Un rêve hyper méchant

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  • Le 26/11/2025 à 07:17
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… Du genre « pendant la sieste sur la digestion, qui te fout par terre au réveil » :

 

… C’était en un endroit très prisé de tourisme de consommation de masse, au large de Venise dans le golfe marquant l’extrémité de l’Adriatique ; je faisais partie d’un groupe parmi de nombreux autres groupes composés de personnes seules, de familles, de couples de toutes générations, nous étions tous en tenues d’été, panlalon léger, bermuda, pantacourt, maillot sans manche, casquettes et chapeaux de toutes les façons avec marques et logos, sacs de plage, petits sacs à dos, musettes en toile…

 

Mon groupe dans lequel je me trouvais, une vingtaine de personnes, attendait interminablement que vienne l’embarcation devant nous conduire dans une île quelque part dans le golfe, une île sensée être le « summum absolu » du rêve, de « choses uniques et merveilleuses à voir, avec des tas d ’attractions inédites et surprenantes »…

 

Nous étions assis les jambes, le pantalon et les chaussures dans l’eau, au bord, en marée montante de mer agitée, très serrés les uns contre les autres ; au début de l’interminable attente de notre tour d’embarquer, arrivaient et partaient des groupes dirigés sans aucune aide ni aucun aménagement prévu d’aide à embarquer, vers des sortes de « bateaux » dont les uns étaient de grandes cuves métalliques, d’autres des  structures flottantes constituées de barres, de bancs étroits, de gradins et d’escaliers – tout cela sans plancher, sans fond et donnant direct dans l’eau…

 

Puis à mesure que le temps interminable s’écoulait, les groupes, et les « embarcations » à l’architecture surréaliste et compliquée, arrivaient ou partaient, de plus en plus nombreux…

J’observais l’un des groupes en train d’embarquer : les personnes devaient franchir un espace de mer d’environ 30 à 40 mètres afin d’atteindre la structure navigante – un échafaudage de gradins et de barres métalliques monté sur une sorte de ponton, difficile d’accès, très inconfortable en position assise voire debout en équilibre instable – l’espace de mer assez profond pour ne plus avoir pied, les gens forcés de nager en maintenant tant bien que mal leur sac de plage, leur sac à dos ou musette au dessus de leur tête, avançant tout habillés dans l’eau, la marée montant lentement mais sûrement, la mer de plus en plus agitée…

 

Ma hantise était de voir mes affaires dans mon petit sac à dos, mouillées en franchissant l’espace de mer – mon portefeuille, mon smartphone…

Et sans arrêt et à un rythme de plus en plus accéléré, arrivaient et partaient les groupes appelés les uns après les autres selon un ordre d’appel qui semblait arbitraire et sans règle précise ; le groupe dont je faisais partie n’étant pas encore appelé (nous attendions depuis un temps très long indéterminé)…

 

Nous (les personnes de mon groupe) étions adossés et très serrés les uns contre les autres, assis jambes allongées dans l’eau, à une vieille voiture des années 1920 dont les roues et tout le bas se trouvait dans au moins 50 cm d’eau ( que faisait là cette vieille voiture garée à moitié inondée?)…

 

En désespoir de cause, n’en pouvant plus de cette attente interminable et extrêmement stressante, et avec la perspective de devoir traverser cet espace de mer profond (les gens devant nager il n’y avait pas pied) pour atteindre la structure d’embarquement faite d’échafaudages, mes affaires mouillées forcément, passer peut-être une heure dans l’« embarcation » en position très inconfortable et en équilibre instable et tous serrés les uns contre les autres, pour finalement arriver dans cette « île de rêve » dont je doutais qu’elle fût si paradisiaque que ça… L’envie me prit de me dégager, de fuir cet « enfer »…

 

Mais comment parvenir à quitter cet endroit, coincé que j’étais au milieu du groupe, ne pouvant enjamber toutes ces personnes, me frayer le moindre chemin sans marcher sur des poitrines, des ventres, des têtes, des jambes ? Et avec cette carcasse de vieille voiture qui compliquait encore la situation, l’eau qui ne cessait de monter, les cris des gens, le bruit de ferraille de ces structures navigantes architecturées comme des compositions pseudo-artistiques surréalistes de divers matériaux métalliques ?

 

Putain d’île de rêve ! Que faisais-je là en cet endroit si prisé de grand tourisme de masse ? Par quelle aberration de circonstances m’étais- je trouvé dans cette situation si éloignée de mes aspirations ?

 

Réveil inconfortable dans une sensation de digestion perturbée…

 

 

 

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