Articles de yugcib
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L'étranger, ou plus généralement, l'autre ...
- Par guy sembic
- Le 27/09/2018
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... L'étranger ou plus généralement l'autre, selon un Droit qui a force de loi mais qui est opportuniste puisque dépendant d'un "ordre des choses" d'événements, d'évolution de la société et de conditions de vie au quotidien pouvant être difficiles ; est jugé indésirable à cause de ce qu'il enlève, ou utile à la société pour ce qu'il apporte... Autant dire qu'on l'accueille ou qu'on le maudit...
C'est bien là tout le sens et toute la pertinence de "Histoires d'une nation" documentaire en quatre parties dont les deux premières ont été diffusées le mardi 25 septembre 2018 sur France 2...
Il ressort de ce documentaire la part importante apportée par les immigrés dans les combats menés par la France dans la seconde guerre mondiale, et plus généralement depuis 1870 jusqu'à nos jours, tout ce que les "venus d'ailleurs" (polonais, Allemands, Italiens, Espagnols, Africains entre autres de partout dans le monde) ont en vérité apporté à la France, bien plus que ce qui, venu d'eux, a nui à notre sécurité ou nous a gêné et que l'on a honni...
Car ce qui est inhérent à la nature humaine (le "bon comme le mauvais") est de tous les faciès réels ou imaginables, se retrouve en tous de toutes nations, autant d'ici que d'ailleurs...
Le monde de demain, socialement, économiquement, politiquement... Et qui sera forcément composé de davantage qu'aujourd'hui encore en Europe de millions de gens venus de partout (surtout d'Afrique ) ne sera ni pire ni meilleur que le monde dans lequel nous vivons dans les années 2010/2020... Il sera seulement "un peu plus difficile et un peu plus complexe" parce qu'on sera plus nombreux sur une Terre qui subit la pression de nos activités...
... A noter que si nous devions être beaucoup moins nombreux et cela assez rapidement pour cause de guerre, d'épidémie ou de catastrophe naturelle, cela serait tout aussi difficile sinon plus...
Il serait intéressant d'imaginer ce que serait une Europe passant en moins d'un an, de 500 millions à cent millions d'habitants... Les conséquences pour l'emploi, le travail, les compétences, la vie économique, la gestion des espaces de cultures vivrières, des ressources naturelles, des villes, de l'habitat... Et pour la médecine, la science, les technologies, les métiers, tout cela avec beaucoup moins de gens formés pour exercer des activités demandant toutes un savoir faire et une expérience... "Assez dramatique le tableau" !
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La houle à venir
- Par guy sembic
- Le 26/09/2018
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... C'est ce que l'on verra bientôt (à quel moment nul encore ne le sait mais cela ne se fera pas attendre 10 ans)...
Des millions de gens dans les rues et avenues et places et boulevards de toutes les villes de France...
Et cela ne ressemblera pas à ce qui s'est passé en mai 1968 car les grandes houles de l'Histoire en se renouvelant ne se font pas avec les mêmes "mécaniques" ni dans les mêmes ordres, mouvements et évolutions de marche...
Les houles de l'histoire peuvent avoir "quelques points communs" comme ce fut le cas d'ailleurs par le passé... Mais la houle à venir en face d'elle, a d'autres murs, d'autres barrières à faire tomber, en plus des murs et des barrières qui existent déjà, à savoir les portails d'entrée à certaines professions ou activités, les ségrégations pour cause de faciès, de sexe, de pays ou de zone urbaine d'origine...
Ce sont les murs et les barrières, les forteresses à vrai dire, que le libéralisme, la finance et les lobbys ont mis en place et qui, depuis déjà plusieurs années (et encore moins aujourd'hui) n'ont plus comme les patrons de quelques grandes entreprises et PME, de visages identifiables... (C'est cela, que la houle à venir a en face d'elle : ces "entités" sans visage")...
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Le silence de la misère, ou sa visibilité qui dérange
- Par guy sembic
- Le 24/09/2018
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... Ce qu'il y a de terrible avec la misère c'est quand elle est silencieuse et qu'elle se fait discrète afin de ne pas gêner et que celui ou celle dont elle est le quotidien, l'"arrangeant" comme il, elle peut, lui donne l'air de ne point être...
Et c'est aussi quand elle se voit et que celui ou celle qui la voit, fait semblant de ne pas la voir passant son chemin "rapidement mais pas trop"...
Je n'ai que mon franc-parler, que tout ce que je puis exprimer à ma manière et selon ce que je vois autour de moi, je n'ai que mon regard et cette pièce de 1 ou de 2 euro que je mets dans la main d'un homme ou d'une femme dans la rue, un SDF, un "pauvre bougre"...
L'on dira -c'est d'ailleurs ce que souvent j'entends- que cet homme ou cette femme va s'acheter un paquet de cigarettes ou une bouteille de pinard avec les sous qu'on lui donne...
J'en ai marre de ces "leçons de morale", de cette "bien-correcte pensence" des uns et des autres y compris des "presque aussi pauvres" que ce SDF ou que cet indigent ; j'en ai marre de cette condescendance bardée de certitudes personnelles ou d'une certaine aisance, de ce mépris affiché à l'égard des humbles et des fragiles, des très pauvres, des "laissés pour compte", des accidentés de la vie ; j'en ai marre de cette hypocrisie des "du bon côté de la barrière" (dont soit dit en passant certains d'entre eux ne sont pas très loin de la barrière mais du bon côté quand même)...
Cet homme, cette femme dans la rue à qui je donne 1 ou 2 euro parce que c'est là tout ce que je peux faire, eh bien, la pièce que je lui donne, c'est sa liberté, la seule liberté encore qu'il lui reste, d'en faire ce qu'il veut...
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Les peurs et les silences
- Par guy sembic
- Le 23/09/2018
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... Ce sont les peurs et les silences qui font la puissance des dominants et contribuent à l'instauration de la dictature de ces derniers...
Les peurs sont réelles, certaines d'entre elles sont les mêmes depuis toujours, d'autres changent de nature selon les époques...
Les silences sont plus apparents que réels, même dans le temps qu'ils durent et s'ils sont ceux du plus grand nombre...
Les dominants entretiennent, véhiculent et dimensionnent les peurs qui entrent dans la vie des gens, et profitent d'un silence qu'ils font durer par tout ce qu'ils jettent de leurres, d'expédients et de drogues rendant les gens dépendants et donc silencieux...
Mais c'est lorsque vient dans ce silence une grande souffrance de beaucoup de gens, qu'un vent alors se lève qui bouscule les dominants...
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La parole refusée ou niée
- Par guy sembic
- Le 22/09/2018
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... Les êtres humbles et sans défense qui de surcroît n'ont guère été comme on dit "particulièrement gâtés par la vie", n'ayant en rien réussi quoi que ce soit et cela dès leur enfance où à l'école ils ne brillaient pas, et qui plus tard dans leur vie, dans leur famille, leurs relations, ont été peu considérés, "inexistés"... Et le plus souvent exploités pour ce qu'on pouvait tirer d'eux sans que jamais ils ne se plaignent et encore moins se révoltent...
Ces êtres là auxquels la parole n'a pas été donnée, non pas parce que cette parole leur manquait réellement mais surtout parce que l'on a nié qu'elle pouvait exister à l'intérieur d'eux, dans leur coeur... Sont les êtres que l'Histoire et que les livres ont le plus souvent oubliés... Et que notre civilisation du paraître, de la performance, de l'effet, des modes et de la singularité en vogue, a souverainement méprisés...
Mais cette parole, des êtres humbles et sans défense, et que la vie n'a pas gâtés... Ainsi d'ailleurs que la parole, également, de millions de gens en France, en Europe et dans le monde, qui n'est "que ce qu'elle peut être à la manière et selon la culture de chacun"... N'en est pas moins aussi existante, aussi réelle, que celle de ceux qui "savent parler" ou écrire (ceci n'étant que "relatif")...
C'est pourquoi -et je le dis haut et fort et avec une certaine gravité- le devoir de celui ou de celle qui s'exprime publiquement, qui écrit, diffuse... D'autant plus qu'il peut avoir une audience... C'est d'essayer de porter autour de lui par la parole qui est la sienne, la parole refusée, la parole niée, de tous ces gens d'ici et de partout qui n'ont que les mots qu'ils connaissent et que les regards avec lesquels ils s'expriment...
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Condiments et accompagnements
- Par guy sembic
- Le 21/09/2018
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... Les mayonnaises aux couleurs vives et plaisantes accompagnent des mets dont la qualité est incertaine...
Et des traces jaunâtres devenant des croûtes se forment à l'intérieur le long des pots qui les contiennent, à mesure que l'on pioche à la petite cuillère...
Et il faut toujours que le pot soit grand et haut, format familial...
Et de même que les mayonnaises accompagnent des mets dont la qualité est incertaine, les effets de culture accompagnent une culture incertaine...
-Rodolphe, encore un peu de mayonnaise avec vos crevettes ?
-Non merci madame.
... On peut être SDF ou apache, invité à quelque bonne table... Et ne point aimer les traînées jaunâtres de mayonnaise ou de moutarde le long du pot...
C'est fou tout ce que l'on peut voir en nombre et en variétés, de pots de moutarde, de mayonnaise, de condiments et de sauces, dans les Leclerc, les Carrefour et les Intermarché...
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Nostalgie ou souvenir
- Par guy sembic
- Le 20/09/2018
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... Entre la nostalgie qui fait prématurément mourir de vieillesse et le souvenir qui chante comme une bûche dans le feu en diffusant lumière et chaleur, il y a tout de même une différence.
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Information AVC et anévrisme
- Par guy sembic
- Le 19/09/2018
- Dans Anecdotes et divers
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... Signes indiquant un AVC (que faire) :
-Perte soudaine d'équilibre
-Vertiges
-Instabilité en marchant
-Difficulté à coordonner ses gestes
-Trouble de la compréhension
-Mal de tête brutal et intense
-Nausées
-Une partie du visage qui se tord et se fige
-Un bras, une main, une jambe qui ne répond pas
Voir cette vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=wR6q6B46DWo
Sourire
Phrase simple : "il fait beau les petits oiseaux chantent"
Tirer la langue
Lever en l'air les deux bras
... Si le sourire est déformé, si la phrase est prononcée avec difficulté, si la langue part de travers, si l'un des deux bras ne peut être levé (ou même les deux bras) ... Signe d'accident vasculaire cérébral... Appeler le SAMU 15 ou les pompiers 18 : expliquer rapidement et simplement ce que vous avez vu (ou ce qui vient de vous arriver)... (les signes)...
... Neuf millions de personnes en France sont des personnes qui vivent seules chez elles, dont plus de la moitié sont des femmes. Ce sont des personnes divorcées, veuves, célibataires, qui n'ont pas forcément un voisin ou une voisine sur qui compter, présent au moment du malaise, dont les enfants parfois habitent loin... Et qui n'ont que leur téléphone fixe ou portable, pour appeler quelqu'un, un ami, un parent, un médecin, le Samu ou les pompiers...
Pour tirer la langue et pour le sourire, la glace est dans la salle de bains (déplacement pour s'y rendre) ; les bras c'est possible de faire le geste d'essayer de les lever... Quant à la phrase simple il est possible d'essayer de la prononcer et de s'écouter... Mais pour parler dans le téléphone ça sera peut-être aussi difficile sinon plus... Pour la personne qui vit seule chez elle...
... Neuf millions de personnes dans notre pays, la France, qui le soir ou dans la journée et la nuit, vivent seules dans leur maison ou dans leur appartement, et qui n'ont pas forcément des voisins avec lesquels ils parlent autrement que pour se dire bonjour (et encore)... Et qui de surcroît parfois ne peuvent même pas compter sur l'un ou l'autre de leurs enfants... C'est une réalité dans notre pays, dans notre société...
... Un peu moins fréquent que l'AVC (accident vasculaire cérébral) qui est causé par un caillot obstruant un vaisseau, une veine, une artère, et empêchant le sang d'irriguer une partie du cerveau... Il y a aussi l'anévrisme qui lui, est une dilatation du vaisseau, de la veine ou de l'artère, à un certain endroit ; il se forme alors une poche qui se remplit de sang et cette poche éclate entraînant une hémorragie...
Les signes précurseurs de l'anévrisme sont : un très violent et brusque mal de tête (qui a tendance à se reproduire plus ou moins régulièrement) , une raideur soudaine de la nuque non liée à un refroidissement ou un choc ou à un état grippal, ou bien un saignement de nez : si dans les deux ans qui viennent de s'écouler vous avez eu à plusieurs reprises des écoulements de sang par le nez, parlez en à votre médecin (scanner ou IRM pour voir dans le cerveau la poche (l'amas de sang, la dilatation locale de la veine, de l'artère)...
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Des larmes qui ne sont pas de même nature ...
- Par guy sembic
- Le 19/09/2018
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... Si la violence, la brutalité, l'orgueil, l'ignominie et l'hypocrisie peuvent me faire pleurer de rage avec tout ce qu'elles ont de mesquineries, de vulgarité, de faconde et de déguisements... Et si elles me font porter le fer par les mots et par mon regard quand elles me tapent dans le dos et pire, quand elles cinglent ou écrasent de leur hargne ou de leur suffisance les personnes qui me sont chères ainsi que les êtres humbles et sans défense... Ce ne sont point là, pour autant, les vraies larmes qui me viennent... C'est juste du fiel qui me coule des yeux...
Les vraies/vraies larmes, elles me viennent de la bonté des gens lorsque cette bonté surprend , se fait engagement, qu'elle résiste à la dureté des temps, et qu'une âme forte soutient cette bonté encore renforcée dans sa détermination à ne pas céder et à agir...
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Le premier homme, d'Albert Camus
- Par guy sembic
- Le 19/09/2018
- Dans Livres et littérature
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" Mais il s'était évadé, il respirait, sur le grand dos de la mer, il respirait par vagues, sous le grand balancier du soleil, il pouvait enfin dormir et revenir à l'enfance dont il n'avait jamais guéri, à ce secret de lumière, de pauvreté chaleureuse qui l'avait aidé à vivre et à tout vaincre."
[ Albert Camus, dans "Le premier homme", page 53 collection Folio ]
... Il y a chez les pauvres qui ne trépignent pas et n'enragent pas, dans le regard qu'ils portent autour d'eux et dans tout ce qui émane d'eux au quotidien, une dignité et une sobriété dans l'expression qui sont bien là une vraie résistance à la violence, au mépris et à l'indifférence des possédants ... C'est sans doute cela, le "secret de lumière"... Et, la pauvreté qui ne trépigne pas et n'enrage pas est chaleureuse parce qu'elle rapproche des êtres qui souffrent, dans le peu qu'il y a à partager... Ce que ne fait jamais la pauvreté qui trépigne et enrage...
Il y a aussi chez les pauvres qui ne trépignent pas et n'enragent pas, ce qui reste de leur enfance : cette sorte de connaissance des êtres et des choses qu'ils avaient, autant intuitive que dans un imaginaire à eux, et qu'ils ont gardée...
... Ces pauvres qui trépignent et enragent, s'ils devenaient riches ils seraient sans doute plus vaches que les riches qui nous volent, nous bousculent et nous oppressent... Déjà, dès que ces pauvres là, qui trépignent et enragent, et auxquels tu donnais deux sous ou sortais de l'ornière, le jour où tu n'as plus deux sous à leur donner et que tu ne peux sortir de l'ornière où tu es toi-même... Ils te piétinent, quand ils ne t'enfoncent pas la tête dans l'ornière où tu te débats...
... Et à la page 163, dans "Le premier homme" d'Albert Camus, ce passage :
"Seule l'école donnait à Jacques et à Pierre ces joies. Et sans doute ce qu'ils aimaient si passionnément en elle, c'est ce qu'ils ne trouvaient pas chez eux, où la pauvreté et l'ignorance rendaient la vie plus dure, plus morne, comme refermée sur elle-même ; la misère est une forteresse sans pont-levis."
... C'est ce livre "Le premier homme" le dernier ouvrage d'Albert Camus, écrit avant sa mort le 4 janvier 1960, dont le texte était encore en feuillets dans la sacoche qui se trouvait dans la voiture accidentée, à côté de lui... Il avait cessé de vivre, il avait 47 ans...
En 1960 en France tout comme à Belcourt un quartier d'Alger en 1922, à l'école, du moins à l'école primaire, l'on franchissait une sorte de "pont-levis" qui menait à l'intérieur d'une "forteresse" du savoir élémentaire où la pauvreté avait droit de cité, alors qu'au dehors dans la ville et dans le monde, la pauvreté n'avait que le droit de "fermer sa gueule", de "courber l'échine" et de demeurer plus encore que dans l'ignorance, dans un obscurantisme organisé par ceux qui détenaient le pouvoir et l'argent...
En 2018 le "pont levis" est une étroite passerelle branlante... Quand il n'existe parfois plus du tout... Et dans la forteresse du savoir élémentaire, la pauvreté y a un droit de cité plus affiché que réel ; l'ignorance au dehors s'est coiffée de toutes sortes de casquettes aux marques imprimées au dessus de leur visière ; l'obscurantisme organisé par ceux qui détiennent le pouvoir et l'argent s'est revêtu de culture consommable pour tous et de jeux, et d'internet où l'on peut tout être et tout faire au vu et au su de tout le monde comme sur un mur infini où chacun tague sa vie et ses coliques...
... En 4ème de couverture à la fin :
"Après avoir lu ces pages, on voit apparaître les racines de ce qui fera la personnalité de Camus, sa sensibilité, la genèse de sa pensée, les raisons de son engagement. Pourquoi, toute sa vie, il aura voulu parler au nom de ceux à qui la parole est refusée."
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la pauvreté chaleureuse qui aide à vivre et à vaincre
- Par guy sembic
- Le 18/09/2018
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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" Mais il s'était évadé, il respirait, sur le grand dos de la mer, il respirait par vagues, sous le grand balancier du soleil, il pouvait enfin dormir et revenir à l'enfance dont il n'avait jamais guéri, à ce secret de lumière, de pauvreté chaleureuse qui l'avait aidé à vivre et à tout vaincre."
[ Albert Camus, dans "Le premier homme", page 53 collection Folio ]
... Il y a chez les pauvres qui ne trépignent pas et n'enragent pas, dans le regard qu'ils portent autour d'eux et dans tout ce qui émane d'eux au quotidien, une dignité et une sobriété dans l'expression qui sont bien là une vraie résistance à la violence, au mépris et à l'indifférence des possédants ... C'est sans doute cela, le "secret de lumière"... Et, la pauvreté qui ne trépigne pas et n'enrage pas est chaleureuse parce qu'elle rapproche des êtres qui souffrent, dans le peu qu'il y a à partager... Ce que ne fait jamais la pauvreté qui trépigne et enrage...
Il y a aussi chez les pauvres qui ne trépignent pas et n'enragent pas, ce qui reste de leur enfance : cette sorte de connaissance des êtres et des choses qu'ils avaient, autant intuitive que dans un imaginaire à eux, et qu'ils ont gardée...
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Au delà de tous ces doigts qui remuent la terre
- Par guy sembic
- Le 17/09/2018
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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De la parka disparue aux silences qui hurlent et au lézard lumineux
De Jules Mopète qui se moque de tout ce qui loufe par le nombril à Rodolphe le SDF qui ne laisse à son notaire que la peau de son trou de bale et à mon copain le coléoptère que je retourne sur ses pattes au bord d'un chemin
De la révolte des Plouques à l'innocence blessée et aux bagages abandonnés sur un quai de gare
Loin au delà de tous ces doigts qui remuent la terre pour mettre à la lumière de leurs yeux des graines à la volée semées dans les champs immenses
Un jour je m'envolerai
Et dans le ciel où je déchirerai les nuages
J'écrirai encore à quelque chose qui ressemble à Dieu
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Crispations autour de valeurs considérées "sacrées"
- Par guy sembic
- Le 16/09/2018
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... Je déplore toutes ces crispations d'un bon nombre de gens -en France et ailleurs dans nos sociétés policées- autour de "valeurs" qui sont certes des valeurs, mais dont on fait montre avec une ostentation plus proche de l'invective que d'une conviction personnelle d'adhésion à ces valeurs .. Et que l'on "met en avant" sous couvert de citoyenneté de bon aloi afin d'être "dans le ton qui convient" (le bon)...
Si tu contreviens tant soit peu par quelque propos pouvant déranger ou choquer, fût-ce avec une argumentation qui "vaut ce qu'elle vaut", à l'esprit même de l'une ou l'autre de ces valeurs "sacrées", tu te vois très vite interpellé , vilipendé... Quand ce n'est pas autour de toi, une "levée de boucliers" qui se met en place dans les réseaux sociaux notamment, ou parmi tes voisins, tes connaissances, et même tes amis ou ta famille...
"Il ne fait pas bon" dans l'environnement de relation qui est celui que nous connaissons au quotidien autour de nous, un environnement de crispations, de violences verbales, d'agressivité réelle ou latente, de préjugés ou de parti-pris... De dire ou d'écrire "ce qu'on a sur la patate", de "franc-parler"...
Devoir en conséquence "tourner sept fois sa langue dans sa bouche" avant de s'exprimer, pour finalement à la huitième fois, se taire ou s'efforcer de demeurer dans le bon ton en en pensant pas moins... C'est rageant, c'est frustrant et surtout "ça fait pas avancer un schmilblic" qui ne peut en vérité avancer que dans un dialogue aussi vivant qu'animé entre les interlocuteurs concernés...
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Le regard que je porte sur le monde actuel ?
- Par guy sembic
- Le 16/09/2018
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... C'est un regard interrogatif, un regard étonné, un regard désespéré par moments, mais parfois aussi un regard optimiste quand je vois certains jeunes ou même très jeunes, du moins quelques uns d'entre eux qui ont des réflexions que beaucoup d'"anciens" (de ma génération -je suis né en 1948) n'avaient pas du temps de leur jeunesse... Non seulement des réflexions intéressantes mais des comportements...
C'est aussi le regard du témoin de mon temps que je porte sur tout ce que j'observe de ci de là, des gens, des événements...
Et un regard qui se projette dans l'avenir, un avenir que je ne verrai pas mais dont je me soucie et que j'essaye d'imaginer...
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Une brèche dans le mur tagué à l'infini
- Par guy sembic
- Le 15/09/2018
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... Dire les choses nettement, appeler un chat un chat... Et sans pour autant qu'untel une telle ici ou ailleurs se sente personnellement visé voire agressé ; sans pour autant aussi, susciter l'adhésion de tous autour de soi, à ce que l'on exprime... Et cela dans un débat, un dialogue, un échange aussi vivant qu'animé entre interlocuteurs ; c'est peut-être le passage qui s'ouvre par une brèche faite dans un mur tagué à l'infini, sur un paysage de l'autre côté du mur, un paysage que l'on avait imaginé sans croire qu'il pouvait exister...
Cette brèche, faut-il nécessairement quoique parfois cependant, l'ouvrir à coups de masse ?
C'est bien là, tout un travail à effectuer, un travail difficile, que celui d'ouvrir la brèche dans le mur...