Articles de yugcib
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Samedi 23 septembre à Paris : une démonstration de force ? ...
- Par guy sembic
- Le 25/09/2017
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... 150 000 manifestants à Paris le samedi 23 septembre 2017 à l'appel de Jean Luc Mélenchon et de la France Insoumise... Venus de toute la France par cars depuis de grandes métropoles régionales... (Soit dit en passant, par exemple, pour un Vosgien habitant Bruyères ou Gérardmer il fallait bien que ce Vosgien là prenne sa voiture à 4h du matin sinon encore plus tôt afin de se rendre à Metz ou à Strasbourg au départ des cars... et le soir, revenu à Metz ou à Strasbourg, reprendre sa voiture et refaire les 150 km pour revenir chez lui)...
150 000 manifestants à Paris, était-ce là une démonstration de force ? Un million en aurait-elle été autant une ?
La France Insoumise, élargie à tous ceux et celles qui en sont proches (ou moins proches mais dont quelques points et aspirations de la FI sont communs avec elle), c'est la France du peuple, du peuple des gens qui ne gagnent pas beaucoup d'argent... Cette France là n'est celle que de -au mieux- 15 millions de gens sur les 66 millions de notre pays... Autant dire si l'on considère la population française au delà de 16 ans d'âge, il y aurait en gros, 30 millions de gens (retraités à plus de 1500 euro/mois, jeunes et étudiants dont les familles sont relativement aisées ; salariés, cadres, gagnant au moins une fois et demi le smig ou plus et également assurés de leur emploi, donc à l'abri du chômage)... Qui, pour la plupart d'entre eux, n'adhèrent pas à la France Insoumise, n'ont guère trop envie d'écouter Jean Luc Mélenchon... Sans forcément pour autant être vraiment du côté d'Emmanuel Macron et d' En Marche... (d'ailleurs il y a, toujours sur la scène politique, les Républicains entre autres, même si les Républicains sont divisés... ainsi que tous les sympathisants aux idées des Républicains)...
Certes, ce samedi 23 septembre à Paris, le discours de Jean Luc Mélenchon fut "particulièrement offensif" (et argumenté)... Visiblement, à un certain moment dans son discours, on l'a bien perçu ainsi, Jean Luc Mélenchon lance un véritable appel aux jeunes à descendre dans la rue pour manifester leur colère, exprimer leur détresse... Ce qui, si cela se produit comme cela s'est produit en 1995 notamment, risque fort d'inquiéter le gouvernement en place... En effet, quand les jeunes sont dans la rue, il y a forcément des violences et l'appareil répressif (forces de l'ordre) entrant en action, lorsque l'action des forces de l'ordre devient (ou est jugée) trop brutale, alors l'opinion publique "bascule" du côté de la contestation, de l'opposition, se rapproche des aspirations populaires, et le gouvernement en place mis en difficulté est contraint à négocier voire à céder...
Cependant, la réalité d'aujourd'hui en 2017, n'est pas tout à fait la même qu'en 1995 (et encore moins la même qu'en 1968)... Nous sommes davantage dans un environnement "mondialisé" de consommation de masse et de contraintes quotidiennes amplifiées, dans une société plus formatée, plus cloisonnée, plus complexe, plus multiple dans ses modes de vie et de croyance, plus diverse aussi dans ses cultures... Et il est de plus en plus difficile de s'opposer d'une manière ou d'une autre, aux lobbies, à la domination de toutes ces puissances, de ces systèmes et de leurs appareils qui écrasent les gens tout en leur donnant une illusion de bien être, de liberté "relative"...
Jean Luc Mélenchon est-il le "bon" (ou le meilleur) leader pour le peuple ? Le peuple dans sa composante pour l'essentiel, constituée de gens "qui ne gagnent pas beaucoup d'argent" ?
Le "personnage" il est vrai, est parfois assez déroutant et je comprend pourquoi "il ne fait pas l'unanimité" (une "vision" peut-être à mon sens "encore trop intellectuelle" en apparence proche des gens mais une fois que le pouvoir lui serait octroyé si cela devait être, qu'en serait-il dans la réalité?)... C'est ce que je me demande...
De toute manière il y a aujourd'hui dans le monde, dans la société, dans le comportement des gens, dans tout ce qui est exprimé à la vue de tout le monde (réseaux sociaux, internet notamment) beaucoup trop de radicalité, de rejet de ceci de cela, de parti pris, de préjugés, d'opinions pour ainsi dire "orchestrées et fabriquées de toutes pièces", d'informations erronées ou incomplètes, de réactions "épidermiques" ... Et de moins en moins de réflexion, de responsabilité de chacun...
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Une inquiétante odeur de poudre et de soufre...
- Par guy sembic
- Le 24/09/2017
- Dans Articles
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... Un tiers d'abrutis avec à leur tête un "va-t-en guerre" soit environ 108 millions de gens sur cette Terre dans un pays qui s'appelle les Etats Unis d'Amérique, va peut-être (forte probalilité) être responsable d'un conflit nucléaire risquant de détruire en partie la planète et au pire par les retombées atomiques, réduire la vie sur Terre en survie...
Si la Corée du Nord, se sentant plus que jamais jusqu'alors, menacée, multiplie les provocations et continue à effectuer des essais de lancement de missiles nucléaires, il n'en demeure pas moins -c'est ce que je pense- qu'elle n'envisage pas d'engager la première le conflit (donc la guerre nucléaire)... Sauf si les USA de Donald Trump (un tiers d'abrutis, n'oublions pas que 2/3 des américains sont désolés de cette situation) décident de frapper en premier (en l'occurrence en quelque frappe "préventive")...
Pour "désarranger les choses" (ou les compliquer encore davantage) une partie des Coréens du sud est opposée à la présence militarisée américaine dans leur pays...
En ce qui concerne les seuls essais de lancement par la Corée du Nord, il existe déjà un danger potentiel : ces essais sont effectués à partir d'une région montagneuse dans des tunnels creusés dans la roche, et l'on ne sait pas si ces tunnels sont verticaux ou horizontaux . S'ils sont horizontaux (moindre coût en réalisation) ces tunnels, alors le risque d'un accident nucléaire dans le genre (aggravé) de celui de Tchernobyl en 1986, est très important et affecterait non seulement une bonne partie (la quasi totalité) de la Corée du Nord elle même mais aussi les régions frontalières de la Chine.
Des ingénieurs Chinois ont déclaré que la répétition à courts intervalles d'essais nucléaires à partir de cette zone montagneuse de Corée du Nord, peut faire éclater la montagne et être à l'origine d'un accident nucléaire sans précédent en puissance et en retombées...
Pour en revenir au risque d'un conflit nucléaire impliquant plusieurs puissances, si les USA comme le déclare Donald Trump se décident à une "frappe préventive" dont le résultat serait la destruction d'une partie de l'appareil militaire de la Corée du Nord, cette dernière avec ce qui lui resterait d'armement, répliquerait en attaquant la Corée du Sud (des dizaines de milliers de morts)... Et, dans une telle éventualité (d'une frappe américaine) il n'est pas possible d'imaginer un seul instant que la Chine, que la Russie, que l'Iran, demeureraient sans aucune réaction, rien qu'en observateurs...
Cela dit (dis-je)... Il existe une autre menace qu'un conflit nucléaire, importante aussi :
La dispersion accompagnée de la multiplication des combattants de l'Etat Islamique, à la suite de la disparition par défaites militaires d'un Etat Islamique ayant constitué un territoire (une partie de la Syrie et de l'Irak)...
Cette dispersion se fait pour l'essentiel en direction de l'Europe Occidentale et méridionale d'une part, et en direction de l'Afghanistan d'autre part. Il existerait -mais de cela on n'en parle pas dans les médias- en Bosnie Herzégovine autant qu'en Afghanistan- des camps d'entrainement au combat djihadiste. (La Bosnie est un pays en majorité Musulman, cela date d'avant 1919 quand cette partie des Balkans faisait partie de l'Empire Ottoman)...
Je me demande si les armées de Bachar El Hassad appuyées par les Russes en grande partie en faisant subir défaite sur défaite aux combattants de l'EI, et réduisant ainsi l'EI à une "peau de chagrin", ont bien réalisé là, le "meilleur objectif" (si c'est la meilleure stratégie) ?
Je me demande s'il n'aurait pas mieux valu (moins pire tout en étant dangereux quand même) laisser exister un Etat Islamique tel qu'il s'était constitué en 2014 à l'origine, avec son territoire en partie pris à la Syrie, en partie pris à l'Irak... Quitte à déplorer que des populations entières soient soumises à un tel régime de dictature islamique avec la charia... Quitte à déplorer aussi, que l'Etat Islamique puisse posséder les puits de pétrole, les richesses du sol et du sous sol, et sachant que le pétrole transitant par la Turquie, assurait les revenus de l'EI ? Oui, je me pose la question...
Nous avons bien laissé en dépit de tant et de tant d'interventions ces cinquante dernières années (interventions USA, URSS puis Russie, Europe dont France, Angleterre...) partout dans le monde en quelques "points chauds", se développer quelques régimes "scélérats" d'une dictature inqualifiable ! (Que l'on a fini par plus ou moins tolérer en se foutant de la manière dont les populations dans ces régimes étaient traitées)... Tant qu'à faire, on aurait pu en faire autant pour l'Etat Islamique, comme on l'a fait d'ailleurs pour la Corée du Nord depuis cinquante ans... en se foutant tout aussi royalement du sort des populations soumises ou avec cette puante hypocrisie consistant à plaindre les gens en diffusant des manifestes et des protestations qui ne résolvent jamais rien...
Il n'y a – il n'y a eu et il n'y aura jamais- que les peuples par eux-mêmes en quelque pays, nation, empire, royaume, état que ce soit... qui ont pu, et qui pourront, au prix d'un combat toujours difficile et surtout inégal, se libérer d'un régime, d'une dictature... La dictature peut-être la plus terrible étant celle qui prend le visage de la démocratie et qui ressemble à la démocratie à s'y méprendre...
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A Epinal, dans la manifestation du 21 septembre 2017
- Par guy sembic
- Le 23/09/2017
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... Je m'attendais bien à ce qu'il n'y ait que peu de mobilisation lors de cette manifestation contre la loi travail (les ordonnances, la réforme du code du travail) mais tout de même pas à ce point (je ne crois pas qu'il y ait eu plus de 300 personnes présentes devant la Préfecture d'Epinal et ensuite en défilé dans les rues (un parcours dans le centre ville)...
Cela m'étonne étant donné la gravité de ce qui se prépare (précarité accrue de l'emploi, avec cette réforme du code du travail)...
Dans une rue du centre ville très commerçante je voyais ces boutiques aux mêmes enseignes que celles des galeries des grandes surfaces Carrefour, Leclerc, etc. ... Toutes ces boutiques dans lesquelles on voit des vendeurs en général des femmes, employées en contrats de 20 h par semaine, et qui toutes, ces boutiques et enseignes, font partie de grands groupes, de lobbies de l'habillement, de la bijouterie, et de toutes sortes de produits de grande consommation...
Je me disais qu'un jour ou l'autre, peut-être plus tôt qu'on ne le croit, tout cela va finir par s'écrouler comme un château de cartes, ce système de lobbies, de consommation de masse, ce mode de vie qui est le nôtre au quotidien... Cette gabegie d'un côté, ces disparités entre l'aisance (souvent "relative" d'ailleurs) d'une partie de la population d'un pays comme la France, et la misère et la précarité d'une autre partie de la population celle là la plus nombreuse en fait... Cela ne pourra pas durer, cette situation !
Cela va finir à mon avis, pas forcément par une révolution (quoique...) mais plus probablement par un ou des événements planétaires assez bouleversants et dramatiques par lesquels notre vie quotidienne à quasiment tous risque de changer radicalement du jour au lendemain... En ce sens que le monde dans son ensemble, en tous pays, toutes régions, toutes populations confondues, ne ressemblera plus en rien à ce qu'il avait été (l' "occidental" comme le "moins occidentalisé", avec ses disparités actuelles, ses cultures actuelles, la manière dont il fonctionne ce monde, dans un sens ou dans un autre)...
Il est d'ailleurs à mon sens, aléatoire, fallacieux, d'imaginer (en fonction de tel ou tel fantasme, telle ou telle prospective) ce que sera ce monde...
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Vingt ans en 1968 (souvenirs anecdotes) ...
- Par guy sembic
- Le 20/09/2017
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... Souffler sur 20 bougies est un évènement qui fait date. Pour ma part j’ai eu 20 ans le 9 janvier 1968. J’étais tout seul ce jour là et je suis allé manger un couscous chez mon copain Arabe, bistrotier restaurateur, rue Villot dans le 12 ème arrondissement de Paris, à proximité de la gare de Lyon. Je me suis tapé tout seul comme un grand une chopine de rouge d’un litre et je regardais les gens assis à côté de moi, tous des Arabes, qui jouaient aux dominos en écoutant de la musique d’Afrique du Nord. Dans ce bistrot là, avec mes copains Arabes et dans cette atmosphère familiale, conviviale, sans chichis, où personne ne te regardait comme un étranger, où j’étais royalement servi par le patron qui m’avait à la bonne, j’étais tout simplement heureux et ne me posai aucune question sur mon avenir.
Je me souvenais de mes copains Arabes du lycée Duveyrier à Blida en Algérie et tout particulièrement d’un certain Ould Ruis avec lequel nous nous partagions les places de premier aux compositions trimestrielles notamment en Français... Nous avions ensemble durant les récréations, de longues discussions philosophiques, pour autant que l’on puisse en avoir à l’âge de 13 ans, de ce genre de conversation, alors que la guerre d’Algérie parvenait à son épisode le plus dramatique.
Et ici, dans ce bistrot de la rue Villot, qu’aucun Européen n’eût fréquenté, peut-être à cause des chiures de mouches qui constellaient les glaces, je m’y sentais en famille, d’autant plus que durant la grande grève de mai 68, le « Bicot », comme disaient mes camarades du centre de tri postal de la gare PLM, me faisait non seulement crédit mais aussi bouffer à l’œil.
Je n’avais pas encore en ce temps là la bande de copains qui allait m’entraîner dans de joyeuses et mémorables équipées, j’étais « agent d’exploitation » aux PTT, à peine débarqué des Landes, mon pays de naissance, avec encore dans la tête les années d’Afrique du Nord vécues en compagnie de mes parents et de toutes nos relations de là-bas. Alors, où aurais je pu mieux fêter mes 20 ans que dans ce bistrot Arabe qui, au dire des habitants du quartier, ne payait pas de mine ?
A l'époque lorsque je me rendais dans d'autres petits (et modestes) restaurants du quartier ou d'ailleurs dans Paris, où l'on servait le menu du jour pour 7 francs ou pour 9 francs, et prenant place tout seul à une table, j'attendais à chaque fois assez longtemps pour être servi et l'accueil n'était jamais très chaleureux (l'on me laissait "pourrir", la corbeille de pain vide dès le hors d'oeuvre fini)...
Je me rendais aussi de temps à autre à la cantine de la Recette Principale dans le 1er arrondissement, qui était réputée "être la meilleure cantine des PTT de tout Paris"... Il y avait tous les jours entre 11h 30 et 13h 30, "un monde fou", toutes les tables (de quatre) étaient occupées... Sauf une, où se trouvait un monsieur âgé d'une soixantaine d'années, affecté d'une "danse de Saint Guy" (maladie de Parkinston). Il en foutait partout, ce pauvre monsieur, de la sauce à côté de son assiette, du yaourt, du vin, des petits pois... Tellement il avait du mal à tenir sa fourchette ou sa cuillère en tremblant très fort...
Quand bien même parfois, j'aurais pu trouver une place libre à une table de quatre un jour d'un peu moins grande affluence, je m'asseyais toujours en face de ce pauvre monsieur tout seul, et lui remplissais son verre d'eau, lui coupait sa viande... J'observais tous ces gens, jeunes et en bonne santé, pétants de toute leur apparence, les hommes de leur faconde et de leur assurance et les femmes de leurs toilettes et de leurs airs... J'écoutais toutes ces conversations dont la plupart se fondaient en un murmure de rivage d'océan, et je me disais que le monde était ainsi fait, assurément plus aisé à vivre pour les uns, et bien plus difficile pour les autres...
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"Comment ça va se goupiller l'affaire là ?" ...
- Par guy sembic
- Le 19/09/2017
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... Ne plus être témoin de ce qui dans l'avenir sera et se fera... Pour un grand curieux, pour des yeux qui se portent sur la ligne d'horizon et cherchent à voir ce qui est au delà ; parce que l'on doit disparaître... C'est cela, ce qu'il y a de plus terrible, de plus inacceptable, de plus frustrant, dans la certitude de la mort...
Est-ce que pour le fataliste, pour celui qui trouve tout normal, pour celui dont son jardin lui suffit, est-ce que pour le soumis, pour celui qui n'est pas trop curieux, pour celui qui ne se pose guère trop de questions au sujet de ce qui un jour sera ou se fera... La certitude de la mort est aussi terrible ?
Pour le curieux, le témoin encore vivant de tout ce qui se passe, pour les yeux qui n'ont de cesse de scruter la ligne d'horizon afin d'essayer d'apercevoir ce qui est au delà... Il n'y a que l'imaginaire, l'idée que l'on peut se faire, du "comment cela sera" lorsqu'on ne sera plus là en ce monde... Et c'est d'aujourd'hui, sur la base de tout ce que l'on sait, de tout ce que l'on voit se faire et évoluer, du monde en lequel on vit ; que se fondent notre imaginaire et l'idée que l'on se fait du monde dans lequel on ne sera plus...
Quand j'ai devant moi un enfant de cinq ou de six ans, ou une jeune personne de 30 ans ; je me dis que cet enfant, que cette jeune personne, vieux qu'ils seront dans des années où je serai mort, verront ce que je ne verrai pas...
J'ai la curiosité très forte de savoir ce que le monde deviendra... Autant dire (façon de parler) : "comment ça va se goupiller l'affaire là ?" (l'affaire du monde des humains) ...
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Réflexion sur l'égoïsme
- Par guy sembic
- Le 18/09/2017
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... Le dictionnaire Larousse donne de l'égoïsme la définition suivante :
"Vice de l'homme qui rapporte tout à soi : l'égoïsme est à la fois une imperfection du coeur et de l'intelligence"...
... En fait -et à mon sens"- c'est bien plus complexe que cela :
D'une manière générale -et naturelle- les gens, individuellement ou en société et en relation avec les autres, vivent dans l'environnement qui est le leur, un peu comme à l'intérieur d'une bulle. Cette "bulle" est un "microcosme" constitué de famille (de cercle familial plus ou moins étendu), de proches, de connaissances, d'amis)...
Et, à l'intérieur même de cette "bulle", les gens le plus souvent, n'ont pas la conscience en eux, de ce qui est extérieur à leur environnement (de famille, d'amis, de connaissances)... Ils n'ont pour ainsi dire jamais (ou rarement ou tout à fait occasionnellement), présent à l'esprit, que dans un environnement différent et donc dans une sensibilité en rapport avec cet environnement différent, que les autres puissent ressentir les choses différemment dans une situation qui est celle de ces autres ou de cet autre dont ils semblent "souverainement" ignorer la réalité...
Si parfois, lorsque "quatre vérités sont exprimées de vive voix et entre quatre yeux", jetées à la face des intéréssés, "remettent les choses en place"... Les intéréssés alors -peut-être- sont amenés à réfléchir ; il n'en demeure pas moins de la part de ces intéréssés, qu'après coup, une fois la réflexion passée, reviennent très vite à leurs habitudes, à leur indifférence à l'égard des autres... Indifférence qui s'apparente en général à une absence de conscience de ce que peut ressentir l'autre ou les autres dans un environnement familial et social différent, notamment lorsque cet ou ces autres sont des personnes vivant seules...
... Si l'égoïsme dans sa définition, dans sa réalité même, est une imperfection du coeur et de l'intelligence (intelligence de la relation) commune à la quasi totalité des humains... Et somme toute naturelle... L'indifférence associée à l'égoïsme est davantage encore une imperfection du coeur et un défaut d'intelligence de la relation, d'autant plus que l'indifférence est délibérée, ou accompagnée de condescendance, voire de mépris de l'autre...
... Tout ce que je dis là en particulier au sujet d'une indifférence délibérée associée à de l'égoïsme ; n'est pas cependant aussi évident que cela du fait de l'ambiguité qu'il peut y avoir dans la relation, dans la mesure où ne s'établit pas nettement, où demeure floue, la "frontière" entre la part réelle d'indifférence et d'égoïsme, et la part de sincérité ou "d'imprévu heureux" existant dans la relation...
Mais c'est aussi dans l'ambiguité que se dissimulent plus ou moins l'indifférence et l'égoïsme...
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Le Télétété ...
- Par guy sembic
- Le 17/09/2017
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... Mon papé le dimanche matin, à Rion des Landes en 1951 (j'avais alors 3 ans) m’amenait voir le « Télétété », dans la vitrine du petit bazar en face du ciné. Je n’avais déjà plus l’âge alors, des longues stations sur le « pot », en ces années de la Reconstruction, des combats de l’abbé Pierre pour les mal logés, et de la grande peur atomique ; où l’on ne mettait pas encore aux petits enfants les « toffies » pesantes et cuisantes de ces « années Twist jeunes femmes sveltes chic et court coiffées à la Mireille Mathieu » qui allaient suivre en scoubidous et Ula Hop dans les années 1960...
Mon papé, dans des boîtes de fer Blédina, cultivait des asticots blanc et crème et s’organisait le dimanche après midi, des récrés ruisseau canne à pêche assis sur son pliant. Ma mamy censurait le pèlerinage du « Télétété »… car ce « Télétété » disait-elle, me donnait de mauvaises idées. Mais avec papé, on allait quand même voir le « Télétété ».
Je prêtais à ce « Télétété », d’étranges et imaginaires vertus. Il trônait sur une étagère, au milieu de bibelots, pots de couleur, stylos et pipes, n’était pas à vendre, sorte de mascotte d’une origine inidentifiable, d’une tête métallique et carrée préfigurant celle des « goldoraks » des gosses de la génération Sida Game Boy…
Haut comme une grande poupée de foire, articulé de manchons à rallonge, de ressorts spiralés et arborant un buste tank, il me semblait machine à communiquer avec son visage écran et ses yeux fenêtres reliés à des ondes invisibles porteuses de messages…
Le fait qu’il n’était pas à vendre me fascinait au plus haut point…
Dès lors, ce « Télétété » me mangeait la tête, devenait l’avenir du monde… Un projecteur de rêves, de mots et d’images, bien plus magique encore que la « machine à ciné » qui me racontait en dessins qui bougent, au plafond, l’histoire de la « Belle et la Bête », que mon père me passait, lorsque, la poitrine serrée de cataplasmes, une émotion souveraine m’étreignait l’esprit et le ventre à la vue de cette Belle si belle s’approchant de la Bête si peu bête …
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Le Télétété...
- Par guy sembic
- Le 14/09/2017
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... Mon papé le dimanche matin, à Rion des Landes en 1951 (j'avais alors 3 ans) m’amenait voir le « Télétété », dans la vitrine du petit bazar en face du ciné. Je n’avais déjà plus l’âge alors, des longues stations sur le « pot », en ces années de la Reconstruction, des combats de l’abbé Pierre pour les mal logés, et de la grande peur atomique ; où l’on ne mettait pas encore aux petits enfants les « toffies » pesantes et cuisantes de ces « années Twist jeunes femmes sveltes chic et court coiffées à la Mireille Mathieu » qui allaient suivre en scoubidous et Ula Hop dans les années 1960...
Mon papé, dans des boîtes de fer Blédina, cultivait des asticots blanc et crème et s’organisait le dimanche après midi, des récrés ruisseau canne à pêche assis sur son pliant. Ma mamy censurait le pèlerinage du « Télétété »… car ce « Télétété » disait-elle, me donnait de mauvaises idées. Mais avec papé, on allait quand même voir le « Télétété ».
Je prêtais à ce « Télétété », d’étranges et imaginaires vertus. Il trônait sur une étagère, au milieu de bibelots, pots de couleur, stylos et pipes, n’était pas à vendre, sorte de mascotte d’une origine inidentifiable, d’une tête métallique et carrée préfigurant celle des « goldoraks » des gosses de la génération Sida Game Boy…
Haut comme une grande poupée de foire, articulé de manchons à rallonge, de ressorts spiralés et arborant un buste tank, il me semblait machine à communiquer avec son visage écran et ses yeux fenêtres reliés à des ondes invisibles porteuses de messages…
Le fait qu’il n’était pas à vendre me fascinait au plus haut point…
Dès lors, ce « Télétété » me mangeait la tête, devenait l’avenir du monde… Un projecteur de rêves, de mots et d’images, bien plus magique encore que la « machine à ciné » qui me racontait en dessins qui bougent, au plafond, l’histoire de la « Belle et la Bête », que mon père me passait, lorsque, la poitrine serrée de cataplasmes, une émotion souveraine m’étreignait l’esprit et le ventre à la vue de cette Belle si belle s’approchant de la Bête si peu bête …
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Gestation par autrui...
- Par guy sembic
- Le 12/09/2017
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... La GPA, gestation par autrui, ça me fait penser à "gestation par une truie" : j'imagine un foetus humain se développant dans l'utérus d'une truie... ou d'une vache, ou même encore d'un tyrannosaure femelle dont on aurait reproduit le modèle à partir de l'ADN retrouvé dans un os datant de 140 millions d'années... C'est que... "avec les progès de la science et de la bio génétique... " (rire)...
Tous ces intellectuels et philosophes et penseurs progressistes, qui se déclarent favorables (ou plus modérément pas opposés) à la GPA... Ils me gavent ! La GPA, ça rend caduc la science généalogique, et je ne pense pas que les "jeunes des cités", les associations de recherche généalogique, et en fait, beaucoup d'entre nous citoyens français et d'ailleurs dans le monde, "portent aux nues" tous ces "Grands Esprits", ces intellectuels progressistes dont ils ignorent d'ailleurs l'existence, quand bien même ils seraient dans les programmes de l'Education notamment au lycée en 1ère et terminale (peut être pour certains d'entre eux en littérature contemporaine actuelle)... Ces "Grands Esprits" qui font la Une des médias de la Culture, dans le monde où ils vivent, sont à mille lieues de la vie quotidienne du "commun des mortels" ... Mais bon, peut-être l'un d'entre eux dans le futur, naîtra par GPA, du ventre d'une truie !
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Un président de la république qui insulte les français en grève...
- Par guy sembic
- Le 11/09/2017
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... Mais ce qui est encore plus malheureux, et qui hélas, est bel et bien une réalité dans ce pays, la France ; c'est que bon nombre de gens, en général déjà ceux qui ont voté Macron au 1er tour, et une bonne partie de ceux qui ont voté Macron au 2ème tour sans compter -aussi- un certain nombre d'abstentionnistes... Disent (quand ils ne le proclament pas, quand ils ne l'affichent pas publiquement sur les réseaux sociaux ou dans la rue ou entre voisins)... que les grévistes, les manifestants, les contestataires sont des faignants, des gens qui font grève pour un oui pour un nom...
Cela dit, il est totalement scandaleux, révoltant, inadmissible, indécent, et d'une violence abjecte, qu'un président de la République, qu'un chef d'état, étant donné la fonction qu'il exerce, étant donné qu'il représente la France à l'étranger ; puisse dire des français en grève ou manifestant dans la rue, qu'ils sont des faignants ! En effet, quelle image ne donne-t-il pas là, au regard de la presse étrangère, des gens du pays qu'il représente, la France ?
Et quel regard aussi, peut porter la presse étrangère, à la connaissance même d'un tel propos sorti de la bouche d'un président, d'un chef d'état ?
Car ce propos "des faignants" en désignant, en stigmatisant les gens qui font grève, est bel et bien -pour appeler un chat un chat- une insulte ! Et une insulte est toujours un acte de violence...
Autrement dit, que des millions de gens (soit dit en passant "du bon côté de la barrière" pour beaucoup d'entre eux) s'accordent à traiter de faignants, des grévistes, des chômeurs... Cela est d'une consternante et répétitive banalité, d'un parti pris, d'idées reçues, de préjugés auxquels au fond, nous sommes habitués... MAIS, qu'un président de la République française le dise aussi et en public et devant les médias, là, c'est non seulement inhabituel parce que cela ne s'est jamais vu de la part d'aucun président précédent... c'est absolument scandaleux, révoltant !
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HIROSHIRMA 6 septembre 2017
- Par guy sembic
- Le 10/09/2017
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... Le passage de l'ouragan Irma qui a dévasté Saint Martin m'inspire l'histoire suivante :
Monsieur Marcel Huntel est un retraité aisé âgé de 61 ans demeurant dans une belle et confortable maison à Saint Martin, titulaire d'une carte Visa Premier, bien assuré par une complémentaire maladie lui assurant les meilleures conditions de soins dans une clinique privée de son choix, une complémentaire maladie et actes chirurgicaux qui prend en charge tous les dépassements d'honoraires des spécialistes les plus réputés... Et qui, outre le fait qu'il soit bien assuré, possède les équipements les plus sophistiqués en matière d'internet, de téléphone portable, tablette etc. ... Il a en effet un ordinateur Mackintoch de 1700 euro, le dernier modèle de smartphone haut de gamme, une tablette 15 pouces Apple de 700 euro...
Avant que ne survienne l'ouragan Irma, il se trouvait, ce monsieur Marcel Huntel, assis dans un plantureux fauteuil club en cuir de vache près de la grande baie vitrée de son salon, et il sélectionnait dans ses albums de photos sur sa tablette high tech, les plus marquantes de ses selfies, notamment celles où il apparaît ouvrant la portière de son cabriolet BMW... Afin de les publier, ses photos, sur sa page facebook...
L'ouragan Irma arrive, la toiture de sa maison est arrachée par le vent, sa baie vitrée explose , des trombes d'eau s'engouffrent dans son salon, il a juste le temps, Marcel, de se réfugier dans un réduit, une sorte de placard mural situé entre sa cuisine et sa salle de bains...
Après le passage de l'ouragan, il n'y a plus d'électricité, plus de téléphone, plus d'internet... Marcel sort du réduit, fait quelques pas dans son salon dévasté, et tout à coup, voilà qu'il s'effondre, perdant connaissance, il vient de ressentir une forte douleur dans sa poitrine... Sa femme, l'ayant vu tomber, se penche sur lui, il demeure immobile, allongé sur le sol...
Impossible d'appeler le SAMU ni aucun secours d'urgence, le téléphone ne fonctionnant plus. Sa femme se rend au bout de la rue, à 200 mètres il y a le cabinet du médecin traitant du couple. Le médecin est parti plus loin, s'occuper de gens blessés, la femme dit au médecin ce qui vient de se passer pour son mari, le médecin dès qu'il a pu achever de s'occuper d'un blessé, gagne la maison de Marcel mais dans les 200 mètres il faut enjamber des poteaux et des parpaings et de surcroît patauger dans 50 centimètres d'eau boueuse tourbillonnante... Enfin le médecin arrive, se penche sur Marcel... Tente un massage cardiaque... Ne peut que constater le décès de Marcel...
A quelques centaines de mètres après le bout de la rue principlale du quartier résidentiel où demeure monsieur Marcel Huntel, c'est un tout autre "décor" en fait un tout autre monde qui commence, au delà -mais si proche cependant- du quartier résidentiel... Un monde de baraquements en tôles et planches et matériaux hétéroclites, de bâches et de toiles plastifiées, dont il ne reste rien d'autre après le passage de l'ouragan, qu'un amoncellement de décombres et de détritus... et une foule de gens hagards, à demi dévêtus, dont certains de ces gens sont à terre, les uns sur les autres...
Oscar Bonvoisin, un jeune Antillais âgé de 15 ans qui, à son professeur principal du collège avait dit "m'sieur c'est dieu qu'a créé l'monde" en réponse dans un cours sur la préhistoire... Et qui savait à peine lire, et demeurait avec ses parents ses deux frères et ses trois soeurs dans l'un des baraquements ; venait de recevoir sur sa tête un parpaing... Les yeux grand'ouverts, il eut juste le temps avant de mourir, de dire "ah putain qu'est-ce qu'il est vache le bon dieu!"...
... La vérité, c'est triste à dire mais je le dis... C'est que sur cette Terre dans le monde, dans cet environnement de consommation, de mode de vie qui est celui de plus d'un milliard et demi d'humains en grande majorité vivant dans des pays développés économiquement ou en voie de développement... La vérité dis-je, c'est que ces quelque un milliard et demi d'humains, sont davantage préoccupés de tout ce qu'ils peuvent perdre en matière de confort, de sécurité, de biens de consommation, sont davantage préoccupés de ce qu'ils devraient subir, sans électricité, sans moyens de communiquer par téléphone et internet, sans eau courante, dans leurs maisons dévastées, leurs cartes bancaires ne leur servant plus à rien, le médecin ou les secouristes qu'il faut aller chercher en se déplaçant à pied, devant pour quelque temps vivre au quotidien comme on vivait au moyen âge ou comme on vit encore par exemple dans une campagne malgache ou au fin fond du Cameroun dans un abri de fortune... Sont davantage préoccupés de tout cela, oui, que des morts et des blessés nombreux qu'il y aurait lors d'une catastrophe dans le genre de celle de l'ouragan Harvey au Texas ou de l'ouragan Irma à Saint Martin... Davantage préoccupés de tout cela, oui, de tout ce qu'ils devraient subir, plutôt que de la souffrance, de la misère mêmes des gens...
En effet, à quoi ressemblerait notre monde, notre environnement de vie quotidienne, sans internet, sans téléphone, sans électricité, sans moyens de communication sur des routes effondrées, avec des ponts détruits, des aéroports dévastés... Est-ce que nos assurances, nos cartes bancaires, notre sécurité en matière de soins médicaux rapides, nos tablettes, nos smartphones, nos comptes en banque gérés par internet, nos voitures dans la mesure où elles pourraient encore rouler, est-ce que tout ce dont nous jouissons avec autant de facilité que l'air qu'on respire, et dont nous serions privés du jour au lendemain... Est-ce que tout cela pourrait comme par miracle, réapparaître au bout de seulement quelques jours ?
Oui c'est malheureux à dire, mais une catastrophe dans le genre de celle de l'ouragan Harvey ou d'Irma suscite dans notre esprit, dans notre pensée, de la peur, beaucoup de peur... et disons... " une compassion de principe, une compassion de caractère consensuel" (dont nous ne sommes pas à vrai dire tout à faits conscients parce que masquée sous une apparence de vraie compassion impliquant un élan de soldarité sous la forme de dons en nature ou d'argent)...
Cela dit, je salue ces élans de solidarité réels, venus de partout dans le monde, et bien sûr de la part de nos concitoyens Français en associations, forces de l'ordre gendarmerie secouristes médecins pompiers etc. ... Ces élans de solidatité dans et par lesquels les gens affectés sont réellement secourus et qui eux, ont une autre dimension que celle de la seule compassion...
... Les médias, les bulletins d'information au sujet du cyclone José qui doit sévir dès ce soir et dimanche, et dont le trajet (le sens de circulation) affectera Cuba, Haïti et la Floride... Ne parlent pour ainsi dire que des conséquences pour la Floride, autant dire "black out" sur les mêmes ou pires conséquences sur Haïti et sur Cuba...
Je juge "scandaleux", "révoltant", "indécent", ce "black out" sur les quasi certaines dévastations et futures victimes de Cuba et de Haïti, comme si les gens vivant en Floride "méritaient" davantage de considération !
La Floride, tout le monde le sait, est l'un des états les plus riches des USA, avec une concentration de quartiers résidentiels de belles villas et propriétés de milliardaires et de gens très aisés, un état de villégiature et de tourisme et d'espaces de loisirs haut de gamme pour privilégiés... Certes il y a aussi "quelques pauvres" dans cet état... mais rien à voir avec Cuba et surtout avec Haïti !
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Retour de Star Académy en septembre 2017 ? ...
- Par guy sembic
- Le 07/09/2017
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... Dans les années 2002, 2003 et 2004, sur TF1, "clinquepétait" Star Ac, cette émission de téléréalité show musique chanson...
A l'époque j'avais écrit ce texte :
... Ils étaient tous là sur le plateau de Star Ac, à gigoter, arborant leurs culs givrés et leurs gueules peinturlurées. L’audimat pétait des sommets, on remettait ça pour la 3ème révolution téterrique autour du Grand Phalène, et les minots bombaient la caisse, fumaient du cyclotron, hurlaient dans le micro. Les minettes flambaient, en jupettes ou en fuseaux cramoisis, starlettant minaudant gloussant popotant du popotin… Et l’hydre businésique aux rutilants tentacules s’avança et pointa le bout de ses guirlandes, fit comme le gui pour l’an neuf à l’entrée des casemates au dessus des têtes de meufs et de bébés… Star ac c’est comme le gui et les champipis : ça squatte dans le clinquant d’une civilisation dévoyée, autant dire que ça parasite non seulement les budgets familiaux mais aussi les énergies des moutards et des ados.
Avec Star Ac pas besoin de vie intérieure : tu te pâmes sous les regards accros des starlettes, tu te mires dans la véranda déformante qui te nique l’âme et te fais te trémousser comme pour une envie de pipi… C’est que t’en pisserais de régal de te déhancher, de trépigner sur le tapis de danse avec le micro à la main !
Les saveurs épicées et contrezépicées du Loft avaient en leur temps attiré les jeunes chiots branchés et les meufs capitonnées… Dans une orgie de pubs et de gadgets, de CD et de textos, ce fut la ruée de toute la génération sida des années 80, de tous les sniffards de hasch et aussi de tous ces trentenaires désabusés vivant en couple et investissant dans la bâtitude…
Saturday et la Bamba, les tubes de Star Ac 2003, se vendaient et se vendent encore comme des petits pains, puant de saveurday et d’excréments roses de bambis auréolés de pets bariolés. Un marathon de 235 heures d’antenne, scandé de pubs et de clips, outrageusement maquillé de cuissettes, de jambettes et de visages de fête, sans jamais s’épuiser sur la piste glacée de paillettes argentées, outrecuidait de satisfaction, jalonné de bornes audimatiques et générait d’insolents profits pour TF1, Universal and cie…
Se déhanchant en tapant des mains à chaque refrain de la Bamba, Patrick Le Lay, s’il s’était hasardé à faire le laid pour rire, eût perçu les clignotements de pupille des caissières d’hypermarché sortant de chez la coiffeuse et vautrées devant la télé, frites de pacotille au bec… « Oh qu’il est drôle notre pourvoyeur de chanteurs de flouze, notre académycien des banlieues »…
L’aubade des héroïnes en fuseau percutait les sensibilités formatées, provoquait de piquantes démangeaisons au clitoris, submergeait livres et cahiers d’école, ruisselait sur les rêves nocturnes, et les téléphones portables crépitaient de SMS et de flashs mitraillés… Les parents de tous ces mômes scotchés devant la télé s’époumonaient en de tonitruants « A table » ou « Au pieu » inmanquablement suivis de « Attends attends y’a Raphaël qui prend une place de plus au Top ! »
Star Ac, c’est l’ennemour à la puissance 10, l’ennemour truandeur d’amour, l’ennemour branché qui singe l’amour. Guimauve luminescente et sous produit d’une culture bêta, on remet ça en 2004 parce que ça rapporte plein de sous et que ça efface les velléités d’ados insoumis et que ça swingue comme des cornets de glace à la vanille sur des parquets de ciné à la fraise.
La mode des scoubidous et du hula hop au temps du twist et du rock and roll était aussi totalitaire avec les SMS et les clips en moins. Et les petits Chinois de la révolution culturelle et de Mao Tsé Tung ne fabriquaient pas treize heures par jour des tapis de danse et des micros et autres fariboles pour les gosses des pays riches. Dans les forêts Vosgiennes y’avait pas non plus de bostryches dans les troncs des sapins… Et si le micro de Star Ac se muait soudain en un insecte boustifailleur de cordes vocales ? Et si les fœtus de stars se mettaient à trépigner dans le bide de leur maman – locomotive à succès damné ?
Stylistes, coiffeurs et visagistes se abattus sur le marché de Star Ac. De leurs doigts de fée, ils ont enstardisé la fille de l’humanuscule trentenaire qui exerce ses talents sous l’abri de bus du lotissement Les Alouettes… Et tous les autres minots minettes de toutes les villes et tous les villages de France qui n’arrêtent pas de se pâmer le samedi soir sur TF1, font péter l’audimat sans jamais se péter, eux, au travers de personne.
Tu crois que ça prendrait, Star Ac dans les pays de Zoulous ? Tu imagines un Aborigène de l’Australie du Nord trépignant sur le tapis de danse de Star Ac ? Et un Pygmée trisomique couinant dans le micro ?
Putain, si tu savais l’or de toi au fond de tes tripes et dans les recoins de ton ciboulot où t’es jamais allé, tu te mirerais pas dans les glaces de cette galerie de portraits et de poupées gonflables à crécelle !
La petite fille de l’Humanuscule embastillé du lotissement Les Alouettes se perdit dans le désert avec son tapis de danse sous le bras. Elle chemina longuement et par chance c’était l’hiver dans le désert, les longues nuits étoilées, fraîches et pures, les jours blancs et tièdes, les pistes pourtant incertaines devaient bien conduire aux portes de cette cité en fête dont elle rêvait les ponts, les minarets et les tours d’assaut bâtis pour la conquête du ciel.
Mais la cité n’existait pas, la petite fille n’existait pas non plus, et c’est pourquoi la petite fille avec son tapis de danse serré sous son bras ne cessait de marcher dans le désert, tout droit devant, traversant les fontaines de lumière fugitive et tous ces tapis d’eau qui danse et disparaît… Elle se disait : « Puisque je n’existe pas, alors je vais m’exister toute seule avec le tapis de danse ».
C’est bien ça, le miracle de Star Ac : te faire exister alors que t’existes pas. Faire de toi la Star que tu ne seras jamais. Transformer un abri de bus au lotissement Les Alouettes en un hall de casino. Muer un goûter d’anniversaire avec tous les copains copines en un show télévisé où l’on se déhanche en battant des mains, reprenant en chœur des bambas et des bambas à s’en éteindre la voix. C’est vrai : à force de scander des bambas, de te trémousser dans des fuseaux lumineux avec plein de cendres argentées dans les cheveux, tu vas finir par « pipeau – exister »…
Au Cirque des Roches Noires, lorsque revint le soir, la petite fille rencontra le petit renard des sables.
« Regarde » lui dit-elle, déroulant le tapis de danse… « Avec ça, petit renard, tu peux devenir une Star… Tu seras la Star du désert ! »
Et le petit renard, dont la truffe noire frémissait et la queue touffue battait le sable gris, dit à la petite fille :
« S’il te plaît, renroule le tapis et existe moi ! »
... Je dédie ce texte, aujourd'hui, en particulier à tous les jeunes garçons et filles et adolescents, la génération des -on va dire- sept/huit à quinze/seize, donc les nés entre 2001/2002 et 2008/2009... et même si l'on veut, les nés après 2009 en âge d'aller à l'école...
(Il a bien raison, le petit renard des sables, de dire à la petite fille, de renrouler le tapis de danse...)
... Bon, c'est vrai : tous ces gosses de la toute nouvelle génération, de cette génération qui aura cent ans dans les années 2110, qui savent juste lire ou lisent depuis peu... Sont les gosses des aujourd'hui trente-quarantenaires qui liront peut-être ce texte et à leur manière le résumeront à leurs mômes...
S'ils n'étaient point, ces aujourd'hui trente-quarantenaires, des "followers" de la Star Ac de 2004, je les encourage à faire comprendre à leurs jeunes enfants, pourquoi le petit renard des sables demande à la fillette de renrouler le tapis de danse...
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Communisme et libéralisme
- Par guy sembic
- Le 06/09/2017
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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C'est curieux ce que je vais dire – j'avais déjà réfléchi sur cette question... Le communisme et le libéralisme sont deux systèmes qui, bien que fonctionnant différemment chacun, ont autant de points communs entre eux qu'ils en avaient à leur origine et dans leur principe naturel, que dans ce qu'ils sont devenus l'un et l'autre après avoir dévié de ce qu'ils étaient à l'origine.
Nous avons là deux visions de la société, de l'économie et de la relation humaine, en effet, très différentes dans leur principe de fonctionnement, dans la manière de gérer, d'organiser la société... Mais qui, si elles avaient pu conserver chacune leurs valeurs, leurs qualités d'origine... autant dire si elles n'avaient ni l'une ni l'autre autant dévié en se pervertissant, en se dénaturant... Auraient eu, socialement, économiquement parlant, le même résultat c'est à dire une société non stratifiée en deux, trois ou plusieurs "classes" dont l'une dominant les autres, mais une société fondée sur un équilibre naturel entre les pouvoirs, les capacités des uns et des autres...
... Le combat auquel on assiste entre les tenants du communisme et les tenants du libéralisme, n'est rien d'autre en vérité, que celui d'une compétition féroce entre des protagonistes, les uns du communisme et les autres du libéralisme, qui, chacun de ces protagonistes sont deux bandes de truands belles paroles en avant invoquant les qualités du communisme et les qualités du libéralisme, afin de mettre les pays, la planète et les gens en coupe réglée à leur seul profit, le plus grand profit possible...
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Le caractère aléatoire de ce que l'on produit ou exprime...
- Par guy sembic
- Le 05/09/2017
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... La conscience ou l'acceptation en soi, du caractère aléatoire de tout ce que l'on produit, que l'on diffuse, que l'on exprime, que l'on impulse... Me semble une nécessité... Je suis en fait convaincu du fait que l'aléatoire "procède d'un principe, d'une loi, d'un mécanisme universel, naturel et intemporel"... Et, dans ce principe (ou cette loi ou ce mécanisme) naturel, universel et intemporel, je ne pense pas qu'il y ait là un "pur hasard" c'est à dire du "n'importe quoi/n'importe comment de manière totalement anarchique inorganisé...
L' aléatoire, en somme, c'est -à mon sens- une sorte de "mécanique" mue par une intelligence qui nous échappe tant elle est complexe et se situe bien au dessus de notre entendement d'homo sapiens actuel...
L'aléatoire serait, en somme, la seule "équitable" (et réelle) justice... Même lorsque ce qui se manifeste, se traduit, dans notre quotidien de vie, est éloigné, si éloigné de ce que l'on rêve, de ce que l'on espère, de tout ce que l'on peut penser que l'on mériterait "à juste titre"...
Le "principe de base" dans la "mécanique" de l'aléatoire, en fait la seule certitude vraie, c'est que de rien, du néant absolu, rien ne vient, rien ne se réalise, rien ne commence, rien ne se développe et évolue... Car il faut nécessairement dans le "creuset" ou dans "l'officine cosmique", les éléments, la matière, les particules, les "briques"... Et tout cela s'agglomère, se structure en ensembles, mais chacun de ces ensembles ne donne pas forcément loin s'en faut, par exemple, un résultat qui s'appelle le Vivant...
La réussite grâce à une action menée et donc sa conséquence "heureuse" pour chacun de nous dans notre vie, ne peut venir que par ce que l'on met, de soi, de son énergie, du "bois dont on est fait"... sans lesquels rien, rien de rien ne peut être, ne peut se faire...
Mais, et c'est là le "hic", ce qui ne nous convient pas, ce qui souvent nous désespère, nous égare, nous immobilise ; que l'on trouve injuste... C'est bien la "non conséquence heureuse" de ce que l'on entreprend avec autant de croyance en soi, d'énergie déployée...
La "non conséquence heureuse" cependant, est "partie intégrante" de la "mécanique cosmique"...
Ainsi ces ensembles qui se forment, ces molécules, ces structures, tout cela fait d'éléments, de particules... Ne font pas tous ce que l'on appelle les briques de la vie... Mais sans la formation et sans l'existence de ces ensembles, les briques de la vie ne se feraient pas... C'est là, je crois, qu'intervient "l'intelligence qui échappe à notre entendement d'homo sapiens actuel" ...
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Le "modèle allemand"...
- Par guy sembic
- Le 04/09/2017
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... N'est autre que "l'enfer du miracle allemand" ...
Et ce "miracle" c'est celui, depuis les années 2004/2005, en Allemagne (83 millions d'habitants), de la conversion des chômeurs en travailleurs pauvres ainsi que du démantèlement de la protection sociale.
... "Si vous vous lavez et que vous vous rasez, vous trouverez un boulot" [ Kurt Beck, président du SPD, s'adressant à un chômeur – décembre 2006 ] : cette réflexion ressemble trait pour trait à celle d'Emmanuel Macron pendant sa campagne électorale en 2017, qui disait à propos d'un "job" chez UBER qu'avec un costume et une cravate, un jeune chômeur pouvait retrouver un statut social et une dignité... Et il ajoutait qu'il ne voyait pas comment il en pourrait être autrement dans le monde d'aujourd'hui tel qu'il est, et qu'il ne connaissait pas de recette pour gagner de l'argent autrement qu'en acceptant ce qu'un employeur propose...
... "Un chercheur l'affirme : 132 euro par mois, c'est suffisant pour vivre !" [ Titre de Bild, 6 septembre 2008 ]... Autrement dit, puisque tant de travailleurs sans aucune qualification sur un chantier de travaux ou dans un abattoir ou affectés à un service d'intérêt plus ou moins public, dans l'hôtellerie et dans la restauration etc. ... Arrivent à vivre avec 4,40 euro par jour, alors pourquoi d'autres salariés tout aussi non qualifiés ou peu qualifiés et très nombreux dans les différents secteurs de l'économie, de l'industrie, de l'entreprise, du commerce, du marché... N'arriveraient-ils pas eux aussi, en changeant leur mode de vie et de consommation (et aussi leur mentalité), à vivre avec 5 euro par jour ?
C'est un "copié/collé" intégral du "modèle allemand" que propose, que "met en place" à vrai dire, Emmanuel Macron.
Mais dans ce "modèle" allemand, les consommateurs de produits et de services marchands, sont en fait les -disons 30/40 millions de citoyens- qui eux, ne vivent pas du tout avec un revenu de 5 euro par jour ! Ce sont les "qualifiés", les "du bon côté de la barrière" ... et les "seniors" ayant pu dans de "bonnes conditions" cesser leur activité (et qui, soit dit en passant, 20 millions qu'ils sont en Allemagne, quand ils vont peu à peu disparaître, ne seront plus qu'une "peau de chagrin" pour les lobbies, pour la consommation...
Autrement dit "tant qu'il y a aura beaucoup de pauvres et même encore plus de pauvres ; mais en même temps aussi, beaucoup de consommateurs"... Le "Système" a "de beaux jours devant lui", et ne cèdera jamais le moindre pouce du terrain qu'il occupe ni de ce qu'il gagne toujours plus encore...