écriture

  • Les écrivains d'aujourd'hui

    … « Ce qu’il y a de plus insupportable, chez les écrivains d’aujourd’hui, ce n’est pas qu’ils soient incapables de montrer notre monde, c’est qu’ils l’approuvent.

    Seul le désaccord absolu avec la société actuelle, permet de la décrire tout en donnant la sensation au lecteur qu’il la découvre »…

     

    [ Philippe Muray ]

     

    … En effet, les écrivains d’aujourd’hui, pour bon nombre d’entre eux, décrivent notre monde à leur manière et le font d’ailleurs avec talent en usant de leurs formulations qui impactent, saisissent et retiennent l’attention du lecteur, suscitent de l’émotion…

    Il faut cependant dire qu’avec le développement de l’intelligence artificielle, du numérique et de la robotique… Et avec les « nègres littéraires » qui œuvrent « dans l’ombre » …

    Le « travail » d’écriture est facilité – voire même inexistant – pour quelques « auteurs » visionnant et appréhendant le monde tel qu’il est, mais demeurant dans l’incapacité par eux-mêmes, de décrire le monde… (Ce sont des imposteurs ces « écrivains » là)…

    Qu’ils le fassent avec talent ou par quelque artifice, ils sont quasiment tous dans le monde d’aujourd’hui, les écrivains, surtout ceux qui sont reconnus, des « chantres » de l’ordre établi, d’un « système » en place auquel ils adhèrent par intérêt, pour ce que cela leur rapporte…

    Si le « désaccord absolu avec la société actuelle » exprimé par quelques rares écrivains, donne la sensation au lecteur qu’il découvre en son état de déliquescence la société actuelle, il ne motive pas pour autant le lecteur à agir, à combattre, à changer cette « intériorité » en lui qui le fait être dans le monde (mais seulement être)…

    Et l’auteur lui-même, tout comme son lecteur, que fait-il de l’intériorité qui est en lui, la change-t-il vraiment ?

    Le Verbe se fait chantre alors que sa vocation est de se faire moteur…

     

     

  • La culture : un produit de l'Homme

    Sartre

    … À noter – avant toute chose – que l’Homme – avec un « h » majuscule – est l’être humain… En effet, par exemple en langue germanique l’homme est « der Mann » et l’être humain « das Mensch »… Donc en langue française, l’Homme est à la fois « homme et femme » et « homme » sans majuscule à « h », c’est l’homme…

    La culture est donc, en langue française, un produit de l’Homme…

    « ... j'écris toujours. Que faire d'autre ? C'est mon habitude et puis c'est mon métier. Longtemps j'ai pris ma plume pour une épée : à présent je connais notre impuissance. N'importe : je fais, je ferai des livres ; il en faut ; cela sert tout de même. La culture ne sauve rien ni personne, elle ne justifie pas. Mais c'est un produit de l'homme : il s'y projette, s'y reconnaît ; seul ce miroir critique lui offre son image. Du reste, ce vieux bâtiment ruineux, mon imposture, c'est aussi mon caractère : on se défait d'une névrose, on ne se guérit pas de soi. »

    Jean-Paul Sartre — Les Mots (1964)

     

    … « Écrire » pour celui ou celle qui fait tout au long de sa vie, « œuvre d’écriture », ne peut essentiellement être QUE « prendre sa plume pour une épée » ( ou pour une arme )… Il y a en effet, une certaine impuissance à mener quelque combat que ce soit, pour une idée, pour une cause, par exemple dans un but humanitaire, ou encore « afin de rendre meilleurs les autres et - autant que possible, ce qui est plus difficile - soi-même »… En guerroyant par les mots contre l’inacceptable, contre ce qui détruit, contre ce qui violente, contre la vulgarité, contre l’ordre établi, contre l’opinion qui prévaut, contre des certitudes portées en soi que l’on parvient à relativiser… Tout cela sur fond de morale, de « pensée juste », de pertinence de la réflexion, d’ouverture sur le monde, et de bien d’autres choses mises en avant, clamées haut et fort et érigées en barricades devant le Mal…

     

    En ce sens donc, la culture ne sauve rien ni personne… Cependant le combat que l’on peut mener – que d’ailleurs beaucoup mènent et qui ne sont pas forcément des intellectuels, des artistes, des écrivains- n’est jamais, à aucun moment, inutile, vain ou « perdu d’avance »… Puisqu’il est, ce combat, l’une des composantes essentielles, intemporelles, immuables de l’« ordre du monde et de l’univers » au même titre que la dureté du monde (du monde humain, du monde des êtres vivants), dureté elle aussi immuable, intemporelle… Dureté qui ne peut qu’être « intégrée » dans l’entendement humain (dans la compréhension et dans l’appréhension du monde par l’humain)…

     

    Sans intégration consciente, réelle, profonde, de la dureté du monde et de ses « lois d’airain »… Il ne peut y avoir devant soi qu’un « miroir » qui n’a de cesse de projeter dans notre intériorité, tout ce que le réfléchissement de la lumière par le miroir, « filtre pour notre gouverne personnelle »…

     

    Le pire, c’est lorsque, dans un refus en soi, de l’intégration de la dureté du monde par la vision que l’on se fait du monde, l’on en arrive à faire courir les autres autour de soi derrière l’ « étendard » de la morale et de la « cause décrétée juste »… Ce qui est de l’imposture, imposture d’autant plus grande du fait du refus de l’intégration en soi de sa propre dureté…

    Le pire aussi, c’est lorsque, ne parvenant pas à intégrer la dureté du monde, l’on s’évertue dans un effort de « croyance messianique et propagandiste » à « cultéïser » l’ouverture aux autres, la complaisance, la bienveillance, la tolérance (pouvant aller jusqu’à l’acceptation de l’inacceptable)…

     

    « J’écris toujours » … En effet pour un écrivain, ou plus généralement pour qui « fait œuvre d’écriture » tout au long de sa vie ; que faire d’autre qu’écrire, inlassablement, jour après jour et passant parfois par des moments d’épuisement ? Sinon, autant que possible, de « relier » son écriture à de l’action, à du comportement ; à éviter en somme, l’imposture ?

     

    « On ne se guérit pas de soi »… Que guérir, en fait, de soi ? De ce qui nous nuit, de ce qui infirme ce que l’on exprime, pourtant « au plus juste » et avec autant de détermination, de volonté de bien faire ? Alors même que ce qui nous nuit et infime ce que l’on exprime, nous le portons en nous bien que refusant de l’intégrer…

     

     

  • Proposition de loi contre l'écriture inclusive

    ... Contre l'écriture inclusive, l'argument le plus difficilement contestable est celui de la fragmentation des mots et des accords, constituant un évident obstacle à la lecture et à la compréhension d'un texte, qui contrarie la fluidité dans la communication écrite, ne contribue pas à la maîtrise de la langue française...

    Sur ce dernier point, de la maîtrise de la langue française ; l'écriture inclusive, introduite et instituée à l'école, participe à une démolition de ce qui, en orthographe et en grammaire française, a été enseigné depuis que l'école est devenue gratuite, publique et obligatoire en 1881...

    Si l'on s'en tient, dans l'esprit du projet de loi déposé à l'Assemblée Nationale portant sur l'interdiction de l'écriture inclusive aux éditions, aux productions et publications scolaires et universitaires, aux actes civils, administratifs et commerciaux... À ce qui demeure intemporel dans l'orthographe et dans la grammaire française, à ce qui dans la grammaire ne peut être modifié afin d'être rendu soit – disant- plus accessible (ou en vertu de cette "idée" du "pour tous"), l'essentiel est dit... Sans qu'il soit question de "sexisme" ou de "féminisme".

    Ce concept du "pour tous" à propos de ce qui doit se faire ou ne pas se faire, de ce qui doit être ou ne pas être, de ce qui doit être introduit, officialisé dans la vie sociale ; et ces complaisances, tolérances, abdications, démissions, des autorités, à l'égard de minorités communautaires aux comportements souvent ostentatoires et agressifs, souvent aussi se faisant dans une pensée de repentance parce que jadis ces minorités étaient stigmatisées, violentées, contraintes au silence... Ne constituent pas un progrès dans l'évolution de la société, bien au contraire!

    L’on pourrait me faire observer que ce sont les députés du Rassemblement National qui ont déposé ce projet de loi contre l’adoption de l’écriture inclusive…

    Je n’en ai cure… Et me demande pourquoi, en ce qui concerne des principes fondamentaux qui régissent la grammaire des langues parlées et écrites ; ainsi d’ailleurs que les règles tout aussi fondamentales de la relation humaine, de toute relation avec les êtres et les choses en général, les partis de Droite, de Gauche et du Centre, ou les formations majoritaires dans une assemblée nationale, ne font pas leurs ces valeurs et principes fondamentaux, au lieu de les dénaturer, de les faire passer sous le « rouleau compresseur «  du « wokisme », d’un progressisme sociétal de complaisances, de tolérances, de laxisme, de démissionisme…

    … Seulement voilà : parce que ce sont les députés du Rassemblement National qui ont déposé ce projet de loi, et que ce parti, le Rassemblement National, reprenant à son compte ces valeurs fondamentales (mais dans le projet de société qui est le sien), valeurs dénaturées par une partie de la droite, par la gauche et par les partis majoritaires à l’Assemblée Nationale … Il faudrait afin de contrecarrer ce que proposent les députés du RN, que, si ces députés du RN disent «  deux plus deux égale quatre » l’on réponde tous en chœur sous l’égide des autres partis « pour la forme rassemblés dans ce qu’ils contestent séparément », que deux plus deux ça fait cinq !

    Eh bien « merde à deux plus deux égale cinq » ! Merde à l’écriture inclusive, chantre du wokisme et de ces modes et cultures et mouvements réformistes de démolition de la société, de la civilisation ! Merde aux soutenants de l’écriture inclusive !


     


     

  • L'écriture

    … Pour une personne, femme ou homme, accomplissant toute sa vie durant, œuvre d’écriture, les moments les plus difficiles sont peut-être – pour certains – ceux lors desquels on se souvient de personnes disparues, que l’on a connues et aimées, et qui depuis leur disparition d’autant plus ancienne dans le temps, n’ont en conséquence pas eu connaissance de tout ce que l’on a écrit, jour après jour… Pour autant cependant que, du vivant de ces personnes que l’on a connues et aimées, ces dernières nous aient suivi, ne serait-ce qu’occasionnellement.

     

    L’écriture peut-être pour qui en accomplit œuvre, comparable à un « acte d’amour » par lequel, comme pour une femme dont on rêve et que l’on désire connaître, dont on espère être aimé, l’on donne ce que l’on porte en soi depuis son enfance, que l’on croit de meilleur, de plus sincère, de plus authentique, de plus vrai, et, en somme, comme je dis « du cœur même de son réacteur » - ou du moins « assez proche du cœur de son réacteur »…

    Cette « femme » en quelque sorte, toujours « idéalisée » (même avec une bonne part de réalisme) c’est en fait l’interlocuteur, l’Autre, le lecteur, celui, celle qui voit, qui lit… Et la relation qui s’établit entre la personne accomplissant œuvre d’écriture et celui ou celle qui prend connaissance de ce qui est produit, s’apparente à une relation amoureuse…

    Alors, dans ces moments difficiles où l’on se souvient d’un proche, d’un ami, d’une de nos connaissances disparu ; vient la certitude que l’autre a cessé d’avoir connaissance de tout ce que l’on a exprimé depuis le jour de la disparition…

    Une douloureuse certitude…

    C’est ce que je ressens lorsque je pense à ma mère et à mon père, ainsi qu’à bien des personnes que j’ai connues et aimées, et qui depuis tant d’années – ou depuis hier à peine (un hier plus long qu’un jour en réalité) – n’ont plus vu, plus su, plus lu ce que j’ai continué jour après jour d’exprimer…

     

    Certes il y a bien les autres, tous les autres, ceux et celles qui sont vivants, qui voient, qui ont connaissance, qui lisent… Mais tous ces autres ne remplacent pas ces interlocuteurs privilégiés que furent notamment une mère, un père, un ami, une amie très proche… Auxquels on a donné sans doute, autant que l’on l’ a pu, le meilleur et le plus vrai de soi-même… Et « un peu moins sinon pas du tout » ces « choses exprimées, moins belles » dont on se rend auteur (parfois à son « corps défendant)…

    Car « ces choses moins belles » que l’on exprime, que l’on écrit, que l’on publie au vu et au su de tout le monde, procèdent d’une nature en soi dont on ne peut se défaire, imparfaite qu’elle est, et, par moments « brute de coffrage »…

    Des « choses moins belles » aussi, qui sont produites dans la colère du moment, ou par défi, ou, délibéremment, pour s’autodétruire, ou par dérision, ou par provocation, ou encore – il faut le dire aussi – par absence en l’occurrence de maîtrise, de travail, de savoir dire…

    Tout cela les vivants le voient, le constatent bel et bien !

     

    Reste tous ceux et celles avec lesquels est survenu un jour, ce que j’appelle « une fracture relationelle » qui a interrompu définitivement un rapport d’amitié, un lien « de longue date » et qui, à la suite de la rupture, ont cessé de voir, de savoir, de suivre, de lire ce que nous avons continué de produire…

    À l’égard de ceux et de celles là, ce que l’on peut ressentir est différent – ou plus exactement si je puis dire « difficile d’une autre manière » - et donc, ne peut être comparé à ce que l’on ressent pour les personnes n’étant plus vivantes qui ne peuvent plus nous lire…

     

     

  • L'écriture inclusive

    … La complaisance à l’égard de l’écriture inclusive n’est en aucune façon la marque d’une ouverture d’esprit…

    C’est, dis-je, plutôt une “parodie” d’ouverture d’esprit, voire même une insulte à l’ouverture d’esprit…

    L’écriture inclusive fait “pencher la balance” du côté de l’obscurantisme et ses promoteurs sont de “sombres crétins”. ( Excusez moi, “sombres crétins” c’est “un peu expéditif” comme “formule” mais bon...)

    Question transcription dans un texte écrit lorsque l’on lit : les avocat-e-s, ça ressemble à rien, c’est une destruction de la transcription du langage par l’écriture, du fait qu’à lecture, le “e” accompagné d’un trait de chaque côté, c’est assez gênant ; et de surcroît, comment peut-on prononcer de vive voix “les avocat-e-s” quand il y a en cour de Justice, présents des hommes avocats et des femmes avocates ?

    Il n’y a pas que je sache, de son de voix, qui exprime le tiret ! Et si ce son pouvait s’émettre, alors est-ce que l’on “zézayerait” le “s” du pluriel ? Je n’arrive pas à imaginer, ce que cela donnerait “les avocat-e-s” par la parole prononcée, articulée !

    Donc, grammaticalement, l’écriture inclusive (avec “e” accompagné de chaque côté par “-” et suivi de “s” au pluriel, c’est totalement incorrect, inacceptable, absurde !

    Une manière “malsaine” et d’une totale hypocrisie, de surcroît “contre productive”, de “promouvoir” l’égalité hommes femmes, par l’adoption de l’écriture inclusive ! ( l’on ferait mieux, ce serait plus juste et surtout plus intelligent, de commencer par instaurer l’égalité des salaires entre les hommes et les femmes, ce qui, dans certaines professions, activités et métiers, en France, n’est toujours pas le cas) !

    Si l’on voulait vraiment “féminiser” en privilégiant le féminin sur le masculin – ce qui à mon sens “serait plus acceptable”, il faudrait alors dire et écrire pour les personnes exerçant la profession d’avocat : “les avocates”… Mais dans ce cas, cela voudrait dire que la profession d’avocat ne serait exercée que par des femmes… Ce qui serait faux, absurde !

     

    L’ouverture d’esprit c’est comme la tolérance : l’on ne peut pas faire n’importe quoi au nom de l’ouverture d’esprit, ou au nom de la tolérance !

    La complaisance est une triste parodie de la tolérance et de l’ouverture d’esprit ! C’est entrer dans la régression, que d’être complaisant ; c’est aussi du renoncement, de la lâcheté ; c’est accepter la médiocrité ambiante en matière de culture et de relation, par la recherche devenant habituelle de la facilité dans l’usage de la parole et de l’écriture… (C’est hélas le sens dans lequel évolue le monde, la société, la civilisation d’aujourd’hui- notamment par rapport à ce que l’on a connu dans le milieu du siècle précédent, le 20ème)…

     

  • L' "étrange" pulsion de l'écriture

    … “On croit qu’on écrit pour distraire, mais, en fait, on est poussé par quelque chose qu’on a, une terrible envie de partager. Le vrai mystère, c’est cette étrange pulsion. Pourquoi ne peut-on pas la refouler et nous taire ? Pourquoi ce besoin de jacasser? Qu’est-ce qui pousse les humains à se livrer? Peut-être que sans cette confession secrète, on n’a pas de poème – on n’a pas même d’histoire. On n’a pas d’écrivain.” [ Ted Hugues ]


     

    … Ted Hugues, poète et écrivain anglais, reconnu comme l’un des plus grands poètes de sa génération, né le 17 août 1930 et mort le 28 octobre 1998…


     

    … Certains écrivains ou auteurs – ce ne sont guère les plus nombreux loin s’en faut – n’écrivent pas pour distraire, à plus forte raison si ces écrivains ou ces auteurs sont des poètes et des penseurs…

    Quoiqu’il en soit, cependant, distraire ou non, il y a bien ce qui pousse l’écrivain, l’auteur, le penseur et le poète, à se livrer…

    Mais que livre-t-il ?

    Des histoires de sa vie, ses émotions, ses souvenirs, ses joies, ses peines… En somme ce qui le concerne personnellement lors de tel événement, tel fait du jour ; lors de ce qui lui arrive et dans la relation qui le lie à quelqu’un d’autre, aux autres personnes autour de lui – occasionnellement ou pour une durée variable de temps ? … De manière directe, comme dans un journal intime, ou dans un livre, dans une histoire écrite avec des personnages et des événements fictifs, lui-même étant aussi un personnage imaginé ?

    Une part de lui-même faite non pas de “choses de sa vie” mais de ce dont la vie le pourvoie, l’habite, le motive, le passionne, et qu’il aspire à partager ; qu’il ne peut d’ailleurs que partager, qui ne peut être projeté sur un mur dans une pièce où l’on se trouve seul, qui ne peut être rédigé sur des feuilles de papier ou dans un fichier open office (tapé sur le clavier d’un ordinateur) sans jamais être exposé à la vue, à la lecture des autres ; et, encore moins s’ il devait être un “naufragé de l’espace” prisonnier dans une “capsule spatiale de survie” à des années lumières de tout monde habité et écrivant dans un journal de bord avec la certitude que ce qu’il écrit ne sera jamais découvert… ( Quoi que… on ne sait jamais… peut-être Dieu ou quelque chose qui ressemble à Dieu ) ?

    Une part de lui-même ET lui-même ?

    “Des histoires de sa vie” cela n’a vraiment d’intérêt que dans la mesure où le lecteur retrouve dans ce qu’il lit, ce qui s’apparente à ce qu’il vit lui-même…

    “Une part de lui-même, faite de ce dont la vie le pourvoie”, ne peut impacter le lecteur que dans la mesure où ce lecteur sent en lui le besoin de connaître et d’apprécier ce que l’auteur, l’écrivain, exprime de cette part de lui-même… Ou s’il éprouve le besoin de répondre, de réagir…

    Au “temps des cavernes” – ou des habitations construites en branches, feuillages, peaux d’animaux, il y a vingt mille ans avec les Solutréens, il y a quatorze mille ans avec les Magdaléniens… Il y avait déjà ce qui était poème, ce qui faisait l’histoire, il y avait déjà des sortes d’écrivains (dessins, peintures, gravures, sculptures, objets façonnés, signes)…

    “L’étrange pulsion”, celle d’être poussé par quelque chose qu’on a … En fait, c’est la même que celle qui s’est activée depuis le “Big Bang” – et qui était en gestation” entre l’inatteignable point “zéro” d’origine et le “Big Bang”; et qui a continué à s’activer depuis quatorze milliards d’années après le “Big Bang”…

    … Peut-être que les “non auteurs – non écrivains” et que celles et ceux “qui ne font rien” (rien d’autre dans leur vie que du “pragmatique”, de l’utilitaire à l’état brut) sont-ils (d’une certaine façon)… “Des écrivains, des auteurs qui s’ignorent” ?

    Sinon, comment l’Histoire aurait-t-elle pu se faire, avec seulement les écrivains ? Ne l’ont-t-ils pas écrite aussi, autrement que dans des livres, l’Histoire, les “non auteurs – non écrivains” ?


     

  • Banalité, pauvreté dans le langage, dans l'écrit

    … Lu ceci, je vous le livre tel quel, sur une page Facebook d’écrivains et d’auteurs souhaitant se faire connaître :

     

    “J’ai visité écrivains poètes s’est vraiment une source d’imspiration j’ai passé un agréable moment à vous visité merci”

     

    … J’en suis resté comme deux ronds de frite !

    Je veux bien croire, à la limite, que le “m” d’ ‘imspiration” pourrait être une “faute de frappe” -quoique sur le clavier AZERTY le “m” et le “n” ne soient guère “voisins”…

    Le “s’est vraiment” ainsi que le “visité”, et l’absence de ponctuation me gênent davantage… Surtout de la part d’un commentateur (ou d’une commentatrice) s’exprimant sur une page Facebook d’écrivains auteurs…

    Et l’on s’étonne que bon nombre d’ “auteurs écrivains poètes en herbe” – ou “de longue date depuis leur adolescence – méconnus et dont les manuscrits ou “tapuscrits” sont refoulés, refusés par les éditeurs, enragent de voir leurs “œuvres” “passées à la trappe” !

    Cela dit, en vitrine dans les librairies – et surtout dans les rayons des “Leclerc Culturel” – et qui plus est encore, dans les productions d’ “ouvrages en ligne” de textes numériques à lire sur écran de liseuse ou de smartphone… Que choisir dans tout ce qui paraît, dans les derniers romans sortis, dans une telle profusion et diversité de sujets, de thèmes traités, en des histoires qui, pour la plupart d’entre elles, sont “de la vie qui court”…

    Ce terme “en herbe” pour désigner des auteurs débutants, m’exaspère quelque peu, je le trouve “convenu” ou “passe partout”… Est-ce que par exemple un auteur âgé de 60, 70 ans, qui écrit depuis ses 15 ans, peut-être un “auteur en herbe” ?

    L’herbe – dans un sens général pour qualifier tout ce qui est vert et pousse dans des champs et des près ou en forêt au sol entre les arbres- c’est le mot employé lorsque l’on n’y connaît rien ou presque, de ce que l’on voit pousser de vert en brins, en tiges, en feuilles, au sol…

    À force de banalité, et surtout de pauvreté dans le langage, dans l’écrit ; l’on finit par n’être plus qu’un consommateur insensible, inapte à faire la différence entre telle ou telle production, forme d’expression… Et, plus grave ou plus désolant, ce qui mériterait de la considération, en somme “ce qui sort du banal et du commun”, en arriverait à déranger, à être rejeté, “zappé” à plus vrai dire…

     

    … Bien que privilégiant l’intelligence du cœur à celle de l’orthographe, je constate que malheureusement et assez souvent, l’intelligence du cœur et l’intelligence de l’orthographe font en même temps défaut… Et que, pour s’en convaincre il suffit de “balayer du regard” quelques pages de différents réseaux sociaux du Net, emplies d’imprécations, de vociférations, de contestations lapidaires, où l’infinitif se substitue au participe passé, de la part de personnes “bien françaises de souche” titulaires d’un baccalauréat !

    Cela dit, bien sûr que le commentateur ou la commentatrice que j’évoque ci dessus, pourrait être une personne étrangère, sensible à la poésie et aux livres, et que dans ce cas, l’on peut effectivement et par respect, considération de cette personne, être indulgent…

    Ce qui me gêne dans la pensée générale de notre époque, en France en particulier, c’est ce “pas d’amalgame” qui s’apparente à de la complaisance, à de l’acceptation de la différence lorsque la différence devient agressivement revendicatrice et ostentatoire, que l’on laisse s’exprimer au nom de la liberté d’expression…

    En somme le même “pas d’amalgame” à l’égard des musulmans par exemple, ou des intellectuels, ou des “tout ce que l’on voudra” , dans l’idée qu’il ne faut paraît-il en vertu d’une correct pensence consensuelle “ne pas mettre tout le monde dans le même sac”… Le même “pas d’amalgame” à l’égard des gens de peu de culture et maîtrisant mal le langage et l’écriture pouvant tout aussi bien être “des gens de cœur” (à bien sûr considérer), que des crétins, des abrutis, des “épidermiques” (qui, soit dit en passant, ne le sont vraiment, crétins, abrutis, épidermiques, que “sous influence”, ou “en meutes” – mais beaucoup moins voire plus du tout, pris seul à seul entre quatre yeux, en privé)…

    “Pas d’amalgame” d’accord… Mais encore faut-il ne point faire de ce “pas d’amalgame”, du renoncement à dénoncer ce qui doit être dénoncé au nom d’une tolérance qui est devenue de la complaisance ou de l’abdication…

     

     

  • Réalité subjective, réalité naturelle

    … Exprimer ce que l’on ressent, par la parole ou par l’écriture, ou encore par une représentation imagée, un dessin, une séquence filmée… Et le communiquant autour de soi à sa manière…

    Est-ce possible sans verser dans la morale, dans quelque forme de morale que ce soit ?

    À entendre, écouter, lire, prendre connaissance de ce qui est exprimé, n’est-on point incité à verser dans la morale, celle que l’on se fait soi-même, ou celle que le “sens commun” nous porte à nous faire ?

    Comment la parole, l’écriture, la représentation imagée, la séquence filmée, peuvent-elles – si elles y arrivent – parvenir à différencier ce qui est ressenti, éprouvé en soi, d’une morale ou d’une forme de morale pouvant s’en dégager?

    Cette question relative à ce que l’on ressent et à une morale qui s’en dégage, dans quelle mesure appelle-t-elle une réponse ?

    Il faut dire que dans l’actualité présente, du monde, la question n’est guère “de mode”… Et la réponse encore moins…

    Si la réponse existe, cette réponse pourrait bien être comme un passage, une voie d’accès menant à un espace en lequel les formes, les couleurs, n’ont plus de réalité subjective, mais une réalité naturelle, intemporelle…

    Imaginons ce qui se passerait, le passage ou la voie d’accès trouvée, dans un espace de liberté d’expression où les formes et les couleurs ne définiraient plus le tableau mais le “transcenderait” ( élèverait la vision du tableau au delà de la seule région de la Connaissance… Et du “sens commun”)…

     

    … Peut-être, oui peut-être… Si la parole, déjà, pouvait se faire écriture tout en demeurant parole ; et si l’écriture pouvait se faire parole tout en demeurant écriture… Un “bon début”, oui, peut-être, pour se libérer de la pesanteur de la réalité subjective, de ce qui définit le tableau et donc, le fige ce tableau dans les mêmes formes, les mêmes couleurs… Fussent-elles recomposées, renouvelées autant de fois…

     

     

  • La vocation de l'art et de l'écriture

    La vocation de l’art et de l’écriture c’est de dénoncer ce qu’il y a de clarteux à s’y méprendre, dans l’obscurité… Peut-être…

     

     

    L’ écriture dans sa pureté, dans l’inventivité et dans l’originalité de sa forme, dépouillée de tous les effets et artifices dont on l’habille afin de la rendre brillante ; ainsi que toutes les formes d’art dans leur facture, dans leur authenticité… Ne peut-on les situer, autant l’écriture que l’art, dans leur seule forme, dans leur seule facture, au delà de la pensée, au delà de la réflexion, au delà de tout ce que peuvent contenir, se transmettre, s’exprimer, la pensée et la réflexion ?

    Par l’essence même qui se dégage de l’écriture et de l’art, dans la forme, dans la facture ?

     

    Tout ce que peut contenir de “meilleur”, apporter de bénéfique, de solide et de durable, tout ce qui peut contribuer à l’évolution d’une société, d’une civilisation ; par la pensée, par la réflexion, ne peut “sauver le monde”… L’Histoire en effet, le démontre… Et comme on dit ,les grands disparus dont les œuvres ont traversé les siècles, se retourneraient dans leur tombe s’ils voyaient ce que nous avons fait du monde, que de leur temps ils ont illuminé autour d’eux, par ce qu’ils ont exprimé et réalisé…

    Sauver le le monde” est une véritable gageure… Déjà par ce qu’il y a d’irréaliste, d’utopique et de naïf, dans cette expression “sauver le monde”…

    Changer le monde” est peut-être “un peu moins” une gageure… Et en ce sens, la forme et la facture seules, dans l’écriture et dans l’art, par l’essence qui s’en dégage, contribuent mieux à “changer le monde”… Certainement “mieux” que ne peuvent le faire, la pensée, la réflexion… Mais ce n’est là qu’une supposition, une sorte d’espérance…

    Globalement, sur cette planète, du moins sur un bon tiers de sa surface, depuis les Huns qui ont déferlé sur l’Europe au 5 ème siècle, depuis Philippe Le Bel au début du 14 ème siècle, il y a eu des progrès notoires, de grandes avancées technologiques, scientifiques, médicales… Mais pour autant, le monde n’est pas “meilleur”, il est différent… Comme sera différent et pas meilleur le monde de demain par rapport au monde d’aujourd’hui…

    Ce n’est pas que les femmes et les hommes de bonne volonté soient moins nombreux de nos jours – en fait ils le sont, nombreux - mais c’est ce qu’il y a d’humain (la part d’humanité) en chacun de nous, qui est occultée par le côté obscur de l’être humain… Surtout lorsque le côté obscur se fait clarteux à s’y méprendre…

     

  • Parole, écriture, pensée, réflexion ...

    ... Si la parole, l'écriture, la pensée, la réflexion ; doivent demeurer ces chemins difficiles qu'ils sont bel et bien... Ils doivent aussi, ces chemins, être rendus accessibles... Mais c'est bien là que réside la difficulté : exprimer des choses difficiles, complexes, profondes, souvent essentielles et relatives à ce qui touche à la relation que nous avons avec nos proches, nos connaissances ; ainsi qu'à ce qui touche à nos interrogations... Tout cela, difficile, complexe, exprimé le plus clairement, le plus simplement possible, avec les mots, les phrases et dans le ton qu'il convient... C'est cela, en fait, la littérature... Et ce qui peut lui être associé, la poésie...

    La littérature ce n'est pas seulement écrire des livres, des textes ; c'est aussi parler, communiquer, transmettre ce que l'on porte en soi, de pensée, de réflexion ; témoigner de ce que l'on voit et entend...

    Certes, par l'écriture c'est sans doute plus aisé (quoique...) que par la parole...

    Mais l'écriture devrait pouvoir se faire parole tout en demeurant écriture... Et la parole devrait pouvoir se faire écriture tout en demeurant parole...

     

  • Errances littératoques, suite (30 août 2019)

    ... ça swingue dans les anchois... Des animalcules sans scrupules qu'on que des ailes rayées et pas de pattes surfent dans le jus qui turbule entre trois olives et deux câpres sur le couvercle renversé du bocal des anchois et personne ne sait sauf des aliens-curés et des éléphanteaux au ciboulot ensuqué, si les anchois sont sacrés ou pas sacrés...

     

    Un vieux pigeon déplumé du dos avec de la barbe autour des pattes se dandine, un anchois dans le bec et y'a un moineau assoiffé qui picore une goutte grasse suspendue à un bout de l'anchois... Le vieux pigeon s'énerve et secoue l'anchois, le moineau lâche prise, il veut s'envoler mais un gros chat survient, une patte tendue dont les griffes au bout, accrochent la queue du moineau... Du coup le moineau s'envole comme le lézard s'enfuit la queue coupée par l'impact d'un boulon projeté du lance-pierres d'un gamin polisson qui ne fait aucune différence entre une mésange, un traquet rieur, une tourterelle ou un bébé magot...

     

    Il a vu une frite par terre, le moineau... Et le voilà, la frite au bec, juché sur l'antenne télé de la maison du vieux retraité de la métallurgie lorraine ici retiré à Bois-Colombe...

     

    Hardie coccinelle sur le rebord du galurin du vieux retraité siestant sur une chaise longue à 19 euro 99 du GIFI du coin! Un relent de salaison, de sexe sale et de vinaigre fait valser la coccinelle entre écrit New-York et pétant rouge vif Coca Cola sur le côté frontal du galurin!

    Trois gonzesses en pantalons moulants se déhanchant se tortillant le popotin se selfient, chacune une guibole haut levée, devant le vieux retraité siestant... Mais merde, juste avant le déclanchement, la batterie du smartphone qu'a plus rien dans les tripes ! C'est loupé, loupé/loupé la photo! L'une des trois gonzesses interpelle un moutard de 8 balais qui tient un cornet de glace triboulique d'une main et de l'autre main la laisse d'un petit yorkshire très agité... "Eh, tu peux-pas nous vidéhoher, petit" ?

     

    Il a envie d'pipi, le vieux retraité... Il se lève, enfile ses tongs grosses et larges comme des demi-potirons, et putain, le temps qu'il arrive devant la porte des cabinets, il se fait au froc... Et en même temps un peu caca... C'est dégueu mais il s'en fout le papy, il en a plus rien à cirer des jeunes femmes chic qui lui font plus que dalle de bandaison et même pas, comme il est pas poète, comme des jolies fleurs à regarder...

     

    La vie c'est vache et dur... Y'en a que pour les "dans le coup/debout trois heures dans les festivaux/qui peuvent rester huit heures sans pisser/qu'ont toutes leurs dents/leur gueule/leur intellect/leur faconde/des applis à la pelle sur leur smartphone/et j'en passe y'en a des kilomètres si c'est pas des parsecs"...

     

    Dans les animalcules qu'ont que des ailes rayées et zéro pattes et qui galopent dans le jus salé amoniaqué des anchois à coups de battements d'ailes, y'en a des putrides, des acides, des pesteux, des virulents, pas plus gros que des cosmos puissance moins 43 mètre de diamètre, qu'ont été bricolés dans les creusets des Zumainaliens aux ordres des cadors des guildes marchandes...

    Mais il s'en fout le vieux retraité, il a déjà gagné dix piges de plus dans l'expérience ! Et les trois gonzesses en pantalons moulants, et le moutard au cornet de glace triboulique, ils ont une espérance de vie plus longue avec tant pis plus de béton et de bitume que de verdure de paysages...

     

  • L'écriture

    ... Si l'écriture en tant que moyen d'expression est vanité et spectacle, l'éventuelle portée qu'elle pourrait avoir n'est qu'illusion...

    Autant alors, plutôt que de produire de l'écriture spectacle et vanité, aller se coucher ou jouer aux cartes ou jardiner ou se promener...


     

  • La parole et l'écriture

    ... J'avais dit que la parole devrait se faire écriture et que l'écriture devrait se faire parole...

    Mais j'ajoute et précise que la parole se faisant écriture doit tout de même demeurer parole, et que l'écriture se faisant parole doit tout de même demeurer écriture...

    Et que la parole comme l'écriture, que la parole se faisant écriture en demeurant parole, que l'écriture se faisant parole en demeurant écriture... Devrait -ce qui est loin d'être le cas- "coller au plus près" de ce que l'on exprime par les actes et par le comportement...

     

  • L'écriture

    Ecriture

         L'écriture prenant dans ses bras toute la féminité qu'il y a en un être, et, autant qu'elle en peut être capable, toute la féminité qu'il y a dans le monde... Je voudrais pouvoir dire "c'est mon écriture"...

    ... Mais... Que demeure-t-il de ce qui émerveillait dans le monde tel qu'il était jusqu'à présent, et que demeurera-t-il de ce qui émerveille encore dans le monde tel qu'il devient à partir d'aujourd'hui ?

     

  • Ecriture...

    ... Que ta vanité et que le sectacle que l'on fait de toi à perte de vue chaque jour, soient !

     

     

     

    Si on ne peut plus rien écrire, il n'y a plus qu'à aller se coucher et faire des dominos

     

    Michel Houellebecq

     

    ... L'on n'a cependant jamais autant écrit que de nos jours, et cela surtout, grâce à Internet... Mais il semble que peu à peu, l'on ne puisse plus rien écrire, tant le bruissement, le tambourinement, la violence, la "légalité" du monde, rendent l'écriture suspecte, exposée à la vindicte publique ; ou condamnée à ce qu'il faut qu'elle soit c'est à dire un spectacle, un produit de consommation "de bon aloi et aseptisé"...