Cocoridapolémique

Corrida

… D’aucuns avancent l’aspect « culturel » de la corrida et argumentent sur le caractère de « tradition locale » - Bayonne, Dax, Mont de Marsan, Nîmes (et d’autres villes du Sud Ouest et du Midi de la France) en faveur du maintien des corridas lors des fêtes locales)…

 

L’aspect « culturel » n’est absolument pas recevable !

 

Si la Culture implique la célébration de la mise à mort d’un animal – en l’occurrence le taureau dans une arène sous les yeux de centaines de spectateurs – et si de surcroît la Culture, avant l’acte de mise à mort du taureau, intègre la torture qui est celle du plantage successif dans l’échine de l’animal, de six banderilles, et si de « sur-surcroît », entre en scène le picador sur son cheval qui , bien que « protégé » risque d’être éventré, tripes à terre sous les yeux de mères, de pères et de jeunes enfants venus en famille assister à une corrida… Alors la « culture » se fait l’alliée de la barbarie…

 

Elle peut, oui, la corrida, être célébrée dans des œuvres de peintures, en des tableaux de maîtres valant des fortunes et achetées par des riches ; ou exposée dans des musées ; elle peut être chantée, poétisée, écrite dans des chapitres de roman (je pense à Ernest Hemingway) … L’Art en effet, « éclipse » ou « prévient » la barbarie en la « conjurant »… Mais l’Art aussi, sans en avoir l’air qu’il prétend ne point se donner, se fait l’allié de la barbarie lorsqu’il met la barbarie en scène au vu et au su de tous, suggérant la conjuration de la violence et de l’inacceptable, et cela même dans un dimensionnement qui accentue une « mise en garde purement émotionnelle – mais qui en aucune façon, ne met en garde en vérité » …

 

Outre la corrida, la Culture d’ailleurs, dans des « légendes » de grands conquérants ou de grands exploits d’aventuriers en quête de trésors ; ou dans des récits magnifiés et chargés d’émotion, d’installation d’arrivants en de nouveaux territoires au détriment de peuples existant dans ces territoires depuis des siècles ; ou encore dans le soutien de religions, d’idéologies et de systèmes politiques censés être « au mieux pour l’Homme », et jusque dans des guerres et dans des combats meurtriers réputés « justes »… La Culture se fait souvent l’alliée ou la complice de la barbarie…

L’Histoire, toute l’Histoire, telle que l’on la lit et l’apprend de par le monde sous toutes les latitudes, est faite de cette « culture » là, officielle, modélisée, enseignée, par les livres, par l’image et dans les écoles… Une « culture » alliée de la barbarie, « porteuse de civilisation » et dominante…

 

Reste cependant, ce qui ne peut être sciemment, délibérément, maintenu dans l’ignorance, dans le déni, à savoir le talent ou si l’on veut la « facture » qui lui, le talent, qui elle, la « facture » est indépendant(e) du comportement, de la morale, du jugement, de toute idélogie dans quelque sens que ce soit… Le talent ne peut qu’être reconnu parce que la non reconnaissance du talent est malhonnête…

 

Ainsi, un « beau tableau » de scène de tauromachie, de « belle facture » ; ou une scène de chasse à courre bien représentée toute en nuances en détails et en couleurs, dans la plus pure et la plus réelle représentation, ne peut, pour une question de morale ou d’idéologie, être éliminé d’une galerie dans un musée ; et de même une belle œuvre littéraire (mais dérageante) d’un patrimoine culturel étant celui d’une nation ou d’un pays…

 

 

 

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