Koutouzov en 1812

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  • Le 12/11/2020 à 06:24
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… Début novembre 1812 alors que l’armée de Napoléon, battant retraite après avoir occupé Moscou, “fondait comme neige au soleil” et se délitait, se décomposait et que des soldats blessés, affamés et mourant de froid éventraient des chevaux encore vivants pour en extraire le foie et des seaux de sang… Voici ce que disait Koutouzov, le commandant en chef de l’armée russe, devant le régiment Préobrajenski à Dobroï :

“Écoutez,amis. Je sais, c’est dur pour vous, mais que faire! Patientez, nous n’en avons plus pour longtemps. Quand nous aurons reconduit nos visiteurs, nous nous reposerons. Le Tsar n’oubliera pas nos services. C’est dur pour vous mais vous êtes quand même chez vous ; tandis qu’eux, voyez où ils en sont. Pis que les derniers des mendiants. Tant qu’ils étaient forts, nous ne les plaignions pas, mais maintenant eux aussi on peut les plaindre. Ce sont aussi des hommes. N’est-ce pas mes enfants?

Mais aussi, qui leur a demandé de venir chez nous? C’est bien fait pour eux, sacrés enfants de p…”

… Koutouzov à l’époque, en 1812, était très décrié, très critiqué par les autres chefs d’armée, à propos de sa politique dans la conduite de la guerre contre l’armée de Napoléon.

Il a été le seul à dire que la bataille de Borodino fin août 1812, fut une victoire pour l’armée russe (qui perdit la moitié de ses effectifs, autant que l’armée de Napoléon, d’ailleurs, dans cette bataille)…

Si cette bataille avait duré un jour de plus – c’est ce qu’a dit Koutouzov – alors c’est la moitié de la moitié restante de l’armée russe qui serait restée étendue en milliers de morts sur le champ de bataille… Koutouzov a préféré ordonner le repli au delà de Moscou. Et par la suite, il a retenu autant que possible ses troupes – contre l’avis de l’état major et des autorités de Pétersbourg – dans la poursuite de l’armée française en retraite…

Il faut dire que l’armée russe durant ce mois de novembre 1812, “fondait elle aussi, tout comme l’armée française, comme neige au soleil”, diminuant de plus de la moitié de ses effectifs et dans de grandes privations de nourriture, de vêtements chauds, de chaussures, de fourrage pour les chevaux, de matériel de guerre… Les prisonniers français qui suivaient les russes après les combats de harcèlement, ne pouvaient plus être nourris et soignés, leurs gardiens étant complètement démunis et affamés et épuisés…

C’est ce que voyait Koutouzov, qui faisait tout son possible pour éviter des engagements qui auraient coûté trop de vies, en plus des vies perdues par la faim et le froid…

… Si je devais me faire mon Panthéon de personnages historiques, sans nul doute Mikhaïl Illiaronovitch Golenichtchev Koutouzov, né le 16 septembre 1745 à Saint Petersburg et mort le 28 avril 1813 à Bunzlau en Silésie, y figurait en bonne place parmi d’autres personnages…

 
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