Les belles âmes

… “Les belles âmes arrivent difficilement à croire au mal, à l’ingratitude, il leur faut de rudes leçons, avant de reconnaître l’étendue de la corruption humaine.”

 

[Honoré de Balzac]

 

… Les âmes les plus belles – à mon sens – ne sont pas forcément celles dont la beauté nous émerveille parce qu’elle est évidente ; ce sont les âmes “fortes”…

Les âmes “fortes” qui bien sûr sont ou peuvent être “belles” par leur beauté, mais aussi par ce qui, en elles, les fait libres, indépendantes, et, ayant rencontré le mal, l’ingratitude, l’indifférence, l’hypocrisie, le mensonge, la cupidité, la jalousie ; ayant dû faire face aux individualismes les plus archarnés… Ne sont pas pour autant devenues amères ou emplies de rancœur, mais plutôt demeurées indéfectivement enclines à une espérance ne pouvant être qualifiée de déraisonnable…

Si l’étendue de la corruption humaine peut être avec force et détermination dénoncée, autant que possible dans une formulation ayant plus de portée que d’effet…

Si ce qui apparaît en “trompe-l’œil” dans le tableau doit être montré…

N’y a- t – il pas aussi, nécessité, à “voir” ce qui n’a pas été vu, ce qui ne s’est pas laissé voir, ce qui a été tenu pour négligeable… Et qui aurait pu être aimé ? …

… Comme dans les cimetières dont on parcourt les allées, s’arrêtant devant une tombe sans nom, abandonnée, où, gît, décédé à une date ne pouvant être lue, quelque personnage dont on imagine la vie et le visage qu’il a eu, une histoire, et ce que l’on aurait pu aimer de lui, qui n’a pas été su, de son vivant…

… Il n’y a, c’est vrai, que dans les cimetières que peuvent nous venir de pareilles pensées, de pareilles “visions”… Que celles qui ne nous viennent jamais, enclins que nous sommes, à différencier, à apprécier, selon des valeurs, selon des critères, des principes, des apparences…

 

 

 

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