maux

Pour Elle j’étais son magicien des mots

Elle avait pondu Luna

Où déambulaient des fantômes

Elle habitait à deux pas de Saint Paul de Vence

Où j’avais déambulé

Non convaincu de la sacralité du lieu

Un jour près de vingt ans plus tard

Son Luna je l’ai fourgué en déchetterie

Et d’Elle pour qui j’étais son magicien des mots

Un beau jour je n’ai plus rien su

Mon Ré chie sur la portée

La raie de son immense nageoire-lame qui lui fait sauf la tête le tour du corps

Scie les flots de l’océan

Le Ré des bobos scie les pauvres hères qui eux ne touristent

Qu’au Mac Do

Ré autre version de Râ

Des pharaons

Sis tout en haut du ciel

Déclame

Un jour je m’envolerai

Hors de la portée

Où mon Ré ne chiera plus

De Luna broyé concassé pilé

Il sera peut-être fait une Une

Du journal du coin avec

La photo toute la page

D’un Premier Ministre de la République Française

Tendant un gobelet de flotte

À un vieux dans une maison de retraite

Bienvenue dans le monde

Des magiciens des maux

Il y a les mots qui hérissent

Il y a les mots qui guérissent

Sauf que …

Les mots qui hérissent sont entendus par des oreilles

Ou vus et lus par des yeux

Mais pour les mots qui guérissent

Il faut avoir en soi autant pour qui les dit ou les écrit

Que pour qui les entend ou les lit

Une foi de charbonnier

Pour qu’ils portent, ces mots

Atteinte aux maux dont souffre

Celui ou celle qui les subit ces maux