l'artiste et son rapport avec le monde

  • Certitude, lucidité

         L'écrivain, le poète, le peintre, dans son oeuvre en son ensemble ou dans l'une ou l'autre de ses oeuvres en particulier, exprime ce qu'il perçoit, ce qu'il sent, ce qu'il voit, du monde... C'est le rapport qu'il a lui-même et lui seul avec le monde ; l'idée, la représentation qu'il se fait du monde, et qu'il traduit dans son oeuvre. Et le monde, c'est le monde proche de lui, ce qui l'entoure, les gens, les paysages, les événements, les situations... Et par extension, le monde dans son ensemble, le monde "pluriel et divers"...

    Mais qu'en est-il pour l'écrivain, pour le poète, pour le peintre, dans son oeuvre, du rapport que le monde a avec lui? De l'idée que le monde se fait de lui? En particulier le monde proche qui est celui des gens autour de lui? Car ce que l'écrivain, ce que le poète, ce que le peintre alors traduit du rapport que le monde a avec lui, ne peut être autre que ce qu'il croit, qu'il imagine, ou dont il rêve, ou qu'il appréhende, du monde autour de lui...

    Les certitudes à mon sens, sont davantages celles qui nous viennent de ce que l'on est sûr de percevoir pour l'avoir observé et éprouvé et qui s'est répété ; que celles qui nous viendraient -pour autant qu'elles se manifesteraint- de ce que perçoit de nous, le monde. Car ce que perçoit de nous le monde, nous le croyons, nous l'imaginons, sans en avoir jamais la certitude... Et nous le croyons, nous l'imaginons, dans un sens ou dans un autre c'est à dire que cela nous rend heureux ou malheureux ; mais heureux dans l'illusion ou malheureux dans l'interprétation fausse que l'on se fait.

    Il n' y a pas, à mon sens, de certitudes réelles ou absolues... Mais il y a la lucidité. Et la lucidité est souvent tragique parce qu'elle refuse l'illusion, l'apparence, la facilité, qu'elle n'est jamais complaisante... La lucidité est le chemin le plus direct pour parvenir à la certitude, mais c'est aussi le chemin le plus difficile, le moins heureux...