale ou d'amis ; parce qu'elles révèlent, plus que toutes les autres colères, une "obscurité" en soi, un ressentiment, un "à priori" à l'égard d'une personne en particulier... Peuvent rendre un visage, le visage de la personne en colère, et le regard qui sourd de ce visage, et la personne toute entière même... d'une laideur insoutenable et abjecte...

    Plus tard, bien plus tard, lorsque "l'évènement" n'est plus qu'un lointain souvenir, c'est l'image de ce visage là, dans son insoutenable et abjecte laideur, qui demeurera dans la mémoire, et qui éclipsera toutes les autres images de ce visage...

    Mais la laideur, la laideur qu'il y a dans une "obscurité en soi", la laideur qui ainsi apparaît, brutale, laminante, puante et criarde... Se fout du souvenir qu'elle va laisser... Puisse-t-elle un jour, en "retour" de bâton au détour de quelque "virage" de la vie... Boomeranguer sur ce visage, rendre à ce visage laideur pour laideur...

    Je hais plus la laideur d'un visage dans une colère "révélatrice d'une obscurité en soi", que la laideur du vol lourd et bruyant d'une grosse mouche à viande au dessus d'un détritus...

  • Les Autres, d'Alice Ferney

         Un livre tout à fait étonnant, et qui nous éclaire sur le sens, sur la complexité, sur la nature même de la relation humaine...

    Je savais déjà que l’univers du relationnel était un univers complexe, avec des liens multiples, de « drôles de liens » parfois, des liens étranges, des « dits », des « non dits », des regards, des interrogations, des intonations de voix ; jusqu’à des habillements, des attitudes, des comportements, des silences et de toutes sortes de petits gestes émouvants, évocateurs, messagers… Dans la manière par exemple, de relever une mèche de cheveux ou de se passser un doigt sur le bord des lèvres...

    Mais c’est encore ici dans ce livre, entre des personnages que l’on voit apparaître en trois tableaux à la fois différents et semblables, bien plus complexe encore !

    Et surtout, révélateur...

    L’on ressort de ce livre, LES AUTRES, d’Alice Ferney, « averti » désormais… Mais non pas forcément plus aguerri... Et parfois même, fragilisé...

    Pour en savoir plus sur Alice Ferney :

    http://www.evene.fr/celebre/biographie/alice-ferney-4154.php

  • Virtualodrome, de Denis Juanola, Alexandrie Editions

         Je ne lis que peu de romans d'auteurs d'édition en ligne, c'est à dire de ces livres dont on télécharge le contenu pour une lecture sur écran d'ordinateur...

    Mais ce livre "Virtualodrome", de Denis Juanola, publié sur Alexandrie Editions, a retenu mon attention...

    http://www.alexandrie.org/resum.php?lid=57 : en dessous du résumé, bouton pour le téléchargement du livre... (282 pages)

         Déjà pour commencer, ce raid meurtrier dans le métro parisien, de trois énergumènes tout de cuir noir vêtus, bottés casqués, armés de pistolets mitrailleurs, appartenant à un groupe terroriste d’extrême droite, liquidant presque à bout portant des miséreux, SDF et autres marginaux pouilleux sur le quai d’une station… Et comme par hasard, ce toutou cagneux (mais pas méchant du tout) dont on « caressait vicieusement les roustons », réchappant de ce carnage. Faut-il voir là, dans la survie de cet animal famélique, un symbole ? Une signification particulière ? Et dans l’évènement lui-même, un avertissement donné par l’auteur, de ce que pourrait être ce monde de 2022, dans un futur très proche de nous, donc ?

     Un peu plus loin, mais assez vite tout de même et cela ne me surprend guère, nous avons droit à une scène de baise virtuelle « des plus classiques » à mon sens : tout y est, le décor paradisiaque (une plage tropicale, du soleil, une fille de rêve…). Cela ne m’a point percuté et encore moins émerveillé outre mesure… Je n’ai pas « bandé comme un étalon » à la lecture de cet épisode de « baise virtuelle » ! Par contre j’ai particulièrement apprécié l’intrusion du pirate dans le serveur de « Hawaïan Dream », même si l’issue est fatale pour la jeune femme Californienne. Et plus loin encore, cette formidable explosion au Ghana, faisant plus de 400 000 victimes à la suite du minage d’un terrain pollué de vieux déchets toxiques et nucléaires.

     Avec les tueurs de la VREC, on entre dans un thriller de série noire… Mais un thriller fort bien troussé et dont le déroulement alterne avec des développements et des analyses sur ce monde archi pourri qui est celui des années 20 du 21ème siècle… Les descriptions de lieux et les évocations de faits divers sont truculentes et retiennent l’attention du lecteur par leur côté à la fois tragique, caricatural et comique parfois… Notamment ce passage concernant l’élection de « Miss Troud’balle » dans une boîte hyper branchée, retransmise sur les chaînes de télévision, où l’on voit se pavaner un jury de personnalités censé représenter le « top » de la nouvelle culture émergente…

    L’idée de ces crimes réels, perpétrés par un pirate grâce aux prouesses technologiques de ces combinaisons « bio-rétractables », est déjà originale… Mais ce qui est encore plus intéressant, c’est le message que l’auteur a voulu faire passer, en mettant en évidence la finalité de cette série de crimes. Ce Mike Foster donc, l’un des personnages les plus actifs des membres d’une association mondiale pour l’élimination de la pourriture du monde et la promotion d’un « Monde Merveilleux », souhaite que la VREC dont le pouvoir et les bénéfices sont immenses, prenne désormais une place décisive dans le monde entier, pour que le monde change dans le sens de ce que les nombreux militants de l’association « régénératrice » souhaitent… Dans un tel dessein, l’on ne recule pas devant le crime, l’exploitation faite par les médias de ces crimes, et l’on fait admettre dans l’opinion publique, que seule, une « élite » d’humains peut régénérer et reconstruire le monde… Et par conséquent, pour que survive et évolue l’humanité, il faut éliminer dans un premier temps tous les indésirables, petits prédateurs, miséreux, clochards, pourvoyeurs d’une culture du sexe et des plaisirs « malsains » ; et ensuite, par une sorte d’épuration, les « non élus » jugés soit trop mous, soit plus ou moins complices… Un tel message est d’autant plus prémonitoire, d’autant plus d’actualité, et d’autant plus sujet à réflexion dans le monde présent où l’on assiste à une montée en puissance des extrémismes et des fanatismes.

    A la lecture de l’épisode relatant l’action de Mike Foster contre les dirigeants de la VREC, puis du récit de l’intervention du célèbre commissaire Lipinsky et de ses lieutenants qui éliminent le gang de Belleville, je pense que l’auteur a intentionnellement surdimensionné les images qu’il nous donne de cette intervention. En effet, toutes ces têtes qui éclatent, ces explosions, ce déluge de feu, ces massacres… Et ces reportages télévisuels avec du matériel hyper sophistiqué, cette retransmission en direct d’un aussi colossal déploiement de forces de police, cette résistance acharnée des membres de ce gang de jeunes du squatt de Belleville ; tout cela n’est pas sans rappeler l’exploitation faite par nos Médias actuels, de faits de guerre et d’actions violentes…

    L’on pense également à toutes ces courses à l’audimat, à ces compétitions féroces que se livrent les principaux acteurs de l’économie de l’information, à cette profusion de messages publicitaires dans un monde inculturel et niveleur de sensibilités, essentiellement marchand et constitué de réseaux et d’alliances opportunistes.

    Cependant j’ai noté dans cet ouvrage quelques développements qui m’ont paru assez didactiques, parfois un peu « indigestes » par leur contenu, la longueur de certaines phrases… Mais à vrai dire, le lecteur que je suis moi-même en particulier, n’a pas été trop gêné par ces longs développements… que j’ai trouvés intéressants voire passionnants… Disons que je me pose la question de savoir comment un lecteur « lambda », un lecteur préférant plutôt des récits où de tels développements sont absents ou très brefs, va « ingurgiter » toute cette « philosophie »…

    Je pense que les « meilleurs livres » ne sont pas toujours les plus aisés à lire. Mais il est vrai aussi que de longues phrases, de longs développements, de longues descriptions ; dans la mesure où le rythme, le ton, l’image, le souffle, la respiration, et l’émotion sont au rendez vous... Ce n'est pas un défaut...

  • De la nécessité du débat et de la réaction...

          "Un progrès décisif serait réalisé, si l'on se décidait à exposer honnêtement les contradictions essentielles à la pensée, au lieu de chercher vainement à les écarter". ( Simone Weil )

    Lorsque le penseur se trouve en un lieu où ses réflexions sont entendues sans être débattues, il a renoncé à la philosophie... Dès lors même qu'il avance ses réflexions comme des pièces sur un échiquier en se faisant à l'idée que les pièces ont été placées là où il faut...

    ... L'on mesure bien dans le fait d'écarter la contradiction, d'une part ; et dans le fait que la réflexion soit entendue sans être débattue, d'autre part... L'inertie de la discussion, l'inertie du propos, l'inertie dans la relation...

    Et le pire, c'est lorsque le penseur s'exprime alors même qu'il conçoit, par une sorte de certitude ancrée en lui, que nul débat ne s'ensuivra... À vrai dire il est tellement sûr de ce qu'il exprime, qu'il ne voit ni ne conçoit comment un débat pourrait s'ensuivre... Et c'est ainsi qu'il renonce à la philosophie, qu'il devient dogmatique, qu'il s'enferme et s'isole dans cet espace clos qui est sa certitude...

    Mais le penseur qui porte au bout de son regard un point d'interrogation (et il y en a, de ces penseurs là)... Attend et espère, lui, un débat... Un débat qui hélas le plus souvent ne vient pas, et aucune réaction, aucun commentaire ne vient donc, à propos de ce qu'il exprime... Alors ce penseur là ne renonce pas, lui, à la philosophie... Mais de même que le penseur qui renonce à la philosophie en croyant le débat inutile, il s' enferme et s'isole dans un espace... un espace qui n'est plus clos mais ouvert et empli de silence...

    Et qu'est-ce qui est "préférable" : l'espace clos d'une certitude en soi, ou l'espace ouvert empli de silence ? ...

    ... À moins qu'il ne parvienne à communiquer, et encore mieux à transmettre, autrement que par sa pensée, c'est à dire par la manière dont il agit, dont il se comporte, dont il se gère et gère la situation ou l'évènement survenant à tel moment dans sa vie...

    La relation "purement virtuelle" avec les Autres (je pense à la relation dans l'univers du Net et donc à travers les forums, les réseaux sociaux et les blogs)... Ne fait pas davantage naître le débat, que la relation "dans le réel" avec les Autres : la relation virtuelle ferait même disparaître le débat, en partie ou totalement, dans une sorte de brouillard hachuré de signes verticaux, horizontaux, ou de taches entremêlées de différentes couleurs...

  • Le festival international de géographie...

    ... A Saint Dié, dans les Vosges...

    L'un de ces rendez-vous "immanquables" à mon sens, entre autres grandes manifestations culturelles, et qui en est cette année à sa 23 ème édition (le premier a eu lieu en 1990)... Du 11 au 14 octobre en 2012...

    Le thème choisi pour cette année 2012 : Les facettes du paysage, nature, culture, économie... Pays invité : la Turquie.

    Entre le festival de l'an dernier, dont le thème était l'Afrique et le pays invité le Rwanda ; et le festival de cette année, "les facettes du paysage" et pays invité la Turquie... Dix mois de travaux de restauration et d'aménagement furent nécessaires pour donner à l'espace Georges Sadoul "centre opérationnel" ou "grand quartier général" du festival, un "nouveau look de style, d'architecture et de conception "très 21 ème siècle"...

    ... Mais... je risque ici une "petite remarque" concernant ces gigantesques -et fort coûteux- travaux de restauration et d'aménagement "aux normes Européennes et internationales" en matière de sécurité/accessibilité... au sujet... des toilettes !

    Les toilettes en ce lieu public si renommé (la salle de conférence peut accueillir 750 personnes) sont "ultramodernes"... mais "minables" en ce sens que l'on n'y trouve que 4 urinoirs dont 1 plus petit pour les enfants et 1 seule toilette fermée (à la fois pour handicapés et " gens normaux")... De surcroît, il n'y a pas de "petite cloisonnette" de séparation entre les urinoirs... (bonjour la discrétion !)

    Je vous laisse imaginer à la sortie de la conférence, sur 700 personnes, au moins une dizaine voire une vingtaine se rendant aux toilettes en même temps !

    Les toilettes de l'espace Georges Sadoul à Saint Dié dans les Vosges, n'ont donc "aucune sécurité urinaire" !

    ... Voici une galerie de photos, de ce 23 ème Festival International de Géographie :

    http://www.fig.saint-die-des-vosges.fr/toute-lactu/fig-2012-jeudi-11-octobre-2012#menu

    L'on voit sur quelques unes de ces photos, la salle de conférence Yvan Goll dans son ensemble : refaite à neuf et aux normes...alors que l'ancienne salle était loin d'être démodée et délabrée (elle était même plus confortable avec de meilleurs sièges et une meilleure acoustique)... Et il n'y a pas à vrai dire beaucoup plus de places assises qu'avant (parterre et balcon) compte tenu de la largeur des escaliers et de l'espace pris par les deux sorties...

    Le maire de Saint Dié, Christian Pierret, coupe le fil pour l'inauguration de la salle, et sur sa droite, une très belle femme, très chic en noir et avec une écharpe rouge...

    La cérémonie d'ouverture avec présentation des invités, le jeudi 11 octobre à 18h...

    Et l' interwiev de Mireille Delmas-Marty, présidente de la 23 ème édition du FIG.

    Il est clair que, cette année, le nombre de visiteurs (festivaliers) paraît plus important que l'an passé ou même que les années précédentes, à en juger par la densité des foules entrant et sortant de l'espace Georges Sadoul (QG du FIG), du salon du livre et des autres lieux de conférences et manifestations et expositions...

    Cependant, les discussions en "table ronde" lors des conférences m'ont paru cette année plus "formalistes" et donc, un peu moins intéressantes du moins pour celles auxquelles j'ai assisté... Néanmoins furent abordés quelques sujets "sensibles" notamment sur la gestion de l'environnement péri-urbain, et la transformation des paysages dans un but marchand ou économique...

    D'ailleurs, autant la salle était pleine, et autant par moments, les gens sortaient ou entraient, ce qui s'avérait gênant pour suivre la discussion à cause du bruit de fond de ces allées et venues...

    ... J'imagine (le pays invité étant la Turquie et vu l'importance de la communauté Turque dans les Vosges et dans l'Est de la France)... J'imagine que la gastronomie Vosgienne, fondée sur le porc, n'a pas dû "être à l'honneur" et qu'il a fallu que les restaurateurs de Saint Dié "s'adaptent quelque peu" en ayant prévu à l'avance pour les 4 jours du festival, force quartiers d'agneau ou de mouton dans leurs congélateurs... La Turquie est en effet pour 99% de sa population, Musulmane (mais la plupart le sont de tradition bien plus que de culte réel, tout comme nous en France on est beaucoup catholique de tradition)...

    Cependant, au salon de la Gastronomie, espace François Mitterrand, comme les autres années, se tenaient nos charcutiers et nos étalages de pièces fumées, saucissons et jambons... Et il va sans dire qu'autour de ces rayons là, on ne voyait guère de femmes en foulard sur la tête et longues jupes jusqu'aux talons...

    ... J'ai été "un peu surpris" du choix, par les autorités du festival, de Régine Desforges "grand témoin" du festival cette année...

    Certes, je ne minimise pas la dimension littéraire – romanesque plus précisément- de Régine Desforges, mais je pense qu'elle a été choisie du fait du succès remporté auprès d'un très large public, par son livre "la bicyclette bleue", tiré à dix millions d'exemplaires...

    Lors des festivals précédants, les Grands Témoins étaient en 2009 Philippe Meyer, journaliste, écrivain, chroniqueur, homme de radio... En 2010 Noëlle Châtelet, femme de lettres et universitaire, comédienne... En 2011 Sophie Bessis, journaliste, historienne et économiste... Il y avait donc lors des festivals précédants, pour témoigner de ce qui fut durant les quatre journées, tant dans les salles de conférences que d'un lieu à l'autre des différentes manifestations... La "dimension journalistique" si je puis dire, en plus de la dimension d'écrivain...

    ... Le dimanche 14 octobre, "Vosges matin" titrait "Vers un FIG revisité en 2013"... Ce qui veut dire que désormais à partir de l'an prochain et pour autant que cette manifestation annuelle puisse être maintenue aussi longtemps encore que possible... Les sponsors, les acteurs économiques, en gros la mondialisation et la marchandisation et les médias interposés, seront plus présents, plus influents... Et qu'en conséquence, le Festival International de Géographie "changera donc de visage"... (de visage et "d'atmosphère")...

    Déjà cette année 2012 l'on percevait nettement ce changement, dans la mesure où l'on sentait que "tout avait été fait" par les grands médias régionaux, pour attirer le plus de monde possible, ne serait-ce que par la configuration des lieux, l'apparence, le "look", les boutiques, la vente de toutes sortes d'objets et de gadgets... Ainsi le "visuel" prenait largement le pas sur la "thématique" (les conférences, sujets développés, etc. )

    Néanmoins ce qui, à mon sens "ne changera jamais", c'est bien le caractère scientifique, et l'esprit, et la dimension de connaissance, de réflexion, d'humanisme, de tous ces géographes venus du monde entier, qui eux forment bien une communauté de gens "hors du commun" et ne se laissent pas emporter par le courant de la mondialisation marchande et formatée... D'ailleurs, ces gens là, il suffit de les approcher tant soit peu, de les écouter, pour s'apercevoir qu'en dépit du côté technique, du côté "formation universitaire" de leur discours, il y a bien en eux cette dimension d'humanisme, cette dimension dans la relation, dans l'esprit, dans la connaissance, dans la recherche, dans une "vision du monde"... Que l'on ne retrouve absolument pas (et pour cause) chez les politiques, les acteurs économiques et financiers, les sponsors et les journalistes en conformité avec "ce qui doit être représenté dans le sens du monde"...

  • L'écran invisible dans l'ouverture de la porte

          Une pensée qui ne peut être controversée est une pensée suspecte...

    Ainsi, lorsque cette pensée s'articule sur une argumentation qui ne peut qu'être difficilement contestée, infirmée, critiquée tant elle paraît "juste"... et de surcroît "morale"...

    Cette pensée devient alors comme un "modèle" et semble "s'imposer d'elle-même"... Elle se présente à celui ou à celle qui la reçoit, comme un passage, une voie, un chemin qui s'ouvre sur un "ailleurs" qui attire... Mais dans l'ouverture il y a comme une sorte d'écran invisible, un écran qui en réalité, ferme, occulte et limite...

    Toute pensée si "juste", si "morale" puisse-t-elle nous paraître ; doit pouvoir souffrir la contradiction, doit pouvoir être discutée, infirmée si nécessaire... Et devrait être exprimée avec "un point d'interrogation au bout du regard qui la porte"...

  • Eloge de la transmission...

    ... "Et si on leur apprenait à lire"... Par Natacha Polony, le 16 septembre 2012...

    http://blog.lefigaro.fr/education/

    "L'élève ne lit que ce qu'il a appris à écrire"... Ainsi parle Muriel Strupiechonski dans son livre "Mon cp avec Papyrus", éditions du GRIP ( groupe de réflexion interdisciplinaire sur les programmes )...

    Un manuel d'apprentissage de la langue écrite et orale, qui se fonde sur la reconnaissance de la lettre, puis de la syllabe, puis du mot, et du mot dans la phrase, pour finir par une histoire complète...

    Le manuel de Muriel Strupiechonski part de l'apprentissage des voyelles : l'on n'articule les consonnes qu'avec des voyelles.

    ... Effrayant :

    17 % (chiffre officiel ne réflétant sans doute pas la tragique réalité) des élèves ne savent ni lire ni écrire à l'entrée en 6ème... Mais, doit dit en passant, tous savent très bien utiliser des i-phones et des smartphones, et rédiger des messages dans le genre "yakacékoul" sur Facebook...

    170 000 élèves de 3ème sortent du système scolaire, chaque année, pour entrer dans la vie professionnelle mais en fait dans une grande précarité, et sans perspective d'avenir, de métier, de carrière...

    La plupart des jeunes, et cela se remarque même chez des gens de trente ou quarante ans... "miaulent" plus qu'ils ne parlent : ils "bouffent la moitié des mots", et à toute vitesse, de telle sorte que l'on entend ce qu'ils disent mais sans réellement comprendre... D'ailleurs à ce sujet, il faut voir dans les films de télévision, dans les séries américaines ou autres, la manière dont les dialogues sont stéréotypés, formatés, tous construits sur le même modèle, avec les mêmes intonations de voix... et tous, pratiquement inaudibles (c'est à dire incompréhensibles)...

    ... C'est donc cela, le système éducatif, que François Hollande veut changer...

    Autant s'attaquer si je puis dire, si j'ose dire... À quarante ans de "terrorisme intellectuel" de Gauche comme de Droite... Une sorte de "terrorisme", oui, qui nous a imposé tant de modes, tant d'expérimentations, tant de "pensée unique -et inique-"...

    ... Natacha Polony est à mons sens "une journaliste pas tout à fait comme les autres" (c'est à dire "un peu moins dans le sens du monde et de la pensée unique")... Certains la qualifient "d'anarchiste de droite"...

    Elle a été au Figaro, mais elle n'y est plus en tant que salariée... Elle anime à présent une chronique sur Europe 1 le matin à 8h 30...

    C'est une journaliste littéraire "qui ne fait pas dans la dentelle" (sans jamais la moindre vulgarité, et avec une connaissance -objective et travaillée, réfléchie- de tous les thèmes, sujets ou questions qu'elle traite avec ses interlocuteurs...

    J'aime bien cette expression "anarchiste de droite" ! ... Mais à vrai dire, "se sentir anarchiste", ça n'a rien à voir avec une sensibilité de Droite ou de Gauche...

  • Textes à écouter...

         Dans la rubrique Yugcib-Textes-Voix du sommaire, menu déroulant à gauche, je viens de rajouter deux textes : Le caillou, et Rodolphe le SDF.

    Lorsque ces fichiers audio sont inférieurs à 10 Mo, l'on peut voir juste en dessous du titre du texte, dans la page "textes voix", le "player" sur lequel il faut cliquer, et le texte est alors immédiatement écoutable...

    Cependant, lorsque les fichiers audio que j'ajoute sont supérieurs à 10 Mo (il y en a quelques uns) je place alors en dessous du titre du texte, le lien d'accès (un lien venant de mon espace de stockage sur Windows Live) : dans ce cas, le texte se télécharge en 1 ou 2 minutes... (c'est moins pratique mais je ne vois pas comment faire autrement, pour les fichiers qui ont du poids en Mo)...