Articles de yugcib

  • Vacances, vacances... Suite ...

    ... J'imagine, j'imagine...

    Le jeune couple peu argenté ne pouvant se payer que huit malheureux jours de vacances en camping, une petite tente Queshua 2 places, bébé... plus toutou...

    Ils arrivent au camping "La Vacherie" dans les Vosges, à Romont-les-bains-de-pied... Il est 19h et il n'arrête pas de pleuvoir "à seaux" depuis le milieu de l'après-midi... Ils sont obligés de monter la tente sous la pluie ; question matériel de camping ils n'ont rien d'autre, outre la tente Queshua (rapide à monter cependant), qu'une table pliante et deux sièges (ils doivent donc cuisiner dehors avec un tout petit gaz à cartouche, repas du soir, du midi et petit déjeuner)... Pour le change du bébé, ça se passe à quatre pattes sous la petite tente, on bataille on bataille, c'est la galère... Et le toutou (en plus c'est un gros toutou) on l'attache avec une laisse à l'un des rétroviseurs de la voiture...

    Et durant les huit jours de vacances, manque de bol, il pleut tous les jours (mais pas forcément toute la journée) et deux soirs de suite y'a un orage carabiné qui pète fort, avec du vent, plein d'éclairs dans le camping et des trombes d'eau ! Le bébé chope un rhume, une nuit à 3 plomb'du mat' 40 de température, résultat illico aux urgences puisqu'il n'y a plus de toubib de nuit... Et pour "arranger les choses" voilà-t-il pas que le toutou fait une gastro !

    La seule nuit (l'avant dernière) où il n'a pas plu, les voisins d'à côté, trois jeunes très turbulents du genre "couche tard" ont discuté fort/fort jusque 2 heures du matin, avec de gros rires gras, et en écoutant de la musique "boum/boum-coeur de pieuvre"...

    Et les toilettes à un kilomètre, du fait que l'emplacement était situé tout au bout du camping! Le lave-linge du camping en panne...

    Et la douche du soir, il fallait, à l'heure où tout le monde va... attendre une bonne demi-heure ; résultat : on laisse passer l'heure d'affluence, on attend qu'il soit près de minuit, ou bien on prend sa douche le lendemain matin à 6h...

    Et l'internet... N'en parlons pas! Le Wifi au camping, oui, mais il fallait un code... Et ça marchait pas! Et de toute manière après le gros orage, plus de connexion !

    ... C'était, pour ce jeune couple peu argenté, une fois finies ces vacances "de rêve"... à regretter de ne point être demeuré dans son HLM à Cergy Pontoise... où là, au moins, l'internet marchait!

    Ah, la météo, la météo... Pour le vacancier, je veux dire le vacancier qui peut pas choisir ses dates, qui a "pas un rond", le salarié au smig, le pauvre bougre... Ou même pour le vacancier "un peu plus riche mais pas assez riche", qui va en camping parce que louer c'est "la peau du cul"... La météo c'est capital !

    Et je vous dis pas le regard d'envie, de dépit, presque la jalousie, du vacancier en petite tente Queshua, qui voit en face de lui, des heureux en mobil home ou en chalet, bien à l'abri, en ces jours de pluie où l'on va faire du shopping pour passer le temps, où l'on hante les salles de ciné du coin voir des films idiots...



  • Ames en exil ...

    Ce magnifique et sublime poème d'Albert Samain :



    Mon âme est une infante en robe de parade

    Dont l'exil se reflète, éternel et royal,

    Aux grands miroirs déserts d'un vieil Escurial,

    Ainsi qu'une galère oubliée en la rade





    ... Je dirais de cette âme qu'elle est comme une femme en petite robe noire (ce genre de robe vous savez, avec un décolleté très discret ras-du-cou laissant voir une partie des épaules et la nuque, légèrement -juste ce qu'il faut- cintrée à la taille, d'un tissu délicat, d'une coupe excellente, d'une simplicité "très chic très classe", s'arrêtant juste en dessous du genou ne laissant apparaître que les jambes)...

    Et, soit dit en passant (rire)... Quel régal, quel régal absolu, que de faire lentement et délicatement glisser, entre deux doigts, la fermeture éclair derrière, et sentir -avec cette envie de s'y jeter dessus- cet endroit l'un des plus fermes et des plus souples, des plus lisses de l'épiderme, de la nuque jusqu'au milieu du dos... Instant "magique" aussi, que celui de l'attachement (ou du détachement) du petit collier "tour de cou" (je trouve que le petit anneau d'attache n'est jamais assez petit afin que la patience de celui qui enlève soit mise à rude épreuve -mais quelle heureuse et sublime épreuve-)...

    ... Une âme comme en exil dans ce monde de brutes et de vulgarité, d'argent roi et d'apparences trompeuses et ostentatoires... Mais pour le plus grand bonheur de cette âme dans la traversée de la vie, il y a toutes ces âmes "infantes en robe de parade" qui existent, et qui, même une seule fois rencontrées, font aimer la traversée en dépit de tant de passages difficiles...

    ... Dans les grands miroirs du vieil Escurial, se reflète l'exil de chacune de ces âmes infantes dont la robe passe inaperçue, tel une galère oubliée en la rade... Mais la lumière du ciel efface toutes ces taches sombres qui naviguent sur le miroir...



  • Vacances, vacances ! ...

    Traces de matières fécales en virgules comme incrustées dans l'intérieur de la cuvette des WC des campings...

    Cendriers de bagnole vidés sur le macadam au feu rouge...

    Mégots jetés dans le sable sur la plage...

    Cartons de pizza balancés par la portière de la bagnole sur le bord de la route...

    Et tant et tant d'autres déjections ordurières en pleine nature...

    Et ces "colombins" de derrière les aires de stationnement dans des fourrés, de bords de route nationale...

    Bon sang, ça coûte rien de passer vite fait un coup de brosse au fond de la cuvette des WC, et ensuite de baisser la lunette...

    Et, messieurs dames les fumeurs sur la plage, de mettre vos mégots dans une boite vide de "bonbons des Vosges" !

    Merde, un peu de "chic et de classe" afin de "faire la nique" à ce monde de brutes et de vulgarité !

    Mais soit dit en passant, dans ce monde de brutes et de vulgarité, aussi paradoxal que cela puisse paraître, à la boulangerie le dimanche matin à onze heures heure d'affluence, pour un petit coup de coude tout à fait involontaire dans la file d'attente, on s'excuse on est d'une politesse de bon aloi... Mais, sortant de la boulangerie avec son pain sous le bras, il flotte, on traverse sur le passage protégé, et l'on manque de se faire renverser par un automobiliste qui ne peut supporter de devoir ralentir alors qu'il roule déjà à 50 !

    ... D'un bout à l'autre des galeries marchandes, des marchés et des fêtes d'été, tout ce qui se consomme à grande échelle est comme un gâteau que tout le monde grignote et s'en barbouille le cul les lèvres les joues les oreilles les chevilles, de crèmes de fringues de quincailleries de babioles...

    Si l'on se met un chapeau, une casquette, un bonnet, n'importe quel couvre-chef sur la tête, est-ce davantage pour "faire le mariole" que pour se protéger de la pluie et du soleil ?

    Et toutes ces technologies sans cesse nouvelles, qui se rajoutent à celles déjà existantes ou les complétant, avec toutes les applications relatives à ces nouvelles technologies...

    Et tous ces gadgets électroniques ludiques ou et utilitaires (et leurs modes d'emploi d'ailleurs souvent peu explicites et ultra simplifiés)...

    Et tous ces nouveaux appareils de téléphonie, ordinateurs, électro ménager, tableaux de bord des bagnoles, GPS... (la liste de tout ça est impressionnante)...

    Enfin partout où luminent des signaux, ou se succèdent des touches à presser... C'est bien la mode du "tout tactile tout automatique !

    Résultat, quand "on y connaît rien mais qu'il faut quand même faire", quand on hésite, on tâtonne on cogite, la notice en main mais c'est jamais bien expliqué dans le détail... Eh bien on chimpanzine on chimpanzine... C'est à dire qu'on fait comme le chimpanzé qui appuie "pour voir" ou qui essaie dans l'espoir d'obtenir l'effet désiré...

    ... Vacances vacances et avant et après les vacances... qu'est-ce qu'il faut "se prendre la tête" de nos jours, et de plus en plus ! Tout devient sans cesse plus compliqué, plus formaté, plus "pointu", moins fiable, dure moins longtemps, il faut "remettre cent balles dans le dada" en permanence... Et... "Windows 8" entre autres, que l'on te place d'office dans les nouveaux ordinateurs, est bourré d'applications et de programmes souvent superflus... Ceci afin de "pousser à la consommation", de t'obliger par la suite à opter pour des services payants ! ...

    ... Ce sont en général -mais pas systématiquement- les générations des moins de 40 ans, qui maîtrisent bien ces "nouvelles technologies" de tous appareils et équipements confondus, systèmes informatiques, numériques, électroniques... Et qui eux, ne "rament pas", ne chimpanzinent pas... Ils ont tout de suite compris sans même avoir besoin de consulter de notice. Et ils nous prennent, nous, "les autres", ceux qui hésitent, qui n'y arrivent que difficilement, qui chimpanzinent, pour des demeurés, des ringards !

    Chimpanze

  • Le nucléaire, absent des débats philosophiques

    ... Évacué par l'ensemble des philosophes et penseurs du 20 ème siècle...

    ... Et traité par les scientifiques du même 20 ème siècle comme par des alchimistes dans leurs laboratoires...

    Le débat en ce début du 21 ème siècle voit le jour... Mais il est trop tard...

    "J'appelle supraliminaire les événements et les actions qui sont trop grands pour être encore conçus par l'homme" [ Günther Anders ]

    Günther Anders est un penseur et essayiste Juif Allemand né en 1902 à Breslau et décédé à Vienne en 1992.

    Il a donc traversé pratiquement tout le 20 ème siècle et il est essentiellement connu pour avoir critiqué la modernité technologique ainsi que le développement de l'industrie nucléaire. Il est d'ailleurs le seul -ou l'un des rares- philosophes, intellectuels, penseurs du 20 ème siècle à s'être saisi de la question du nucléaire, une question quasiment évacuée ou absente de tout débat philosophique dans la pensée du 20 ème siècle...

    "Supraliminaire" est un terme (un néologisme employé par Günther Anders) issu de deux racines latines :

    -"Supra" qui signifie "au delà"

    -Et "Limina" qui signifie "le seuil"

    Certaines actions entreprises par les humains, en particulier l'industrie nucléaire – mais l'on pourrait en dire autant de certains travaux en matière de microbiologie, de nanotechnologie, de manipulation génétique- sont et restent aujourd'hui et demain encore, davantage de l'ordre de l'alchimie plutôt que de la science... Car la science suppose que l'on se soucie du devenir de l'espèce humaine et de la Terre alors que l'alchimie n'est jamais qu'un "bricolage parfois certes ingénieux" réalisé dans le seul but d'obtenir un résultat rapide (et cela sans se préocupper des "dégâts collatéraux" à venir)...

    ... "Travailler" – à vrai dire "bricoler" au delà du seuil, alors que la Connaissance n'est pas entière et totale, c'est manipuler l'observable, les matériaux jusqu'aux plus petits connus d'entre eux, les "briques de la vie", sans se poser la question essentielle de la trace et des copeaux (ou plus prosaïquement, plus vulgairement parlant de la merde) que l'on ne pourra que difficicilement voire pas du tout, faire disparaître, et qui durera bien plus longtemps que quelques dizaines, centaines de générations humaines...

    En matière de nucléaire "ce qu'on a fait on l'a fait"... On ne peut le défaire, ni faire comme si l'on n'avait rien fait...

    En matière de nucléaire la seule chose que l'on puisse encore faire, c'est cesser de faire du nucléaire. C'est à dire ne plus ajouter de la merde à de la merde. Mais déjà, on est allé trop loin, et même en arrêtant, le drame demeure absolu, sans aucun moyen d'en sortir. Il y a en effet, tout ce que l'on enterre (ou que l'on s'apprête à enterrer) à deux mille mètres de profondeur dans "de la roche primaire"... Et je ne parle pas des déchets radio-actifs enfermés dans des containers jetés en plein Atlantique Nord et ailleurs dans les océans, par seulement parfois trois cent mètres de profondeur, mille, trois mille au plus...

    Bien sûr dans cette civilisation de consommation de masse, technologiquement, économiquement développée, avec les modes de vie qui sont les nôtres, nous avons tant besoin de toujours plus d'énergie, que les seules "énergies renouvelables" que sont les éoliennes, les panneaux solaires par exemple, ne suffisent pas... Alors s'il fallait (et c'est ce qu'on voudrait -d'ailleurs les Géants du Marché de l'énergie seraient prêts à se "reconvertir"-) faire voler les avions, rouler les TGV, circuler les camions, naviguer les supertankers à l'énergie électrique ; alors que ne faudrait-il pas encore, bien plus encore, recourir au nucléaire ?

    Ce qu'on ne sait pas faire c'est "pomper dans le soleil ou dans quelque étoile ou dans l'univers" l'énergie dont on a besoin... Et quand bien même on le pourrait -ce qui est de l'ordre encore de la science fiction ou d'une technologie du futur que nous n'avons pas- ... La question demeure la suivante : jusqu'à quelle limite notre planète peut-elle supporter le poids, la pression de l'activité humaine? L'activité de sept milliards d'humains (et demain neuf ou dix milliards)?



  • "Le changement c'est maint'nant" (rire) ...

         En 2014 dans toutes les communes de France et de Navarre... Dès sept heures du soir hiver comme été "y'a plus un chat dans les rues"...

    La fête de la musique par exemple -sauf dans des endroits où c'est vraiment la fête de la musique- eh bien ça se résume au concert de quelque association locale, à une chorale, une estrade et quelques dizaines de chaises de salle polyvalente vers huit heures le soir en plein air, ça dure une heure et puis basta tout le monde repart chez soi point barre !

    ... Et je ne pense pas qu'avec Marine Le Pen et le Front National au gouvernement de la France s'il en était... ça "arrangerait les choses" (c'est à dire que les gens se mettraient à communiquer, à se réunir, à passer leurs soirées d'été au dehors, à faire la fête, à vivre comme on vivait en Espagne du temps de Franco dans les années 60/70...)

    Et que le temps de Franco en Espagne, et que le temps de l'été 36 du gouvernement Blum, et que tous ces temps sous tous les gouvernements d 'avant... ces temps de jadis, d'un "autre monde", sont des temps révolus... Des temps que seuls les poètes, les artistes, les écrivains -et encore quelques "anciens"- peuvent d'une certaine manière "ressusciter"...

    Tout ce que l'on peut faire en tant qu'écrivain, poète, penseur, observateur critique, intellectuel, journaliste, artiste, créateur -mais aussi en tant que "citoyen lambda"- c'est être témoin de son temps... Mais un témoin honnête, partial, réaliste, et avec "un peu d'humanité au fond de soi"...

    ... Jadis, les un million et demi de morts de la guerre civile Espagnole, les trois millions de morts de la première guerre mondiale en France et en Allemagne... Les années de la Terreur du temps de la révolution française, les guerres Napoléoniennes... N'ont pas empêché la vie, la vie faite de relation, de revenir...

    ... Bien sûr -et l'on aura raison- on va accuser la Télé, les jeux vidéos, le téléphone portable, internet, enfin tout ce qui fait qu'on reste chez soi, tout ce qui est "virtuel"... Et l'égoïsme, l'individualisme, l'indifférence, la difficulté de vivre au quotidien pour des millions de gens au chômage, etc. ... Mais "quelque chose me dit" que ce ne sont point là les seules causes... Et qu'il n'existe pas pour enrayer la pandémie d'ennemour généralisée mondialisée, de "remède de cheval"...

    ... Déjà, petit bébé, il faut toute la panoplie des jouets et des gadgets électroniques -pour autant que l'on puisse soit-dit en passant, accéder à la consommation en masse de tous ces jouets et gadgets- afin de "faire comme les grands" c'est à dire à "s'exister"... Le problème c'est qu'on devient si nombreux à "s'exister", que plus personne n'existe...

    Alors les rues se vident après sept heures le soir, et les "paysages sociaux" deviennent des déserts où ne fleurissent de ci de là, que des fleurs minérales...

    Tu veux "changer ça", Marine ?

    C'est ça, le "changement", François ?

    C'est ça, le "développement durable" ?

    C'est ça, la "nouvelle fête où il faut sans arrêt mettre cent balles dans le Dada pour que ça trémousse soit dit en passant toujours plus court" ?

    C'est ça, vivre ? (et jusqu'à cent ans en plus, et avec des prothèses nano-technologiques et biologiques) ?



  • L'on passe sa vie à se rater les uns les autres

         L'on passe sa vie à se rater les uns les autres, même quand on s'aime et que l'on se voit, se rencontre plus souvent... Et même encore, avec toutes ces histoires d'amour d'un seul instant vécues à la vue d'un visage, tout au long de cette si drôle de traversée qu'est la vie...

    Ce que l'on rate c'est ce qui n'est pas perçu, que l'on ne voit pas, que l'on ne sait pas... Sans doute parce que l'on passe sa vie à s'exister, sans doute parce que l'on n'aime que parce que...



  • Lou Moun'diale

         J'imagine... J'imagine... En caricaturant quelque peu, certes, mais suis-je si loin que cela de la réalité ?

    Le fana de foot qui débarque à l'aéroport de Sao Paulo ou de Rio, pour un séjour d'un mois, qui a galéré six mois avant pour dégoter un hébergement dans une pension ou un hôtel et qui a fini par trouver pas trop près de la favela la plus mal famée véritable creuset de troubles sociaux anti mundial... Il débarque donc, le fana de foot avec ses pompes adidas et ses fringues de marque, son portable internet quat'gé, sa petite amie en short moulant p'tit dessus super échancré, tifs peints en bleu blanc rouge ou même en vert lézard lumineux... Il débarque il débarque... V'là-t-il pas que dès qu'il déambule sur le grand patio là où y a les grands hôtels, il se fait alpaguer son portable et son portefeuille par un de ces désespérados que l'moundial a laissé sur le carreau au fin fond d'sa favela pourrie de misère de drogue de baston de prostitution de trafic d'armes de guerre... Et avant un match des bleus, le bus des bleus se fait coincer en plein boulevard du front de mer par une bande de gangsters armés de kalachnikov made in Russia... Une embuscade carabinée, le car immobilisé par trois quat'quat pick-up batterie pointée sur le car ; tout le monde descend les mains sur la tête, par ici les montres rolex, et toute la quincaillerie à dix mille euros le moindre piercing plus petit qu'un moucheron, par ici les ceintures bourrées de dollars et d'euros des fafiots de cent de cinq cent... Du coup le match retardé, sans compter la manouf monstre anti mundial des miséreux devant le stade, la police débordée et finalement obligée de tirer dans le tas bonjour le concert d'hémoglobine les pépés et mémés des touropérators qui s'évanouissent, le ballet des ambulances et des pompiers... Et à la pension Moradona pourtant loin de la favela la plus mal famée, c'est loin d'être le pied pour le fan de son équipe qu'a galéré trois mois durant pour dégoter cette piaule, y'a pas d'internet, pas de quat'gé, les chiottes sont sur le palier, et la nuit c'est un tel boucan un tel raffût qu'y a pas moyen de dormir...

    C'est ça lou moun'diale : ou t'as une suite dans un palace avec un taxi-hélicoptère pour t'emmener au stade place réservée... Ou tu crèches dans une pension minable si possible pas trop près de la favela à hauts risques sociaux...



  • Douce France cher pays de mes vacances

         Selon un sondage sur les destinations de vacances des Français durant l'été 2014, près des trois-quarts d'entre eux ne se rendront pas ailleurs qu'en France... Combien seront-ils de millions, répartis dans les principales zones de tourisme d'été, zones qui ne sont d'ailleurs plus les seules côte Atlantique, Bretagne, midi méditérranéen mais aussi les régions du Centre et des massifs montagneux?

    Mais il faut compter avec "tout ce monde là", celui des vacanciers et des touristes Français ; le monde encore et toujours plus conséquent, plus nombreux, plus diversifié, des vacanciers et des touristes venus de toute l'Europe et du monde entier... Soit encore plus de millions de gens...

    Beau temps/beau fixe donc, pour la "consommation de masse en matière de loisir et de voyage", beau temps/beau fixe pour les touropérators, pour les géants du commerce en galeries marchandes, pour les sociétés immobilières de résidences de vacances, pour les compagnies aériennes...

    Il sera difficile, toujours plus difficile encore que lors des années précédentes, pour le touriste Lambda, de France ou d'ailleurs, de trouver un hébergement... Campings bondés ou pris d'assaut, chambres d'hôtes ou d'hôtels retenues six mois à l'avance... Le groupe ACCOR peut multiplier les constructions de nouveaux hôtels du genre Ibis, Formule 1, Première classe, B&B et autres, jamais il n'y aura la capacité suffisante pour absorber parmi ces millions de vacanciers, ceux d'entre eux qui ne vont pas dans des campings...

    Beau temps/beau fixe, également, pour VINCI avec les péages d'autoroutes, les emplacements des parkings souterrains des grandes villes ; beau temps/beau fixe pour les festivals petits et grands qui foisonnent dans toute la France et dont les "retombées économiques rempliront quelques caisses"... Soit-dit en passant comment on loge on héberge ces milliers de festivaliers, autrement que dans des campings improvisés en plein champ?

    ... Ah, j'oubliais, j'oubliais...

    ... Celles et ceux, de France et d'ailleurs, qui ne partent pas en vacances, qui ne vont nulle part, qui vont passer l'été dans leurs cités, dans leurs barres d'HLM, les pauvres, les exclus de la consommation de masse qui eux, ne "consomment" que dans les LIDL, les Discount... Et qui eux, sont aussi -et plus encore- des millions ? ACCOR, VINCI, les galeries marchandes avec boutiques de fringues et de gadgets à perte de vue, tout ça, ça leur passe au dessus de la tête, aux pauvres, aux exclus de la consommation, et d'ailleurs, les VINCI et les ACCOR (et tous les autres VEOLIA, BOUYGUES, EIFFAGE and Cie), ils s'en foutent des pauvres puisqu'ils n'ont pas besoin d'eux pour se remplir les poches vu qu'il y a tous les autres qui ne cessent de "mettre cent balles dans le dada" !

    Vive le Système ! ... Jusqu'à ce que Téterre elle en crève elle en pète de tout le fourbi qu'on lui fait subir ou qu'elle disparaisse avalée dans un trou noir ou par une géante gazeuse !



  • Dociles et rebelles

         Il y a en gros -si l'on se résout à cette simplification entre deux types généraux de caractère ou de personalité- les rebelles et les dociles...

    Les "dociles" ne sont jamais forcément tous, des obéïssants, des silencieux, des indifférents, des "laissant faire", et il arrive même que l'on les confonde ou que l'on les assimile à des rebelles parce qu'ils agissent, répondent, interviennent... Mais ils ne sont jamais des rebelles...

    Les "rebelles" ne sont jamais forcément, des trouble-fête, des contestataires violents et déterminés et systématiques, des "qui ne laissent pas faire", des résistants engagés et agissant, et il arrive même que l'on les confonde ou que l'on les assimile à des "dociles" (mais des dociles cependant, avec le poil hérissé)... Mais ils ne sont jamais des dociles...

    C'est "dans son intériorité", dans son intériorité propre et unique, que l'on est un "docile" ou un "rebelle"...

    C'est dans son intériorité que l'on "se coule dans le moule", que, par exemple on se laisse porter dans le courant de la société de consommation de masse en matière d'alimentation, d'habillement, de loisir, de culture, de mode de vie... un peu de la même manière que l'on accepterait "parce qu'il le faut bien" une piqûre dans les fesses (surtout si l'infirmière est douce et gentille et jolie de surcroît)...

    C'est dans son intériorité que l'on "ne se coule pas dans le moule", que par exemple on refuse chaque fois que l'on le peut, de se laisser couler dans le courant de la société de consommation de masse ; que l'on ne baisse pas le pantalon pour la piqûre dans les fesses...

    Si le rebelle ne peut agir directement faute en général de moyens appropriés, il lui reste son intériorité qui elle, est inaltérable, et lui "colle à la peau" comme sa signature au bas d'une lettre, comme son écriture quand il écrit avec un crayon...

    Certes, l'extérieur -autrement dit l'environnement- agit sur l'intériorité... Mais pas au point de faire de l'intériorité une mer à jamais gelée...



  • La frontière

         Dans la relation par la parole ou par l'écrit, il y a ce que l'on dit ou ce que l'on écrit à l'Autre, aux Autres, comme en traversant un "territoire de tous ces visages" autour de soi, jusqu'à ce qu'apparaisse une sorte de "frontière" au delà de laquelle il semble difficile -ou tout au moins "hasardeux"- de s'aventurer... par la parole, par l'écrit...

    Tant que cette "frontière" n'est point atteinte, le "territoire de tous ces visages" peut être autant celui où l'on dit, où l'on écrit à l'Autre, aux Autres, à peu près tout ce que l'on sent pouvoir dire ou écrire ; que celui où l'on ne dit ou écrit à l'Autre, aux Autres, qu'une partie, une partie seulement de ce que l'on dirait ou écrivait s'il n'y avait point de "frontière"...

    Mais il y a cette "frontière"...

    Alors, au delà de cette "frontière", c'est l'écrivain-ou le poète- qui peut, seul, s'exprimer, afin de "faire passer" ce qui ne peut être dit ou écrit, ce qui est difficile à dire ou à écrire "de but en blanc"... Et non pas, non plus, cet "être ordinaire" qu'en vérité l'on est chacun, écrivain ou pas, poète ou pas...et qui lui, se risquerait, sans se rendre compte d'ailleurs du risque qu'il prend, ou de l'inopportunité qu'il y a, à dire, à écrire en tant qu'être ordinaire... D'où la faculté qui celle de l'écrivain ou du poète à parvenir à "faire passer"...

    Pourtant, bien avant la "frontière", il y a ces visages comme s'il n'y aurait jamais de "frontière", autant dire toute la confiance que nous inspire ces visages ; toute la gentillesse, toute l'affection contenues dans ces visages, toute la considération que ces visages ont, de ce que l'on dit ou de ce que l'on écrit... Et qui fait que l'on se sent-ou se croit- autorisé...

    Et, bien avant la "frontière", outre l'être ordinaire que l'on est, l'on peut déjà, aussi, être l'écrivain ou le poète dans une parole qui se fait écriture, dans une écriture qui se fait parole... En général, "ça marche" avec la plupart des visages... Ce qui "ne marche pas" en revanche, c'est, de l'autre côté de la frontière, quand la parole n'est que parole, ou quand l'écriture n'est qu'écriture, et que c'est l'être ordinaire seul qui dit ou écrit quand même... sans se sentir autorisé...

    Mais c'est loin d'être "simple"...

    Car la "frontière" est multiple en ce sens qu'il y a toujours, une "frontière après la frontière"... Que même l'écrivain ou le poète a du mal à passer... parce qu'il lui faut comme une sorte d'autorisation, une autorisation qu'il ne peut se donner lui-même, ou alors s'il se la donne lui-même il entre par effraction... Et l'effraction c'est ce qui fait du mal à la relation...

    La frontière est multiple et elle est aussi, assez souvent, imaginaire... De telle sorte que tu crois, toi, "faire passer" ... mais que cela "casse"... De telle sorte que tu crois, au contraire, que "cela ne passera pas"... mais alors c'est une porte qui ne s'ouvre pas, c'est une attente qui demeurera une attente...

    Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est l'être en révolte, c'est l'auteur du "coup de hache sur la mer gelée" qui, le plus naturellement du monde dans sa logique même d'être en révolte, d'auteur du "coup de hache", se passe de toute autorisation ; a le plus besoin de se se sentir autorisé à passer la frontière... Mais il ne peut avoir en lui la conscience aiguë du besoin qu'il a de se sentir autorisé... 

  • Ah quel cul quel bol ! ...

         Bon nombre de jours vécus ne peuvent être qualifiés de "jours heureux" dans la mesure où ces jours, sans être des jours "malheureux", sont des jours ordinaires durant lesquels il ne se passe rien... Des jours où tu te lèves le matin, tu prends ton petit déjeuner tranquillement sans "coup de fil fâcheux" au moment où tu beurres ta tartine, ni aucune inopportunité désagréable survenant, où tu vas faire ton footing ou ton tour en vélo du matin, ou te rendre un moment dans ton jardin ou t'asseoir sur un banc, dehors, pour lire un livre... Tu n'attends personne en particulier, tu n'as à aller ni là ni ailleurs, et ce ne sont pas non plus les "bintzeries" (petites contraintes domestiques diverses et répétitives) qui se "bousculent au portillon"...

    Néanmoins... néanmoins... Et c'est là où je vais en venir... Parce que tu n'as pas ce mercredi 11 juin 2014 un TGV à prendre à Bordeaux pour Roissy Charles De Gaulle Aéroport où tu as un avion à prendre à 21h 10 pour Dzaoudzi ou St Denis La Réunion... Ni un autre TGV ou TER pour aller à Lille ou à Marseille, ce mercredi 11 juin 2014... Alors tu peux qualifier royalement et sans surdimensionnement manifeste, ce mercredi 11 juin 2014 de "jour heureux" au même titre qu'un jour "très voire hyper heureux"...

    En effet, si tu avais eu un TGV à prendre pour Roissy Charles De gaulle ce mercredi 11 juin 2014, ce TGV n'aurait point été au rendez vous habituel ce matin en gare de Bordeaux, ni sans doute un autre TGV un peu plus tard au plus tard six heures avant le décollage de l'avion pour Dzaoudzi de manière à ce que tu puisses arriver au Terminal numéro 3 au moins deux heures avant le décollage de l'avion... Et tu aurais sans doute donc raté l'avion, et oh rage oh galère oh situation kafkaïenne, demain c'est pareil et idem après demain la grève SNCF continue... Donc résultat "dans l'os" (pour ne pas dire "dans l'cul") ton billet d'avion une galère pas possible pour te faire rembourser ou remplacer par un autre billet pour un autre jour mais lequel... j'en ferais presque une crise cardiaque rien que d'y penser...

    Ah quel cul quel bol, de ne pas avoir un TGV à prendre Bordeaux St Jean aéroport Charles De Gaulle, ce mercredi 11 juin 2014 ! Et que ce jour mercredi 11 juin 2014 soit un jour "béni des Dieux" entre tous, même très ordinaire, où il ne se passe tout bonnement rien, si tu n'as pas de train à prendre!

    ... Cela dit, je pense à tous ces billets "ID-TGV" à bas prix, achetés sur internet 3 mois à l'avance par des centaines de gens, des billets qui ne sont en aucun cas remboursés... Et ces avions qui seront ratés... Ratés/ratés... à moins que, question "de vie ou de mort" pour prendre l'avion là à tout prix, tu prennes 800 km un taxi qui va te coûter dix fois plus cher que dix mille km en Airbus 340... (Et merde, pas d'bol, ce mercredi 11 juin 2014 les taxis font grève...)

    ... Réflexion/conclusion : au delà de "être pour/être contre" (la grève) au delà des revendications et des mécontentements des uns et des autres, au delà des intérêts privés ou particuliers ou collectifs, au delà de tout ce qu'on peut dire dans un sens ou dans un autre... Ce monde est invivable, ce monde est absurde, c'est une "usine à gaz" pire que dans "L'Amérique", "Le Procès" ou "Le château" romans de Frantz Kafka, sans doute le plus "prémonitoire" des écrivains d'avant 1930... La seule différence -peut-être- c'est que Frantz Kafka aide à comprendre comment le monde fonctionne (car il n'arrête pas de tirer le fil de la bobine en dépit des noeuds impossibles et complexes qui font que le fil se casse dès qu'on tire un peu trop fort) ; tandis qu'aujourd'hui, même en essayant de comprendre comment le monde fonctionne, même en tirant le fil de la bobine avec des noeuds encore plus sophistiqués... on est complètement dépassé !

    ... Au lieu de "Quel cul quel bol"... j'aurais pu titrer " Petite chronique d'un jour heureux" (rire)...

    Finalement, c'est encore le rire qui sauve, à défaut de comprendre comment le monde fonctionne, grâce à Frantz Kafka...

    ... Et ne dites pas que "Quel cul quel bol" ça serait du Céline !

    ... Ah, putain, où va-t-on ?



  • Céline l'homme en colère, de Frédéric Vitoux

         Frédéric Vitoux, de l'académie française, fut en 1968 l'un des premiers étudiants français à entreprendre une thèse consacrée à l'auteur du Voyage, parue en 1973 sous le titre Louis Ferdinand Céline, misère et parole (Gallimard)...

    En janvier 2009, Frédéric Vitoux publie Céline l'homme en colère...

    Voici ce qu'écrit Frédéric Vitoux dans son introduction à « Céline, l'homme en colère » :

    «  Un écrivain happé par l'université...

    Il a été disséqué, laminé, écartelé, embaumé – de thèse en conférence et de colloque en diplôme. Là aussi, le phénomène s'est révélé mondial. Des universitaires australiens lui ont consacré dans leurs revues des numéros spéciaux, des universitaires italiens se sont penchés sur ses hallucinations romanesques. Des études savantes ont été publiées par-ci, par-là, sur les structures stylistiques de sa langue, la répétition chez lui de quelques tournures syntaxiques, les fonctions de ses néologismes... D'autres universitaires s'épuisent encore à dresser des lexiques, des catalogues, des index, des tableaux analytiques de sa vie et de son œuvre. Bref, Céline est mis en fiches, son texte saisi par les ordinateurs et la proie des moteurs de recherche... »

    Il en est de même pour quelques autres écrivains ou poètes entre autres Arthur Rimbaud, Marcel Proust... Sur l'oeuvre desquels « planchent toujours » les universitaires, les critiques, les chercheurs...

    Mais il est à mon sens, comme  une vérité éternelle  ou plus exactement une réalité éternelle : « l'on est tout seul dans sa peau jusqu'à la fin de ses jours » et cela quoiqu'il soit dit, écrit, disséqué, commenté, interprété, de l'homme ou de la femme écrivain, poète, artiste... par les universitaires, les chercheurs, les biographes, et en règle générale tout un chacun... De même que « l'on est tout seul dans sa peau jusqu'à la fin de ses jours » en tant qu' être ordinaire de ce monde au beau milieu de ses proches, de ses connaissances, de tout un chacun aux alentours et cela quoique ces proches, que ces connaissances et tout un chacun puissent dire de ce que l'on est, de ce que l'on fait...

    Et Céline écrit dans une lettre à Milton Hindus du 22 juin 1947 :

    « Je m'intéresse peu aux hommes et à leur opinion, et même pas du tout... C'est leur trognon qui m'intéresse... pas ce qu'ils disent, mais ce qu'ils font... La chose en soi... presque toujours le contraire de ce qu'ils racontent, c'est là que je trouve ma musique dans les êtres... Mais malgré eux... »

    Cette lettre fait écho à une simple et exemplaire profession de foi du médecin des pauvres qu'a été Louis Ferdinand Céline (de son vrai nom Destouches) :

    « La fuite vers l'abstrait est la lâcheté même de l'artiste – Sa désertion. » (lettre à Elie Faure du 2 mars 1935)...

    Le « trognon » n'est-il donc pas la « peau » autrement dit la réalité intérieure, profonde, authentique, en dehors de tout regard porté par les autres, de l'être ?

    Et, fuir cette réalité intérieure, profonde, authentique de l'être, s' absoudre de cette réalité par les artifices de l'abstraction, c'est à dire par une représentation qui n'a plus rien à voir avec la réalité première ou qui est une contrefaçon, une contrefaçon même « habile » si l'en est, de cette réalité... C'est, cela s'assimile à de la désertion, de la lâcheté de la part de l'artiste... Car la réalité s'impose et exige que l'on se confronte à elle dans toute sa dimension, de sa surface jusqu'en sa profondeur ; et que l'on ne baisse pas les yeux vers le sol, là où s'étend ce qui n'est que le reflet ou la représentation « cultuo-culturelle de confort relatif », de cette réalité...

    Écrivain maudit, controversé, ordurier, consacré... (et tout ce que l'on peut en dire) Avec cependant son style ajouré, éclaté comme de la dentelle... ? L'oeuvre de Céline, à l'exception de Voyage au bout de la nuit et de Mort à crédit, reste encore aujourd'hui, largement ignorée du « grand public » mais aussi d'un certain nombre d'intellectuels de formation universitaire...

    Et que dire de tous ces écrivains qui, d'une manière ou d'une autre pour telle ou telle raison se réclament de Céline, tout comme d'ailleurs ils peuvent aussi se réclamer de tel ou tel auteur ?... Que dire, oui, de ces critiques littéraires s'exclamant à propos de tel écrivain « c'est du pur Céline »... Alors qu'en vérité, oui, « on est tout seul dans sa peau jusqu'à la fin de ses jours » ?

    Ce n'est -peut-être- que par le « trognon », ce « petit bout de trognon  pris en pleine poire »... Que tu parviens, à peine le temps d' une étincelle de lumière traversant le ciel de nuit, à ne plus être « tout seul dans ta peau »...



  • Bande d'arrêt d'urgence

         Le secrétaire d'état aux transports envisage de modifier la règle d'utilisation des bandes d'arrêt d'urgence, notamment sur les rocades à 4 voies aux abords des grandes villes, afin dit-il, de "désengorger" les flux de circulation en ouvrant cette voie réservée jusqu'à présent aux arrêts en cas d'urgence, à la circulation des taxis, des bus, du covoiturage...

    Absurde ! Inepte! Cette voie -qui d'ailleurs n'est pas une voie mais une sorte d'allée- n'est pas du tout adaptée pour la circulation, du fait de sa largeur inférieure à la largeur d'une voie normale de circulation...

    Que pourra faire, que devra forcément faire un conducteur dont le véhicule est en moins d' une minute immobilisé par une panne grave (je pense entre autre à un alternateur qui tout d'un coup cesse de fonctionner : plus d'électronique, tout s'arrête en 30 secondes, c'est à peine alors si tu as le temps de faire aller la voiture sur le bord! )

    Ta bagnole tombe en panne grave totale très brusquement, sans prévenir : tu arrives in-extrémis à te garer sur la bande d'arrêt d'urgence, manque de pot au même moment, y'a un bus qui déboule à 100 à l'heure ! BOUM! T'es mort, ainsi que les autres passagers dans ta bagnole! Idem, par exemple aussi, avec une courroie de transmission qui saute, un pneu qui éclate, un malaise cardiaque ou autre...

    D'autant plus que, sur rocade à 4 voies autour d'une grande ville, nuit et jour et notamment aux heures de grande circulation, les bus, les taxis, sont légion, ainsi que tous véhicules et que le risque de devoir être obligé de s'arrêter très vite est multiplié forcément du fait du nombre de véhicules, et que si on permet aux bus et aux taxis de rouler sur la bande d'arrêt d'urgence, on va aussi multiplier le risque de collision avec un véhicule en panne!

    Absurde! C'est de la non assistance de toute personne en danger devant s'arrêter d'urgence, de la part du secrétaire d'état aux transports, qui expose ainsi la personne en danger d'être percutée et tuée...

    Si cette disposition est votée, j'attends les premiers morts, les premiers drames dès le lendemain même du décret d'application...

    Vous voyez par vous-même, si vous êtes dans la circulation sur une rocade autour de Paris ou de Bordeaux, tous les matins pour vous rendre à votre travail : il y a toujours au moins un ou deux véhicule tombant brusquement en panne, devant rejoindre immédiatement la bande d'arrêt d'urgence.



  • Les followers et les créateurs

         Les followers ne franchissent pas les portes par lesquelles passent les créateurs, du moins quelques uns d'entre eux, de ces créateurs...

    Les followers tout au long de leur vie followent...

    Il n'y a nulle magie à passer sa vie à follower : c'est ce que pensent et ressentent au fond d'eux les créateurs, tous les créateurs même ceux d'entre eux qui sont les plus nombreux et ne peuvent jamais franchir les portes, les portes on va dire du succès et de la postérité...

    Il y a comme un abîme entre le monde des followers et le monde des créateurs... Un abîme en ce sens que le follower passant sa vie à follower, n'est en général pas un créateur et ne peut donc "se mettre dans la peau" -et dans l'âme- d'un créateur.

    En fait le follower followe ces personnages qui ont franchi la porte et sont à la Une des médias...

    Ces personnages qui, dans la société de consommation de masse en matière de divertissement, de loisir, de spectacle, de scène littéraire, artistique... Sont des personnages que l'on voit à la télé et qui ont un compte Twitter et dont les petites phrases sur Twitter sont followées par une flopée de followers... Ce qui ne garantit pas cependant le succès et la reconnaissance à long terme et une postérité "un peu plus longue" que deux ou trois saisons, deux ou trois annnées...

    Le follower ne followe jamais ce personnage qui vit tout près de lui, qui peut être son voisin, l'un de ses proches, l'une de ses connaissances et qui est en quelque sorte un créateur à sa manière mais sans flopée de followers, un personnage dont il ne comprend pas le besoin de "s'exister", le besoin de s'exprimer, le besoin de produire et de diffuser...

    Le créateur, quant à lui, followe peu, parce qu'il passe le plus clair de son temps à créer...

    Et l'on dit du créateur parce qu'il followe peu voire même pas du tout parfois, qu'il "vit dans son monde à lui"... Alors qu'il porte à sa manière le monde en lui, qu'il témoigne par ce qu'il produit, du monde qu'il observe...

    Le follower ne créant pas, ne portera jamais le moindre coup de hache sur la mer gelée...

    Si encore le follower "existait" le créateur, au lieu de seulement le follower !



  • La culture

          "La culture ne s'hérite pas, elle se conquiert"

                            [André Malraux]

    ... Et j'ajoute pour ma part que la culture, une fois acquise de haute lutte par le travail, la recherche personnelle, la connaissance, la mémoire, la réflexion, l'analyse... Et si possible par la création... Se conserve et s'entretient, s'affine, se développe, s'étend, se fait messagère, se partage...

    Et qu'elle est aussi un combat de haute lutte contre ce qui lui ressemble mais n'en est point, et qui la contrefait...

    La culture effectivement ne s'hérite pas comme l'on pourrait par exemple hériter d'une maison ou d'un bien, d'une fortune... Cependant, si elle ne s'hérite pas, il n'en demeure pas moins que, né de père et ou de mère "pétri de culture", ou ayant évolué, enfant, dans un milieu culturel, un milieu d'artistes, un milieu "intellectuel", un milieu où l'on vit autrement qu' avec des "fins de mois difficiles"... La culture vient alors "un peu moins de haute lutte" (en général)... Et sera-t-elle "meilleure", ou seulement "coulant de source" ... rien n'est certain... Car "un coup de hache sur une mer gelée" vient toujours de là où il faut combattre de haute lutte, c'est à dire depuis partout, depuis n'importe quel milieu ou environnement social ou familial...

    Est-ce que c'est si simple que cela, de savoir jouer quand on a en main les meilleures cartes ?

    Est-ce que c'est si évident que cela, de savoir jouer, aussi, quand on n'a pas en main les meilleures cartes mais que l'on est déterminé et habile à abattre les cartes sur le tapis ?