vulnérabilité

  • En ces temps de tensions et de crispations et de perte d'humanité

    C’est très curieux ce qui m’arrive – je ne pensais pas ressentir cela à ce point – mais dans mes déplacements pour me rendre dans des espaces commerciaux, certains lieux publics plus ou moins fréquentés, à la vue de beaucoup de personnes portant un masque, notamment des femmes, des gens âgés, des personnes dont il émane d’elles quelque chose de « fragile » ou de vulnérable (dans leur attitude, leur comportement, la façon dont ils regardent autour d’eux, la partie visible de leur visage), des personnes souvent se déplaçant seules, avec leur sac de provisions et d’achats à la main… Il me vient de la compassion, tout le contraire de ce qui est indifférence, et alors je les regarde comme si c’était ma grand-mère (qui est morte depuis plus de vingt ans), ou ma mère, ou mon père (morts eux aussi), ou me rappelant une personne que j’ai connue dans ma vie pour laquelle j’ai eu de l’empathie… Je sens alors ce qu’il y a de profondément et d’intemporellement humain à la vue de ces personnes portant un masque…

    Je ne sais pas comment expliquer ce que je ressens mais c’est très net depuis quelque temps.

    J’avais dit une fois et d’ailleurs je le pense tout le temps, que les gens le plus souvent dans les lieux publics et dans leurs déplacements au quotidien quand ils se croisent, ne se regardent jamais, ce que je déplore parce que le regard que l’on porte aux autres – du moins à certaines personnes femmes ou hommes, vieux ou jeunes – est une manière de communiquer, d’exprimer quelque chose que l’on ne peut pas dire avec des mots…

    Dans ces temps actuels de tensions, de crispations, de dénis, de refus, d’opposition systématique et épidermique, de contestation ostentatoire et arrogante, de provocation délibérée, d’incivilités et de violences verbales et comportementales ; je me dis que tous ces gens que je vois, d’âges divers, femmes et hommes, jeunes ou vieux, du moins beaucoup d’entre eux qui se conforment aux prescriptions recommandées et qui pour certains d’entre eux sont des personnes en apparence vulnérables (vulnérables dans le sens de ce qu’il y a de profondément humain en elles et qui n’est pas reconnu voire méprisé, offensé)… Ne sont en aucune façon dans l’ostentatoire, dans l’arrogance mais plutôt dans la simplicité, avec un fond d’humilité et de gentillesse, et c’est la raison pour laquelle les apercevant masqués – par la force des choses il faut dire – j’éprouve de la compassion, une certaine empathie pour ces gens…

    Voilà, je tenais à dire cela, à l’exprimer comme j’ai essayé de le faire…

     

     

  • Quand et comment est-on vulnérable ?

    ... On ne se fragilise pas lorsqu'on exprime en public sa nullité en culture people ou footbalistique... Surtout si l'on le fait avec insolence et que l'on en tire une sorte de fierté personnelle, ainsi d'ailleurs que lorsque l'on expose sa méconnaissance, son indifférence, son mépris ou son silence à propos de tout ce qui pète, qui fait du bruit, qui est de mode, qui "bling-blingue" et fait la Une des réseaux sociaux par annonce d'effet, de "scoop"...

    Cette nullité de tout cela, que l'on affiche ainsi, dont on se déclare, en public... C'est une sorte de culture j'ose dire...

    En revanche, on se fragilise lorsqu'on expose en public sa vie privée, son intimité, ses proches, et que de surcroît on porte en image, en photo, sur les réseaux sociaux, sur un blog...

    La dureté du monde c'est une réalité. Tu crois toucher, émouvoir, intéresser... Mais il y a tout ce que dissimulent les convenances, les règles, les bienséances, les politesses, les amabilités apparentes, les paroles confortantes, et jusqu'à même des amitiés de plus ou moins longue date... Jusqu'au jour où des pierres sont jetées dans ton jardin, où des indifférences, des trahisons, des infidélités, des mesquineries, des duperies, des propos ambigus, des manières un peu lestes d'agir, de ces autres dont l'estime te semblait acquise, viennent te surprendre sans que tu saches parfois d'où et de qui ça vient !

    Aussi le meilleur moyen d'éviter toute cette merde, c'est de ne pas se fragiliser en exposant sa vie privé, son intimité... Sans pour autant s'isoler, se retrancher du monde ou se barricader...