langage

  • Le mot du jour

    … Loupés ratés zappés passés à côté de la plaque de toutes les Reconnaissances et de tous les Prix…

    Ces langages inouis et iconoclastes qui ne sont pas ceux des rappeurs en vogue plébiscités sur Youtube…

    Mais ceux des défenseurs des misérables…

    Et ceux des froisseurs de bannières…

    Louis Ferdinand Céline et François Rabelais ressuscités…

    Ça ferait pas de mal à une planète bouffie d’hypocrisies…

    Et toute emplie de grands hôtels du merdier…

     

  • Le langage, la pensée

    … Si un sourd et muet n’est pas un « demeuré » dénué de raisonnement, de réflexion et de pensée… L’on ne peut en aucun cas, comparer ce sourd et muet avec quelqu’un qui ne maîtrise pas le langage et qui, tout de même serait capable de penser, de réfléchir…

    Parce que le langage non maîtrisé, et de surcroît simplifié – en parole comme en écriture – avec moins de mots et de verbes conjugués, s’il peut, oui, induire de la pensée voire de la réflexion, cette pensée et cette réflexion ne peuvent être que celles, assujetties à un ordre d’opinion dominant dans une société s’appuyant sur des bases sapées et fragilisées…

    Le sourd et muet quant à lui, n’ayant pas de langage articulé fait de mots, de phrases, de verbes conjugués, n’est donc pas dépendant du langage simplifié qu’un système d’éducation perverti a instauré… D’ailleurs, le sourd et muet a son propre langage qui est celui des signes faits avec les mains, avec les doigts, langage qui ne subit pas de simplifications, tout égal à lui-même et capable d’exprimer ce qui est pensé dans les mêmes nuances que celles que permet un langage parlé et écrit maîtrisé et non simplifié… Et de plus, le sourd-muet tout comme d’ailleurs l’entendant, a son regard pour s’exprimer…

     

    … J’écris cela en réponse à ceux et à celles qui pensent que le langage – parlé ou écrit - « n’aurait selon eux rien à voir avec la faculté qu’a un humain de penser », prenant ce « fallacieux exemple » du sourd et muet qui n’est pas un demeuré…

    Bien sûr que le sourd muet n’est pas un demeuré puisqu’il est capable de penser et de réfléchir…

    Mais prétendre, avancer, affirmer que le langage parlé ou écrit, correct, respectueux de l’orthographe et de la grammaire ; ou au contraire simplifié avec moins de mots et de verbes conjugués… N’aurait rien à voir avec la faculté qu’a un humain de penser, c’est comme dire que n’importe quel crétin usant d’un langage simplifié est capable de raisonner, de penser « juste »… Ce qui est loin, très loin d’être le cas !

    Merde alors, que l’on ne fasse pas l’apologie de la non maîtrise du langage parlé et écrit !

    Bon, cela dit, un « Bac plus cinq » de formation littéraire qui maîtrise le langage parlé et écrit et dont le vocabulaire est de dix mille mots et qui conjugue à bon escient les verbes qu’il utilise, n’est pas forcément un « grand penseur »… Ni même d’ailleurs un « personnage intéressant » ou de « grande dimension humaine»… (autant dire qu’il peut être à sa manière un « sombre crétin »)…

     

     

  • L'écrit, la parole

    … L’écrivain, le journaliste, l’historien, le cinéaste, le documentaliste, le photographe ; ainsi que toute personne qui témoigne de ce qu’elle voit, observe, entend, écoute, autour d’elle, et produit en texte écrit, en image, en document, en scène filmée, en photographie… Est responsable de ce qui est transmis, enseigné et porté à la connaissance des autres, dans son entourage proche et aussi élargi que soit cet entourage…

     

    Celui qui témoigne peut faire connaître et laisser apparaître autour de lui sa vision personnelle de ce qu’il observe et de ce qu’il ressent, mais à condition de faire comprendre qu’il s’agit là d’une vision personnelle et de se garder de propulser sa vision comme on propulse une banière…

     

    De même qu’il y a une grammaire de l’écrit et de la parole en toute langue parlée et écrite de par le monde, il y a aussi une grammaire du contenu de ce qui est dit, écrit, montré, enseigné, transmis, rendant le récit, l’image, la scène filmée, intelligible, cohérent, authentique, dépouillé de tout effet, de tout arrangement…

     

    Une grammaire – il faut bien le dire sans moraliser pour autant – de l’écrit et de la parole, et du contenu de ce qui est dit, écrit, montré… Qui de nos jours fait défaut tant les technologies de la communication, notamment l’internet, les réseaux sociaux et les grands médias de l’information, sous couvert de réformisme et d’accessibilité à tous (et donc de « nivellement par le bas) ont dénaturé, appauvri cette grammaire (de l’écrit et de la parole, et du contenu de ce qui est dit, écrit, montré)…

     

    De tout ce qui a été avant que nous fussions nés, nous n’en savons que par ce qui nous a été raconté, montré (par des films, des documents), par ce que nous avons lu dans des livres… Et que nous n’avons pas vécu, dont nous n’avons pu témoigner…

     

    En quel état parviendra ce que nous disons, écrivons, montrons aujourd’hui, aux générations qui nous suivront… Et déjà, à tous ces enfants et adolescents, élèves des écoles, nés dans le premier quart du siècle présent… Si la grammaire s’étiole, et si se substitue à la grammaire, l’effet, l’arrangement, le raccourci, l’« instagramisme », le « tweetisme » ?

     

     

  • La pauvreté du langage

    … Ce qui est vrai pour la langue française l’est aussi pour toutes les langues parlées et écrites de par le monde dans les différents alphabets ou signes…


     

    Déjà avec l’Akkadien qui était, dans le monde Égéen de -3000 à -1200, des 5 grandes puissances (états et empires) de l’époque, la langue – parlée et surtout écrite – des rois, des princes, des empereurs, des commerçants, des artistes, des écrivains, des diplomates, des scribes, communiquant entre eux par des textes rédigés sur des tablettes d’argile…


     

    Ensuite avec le Grec ancien, puis le Latin, le Chinois (Mandarin), l’Arabe… Les langues de méso-amérique… Toutes ces langues ayant été, durant parfois plusieurs centaines d’années, des langues parlées et écrites par plusieurs peuples dans une même aire géographique (pas forcément par les élites seulement, mais aussi, avec les dialectes locaux, par une partie des gens du commun)…


     

    Le subjonctif, le passé simple, l’imparfait, les formes conjuguées du futur, le participe passé… De la grammaire française, ont leur équivalent dans les autres langues… (par exemple en Arabe : l’Accompli, l’Inaccompli et l’Impératif)…


     

    Laisser disparaître les temps conjugués, simplifier la grammaire, c’est réduire les capacités d’élaborer, de développer une pensée…


     

    La violence et l’agressivité dans la sphère publique proviennent en partie de l’incapacité à mettre des mots – et des phrases- sur les émotions.


     

    La pauvreté du langage, autant oral qu’écrit, réduit la pensée, dénature les mots de leur sens ; abolit les genres, les temps, les nuances, et fait d’une liberté sans exigences et donc en l’absence de règles dans le langage, une liberté conditionnée, formatée, illusoire, concédée par les détenteurs du pouvoir, par les dominants, de telle sorte que cette liberté « autorisée » affaiblisse les résistances jusqu’à les faire disparaître…


     

    Résister, s’opposer, ne point se soumettre… C’est argumenter, non dans l’imprécation mais dans le raisonnement logique, dans la clarté… Et argumenter, c’est penser, c’est réfléchir puis proposer… C’est de l’intelligence (celle qui s’oppose) en face d’une autre intelligence (celle qui domine), ce qui laisse espérer que l’intelligence dominante finisse par céder…


     


     

    Ainsi le pouvoir des mots, le pouvoir du langage, ont-ils leur importance lorsqu’ils sont dans l’exigence de leur sens, de leur forme, de leur clarté ; dans ce qu’ils suggèrent et impliquent dans les comportements, dans la relation…


     

  • Réflexion sur le langage écrit et parlé, sur les règles, sur les apports et sur les singularités

    … Les grammairiens et les académiciens, ainsi – parfois – que les tenants d’une littérature aux règles immuables et incontournables sur le plan de la logique, de la syntaxe, de la forme et du sens – en somme de la beauté, de la pureté, de la richesse, de la diversité et en même temps de l’unicité de la langue écrite (et parlée)…

    Non seulement les grammairiens et les académiciens mais aussi les auteurs, les écrivains et les poètes attachés “viscéralement” et inconditionnellement à l’authenticité, à la pureté de la langue – française ou autre… Tout en s’affirmant les garants de la pureté et de ce qu’il y a d’intemporel, d’immuable, de la langue – et qui selon eux, “n’est pas négociable”…

    Contribuent – parfois- à une ou à des évolution(s) de la langue… Soit par des apports, soit par de “nouvelles” formes (ou formulations)…

    Le “problème” que pose l’apport ou la “nouvelle” forme (ou formulation) dans le langage écrit (et parlé) est lié au rapport qui s’établit entre la règle, la logique, le sens, la perception et l’acceptation par le lecteur ou par l’entendant… D’une part ; et ce qu’apportent l’élément, le terme, la formulation, nouveaux et introduits dans le langage… D’autre part.

    Tout est dans ce rapport…

    Ce qui n’entre pas dans le rapport (qui, dans ce cas “déroge”, dérange, en s’écartant du sens, de la logique, en n’étant que de l’effet recherché, ou même en étant l’expression d’une singularité inhérente à la personnalité même de l’exprimant)… Ne peut, en aucun cas, être comme “officialisé” – en somme, entrer dans la normalité, dans la règle, dans le Dictionnaire… Mais doit demeurer indépendant (pouvant certes, être reconnu mais seulement reconnu en tant que singularité)…

     

    Si je hurle de rage à “iel” et à l’écriture inclusive ; si j’accuse (dans la colère) les grammairiens et les académiciens progressistes réformistes d’être des assassins de la langue française en se “fondant dans le moule” des modes, des engouements, de la modernité dans ses évolutions et en instituant et en officialisant de nouvelles règles…

    Je hurlerais autant de rage si, par exemple, les mêmes “décideurs” et arbitres et gardiens” devaient instituer et officialiser mes propres expressions personnelles et langagières, en somme la grammaire et le vocabulaire du personnage que je suis…

     

    La singularité peut être reconnue… Elle doit même l’être… Mais elle ne peut être “officialisée” ou devenir la règle, ou une règle…

     

     

  • L'écriture inclusive

    … La complaisance à l’égard de l’écriture inclusive n’est en aucune façon la marque d’une ouverture d’esprit…

    C’est, dis-je, plutôt une “parodie” d’ouverture d’esprit, voire même une insulte à l’ouverture d’esprit…

    L’écriture inclusive fait “pencher la balance” du côté de l’obscurantisme et ses promoteurs sont de “sombres crétins”. ( Excusez moi, “sombres crétins” c’est “un peu expéditif” comme “formule” mais bon...)

    Question transcription dans un texte écrit lorsque l’on lit : les avocat-e-s, ça ressemble à rien, c’est une destruction de la transcription du langage par l’écriture, du fait qu’à lecture, le “e” accompagné d’un trait de chaque côté, c’est assez gênant ; et de surcroît, comment peut-on prononcer de vive voix “les avocat-e-s” quand il y a en cour de Justice, présents des hommes avocats et des femmes avocates ?

    Il n’y a pas que je sache, de son de voix, qui exprime le tiret ! Et si ce son pouvait s’émettre, alors est-ce que l’on “zézayerait” le “s” du pluriel ? Je n’arrive pas à imaginer, ce que cela donnerait “les avocat-e-s” par la parole prononcée, articulée !

    Donc, grammaticalement, l’écriture inclusive (avec “e” accompagné de chaque côté par “-” et suivi de “s” au pluriel, c’est totalement incorrect, inacceptable, absurde !

    Une manière “malsaine” et d’une totale hypocrisie, de surcroît “contre productive”, de “promouvoir” l’égalité hommes femmes, par l’adoption de l’écriture inclusive ! ( l’on ferait mieux, ce serait plus juste et surtout plus intelligent, de commencer par instaurer l’égalité des salaires entre les hommes et les femmes, ce qui, dans certaines professions, activités et métiers, en France, n’est toujours pas le cas) !

    Si l’on voulait vraiment “féminiser” en privilégiant le féminin sur le masculin – ce qui à mon sens “serait plus acceptable”, il faudrait alors dire et écrire pour les personnes exerçant la profession d’avocat : “les avocates”… Mais dans ce cas, cela voudrait dire que la profession d’avocat ne serait exercée que par des femmes… Ce qui serait faux, absurde !

     

    L’ouverture d’esprit c’est comme la tolérance : l’on ne peut pas faire n’importe quoi au nom de l’ouverture d’esprit, ou au nom de la tolérance !

    La complaisance est une triste parodie de la tolérance et de l’ouverture d’esprit ! C’est entrer dans la régression, que d’être complaisant ; c’est aussi du renoncement, de la lâcheté ; c’est accepter la médiocrité ambiante en matière de culture et de relation, par la recherche devenant habituelle de la facilité dans l’usage de la parole et de l’écriture… (C’est hélas le sens dans lequel évolue le monde, la société, la civilisation d’aujourd’hui- notamment par rapport à ce que l’on a connu dans le milieu du siècle précédent, le 20ème)…

     

  • Banalité, pauvreté dans le langage, dans l'écrit

    … Lu ceci, je vous le livre tel quel, sur une page Facebook d’écrivains et d’auteurs souhaitant se faire connaître :

     

    “J’ai visité écrivains poètes s’est vraiment une source d’imspiration j’ai passé un agréable moment à vous visité merci”

     

    … J’en suis resté comme deux ronds de frite !

    Je veux bien croire, à la limite, que le “m” d’ ‘imspiration” pourrait être une “faute de frappe” -quoique sur le clavier AZERTY le “m” et le “n” ne soient guère “voisins”…

    Le “s’est vraiment” ainsi que le “visité”, et l’absence de ponctuation me gênent davantage… Surtout de la part d’un commentateur (ou d’une commentatrice) s’exprimant sur une page Facebook d’écrivains auteurs…

    Et l’on s’étonne que bon nombre d’ “auteurs écrivains poètes en herbe” – ou “de longue date depuis leur adolescence – méconnus et dont les manuscrits ou “tapuscrits” sont refoulés, refusés par les éditeurs, enragent de voir leurs “œuvres” “passées à la trappe” !

    Cela dit, en vitrine dans les librairies – et surtout dans les rayons des “Leclerc Culturel” – et qui plus est encore, dans les productions d’ “ouvrages en ligne” de textes numériques à lire sur écran de liseuse ou de smartphone… Que choisir dans tout ce qui paraît, dans les derniers romans sortis, dans une telle profusion et diversité de sujets, de thèmes traités, en des histoires qui, pour la plupart d’entre elles, sont “de la vie qui court”…

    Ce terme “en herbe” pour désigner des auteurs débutants, m’exaspère quelque peu, je le trouve “convenu” ou “passe partout”… Est-ce que par exemple un auteur âgé de 60, 70 ans, qui écrit depuis ses 15 ans, peut-être un “auteur en herbe” ?

    L’herbe – dans un sens général pour qualifier tout ce qui est vert et pousse dans des champs et des près ou en forêt au sol entre les arbres- c’est le mot employé lorsque l’on n’y connaît rien ou presque, de ce que l’on voit pousser de vert en brins, en tiges, en feuilles, au sol…

    À force de banalité, et surtout de pauvreté dans le langage, dans l’écrit ; l’on finit par n’être plus qu’un consommateur insensible, inapte à faire la différence entre telle ou telle production, forme d’expression… Et, plus grave ou plus désolant, ce qui mériterait de la considération, en somme “ce qui sort du banal et du commun”, en arriverait à déranger, à être rejeté, “zappé” à plus vrai dire…

     

    … Bien que privilégiant l’intelligence du cœur à celle de l’orthographe, je constate que malheureusement et assez souvent, l’intelligence du cœur et l’intelligence de l’orthographe font en même temps défaut… Et que, pour s’en convaincre il suffit de “balayer du regard” quelques pages de différents réseaux sociaux du Net, emplies d’imprécations, de vociférations, de contestations lapidaires, où l’infinitif se substitue au participe passé, de la part de personnes “bien françaises de souche” titulaires d’un baccalauréat !

    Cela dit, bien sûr que le commentateur ou la commentatrice que j’évoque ci dessus, pourrait être une personne étrangère, sensible à la poésie et aux livres, et que dans ce cas, l’on peut effectivement et par respect, considération de cette personne, être indulgent…

    Ce qui me gêne dans la pensée générale de notre époque, en France en particulier, c’est ce “pas d’amalgame” qui s’apparente à de la complaisance, à de l’acceptation de la différence lorsque la différence devient agressivement revendicatrice et ostentatoire, que l’on laisse s’exprimer au nom de la liberté d’expression…

    En somme le même “pas d’amalgame” à l’égard des musulmans par exemple, ou des intellectuels, ou des “tout ce que l’on voudra” , dans l’idée qu’il ne faut paraît-il en vertu d’une correct pensence consensuelle “ne pas mettre tout le monde dans le même sac”… Le même “pas d’amalgame” à l’égard des gens de peu de culture et maîtrisant mal le langage et l’écriture pouvant tout aussi bien être “des gens de cœur” (à bien sûr considérer), que des crétins, des abrutis, des “épidermiques” (qui, soit dit en passant, ne le sont vraiment, crétins, abrutis, épidermiques, que “sous influence”, ou “en meutes” – mais beaucoup moins voire plus du tout, pris seul à seul entre quatre yeux, en privé)…

    “Pas d’amalgame” d’accord… Mais encore faut-il ne point faire de ce “pas d’amalgame”, du renoncement à dénoncer ce qui doit être dénoncé au nom d’une tolérance qui est devenue de la complaisance ou de l’abdication…

     

     

  • Littérature et langage

    ... Les tenants et inconditionnels de la littérature française dans les formes les plus pures, les plus dépouillées et les plus ciselées... Ceux et celles qui jamais n'usent de néologismes, de tournures ou de formulations personnelles, de mots ou de termes inventés, parfois d'incorrections grammaticales délibérées dans un contexte particulier, de très longues phrases de structure complexe, d'accentuations répétées telles que des points de suspension, des guillemets, des tirets, etc. ...

    Ceux et celles dont les écrits, dont les livres qu'ils publient, que ce soient des romans ou des recueils de nouvelles ou des récits ; sont d'un bout à l'autre, page après page, de cette fluidité qui les rend agréables à lire...

    Disent, affirment tous, que le Français, avec ses dizaines de milliers de mots, sa grammaire, est suffisamment riche pour pouvoir tout exprimer dans toutes les nuances... Et qu'il n'y a donc nullement besoin d' "inventer" quoi que ce soit, et encore moins de se livrer à "quelques coups de canif dans le contrat"...

    Argument imparable que celui là ! En effet, que répondre à cela ?

    Fondamentalement, ils ont raison, mille fois raison, les tenants et inconditionnels de la littérature française dans les formes les plus pures, les plus dépouillées et les plus ciselées (donc, les formes qui ne sont pas "baroques")...

     

    Que pensent à ce sujet, les correcteurs professionnels, indépendants ou travaillant pour une maison d'édition ; ces correcteurs auxquels font appel des auteurs souhaitant soumettre leur manuscrit à un éditeur ?

    Se limitent-ils à seulement corriger les fautes d'orthographe et de grammaire, ou bien proposent-ils des arrangements, des modifications, de telle sorte que le texte, remanié, devienne finalement "comme un bon devoir de Français de premier de la classe", bien dans les normes, expurgé de ce qui le rendait, ce texte, "atypique", dans les formulations, les termes, les locutions, le style, le langage? ...

     

    ... S'ils ont fondamentalement raison, les inconditionnels, la question se pose cependant, de ce qu'ils apportent en tant qu'écrivains -autre que d'eux-mêmes, autre que de la qualité, de la pertinence et de l'impact de leur œuvre- à la littérature française ?

    Et la même question, aussi, se pose, de ce qu'apporte à la littérature française, une œuvre "atypique" (autrement dit "en dehors des clous, hors norme") ...

    La question est d'autant plus préoccupante que l'Atlas des langues en danger ou en voie de disparition, fait état dans le monde d'aujourd'hui, de 2500 langues disparues au cours des siècles et millénaires passés; dont 230 éteintes depuis 1950... Le rythme de disparition des langages (et de leurs écritures) s'accélérant depuis le début du 21 ème siècle...

    Selon une projection établie par des scientifiques, spécialistes de l'évolution des langages, en l'an 3000 il n'existera plus aucune des langues aujourd'hui parlées et écrites dans le monde... Bien sûr ce n'est là qu'une hypothèse, qu'une probabilité...

    Qu'est-ce qui fait qu'une langue finit par s'éteindre et disparaître ? Y-a-t-il un lien entre l'existence, l'usage, la diffusion d'une langue... Et sa capacité à évoluer (et dans quel sens et avec quelle finalité)... Y'a-t-il un "parallèle" entre langage (et écriture de ce langage) et civilisation?...

    On le sait, des civilisations ont disparu...

    On l'observe, des langues disparaissent...

     

     

  • Les chemins les plus difficiles ...

    ... Les chemins les plus difficiles sont ceux que nous n'empruntons jamais ou rarement, parce que les personnes qui, occasionnellement, nous les montrent et nous font avancer en leur compagnie durant une partie de l'un ou l'autre de ces chemins, n'ont pas pour nous, le langage qu'il convient, pour rendre le chemin moins difficile...

     

    Il y a aussi ce regard que porte la personne qui nous accompagne sur le chemin qu'elle nous a montré et qu'un moment nous suivons avec elle ; un regard qui n'a pas été transmis comme il aurait convenu, afin que le chemin nous devienne accessible...

     

    Et il y a encore la main qui s'est tendue vers nous, qui a saisi notre main, mais la pression de la main offerte n'a pas eu l'effet attendu, puisqu'elle appuyait plus qu'elle ne touchait...

     

    La littérature par exemple, est l'un de ces chemins difficiles... Et même la parole, l'écriture, la pensée, la réflexion, sont des chemins difficiles... Et doivent le demeurer, sans quoi la littérature, la parole, l'écriture, la pensée, la réflexion, devenues aisées par l'apparence que l'on leur fait prendre, et donc dépouillées de ce qui est essentiel dans leur contenu, rendues consommables pour le plus grand nombre... Ne sont plus que ces chemins ordinaires et faciles que nous suivons habituellement, dans un paysage-scène, un paysage spectacle, un modèle de paysage en somme...

     

    Les rencontres de personnes, dans la vie que l'on vit, les plus déterminantes pour nous, sont celles où ces personnes ont eu pour nous le langage qui convenait, le regard qui a pu être transmis, la main tendue et offerte qui a touché plus que pressé...

     

     

  • Des mots "historiques"

    ... "J'ai toujours assumé la dimension de verticalité, de transcendance, mais en même temps elle doit s'ancrer dans de l'immanence complète, de la matérialité" ...

     

    ... Ce sont là, les "mots historiques" prononcés par Emmanuel Macron, lors de son allocution en conférence de presse devant les Français, le jeudi 25 avril 2019...

     

    Ces "mots historiques" touchent-ils le coeur de la caissière de Leclerc, âgée de 59 ans, qui scanne 7h par jour des code-barre de produits , et entend dire qu'il faut travailler plus longtemps chaque jour et jusqu'à 65 ans ?

    Ces "mots historiques" touchent-ils le coeur de ce jeune homme en situation de chômage de longue durée, qui se voit proposer un emploi à temps partiel nécessitant de devoir se lever à 5h du matin et de mettre un costume, et de surcroît, de devoir effectuer un déplacement en voiture de 30 km pour se rendre sur le lieu de cet emploi? Ces "mots historiques" suggérant à ce jeune homme "qu'il y gagnera en dignité retrouvée et en ré-insertion dans la vie active"...

    Ces "mots historiques" suggérant à la dame de 59 ans scannant des code -barre de produits, qu'à 65 ans elle percevra une pension de retraite aussi "minimum-substancielle" que lui assurant une dignité d'insertion dans la société du 3 ème âge...

    Verticalité, transcendance, immanence... Des mots qui entrent dans ce que j'appelle -à ma façon- "l'inhistoricité" du langage...

     

     

  • Ces termes qui sont d'une école d'où je ne viens pas

    Un étudiant en première année de Sciences du langage, écrivait cette phrase que je cite telle qu'elle était écrite :

     

    je n'arive pas apres avoir chercher sur internet a trouver la différence entre "lexème" et "morphème", les définisions qu'il donnent sont les même que dans mon cour ; pouvé vous m'aidé ?

     

    ... Ces termes de "lexème" et de "morphème" me laissent complètement indifférent, je me fous de leur sens, autant dire que ma réaction si je les entendais prononcer, serait la même que celle de la vache au pré à laquelle le promeneur de passage demanderait "combien ça fait 2 plus 2"...

    Ces termes, ces formulations, ces langages d'une école d'où je ne viens pas, ne me sont dans ma vie d'aucune utilité, d'aucune nécessité... Ne me font pas rêver ; et ceux et celles qui les emploient -dans leurs écrits ou en paroles- non seulement ne m'impressionnent pas, mais sont pour moi des gens que je ne fréquente pas, ou, si je les rencontre, je leur oppose mon silence... Et parfois, cela m'arrive, un "bras d'honneur"...

    En revanche, titulaire que je suis d'un BEPC de 1964 et ayant arrêté mes études secondaires à la fin d'une classe de première en 1967 ; je sais parfaitement et sans la moindre hésitation, faire la différence entre un infinitif et un participe passé... Et j'hallucine quand je vois écrit par exemple "j'ai regarder" ou "pouvé vous m'aidé"...

     

    ... Cela dit, j'ai cherché la signification de ces mots lexème et morphème et voici ce que j'ai trouvé :

    -Lexème : racine d'un mot. Par exemple dans aimer, aime, aimable, aimant ; la racine est "aim".

    -Morphème : unité exprimant une signification grammaticale modifiant ou complétant un lexème. Exemple : faire, faisons, fais et défaire, ont pour unité "fai" ; "re" de faire, "sons" de faisons, "s" de fais et "dé...re" de défaire, sont des morphèmes.

     

    Bon... Je ne suis guère plus avancé dans la science du langage, de l'écriture et de la communication avec mes semblables, après avoir pris connaissance de la signification de ces deux mots que sont lexème et morphème...

    Demain déjà, cela sera "sorti de ma tête" et il me faudra de nouveau rechercher dans un dictionnaire, dans un ouvrage de grammaire française, ou sur Google... (Je fais tout de même davantage confiance au dictionnaire, à l'ouvrage grammatical, plutôt qu'à Google)...

     

    ... Amateur de mots croisés, je n'ai encore jamais vu depuis plusieurs années que j'achète des revues "sport cérébral" la moindre définition ayant pour réponse lexème ou morphème (peut-être en niveau 5 étoiles ?– j'en suis encore à "force 4")

     

    ... Aujourd'hui nous disposons d'outils tels que Wikipédia, Google, les smartphones, les tablettes, les ordinateurs... Et nous usons tant de ces outils que notre mémoire (et surtout notre capacité de réflexion et d'analyse) s'affaiblit, ne nous incitant plus à nous servir de ces connaissances acquises et entrant en notre mémoire, pour réfléchir, analyser, comparer... Comme c'était encore le cas en d'autres temps que le nôtre, notamment celui où l'enseignement était plus oral qu'écrit et donc où les livres circulaient peu... Par exemple au XIII ème siècle...

    Les outils technologiques de communication et de savoirs sont pour ainsi dire devenus des "béquilles" sans lesquelles nous ne savons plus marcher... Alors que ces outils devraient nous permettre d'être de meilleurs ouvriers ou artisans et cela dans un champ plus ouvert et plus vaste... Il n'en est rien ou si peu ! A la moindre interrogation, tout de suite Google et 2 jours après ça s'envole!... Et la réflexion et l'analyse avec !

     

    ... Petite anecdote :

     

    A l'âge de 15 ans au lycée de Mont de Marsan, en classe de 3 ème, j'avais un prof d'histoire qui nous donna pour sujet de composition trimestrielle : "comparez l'Espagne de Philippe II et l'Angleterre d' Elisabeth I ère".

    Des 26 élèves que nous étions dans cette classe, le seul qui ne fut pas "déboussolé" ce fut moi...

    Au bout de dix lignes de brouillon, je décidai de rédiger "direct" et donc "au propre", et vingt minutes avant la fin de l'heure je rendis ma copie... Résultat 13/20 premier...

    ... Mais pour autant, est-ce que, âgé aujourd'hui de 71 ans, je pourrais refaire ce devoir d'histoire et obtenir le même résultat ?

    Les connaissances acquises, la faculté de se souvenir de ce que l'on a appris... Est-ce que cela améliore la relation que nous avons avec les autres, et de quelle manière ?

    Une bonne partie de toutes ces connaissances acquises, ne sont-elles pas comme les cailloux demeurés sur la grille du tamis, avec en dessous, un tas de sable et de gravier ? Les cailloux ne sont-ils pas jetés à la volée afin qu'ils soient bien visibles sur le chemin où ils ont été éparpillés ? Ne vaudrait-il pas mieux inciter à les toucher, ces cailloux, à les regarder de plus près, plutôt que de les jeter à la volée sur le chemin afin qu'ils soient bien vus, seulement vus ?

     

  • Le langage en soi, traduit par la parole ou par l'écriture

    ... L'on porte en soi un langage qui, transcrit par la parole ou par l'écriture, n'est jamais la traduction exacte de ce langage...

    De telle sorte que ce qui est entendu ou lu, ne peut être perçu dans le sens de ce langage, et donc paraît obscur...

    De surcroît, la traduction par la parole ou par l'écriture, du langage que l'on porte en soi, est d'autant plus difficile, d'autant plus aléatoire, et se révèle d'autant plus absconse, qu'elle apparaît ainsi transcrite par soi, à telle ou telle autre personne qui porte aussi en elle son langage...

    Les langages qui se rejoignent ne sont pas cependant aussi proches que l'on peut le croire...

    Les langages qui ne se ressemblent pas ne sont pas cependant aussi éloignés que l'on peut le croire...

    Autant dire que la traduction du langage que l'on porte en soi, se fonde pour l'essentiel sur ce que l'on croit, de cet autre que l'on voudrait atteindre...