À celles et ceux qui critiquent les réseaux sociaux

… L’espace de liberté qu’ouvrent les réseaux sociaux avec internet, les ordinateurs, les tablettes et les smartphones, ne peut être réduit à ce qui se produit de pire en matière d’expression par la parole, par l’écrit, par l’image…

C’est même le pire qui fait l’existence du meilleur, par contraste ( et le contraste est évident )…

Il y a assurément, avec les réseaux sociaux, une “révolution de l’intime” qui s’opère… En ce sens que l’intime ne se situe plus dans la même dimension que celle d’avant l’existence des réseaux sociaux où cette dimension était celle de marchés de villages, de quartiers de villes, où allait et venait un public habituel de gens du village, du quartier – et parfois, quelque étranger, visiteur de passage…

La dimension dans laquelle se situe désormais l’intime, avec les réseaux sociaux, est celle d’un espace bien plus vaste, une sorte de “grande braderie de village monde, de ville monde”, en fait davantage un immense “vide grenier” qu’un marché, où l’objet, le souvenir de famille, le bibelot, la tasse ébréchée, la cafetière, le vieil outil, la lampe, l’ours en peluche, le poste de TSF, la bouilloire… Tout exposé et visible qu’il soit au beau milieu d’un fatras d’objets ménagers ou décoratifs, perd son caractère d’intimité…

Cependant, s’étend et grandit la pluralité des regards, la diversité des recherches de chacun, les besoins de trouver tel ou tel objet… Et aussi la possibilité d’une “histoire” qui s’attache, qui se construit à la vue de l’objet…

Peut-être que dans une dimension élargie, d’autant plus élargie, ce qui retient le regard et suggère une “histoire” (une “histoire” en somme, qui “colle à la peau” de celui ou de celle qui se la fait, cette “histoire”) fait alors résonance, plus résonance que sur un étal où sont exposés des objets de même sorte…

C’est cela, la “révolution de l’intime” avec les réseaux sociaux, internet, les ordinateurs, les tablettes, les smartphones : la résonance, ou l’impact…

Non pas qu’avant les réseaux sociaux il n’y avait pas la résonance (elle a toujours existé), mais avec les réseaux sociaux la résonance s’est amplifiée – même si elle s’est faite dans un espace de visibilité réduite à quelques “followers” ou “amis” ou connaissances…

Il fallait nécessairement, avant les réseaux sociaux et internet, pour que la parole de tout un chacun soit publique, audible, un intermédiaire ou un intercesseur, un personnage dans son entourage de connaissances, ou plusieurs personnes de tel groupe, milieu social, professionnel, artistique, qui puisse “faire le lien” avec un public possible…

Avec les réseaux sociaux, la nécessité du lien, de l’intermédiaire, de l’intercesseur, n’a pas disparue mais elle est moins présente, moins prégnante…

Autrement dit – tel que je le formule à ma manière : “sur la Toile on s’existe à défaut d’être existé et cela donne ce que cela peut” … Et c’est ce “Ce que cela peut” qui est l’ ‘offre nouvelle”… Ce “Ce que cela peut” qui est une “fabrique” de potentialités, de progrès, d’évolution sociale, de modes de vie, de cultures… En dépit d’un pire pouvant devenir pire encore…

 

 

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