jours heureux

  • Les jours mal rouis

    … Ce sont ces jours qui filent, ordinaires et sans événements notables, dont on ne situe jamais le moment où dans l’année ces événements se sont produits, jours qui, durant le temps de notre vie sont les plus nombreux ; où ce qui les a fait être ce qu’ils furent s’est étiré en instants confondus, aucun de ces instants n’ayant été isolé des autres et encore moins dans le souvenir fixé…

    À vrai dire ces jours qui ont filé, ordinaires et sans événements dont on se souvient, n’ont pas été rouis…

    Est-ce à dire que si, comme des fibres végétales, les moments dont ces jours ont été faits ont pu être retenus entre les doigts de la mémoire ; ces jours qui ont filé ont été « bien rouis » ?

    En somme, les jours « bien rouis » sont les jours heureux, où la partie râpeuse de chacun des moments qui ont fait ces jours a été dissoute…

    Les jours « mal rouis » sont les jours malheureux où la partie râpeuse de chacun des moments qui ont fait ces jours n’a pas été dissoute…

    Les jours « inrouis » sont des jours qui ont « raté d’être heureux » …


     

  • Ah, ou Oh... "France des Jours Heureux" !

    … Fabien Roussel et sa France des Jours Heureux… 2,3 % soit 799 334 voix pour 48 millions d’électeurs…

    Réduit à « faire barrage à Marine Le Pen » en appelant à déposer dans l’urne le 24 avril un bulletin Emmanuel Macron…

    Au moins, oui, au moins, celles et ceux qui ont voté Macron au premier tour, quand bien même certains d’entre eux n’adhèrent pas entièrement à la politique du gouvernement d’Emmanuel Macron et de son parti La République En Marche ; sont-ils logiques dans leur choix…

    La France des Jours Heureux ?

    Ou plutôt

    La France des Barricadés dans leurs maisons, derrière leurs clôtures

    La France des soirs ou fin d’après midi où il n’y a plus un chat dans les rues même dans les villes importantes, où l’on ne trouve plus que 1 ou 2 bistrots ouverts

    La France des pavillonnés en lotissement et de leurs « Je – monte – la – garde » hurlant au « vélo à sale tête » circuitant dans le lotissement

    La France des bals musette d’associations où l’on se tortille le derrière sur des airs de salsa

    La France des lotos et des repas de vieux et des promenades gourmandes

    La France des recettes de cuisine, des romans de terroir mélodramatiques, des ateliers associatifs où l’on « cause » bien plus « patate salade le temps qu’il fait ils nous emmerdent ces politiques y’en a marre de tous ces venus d’ailleurs, y’en a marre de tous ces assistés qui ne cherchent pas à travailler »

    La France de ce million et demi d’associations du genre « le Coin Accueille » où personne, absolument personne, dans l’association en question, ne te demande jamais qui tu es vraiment, à quoi tu t’intéresses dans la vie, et où les membres de la dite association se foutent complètement de ce que tu peux apporter autre que du pragmatique c’est à dire autre que tout ce qui a trait à de l’utilitaire au quotidien…

    C’est cette France là, qui vote pour Marine Le Pen, que souhaite voir arriver dans l’Union Européenne désunie, l’Ogre du Kremlin…

    Eh bien je vous le dis : « cette France là n’est pas ma France », je ne l’aime pas et je ne suis plus solidaire d’un bon quart de sa population quand il « arrive quelque chose de pas très drôle dans la vie quotidienne de cette population dérangée, perturbée »…

    Oh combien désormais je comprends encore mieux…

    Ce gros roux aux yeux verts

    Ce tigré à queue coupée

    Ce gris cendré à pattes planches

    Ce tigré de noir, de gris et d’orangé à poils longs et à queue touffue

    Ces minous « venus d’ailleurs » d’aucune maison

    Qui tous les matins dévorent les croquettes que je dépose dans une grande gamelle

    Qui font tous, en particulier plus que les autres ce gros roux aux yeux verts, trois pas en arrière quand j’en fais un vers l’un d’eux…

    Sauf peut-être le tigré à queue coupée que j’arrive à approcher de près…

    Ces minous se méfient des humains, sauvages, libres et indépendants qu’ils sont, et en aucun cas, ne se laisseront approcher et encore moins toucher.

    Ils « symbolisent » par la relation qu’ils ont avec l’humain que je suis, la relation qui pourrait désormais être la mienne à l’égard de mes semblables ( du moins un bon quart d’entre eux)…

     

     

  • Ces jours heureux (ou malheureux)...

    ... Ces jours heureux qu'il nous arrive de vivre, ainsi d'ailleurs que le souvenir que l'on a de ces jours ; sont comme l'eau encore toute chaude d'un bain qui s'enfuit par le trou de la baignoire.

    Il ne demeure alors au fond de la baignoire, que de l'écume.

    Et l'écume se cristallise en paillettes argentées...

    Les jours moins heureux sinon malheureux que nous vivons -qu'en fait nous subissons- sont aussi comme l'eau d'un bain qui s'enfuit par le même trou de la baignoire.

    Il demeure alors au fond de la baignoire une trace sombre, comme incrustée dans l'émail...

    En vérité, les paillettes argentées de l'écume, ou la trace sombre comme incrustée dans l'émail, immobilisent et figent le regard que l'on porte sur un jour présent qui a déjà commencé à s'enfuir...

     

  • Jours heureux

    ... L'ivresse des jours heureux disparaît comme s'enfuit l'eau du bain tourbillonnante et encore toute chaude, par le trou de la baignoire...

    Il reste alors autour du trou, une écume qui se cristallise et que seul, un regard ivre de souvenir, aperçoit...

     

  • Les morts et les jours heureux

         Les morts, les jours heureux, les pieux souvenirs, les visages-piqûres-d'héroïne, les mots vertige de grand huit, sont ensevelis dans les vies que nous menons, dans les projets que nous formons, dans nos espérances et dans nos égoïsmes ; dans les albums photo que l'on superpose en couches quasi géologiques dans les disques durs de nos ordinateurs, sur des blogs qui, jour après jour stratifient chaque billet rédigé dans un magma d'une épaisseur sans cesse croissante, dans des carnets de notes et d'anecdotes, sur des forums du Net...

    Les morts, les jours heureux, les visages et les mots, tout cela, tout ce que l'on fait et tout ce que l'on est, ainsi que tout ce que l'on contrefait, tout ce que l'on cocoricohète... Oui, tout cela part, tout cela fuit comme par le trou de la baignoire, dans un glouglou qui ressemble au ronflement d'un dormeur qui s'est shooté la veille au soir au gros rouge...

    Tout sera retrouvé, rien ne sera retrouvé... Comment savoir ?

    Tout à fait provisoirement cependant, juste le temps de ces vies que nous menons, ce qui n'est pas enseveli parce que l'on ne veut pas que ce soit enseveli, et qu'au fond au triste fond c'est cela qu'on ne cesse de retenir... Ce sont ces crêtes corrosives, ces hérissements qui déchirent la peau des doigts, ces concrétions rugueuses sur la surface des vies que nous menons, et que les jours heureux, les visages et les mots vertige ne parviennent pas à décaper...