populisme

  • L'âme d'un peuple

    … Le populisme est une idéologie qui met en avant et prétend exprimer « l’âme d’un peuple »…

    Si l’âme d’un peuple s’édifie – c’est vrai – sur une accumulation d’acquits ancestraux s’étant stabilisés durant plusieurs générations successives ; il n’en demeure pas moins que le « socle » qui constitue la « base » de « l’âme d’un peuple », est aussi constitué – à sa surface comme en son intérieur – d’une multitude « d’âmes individuelles » mobiles, diverses, éparses ou agglutinées ; qui sont, toutes ces « âmes individuelles », des produits que l’éducation, les milieux sociaux et familiaux, ont façonné, ou brassé…

    D’un côté le populisme exprime l’âme d’un peuple, mais d’un autre côté le populisme « surfe » sur des « vagues » d’âmes individuelles, lesquelles vagues s’entrechoquent en se mêlant dans la fureur de leur mouvement, en entraînant d’autres entremêlements et mouvements de vagues…

    Dans quelle mesure les acquits ancestraux se stabilisent – ils (ou se sont stabilisés) ?

    Car tant qu’une conscience collective d’un peuple, n’est pas acquise, un peuple n’atteint pas la stabilité…

    Et c’est bien pourquoi le populisme, par ce qu’il y a de totalitaire dans son projet, cherche à « fabriquer de toutes pièces » une conscience collective. C’est ce qu’on fait le fascisme et le communisme…

    La conscience collective qui stabilise un peuple et lui donne son caractère, ne peut être atteinte qu’au bout d’un temps très long (et indéterminé ou non prévisible) , et qu’en indépendance ou libéré de tout régime politique…

     

     

  • Populisme : définition, implication, conséquences ...

    … Le populisme est une attitude politique cherchant à attirer la sympathie du peuple par des mesures sociales populaires.

    C’est une idéologie mise en avant par certains partis politiques très engagés – autant de droite que de gauche – qui se fonde sur le peuple.

     

    Ce fut par exemple, à la fin du 19ème siècle en Russie, un mouvement politique qui, après la révolte du peuple à Moscou en 1905, durement réprimée, a mené en 1917 à la chute du Tsar Nicolas II en février, à une révolution plus bourgeoise que vraiment populaire au départ, puis à la révolution bolchevique d’octobre 1917…

     

    Dans un premier temps, comme d’ailleurs en France en 1789 et jusqu’en 1793, c’était, en Russie en 1917, une révolution qui a porté le peuple au pouvoir…

     

    Mais un peuple c’est un ensemble de milliers, de dizaines de milliers, de centaines de milliers, de millions de personnes qui, pour gouverner, doit forcément désigner – en principe par des élections – des représentants (par exemple des délégués, des commissaires de quartier, de ville, de zones de population ; ou encore des porteurs de parole et des représentants d’ateliers, de métiers, d’usines, ou des coopératives ouvrières, agricoles tenues par des assemblées… Parce que mille ou dix mille personnes ne peuvent siéger ensemble -il faut être un orateur, quelqu’un de très actif, un meneur, un personnage influent, pour « représenter »)…

    C’est ce qui s’est passé en 1793 en France ainsi qu’en 1917 en Russie, avec les comités, les commissaires du peuple et autres désignés… (Système de gouvernement « par le peuple » forcément différent d’un gouvernement par une Assemblée d’élus soit des députés de circonspections électorales pouvant constituer une majorité)…

     

    Dans le cas de Marine Le Pen et du Rassemblement National, c’est bien le peuple qui est appelé et qui – en principe – doit gouverner, doit décider de son destin, de ses affaires (et non une assemblée de décideurs composée de gens qui font peu cas du peuple)… Cela ressemble assez à ce que fut le mouvement national socialiste en Allemagne avec Hitler dans les années 1930 - quoi qu’Hitler concentra en fait le pouvoir autour de sa personne et de ses plus proches collaborateurs ; cela ressemble aussi à ce que fut l’idéologie Bonapartiste après 1799, avec le consulat, puis pour finir l’Empire de Napoléon… Cela avait aussi ressemblé – dans un contexte de violence et de menace d’invasion de la France par des puissances étrangères – au régime politique de 1793 débouchant sur la Terreur… Cela ressemble encore à ce qui s’est passé en Russie après 1917 et notamment avec Staline au pouvoir en 1924…

     

    Autrement dit le populisme mène en général à la dictature alors qu’au départ, il est un mouvement populaire et qu’il se définit « gouvernement par et pour le peuple »…

     

    Je ne suis pas surpris que 20 % - et peut – être plus – des électeurs de Jean Luc Mélenchon envisagent de voter dimanche 24 avril pour Marine Le Pen… Parce que, finalement, question mesures sociales (pouvoir d’achat, souveraineté du peuple) il y a des points communs entre Marine Le Pen et Jean Luc Mélenchon…

     

    Un système de gouvernement qui s’articule sur une assemblée d’élus (de députés) autour d’un président et de ministres formant l’exécutif de ce gouvernement ; s’il n’est pas plébiscité par une majorité de la population , conduit forcément à la domination d’une minorité de décideurs, une minorité n’étant plus représentative des composantes réelles et majoritaires, de la population…

     

    Un système de gouvernement qui s’articule sur une souveraineté du peuple faite de délégués, de représentants locaux, de comités de quartier, d’associations ou de cités – donc de personnes devant forcément être choisies et élues par les gens du « local » ou de la cité , conduit forcément à une domination de meneurs qui entraînent à leur suite les gens du « local » ou de la cité… De telle sorte que le pays, que la nation, se retrouve dans la même situation de dominance par une « caste » dirigeante s’attribuant des avantages, des privilèges…

     

    La démocratie est un exercice difficile qui nécessite la présence de deux facteurs absolument essentiels pour déjà qu’elle puisse exister et qu’ensuite elle puisse durer :

    -L’intelligence et la réflexion dans la relation

    -Le partage et la transmission du pouvoir

     

    Et l’on peut ajouter à cela, l’intérêt collectif plutôt que l’individualisme mais sans le rejet ou le mépris de l’individu en tant que personne humaine…