Très rares sont les artistes et les écrivains se livrant à une auto critique de leur œuvre

… Et encore plus rares, ceux qui se livrent à une caricature iconoclaste de leur œuvre, voire à une forme délibérée d’auto destruction…

 

… Paraître aux autres, autant pour le commun des mortels (celui qui ne fait rien de particulier plus ou mieux ou moins bien que d’autres, qui n’a pas de grandes passions engageantes) que pour le singulier, le “pas comme les autres”, l’artiste, l’écrivain… Paraître aux autres au mieux de ce que l’on est, au plus performant, au plus attirant, au plus “fédérateur”, au plus convainquant possible, et cela dans la meilleure forme possible bien visible… C’est tellement dominateur, tellement inhérent à la nature humaine (je ne pense pas que les êtres non humains en particulier nos animaux de compagnie, aient ce “problème là” du paraître)… Que, quasiment personne d’entre nous, du “commun des mortels”, ni quasiment aussi, aucun artiste, aucun écrivain – sauf exception – ne se livre à une “caricature de son œuvre”, à une sorte d’ auto – destruction (qui n’en est pas vraiment une mais y ressemble), et cela dans la dérision… Jusque dans l’insolence iconoclaste…

De très rares écrivains, tels Frantz Kafka, ont envisagé de détruire leur œuvre…

Arthur Rimbaud, qui a cessé d’écrire de la poésie à l’âge de 20 ans, s’il n’a pas détruit son œuvre, a néanmoins orienté sa vie différemment en cessant d’écrire…

Une caricature de son œuvre (accomplie ou inachevée, ou encore en travail), dans la dérision, dans l’insolence, dans une contestation de ce que l’on porte en soi (une contestation de son “propre système” en somme) ; et de surcroît, dans la caricature, quelques “étrons” jetés de ci de là, délibérément, qui font hurler d’horreur des amis de longue date ou même quelques uns de ses proches… Ça, c’est – peut-être – le combat contre les apparences, une quasi haine du Paraître, qui interpelle le plus, qui peut “faire mordre la poussière” au Paraître…

Est-il possible de haïr le Paraître à ce point ?

D’encore plus rares artistes et écrivains, que ceux qui détruisent leurs œuvres, se livrent à une caricature de leur œuvre.

Parce que, toujours, toujours et toujours, et très vite, c’est le Paraître qui revient… Même si dans le Paraître entre une grande sincérité, une grande authenticité, une grande singularité… D’où, dans l’œuvre les “très belles choses” qui sont retenues, relayées, et “font date”…

Peut-être que Jacques Brel, par exemple, quand l’on entend certains propos de sa part dans des interviews de journalistes ou encore dans quelques phrases des textes de ses chansons, s’est-il caricaturé parfois – avec son langage, par des formulations bien à lui…

Coluche en a fait de même, aussi, à sa façon…

Se livrer à une caricature de son œuvre jusqu’à jeter quelques “étrons” entre deux ou trois productions de ci de là, jusqu’à risquer de perdre des amis, jusqu’à risquer de se voir fermer des portes que l’on aurait aimé voir ouvertes… C’est en quelque sorte, une forme de suicide (mais tout en demeurant en vie, le poing prêt à se lever, d’un air de dire “ j’suis pas encore crevé va falloir me supporter j’ai encore des ronds d’chapeau à vous faire avaler”)…

 

Est-ce que c’est vraiment aimer les autres, que de leur causer beaucoup de chagrin en mourant ?

Est-ce que ça serait pas possible de les aimer, les autres, sans leur causer le moindre chagrin en disparaissant du “plancher des vaches” ?

 

 

auto critique

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire