Le voyageur saltimbanque

... Plus encore que le sentiment de cette indifférence autour de toi, autour de ce que tu es, autour de ce que tu exprimes et dont tu dis qu'il n'y a pas d'écho, et qui est un sentiment dans lequel tu te fourvoies, que tu tires à tes basques tel un boulet...

Plus encore que cette lucidité aussi stérile que tragique qui est la tienne et accompagne ce sentiment...

Plus encore que ce silence en lequel tu te retranches dans la relation au quotidien que tu as avec tes proches, tes amis, tes connaissances...

Plus encore que tout cela...

Il y a cette question qu'en toi tu te poses et dont au fond tu souffres peut-être plus que de ce que tu crois et qui n'est pas forcément vrai ; plus que de ce silence en lequel tu te retranches...

C'est la question que tu peux te poser au sujet de ce que tu portes en toi et qui pourrait être attendu, accueilli... Mais n'est ni exprimé ni manifesté par toi, là et à qui il devrait être exprimé et manifesté...

L'idée qu'un jour tu seras comme le voyageur saltimbanque ou colporteur, sur le quai d'une gare, n'ayant jamais ouvert ton bagage dans les marchés des villages où tu as vécu (mais seulement dans cet espace virtuel qu'est internet), et que tu monteras dans le dernier train en partance, contraint d'abandonner ton bagage sur le quai, un bagage qui ne sera pas ouvert, ne sera nulle part acheminé ni réclamé... Cette idée cependant te poursuit... Et te désespères alors qu'elle devrait au contraire, t'inciter à changer d'épaule ton outil....

Il te faudrait faire de cette idée, un passage qui surplomberait le marais en dessous de tes pieds, (marais dont tu es soit dit en passant le paysagiste), et te mènerait sur la terre ferme, la terre vraie, la terre dure mais belle...

Il doit être remis, transmis, ton bagage. Mais l'acte de transmission est un acte difficile à exercer...

 

 

indifférence silence écho

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