étourneaux

  • L'observation du jour

    … À 6h 54 ce matin, dimanche 21 mars 2021, après avoir ouvert la porte donnant sur le jardin, j’aperçois le cerisier en fleurs depuis déjà une semaine (un cerisier dont les fruits sont mûrs et donc bons à cueillir début mai)… Le thermomètre indique -0,9 degrés Celsius, l’herbe est blanche de gelée ; les fleurs sur les branches les plus basses (et donc les mieux atteignables pour la cueillette des cerises) sont quasiment toutes tombées alors que celles des hautes branches sont, elles, intactes…

    Ce qui signifie que début mai, je doive prendre un haut escabeau et faire de la “voltige escalade” pour cueillir les cerises…

    Très peu pour moi, n’étant nullement – et ne l’ayant jamais été même dans ma jeunesse milliers de kilomètres en vélo- un “pro” de la “haute voltige escalade sur haut escabeau ou échelle” !

    Du coup je me suis fait cette réflexion :

    Les gens qui sont disposés à ce “genre de sport” consistant à faire de la haute voltige escalade sur échelle ou haut escabeau, notamment pour cueillir des cerises ; sont-ils, ces gens, enclins à quelque particularité de caractère, à quelque tendance à être ceci ou cela dans leur vie (par exemple des opiniâtres du “ne laisser rien perdre” n’aimant pas les merles ni les pies ni les étourneaux ni quoi que ce soit qui vole et qui pille – ni les gamins ou les voisins chapardeurs)

    Eh bien je vous le dis, les belles cerises de début mai, des hautes branches de mon cerisier cinquantenaire, cette année 2021, elles seront pour les merles, les pies, les étourneaux, les gamins chapardeurs ou quelque “Jean du Voyage” passant, munis, les uns ou l’ autre, d’un long bâton fourchu au bout… Ne vous en déplaise, les enclins du “ne laisser rien perdre” en même temps houspilleurs bastonneurs d’indésirables à deux pattes sans ailes ! …

     

     

  • Nuées d'étourneaux ...

    Dans un grand ban de heurts, des nuées d'étourneaux ébouriffés s'entrecroisent en des battements et des frottements d'ailes dans un ciel tout grillagé de traces blanches et écumeuses, longs sillages d'avions de ligne...

    Et dans les sillages bruissent les échos de tout ce qui, au sol, s'élève et se disperse de cris, de hurlements, d'incantations, de tambourinements, de cacophonies et de sons désaccordés...

    Des prêtres cruels et insolents dans leurs aubes multicolores grêlées de pierreries étincelantes, officient depuis des autels métalliques aux colonnes torsadées, invectivant des foules disparates et turbulentes, indifférentes aux discours des prêtres mais néanmoins soumises à un ordre qui vient de se substituer à l'ordre qui auparavant prévalait...

    Des essaims de fourmis rouges, noires, grises, couleur de terre ou de boue ou de sable, ou encore blanches comme les sillages des avions dans le ciel, se forment autour de poubelles renversées , de monceaux de gravats et de puits bouchés dont les margelles de ciment, fissurées, enduites de mousses lourdes d'humidité, sont piquées de fleurettes en détresse... Et de gros rats, des chats pelés, des chiens faméliques, de petits êtres, sortes de gnomes ou d'enfants singes ou de poupées animées, devant et derrière des éléphants sans trompe se balançant en funambules sur des troncs d'arbre, forment dans le paysage ambiant, une société qui ressemble à un agglomérat de peuples venus d'une confédération de planètes de plusieurs systèmes d'étoiles de quelque galaxie lointaine... Bien sûr, ces peuples extraterrestres sont une vue de l'esprit, purement imaginaires, d'ailleurs les rats et les chats pelés et les gnomes aussi difformes qu'ils soient, sont bien des êtres vivants de notre Terre, même ces gnomes sortes d'enfants singes sans doute issus de manipulations génétiques...

    Les étourneaux, point las cependant, de leur vol en nuées, tout à coup s'abattent au sol et font déguerpir les essaims de fourmis, les gros rats, les chats pelés, les chiens faméliques et les gnomes... À l'exception de quelques uns de ces gnomes qui, inconscients de leur difformité et de leur petite taille, juchés sur de hauts tabourets où ils ont pu grimper on se demande comment, se mettent à souffler dans des trompettes, s'imaginant entendus de la buse Ulhémane au vol bas et lourd dont le cri de ralliement surpasse les appels étouffés des fourmis qui dansent en sarabandes piétinantes autour des poubelles renversées...

    Des puits bouchés aux margelles fissurées, se lèvent de gros vers blancs aux anneaux hérissés de poils, dont les têtes dressées de chacun de ces vers, semblent émettre de puissantes ondes.

    Putrécanti, ribauminé et enlèvetonpantalon, et coiffe la tête de la buse Ulhémane d'une casquette de santon après lui avoir arraché la crête, glapit Rékurjon le meneur des gnomes depuis le plus haut des tabourets... À l'intention de Vachekichiale le gnome aux yeux dans ses souliers éculés qui rate toujours Tandem à la télé et toutes les émissions politiques...

    Mais le tabouret aussi haut qu'il soit, est bancal...

    Et les étourneaux en autant de nuées qu'ils soient, au sol abattus et froufroutant de leurs ailes, ne trouvent d'autre pitance que ce qui reste de bouts de pattes de coccinelles que les fourmis n'ont pu porter sur leur dos...