Articles de yugcib

  • Quelle sorte de privilégié, un artiste peut-il être ?

    ... "Un artiste qui vit de son art, qui vit où il veut, qui vit comme il l'entend, sans dépendre de personne, c'est un privilégié qui n'a pas le droit de parler pour les autres"...

     

    [ Léo Ferré ]

     

    ... C'est un privilégié non pas dans le sens du Système car s'il l'était, privilégié dans le sens du Système, il ne serait plus un artiste mais un artisan ou un ouvrier ou un imposteur qui a du succès, de la notoriété et une clientèle...

    L'artiste qui vit de son art est un privilégié dans la mesure où il a le public qu'il lui faut afin de gagner de quoi vivre.

    Les privilégiés dans le sens du Système, eux, ont le droit de parler pour les autres, ils sont d'ailleurs écoutés, bien au devant de la scène qu'ils occupent et à la place qui leur a été donnée, en face d'un public le plus élargi possible...

    En tant que privilégié qui n'a pas le droit de parler pour les autres, l'artiste n'est toléré, par le pouvoir en place, que dans la mesure où ce qu'il exprime et produit, participe tant soit peu à une "économie de marché"...

    Le pouvoir en effet, s'appuie sur l'économie de marché dominante aux mains des décideurs, et, avec pour fond ambiant dans le tableau, de l'idéologie, de la religion, de la bimbeloterie... Et en ce sens, l'artiste privilégié, est "un animal en voie de disparition"...

     

  • Cette heure de la retraite qui ne sonnera qu'au quart ou à la demie après 6h du soir

    ... Demandez

    -A une caissière de Leclerc qui, à 58 ans, scanne des code-barres de produits durant plusieurs heures chaque jour

    -A une femme de 55 ans qui a mal au dos et prend un bus à 5h du matin pour aller faire le ménage dans des locaux avant 9h chaque jour

    -A un professeur de gymnastique en collège ou lycée, âgé de 59 ans et qui n'a plus la condition physique de ses 30 ans

    ... S'ils veulent travailler jusqu'à 63 ans voire 65 ?...

    En leur "expliquant" que le nombre des actifs diminue et que l'espérance de vie s'allonge ?

     

    Ce sont ceux qui décident -de l'âge de la retraite et de bien d'autres choses concernant la vie des gens (salaires, conditions de travail, prix, pouvoir d'achat, santé, etc.) - Et qui à aucun moment de leur vie n'ont été dans la situation de ces 3 personnes mentionnées ci dessus, qui font les lois, subordonnés qu'ils sont aux lobbies, aux banquiers, à l'économie de marché... Des gens qui gagnent plus de dix fois le salaire minimum légal ou supposé "normal" et qui de surcroît, "présentent les choses" à subir, sur un ton de "leçon de morale" (par exemple en invoquant la "solidarité entre les générations" consistant à ne pas faire supporter aux jeunes, aux actifs, le fardeau de trop nombreuses retraites à payer dans les années qui viennent, 2030, 2040)...

     

    ... En réalité, l'espérance de vie augmente bien encore, mais elle a tendance à stagner, et je pense que, comme aux USA ou en Russie, en 2040/2050 elle aura diminué...

    Et les pauvres, et d'une manière générale beaucoup de gens à revenus modestes, seront affectés de plus en plus par des pathologies de toutes sortes, et cela dès 50 ans...

     

  • Radars nouvelle génération

    ... A partir du moment où la vie et l'intégrité physique d'une personne, enfant, femme, homme n'est pas en jeu, aucune loi ne peut sanctionner un comportement agressif de parole ou de geste... Il n'est d'ailleurs à mon sens, pas souhaitable qu'une telle loi puisse être promulguée et appliquée s'il n'y a pas d'agression physique manifeste, si la vie d'une personne n'est pas menacée...

    Il y a cependant des comportements, en gestes et en paroles, en attitude d'agressivité, qui sont révoltants ou qui hérissent et en face desquels la tentation de la violence réactive, en réponse à l'outrance, à l'injure, est grande...

    Cette idée d'une "participation citoyenne" en liaison avec des services de police et de gendarmerie, selon laquelle les municipalités désigneraient des personnes chargées d'informer, de signaler tel ou tel comportement suspect dans son entourage, me révolte et en aucun cas en ce qui me concerne je ne souscris à cette idée... Sauf dans le cas où la vie et l'intégrité physique d'un enfant, d'une femme, d'un homme sont en jeu, manifestement...

    Il y a une ambiguité dans cette idée de "participation citoyenne"... Car en vérité, où commence et s'arrête cette "particiption citoyenne" ? Quel genre de comportement s'agit-il de signaler ? Dans un environnement social et de relation, de violence, de "mise à l'index", où l'on ne supporte rien, où l'on se fie à ce que l'on entend raconter, où le préjugé domine, où les "leçons de morale" se font "coup de bâton" ? ...

    A propos de tous ces comportements agressifs que la Loi ne peut sanctionner parce qu'ils ne mettent pas en cause la vie et l'intégrité physique d'une personne ; il en est un de ces comportements là, celui de très nombreux automobilistes "klaxomerdeurs" qui font un "caca nerveux" pour une demi minute de perdue, une gêne occasionnée par un hésitant dans un rond point ou pour une direction à prendre en milieu urbain... Très fréquents en effet, ces "klaxomerdages" rageurs de gens pressés, impatients...

    Je pense alors à ces radars de nouvelle génération qui vont être mis en place afin d'identifier des gens en excès de vitesse, en fautes diverses... Et je me dis que sur le nombre des "pris en faute" il y aura bien quelques uns de ces "klaxomerdeurs" rageurs... Certes les nouveaux radars ne sanctionnent pas le "klaxomerdage" mais dans le lot des verbalisés, ils y seront bel et bien, les "klaxomerdeurs" ! Et, dans un certain sens, ce n'est point pour me déplaire, au contraire !

    Comme quoi, parfois, la Loi, indirectement, sanctionne par le biais d'une disposition prise contre tel abus, pour telle faute commise...

     

  • Un ralliement qui est une aberration !

    ... Le ralliement de Pascal Canfin, directeur général de WWF France (WWF organisation mondiale de la protection de la planète) à Emmanuel Macron et à la liste LREM pour les élections européennes du 26 mai 2019, en numéro 2 de la liste conduite par Nathalie Loiseau... Est une aberration !

    D'autant plus que pour Nicolas Hulot (qui a démissionné et quitté le gouvernement en août 2018) ainsi que pour bon nombre d'écologistes, Emmanuel Macron et LREM sont loin de faire l'unanimité en matière de protection de la planète question pollution, déchets, nuisances, pesticides ; menant une politique en faveur des grands lobbies de l'industrie, de l'agro-alimentaire et de l'énergie... Tout cela au nom du "développement durable", de la croissance économique, d'une gestion des marchés censée générer des emplois et autres promesses... Comme s'il était possible de concilier la pression sans cesse croissante de l'activité humaine et la capacité de la planète à supporter cette pression, à empêcher ce désastre qu'est la disparition de nombreuses espèces animales, végétales, l'épuisement des ressources naturelles du sol, du sous sol et des océans...

    Ce ralliement est une aberration, une hypocrisie, une "manoeuvre politicienne" un scandale ! Une insolente indifférence en face des dizaines de milliers de jeunes dans une centaine de pays, qui ont manifesté pour la protection de la planète contre tous ces lobbies de l'industrie, des marchés de la consommation, de l'agro-alimentaire !

    ... Bien sûr je pense aux arguments avancés par ceux et celles qui soutiennent ce ralliement, qui adhèrent à l'idée d'un "développement durable" et à une croissance qui génèrerait de nouveaux emplois, qui procurerait du "bien être" pour davantage de gens en France et ailleurs sur cette planète... Je pense à cette question "mais que faire d'autre", ou "que proposez vous à la place", ou "comment allez vous faire pour la reconversion de dizaines de milliers d'emplois perdus ou devenus obsolètes ; "que proposez vous pour lutter contre la concurrence des Chinois, des Américains, qui eux, s'implantent partout au détriment de l'Europe".. Et autres arguments (en particulier ceux pour le maintien d'un niveau de vie acceptable pour les consommateurs que nous sommes dans les pays développés) ...

    ... Mais l'équilibre est rompu, le problème posé (entre la pression de l'activité humaine et la capacité de la planète à supporter) est devenu insoluble...

    C'est triste à dire -et surtout dramatique- mais "puisque c'est foutu" (à plus ou moins long terme) alors autant que ceux qui peuvent encore profiter, continuent à profiter dans les conditions de profit les meilleures possibles ; que dans un naufrage devenu inévitable, la fête continue avec bals masqués, buffets opulents, arrogance des invités de marque et de leurs serveurs... Sur le pont supérieur où l'on danse où l'on rit où l'on copule et se goinfre... après tout dans les étages en dessous du pont supérieur, dans les seconde et troisième voire quatrième classes, la vie n'est pas si invivable que ça, les gens d'en dessous font aussi leurs fêtes et se pressent autour de buffets garnis un peu moins plantureux, agrémentés de sauces...

    ... Quand le "Titanic" aura coulé, sur des planches et des caisses flottantes au milieu de l'océan, les survivants du naufrage que seront quelques uns des jeunes qui ont manifesté dernièrement pour la protection de la planète, maudiront ces gens du pont supérieur et des ponts d'en dessous qui se sont morfalés en se bouffant le nez entre eux et en ayant donné des leçons de morale aux "indisciplinés"...

    ... Dans la meilleure hypothèse possible, envisageable et selon une vision moins pessimiste voire même optimiste, de l'avenir de nos sociétés, je vois une période de transition très difficile, une rude épreuve pour les humains à surmonter, absolument inévitable, d'une durée sans doute de deux ou trois générations... Mais au delà de laquelle se fera une nouvelle évolution de l'espèce humaine...

    En effet les cinq grandes disparitions d'espèces vivantes qui se sont produites depuis avant l'ère primaire jusqu'à la dernière il y a 65 millions d'années, ne se sont faites qu'au pire, à 95%...

    A moins d'un événement cosmique destructeur, l'espèce humaine ainsi que d'autres espèces vivantes survivront, auront un avenir, et l'évolution se poursuivra...

    ... "Où l'on découvre que les pauvres ne copulent pas et mangent léger!" ( Jean Pierre Poccioni, écrivain )...

    ... Les pauvres, certes, comme les riches copulent... Mais certains pauvres qui ont de l'âme que certains riches n'ont pas et leur envient, tout copulant qu'ils copulent, en mouillant de leur foutre ou de leurs humeurs, lèvres, cuisses, ventre, seins et visage, et, découvrant la profondeur ou la cime du Saint Graal, traçant des amériques dans les draps... Portent en eux et expriment des rêves qu'ils s'échangent entre eux, ne fût-ce que le temps du passage d'un train...

    ... Les pauvres, certes, faute de provende, le plus souvent ne mangent ni bio ni léger ... Mais les riches qui le plus souvent aussi, s'empiffrent, vieillissent avec des pathologies lourdes que les pauvres n'ont guère le temps de devoir subir...

    Mais tout est faussé, le bio et le léger compris... Par la crasse de la pluie tombant des nuages, par les poussières délétères de l'air que l'on respire, par la chimie qui fait des aliments plus attirants... Au point que les pathologies se manifestent avant que l'on devienne vieux... Que l'on soit pauvres ou riches...


     

  • Au revoir, Agnès Varda ! (suite)

    ... A propos d'Agnès Varda, je pensai aussi à Dorothea Lange parce que toutes les deux, en des époques différentes (Dorothea Lange dans les années 1930 aux Etats Unis d'Amérique, et Agnès Varda dans la seconde moitié du 20 ème siècle et au début du 21ème, ont été photographes)...

    Toutes les deux ont saisi sur le vif, et présenté des personnages atypiques, marginaux, des gens humbles, simples, aux parcours de vie accidentés et difficiles, mais qui néanmoins ont été courageux, déterminés... Des gens dont les romanciers, les cinéastes en règle générale, parlent peu, préférant mettre en scène dans leurs oeuvres des personnages plus représentatifs d'une société bourgeoise sinon de célébrités ou de milieux très aisés et cela dans des décors, des environnements de belles demeures, de voitures cossues, de bals et de fêtes, d'intrigues amoureuses, de salons, de réceptions, de grandes fortunes...

    Rien de tout cela, avec Dorothea Lange et Agnès Varda... Ou alors, très accessoirement, et en arrière plan... Ou pour souligner le contraste qu'il y a entre le milieu de ceux et celles qui ont réussi dans la vie, et les autres, ceux dont on ne parle jamais, mais qui à leur manière, bien que n'ayant pas réussi, ont aimé, souffert, combattu, travaillé dur...


     

  • Au revoir, Agnès Varda !

    ... Agnès Varda s'est éteinte le 29 mars 2019 à l'âge de 90 ans, non point de vieillesse mais des suites d'un cancer... Autant dire qu'elle aurait encore pu vivre jusqu'à 100 ans...

    Elle était née le 30 mai 1928 à Ixelles en Belgique.

    Féministe engagée, elle fut la première femme metteur en scène et pionnière d'un cinéma objectif, subjectif et réaliste ; elle a mis en scène dans ses films, des personnages tels que ceux par exemple, qu'avait photographiés Dorothea Lange aux Etats Unis d'Amérique dans les années 30 durant la grande dépression...

    Le 18 mars dernier, ARTE diffusait Sans toit ni loi, l'un des films les plus marquants d'Agnès Varda... Un film qui met en scène une jeune vagabonde, anarchiste, une clocharde provocatrice qui dort sous une tente, fume en marchant, squatte dans la voiture d'une platanologue qui l'héberge et lui donne à manger, travaille un temps, avec un Marocain dans une vigne du midi de la France... Se moque de la morale traditionnelle et bourgeoise, de la religion et de tout ce qui représente l'autorité... Mais l'on mesure, surtout à la fin de ce film, la fragilité, la vulnérabilité, de cette jeune femme qui porte sur elle les mêmes vêtements crasseux, le même sac de frusques avec sa toile de tente roulée et qui, une nuit d'hiver par moins deux degrés dans un paysage dénudé du midi de la France, tombe dans un fossé, ne peut plus se relever, souffre et se met à pleurer comme un petit enfant...

    Dans ce film émouvant, il y a toute une réflexion qui se fait sur la liberté, la liberté de vivre sa vie comme on veut, comme on sent, "tout seul dans sa peau" au fond, et cela sans objectif de finalité, de raison d'être ou de ne pas être...


     

  • L'amertume

    ... L'amertume fait davantage de consommateurs de la révolte, que de révoltés...

    Et c'est cette amertume là, faite de consommateurs de la révolte, qui bruit, s'agite, s'expose, se répand, se banalise partout, sur la Toile et en tous lieux où se rencontrent les gens...

    Dans ce qu'elle a de contre productif, de vain, de répétitif et d'une vulgarité aussi brutale que réductrice dans son expression ; avec ses trompettes de foire aux sons aigus et discordants, ses tambours battants coeur de pieuvre, ses fumigènes et ses chiffons bleus, rouges ou jaunes agités... L'amertume asservit et rend inaudible la voix de la révolte...

    ... Que cesse l'amertume et vienne la révolte !


     

  • Le changement d'heure

    ... S'il est question de rester toute l'année avec la même heure, comme cela est envisagé (cela devait se faire en 2019 mais c'est reporté à 2020)... Adoptera-t-on l'heure d'hiver (heure GMT plus 1) ou bien l'heure d'été (GMT plus 2) ?

    L'heure GMT c'est l'heure "solaire" soit l'heure naturelle (ou astronomique) qui sert de référence pour les fuseaux horaires tracés sur une planisphère.

    Avec GMT plus 2 toute l'année, en latitude moyenne, donc en France, en hiver fin décembre et début janvier, l'on ne verra apparaître le soleil qu'à 9h 45 au lieu de 8h 45 actuellement soit 7h 45 heure GMT... Cela me semble complètement aberrant ! Et contre-productif en matière d'économie d'énergie, puisque dans le monde du travail, de nombreux métiers en entreprises, ateliers, usines, bureaux etc. , ainsi que dans les habitations partout en ville ou à la campagne, la journée d'activité commençant en général plus de deux heures avant le jour (en hiver) cela fera en conséquence davantage de consommation d'électricité...

    J'espère donc que l'heure qui sera désormais adoptée pour l'année entière, sera celle d'hiver soit GMT plus 1...

    L'argument des "pour l'heure d'été" toute l'année, c'est en gros et pour l'essentiel, celui de ces longues et belles soirées de juin juillet au cours desquelles on fait des barbecues en famille et entre amis, des "veille-tard", des gens qui sortent le soir et, accessoirement, des gens qui jardinent longtemps le soir... Cet argument là, des "pour l'heure d'été" ne tient pas la route en face de la réalité du monde du travail et de la plupart des activités humaines commençant tôt le matin...

    ... Quoi qu'il en sera, l'on ne "bataillera plus" désormais avec le réglage des montres, des pendules, des horloges électroniques de cuisinière, de voiture, deux fois par an ! ... Je pense en particulier à ces montres digitales (avec chiffres) où il faut presser 3 fois sur S1 ou S2, régler heure minute seconde ; et ces horloges de bagnole que jadis on pouvait plus facilement régler en tournant 2 boutons... Devoir se "prendre la tête" avec des détails pareils, alors que l'on se "prend déjà la tête" pour tant d'autres choses bien plus sérieuses ou graves et cela tous les jours... C'est aberrant ! Et ça énerve !

    NON à GMT plus 2 toute l'année ! Mais OUF tout de même avec les horloges, montres et pendules électroniques ! (Et les horaires de train et d'avion à l'époque du changement d'heure fin mars et fin octobre) !


     

  • La raison du plus fort

    ... La raison du plus fort n'est acceptable -et meilleure peut-être, quoique cela ne soit point certain- que si le fort insuffle de la force qu'il a en lui, autour de lui... Et qu'il participe au développement en l'autre de ce qu'il y a de fort en cet autre...

    Il y a ainsi par cette raison du plus fort, un principe de relation qui s'établit, différent de celui de la domination par la force et par l'autorité...

    La raison du plus fort, cependant, aussi acceptable et meilleure soit-elle, finit le plus souvent par devenir contestable et à susciter opposition et résistance, ou à se révéler incertaine...

    Parce que la raison du plus fort, si acceptable et meilleure soit-elle, flirte souvent avec de la générosité opportuniste, de la certitude ostentatoire et partisane d'un bien-fondé... Sous couvert d'une bonhomie ou d'une humilité de façade...


     

  • L'anarchie réduite au désordre et à la violence, suite...

    ... J'ai pensé à une société humaine qui, en gros, fonctionnerait -mais en tant que société humaine bien sûr- comme certaines sociétés animales (fourmis, abeilles, loups, chats... par exemple...)

    Ou encore j'ai pensé à ces sociétés humaines du temps du Paléolitique Supérieur (Néandertaliens, Sapiens tels que les Solutréens et les Magdaléniens) qui vivaient en tribus, en groupes, sur des territoires de chasse, de cueillette, et qui se déplaçaient selon ce qu'ils trouvaient de ressources naturelles dont ils avaient besoin pour vivre au quotidien...

    Les animaux pour la plupart des espèces dont les insectes, les oiseaux, les mammifères ; ainsi que les humains de la préhistoire, l'ensemble des êtres vivants en fait, communiquent entre eux, échangent, ont une relation entre eux selon un ordre naturel... Avec bien sûr le rapport dominant dominé, ou un rapport de symbiose...

    J'ai donc pensé à une société humaine qui fonctionnerait sur le principe de la relation (échange, transmission de savoir, (de savoir faire), de connaissances, d'informations utiles, partage des ressources selon des besoins et des capacités à gérer ces ressources et cela sans loi écrite, sans gouvernement, sans états, frontières, dans un espace commun à tous, dans une liberté liée à la responsabilité de chacun, à une intelligence de la relation, à une capacité à gérer les conflits...

    C'est la vision que j'ai, en gros, d'une société anarchiste (fondée sur le principe de la relation , de l'échange)...

    Pour "expliquer tout ça" (comme j'ai essayé de le faire) je donne pour référence : Elysée Reclus (ses ouvrages, ses travaux, son approche et son étude de la géographie et des hommes)...

    Mais je dis aussi, que l'humain, depuis les premières civilisations (à partir en gros, de la fin du Néolithique) jusqu'à nos jours, ne prend pas le chemin de cette société anarchiste "idéale"... Et que les visions anarchistes actuelles sont quasiment toutes des visions dénaturées de l'anarchie, où l'on ne voit que désordre et violence... Et liberté sans responsabilité...


     

    ... Et j'ajoute que, par la volonté -pour l'essentiel- des décideurs, la société humaine dans son ensemble échappera à son destin qui est celui de devenir une société anarchiste dans un futur éloigné de mode de vie, de relation, de technologies évolutives... (Un futur qui serait celui d'un "retour aux origines", d'un retour au fonctionnement des sociétés humaines d'avant le Néolitique -mais dans un environnement de technologies, de savoirs, de mode de vie ; un environnement différent donc...

    Les décideurs n'en veulent pas, de cette société anarchiste.

    Et les sociétés telles qu'elles fonctionnent aujourd'hui avec leurs gouvernements, leurs cultures, leurs cultes, leurs modes de vie, leurs clivages, leurs crispations, leurs codes et leurs lois... Pour la plupart d'entre elles soumises sinon même alliées aux décideurs, n'en veulent pas non plus, de cette société anarchiste que personne ne croit possible, ou que l'on associe au désordre et à la violence, et que l'on craint plus que tout ce que l'on peut déplorer, en particulier l'injustice, la pauvreté, l'autoritarisme, la domination d'une minorité possédante, tout cela dans un environnement de violence...


     

  • Le tableau

    ... Au milieu du siècle précédent, jusque dans les années 1980, le monde était comme un tableau, un paysage avec des personnages. Et le tableau semblait immobile, comme figé dans le temps, un temps relié au temps qui précédait... Mais le tableau cependant était bien vivant, et les personnages animés, et c'était comme si l'on se trouvait, acteur ou spectateur ou témoin, à l'intérieur du tableau, un tableau dans lequel on respirait, on vivait...

    Les scènes, les personnages, tout ce qui constituait le tableau dans le détail et dans son ensemble, tout cela était de couleurs aussi criardes et violentes que dans le tableau d'aujourd'hui, celui des années présentes de ce début de 21ème siècle... Autant dire que le "monde d'avant" était aussi inique, aussi empli d'hypocrisies, et les gens aussi préoccupés de gagner toujours plus d'argent, d'accroître ou de conforter leurs possessions matérielles...

    Mais il y avait, dans le tableau d'avant, comme un fond, un arrière plan dans lequel on discernait des tons, des couleurs qui ne changeaient pas et qui, si lointaines que ces couleurs nous eussent parues, si peu visibles ; n'en étaient pas moins présentes et immuables... Des couleurs et des tons somme toute, dans le fond du tableau, qui étaient pour nos yeux comme le ciel du jour ou de la nuit au dessus de nos têtes...

    Dans le tableau d'aujourd'hui, celui de ce début de 21ème siècle, les couleurs de l'arrière plan du tableau sont craquelées, si craquelées qu'elles partent en éclats, des éclats de plus en plus dispersés, de plus en plus petits ; autant dire que le fond ou l'arrière plan disparaît peu à peu, et qu'il ne demeure dans le tableau devenu aussi mouvant que la rosace tournoyante dans un kaléidoscope, que les couleurs criardes et violentes du nouveau paysage avec des personnages dont la vie court comme un train sur des rails de gare en gare, et les gares sont des lieux de marchés et de consommation...

    ... Il sera plus difficile pour l'artiste, d'extraire du tableau, de l'immaculé... Difficile, mais nécessaire...

    Par exemple, ce n'est point parce que tant de gens (et pas forcément les plus jeunes), en bus, en tramway, avant que le film au cinéma ne commence, à table en famille... Ont les yeux rivés sur l'écran de leur smartphone, qu'il n'y a plus de relation, plus de regard vers les autres, plus de solitude, moins de liens, etc. ...

    C'est le regard porté sur le tableau, qui ne se fige pas sur les craquelures éclatées ; qui entre dans les couleurs mouvantes, qui suit les personnages de la vie qui court ; ce regard de témoin bienveillant mais lucide, indépendant, insoumis aux jugements, aux modes et aux complaisances... Qui appréhende le tableau dans sa dimension réelle et dans ce qu'il y a d'intemporel dans le tableau mouvant et changeant...


     


     

  • La scène

    C'est la scène, qui est importante pour le comédien, l'artiste, l'écrivain, le poète, le musicien, qui a besoin de s'exprimer sans pour autant s'afficher…

    Pas la loge tout en face de la scène pour les invités de marque, ni quelque strapontin au fond de la salle...

    La place dans la loge, la place sur le strapontin... sont des places où le comédien, l'artiste, l'écrivain, le poète, le musicien, se sent en exil, s'il aspire davantage à être existé plutôt qu'à s'exister…

    À la limite – et dans une certaine mesure cela peut valoir la scène – une place debout entre les portes battantes, une place d'observateur et de témoin de ce qui se joue ou se trame sur la scène... C'est une place intéressante…

    ... La scène donc !… Ou la place d'observateur et de témoin… Ou même si possible les deux, la scène et la place d'observateur témoin…

     

  • Un vent de puanteur, de fricaille et d'injustice, devenu insupportable...

    Il y a un réel problème avec cette majorité élue avec à peine la moitié des inscrits sur les listes électorales en 2017…

    J'avais senti dès l'été 2017 « comme un mauvais vent venir », à dire vrai un vent de puanteur de fricaille, d'insolence des « ultra riches » et de toute cette clique de personnages de“ni droite ni gauche“  » s'affichant devant le peuple Français ébahi, incrédule ou « docile » selon le cas – dans un premier temps – mais « révolté » en partie, par la suite...

    Sommes nous en cette année 2019, au début d'un mouvement social important en France, dont personne à l'heure actuelle ne peut dire quelle en sera l'issue ? Le mouvement des gilets jaunes, les manifestations, les violences, tout cela n'est-il pas lié à la réalité de l'argent roi et de l'appétit féroce de toute cette caste de puissants, de possédants, de financiers et de banquiers et de leurs états majors derrière laquelle s'empiffrent de fric les actionnaires…Dont la violence s'exerce avec plus d'ampleur et de constance que la violence de ceux qui s'opposent ?…

    Une sorte de « sirocco » se lève et brûle contre un vent de puanteur de fricaille et d'injustice devenu insupportable... Mais un „sirocco“ qui grippe de grains de sable les rouages de la machine, une machine qui tourne, actionnée par des manutentionnaires n'ayant entre eux que quelques liens fragiles et ne détenant que des outils inadaptés…

    Et il vient dans le „sirocco“, ce souffle d'un „Grand Sud“ plus attendu parce soit-disant „purificateur“, qui rend le souffle d'un „Grand Est“ moins séduisant ou moins prometteur parce que soit-disant portant trop dans ses courants d'indésirables volatiles ?…

     

    Le pouvoir d'un peuple tout entier contre le pouvoir d'une caste dominante et prédatrice, ne se fera pas sans la liberté reconquise liée à la responsabilité de chacun…

     

  • L'anarchie réduite au désordre et à la violence n'est pas un destin...

    La liberté sans la responsabilité, ce sont toutes ces formes d'anarchie qui sont toutes d' exécrables copies défigurées de l'anarchie… Et qui réduisent la relation en un rapport de force par lequel l'un domine, et l'autre subit ; l'un possède et l'autre n' a rien ou peu…

    Et l'anarchie réduite au désordre et à une violence qui change de camp de temps à autre, n'est en aucune façon, un destin, un avenir pour l'humain… Elle remet en course les chiens de guerre et de sac dont les colliers dorés se remettent à briller…

    L'humain est inapte à l'anarchie… Son destin c'est de devenir apte à l'anarchie mais il n'en prend guère le chemin…

     

  • Canards galopant le cou dressé et agité, sans tête

    Les tenants de la pensée unique et qui sont les décideurs, ceux qui ont l'argent et le pouvoir et qui donnent des leçons de morale à ceux qui à leurs yeux, ne savent pas penser ou pensent ce qu'il ne faut pas ; sont eux aussi de religion intégriste, autant que les fanatiques et les tueurs invoquant Dieu, que les polices et les armées poursuivent… Et se font les alliés d'une barbarie relookée d'une civilité qui est comme un beau vêtement à la mode recouvrant un corps dont on ne voit la crasse qu'une fois ôté le vêtement.. D'ailleurs, ils ne cessent de crier "sus aux barbares", de filmer et de montrer la barbarie, faisant ainsi la publicité des barbares... Mais ce ne sont pas eux qui meurent sous le couteau des assassins…

    Avec les fanatiques et les tueurs qui invoquent Dieu, les cadavres n'ont plus de tête…

    Mais avec les tenants de la pensée unique et les décideurs qui détiennent l'argent et le pouvoir, les vivants galopent tels des canards sans tête, le cou dressé et s'agitant…

    Et aucune révolution ne se profile à l'horizon, autre que celle de „c'est moi-c'est nous-qui détient-la vérité/ôte-toi-de là-que-j'y mette“ …