désordre

  • Ordre, Dieux et modèles

    L’incohérence et le désordre dans un hasard du n’importe quoi n’importe comment, ce n’est pas ainsi que fonctionne l’univers, le cosmos, la nature…

    L’anarchie non plus…

    En revanche, l’ordre des Hommes et des Dieux, c’est un ordre tragique, générateur de désordres, d’incohérences, de violences, et à plus forte raison, ce qui est une parodie de l’anarchie, une parodie de la liberté…

    C’est bien curieux – et déconcertant- ce que les surréalistes dans leurs œuvres de dessin, de peinture ou de littérature, omettent d’ordre et de cohérence dans ce qu’ils réalisent, négligent de se fonder sur la “mécanique” créative, infiniment diversifiée de l’univers, s’octroyant ainsi une liberté qui ne sera jamais celle dans laquelle tout se crée et se diversifie dans l’univers…

    Et c’est encore plus déconcertant, ces dieux, ces ordres, ces modèles que les Hommes ont inventés, et qui font du monde et de la vie ce qu’ils sont : une citadelle fortifiée avec des portes d’accès bardées de ferrures et de gardes en armes… Ou de boitiers à code…

     

  • Les ordres contre les ordres sont aussi des ordres

    Dans les « Grands textes fondateurs » de la constitution républicaine, la mission première de la police et des forces de l'ordre est de protéger, d'assurer la sécurité des personnes et des biens et, en même temps de rechercher, d'appréhender des meurtriers, des voleurs, des délinquants, et de réaliser des enquêtes, des investigations afin d'interpeller, d'arrêter tous ces gens dont les actes et les comportements sont répréhensibles...

    Mais dans la réalité du monde en lequel on vit, il est manifeste que les polices et que les forces de l'ordre, n'ont pas tout à fait pour seule mission, de protéger, de sécuriser, de veiller au bien être des citoyens, des populations...

    Les polices et les forces de l'ordre sont aussi les « gardiens du temple et des officiants du temple » autant dire le « bras armé » des décideurs économiques, des gouvernants, des puissants, des lobbies, de tous les régimes politiques autoritaires... Et que dans ce sens, ils ne protègent plus les citoyens, n'assurent plus le bien être des citoyens (ou alors seulement les plus privilégiés d'entre eux)...

    Cela dit, affirmer dans une ostentation, dans un « radicalisme » et dans une violence sans nuance, asséner, marteler que les policiers américains, français et d'autres pays, sont des assassins, c'est oublier, ne pas tenir compte du fait que bon nombre de policiers et d'agents des forces de l'ordre sont plus proches de la mission définie dans les « Grands textes » de la constitution républicaine -même s'ils sont tout de même pour certains d'entre eux, les servants de l'ordre établi...

    Il y a dans beaucoup de contestations, de révoltes, de manifestations « anti ceci ou cela », ou de soutiens « pour ceci ou cela » ; comme une autre forme de conformisme, de « pensée unique », comme une autre forme d' « ordre »... Des formes de contestations et de révoltes se traduisant par des manifestations violentes, ostentatoires, partisanes et qui il faut le dire -je le dis- entrent dans un « air du temps » qui devient irrespirable, corrosif...

    Cela est d'autant plus préoccupant que, dans un souci de justice, de dénonciation de faits scandaleux -et sous le coup de l'émotion suscitée- l'on ne peut condamner ces contestations, ces révoltes, pour ce qu'elles ont de vrai, de fondé, d'avéré... Et que, du fait que l'on ne peut les condamner pour ce qu'elles ont de juste, l'on ne voit pas ce qui les rend irrecevables, ce à quoi l'on ne peut se rallier...

    À vrai dire, et cela est une réalité aussi tragique qu'amplifiée par la rumeur, par l'émotion, par le ralliement à une cause... C'est que l'on ne condamne pas, que personne ne condamne, n'a seulement l'idée de condamner ce qu'il y a de condamnable, de déloyal, de purulent, de nauséabond, dans la condamnation elle même !

    Autrement dit condamner peut être juste mais aussi injuste -et délétère...

     

    Je repense à cette réflexion de Léo Ferré, auteur-compositeur-interprète de la chanson française, né le 24 février 1916 et décédé le 14 juillet 1993 :

     

    « Le drapeau noir de l'anarchie c'est aussi un drapeau »

     

    Et j'ajoute pour ma part : « Je ne conçois pas, je n'imagine pas l'anarchie, selon les ordres contre les ordres , ou les désordres contre les désordres »...

     

     

  • L'anarchie réduite au désordre et à la violence, suite...

    ... J'ai pensé à une société humaine qui, en gros, fonctionnerait -mais en tant que société humaine bien sûr- comme certaines sociétés animales (fourmis, abeilles, loups, chats... par exemple...)

    Ou encore j'ai pensé à ces sociétés humaines du temps du Paléolitique Supérieur (Néandertaliens, Sapiens tels que les Solutréens et les Magdaléniens) qui vivaient en tribus, en groupes, sur des territoires de chasse, de cueillette, et qui se déplaçaient selon ce qu'ils trouvaient de ressources naturelles dont ils avaient besoin pour vivre au quotidien...

    Les animaux pour la plupart des espèces dont les insectes, les oiseaux, les mammifères ; ainsi que les humains de la préhistoire, l'ensemble des êtres vivants en fait, communiquent entre eux, échangent, ont une relation entre eux selon un ordre naturel... Avec bien sûr le rapport dominant dominé, ou un rapport de symbiose...

    J'ai donc pensé à une société humaine qui fonctionnerait sur le principe de la relation (échange, transmission de savoir, (de savoir faire), de connaissances, d'informations utiles, partage des ressources selon des besoins et des capacités à gérer ces ressources et cela sans loi écrite, sans gouvernement, sans états, frontières, dans un espace commun à tous, dans une liberté liée à la responsabilité de chacun, à une intelligence de la relation, à une capacité à gérer les conflits...

    C'est la vision que j'ai, en gros, d'une société anarchiste (fondée sur le principe de la relation , de l'échange)...

    Pour "expliquer tout ça" (comme j'ai essayé de le faire) je donne pour référence : Elysée Reclus (ses ouvrages, ses travaux, son approche et son étude de la géographie et des hommes)...

    Mais je dis aussi, que l'humain, depuis les premières civilisations (à partir en gros, de la fin du Néolithique) jusqu'à nos jours, ne prend pas le chemin de cette société anarchiste "idéale"... Et que les visions anarchistes actuelles sont quasiment toutes des visions dénaturées de l'anarchie, où l'on ne voit que désordre et violence... Et liberté sans responsabilité...


     

    ... Et j'ajoute que, par la volonté -pour l'essentiel- des décideurs, la société humaine dans son ensemble échappera à son destin qui est celui de devenir une société anarchiste dans un futur éloigné de mode de vie, de relation, de technologies évolutives... (Un futur qui serait celui d'un "retour aux origines", d'un retour au fonctionnement des sociétés humaines d'avant le Néolitique -mais dans un environnement de technologies, de savoirs, de mode de vie ; un environnement différent donc...

    Les décideurs n'en veulent pas, de cette société anarchiste.

    Et les sociétés telles qu'elles fonctionnent aujourd'hui avec leurs gouvernements, leurs cultures, leurs cultes, leurs modes de vie, leurs clivages, leurs crispations, leurs codes et leurs lois... Pour la plupart d'entre elles soumises sinon même alliées aux décideurs, n'en veulent pas non plus, de cette société anarchiste que personne ne croit possible, ou que l'on associe au désordre et à la violence, et que l'on craint plus que tout ce que l'on peut déplorer, en particulier l'injustice, la pauvreté, l'autoritarisme, la domination d'une minorité possédante, tout cela dans un environnement de violence...