Articles de yugcib
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Fleur du désert, de Sherry Hormann ; suite
- Par guy sembic
- Le 08/03/2019
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… Je précise que je ne suis pas pour stigmatiser, mettre à l'index, condamner ces pays et ces peuples à cause de ce qu'ils pratiquent et que nous réprouvons, notamment l'excision des filles, qui évidemment dans notre culture occidentale et selon nos valeurs, nos mode de vie, nous paraît totalement aberrant et barbare… Car ce n'est point en agissant ainsi, en condamnant, en stigmatisant, en considérant qu'il faudrait rompre toute relation avec ces pays et ces peuples, à cause de cette pratique abominable et cruelle de l'excision, que l'on parviendra à éradiquer cette pratique ancestrale vieille de trois mille ans…
D'ailleurs, nous occidentaux (Europe, USA, et autres pays dont les sociétés se sont intégrées à la culture et au mode de vie de l'occident USA/Europe)… Avons nous des leçons à donner aux autres, à ceux qui sont d'une culture et d'un mode de vie différents des nôtres ?
Nous vendons des armes, et il y a la puissance des lobbies de l'industrie, du commerce, de l'agro-alimentaire, qui se foutent pas mal des droits de l'homme et des femmes… Il y a les mafias, le pouvoir de l'argent, toute la violence des possédants (ceux qui détiennent les plus grandes fortunes, le pouvoir économique et décisionnel et qui ont pour alliés les gouvernements et leurs forces de l'ordre… Il y a tout ce qui brise la vie des gens, tout ce qui les rend malades et qui les fait mourir, tout ce qui les empoisonne, tout ce qui restreint ou interdit leur expression ; il y a les prisons, les camps de rétention, les exclusions, diverses formes d'esclavage dont les principales victimes sont des femmes et des enfants…
La barbarie, la violence, l'obscurantisme, ne sont pas uniquement du côté des pays et des peuples dont les pratiques ancestrales, les superstitions, nous font horreur… Mais aussi et avec une hypocrisie crasse, du côté des pays et des gouvernements qui prétendent être les meilleurs garants d'un ordre mondial et se targuent de donner des leçons aux autres en mettant en avant des valeurs qu'ils disent sacrées mais qu'ils bafouent lorsque des intérêts économiques et stratégiques sont en jeu…
Dans une forme d'espérance empreinte de cette lucidité sans laquelle l'espérance n'est qu'un rêve d'enfant qui croit au père noël, je crois que le pouvoir de la connaissance des choses et des êtres, que le pouvoir de l'éducation et que la force qu'il y a dans le fait d'aimer les gens, parviendront à faire évoluer les esprits, les mentalités, à faire disparaître peu à peu la barbarie, la violence, l'obscurantisme… Et donc l'excision des fillettes, le terrorisme en grande partie lié au désespoir, la misère endémique qui est celle de deux milliards d'humains aujourd'hui en 2019, les préjugés, les crispations, les fanatismes de toutes sortes…
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Fleur du désert, film de Sherry Hormann, sur ARTE le 6 mars 2019
- Par guy sembic
- Le 08/03/2019
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… Quelle fut l'audience mesurée en nombre de téléspectateurs, pour ce film diffusé le mercredi 6 mars 2019 à 20h 55 sur ARTE, d'une durée de 2h 5mn ?
Une biographie de Waris Dirie, top-model.
Excisée à l'âge de trois ans, mariée de force à 13 ans avec un homme de 75 ans, Waris prend la fuite, traverse le désert somalien, arrive à Mogadiscio d'où elle part en Angleterre…
Devenue ambassadrice à l'ONU contre les mutilations génitales féminines, Waris en préambule de son discours devant l'assistance, déclare qu'elle aime sa mère, sa famille et l'Afrique… Et elle explique que depuis trois millénaires la pratique de l'excision est entrée dans les mœurs et que c'est une tradition ancestrale, que dans l'esprit des gens depuis trois mille ans, en ces régions de l'Afrique comprises entre l'océan atlantique et l'océan indien, une femme ne peut se marier et être considérée, acceptée dans la société, que si elle été excisée quand elle était petite fille… Sinon, elle est vue dans son village, dans la communauté dont elle fait partie, comme une prostituée…
Il existe 3 sortes d'excision mais en fait, c'est la plus „complète“ qui est en réalité pratiquée :
ablation du clitoris et d'une partie des lèvres, couture des lèvres en ne laissant qu'une ouverture de la taille d'une allumette. Et lorsque la jeune fille est mariée, l'époux avec la lame d'un couteau, coupe les fils…
Durant toute sa vie si elle n'est pas mariée, si elle demeure célibataire, l'adolescente puis la jeune femme puis la femme, au moment de ses règles, souffre, et le sang ne s'écoule que goutte à goutte, et de surcroît, pour uriner, la femme excisée doit forcément rester aux toilettes plus longtemps…
Et c'est entre 3 et 6 ans en général, que les petites filles subissent cette „opération“ réalisée par une femme „experte en la matière“ et dans des conditions d'hygiène déplorables, en un lieu éloigné et isolé, et sans rien pour atténuer la douleur, la souffrance… A tel point d'ailleurs que une fois sur quatre en moyenne, la plaie s'infecte, avec une forte poussée de fièvre, et qu'il arrive que la fillette meure…
75 à 100% des femmes sont excisées dans les pays suivants : Sierra Léone, Guinée, Burkina Faso, Mali, Egypte, Soudan, Somalie, Gabon, Indonésie.
50 à 75% en Mauritanie, Sénégal, Guinée Bissau, Ethiopie.
Et de 25 à 50% au Nigéria, en République Centrafricaine, au Kenya, en Côte d'Ivoire, au Tchad, en Tanzanie.
Ni le Christianisme venu en Ethiopie au IV ème siècle, ni l'Islam venu en Afrique au VII ème siècle, qui interdisent la pratique de l'excision, notamment dans le Coran (rien dans le Coran n'exige l'excision des filles), ne sont parvenus à éradiquer cette pratique ancestrale vieille de trois mille ans…
Ni les „droits de l'homme“ ni l'ONU ni les mouvements d'émancipation et de prise en compte des droits des femmes, et encore moins toute mise à l'index de pays et de peuples susvisés et tous les combats menés pour que les filles ne soient plus excisées, ne parviennent non plus à éradiquer cette pratique. Et même, plus la civilisation et la culture occidentale, plus les religions s'en mêlent (ou demeurent dans une certaine ambiguité)… Et plus les pays et les peuples susvisés continuent de pratiquer l'excision des filles.
Dans la plupart des pays européens (dont la France), dans des communautés de somaliens, de maliens, d'ivoiriens, de ghanéens, de soudanais, implantées depuis quelques années en France ou en Belgique ou en Angleterre, la pratique de l'excision est une réalité sur le territoire même de l'Europe, en plein Paris ou Londres ou Berlin ou Barcelone…
Combien faudra-t-il encore d'années de combats menés par les organisations humanitaires, l'ONU, les associations de défense de la femme, pour que cette pratique de l'excision disparaisse de la surface du globe ?
… L'éditrice qui va publier le récit de la vie de Waris, dans un livre destiné à être lu par des centaines de milliers de personnes, demande à Waris quel a été le jour qui a changé sa vie, s'attendant à ce que Waris raconte comment elle s'est trouvée un jour dans un café où elle a vu le célèbre photographe qui lui a laissé sa carte de visite…
Et Waris dit que ce n'est pas ce jour là, mais le jour où à l'âge de trois ans, elle a été menée par sa mère en un lieu isolé dans un paysage de rocaille, afin qu'une vieille femme l'excise…
La scène est insoutenable, dans le film : les cris de terreur, de souffrance atroce de l'enfant de trois ans, résonnent dans le paysage de rocailles, et l'on voit le sang sur les cailloux, et la branche épineuse dont la vieille femme s'est servie, ensanglantée… Et un oiseau, un rapace survolant la scène, prêt à fondre sur les petits bouts de chair, le clitoris et les morceaux de lèvres coupés… Insoutenable !
Waris ne souhaitait pas que l'éditrice raconte l'histoire embellie d'une jeune fille sans ressources à son arrivée en Angleterre, et parvenue au sommet de la gloire, en top model adulée dans tous les grands défilés de mode, et cela pour un public friand de belles et émouvantes histoires de réussite…
La réalité brute, telle quelle… Et avec ces premiers mots avant de parler de l'excision des fillettes, pour dire „j'aime ma mère, ma famille, l'Afrique...“
Comme si l'amour, comme si aimer les gens, comme si les liens familiaux, tout cela se situait dans une dimension n'ayant aucun rapport avec la dimension des traditions et des pratiques ancestrales, de ce qui doit se faire ou ne pas se faire… Il y a là matière à réflexion…
La force et la pression d'une part, des traditions et des pratiques ancestrales depuis des milliers d'années… Et la force du pouvoir de l'éducation, de l'acquisition des connaissances dans tout ce qui concerne les êtres humains et autres dans leur chair, dans leur intimité, dans ce qu'ils peuvent ressentir au fond d'eux, d'autre part… Ce sont bien là deux forces agissantes et qui s'opposent, dans la réalité du monde…
Il n'y a que ce pouvoir là, celui de l'éducation et de l'acquisition des connaissances des choses de la vie et des êtres, qui peut faire évoluer les mentalités, les esprits… Pas la violence, pas la brutalité, pas les leçons de morale, pas les religions, pas la crispation, pas la certitude qu'on pense et qu'on agit mieux que les autres, pas la vision que l'on se fait du monde, de la société, des gens, pas ce que l'on croit dur comme fer et immuable et que de surcroît, on veut imposer aux autres…
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Coup de hache sur la mer gelée...
- Par guy sembic
- Le 07/03/2019
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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… « Un livre doit être la hache qui fend la mer gelée en nous », écrivait Kafka en 1904, dans une lettre à Oskar Pollak, le 27 janvier…
… Cette « mer gelée en nous » n’est-elle pas comme une banquise dont les bourrelets, les rides, les creux et les bosses à perte de vue, sont autant de repères et de marques pour ces « aventuriers » de la vie que nous sommes?
Et ne traversons nous pas, en nos existences qui passent comme l’éclair de l’orage, des « territoires paliers » qui sont autant de « banquises » parcourues ?
A la surface de cette « mer gelée en nous », et même, je crois, jusqu’à une certaine profondeur, s’y répètent,, s’y perpétuent l’immobilisme des habitudes, une certaine forme de renoncement ou d’indifférence, ou, ce qui n’est guère mieux, une forme d’espérance « angélique » et d’une consistance purement émotionnelle ; et, ce qui est sans doute pire encore, un ensemble de certitudes trop vite acquises dont on se fait un « rempart sécuritaire » qui, de toute évidence, ne peut résister aux grands blizzards des évènements survenus…
Il est assurément très peu, de ces livres ou de ces écrits, de nos jours comme par le passé, qui sont cette « hache fendant la mer gelée »…
Et quand bien même voleraient en éclats tous ces repères, toutes ces habitudes, tout ces renoncements, toute cette indifférence, toutes ces « schizophrénies intellectuelles », toutes ces certitudes… Et ces angélismes et ces hypocrisies… Pour autant, est-ce que la banquise s'ouvrirait sous le coup de la hache ? Est-ce qu'un passage si étroit soit-il entre les glaces flottantes, parviendrait à se faire ? Un passage vers quelle autre mer tout aussi gelée au-delà du chenal à peine ouvert ?
« Un livre qui fend la mer gelée » est un livre qui dérange parce qu’il casse ce sur quoi l’on marche… Et c’est fou ce que l’on s’attache à ce qui porte nos pas !
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L'image donnée de soi, perçue et considérée par les autres...
- Par guy sembic
- Le 05/03/2019
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... De son vivant, l'image que l'on donne de soi, jusqu'à ce que l'on trépasse, n'est pas forcément l'image que l'on veut donner de soi (quoique ... )
L'image que l'on donne de soi ne révèle que ce que l'on voit d'elle, quelque regard qu'il lui soit porté...
L'image qui demeure de soi dans le souvenir que l'on a d'elle, est pour le regard qui la conserve en lui, une image dont personne n'a pu témoigner de ce qu'elle n'a jamais révélé...
Ce que l'on finira par savoir, par l'exploration la plus approfondie qui soit, de cette image, ne sera qu'une approche de la vérité dont elle est faite...
Ce n'est peut-être pas la vérité dont est faite l'image, qui importe le plus... Mais la lucidité avec laquelle, déjà, du vivant de la personne, l'image a été perçue et considérée... Et après la disparition de cette personne, encore la même lucidité...
Les meilleures biographies de personnages, d'écrivains et d'artistes qui peuvent être écrites et portées à la connaissance d'un public, sont celles dont les auteurs de ces biographies ont été les plus lucides...
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Ces termes qui sont d'une école d'où je ne viens pas
- Par guy sembic
- Le 01/03/2019
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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Un étudiant en première année de Sciences du langage, écrivait cette phrase que je cite telle qu'elle était écrite :
je n'arive pas apres avoir chercher sur internet a trouver la différence entre "lexème" et "morphème", les définisions qu'il donnent sont les même que dans mon cour ; pouvé vous m'aidé ?
... Ces termes de "lexème" et de "morphème" me laissent complètement indifférent, je me fous de leur sens, autant dire que ma réaction si je les entendais prononcer, serait la même que celle de la vache au pré à laquelle le promeneur de passage demanderait "combien ça fait 2 plus 2"...
Ces termes, ces formulations, ces langages d'une école d'où je ne viens pas, ne me sont dans ma vie d'aucune utilité, d'aucune nécessité... Ne me font pas rêver ; et ceux et celles qui les emploient -dans leurs écrits ou en paroles- non seulement ne m'impressionnent pas, mais sont pour moi des gens que je ne fréquente pas, ou, si je les rencontre, je leur oppose mon silence... Et parfois, cela m'arrive, un "bras d'honneur"...
En revanche, titulaire que je suis d'un BEPC de 1964 et ayant arrêté mes études secondaires à la fin d'une classe de première en 1967 ; je sais parfaitement et sans la moindre hésitation, faire la différence entre un infinitif et un participe passé... Et j'hallucine quand je vois écrit par exemple "j'ai regarder" ou "pouvé vous m'aidé"...
... Cela dit, j'ai cherché la signification de ces mots lexème et morphème et voici ce que j'ai trouvé :
-Lexème : racine d'un mot. Par exemple dans aimer, aime, aimable, aimant ; la racine est "aim".
-Morphème : unité exprimant une signification grammaticale modifiant ou complétant un lexème. Exemple : faire, faisons, fais et défaire, ont pour unité "fai" ; "re" de faire, "sons" de faisons, "s" de fais et "dé...re" de défaire, sont des morphèmes.
Bon... Je ne suis guère plus avancé dans la science du langage, de l'écriture et de la communication avec mes semblables, après avoir pris connaissance de la signification de ces deux mots que sont lexème et morphème...
Demain déjà, cela sera "sorti de ma tête" et il me faudra de nouveau rechercher dans un dictionnaire, dans un ouvrage de grammaire française, ou sur Google... (Je fais tout de même davantage confiance au dictionnaire, à l'ouvrage grammatical, plutôt qu'à Google)...
... Amateur de mots croisés, je n'ai encore jamais vu depuis plusieurs années que j'achète des revues "sport cérébral" la moindre définition ayant pour réponse lexème ou morphème (peut-être en niveau 5 étoiles ?– j'en suis encore à "force 4")
... Aujourd'hui nous disposons d'outils tels que Wikipédia, Google, les smartphones, les tablettes, les ordinateurs... Et nous usons tant de ces outils que notre mémoire (et surtout notre capacité de réflexion et d'analyse) s'affaiblit, ne nous incitant plus à nous servir de ces connaissances acquises et entrant en notre mémoire, pour réfléchir, analyser, comparer... Comme c'était encore le cas en d'autres temps que le nôtre, notamment celui où l'enseignement était plus oral qu'écrit et donc où les livres circulaient peu... Par exemple au XIII ème siècle...
Les outils technologiques de communication et de savoirs sont pour ainsi dire devenus des "béquilles" sans lesquelles nous ne savons plus marcher... Alors que ces outils devraient nous permettre d'être de meilleurs ouvriers ou artisans et cela dans un champ plus ouvert et plus vaste... Il n'en est rien ou si peu ! A la moindre interrogation, tout de suite Google et 2 jours après ça s'envole!... Et la réflexion et l'analyse avec !
... Petite anecdote :
A l'âge de 15 ans au lycée de Mont de Marsan, en classe de 3 ème, j'avais un prof d'histoire qui nous donna pour sujet de composition trimestrielle : "comparez l'Espagne de Philippe II et l'Angleterre d' Elisabeth I ère".
Des 26 élèves que nous étions dans cette classe, le seul qui ne fut pas "déboussolé" ce fut moi...
Au bout de dix lignes de brouillon, je décidai de rédiger "direct" et donc "au propre", et vingt minutes avant la fin de l'heure je rendis ma copie... Résultat 13/20 premier...
... Mais pour autant, est-ce que, âgé aujourd'hui de 71 ans, je pourrais refaire ce devoir d'histoire et obtenir le même résultat ?
Les connaissances acquises, la faculté de se souvenir de ce que l'on a appris... Est-ce que cela améliore la relation que nous avons avec les autres, et de quelle manière ?
Une bonne partie de toutes ces connaissances acquises, ne sont-elles pas comme les cailloux demeurés sur la grille du tamis, avec en dessous, un tas de sable et de gravier ? Les cailloux ne sont-ils pas jetés à la volée afin qu'ils soient bien visibles sur le chemin où ils ont été éparpillés ? Ne vaudrait-il pas mieux inciter à les toucher, ces cailloux, à les regarder de plus près, plutôt que de les jeter à la volée sur le chemin afin qu'ils soient bien vus, seulement vus ?
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Meurtre sur le Grandvaux, de Bernard Clavel
- Par guy sembic
- Le 01/03/2019
- Dans Livres et littérature
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... Bernard Clavel, encore une fois dans ce beau et pathétique roman, comme d'ailleurs dans toute son oeuvre, ne "fait pas dans la dentelle"...
Aucun "effet de style", un texte "brut de brut" d'une précision et d'une clarté remarquables... Des phrases courtes mais chargées de sens, d' "atmosphère"...
Peu de personnages, une histoire simple, tragique.
C'est que la vie, celle que vivaient les gens en 1844 sur le Granvaux en Franche Comté, et, d'une autre façon celle que bien des gens vivent aujourd'hui en ville comme à la campagne en France et ailleurs (et surtout dans les pays pauvres)... C'est que la vie "ne fait pas dans la dentelle"...
Nous ne sommes point là, avec ce roman "Meurtre sur le Grandvaux", de Bernard Clavel ; dans le genre "gentil et émouvant roman de terroir" où "tout finit assez bien" voire comme dans un conte de fées...
Des mots simples et forts, des images précises qui impactent, une histoire qui claque comme un coup de fouet... Des femmes et des hommes dans la réalité de leur quotidien, dans ce qu'il a d'authentique, d'émouvant en eux ; des vies en somme, quasiment toutes dans les romans de Bernard Clavel, chaotiques, difficiles... Et à chaque fois, un drame poignant... Une histoire qui finit mal...
Les paysages, la géographie, en général du Jura, jouent un rôle déterminant dans les romans de Bernard Clavel, notamment lorsque les gens vivent isolés dans la montagne, murés dans leurs secrets, dignes, humbles et sauvages...
Les personnages principaux des romans de Bernard Clavel incarnent tous chacun à leur façon, ce qu'il y a de meilleur et de pire en l'être humain... Mais ce qui est -à mon sens- "curieux" et qui en définitive finit par dominer, c'est que c'est le meilleur que l'on retient... Ce meilleur qui lui, en général, ne gagne jamais la bataille, meurt au combat en face de l'injustice, de l'arrogance des riches et des puissants, de la violence, de la cruauté, de la brutalité, de l'hypocrisie, de l'égoïsme, omni présents partout d'un bout à l'autre de la société... Ce que n'a jamais cessé de dénoncer dans son oeuvre, Bernard Clavel...
... Mon texte sur l'oeuvre de Bernard Clavel :
http://yugcib.forumactif.org/t43-a-propos-de-l-oeuvre-de-bernard-clavel
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Un personnage intéressant, ou ce qu'il y a d'intéressant en ce personnage ?
- Par guy sembic
- Le 28/02/2019
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... Quand on dit de quelqu'un "c'est un personnage intéressant" l'on sous-entend que d'autres personnages ne sont pas intéressants (et ne méritent donc pas que l'on se soucie d'eux, que l'on se préoccupe de ce qu'ils font ou ne font pas dans la vie)...
... L'on devrait -à mon sens- plutôt dire "ce qu'il y a d'intéressant en ce personnage" ... et qui impliquerait ce qu'il y a de moins intéressant voire pas du tout intéressant en ce personnage...
Et ne retenir en définitive -ou pour un temps indéterminé- que ce qu'il y a d'intéressant en ce personnage -et qui est unique, ou particulier- car ce qui est moins intéressant voire pas du tout, est commun, banal, ordinaire, "court les rues"... Et occupe trop les conversations et les pages d'écriture...
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Le printemps des poètes
- Par guy sembic
- Le 27/02/2019
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... Le printemps des poètes de 2019, qui s'annonce et va bientôt pointer le bout non pas de son nez mais ses rimes, ses sonorités et ses images... Parviendra-t-il à "prendre la relève" à la suite de l'hiver des Gilets Jaunes ?
Un hiver qui n'en finit plus et qu'une majorité de nos concitoyens (un peu plus de la moitié), trouve que des vents hurlants soufflent dans le brouillard...
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Wrap et pain bagnat
- Par guy sembic
- Le 27/02/2019
- Dans Anecdotes et divers
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... Dans le monde de la bouffe dominé par une gastronomie mondialisée et aseptisée, « fastfoodylique » et « bon marché de plus en plus cher », le « hamburger pas comme les autres » est une denrée rare... (l'on peut citer le "wrap" de Macdonald : une crêpe au froment roulée en tuyau contenant de la viande de boeuf, de poulet ou du poisson, mélangé à des crudités... Quand on mange un "wrap" en effet, pas besoin d'avoir une bouche énorme comme celle d'un crapaud, avec de la mayonnaise ou du ketchup qui te dégouline sur le menton (comme c'est le cas pour un "Big Mac")...
Le bon hamburger ça existe! C'est celui qui ne te bouche pas le haut du tuyau, ne t'alourdit pas le moulin et ne fait point de l'intérieur de ton four un terrier de renard...
Cela dit, j'ai connu le "pain bagnat" en été 2003 à Seignosse plage dans les Landes, à 2,40 euro... En été 2018 dans les fastfood de la côte landaise, le même "pain bagnat" coûtait 5,50 euro... Et 4,50 euro en 2016...
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Le mal d'Algérie, de Jacques Duquesne
- Par guy sembic
- Le 26/02/2019
- Dans Livres et littérature
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... C'est l'histoire d'un jeune professeur qui veut savoir comment son père, cultivateur, a combattu en Algérie.
Et qui va de découverte en découverte.
C'est aussi l'histoire d'un poste de soldats français presque isolé dans une zone montagneuse.
Et c'est encore l'occasion d'une réflexion sur la violence et le mal.
Mais c'est d'abord un roman. ( Quatrième de couverture, résumé ).
... Sur la guerre d'Algérie, nombreux sont les livres et les films qui ont été produits.
L'Histoire et la mémoire nationale (ouvrages, documents, témoignages, récits) se sont emparés -selon diverses versions- de la guerre d'Algérie (1954 – 1962) et de la guerre d'Indochine (1947 – 1954)...
... Mais la triste et dramatique aventure du soulèvement malgache en 1947, a été rayée de la mémoire nationale...
Seuls, quelques historiens, dont entre autres Michel Mourre qui n'appartenait pas à l'Université, parlent aussi, de tortures, de répression féroce, de massacres de populations, en 1947 à Madagascar, tout comme en Indochine de 1947 à 1954 et en Algérie de 1954 à 1962.
Dans une petite encyclopédie publiée en 1993 chez Larousse, "Mémo", l'on n'y trouve pas une seule ligne sur le soulèvement de 1947 et sa répression, à Madagascar.
La Grande encyclopédie Larousse évoque tout de même une rébellion sanglante lors de laquelle furent tués des fonctionnaires, des soldats dans des garnisons isolées, de quelque 11 000 morts...
Michel Mourre lui, un historien autodidacte qui a réussi à force de travail, à produire son Dictionnaire encyclopédique d'histoire, parle d'une vague de violence en de nombreux endroits de l' île (Madagascar qui, soit dit en passant, par sa dimension, est en fait un "petit continent")...
La 4 ème République de 1947 à 1958, a procédé, avec un corps expéditionnaire en 1947 fort de 18 000 hommes, à une répression, un véritable massacre de populations, ayant fait 89000 victimes selon les estimations militaires (dont la mort de 550 européens et de 1900 Malgaches imputable cette mort d'européens et de Malgaches, aux insurgés).
Il existe, pour confirmer ce qu'évoque Michel Mourre, une chronologie de plus de 2000 pages "Journal de la France et des Français" (Gallimard collection Quarto, 2001), qui fait état de cette répression sanglante à Madagascar en 1947 (Michel Mourre parle de 80 000 morts)... Mais personne n'en parle, et nombreux sont les Français d'aujourd'hui qui connaissent ce que furent la guerre d'Indochine, la guerre d'Algérie ; les tortures, les camps de la mort, la cruauté des Nazis durant la seconde guerre mondiale... Et ignorent ce qui s'est passé en 1947 à Madagascar...
... "S'il faut payer le bien par l'existence du mal, c'est un peu cher!" (page 167)...
Et, à la même page : "à propos de la liberté laissée à l'homme par Dieu. La réponse est simple : s'il n'y a pas de liberté, il n'y a pas d'amour. Sinon, on vivrait dans un monde de robots"...
Si la question du Bien et du Mal se pose depuis toujours, et si le Bien est payé par le Mal...Que dire d'un monde de robots ?
... En 2019, en dépit de tout ce que l'on voit, de violences, de haines, de crispations, de difficultés de vivre au quotidien notamment si l'on est pauvre... L'on vit tout de même (un plus grand nombre d'humains) mieux qu'en 1430 ou qu'en 1850... Et nous devons ce mieux, à des hommes et à des femmes qui ont fait le bien (par exemple le côté positif – ce qui a amélioré le quotidien de vie des gens- des découvertes scientifiques, des technologies ; les progrès de la médecine)...
Le bien, aussi, par la pensée agissante, par la Culture, par l'Art, la poésie, la philosophie, l'évolution des esprits...
L'Histoire en somme, peut être imagée par une succession de strates de paysages s'étendant en paliers plus ou moins longs chacun, et de palier en palier le ciel devient de plus en plus proche, même si des fossés, des fractures, des enfoncements, des gouffres surgissent de ci de là sur le même palier, laissant croire que la pente est plutôt descendante qu'ascendante...
Mais les paliers cependant, ne sont jamais séparés par une ligne de crête ou par un rebord ou encore un rehaussement, net et rectiligne...
L'Histoire, qui parviendrait à "dessiner" ou à représenter cette ligne de changement de niveau entre un palier et un autre, ne s'est pas encore faite, elle n'a raconté -au plus vrai quand elle était indépendante des visions des uns ou des autres- que ce qu'elle a vu sur les paliers qui se sont succédé...
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Figures de style, formulations, effets de langage...
- Par guy sembic
- Le 24/02/2019
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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L'antiphrase, par exemple, est un procédé qui consiste à exprimer une idée par son contraire... Son utilisation, ou le choix que l'on fait de recourir à ce procédé (une figure de style) s'accompagne parfois d'ironie, voire de dérision ou de provocation...
La métaphore, autre exemple, figure de style consistant à désigner une idée ou une chose par un autre mot que celui qui conviendrait ; est considérée depuis l'antiquité, comme une figure majeure de la littérature à tel point que beaucoup d'écrivains l'utilisent...
Certains milieux littéraires, artistiques ou autres se disent, se définissent "éclectiques"... Mais l'on rencontre le plus souvent dans ces milieux "éclectiques", des gens rompus aux gymnastiques de l'esprit, de l'expression orale ou écrite, qui vous renvoient avec condescendance voire parfois avec violence, à ce monde d'innocence, de pureté, de spontanéité naturelle et d'absence d'hypocrisie qui peut être le vôtre...
La bêtise, la banalité, les clichés, la médiocrité dans la relation, la dictature des apparences d'une part... Et l'intelligence des aguerris et des bien formés rompus aux gymnastiques de l'esprit d'autre part... Sont comme les deux mâchoires d'un étau entre lesquelles sont broyées la spontanéité naturelle, l'innocence, la pureté, la sincérité, l'authenticité, la simplicité, la lucidité, la franchise...
Au diable toutes ces "figures de style" et autres procédés et formulations qui n'apportent rien à la littérature... Et ne sont jamais que des "effets spéciaux" de même nature que les effets spéciaux du cinéma, des scènes de théâtre, des music-halls et des plateaux de télévision...
L'antiphrase pour être pertinente, justifiée, doit s'insérer dans le contexte qui lui convient, c'est à dire un contexte dans lequel l'interlocuteur ou le lecteur ne peut se méprendre, et donc réagir au « premier degré »... Encore faut-il que ce contexte soit suffisamment clair, sinon l'interlocuteur ou le lecteur devient aux yeux de ceux qui ont « compris »... « Un sombre crétin qui est monté sur ses grands chevaux »...
Je ne considère pas pour ma part, la métaphore comme étant une figure majeure de la littérature.. Mais plutôt comme un outil dont on peut, certes, très souvent se servir, mais un outil utilisé selon la matière travaillée d'une part, et selon aussi ce que peut percevoir le lecteur ou l'observateur d'autre part...
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Repartir...
- Par guy sembic
- Le 22/02/2019
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... Repartir de zéro illico, à un moment ou à un autre de sa vie...
Par seulement deux mots à vous dire...
Mais lesquels ?
Et précédés de quel silence après, non pas l'effacement de ce qui a été, mais l'oubli délibéré de tant de graffitis sur le mur infini du monde ?
Repartir habillé d'un costume trois pièces, d'un pantalon kaki et d'une chemise à fleurs ?
Ou comme quatre pelés et un tondu se tenant par la main ?
Réinventer Blanche Neige et les sept nains, faisant de chaque nain, un géant bienveillant ?
Repartir comme à l'usine, sur les trois huit, de lundi à dimanche, rêvant aux sept merveilles du monde qui-soit dit en passant- sont bien plus de sept et se comptent par milliers ?
Repartir, oui, faisant fi des Dix Commandements et des sept péchés capitaux...
Délaissant toutes ces voies sacrées qui n'ont jamais mené nulle part... Et tracer sa route.
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La haine et la violence
- Par guy sembic
- Le 21/02/2019
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... La violence et la haine n'ont pas attendu qu'internet et les réseaux sociaux arrivent pour se manifester : la violence et la haine existaient et existeraient sans internet... On l'a bien vu par le passé...
Sauf que... Avec Internet et les réseaux sociaux, "ça va plus vite et tout le monde peut voir, autrement qu'au bistrot du coin ou dans la rue ou lors d'un dîner de famille...
Je m'insurge contre cette hypocrisie généralisée qui consiste à se rallier à un "ordre des choses", à des principes moraux, à une pensée consensuelle, aux "valeurs sacrées" de l'époque, haut et fort martelées, relayées par le pouvoir en place et par un certain nombre d'intellectuels en vue... Alors que d'un bout à l'autre de la société, du Gouvernement et des élites au sommet de la pyramide jusqu'au citoyen lambda à la base de la pyramide, l'on ne cesse chaque jour qui passe, de piétiner ces "valeurs sacrées", de les dénaturer, et cela même avec du "laisser faire", de la lâcheté, de la part de gens qui prétendent être irréprochables ou tout au moins "attachés par principe" à ces valeurs... Mais qui en réalité, sont indifférents, passifs, ne dénoncent pas ostensiblement ce dont ils sont témoins lors d'une agression... Comme si cela "coulait de source" que "cela se passe ainsi" !
Toutes ces marches d'indignation contre ceci ou cela, sont le plus souvent organisées par les autorités, par le pouvoir en place qui ne prend jamais les mesures nécessaires et appropriées pour que régressent la violence et la haine...
Et ce qui résulte finalement de toutes ces manifestations "pour ou contre", ce sont des crispations qui se renforcent et n' "exhorcisent" en aucune façon la violence et la haine, l'anti ceci/anti cela... Ces manifestations se révèlent malheureusement contre-productives et contribuent à donner de la voix et de l'impunité aux racistes, aux antisémites, aux haineux et aux violents ; voire aux assassins!... Parce que les haineux et les violents sont ainsi "mis en scène", dénoncés qu'ils sont certes, mais encore plus présents et actifs... Sur la Toile et partout !
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Des lignes de fracture qui s'élargissent et déchirent le paysage social de la France
- Par guy sembic
- Le 20/02/2019
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... L'état de la société française depuis ces trois derniers mois, est un sujet d'inquiétude.
Il "ne fait plus bon vivre" dans cette société où les lignes de fracture se multiplient, s'élargissent, se creusent et déchirent un paysage hérissé de sortes de tertres de boue séchée, de rocaille, de crêtes, ou creusés de cratères et formant des bourrelets quasi infranchissables obturant l'horizon...
Où est encore la place pour la réflexion, pour la considération des gens, dans un pays où règne et se montre à visage découvert, un climat de violence et de haine, notamment sur les réseaux sociaux, contre les Juifs, les Arabes, les Musulmans, les immigrés, contre tout ce que tant d'entre nous veulent abattre, exclure, éliminer?
Nous étions partis à l'origine (le mouvement des "Gilets Jaunes" qui a commencé le 17 novembre 2018), comme au début de la période révolutionnaire en 1789, en gros sur des bases, des idéaux, des aspirations, des revendications, tout cela reliant une majorité de gens de différents milieux sociaux ; sur l'idée d'une société plus juste, d'une égalité des chances pour chacun dans le travail, dans l'effort, dans la reconnaissance, dans la perspective d'un avenir meilleur...
Et au lieu de cela, qui au départ alimentait les débats, les discussions, les échanges, et qui faisait le "fond de tableau" des manifestations ; très vite, beaucoup trop vite ont surgi du paysage ces coulées de lave que sont la violence et la haine, jaillies des profondeurs de la terre dont nous sommes tous faits...
Si les armes en France étaient comme aux USA en vente libre en magasins, en boutiques, en Grandes Surfaces commerciales ; l'on compterait sans doute plus de morts chaque jour, que durant la Terreur de 1793/1794...
Les médias, les politiques, le gouvernement, les autorités (police, forces de l'ordre), les intellectuels en vue, les économistes, les corps enseignants (école, université)... Ne sont pas seuls en cause (bien que les médias en particulier, ou que les gouvernements qui se sont succédé depuis quarante ans, aient une grande part de responsabilité)...
Il y a depuis quelques années, dans un paysage social de plus en plus fracturé, un "climat général" malsain, certes alimenté par les médias, mais sans doute aussi par nos comportements, par tout ce que l'on a laissé surgir de nos "terriers"...
Les "Grands Gagnants" dans ce chaos généralisé, dans cette déliquescence de la société, dans ce climat de violence et de haine de l'autre, ce sont ceux qui détiennent les pouvoirs de l'argent, les lobbies industriels, agro-économiques et des marchés, les banquiers...
Et plus la société se fracture et se délite, et plus on s'en prend -entre autres- aux Juifs, aux Arabes, aux immigrés... Et plus encore les prédateurs (ceux qui existent et les nouveaux qui apparaissent) exercent leur domination, leur puissance et leur nuisance...
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Les pièces disparates d'un impossible puzzle...
- Par guy sembic
- Le 18/02/2019
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... Le paysage social et politique de la France, depuis novembre 2018, ressemble aux pièces disparates d'un puzzle qui ne peut plus être reconstitué.
Et chacune de ces pièces est elle-même un agrégat d'éléments divers.
Je ne vois rien qui puisse relier les pièces ensemble, même si quelques unes de ces pièces parviennent à s'ajuster...