Le révolu ne "ressuscite" jamais

... Que reste-t-il de ce que fut notre vie, il y a 10, 20, 30 ans ? ...

De notre vie quotidienne d'alors, des relations, des connaissances de ce temps là, dans notre activité professionnelle, entre autres activités ?

De tout ce que nous avons exprimé, réalisé, partagé, dans l'environnement où nous nous trouvions, celui du travail avec les collègues, celui de l'endroit où nous vivions; celui de là où nous passions nos vacances une fois l'an...

C'était en ces années 1990, 2000/2005... Et ce que nous avons "couché sur le papier" ou pris en photo en ce temps là, "pris sur le vif" et dans la réalité du moment, dans l' "atmosphère" du moment, avec les mots du moment, avec l'impact que ces mots dits ou écrits ont eu dans le moment et dans le temps qui a suivi ce moment dans l'environnement de relation de ce moment... Qu'en reste-t-il, du fait que ce qui rendait actuel ce qui était exprimé, réalisé, dit ou écrit ou pris en photo et partagé, a forcément dans l'actualité d'aujourd'hui de notre vie, perdu toute cette actualité qui était celle de la vie que nous vivions il y a 10, 20,30 ans à tel endroit, avec telles personnes amis connaissances collègues de travail à telle époque ?

C'était alors, ces jours là, ces années là, comme si tout le temps vécu se situait sur un même plan, une sorte de "paysage" sans durée définie d'existence et traversé, parcouru avec en nous le sentiment -ou l'impression- que demain, après demain, l'an prochain et peut-être même pour toujours- l'illusion allant jusque là- le paysage ne changerait jamais...

 

... 10, 20, 30 ans après il ne reste que des souvenirs...

Des souvenirs et de la nostalgie...

Ce qui est révolu ne "ressuscite" jamais...

Le révolu, ce sont tous ces gens que l'on a connus et avec lesquels on a passé des moments heureux ou moins heureux, avec lesquels on a partagé, exprimé, vécu ensemble "des choses"... Des moments qui ont fait un temps, cette sorte de "paysage" qui devait toujours durer...

Tous ces gens en particulier il faut dire... Que nous n'avons plus vus, une fois passé de l'autre côté du paysage et que les kilomètres se sont succédé...

Bon c'est vrai, il y en a tout de même quelques uns, de ces gens, qu'on voit encore...

Je ne parle pas de ceux qui sont morts...

 

... Je pensais qu'avec Google et les moteurs de recherche sur Internet, en inscrivant le nom de telle ou telle personne -perdue de vue ou dont on se souvient, qu'on aimerait bien savoir ce qu'elle devient- qu'on peut retrouver facilement cette personne : c'est effectivement assez souvent le cas... Mais... Encore faut-il vouloir retrouver, avoir la curiosité de savoir ce qu'est devenue cette personne, si elle vit encore et où , et ce qu'elle fait dans sa vie qui peut être visible...

 

Qui en effet, ne laisse point de trace maintenant, sur internet, même sans être sur Facebook ou poster un commentaire dans un forum ?

 

... L'écriture récit ou anecdote de ce qui fut, de ce qui à telle ou telle époque a existé et a fait le "paysage", ce "paysage" qui nous semblait alors infini et le seul existant... Est-elle pertinente, a-t-elle un impact et lequel et auprès de qui ? ...

Dans l'actualité qui est celle du vécu d'aujourd'hui, le vécu de ce qui fut n'a de réalité que celle que la mémoire restitue -pour autant que la restitution soit exactement conforme à ce qui a été, et non un arrangement idéalisé...

Le lecteur du récit ou de l'anecdote, tout comme l'auteur, est lui aussi confronté à ses propres souvenirs, à ce que sa mémoire lui restitue... Et ce que la mémoire restitue à l'un et à l'autre, est un "paysage" différent (qui, parfois, est ressemblant")...

Aussi la pertinence et l'impact, de l'écriture de ce qui fut, dépendent-elles du rapport qui s'établit entre ce que restitue la mémoire de part et d'autre...

Mais il n'est pas sûr que le rapport s'établisse sur la ressemblance qu'il peut y avoir entre les "paysages"...

 

 

 

mémoire vécu

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire