Le grillage, aussi serré qu'il soit, laisse l'air passer

… Cette liberté que nous prenons en nous exprimant, en nous exposant, sur quel sujet que ce soit, de l’ordre personnel ou intime, ou d’un ordre plus général ; soit nous la prenons, inconscients ou pusillanimes que nous sommes, en face de tout ce qui nous épie, nous contrôle, nous surveille, peut nous nuire ; soit nous la prenons avec la connaissance de ce qui nous épie, nous contrôle, nous surveille, peut nous nuire… Mais la connaissance est diffuse, c’est comme si nous avancions sous un ciel nuageux annonciateur de pluie dans l’espoir que la pluie ne tombe pas…

 

Et la connaissance de ce qui nous épie, ce n’est pas l’acceptation de ce qui nous épie (quoique parfois si), c’est en somme, « faire avec » et donc s’adapter ( ce qui n’est pas la même chose que d’accepter de plein gré ou par démission ) … Mais l’adaptation exige de se résoudre à un effort d’imagination, de « travail de langage » dans le propos ou dans l’écrit – ou dans l’image produite – de telle manière que ce que l’on exprime « librement », puisse en quelque sorte « passer entre les projectiles », ce qui est loin d’être aisé…

 

Sous les rois, il y avait les bouffons ; sous les dictatures de nos jours, il y a ce qui parvient à être dit sans être empêché et qui échappe aux mailles du filet ( comme par exemple un garde -manger d’antan, grillagé très serré, qui ne laissait pas passer les mouches ni les moustiques mais tout de même de minuscules bestioles ailées )…

 

Sous la dictature des systèmes d’investigation automatisés et robotisés, c’est « un peu plus difficile » de ne point être empêché de dire… Mais c’est possible, et cela le sera toujours, parce que l’intelligence dans l’imaginaire et dans l’adaptation (et donc dans le « faire avec ») battra d’une longueur l’intelligence artificielle des robots et des systèmes d’investigation automatisés…

 

 

 

liberté

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