rencontres

  • Dix ans plus tard

    … Ils sont du même pays, de la même région…

    Ils s’étaient trouvés l’un à côté de l’autre, en vacances dans un camping de la côte vendéenne…

    S’étaient échangé des livres et durant les quinze jours qu’ils avaient passé ensemble avec d’autres personnes, ami(e)s occasionnels et de passage, installés dans ce camping ; un soir ils s’étaient réunis autour d’un barbecue…

    Ils avaient pris ce soir là, les uns et les autres, des photos ; ri et conversé jusque tard dans la nuit…

    Un jour de très beau temps, ils s’étaient aventurés en une excursion pédestre par des chemins côtiers, un autre jour, avaient déambulé entre les étals d’un marché local…


     

    Dix ans plus tard ils s’étaient rencontrés tout à fait par hasard dans la galerie marchande d’une grande surface commerciale d’une ville de leur région…

    L’un avait reconnu l’autre mais l’autre n’avait pas réagi…

    Dix ans c’est un grand espace de temps lorsqu’entre personnes ayant un temps vécu ensemble, l’on ne s’est plus revu…

    L’un s’était souvenu, l’autre pas…

    Ainsi lorsque des personnes en un moment et en un temps donné s’étaient senties reliées, des rêves avaient-ils pris feu qui emportés par quarante saisons, se sont éteints … Pour l’un mais pas pour l’autre …

    L’un était devenu pour l’autre un étranger, dix ans plus tard…

    Et que dire, que penser, que faire, pour l’un qui se souvient et reconnaît, en face de l’autre qui ne se souvient pas, ne reconnaît pas ?

    Peut-être, pour l’autre, qui n’a pas réagi, un visage comme un dessin en partie gommé, surgi d’un bouillonnement de souvenirs…

    Ce visage de l’un dont le regard perçu par l’autre, et n’ayant rien évoqué à cet autre, ressenti comme une intrusion dans la vie présente de cet autre…


     


     

  • Quand la vie te donne ...

    Quand la vie te donne

    … Parfois il arrive que la raison de pleurer, que la vie donne au quotidien, rend plus difficile le sourire à ce qui peut ôter la raison de pleurer…

    Dans un environnement de société au quotidien là où l’on vit, où l’on rencontre ou voit des gens autour de soi, en un espace pouvant varier d’un kilomètre de rayon à cinq cents kilomètres ou plus…

    Penser que 45 personnes sur cent en moyenne vont voter pour Marine Le Pen le dimanche 8 mai 2022…

    Savoir qu’autant sinon davantage de personnes autour de soi partout où l’on va, lors de déplacements en voiture, vont rageusement klaxonner à la moindre hésitation de ta part dans un rond point…

    Ne rencontrer autour de soi que des gens avec lesquels tu ne peux parler que du temps qu’il fait, que de choses très ordinaires de la vie… Ces mêmes gens qui, pour une écrasante majorité d’entre eux, n’ont “absolument rien à foutre” de ce que tu peux leur apporter parce que cela n’entre ni dans leur culture ni dans leurs préoccupations ; ces mêmes gens qui jamais, à aucun moment depuis le temps que tu les vois ou les rencontre, ne te posent la moindre question au sujet de ce qui t’intéresse et te motive dans la vie…

    Qu’attendre en effet, de tous ces gens qui “n’en ont rien à foutre” et qui pour bon nombre d’entre eux, sont des habitués du coup de klaxon rageur ?

    Tout cela occulte, hélas, ces raisons de sourire qui pourtant sont nombreuses, mais que la laideur du monde, que la sècheresse , la banalité, l’inconfort, la médiocrité, la difficulté, le caractère aléatoire, l’indifférence, le silence, l’absence de réactivité, dans la relation… Nous font oublier qu’elles existent ces raisons de sourire…

    Alors au matin des volets s’ouvrent, un coq chante, un chat traverse le jardin, des nuages s’étirent et se déchirent dans le ciel… Puis apparaît un même paysage, identique à celui d’hier et d’avant hier… Le paysage dont se satisfont, avec ces sortes d’ “arbres de mai” plantés de ci de là, qui ont remplacé les “vrais arbres”, des “promeneurs consommateurs” en files de bagnoles, en queues d’attente, en déambulations dans les galeries marchandes…

     

    … Mais bon, parfois aussi -ça arrive heureusement – le coup de bâton que tu reçois sur la tête, tu le sens beaucoup moins avec le soleil qui te chauffe à l’intérieur de la tête !