La pensée en danger d'être régulée, standardisée

« Lorsque notre nourriture, nos vêtements, nos toits ne seront plus que le fruit exclusif de la production standardisée, ce sera le tour de notre pensée.

Toute idée non conforme au gabarit devra être éliminée. »

 

John Steinbeck, À l'est d' Éden

 

C'est bien là ce qui nous arrive et qui s'accélère depuis -vais je dire- l'année 2008 qui à mon sens, en tant que témoin de mon époque, marque, avec la fameuse crise dite des surprimes (prononcer surprime à l'américaine) et de quelques grandes banques, la véritable entrée dans le 21 ème siècle...

Nous étions -toujours à mon sens- depuis 1990/1991 avec la chute du communisme et de la Russie soviétique et du début de l'économie marchande mondialisée, avec le développement de la « société de consommation de masse », la dominance croissante des lobbies et de la finance internationale ; dans une période de transition jusqu'en 2008...

Mais, surtout depuis 1 ou 2 ans déjà, avec les géants d'internet, de l'informatique, du numérique que sont Google, Microsoft, Amazon et qui acquièrent une puissance dans des proportions exponentielles, avec l'intrusion de ces géants, de leur robotique et de leurs centrales de données ; avec le nivellement et la standardisation de la culture, de l'information ; avec la cyberviolence et le piratage à distance de tout ce qui peut être récupéré de la vie privée des gens à des fins de nuisance ; avec cette illusion de liberté laissée aux gens, de s'exprimer mais qui en réalité ne produit que de l'opinion dominante canalisée banalisée... C'est la pensée, notre pensée, celle de chacun de nous, qui est désormais encadrée, régulée, formatée, nivelée au point de faire disparaître ou d'invalider tout ce qui demeurait en elle, encore, de consistance, de réflexion, de résistance, d'ordre personnel, singulier et intime...

Autant dire que la résistance devient de plus en plus difficile pour celles et ceux d'entre nous qui « ne marchent pas dans les clous »... Parce que la « fracture de visibilité » entre ceux qui ont la parole sur les ondes, dans la presse et sur les plateaux de télévision ; et ceux qui ont tout juste une centaine d' «amis » (ou de « followers ») dans des réseaux sociaux... Est énorme, disproportionnée... Parce que la dominance des détenteurs du pouvoir, de l'argent et des affaires est accélérée par la technologie, une technologie bien évidemment entre les mains des dominants...

Cela n'a plus rien à voir -quoique ce soit comparable- avec la dominance des seigneurs du Moyen Age, ou même avec la dominance des « 200 familles » de grands propriétaires et industriels de la fin du 19 ème siècle...

Cela n'existe, une telle dominance aussi démesurée, aussi prédatrice, que chez les humains... Pas chez les animaux notamment les loups ou les singes qui vivent en groupes menés par un mâle dominant qui ne pourra jamais être un Jeff Bezos d'Amazon par exemple... (rire)...

 

 

 

la pensée la réflexion

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire