Articles de yugcib

  • Résidence de vacances

    Cabane dans arbre

    … Très risquée cette résidence de vacances en cet été 2022 de nombreux incendies de forêts en France et ailleurs !

    En chambre d’hôtes du genre « nid dans les arbres » c’est en moyenne 130 euro la nuit…

    Nous sommes encore – mais jusqu’à quand ? – à la fin du premier quart du 21ème siècle, en ces temps rendus heureux « par la grâce de la société de consommation loisirs vacances voyages » (et hautement technologique), pour environ un milliard et demi d’humains « relativement privilégiés » (mais dont le rapport à la nature n’a rien à voir loin s’en faut avec ce qu’il était, ce rapport à la nature, au temps des humains de l’époque du Paléolithique Supérieur )…

     

     

  • L'ordre du monde

    L ordre du monde

    … Ce dessin est tout à fait représentatif de l’ordre du monde et je trouve absolument scandaleux que, largement plus d’un milliard de gens sur Terre actuellement, loin de contester cet « ordre du monde », l’encensent, l’entretiennent, et jugent les règles de fonctionnement de cet « ordre du monde » incontournables et « normales »…

    Mais… « Soit dit en passant » … Parmi ceux qui se trouvent en dessous du « grand, lourd et épais tableau – fardeau »… Il y en a qui… « cela aussi il faut le dire »… Prenant la place des ogres fêtards, insolents et grands bouffeurs… Ne se comporteraient à l’égard des écrasés, sûrement pas mieux (et peut-être pire encore) que ces ogres autour de la grosse et grasse dinde !

    … Alors « l’ordre du monde » ou plutôt LES « ordres du monde » je n’y crois guère beaucoup et… « De mon vivant » ne cesserais-je, tout en demeurant (comme on dit) « du même bord » - c’est à dire «  à la gauche de la gauche de la gauche de la gauche... » (Pour ne pas dire de nulle part au-delà de la gauche)… De me bleuir le creux du coude à chaque bras d’honneur un peu plus marqué (c’est selon) que d’ordinaire… À moins que ce ne soit le regard plutôt que le bras d’honneur…

     

  • La montagne des singes

    Magot

    … Et si les 240 singes – magots et macaques de barbarie – de la Montagne des Singes de Kintzheim (Haut Rhin, Alsace), se concertaient, dans une sorte de communication télépathique, tous ensemble, afin de se rendre invisibles au public en se cachant derrière des arbres et s’éloignant, et cela durant toute une journée voire durant trois jours ?

    Et si encore, ils décidaient aussi, chacun, de faire un bras d’honneur lorsque les visiteurs les prennent en photo avec leurs smartphones ?

    Cela dit, en 1960 en Algérie, dans les gorges de La Chiffa entre Blida et Médéa, traversée de l’Atlas Tellien, j’ai pu voir ces singes, des Magots, dans leur milieu naturel, le long de la pente du ravin…

    Avec les travaux de construction et la mise en service de l’autoroute reliant Alger à Médéa (prolongement de cette autoroute de Blida à Médéa par les gorges de La Chiffa), sans doute aujourd’hui en 2022, les magots ont-ils été perturbés et ont-ils fui…

    Les singes magots et macaques de barbarie sont en voie de disparition, n’étant plus que 3000 à 10 000 répartis dans les montagnes de l’Atlas, Maroc et Algérie, alors qu’ils étaient très nombreux en Afrique du Nord, jadis…

    L’activité humaine est incompatible avec la vie animale en ce sens que la plupart des espèces sauvages, perturbées dans leur environnement naturel par les activités humaines industrielles, agricoles, urbaines et péri urbaines, et par le développement du réseau routier et autoroutier, ne peuvent plus se nourrir, se reproduire…

    Et « cela ne date pas seulement que de nos jours », mais depuis les dernières civilisations humaines du Paléolithique Supérieur ; les Solutréens et les Magdaléniens entre -22000 et -16000, modifiaient déjà leur environnement ambiant à leur profit en tant que prédateurs dominants…

    Bien sûr « aucune comparaison possible » en matière d’activité humaine entre deux époques aussi éloignées dans le temps, celle de la fin de la dernière glaciation, antérieure au Néolithique, et le 21ème siècle…

     

    NOTE : la photo ci dessus n’est absolument pas celle prise avec un smartphone…

     

     

  • De la coupe aux lèvres

    … « Il y a loin de la coupe aux lèvres » …

    Est-ce une question d’odeur, de couleur, de ce que contient la coupe ?

    Il y a juste la reconnaissance du contenu de la coupe…

    Rien d’autre que la reconnaissance.

    Il en est de même de la relation qui, de près ou de loin, appelée à durer ou tout à fait occasionnelle, constitue en quelque sorte, le contenu de la coupe « environnementale » de ma vie présente…

    Et… « S’il y a loin de la coupe aux lèvres », c’est que le contenu de la coupe, indépendamment de ce qui fleure de sa surface, et de la couleur prise sous tel ou tel éclairage ou tel angle de vue… N’est point, de par la consistance qu’il a, celui de cette autre coupe que j’ai, elle, portée à mes lèvres…

    Pour « arranger les choses » ne voilà-t-il pas qu’une patte de mouche, voire la mouche toute entière – évidemment crevée – vînt à choir, heurtant mon regard…

    C’est alors que vraiment…

    Seule, vraiment seule, la reconnaissance demeure…

    Si la reconnaissance exclut le rejet

    La reconnaissance n’implique pas l’empathie, ni l’élan du cœur et de l’esprit, ni quelque attente que ce soit dans le gosier, de ce que pourrait procurer l’absorption du contenu de la coupe…

     

  • Le réalisme dans la relation

    … Toute relation de quelque nature qu’elle soit, et en particulier les moins heureuses, les plus difficiles, les plus incertaines, les plus aléatoires, les plus occasionnelles et donc les moins durables; devrait être appréhendée et vécue dans le réalisme, indépendamment de ce que la relation implique d’émotion, de sentiment, de réaction épidermique, de supposé, de colporté par la rumeur, de jugement porté à propos de ce qui s’observe, de ce qui paraît…

    Le réalisme implique de reconnaître, d’accepter l’autre tel qu’il est, tel qu’il paraît « à première vue », puis tel qu’il se découvre au-delà de l’apparence…

    Mais reconnaître, accepter, ne veut pas dire adopter ni « être d’accord » ni faire acte de complaisance…

     

  • Hier, aujourd'hui

    … Dans l’enfance des personnes âgées de 70 ans, l’on jouait dehors même par mauvais temps et en particulier dans la neige… Pas « en ligne » sur des smartphones.

    Les parents appelaient leurs enfants par leur prénom, pas sur des téléphones portables.

    Et l’on mangeait ce que les mères cuisinaient, et si l’on voulait autre chose dans son assiette ( plus souvent aujourd’hui rectangulaire, carrée ou triangulaire avec les coins relevés plutôt que ronde en faïence blanche ) que ce que servait maman, alors il n’y avait rien d’autre à manger…

    … Mais de nos jours – et cela ne « date pas d’hier » (surtout depuis l’avènement des réseaux sociaux et d’internet) – les petits enfants (et même les arrière-petits enfants) des « gramounes » (gens de plus de 70 ans), voient leurs  papys  et leurs  mamies  jouer « en ligne », faire des « stories » sur Facebook, poster des vidéos et des « selfies » sur Instagram ; voient leurs  mamies s’affrioler dans des tenues vestimentaires qui « en jettent »… Et, papys, mamies, tonton, tata, maman, mamane, papa, papate… Devant la Télé écran plat 140 cm assis sur le canapé une assiette de salade composée sur les genoux un pack de bière à côté par terre…

     

     

  • Miraculé ?

    … Si une tempête ou une tornade n’a pas encore emporté ta toiture, si un orage de grêle n’a pas fendu ou cassé la plupart des tuiles de ton toit, étoilé le pare brise de ta voiture, saccagé ton jardin , si une inondation consécutive à une pluie diluvienne n’a pas envahi le rez-de-chaussée de ta maison…

    Si tu n’as encore jamais eu le covid – que presque tout le monde depuis début 2020 a fini par choper une fois, deux fois voire trois fois…

    Si t’as pas un cancer en gestation, ou un cancer déclaré…

    Si t’es pas affecté question santé, de quelque vacherie plus ou moins permanente qui te pourrit la vie…

    … Et je ne parle pas de tout ce qui contribue à te pourrir la vie au quotidien, qui te tombe un jour ou un autre sur la tête… (Mais qui heureusement pour toi, ne t’est pas encore tombé sur la tête)

    … Alors tu es un miraculé ! … « Par ces temps qui courent où tout va de pire en pire et où nul ne sait de quoi le lendemain sera fait » - contexte de violences et catastrophes climatiques, insécurité, « mal bouffe », hôpitaux débordés, sécheresse, épidémies etc. …

    (À propos de covid, il faut dire que « ne pas encore l’avoir chopé », ça devrait (rire) faire l’objet d’une « remise de médaille » (la médaille de non-covidé)…

     

    Mais… Être un miraculé, est-ce « si confortable que cela pour autant » ? … Sachant que, bien évidemment, avoir un cancer en gestation ou un cancer déclaré, avoir vu s’envoler le toit de sa maison… C’est « totalement inconfortable » !

     

    … Miraculé, oui, mais… Pour encore combien de temps ? Que tu aies 25/30 ans ou 70 ans ?

     

     

  • Les communautarismes

    … Dans la diversité des habitudes de consommation, des modes, des engouements, des aspirations des uns et des autres, de tout ce qui relie les individus en une activité, en un projet, en un but qui leur est commun ; en une agrégation ou -si l’on peut dire – en une sorte d’adénome ou de tissu cellulaire…

    Véhiculé, brassé dans les flux de communication que sont les réseaux sociaux (Instagram, Facebook, Twitter…) d’une part…

    Encouragé et soutenu par la société de consommation qui diversifie à l’envie les produits qu’elle met sur le marché en fonction des demandes des uns et des autres, des modes et des engouements d’autre part…

    Se multiplient et tendent à se « radicaliser » les communautarismes.

     

    Ainsi les sociétés occidentalisées actuelles – qui tendent à se généraliser à l’ensemble de la planète jusque là où l’occidentalisme est censé être contesté ou combattu… Sont elles caractérisées par une atomisation et par une explosion des communautarismes.

     

    Quel devenir alors, pour l’Art et pour la Littérature, dans un tel contexte de communautarismes aussi diversifié au sein desquels apparaissent des « comètes » ou des « étoiles filantes » entaînant derrière elles toute une « chevelure » constituée de poussières enluminées qui suivent ? …

     

    Est-ce que l’Art et la Littérature pourraient parvenir à désagréger les communautarismes ?

    Ce n’est point ce qui se passe aujourd’hui où l’Art et la Littérature – et plus encore la musique- s’atomisent dans les communautarismes.

    En somme ce sont l’Art et la Littérature qui se désagrègent en s’atomisant, en se communautarisant ; avec la mise en avant et avec l’exposition relayée, par exemple du nombre d’abonnés sur Youtube à tel producteur plébiscité d’albums ; du nombre d’abonnés aussi, sur Facebook, sur Instagram, sur Twitter, à la page de tel ou tel personnage en vue du moment…

    Tant d’abonnés, que ce soit 100, 1000 ou plus, n’est-ce point là une communauté -ou quelque chose qui s’apparente à une communauté ?

    Les communautés s’opposent, s’affrontent, se combattent entre elles et contre un ordre établi… Mais en aucun cas ne se relient ou ne se solidarisent ; d’ailleurs sont-elles à l’intérieur d’elles-mêmes, solidaires ?…

    Les communautés s’opposent… Ou s’ignorent…

     

    … Si l’Art et si la Littérature pouvaient un jour désagréger les communautarismes…

     

     

  • La beauté

    … Qu’est-ce que la beauté sinon ce qu’il y a d’heureux, qui fait du bien à voir, dans la réalité autant apparente que profonde (sachant que l’apparence est immédiatement perceptible) des êtres et des choses ? …

    Dans la réalité des êtres et des choses en tant que telle, c’est à dire indépendamment de l’émotion, du sentiment, de la vision que l’on se fait en soi, de la réalité des êtres et des choses…

    La réalité des êtres et des choses étant un Tout, un Tout qui est fait de ce qu’il y a d’heureux qui fait du bien à voir ET « de ce qui est autre » c’est à dire pouvant être qualifié de « moins heureux » ou de « pas heureux du tout » ne faisant pas du bien à voir… Ce Tout alors, peut-il être qualifié de « beau » sachant qu’il est fait aussi de ce qui n’est pas « beau » et de ce qui ne fait pas de bien à voir ?

    Autrement dit, est-ce que l’acceptation (ou la reconnaissance) dans la réalité des êtres et des choses, de ce qui est « autre que beau » voire « laid » et ne faisant pas de bien à voir ; peut, cette acceptation ou cette reconnaissance, nous porter à prioriser ou à considérer essentiellement le côté heureux, qui fait du bien à voir ?

    L’acceptation ou la reconnaissance de la réalité des êtres et des choses telle que cette réalité est « dans son essence même » et en sa totalité – et en la diversité de ce qui la compose – exclut le rejet, exclut la négation, exclut l’anéantissement ou la destruction ou l’élimination…

    À cette question ainsi posée « qu’est-ce que tu trouves beau et qui te vient immédiatement à l’esprit sans aucune hésitation ? » ma réponse – personnelle – est :

    Les visages humains

    La nature

    … Les visages, tous les visages indépendamment de « comment je les trouve ces visages » c’est à dire ce qui fait leur beauté singulière, unique, authentique – et fait passer au « second plan » ce qui ne fait pas de bien à voir, voire arrive à l’éclipser quasi totalement…

    … La nature c’est à dire les forêts, les paysages, les plaines, les montagnes, les mers ; les océans, le ciel, les nuages, les rivages, les fleurs, les animaux…

    Cela dit, au-delà de ce qui me vient en premier lieu immédiatement à l’esprit ; est-ce que tout le reste (les autres choses belles) est « secondaire » ? (ou « moins important pour moi » ? …

    Sans doute pas, « secondaire » ou « moins important » …

    Y’ a – t – il une « hiérarchie » de la beauté ?

     

     

  • Douleurs et interrogations

    … Les grandes douleurs, les plus durables, les plus profondes ; sont celles liées à la disparition d’êtres que nous avons aimés, vraiment aimés et dont la fréquentation après leur rencontre nous a impacté…

    Ces douleurs là demeurent le plus souvent inexprimées, se vivent dans le silence et sont donc invisibles aux yeux, aux regards des autres…

    Il en est de même de ces grandes interrogations qui nous viennent parfois, à certains moments de notre vie, relatives au sens que nous donnons à notre existence, au sens de nos aspirations, à ce que nous aurions voulu vivre ou connaître mais à côté duquel nous sommes passés… Tout cela aussi se vit dans le silence et n’est pas – ou peu – exprimé…

    L’écriture, l’art, peuvent être des voies possibles d’expression -d’une grande douleur, de quelques grandes interrogations… Mais dans un contexte de situation particulière vécue (situation partagée si cela est) et de réflexion, et pas en premier plan dominant du tableau car dans l’écriture et dans l’art, le « monde intérieur en soi » lorsqu’il porte une grande douleur, demeure aussi un monde intérieur en soi empli de ce qui lui est extérieur…

     

     

  • Le grand bûcher des vanités

    … De tout ce que nous possédons, accumulons après l’avoir acheté ou reçu, de tout ce que nous produisons, en particulier par l’écriture, par la littérature, par l’art, de tout ce dont nous sommes les auteurs, les créateurs… Et aujourd’hui que n’en possède – t – on pas, de toutes ces choses, que n’en accumulons pas tout au long de nos vies, dans nos habitations, de tout ce que produit la société de consommation, au gré de nos engouements, des modes qui changent en matière d’équipements de toutes sortes, en matière aussi de modes vestimentaires, d’objets de décoration… Et aujourd’hui qui n’est pas producteur de quelque réalisation personnelle…

    De tout cela, rien ne nous accompagnera au jour de notre disparition… Dans « l’au delà » comme on dit !

    Les « vide grenier, vide poussette, vide maison » et brocantes et marchés où l’on trouve de tout en place publique… N’ont jamais autant étalé sur des tréteaux ou même sur le pavé, de « fatras », d’objets hétéroclites, de vêtements, de chaussures, de jouets, d’appareils obsolètes et de mobiliers divers…

    Et la Toile (internet) n’a jamais en l’espace de quelques années seulement (en gros depuis 2005), été occupée en son espace pourtant infini, par autant de productions personnelles, sous forme d’images, de « posts des uns et des autres », de séquences filmées, de « littérature dimensionnée en énorme, absolument énorme, adénome prostatique » - je ne sais pas ce que « vaut » soit dit en passant, cette « comparaison » entre la littérature du 21ème siècle notamment sur la Toile, et un adénome prostatique – Rire…

    Rien de ce que nous avons fait ou été, rien de ce que nous avons possédé, ne nous suivra dans la tombe ou dans l’urne qui contiendra nos cendres…

    Nous ne savons déjà rien ou quasiment rien, ou parfois seulement par « ouie dire », ou selon ce que nous croyons, selon ce dont nous nous illusionnons… De tout notre vivant depuis notre enfance… De ce qui impacte, des traces que nous laissons, de la manière dont ces traces sont perçues, du devenir de ce qu’on fait… Alors, au jour de notre disparition et pour « les siècles des siècles », nous le savons, tout cela, encore moins ! …

    … Le « paradis », l’ « enfer », le « purgatoire », les idéologies, les modes de tout, nos vies, et même les plus grandes œuvres produites depuis l’origine des civilisations, œuvres technologiques, artistiques, personnelles ou réalisées à plusieurs… De nos « nournours et de nos pernohaux » à nos demeures et domaines et comptes en banque en passant par les bouquins que nous écrivons, les héritages, toutes nos colères, toutes nos violences, tous les maux qui nous affectent – réels ou imaginaires…

    C’est… « le grand bûcher des vanités » …


     

  • L'esprit de révolte, suite 2...

    … Un autre aspect, ou une autre forme de révolte, c’est de nier telle sorte d’expression artistique parce que « trop dérangeante » ou « jugée dégénérée » ou encore « trop subversive » ou « qui va contre le sens commun, contre toute loi, contre toute cohérence » et ne pouvant donc en aucun cas, être reconnue… Et qui de surcroît n’est pas comprise, ne peut être considérée comme « ayant quelque valeur » (défaut de qualité réelle selon le jugement qui est porté, notamment celui des initiés)…

    L’un des exemples les mieux connus de négation de formes d’art, c’est celui du régime Nazi à l’égard des œuvres de surréalisme et d’abstraction (productions artistiques de 1916 à 1940 jugées par le régime Nazi « dégénérées »)… Et devant être détruites…

    De même dans les régimes de dictature et de totalitarisme, toute production artistique ou littéraire jugée « inconvenante » ou subversive, et donc ne « glorifiant » pas l’idéologie dominante et le pouvoir en place ; est niée, rejetée, censurée, condamnée, ou jugée dégénérée…

    Et de même encore – mais en pire … Quoique… - lorsque la Religion (le Catholiscisme durant plusieurs siècles et, dans une certaine mesure encore aujourd’hui dans le monde ; puis l’Islam rigoriste et fondamentaliste) – se mêle de régir la société ; alors l’art et la littérature « n’existent » ou « ne sont censés exister » que dans la mesure où le divin, où le sacré, où la « loi de Dieu » sont magnifiés, célébrés, représentés, exprimés… Donc plus aucune place pour les œuvres profanes (sans Dieu)…

    C’est ainsi que, depuis le Haut Moyen Age jusqu’à la fin du 15ème siècle, en France et en Europe, il n’y avait pour ainsi dire que des œuvres célébrant, magnifiant, représentant la divinité et le sacré…

    Cet autre aspect ou cette autre forme de révolte – par la négation, par le refus – c’est en quelque sorte une « révolte à l’envers » (révolte des dominants et des décideurs, révolte de ceux qui prétendent détenir la vérité, révolte contre l’inconvenant, « révolte contre la révolte » en quelque sorte ; cette révolte se traduisant par des mesures prises de coercition, d’interdiction, de censure, de persécution…

    Nous sommes très loin, avec cette « révolte là » (celle des dominants) … Tout comme d’ailleurs avec la révolte au sens de ce que nous entendons habituellement et communément par révolte contre ceci contre cela, pour un monde meilleur etc. … Nous sommes très loin de cet esprit de révolte qui s’exprime dans la création pure (et dans une dimension et dans un sens qui dépassent toutes nos révoltes individuelles ou collectives ou de factions, ou de groupements sociaux revendiquant ceci ou cela)…


     


     

  • L'esprit de révolte, suite ...

    … Dans l’art (toutes formes d’art) et dans la littérature (dans tous ses genres), l’esprit de révolte ne peut s’exprimer que dans la création, dans ce que la création a de plus authentique, de plus singulier, de plus unique (mais pas forcément de plus novateur)… En somme dans ce que crée l’auteur, l’artiste, et qui lui est propre, ne ressemble à rien de ce qui existe, à rien de ce qui s’exprime que ce soit dans le commun, dans une école de ceci ou de cela, dans un courant ou dans une mode ; ou que ce soit, encore, de ce qui s’exprime d’autre, par un autre auteur, un autre artiste…

    Dans la critique et dans le commentaire auxquels se livrent des observateurs, des témoins, des analystes, des raisonneurs ; qui s’expriment en se fondant sur des repères, sur des « valeurs », sur une pensée normative, sur des références, sur des principes ou des conventions, sur une morale, en rapport avec une culture du moment (du temps présent)… Il n’y a pas de création vraie… Et… Y’a-t-il d’ailleurs, de la révolte… Et si oui, quelle révolte ? Quelle sorte de révolte ? Sinon une révolte conditionnée, une révolte de circonstance, une révolte canalisée, une révolte incitée ?

    L’esprit de révolte qui s’exprime dans la création pure, est d’une toute autre dimension, et prend un tout autre sens, que la révolte au sens de ce que nous définissons habituellement par révolte… Et même sa violence (car il y a de la violence dans la révolte qui s’exprime dans la création pure) n’est plus une violence dans le sens de ce que nous définissons par violence…

    L’esprit de révolte dans cette autre dimension et dans ce tout autre sens qui ne sont plus ceux dans lesquels on se « révolte » contre ceci, contre cela, pour « un monde meilleur »…Est à mon sens le plus pertinent, celui qui a vraiment un sens, une finalité – mais dont le devenir, il faut dire, est incertain…

    L’esprit de révolte, en revanche, mu dans un courant, dans un sursaut de l’un ou de plusieurs ou d’une foule, ou lors d’une prise de pouvoir par des insurgés, par de nouveaux dirigeants ; là où il est faussé, perverti, et toujours « contre productif », c’est dans l’idée d’une épuration totalitaire dont le but est d’éliminer certaines catégories de gens considérées indésirables ou suspects…


     

  • L'esprit de révolte

    … L’esprit de révolte dans les sociétés totalitaires où les inégalités sont très grandes, s’exprime difficilement et n’est le fait que de quelques personnes dans ces sociétés, assez courageuses pour risquer autour d’elles de dire et d’écrire ce qu’elles pensent et qui contrevient à l’idéologie dominante en place…

    Ou bien l’esprit de révolte, sans être empêché, ne se manifeste pas dans les sociétés égalitaires et collectivistes où il n’y a ni dominants ni privilégiés, mais dans lesquelles cependant, quelques personnes ont acquis un pouvoir fondé sur des savoirs acquis puis transmis, et sur des expériences vécues… L’on peut alors dire que ces sociétés là, égalitaires et collectivistes, se contruisent selon une « hiérarchie naturelle » qui est celle des savoirs et des capacités dont quelques uns sont dotés – ou mieux dotés que les autres…

    Les sociétés totalitaires (régime de dictature) sont – et ont été – plus nombreuses dans l’Histoire (passé et présent), que les sociétés égalitaires et collectivistes et que surtout, de ces sociétés, celles qui n’ont pas de dominants ni de privilégiés (très rares quant à elles)…

    L’esprit de révolte s’alimentant en partie de l’individualisme qui est l’une des caractéristiques de la pensée occidentale, s’exprime en conséquence bien davantage dans les sociétés occidentalisées, que dans les sociétés dont la pensée, dont la culture, dont les modes de vie sont différents (par exemple la société chinoise)…


     


     

  • Qu'est-ce que la critique, que le sens critique, et que vaut le jugement ?

    … À un certain niveau, atteint, d’indépendance d’esprit et de liberté de pensée dégagée de ce qui est perçu en soi des choses et des êtres – et aussi de capacité de réflexion… Le jugement s’efface devant la réalité même, la réalité propre des êtres et des choses ; réalité propre des êtres et des choses dont la conscience en soi devenue aiguë, rend le jugement, rend la critique (en bien ou en mal) sans valeur, sans signification et pour ainsi dire vain…

    Les penseurs, en tant que témoins, observateurs, de ce qui les entoure, de ce qui entre dans leur environnement de relation, dans leur champ de perception… Sont-ils, peuvent – ils être de bons critiques ?

    Qu’est-ce d’ailleurs que la critique, que « le sens critique » ? … Sinon ce qui se juge, ce qui s’apprécie, ce qui s’évalue, selon des modèles, selon des « critères de valeur », des modes, des codes, des principes, des habitudes, des opinions publiques ou personnelles ; selon encore, de ce qui procède du sens commun, de ce qu’il convient de penser ou d’être ?

    Dans la réalité du monde – le monde d’aujourd’hui, le monde d’hier, et sans doute le monde de demain – c’est ce qui se juge, s’évalue, s’apprécie – selon ce qui paraît – qui s’impose, qui fait la pensée, qui fait la réflexion que l’on a, qui fait la relation à l’autre…

    La réalité du monde est une réalité inhérente au mouvement, à la « mécanique de fonctionnement » du monde qui, une fois comprise, cette réalité du monde – si elle peut l’être – s’inscrit et entre dans une dimension en laquelle elle ne peut plus être perçue en soi telle que l’on a l’habitude de la percevoir…

    Le « but » ou la « finalité » de la philosophie, n’est-il pas celui de parvenir à comprendre au mieux le « pourquoi et le comment du monde » ?

    Alors, quelle est la place du jugement, une fois compris le pourquoi et le comment du monde ?