Articles de yugcib

  • Baudelaire et son opinion sur les femmes

    « J'ai toujours été étonné qu'on laissât les femmes entrer dans les églises. Quelle conversation peuvent-elles tenir avec Dieu ? »

     

    [ Charles Baudelaire ]


     

    Je n'ai jamais de ma vie entière, aimé, adulé, vénéré, ni d'ailleurs trop lu Charles Baudelaire (en particulier ces « Fleurs du mal » qui je le crois encore, sont l'une des œuvres de Baudelaire les plus étudiées -et au programme- des classes de première/terminale au lycée...

    Sans aller jusqu'à dire que je brûlerais des livres de Baudelaire (Autodafé) ou que je « me torcherais le trou du cul avec des pages de Baudelaire »... Son opinion sur la gent féminine me hérisse et me rend cet auteur, ce « poète maudit » -comme il est dit- insupportable et donc, à « laisser de côté » au profit de bien d'autres auteurs, poètes, écrivains...

    Je ne puis tout de même pas dire « à proscrire » (et donc à rejeter, à éliminer totalement) du fait de ma reconnaissance du talent, de la valeur littéraire qui font d'un écrivain, de l'auteur d'une œuvre (en l'occurrence Charles Baudelaire), un personnage de la littérature avant un personnage de la vie quotidienne (en l'occurrence un personnage que l'on n'aime pas à cause de ce qu'on lui reproche)...

    « Rater Charles Baudelaire » n'a pas été, dans ma vie, « une grande rataison » et « je ne m'en porte pas plus mal » d'avoir à peine lu dix pour cent des Fleurs du mal »... J'ai presque envie-par provocation ou avec insolence- de faire un bras -ou un doigt- d'honneur à ceux -et encore plus à celles- qui « vénèrent » ou seulement apprécient et lisent « du baudelaire »... En effet, vu ce que pensait Baudelaire des femmes en général -en fait il ne pensait aux femmes que comme à de « belles juments » et pour « chanter leur fleur d'intimité, leurs seins, leurs hanches, leurs corps- ça me « sidère » que des femmes aujourd'hui puissent être des « fanes » ou des lectrices un peu plus qu'occasionnelles, de Charles Baudelaire...

    Si une femme, en tant qu'être humain, est « comme un homme » c'est à dire l'égale en tous points (dont l'intelligence entre autre) de l'homme... Je m'accorde le droit de penser « que l'on peut être plus indulgent, plus gentil en quelque sorte, moins regardant pour certains défauts, certains actes, certaines violences, pour une femme que pour un homme »...

    En tant qu'homme je me sens « bien dans ma peau » d'aimer les femmes comme je les aime »... Et si je devais souhaiter le rétablissement de la peine de mort -que je ne souhaite cependant pas- ce serait pour les hommes mais pas pour les femmes...

    Une femme est une femme... Même « moche », même insupportable, même chipie ou harpie et tout ce qu'on voudra !

    Il dit, Baudelaire, « quelle conversation peuvent-elles tenir avec Dieu » … Lui qui ne croyait point en Dieu... (S'il y avait cru, en Dieu, Baudelaire, alors il aurait mérité à mon sens, la « double peine », à savoir : « ne pas entrer dans mon panthéon » à cause de son opinion sur les femmes ET être « un beau en l'air » croyant vers lequel je ne lèverais jamais mon regard puisqu'un vrai croyant à mon sens aime et respecte autant la femme que l'homme)...

     

    Bon, je sais bien qu'au 19 ème siècle (et même encore de nos jours en dépit des « évolutions de la société » -et des droits des femmes et de la considération de la Femme), beaucoup d'hommes dont des intellectuels, des écrivains, des poètes... N'avaient que « peu de considération » pour la Femme en général (« monnaie courante » donc, par le passé, dans l'Histoire)...

    Il reste encore « quelques progrès à accomplir » au 21 ème siècle (à commencer déjà par l'égalité absolue des salaires entre hommes et femmes partout, archi partout !)...

    Oui, Baudelaire il me reste en travers de la gorge ! (et il n'est pas le seul!)...

     

     

  • Retour dans le passé, ou retour du futur

    Dans les films -ou dans les livres- de science fiction, lorsqu'il est question dans l'histoire, dans le récit, de « retour dans le passé » ou de « retour du futur » ; et cela quelle que soit la qualité de l'écriture, le sens même et la portée du récit, de l'histoire ; si une « morale » ou une « philosophie » se dégage... Je n'adhère pas du tout, et ce ne sont jamais alors, des films que je vois, ou des livres que je lis, qui traitent de ce thème de rapport avec et dans le temps...

    Dans ces histoires où l'on « remonte dans le temps », le personnage principal du film ou du livre se retrouvant par exemple au Moyen Age dans telle ou telle situation dramatique ou comique, impliqué dans l'actualité d'un événement avec des gens et dans un environnement de l'époque... Je me fais inévitablement cette réflexion : « si c'était vrai que l'on puisse remonter dans le temps, alors si en ce temps là on mourait -assassiné ou victime de la peste ou dans un combat guerrier, comment alors redeviendrait-on vivant dans le présent ? »...

    Il y a « quelque chose de totalement absurde, de totalement incrédible, d'illogique, dans ces histoires de retour dans le passé... Et de même quand « on revient d'un futur » (d'un futur dans lequel en telle ou telle situation on peut mourir -et alors comment revenir vivant dans le présent?)...

    Le temps -tel que nous le percevons en êtres humains que nous sommes- et le temps réel vraiment réel, scientifique, universel, tel qu'il est dans sa dimension indépendamment de tout ce comment il peut être perçu par les humains ou par tout être vivant... N'a qu'un seul sens : le sens d'une « marche » ou d'un mouvement vers ce qui va être (et donc en aucun cas dans le sens contraire)...

    Autrement dit, si les dinosaures revenaient sur Terre, ce ne pourrait être que par manipulation génétique à partir de l'ADN prélevé sur des ossements fossilisés... Ou à la limite avec un œuf d'animal préhistorique du Crétacé ou du Jurassique trouvé congelé dans le permafrost, puis décongelé et placé dans un milieu ambiant adéquat permettant au « fœtus » de se développer jusqu'à l'éclosion de l'œuf... (Soit dit en passant, je pense à tous ces virus inconnus d'il y a trente millions d'années, complètement gelés et donc inactifs, dans le permafrost, lequel permafrost en certains endroits de la planète est en train de se dégeler...

     

  • La nature ne retourne pas en arrière

    « La nature ne retourne pas en arrière ; elle ne refait pas ce qu'elle a détruit, elle ne revient pas au moule qu'elle a brisé. Dans le nombre infini de combinaisons que l'avenir renferme, vous ne reverrez pas deux fois la même humanité, ni la même flore, ni la même faune .»

     

     

    Edgar Quinet, 1870

     

    Vous ne verrez non plus, nulle part dans la nature à telle ou telle époque sur la Terre dans un futur de centaines, de milliers ou de millions d'années ; ni ailleurs que sur la Terre quelque part dans l'univers là où la vie a pu apparaître et se développer... Rien de ce que vous pouvez imaginer, concevoir, produire de vos mains par modelage ou dessiner ou peindre... Tels ces « personnages » que vous voyez, que j'ai imaginés vivants, issus de mon imagination...

    Ainsi en est-il, d'ailleurs, de tous les récits de science fiction ayant pour thème des civilisations extraterrestres dans une géographie, des paysages, une flore et une faune, tout cela imaginé et décrit, aussi « crédible », aussi « cohérent » que possible, et se fondant sur des « bases scientifiques » telles par exemple, que l'association d'atomes de carbone, d'oxygène, d'azote, d'hydrogène, pour former ce que l'on appelle les « briques de la vie »...

    Dans le temps humain (le temps tel que nous le percevons, tel que les scientifiques le définissent), il arrive un moment où, comme dans ce que nous percevons de l'espace dans sa dimension (de très petit à très grand), en dépit de tout ce qui par la physique et par les mathématiques est mesurable ( par exemple la « longueur de Planck » qui est 1,616 × 10-35 mètre, soit 1,616 précédé de 35 zéros : 0,00000..../0000/... 1616) l'on ne puisse plus, atteignant une limite extrême, « aller plus loin »...

    1,616×10-35 mètre, c'est la taille ou le diamètre de l'univers « au départ » il y a 13,75 milliards d'années... ( la mesure de longueur la plus petite connue)

    Le « départ » en fait, s'est produit (par ce que la physique et les mathématiques ont pu indiquer) 10-43 soit 0, suivi de 43 zéros avant 1 seconde, après ce que l'on appelle le « Big Bang » -ou « point zéro »...

    Et l'espace de temps mathématiquement et physiquement mesurable, compris entre le point zéro big bang et le moment où l'univers avait une taille de 1,616×10-35 mètre, s'appelle l'ère de Planck.

    Mais l'ère de Planck n'est en fait que l' espace de temps mesurable le plus court connu (et donc pas un espace de temps réel).

    L'espace de temps réel, lui, est inconnu, parce qu'en se rapprochant du point zéro, il arrive un moment où la notion de temps disparaît...

     

    À partir d'environ 5 milliards d'années d'existence -et à plus forte raison à partir de 8, puis 10 milliards d'années d'existence, les combinaisons diverses ainsi que leur nombre, que l'avenir renferme, et qui produisent des faunes, des flores -et des « sortes d'humanités » qui n'existent qu'une seule fois telles qu'elles sont ; et plus on avance dans le temps au delà de 13,75 milliards d'années, et plus encore les combinaisons que l'avenir renferme deviennent infinies et continuent de se diversifier...

    La réalité (de la vie, du monde, des choses et êtres de l'univers) est « surréaliste »... Bien plus que les œuvres des surréalistes en art, peinture, sculpture, littérature, poésie, musique...

     

     

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  • Conscience naturelle et instinctive, et conscience suggestive

    Je ne sais pas si c'est vrai, si, dans le domaine des sciences de la vie et de la nature, c'est un fait avéré, supposé ou fantasmé...

    Mais vrai ou pas vrai, cela ouvre une voie de réflexion, mène en quelque sorte à une « révélation », une sorte de « tunnel » tel celui évoqué par des personnes ayant « frôlé la mort » de très près, « tunnel » au bout duquel surgirait une lumière -ou une clarté...

    Dans une fourmilière, les ouvrières qui en sont les habitants par milliers, lorsque l'une d'entre elles à la suite d'un accident, par exemple un caillou pointu dévalant de quelque monticule de terre la heurte alors qu'elle transporte un bout d'aile de papillon ou une brindille, perd une patte ; alors les autres ouvrières « ressentent » en elles, dans leur corps de fourmi, la « souffrance » de leur semblable...

    Une fourmi, et généralement peut on dire, tout être vivant différent d'un humain, d'un mammifère, d'un oiseau, qui ont un système nerveux complexe , le sang chaud (37° un humain, 38 un mammifère, 42 un volatile -poule, pigeon, moineau) en l'occurrence un insecte... Ne souffre pas de la même manière... Mais elle souffre, la fourmi, il souffre, l'insecte... Ou l'escargot, la limace, le ver, la bactérie...

     

    Ne connaissant, ne percevant que notre propre souffrance d'être humain, ou la souffrance de notre chien, de notre chat... Nous n'avons aucune idée de la souffrance d'une fourmi, d'un insecte, d'une souffrance qui est bien réelle -mais différente et donc non comparable...

    J'imagine comme une sorte de « conscience aiguë de l'existence de l'autre », instinctive, naturelle, que les animaux auraient, en particulier les insectes, les fourmis, mais qui ferait en partie défaut chez les humains qui eux, pensent, s'expriment en un langage articulé, raisonnent, analysent... Mais ayant en vérité une « conscience aiguë » de leur seule existence, et donc, une « conscience seulement suggestive » de l'existence de l'autre, notamment l'existence d'un proche, d'un ami ( et avec « moins d'acuité », l'existence d'une personne que l'on connaît à peine ou pas du tout )...

     

    Humains que nous sommes, il n'en demeure pas moins que nous sommes des êtres vivants et que, comme pour tous les êtres vivants, ce que j'appelle la « conscience aiguë de l'existence de l'autre, instinctive et naturelle » est inhérente à tous les êtres vivants... Mais que nous, humains, nous avons perdue alors qu'elle n'a jamais disparue.. Et que nous pourrions retrouver...

    C'est bien là cette voie qui s'ouvrirait (cette sorte de clarté au bout du tunnel) si nous pouvions retrouver ce qui a été perdu mais n'a jamais cessé d'exister : la conscience aiguë, naturelle et instinctive de l'existence de l'autre... Et qui est le lien avec tout ce qui nous entoure dans un environnement donné, particulier et évoluant au fil du temps qui passe et de la relation que nous avons avec les autres (humains et êtres vivants)...

    Il y a dans cette « conscience aiguë » de l'existence de l'autre (de ce dont l'autre est fait dans sa chair et son esprit -car il y a bien à mon sens une sorte d' « esprit » en tout être vivant- ) une force, une énergie, une intelligence motrice... Dont le pouvoir est colossal et dont nous n'avons pas idée (parce qu'à la conscience aiguë naturelle et instinctive, a été substituée la conscience subjective et raisonnée, dont le pouvoir est limité)...

     

    « Conscience » est un terme qui ne convient pas sans doute, pour évoquer cette intelligence naturelle et instinctive, cette sorte de « connaissance innée », qui est celle des êtres vivants autres que les êtres humains... Il faudrait trouver un autre terme « équivalent » (équivalent en ce sens qu'il vaudrait -mais différemment- la conscience que les humains ont de leur existence et -en partie si cela leur vient- de l'existence de l'autre)... Quoique « équivalence » n'a aucun sens si l'on arrivait à se mettre dans la « cuticule chitineuse » (autrement dit la « peau » d'un insecte... Et que l'on souffrirait comme souffre un insecte en sa « conscience animale » (ce qu'il ressent)... Mais là encore, nous pensons et ressentons en humains...

     

    Juste un exemple de ce que perçoit un autre être vivant que l'humain : les couleurs pour un chat. En plein jour, un chat voit les couleurs délavées  ou pâlies, notamment le rouge qui est l'une des trois couleurs dites « primaires » avec le jaune et le bleu. Ainsi plus il y a de part de rouge dans une couleur composite des trois couleurs primaires, et plus le chat voit cette couleur délavée ou pâlie (pastel)... En revanche pour le blanc et le noir et leur mélange produisant les tons de gris (le blanc et le noir pouvant être considérées aussi comme des couleurs primaires), le chat les perçoit nettement, comme nous... Ce qui fait d'ailleurs qu'en vision nocturne, le chat dont la pupille de l'œil se dilate et que de surcroît il perçoit l'ultraviolet (que nous ne percevons pas), voit comme en plein jour (comme par exemple on voit, nous humains, un film de cinéma en noir et blanc dans une scène diurne) sauf que pour le chat, le noir et le blanc se mélangent plus ou moins à du bistre, l'air est blanc lumineux près du sol et gris vers le ciel... Dans la vision nocturne.

    Rien que ce seul détail (perception de la couleur et de la lumière par le chat), cela devrait nous faire réfléchir sur ce que perçoit dans son être (dans sa « peau » en somme), un autre être vivant... Une manière, dis-je, de se sentir relié à l'autre (humain, animal) et, plus généralement à tout ce qui nous entoure et entre dans notre environnement...

     

     

  • Ma "fiche de lecture" du livre de Jean Pierre Poccioni "LUNGOMARE BELLINI" (éditions Weyrich)

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    https://www.mollat.com/livres/2376199/jean-pierre-poccioni-lungomare-bellini , pour se procurer le livre...

     

    Soit dit en passant : la librairie Mollat à Bordeaux, est la plus grande librairie de la région Nouvelle Aquitaine (il faut y avoir été pour s'en rendre compte)... C'est aussi une librairie dans le sens de ce qu'est vraiment une librairie dans le monde actuel des espaces culturels, et cela est d'autant plus « heureusement étonnant » pour une librairie de cette taille et de cette envergure !

     

     

    En lisant le livre de Jean Pierre Poccioni LUNGOMARE BELLINI, j'ai eu l'impression de plus en plus nette page après page, d'être comme en une promenade le long d'une plage immense sans vacanciers avec juste l'air du large et un grand soleil supportable aux yeux, ou dans une forêt bruissante de la vie qui la peuple, ou sur un haut plateau sans sentiers ou chemins balisés de grande randonnée d'une région de montagne ; en fait, dans un espace naturel qui aurait retrouvé sa pureté originelle...

    L'espace naturel est celui, en l'occurrence, du livre... De ce qui fait ce livre : l'écriture, le style de l'auteur ; avec, ce qui est peu commun dans la littérature d'aujourd'hui, l'auteur qui met en scène le personnage de Pierre racontant à sa nouvelle compagne, un livre « Lungomare Bellini, écrit par un « Bertrand Descombières », un livre dont se sert Pierre pour faire comprendre à sa compagne, la trahison dont il a été victime dans sa relation avec une autre femme précédemment...

    Mais bien au delà de l'histoire elle même, au delà du thème du roman (les péripéties d'une trahison dont soit dit en passant, beaucoup d'entre nous en font l'expérience douloureuse), c'est bien cet « espace naturel », celui de ce livre dans sa pureté et dans sa facture, celui de la littérature ; l'environnement de la « promenade »...

    Et durant toute la promenade, pas un seul instant je n'ai eu ces pensées, ni même ces rêves... Et encore moins ces longues et profondes réflexions qui d'ordinaire me viennent à propos de ce qui se passe dans le monde, dans l'actualité du moment, de l'époque présente...

    C'était, page après page, aussi, comme si je m'étais trouvé devant le tableau d'un artiste que j'aurais choisi d'acheter, dont chaque détail de ce tableau aurait retenu mon regard et l'aurait prolongé, revenant sur ce détail là en particulier, et sur un autre encore...

    L'artiste qui avait peint ce tableau ne me semblait appartenir à aucune de ces écoles dont on parle dans les académies, les salons, les expositions... Je n'y voulais voir, d'ailleurs, aucune école...

    Cependant, oui, mais seulement quand je n'avais plus le livre sous les yeux, parce que l'on lit une demi heure, une heure, de ci de là dans la journée... Il m'est venu cette pensée, après avoir plusieurs fois lu page 11 «  Le fait est que comprendre les autres n'est pas la règle dans la vie..../...  » de Philip Roth dans Pastorale américaine :

     

     Tant que notre culture, notre sensibilité, et par là même notre faculté à penser, à réfléchir, à juger, à témoigner de ce que l'on observe... Se fondent sur les valeurs qui nous ont été inculquées, d'une part ; et les valeurs qui nous sont personnelles et que l'on s'est forgées au fil de nos expériences et de ce que nous avons vécu, d'autre part... Et qu'avec et par tout cela l'on croit comprendre les autres, comprendre ce que les autres font ou ne font pas, comprendre le monde, comprendre l'époque en laquelle on vit, comprendre le pourquoi et le comment, comprendre l'œuvre d'un écrivain ou d'un artiste... Nous demeurons dans une dépendance qui fait de l'être vivant que nous sommes en tant qu'être humain, et précisément parce que nous sommes humains, un être vivant conscient -et imbu- de son existence, tellement conscient qu'il en perd de vue la nature même, la nudité, la pureté, le caractère intemporel de ce qui au fond, fait un être vivant à l'état brut, avant tout ce dont se fait lui-même cet être vivant, avant tout ce que les autres êtres vivants font de lui...

    La dépendance est d'autant plus déformante qu'elle se fixe sur des normes de pensée, de mode, de jugements, de préjugés, en flux et reflux de vagues déferlant sur le sable d'une plage souillée de tous les petits détritus que l'on abandonne sans se poser de questions...

    Dans la relation humaine de l'époque présente, peut-être plus encore que dans un passé relativement proche, celui d'avant Internet et des réseaux sociaux, de ce temps que l'on dit être celui des « trente glorieuses »... « L'air du temps » n'est pas, loin s'en faut, à la compréhension des autres, de ces autres même, qui sont des proches, des personnes de notre famille, des connaissances et amis... Et à plus forte raison, des gens que l'on connaît peu ou voit peu...

    L'on passe sa vie à se fourvoyer, bardés de ces certitudes que l'on s'est faites et auxquelles on croit jusqu'à les imposer aux autres, impactant ainsi les opinions, dans un sens ou dans un autre, souvent dans le sens d'une déconsidération, d'un mépris de l'autre... Ou dans le sens d'un « mieux » qui n'a de « mieux » que l'engouement, que l'attirance nous venant, ou qu'une propension à surestimer...

    « L'air du temps » n'est pas non plus, à refuser ou même à seulement douter d'avoir tort ou raison... Il faut à tout prix avoir raison et autant que possible, pas trop souvent tort ; et si d'aventure l'on se risque au refus ou au doute, alors ne chercher à avoir ni tort ni raison devient suspect, hors du sens commun...

    C'est pourtant, ne point s'attacher à avoir raison ou tort, peut-être la meilleure manière d'être témoin de ce qui se voit, se perçoit, s'entend, de l'autre …

    Témoin en somme, « comme en promenade sur le boulevard animé des gens qui passent, des musiques, des bruits environnants, du théâtre de la vie et de la cité »... Et peu importe si l'on a les mains dans ses poches ou le long du corps, sa casquette de travers ou bien droite, le regard perçant ou perdu, enfin le « genre » que l'on se donne... Peu importent ces certitudes que l'on a pu se faire... Peu importe ce que l'on nous a dit ou pas dit, d'un tel, d'une telle...

    La promenade ... Rien que la promenade...

    Et le sourire -parfois le rire- de temps à autre... Mais peut-être pas le sourire ou le rire qui « veut dire quelque chose »...

    Et le regard...

    Et dans le regard, une pensée sans jugement, sans mots, en face de tout ce qui fait la nudité, la pureté, le caractère intemporel, la réalité crue et authentique des êtres et des choses vus... En somme, face à la beauté qu'il y a dans le monde, dans un visage, un paysage, une œuvre d'art ou d'écriture... Extraite de ce tableau toujours raté des barbouilleurs fussent-ils de génie...

     

    Quelques extraits :

     

    -Page 48 et 49 : « La caricature consiste à grossir un trait pour le rendre visible à tous mais il ne faut pas oublier qu'elle sacrifie toute nuance au point qu'au bout du compte on n'obtient rien d'autre qu'une marionnette universelle destinée à faire rire plus qu'à éclairer. »

     

    -Page 69 : « Le libraire était seul et ouvrait des colis qui encombraient l'entrée. Muni d'un énorme couteau de cuisine il dépeçait les cartons dans une sorte de précipitation rageuse, les agrafes arrachées faisaient un bruit sinistre. »

     

    -Page 107 : « Pierre reportait alors son attention sur la route, seul avec ses pensées même s'il surveillait par de brefs coups d'œil une mèche de ses cheveux qu'un flux d'air silencieux agitait doucement. » ( Pierre conduit la voiture sur l'autoroute et regarde sa compagne Caro endormie à côté).

     

     

    C'est ce que j'appelle -pour très simplement dire les choses  : « de l'écriture ! »... Il n'y a absolument aucune « critique » à formuler, notamment « pharisienne »...

    Soit dit en passant, le « pharisianisme » d'aujourd'hui sonne désespérément creux lorsque l'on tape du doigt sur la surface du tableau hérissée de concrétions corrosives...

     

    Aux passionnés de littérature et d'écriture -et de travail d'écriture- je conseille la lecture de ce livre de Jean Pierre Poccioni « Lungomare Bellini »... Et je rappelle que Jean Pierre Poccioni est l'auteur de cinq autres livres :

     

    -Le beau désordre, éditions Autrement, 2000

    -La maison du faune, Phébus, 2006

    -Un garçon en ville, éditions du Rocher, 2008

    -La femme du héros, éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2015

    -L'histoire du marin blond, Z4 éditions, 2018

     

     

  • Deux "pensées du jour", ce jeudi 6 février 2020

    Il y a la même probabilité entre :

     

    -Un couple qui découvrirait l'un et l'autre (une femme et un homme, deux hommes ou deux femmes) ensemble, ce qu'est l'acte d'amour lors de sa toute première fois et passerait toute sa vie de couple dans une absolue fidélité l'un à l'autre...

    -Et une chatte non stérilisée qui, toute sa vie durant, ne mettrait jamais bas...

    Ce qui est moins probable, c'est de ne pas tirer une morale, de la fidélité d'un couple, de ne point faire de la fidélité, une vertu...

     

    .........

     

    L'insolence, la caricature, le refus, la révolte, la dénonciation, et même la détestation ; tout cela dans la violence exprimée ou agissante... Tout cela oui mais sans haine...

     

     

  • Un dimanche à Capbreton (2 février 2020)

    Par une température de 24,4 degrés Celsius à 15h 30, un soleil qui, certes, n'est pas celui du mois d'Août mais encore haut à cette heure d'après midi, un ciel bleu à peine traversé par endroits, de fines écharpes blanches de cirrocumulus, à Capbreton ce dimanche 2 février, je n'avais jamais vu autant de promeneurs en face de la plage, le long des étals de pêcheurs, des restaurants du port, autour de la grande esplanade face à l'océan, de part et d'autre de l'Estacade (jetée construite en 1858) et du chenal menant à l'entrée du Gouf (une vallée sous marine au fond de laquelle serpente un profond canyon)...

    Au delà de la grande esplanade et du Casino, s'étend une terrasse de café restaurant brasserie immense, de dizaines de tables toutes occupées et c'était là, tout autour, qu'il y avait le plus de monde, ainsi qu'aux tables de restauration, et des gens qui, visiblement, attendaient que se libère une table...

    Une file ininterrompue de voitures roulant au pas, avançait dans la rue qui mène à la jetée et à l'esplanade, le long des étals de pêcheurs. Et dans toute la ville dans les rues et le long des maisons et résidences, il était devenu en début d'après midi, impossible de stationner, et le moindre espace libre entre deux portails d'entrée de résidence, était occupé...

    De peu avant midi et jusque vers 15h, les restaurants, autant en leur intérieur qu'à leur terrasse, étaient pleins, les tables serrées les unes contre les autres et l'on voyait sur les tables des plateaux de fruits de mer, des assiettes de plats de toutes sortes, des bouteilles de vin...

    Je me demandais comment tous ces gens pouvaient concevoir de passer trois heures à table, par ce beau temps incitant plutôt à la promenade le long de l'océan ou autour, ailleurs... Et surtout déjà pour s'évertuer à essayer de trouver une table se libérant après avoir cherché plus d'une heure durant, un restaurant, une brasserie où se « poser » enfin...

    Tous ces menus ou formules suggestion de plats à la carte, de spécialités de poissons, de crustacés, ou de viandes accompagnées de pavés arrangés de riz, légumes, sortes de purées, les zarzuelas, paellas, bouillabaisses etc... Dont les prix affichés varient entre 28 et 40 euro ; sans compter les vins de cru, les apéritifs maison, les desserts de coupes glacées, fromages ou pâtisseries... Tous ces gens attablés, toute cette animation, ces bruits de voix, ces fragrances de plats... Tout cela ne me faisait point rêver, sans toutefois me laisser indifférent dans la mesure où je me disais que « l'air du temps » était bien celui, en cette France de 2020, d'un mode de vie consumériste en lequel le pouvoir d'achat, de dépense pour les sorties, les loisirs, a sensiblement augmenté pour beaucoup de personnes des classes dites « moyennes » et cela d'autant plus avec les réductions d'impôts consenties, conjointement à des hausses de revenus en ce qui concerne les « emplois qualifiés »...

    Toute une société française qui gagne, qui profite, qui dépense, qui consomme, qui s'équipe, change de voiture, va au restaurant, part en vacances, en croisière, se loge en résidence, en maison bien arrangée, finance les études de ses enfants, roule plutôt en Sandero Stepway qu'en Sandero sans clim sans vitres électriques, voire en Duster ou en Audi... Toute une France qui « vit bien », trois douches par jour en été caniculaire sinon toute l'année, les « black fridays » de l'Avent, les soldes de février et de juillet et les promos à tout va en campagnes permanentes assorties d'annonces publicitaires ; les nouveaux films qui sortent, les réseaux sociaux où l'on dit tout et n'importe quoi à tout bout de champ et qui est plus de l'imprécation que de la réflexion ou de la pensée ; les événements sportifs foot rugby open ceci cela...

    Toute cette France qu'on voit et qui se montre...

    Mais...

    Il y a aussi tout ce que l'on ne voit pas, qui est comme ces grands fonds océaniques emplis de silence et d'obscurité, tel ce gouf de Capbreton, une vallée sous marine creusée d'un profond canyon, de 270 kilomètres de long à travers le golfe de Gascogne jusqu'au grand large de Bilbao où il « remonte » vers le nord, de 12 à 15 kilomètres de large et dont la profondeur atteint 1400 mètres en un point et 2000 mètres en un autre point à proximité de Capbreton et en face de San Sébastian, puis 3000 mètres en face de Bilbao et 3800 mètres en sa partie évasée du nord... Soit dit en passant le Golfe de Gascogne avec ses vagues de 30 mètres en grosse tempête (les vagues les plus hautes du monde) est l'un des trois espaces maritimes les plus dangereux de la planète avec le Cap Horn – passage de Francis Drake, et le détroit de Tasmanie en dessous de l'Australie méridionale sud est...

    Toute une France que l'on ne voit pas et qui souffre, faite de millions de gens exclus des mannes que sont les réductions d'impôt et les hausses de revenus, exclus des politiques d'investissement et de créations d'emplois des grandes entreprises mondialisées cotées en Bourse et paradis à dividendes qui choisissent la France depuis peu pour s'installer... Millions de gens derrière les portes et fenêtres de leurs logements d'une ou deux pièces en HLM- voire qui dorment dans la rue ou dans leur voiture, millions de gens invisibles mais aussi réels que les nombreuses et profondes ramifications du gouf de Capbreton...

     

     

  • Suggestion pour un atelier d'écriture

    Imaginez et rédigez une histoire dans laquelle ce sont les méchants qui gagnent et les gentils qui perdent, mais rigolote... De telle sorte que dans cette histoire, ce soit le côté rigolo qui ressorte davantage que la victoire des méchants.

     

    Voici l'histoire :

     

    Entre la route d'Audon à Tartas dans les Landes, et le lotissement de la Bretagne, d'une vingtaine de maisons, s'étend sur environ 200 mètres un espace herbeux en lequel, le 11 décembre 2012 avaient été plantés par une équipe de jardiniers municipaux, des arbres qui, soit dit en passant, ne se sont guère trop développés. Bon, sans doute quand je serai très vieux, seront-ils alors de belle taille, ces arbres...

    Cet espace herbeux de 200 mètres de long, d'une trentaine de mètres de large, est le terrain de chasse des minous du lotissement. Il y en a habituellement, tous les jours, 3 ou 4, de ces minous, bien plantureux, évoluant, gambadant, ou en arrêt une patte levée devant un trou... Un beau noir, un magnifique blanc et gris, un joli roux, ce dernier quêtant des mamours, très familier et venant parfois, traversant la route, jusque dans l'entrée des maisons situées de l'autre côté de la route.

    Les campagnols, les mulots, les musaraignes et autres petits rongeurs, ont généralement dans cet espace herbeux, une durée de vie très courte...

    C'est -dis-je- « que le Bon Dieu il a pas fait la souris pour faire joli dans la nature, mais pour être bouffée par le minou »...

    Dans « Titi et Sylvestre » un illustré pour enfants, c'est toujours l'oiseau (Titi) qui gagne et ridiculise Sylvestre, le gros minou... Comme dans les contes de fée où ce sont les gentils qui gagnent et où les méchants perdent...

    Comme chez les Témoins de Jéhovah où, dans leurs écritures sur le « monde à venir » l'on lit ceci « le loup se couchera auprès de l'agneau et le lion mangera de la paille »... Ce qui, extrapolé à la relation entre la souris et le minou, devient « le minou mangera de l'herbe » et « le souriceau tètera la minette »...

    Un « non sens », une négation totale de la « mécanique de l'univers », de la relation naturelle qui s'établit entre les êtres vivants... (qui soit dit en passant n'est pas faite que des uns qui se nourrissent des autres, mais aussi de symbiose, d'association et de complémentarité)...

    Mais c'est vrai que la « mécanique de l'univers » ne « fait pas dans la dentelle » et que la vie, que la réalité, « n'est pas un conte de fées »...

    Le principe de cette « mécanique de l'univers » extrêmement complexe tout en étant ordonné, moteur et créateur de tout ce qui existe, naît, se développe, disparaît, avec ses lois physiques et chimiques... Est -pour ainsi dire- « la seule vraie justice », une « justice » qui survivra à la justice des humains... Et aux « contes de fée » des humains, et aux « contes-histoires vraies-horreur/épouvante » des humains...

     

    Cela dit, Mayotte, le 101 ème département français, n'est pas loin s'en faut le « paradis des minous »...

    Je me souviens qu'en 2014, entre Koungou, Kaweni et Mamoudzou, l'on voyait sur des pare-brise de voitures, des chats broyés écrasés qui avaient été écartelés par des jeunes de 15 ans désœuvrés livrés à eux-mêmes dans la rue (ils se mettaient à quatre et chacun tirait le chat par une patte)...

    Cependant, les chats errants étaient aussi attrapés par des migrants clandestins, qui, très pauvres et dans une misère endémique et demeurant sous des abris sommaires de planches, tôles, caisses empilées et bâches et tissus divers, les bouffaient...

     

     

  • Un rêve bizarre (nuit du 31 janvier au 1er février)

    Sous anesthésie locale, lors d'une consultation intervention en hôpital de jour, l'on m'avait extrait, juste en dessous de l'os pariétal de la boîte crânienne, entre des replis du cerveau, trois sortes de petites larves mortes qui ressemblaient à des anneaux de ténia, dont les extrémités étaient racornies et durcies...

    Le praticien m'avait foré la boîte crânienne avec une « perceuse chirurgicale », puis introduit dans la petite ouverture ménagée, une longue pince effilée munie en son extrémité de minuscules crochets, et une fois atteinte la zone à traiter, avait écarté les plis cérébraux afin de pincer chacune des trois petites larves mortes en l'un de leurs bouts racornis, et de les extraire...

    Alors que je me trouvais encore sous l'effet de l'anesthésie locale, le praticien m'avait montré les petites larves qui, effectivement avaient une ressemblance frappante avec des anneaux de ténia, d'une couleur de blanc sale, durcies et recourbées en leurs bouts... Et, comble de l'horreur... L'une d'entre elles était « encore vivante » et « gigotait » comme un ver cannibale furieux d'avoir été sorti d'un bout de viande juteux...

     

    En me réveillant, je pensais à des cervelles d'agneau congelées, transportées par cargo frigo d'Amérique du Sud ou du Nord, ou de Chine ou d'Australie ou de Nouvelle Zélande, à destination des grands ports d'Europe, puis acheminées par camions frigorifiques de 38 tonnes vers les grands centres commerciaux...

    J'imaginai en plein océan Atlantique ou Pacifique, particulièrement en zone intertropicale, une panne d'électricité suite à un court circuit sur un cargo usine géant -ou un incident technique assez sérieux- cause d'une « rupture de la chaîne du froid » de plusieurs heures voire même de 2 jours...

    « Silence radio » -on sait bien pourquoi- sur ce temps de « rupture de la chaîne du froid » en plein milieu de l'océan... Loin de toute base terrestre et donc hors contrôle... Vu l'enjeu économique et financier, la perte de ces tonnes de cervelles -et autres produits de viande d'ailleurs- qu'il aurait fallu jeter dans l'océan (régal pour les requins)... Donc « on fait l'impasse sur cet épisode de rupture, c'est réparé -on a mis 48 h mais tant pis- l'électricité revient... Et basta, on continue comme si rien ne s'était passé »...

    Par 45 au soleil sous les tropiques sur le pont du navire, avec de surcroît 95 % de taux d'humidité dans l'air ambiant, durant le temps de la rupture de la chaîne du froid, quelques « miasmes » microscopiques, virus, bactéries... Se sont introduits dans les cervelles et dans les quartiers de bidoche...

     

    Mon « histoire » s'arrête là...

    Je ne suis guère un fanatique de produits alimentaires (notamment carnés) qui viennent de l'autre bout de la planète, et qu'on achète dans des « Grand Frais » ou des « Leclerc géant » !

     

    NOTE : Au 19 ème siècle à travers les océans, l'on transportait vivants les animaux d'élevage que l'on nourrissait et soignait, dans des conditions de confinement et d'entassement déplorables- et c'est ainsi que s'opérait la « mondialisation » de l'époque pour la consommation vulgarisée de viande... Avec déjà tous les risques sanitaires que cela comportait, surtout du fait de la manière dont étaient traités les animaux d'élevage...

     

    Au 51 ème siècle dans la « Confédération des Planètes Développées de plusieurs systèmes stellaires dans le groupe local galactique », c'est par vaisseaux spatiaux que seront transportés, cryogénisés, des animaux d'élevage tels que des sortes de moutons-kangourous ou de vache-hippopotame …

     

     

  • Souvenir d'un 28 janvier

    Le lundi 27 janvier 2014 je me trouvais dans un TGV Bordeaux – Aéroport Roissy Charles De Gaulle, avant de prendre un avion XL Airways à destination de Mayotte et La Réunion, départ 22h 30 de Roissy, avec un arrêt à Marseille Provence vers minuit (une heure trente d'arrêt), et arrivée à Dzaoudzi (Mayotte) le mardi 28 janvier vers 11h heure locale...

    Je me souviens, à l'arrêt de Marseille, de ce Cadi musulman en grande tenue gandourah blanche et chéchia rouge, qui semblait être (en fait se montrait) le « caïd du coin », très sûr de lui, très entouré de ses amis et famille proche, et qui, très certainement à son arrivée à Mayotte, allait être accueilli dans sa communauté et donc, n'avait aucun souci à se faire pour son hébergement...

    Quand on sait qu'à Mayotte le problème, la « prise de tête », la « galère » que c'est pour trouver un hébergement (hôtel, chambre d'hôte) tout au long de l'année ; ce Cadi faisait certainement partie des bienheureux !

    Durant toute la durée du voyage depuis Roissy jusqu'à Dzaoudzi, j'ai eu la chance de me trouver proche d'un hublot, de telle sorte que j'ai pu assister après le départ de Marseille, au survol en diagonale de la Méditerranée, au passage au dessus du golfe de Benghazi (Lybie), puis la traversée du désert Lybien, du Soudan, d'une partie de l'Ethiopie ; et au moment où le jour se levait, vers 5h 30 sur ma gauche dans un lointain qui me paraissait proche, le massif du Kilimandjaro 5000 mètres de hauteur, se dressant à la limite du Kenya et de la Tanzanie...

    Un « pur émerveillement » pour moi... L'œil collé au hublot... Je pensais à tous ces gens devant et derrière moi, qui avaient tiré le rideau du hublot, et qui regardaient des films vidéos de thrillers débiles...

    Puis ce fut le survol de l'océan Indien, sorti d'Afrique au dessus de Zanzibar et Dar es Salaam, puis la descente sur Mayotte...

     

    NOTE : Avec Air France ou Corsair, à destination de La Réunion, le trajet est différent : depuis Orly, survol des Alpes, de l'Italie, entrée en Afrique au large d'Alexandrie, survol de la Mer rouge, de l'Ethiopie, de la Somalie et de l'océan indien...

     

  • Un jour ailleurs

    Un jour ailleurs

    Mais où et quand et comment

    Un jour ailleurs

    De cet au delà dont on ne sait rien

    Rien hormis ce que l'on en imagine

    Ou qui nous a été décrit par les curés les imans et les sorciers

    Ou la science parallèle

    Un jour ailleurs

    Je serai plus là pour le voir

    Un jour ailleurs

    Je me serai envolé

    Sûrement pas comme un ange

    Dont je rêve les ailes de mon vivant

    En pensant quand même

    Comment j'enfilerais un pull avec des ailes dans le dos

    Un jour ailleurs

    Combien ça coûtera

    Ces jolies choses féminines

    Qui font regretter de devenir trop vieux

    Les rassis qui font du lèche Jules et Jim

    Et refusent de se mettre sur la tête

    Une casquette de pépère

    Un jour ailleurs

    Qu'est-ce qu'il y aura ces soirs que je verrai pas

    A la Télé

    Et qu'est-ce qu'ils diront dans les réseaux sociaux

    Qu'est-ce qu'il y aura après Macron

    Les écrans des téléphones portables seront-ils hologrammes

    Verra-t-on donc son copain Néo-zélandais

    Se gratter le bout de l'oreille

    En pouvant dimensionner l'image dans l'air devant soi

    De manière à ce qu'elle n'envahisse pas l'espace

    Occupé par les gens autour

    Un jour ailleurs

    Quels sont les mots qu'on dira

    Et que fera-t-on des mots qu'on a tant dits et écrits

    Qu'ont fait parfois des fils avec des nœuds qu'on a pas su

    S'ils étaient gordiens

    Cocoricotéens

    Assassins

    Ou sauveurs du monde

    Un jour ailleurs

    Peut-être saurai-je

    Enfin je veux dire

    Un autre moi pas clone de moi

    Ce jour ailleurs

    En 2297

    Ou dans un million d'années

     

  • Errances littératoques, suite (31 janvier 2020)

    ... Petits anchois sclérosés au fond d'un grand bocal, sous une couche de poux, de cloportes et de mantes religieuses, écrasés, concassés...

    Gros bérets bleus piqués de plumes de geai posés autour du trou d'un fauteuil d'aisance...

    Ciseaux, couteaux, bobos, caca pot, yaourts aux noix de cajou, fanfreluches féminines soldées et coccyx cassés...

    Pété dans le seau à champagne, roté dans le bidet et bu toute la bouteille de white spirit...

    T'as pas vu passer un buffle devant la réunion d'apéro dînatoire des bac-plus-cinq en goguette au moment où le Grand Basané pied-au-cultait la porte du frigo, en slip Bingo et en tongs de jeune retraité de la Fonction Publique, tongs à 3 euros, piqués à son tonton en knickers pas basané du tout lui ? ...

    Hardie coccinelle sur un quart de tartine bardé de sushi et de mayonnaise rose, punaise rayée le long du col d'un carafon ventru à demi plein de sirop d'orgeat et d'eau de vie de mirabelle...

    Venu sans portefeuille sans portable sans que dalle d'ailleurs, juste son slip de bain sur le cul, même pas de serviette sur l'épaule, sur une plage de pays très pauvre... Bac-plus-cinq en touriste lambda s'endort sur le sable, à son réveil plus de slip, un miséreux le lui a ôté vite fait, aussi adroitement qu'un rat qui du bout de ses pattes enlève de la tapette le petit morceau de fromtom sans se faire prendre... Qu'il a raconté le copain prépa pharmacie deuxième année au rire gras en mal de recherche d'un job d'été...

    Et des pastèques coupées en quatre sur le tapis bleu où des cul-de-jatte en caleçon long se dandinent dans l'appart' d' à côté fenêtres ouverte (on les voit se bidonner, les cul-de-jatte, depuis la terrasse où se tient l'apéro dînatoire)...

    Il n'y a rien d'essentiel et encore moins de transcendant à ajouter après les discours foireux des fossiles pensants et des hypocrassies des franges d'en haut qui snobent les petits retraités à mille euros par mois roulant en Fiat Panda et les femmes de ménage de 55 ans mal au dos qui prennent un bus à 5 plomb' du mat pour aller balayer des locaux où vont siéger des assemblées d'actionnaires...

    Le buffle avec sa trombine de dinosaure aigu dentu deux cornes en tire bouchon il va foncer dans la meute des festayres...

    Le frigo qui baille et exhale gaspatcho ail refroidi, avec son boîtier programmateur gestionnaire de denrées de son contenu, par la magie des algorithmes, il va indiquer quant il faut renouveler les pois cassés et la confiture...

    Pour les vieux de d'en 50 ans d'ici, ça sera plus dur que pour les vieux de 2020, avec la robotique jusque dans les toilettes...

    Un socle de dimension humaine environnementale proche familiale, même bardé qu'il est de consoles de jeux, de tablettes et d'ordinateurs à l'école, existe encore pour les gosses et les ados nés entre 2005 et 2015... Et pour ces gosses et ces ados qui seront vieux dans ces années où on sera mort , les nés avant 1990... Ça s'ra encore plus dur parce que c'qui restera d'la dimension humaine environnementale, aura beaucoup rétréci avec la robotique partout présente jusque dans les tissus cérébraux... Et que les vieux de 2110 ne pourront plus rien faire ni penser sans ces objets connectés, de domotique et de robotique – à moins d'avoir acquit la culture qu'il faudra pour tout ça...

     

     

  • Ce ne sont plus les mêmes générations aujourd'hui, que celles des victimes de la 2ème guerre mondiale

    Si l'hostilité et le racisme dirigés contre les Juifs me révolte, je ne soutiens ni n'approuve l'implantation des colons dans le territoire Palestinien. Une implantation qui s'est intensifiée depuis l'arrivée de Benyamin Netanyahou au pouvoir en 2009...

    Ce sont en effet, d'une part l'hostilité croissante manifestée à l'égard des Juifs, et d'autre part les colonies hors frontières d'Israël, deux faits qu'en aucune manière on ne peut mettre en parallèle, ce que font cependant sans état d'âme ceux qui prônent la haine des Juifs... Aussi, non cent fois mille fois non pour la haine des Juifs et toutes les exactions commises à leur encontre... Mais oui à la dénonciation de l'implantation des colons en territoire palestinien !

     

    Parmi les rescapés de l'holocauste de la seconde guerre mondiale dans lequel ont péri 6 millions de juifs, je ne pense pas qu'il y ait eu en 1948 lors de la création de l'état d'Israël, beaucoup de rescapés de l'holocauste, qui ont eu l'énergie et la force (la santé) nécessaire pour fonder une colonie (une exploitation agricole), vu le travail que cela demandait, que ce soit en Israël même ou hors frontières définies par le traité de 1948... En effet dans l'état où se trouvaient ces malheureux, je les imagine mal en 1948 se livrer à des travaux « herculéens »...

    Peut-être-et même sans doute, des fils et des petit-fils de déportés, par la suite, sont devenus ces colons implantés en territoire palestinien, mais ils ne doivent pas à mon avis, être très nombreux...

    De toute manière, aujourd'hui en 2020, les rescapés de l'holocauste encore vivants, sont très vieux, 90 ans ou plus... Allez donc les chercher, ces vétérans de plus de 90 ans, dans les familles de colons actuels ! …

    Donc les colons actuels, en territoire palestinien, n'ont en règle générale rien à voir avec les générations de juifs qui ont été victimes de l'holocauste de la seconde guerre mondiale...

    Autant je suis pour le « devoir de mémoire » (célébrations, commémorations, information notamment des jeunes), autant je suis pour la dénonciation de l'implantation des colons en territoire palestinien...

    Cette sorte d' « excuse » -ou de « compassion » ou encore de « tolérance qui se justifierait », et qui consisterait en conséquence à « concevoir » parce qu'ils ont beaucoup souffert de 1940 à 1945, qu'ils s'installent, ces colons, en territoire palestinien dès 1948... Et à plus forte raison depuis l'arrivée de Netanyahou en 2009... « Ne tient absolument pas la route » ! (vu l'état de faiblesse physique en lequel se trouvaient tous ces malheureux, incapables pour la plupart de manier pelle et pioche en 1948 ; et aussi du fait qu'après 2009 déjà, beaucoup de vétérans survivants étaient morts)...

    Autre remarque que je fais en ce qui concerne une autre célébration que l'on fait depuis 1944 en France ( celle en mémoire des soldats américains morts au combat en 1944/1945 dont au débarquement du 6 juin 1944) :

    Les générations 30, 40 et 60 ans d'américains d'aujourd'hui, n'ont rien à voir avec cette jeune génération d'américains de 1944... Donc, nous ne devons rien aux américains d'aujourd'hui âgés de 30, 40, 60 ans... Dont certains (en particulier des jeunes de moins de 30 ans) -il faut oser le dire parce que c'est malheureusement vrai- ne savent même pas situer la France sur un Atlas géographique ! (Ni Israël d'ailleurs)...

     

     

  • Pécole et baskets

    Deux faits d'actualité m'interpellent :

     

    Le premier, au sujet de ce virus chinois avec toutes ces mesures prises qui me semblent totalement disproportionnées, une ville de plusieurs millions d'habitants mise en quarantaine toutes entrées et sorties interdites, en Chine (et c'est peut-être ce qui va se passer ailleurs dans le monde)... En France des pharmacies en rupture de stock de masques de protection tant les gens se précipitent affolés pour se procurer ces masques...

    Alors que ce virus, en fait, n'est guère plus virulent qu'un virus de forte grippe et que seules des personnes âgées et fragilisées peuvent en mourir... (Ce qui se passe déjà pour une grippe classique)...

    On se croirait dans un film de science fiction épouvante ayant pour thème une pandémie mondiale (en particulier aux USA avec des hôpitaux qui reçoivent des milliers de gens à la fois -en  effets spéciaux d'images il faut dire), des zones de population totalement circonscrites avec des corps d'armée tout autour... Des gens qui meurent en masse dans la rue et que sais-je encore...

    Dans la réalité, comment voulez vous que, par exemple en France, les hôpitaux et cliniques puissent accueillir en même temps des centaines de malades... Quand on sait que tous les hôpitaux sont déjà saturés en « conditions normales » ? Notre pays n'est absolument pas en mesure de faire face à une épidémie causée par ce virus affectant des dizaines de milliers de gens si cela devait être le cas !

     

    Le deuxième fait d'actualité, au sujet de ce « buzz » sur une nouvelle marque de baskets « très à la mode » paraît-il... Des « godaces » qui coûtent 250 euro la paire et que soit-disant l'on s'arrache dans les boutiques de chaussures... Je trouve cela indécent, impie, quand on sait que tant de gens sont dans la misère !

     

    Ce sont bien là, deux faits d'actualité qui « symbolisent » le monde dans lequel nous vivons, cette société d'hyper consommation et de peurs entretenues !

     

     

  • La genette commune

    Genette

    La genette est un petit félin méconnu de nos jours, qui ressemble au chat, c'est un animal sauvage difficile à observer du fait qu'il vit durant le jour dans les arbres de forêts profondes où la végétation est assez dense et impénétrable aux promeneurs...

    Il existe plusieurs espèces de ce petit félin, réparties en Afrique du Sud, Afrique de l'Est, Afrique du Nord et zone subtropicale entre le Sénégal et le Soudan ; dans la péninsule ibérique et le Sud Ouest de la France et jusqu'au pourtour méditerranéen...

    Au Moyen Age en France, ce petit animal était domestiqué et remplaçait le chat dans de nombreux foyers, ce que contestent cependant quelques médiévistes du fait que la genette a une odeur forte, musquée, et que le chat, présent en France au Moyen Age, lui aurait été préféré pour l'élimination des rongeurs, souris et rats...

     

    Bien que de nos jours, avec l'industrialisation, l'agriculture intensive, les réseaux de voies de communication, les espaces urbanisés, la transformation par les humains des paysages ; avec la gestion et l'entretien par les engins mécaniques, par la technologie, des espaces environnementaux notamment des forêts, et par l'utilisation massive des pesticides ; de nombreuses espèces animales, mammifères, insectes, oiseaux, soient en voie de disparition ou menacées d'extinction... Il n'en demeure pas moins que le nombre d'espèces encore inconnues, jamais rencontrées, jamais observées, tant pour les mammifères que pour les oiseaux, les insectes et les poissons et animaux marins des grands fonds océaniques, est aujourd'hui au moins dix fois plus important que le nombre d'espèces répertoriées et donc connues...

    Il en est de même pour les végétaux de toutes sortes, arbres, plantes, fleurs, herbes... L'on n'a point idée de l'immensité, de la diversité de la vie sur cette planète, notre planète, la Terre !

    Nous vivons dans un monde non fini où demeure immense tout ce qu'il y a encore à découvrir...

    Ce monde non fini, nous sommes en train de le faire mourir par tout ce que l'on lui fait subir, mais envers et contre tout, il y a cette résistance, cette opiniâtreté et cette adaptabilité du vivant qui s'oppose à l'activité, à l'industrialisation, à la technologie des humains...

    Et même si, au pire, que ce soit par la faute de l'Homme ou par quelque événement cosmique violent et destructeur, la Terre devait devenir une planète morte ou disparaître... La vie continuerait, se développerait, naîtrait... Ailleurs, et dans une immensité, une diversité comparable à ce qui existe sur notre planète...