problématiques

  • Que vaut la parole d'un "témoin de son temps" ?

    … Un « témoin de son temps » qui n’a plus vingt ans ni trente ni quarante, et dont l’avenir avec ses jours qui viennent est de plus en plus court…

    S’il n’est pas confronté parce qu’il les évite et s’y refuse, aux problématiques habituelles, d’une complexité accrue, du monde d’aujourd’hui…

    Peut-il être crédible ?

     

    Certes à 30, 40 ans et disons jusqu’à 60 ; l’évitement manifeste et répété d’être confronté aux problématiques inconfortables qui se posent au quotidien dans le monde et dans la société, et dans les environnements assez hostiles d’aujourd’hui ; réduit considérablement la crédibilité du « témoin de son temps » qui, en vérité, n’est guère « le témoin de trop grand chose » puisqu’il vit « retiré » dans l’abri qu’il s’est constitué et que son témoignage ne dépend pour l’essentiel, que de ce qu’il reçoit, apprend, est porté à sa connaissance, de l’extérieur de là où il vit…

    En revanche, à 70 ans et plus, le « témoin de son temps » n’ayant plus devant lui qu’un avenir de plus en plus court – et raison de plus encore s’il est en mauvaise santé – peut-être plus crédible du fait qu’il porte en lui tout son vécu, tous ses souvenirs, tout ce qu’il a pu observer, du temps où il était confronté aux problématiques qui sont celles de tout un chacun… Et que son âge avancé, que son état de santé constituent en quelque sorte une « excuse » ou une « justification » à son évitement d’être confronté aux problématiques complexes du monde et de la société d’aujourd’hui…

     

    Toutes ces problématiques que sont la circulation en voiture sur les grands axes routiers et en ville, un trajet à effectuer en train ou en avion, séjourner dans un lieu de vacances et de loisirs de grande fréquentation estivale ou à certaines périodes de l’année, recherche d’un logement, achat ou vente d’un bien immobilier, travaux de rénovation d’habitation à entreprendre, relation difficile avec des personnes peu amènes enclines à la critique…

    Problématiques liées à toutes sortes de démarches administratives et autres, impliquant de devoir se conformer à des règles, à des conditionnements limitatifs – et de surcroît « par Internet » avec formulaires à servir, identifiant, mot de passe, codes de sécurité etc. …

    Problématiques donc, étant celles du rapport que l’on a au monde, à la société, à des environnements, à des aléas, à des risques, à des imprévus, à des empêchements, à des contraintes,à des dangers, à la dureté du monde et des gens dans la vie au quotidien…

     

    Car – c’est évident- dès que tu sors de chez toi, de ton environnement d’activités telles que la marche, le vélo, la lecture, le dessin, l’écriture, le jardinage, toutes activités auxquelles tu te livres sans être confronté aux problématiques du monde d’aujourd’hui… Tout alors te semble difficile, hostile, te démotive, ne t’incite pas à « aller de l’avant », à t’adapter, à risquer, à acquérir la capacité à gérer et à entreprendre en dépit de la difficulté qui se présente…

     

    Il faut dire – c’est évident aussi- que les problématiques évoquées ci dessus, du monde et de la société d’aujourd’hui, de par leur complexité dans leurs « arcanes » et dans leur diversité , de par la violence avec laquelle ces problématiques se posent, de par l’inconfort qu’elles génèrent, de par l’impact dérangeant qu’elles ont dans notre vie quotidienne, sont le plus souvent démotivantes et, en quelque sorte, ne nous rendent pas forcément « plus forts », certaines même de ces problématiques ne nous apportant rien de « positif » étant pour ainsi dire des « maux inutiles »…

     

    Et il y a toute cette arrogance, toute cette suffisance, toutes ces certitudes « en béton » et sans cesse confortées en eux, de celles et ceux qui maîtrisent, qui savent faire, qui sont à l’aise, controntés qu’ils, qu’elles sont, aux problématiques du monde d’ajourd’hui…

    Associée, cette arrogance, au mépris de celles et ceux qui ne savent pas faire, qui ne maîtrisent pas…

     

    Le « témoin de son temps » alors, qui au dire des maîtrisants, « demeurant dans sa bulle » , en conséquence, n’a aucune crédibilité, ne fait que répandre du vent, qu’éructer, qu’être dans la seule contestation par le propos sans consistance qu’il tient…

    Car la consistance du témoignage qui n’est pas fondée sur du réel, sur du fait vécu, dans des situations difficiles de relation, d’environnement hostile exigeant de savoir s’adapter, perd de sa pertinence, de sa force, de sa valeur…