Histoire d'un paysan, d'Erckmann Chatrian

Histoire d un paysan 1

… Dans la collection « contes et romans nationaux et populaires, ce livre, ici, de poche en 5 volumes tel que l’on en voit la couverture, existe en 2 grands volumes reliés en triple frappe dorure pâte rouge bordeaux et à froid sur un cuir bleu ardoise grainé mouton du cap.

Les fers sont gravés ont été gravés par Michel Vincent. Cette reliure a été exécutée par les compagnons relieurs doreurs pour le compte de Tallandier éditeur à Paris depuis 1865.

Ce sont ces deux livres, dans cette reliure, que je lis ces jours ci, comportant chacun 550 pages d’un papier blanc de très bonne qualité, avec toutes les dix pages environ, des illustrations (dessins à l’encre)… Livres que j’ai trouvés dans un vide grenier, pour un prix proposé par l’exposant, qui m’a paru bien inférieur à ce qu’il aurait du être…

 

À la lecture de ce livre, Histoire d’un paysan, d’ Erckmann Chatrian, qui raconte 1789 les états généraux, la patrie en danger, puis l’An I de la république et le citoyen Bonaparte ; comme étant écrit par un jeune paysan de Lorraine, de Phalsbourg, engagé dans l’armée de la République après le 10 août 1792, témoin de son temps - les détails de la vie au quotidien ne manquent pas ! - je ne puis que prendre encore plus conscience de la dimension historique qu’a prise cette époque, de 1789 à 1795, d’abord pour notre pays, la France, puis pour l’Europe et par extension, après la guerre d’indépendance menée par les insurgés des 13 colonies britanniques de la côte Est de l’Amérique du Nord, au-delà de l’Europe et des océans…

 

C’est bien en effet, la Révolution Française, précédée de la guerre d’indépendance des Insurgés en Amérique, puis les retombées et l’impact qu’ont eu en Europe et au-delà même de l’Europe, ces événements s’étant produits à la fin du 18ème siècle ; qui ont été à l’origine si l’on peut dire, de la civilisation occidentale dans sa nouvelle orientation fondée sur les droits de l’homme, sur la démocratie, en somme la civilisation occidentale dans sa version modernisée – ou si l’on veut « revue et corrigée »… Depuis la décennie 1790/1800…

 

Avant 1789, la civilisation occidentale existait dans sa version « ancienne », d’Ancien Régime , Catholique et Chrétienne, conquérante, technologique, industrielle, avec ses capitaux et ses armées, sa marine de guerre et de conquête ; des rois, des princes, des royaumes, des empires, de l’aristocratie et des populations des villes et des campagnes, surimposées, surexploitées, maintenues dans l’ignorance, dans les superstitions et dans la soumission…

 

Dans sa version moderne depuis 1789, la civilisation occidentale – en gros l’Amérique du Nord dont les populations actuelles sont issues en majorité de l’Europe et des pays Africains (esclavage) ; toute l’Europe de l’Ouest et du centre et du nord et du côté Europe du bassin méditerranéen, et l’Australie, et l’Afrique du Sud blanche et noire – a encore longtemps été une civilisation dominante sur la planète (et l’est encore quoique contestée et concurrencée) notamment durant le 19ème siècle et une partie du 20ème, avec les « empires coloniaux » et l’exportation diffusion de sa culture, de son christianisme (catholicisme), de ses modes de vie, de sa vision du monde et de la société en somme…

 

Cet an I de la République, en fait depuis la prise du château des Tuileries le 10 août 1792, l’institution de la République le 22 septembre 1792 avec la Convention, jusqu’au 9 thermidor (27 juillet 1794), fut une période très difficile et très incertaine…

En effet, la France républicaine et révolutionnaire, durant cette période d’un an, fut prise en étau entre les armées et puissances étrangères (l’Autriche, la Prusse, l’Angleterre, l’Espagne et les états allemands) et la résistance intérieure (régions rebelles combattant les armées de la Convention et la République, telles la Vendée, les pays de l’Ouest jusqu’à la Normandie, le sud est provençal et méditerranéen, le Lyonnais )… D’où la « patrie en danger », le comité de Salut Public, la Terreur, l’issue au départ, défavorable, des combats aux frontières Nord et Est de la France, menés contre les armées étrangères (surtout celles de l’Autriche) ; ainsi que des combats menés dans les régions rebelles en France même, contre les « ennemis de l’intérieur »…

Ces hommes du Comité de Salut Public, de la Convention, en 1792, 1793 et 1794, avec l’appui d’une partie du peuple, quoique l’on puisse leur reprocher (la violence, la guillotine, les exterminations de populations en Vendée et dans d’autres régions en France, enfin toutes ces atrocités dans une guerre civile), si l’on se place dans le contexte de l’époque, de si grand péril pour la République Française, furent – j’ose le dire et l’assume – des hommes nécessaires aux commandes du Pays, à l’époque… Sans eux, sans les décisions qu’ils ont prises, sans leurs armées de citoyens tant aux frontières qu’à l’intérieur du pays, ç’en était fait de la Révolution, de la République, et deux siècles plus tard, nous en serions encore dans la civilisation occidentale version antérieure à 1789…

Certes, tous ces massacres, guillotinades et exterminations – plus de 200 000 morts en Vendée et pays de l’Ouest, avec les villages brûlés… Je le déplore, oui, je le déplore… Mais… Je ne condamne pas la Terreur, Robespierre, Saint Just, Couthon, le Comité de Salut Public !

Et de même de nos jours, bien que je ne sois guère un aficionado de la civilisation occidentale à cause de ses dérives (tout de même il faut le dire, fondée sur les droits humains et sur la démocratie – bien que souvent servant de façade) , à choisir si c’était absolument nécessaire de choisir, je défendrais et appellerais à défendre cette civilisation occidentale (même dans l’état où elle est) !

 

« Petite question » : Est-ce qu’aux Etats Unis d’Amérique, au Canada, en France, aux Pays Bas, en Allemagne, en Italie, en Hongie, en Pologne, en Belgique, en Angleterre, en Australie, en Afrique du Sud, en Espagne… Enfin dans n’importe quel pays faisant partie de l’Occident politique économique social mode de vie culture… Est-ce qu’on pend, fusille, guillotine, condamne à mort un anarchiste, en 2022 ? Réponse : « au pire – et c’est d’ailleurs ce qui se pratique – on le zappe !

 

En revanche, chez Poutine, chez Erdogan, chez Xi Jinping, chez Kim Jong-un, chez Ebrahim Raïssi ; l’anarchiste il est soit pendu soit enfermé dans un goulag !

 

 

 

démocratie liberté république

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