Le Statut n'est qu'un cadre qui rend la toile plus remarquée

     Il y a bien, qu'on le veuille ou non, quoique l'on puisse argumenter ... Même si c'est "un peu shématique" voire "à l'emporte pièce"... Deux sortes de sensibilités différentes en ce monde... Difficilement conciliables, pour ne pas dire "ennemies de toujours"...

Mais je veux bien cependant, à partir de l'idée générale (et sommaire) ... Nuancer autant que cela soit possible, et juste...

Je n'ai donc pour ma part, aucune sympathie, et encore moins de vénération ou de considération, pour un certain nombre de personnages des milieux politiques ou économiques, c'est à dire de ces gens qui font la Une de l'actualité et dont les médias s'intéressent à leur vie privée, où ils passent leurs vacances, quelles sont leurs préférences (et tout cela afin de satisfaire la curiosité de millions de gens)...

Que ces personnages si courtisés, si observés et si "en vogue" soient des gens "brillants", compétents, qu'ils aient des points de vue ou des idées à prendre en considération, oui, soit !

Cela je ne le conteste pas !

Ce que je conteste c'est le statut qu'on leur a donné : un statut n'est avant tout qu'un "très beau cadre qui rend la toile plus grandiose et donc plus remarquée"...

Ne me parlez donc pas de "certains personnages" dont je ne cite pas ici le nom... Et qui d'ailleurs, s'ils me connaissaient ou avaient entendu parler de moi, se foutraient pas mal de moi tout autant que je me fous complètement d'eux, de leur avenir, du monde dans lequel ils vivent...

 

Par contre, parlez moi de Lino Ventura et d'Annie Girardot (mais ils sont morts) ...

 

Ou encore de Jean Ferrat (mais il est mort aussi)...

Ah, si... ! Y'en a une de vivante, que j'aime bien (et même beaucoup) : Jeanne Cheral...

 

Enfin, en ce qui concerne les journalistes -et les Médias- je pense qu'il en faudrait aujourd'hui quelques uns de la trempe d'un Albert Londres ! (de son temps, il fut décrié par toute une clique d'imbéciles à la remorque d'une culture de l'époque qui ne valait pas mieux que la culture officielle et médiatisée d'aujourd'hui)...

 

Bon sang ! Qu'on ne s'y trompe pas ! Il y a bien (comme toujours) "deux mondes" qui jamais ne pourront cohabiter sereinement !

Personnellement, je sais bien de quel monde je me sens et j'ose le dire !

On appelle cela "diversité culturelle" ! (le fait que des cultures ou des sensibilités culturelles ou d'idées ou de mode de vie puissent "s'arranger entre elles" et cohabiter sereinement en faisant de part et d'autre un effort)... Non, que l'on ne s'y trompe pas! Il faut voir la vérité en face : il demeure et demeurera toujours l'inconciliable, tout ce qui ne peut être négocié, tout ce que les uns ou les autres ne concèderont jamais... Quelle que soit comme on dit "la largeur d'idées" que l'on peut avoir !

 

Même chez les anarchistes, même chez les libertaires, en fait partout, dans tous les milieux sociaux, autant chez les riches que chez les pauvres, il y a "deux mondes qui jamais ne pourront cohabiter ensemble" !

 

Tenez, j'en cite encore un : Elysée Reclus, l'anarchiste et géographe du 19 ème siècle ! Celui là même, y'en a qui l'ont appelé "le pape des anarchistes" ... (comme si les anarchistes pouvaient se donner un "pape"! )

 

... Ah, oui, la culture officielle et médiatisée d'aujourd'hui... parlons en en "deux mots" :

Je ne dis pas qu'elle "fait uniquement -ou pour beaucoup- dans la médiocrité" (quoiqu'elle y contribue insidieusement et par hautes instances tirant les ficelles habilement et enfonçant des olives bien huilées dans le fondement)... Car en effet cette "culture" là SAIT "faire assez haut de gamme" (et elle le prouve, sinon elle ne serait pas crédible)... Disons qu'elle a deux visages... (les Peaux-Rouges du continent Nord Américain du 19 ème siècle disaient des Blancs qu'ils avaient comme les serpents, la langue fourchue)...

Eh bien moi, cette culture là, même avec son beau visage quand son beau visage veut bien se montrer, je ne la vénère pas !

Et je suis même (je l'avoue) "assez mauvais élève" dans la classe générale où elle dispense ses cours, ses cours qui souvent me gonflent... Et je me fous encore plus des prix qu'elle décerne !

Elle est comme ce prof de dessin qui se prenait pour Picasso, que j'avais en classe de 6 ème à Duveyrier à Blida (Algérie) en 1960 : des cours "emmerdants et sans attrait", avec en travaux pratiques ces éternels et très ternes modèles (que j'avais envie de dégommer avec mon lance pierres)... et qu'il fallait sans cesse reproduire selon des procédés auxquels je ne comprenais rien...

 

Il y a, somme toute, dans "le Grand et le Beau" ou le "Modèle" ou la "Voie Royale"... dans le "Respectable" et "l'Intelligence Dominante"... Tout cela vu "d'un certain côté de la barrière"... quelque chose qui me gêne, auquel je n'adhère point et que je pense "être une forme de médiocrité" qui ne vaut pas mieux que cette médiocrité que l'on dénonce à tour de bras !

 

... "Je vis le monde : il était comme une orange entièrement desséchée de l'intérieur et dont l'écorce était toute craquelée et très dure...

Alors je me souvins : nous étions sur un bateau, les Ututes et les Luminutes, répartis en plusieurs classes ainsi que sur le pont avant, le pont arrière, et les ponts en dessous...

Sur tout le bateau, et même dans les ponts inférieurs proches des cales, Ututes et Luminutes au mieux de leurs conciliabulles, se faisaient de vilaines grimaces ressemblant parfois à de drôles de sourires... Et je ne dis pas, lorsque ce n'était pas "au mieux", les coups et les blessures qu'ils s'infligeaient entre eux... Je veux dire les Ututes et les Luminutes (car en chacune de ces deux communautés, il existait comme par un courant porteur, une certaine entente)...

Un jour le bateau prit eau et commença à s'enfoncer dans l'océan...

Il y eut assez de canots de sauvetage pour que tous, Ututes et Luminutes puissent s'embarquer et quitter le bateau en perdition...

Les Ututes prirent les canots d'un bord, et les Luminutes les canots du bord opposé...

Lorsqu'un courant d'une grande puissance se mit à tourbillonner autour des canots éparpillés en deux groupes distincts, il se trouva que les canots des Ututes furent chahutés puis malmenés à tel point que l'on ne pouvait que prévoir ce qu'il adviendrait d'eux, fatalement...

Aucun Luminute ne fit le moindre geste pour sauver un seul des Ututes : les Luminutes s'éloignèrent, se désintéressant du sort des Ututes...

Enfin les Luminutes parvinrent sur une île où ils s'installèrent et vécurent... Et fondèrent une sorte de république mais en réalité ils se gouvernèrent eux mêmes...

... Je ne vis plus rien, et je ne sais combien de temps plus tard, je vis alors le monde (qui devait être sans doute, comme le port d'où était parti le bateau des Ututes et des Luminutes... ou même peut-être, comme l'île sur laquelle s'étaient établis les Luminutes)... C'était cette orange entièrement desséchée de l'intérieur et à l'écorce toute craquelée et très dure, parcourue de failles profondes révélant l'intérieur tout desséché..."

 

[ Texte d'un auteur inconnu, trouvé dans les ruines d'une antique cité... Les uns dirent que c'était un prophète qui l'avait écrit, les autres dirent que c'était celui d'un poète... ]

 

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