Vingt ans en 2020

… Avoir 20 ans en 2020, ce n’est pas mieux qu’avoir eu 20 ans en 1942…

Les situations, les environnements, l’actualité… De 2020 et de 1942 sont très différentes, ne peuvent être comparées… Elles sont tout aussi dramatiques, en 2020 avec le covid, en 1942 dans la France du régime de Vichy et de l’occupation allemande, de la traque des Juifs et de la Gestapo…

Avec sans doute en 1942, davantage de peur de craindre pour sa vie, pour sa santé en raison de pénuries alimentaires, et aussi en ce qui concerne les restrictions de liberté, les privations, les contraintes imposées par la police allemande et la milice de Pierre Laval, les dénonciations, le travail obligatoire en Allemagne (1943), les premiers maquis dans la précarité et dans le danger…

Avoir 20 ans en 2020, sous le “régime” du covid, ce sont aussi des restrictions de liberté notamment de l’ordre de la relation avec les autres ( ses “potes”, les aînés de sa famille, dans les activités sportives, de loisirs, de fêtes, de réunions), ne plus pouvoir se rapprocher les uns des autres, se toucher, s’embrasser – je pense aux amoureux, aux “idylles”, aux véritables histoires d’amour, aux rencontres dans le but de “trouver un partenaire” ou “l’âme sœur” …

Ne voir, de la part des jeunes, que de l’individualisme, que de l’égoïsme, que de l’intérêt personnel, que de l’”égo”, que de la préoccupation pour des plaisirs, de n’avoir à se priver de rien… C’est “un peu court”…

De grâce, n’ajoutons pas à la gravité de l’actualité (covid, chômage, précarité, études chaotiques, relation difficile parfois avec la famille, incertitude de l’avenir, changement climatique et ses conséquences, violence du monde…) n’ajoutons pas – en plus et dans un martèlement insupportable – des “leçons de morale” qui, soit dit en passant, cachent mal une hypocrisie crasse et généralisée !

L’individualisme, l’égoïsme ne sont pas le propre de la jeunesse mais sont de toutes les générations (sans doute avec des manifestations différentes selon que l’on soit âgé de 30 ans, de 50 ans ou de 80 ans)…. De toutes générations et de tous les temps, en 2020 comme en 1942…

Dans la période du confinement que l’on a connue du 17 mars au 11 mai 2020, chacun, jeune ou vieux pouvait se dire : “on va bien en sortir un jour”… L’horizon n’était pas bouché, il y avait l’espoir… Et juste une attente inconfortable…

Dans la nouvelle période qui voit le jour, chacun, jeune ou vieux aujourd’hui se dit : “on ne sait pas quand on va en sortir” et l’horizon est complètement bouché, et l’attente inconfortable devient un état permanent inconfortable…

… En 1942 il n’y avait ni internet ni facebook ni de smartphones ni messenger vidéo ni blogs, rien de ce qui est de la communication échange diffusion d’aujourd’hui…

Il y avait bien déjà, le téléphone mais seulement chez quelques personnes dans les villes, autant dire que c’était un moyen de communication, le téléphone, peu utilisé… Et de toute manière, dans la France de Vichy et de la Gestapo allemande, sur écoute…

Il y avait la Poste, les lettres, mais à l’époque l’on écrivait des lettres surtout pour inviter tonton et tati ou les cousins du bourg situé à 20 km pour manger dimanche prochain – à condition pour que la lettre arrive, de l’écrire le lundi… Et qu’il eût un bout de cochon à se mettre sous la dent avec des rutabagas…

Il y avait bien des cafés pour se retrouver entre potes, mais gare aux oreilles attentives à ce qui se racontait…

Quand aux réunions chez l’un chez l’autre, surtout pour s’échanger des informations et envisager des “actions”, c’était très risqué et se soldait souvent par des incursions de police ou d’agents de la Gestapo, de la milice…

Néanmoins l’on parvenait tant bien que mal, à se voir, dans un jardin public, dans une église, entre lieux de rencontre possible, lieux également surveillés assez souvent…

L’on n’avait pas de masque sur le visage mais en hiver ou par temps maussade et frisquet, une grande écharpe faisant le tour des joues, du nez et du cou ; et en été un béret ou une casquette inclinée sur le devant de sa tête, et des lunettes de soleil…

C’est tout de même plus “confortable” si l’on peut dire, moins dangereux assurément, et “on bouffe un peu mieux” en 2020 qu’en 1942…

Il vaut donc mieux avoir 20 ans en 2020 qu’en 1942…

Reste à savoir ce que sera d’avoir 20 ans en 2042…

 

 
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