D'où vient l'échec de la pensée ?

… Ce qui contribue à l’échec de la pensée dans le monde d’aujourd’hui, c’est, plus que le déficit de pensée aussi général qu’il soit, comme l’on peut le constater – quoique cela reste à nuancer, à étudier de bien plus près que l’on ne le fait - … C’est surtout lié au fait que les journalistes – écrivains, philosophes, essayistes, intellectuels, intervenant dans les débats lors d’émissions d’actualité et de politique à la télévision, ainsi que dans les articles qu’ils rédigent dans les journaux, dans les livres qu’ils produisent… Sont quasiment tous dans un “consensualisme ambiant” qui les conduit à se laisser porter par le courant d’opinion qui les porte, suivis qu’ils sont par leurs fidèles qui les écoutent et les lisent … De telle sorte qu’ils ont tendance à moins affiner, à moins mettre à jour leur perception du monde et des composantes de la société…

Ainsi le “discours” se fond-il dans les opinions générales, ce qui contribue à réduire la force de la pensée, à faire finalement échouer la pensée…

La “tonalité médiatique” ainsi que les décideurs se figent dans l’idée d’une croissance non seulement économique de marché et de consommation ainsi que de progrès technologique, mais aussi dans l’idée que la civilisation ne peut qu’à terme, être gagnante ; croître toujours plus et mieux pour davantage de bien être pour un plus grand nombre de gens sur cette planète.

Et, en se figeant dans cette idée de croissance, les décideurs et les médias entraînent, de la manière dont ils fonctionnent, par tout ce qu’ils mettent en place, des centaines de millions de gens à penser de la même façon… À adopter en somme, un “modèle de pensée”… Qui lui, ce “modèle” là, ne peut échouer ! Ne peut que se généraliser ! Et rendre inaudible toute pensée différente et surtout en opposition à la pensée selon le modèle !

C’est, aujourd’hui plus que jamais, aussi difficile que ce soit, le devoir des artistes, des penseurs, des écrivains, et de tous les hommes et femmes de bonne volonté, de redonner de la force, de l’indépendance, de la liberté, à la pensée… Et de se faire transmetteurs plutôt que possédants et affiliés seulement à ce que l’on appelle des élites, des élites rassemblées entre elles en comités…

 

 

 

la pensée

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