Lettres 3, catégorie Lettres et Visages

 

LE MARDI 22 MAI 2007, A MES AMIS D' ALEXANDRIE...

            …Et par extension, à tous ceux qui me connaissent tant soit peu… 

              Ce mardi 22mai 2007, par un temps pareil, avec un ciel aussi bleu (dans les Vosges) ; et bien que je ne « verse » pas spécialement dans l’autobiographie à moins de faire des personnages dont je parle, les acteurs essentiels… Je ne peux que me souvenir de ce même mardi 22 mai de l’année 1962 alors que j’étais âgé de 14 ans.

C’est le jour où j’ai le plus pleuré de ma vie. Comme si, en un seul jour, ce jour là, j’avais déversé la moitié de toutes les larmes de ma vie… Une bonne partie de la moitié restante ayant été déversée le dimanche 26 Août 1984 c'est-à-dire le dernier matin de la vie de ma mère.

 Ce jour là en effet, ce mardi 22 mai 1962 à 7heures du matin, je débarquai avec mes parents et nos amis de Blida, sur le port de Marseille après une traversée de vingt heures à bord du « Ville d’Alger ». Nous venions d’Algérie où nous avions vécu durant trois ans à Blida. Et nous étions, sur l’un des quais de ce port de Marseille, perdus mais encore ensemble, mes parents et nos amis, avec nos valises, au beau milieu de l’immense foule des rapatriés, car plusieurs bateaux venaient d’accoster.

 De gentilles jeunes femmes en tablier blanc, de la Croix Rouge, nous distribuaient des sandwiches et des boissons. Le ciel, ce matin là, au dessus du port et de la ville de Marseille, était aussi bleu, aussi lumineux, aussi pur que celui d’Afrique du Nord avant que ne viennent les grandes chaleurs de juin et l’immense éclat blanc jusqu’à l’horizon.

J’ai su, ce matin là, après ce que nous avions vécu à Blida durant trois ans, et ce que nous avions aussi, précédemment vécu à Tunis durant deux ans ; que la vie à partir de ce jour là, ne serait plus jamais la même…

Ce que fut cette vie, avec les amis et les relations que nous avions alors, avec ces paysages d’Afrique, ces émotions, ces espérances et surtout cette impression très nette en soi, et certainement partagée, que la solitude n’existait pas ; ce que fut donc cette vie en Afrique du Nord, je l’ai bien décrit dans la partie autobiographique de mon œuvre, mais le récit est encore à l’état de brouillon en dizaines de pages sur des carnets.

 Les jours d’Arbois que nous avons ensemble vécus en juillet 2006 avec Pierre, Carine, Marianne, Jean Pierre, et Irène ma femme… Ainsi que certains autres jours de ma vie… Sont les seuls jours que j’ai traversés, ayant ressemblé si je puis dire, à ces jours d’Afrique du Nord.  

           Il fut une autre raison, ce mardi 22 Mai 1962 à mon chagrin… C’est que sur ce quai du port de Marseille, eut lieu une séparation que cependant j’avais senti venir depuis plusieurs mois : la séparation d’entre ma mère et mon père, après quinze années de vie commune. Mon père devait rejoindre Mantes La Jolie où il exercerait sa fonction de technicien des Télécommunications à titre provisoire ; ma mère et moi nous prîmes la route, dans l’auto de l’ami de ma mère, vers les Landes, à Tartas, où résidaient les parents de ma mère Suzanne et Georges Abadie… 

            Pour clore ce message, je dirais que mon attachement affectif… et spirituel, à ces pays d’Afrique du Nord dans ces années là, de 1957 à 1962 ; explique dans une certaine mesure, la vénération que j’ai pour le plus grand écrivain d’Afrique du Nord (à mon sens) Albert Camus, qui fut dans sa jeunesse, un enfant pauvre du quartier de Belcourt à Alger… Et si déchiré en lui, dans les années des évènements d’Algérie.

LETTRE OUVERTE ou message A CES UNIVERS EN LESQUELS JE N'AI PLUS "VOYAGE" DURANT "QUELQUES LUNES"... ( le 10 Août 2007)

Bien le bonjour à vous tous !

Non, je n’ai pas disparu ! J’ai seulement fait une pause… sans durée déterminée.

La raison essentielle de mon absence de participation, ici comme ailleurs, depuis tout ce temps récemment écoulé ; c’est l’attraction qui s’est exercée entre l’univers d’Alexandrie et mon propre univers.

Je dois avouer que dans une telle « biosphère relationnelle » et… affective si je puis dire, j’ai sans

doute trouvé là, en ce vaste univers, un certain nombre de repères, d’échos, de « courants porteurs » qui ont fait que, presque à mon insu et sans que je ne puisse « résister » à la force de l’attraction, j’ai davantage « investi » mon esprit et mon cœur dans un univers en lequel j’ai peu à peu senti que la dimension même de cet univers était à la mesure exacte de la dimension de mes aspirations et de mes rêves… Et lorsque s’organise une sorte de « symbiose » entre deux « univers », l’on ne peut que profondément ressentir la force d’un lien qui rapproche ces univers… En l’occurrence, je veux dire : l’univers « Alexandrien » d’une part, et l’univers « Yugcibien » d’autre part. Ce qu’il y a, je crois, dans le lien, c’est la dimension…Telle qu’elle est, de part et d’autre. Telle dans laquelle il me convient d’évoluer, ni plus ni moins…

D’autre part, et cela aussi je dois le souligner ; Alexandrie est mon univers d’origine, du temps où je n’étais encore sur aucun autre forum. En ce temps là en effet, je dois reconnaître qu’il n’était guère aisé pour le « Yugcib » que j’étais alors, « d’exister » au beau milieu de toutes ces lumières dont certaines semblaient briller d’un éclat assez soutenu en ce si vaste « ciel webien »…

Tout cela, tout ce que je viens d’écrire là, je vous l’écris avec gravité, émotion, franchise, et à dire vrai, avec un « pincement au cœur », parce que je n’oublie pas tout ce que j’ai perçu par ailleurs, en vos univers…

Et il est un ensemble d’autres raisons, un peu moins essentielles mais tout aussi réelles, quant à mon absence de participation sur vos forums… Ce sont tous ces travaux d’écriture et toutes ces productions de nouveaux textes et histoires, tant sur mon site que sur mon blog, ces derniers mois… Et toutes ces réunions de famille et d’amis, tous ces déplacements et sorties de cet été, qui m’ont rendu moins disponible… Quoique sur Alexandrie cependant j’ai pu « maintenir le fil ». 

 Quoi qu’il m’arrive et quelle que soit mon activité dans les différents forums en lesquels je « voyage », il est bien une chose certaine :

Je ne retiens des gens, de mes amis, de mes connaissances, dans mon cœur et dans mon esprit, que ce qui me semble le plus vrai, le plus authentique et le meilleur d’eux-mêmes… et qui d’ailleurs les différencie de tous les autres, les caractérise et les « immortalise »…

En revanche, tout ce qui d’eux, se révèle ordinaire, du « sens commun », ou peut être ressenti comme désagréable, critiquable, et dont habituellement (et avec une facilité déconcertante) l’on se moque, l’on se gausse, l’on médit… Tout cela je ne le retiens pas… (Il m’arrive tout de même de transcrire ou de traduire en quelque texte, en quelque histoire à ma façon, à travers des personnages imaginaires, ou des caricatures un peu « surdimensionnées », un certain nombre de situations « sensibles » ou de comportements particuliers – Ne peut-on pas en effet « tout écrire » en littérature, à condition bien évidemment de ne pas l’écrire n’importe comment ?--)

Je crois que dans l’ordinaire, dans le sens commun, dans le désagréable, dans ce qui déplaît, dans ce qui déçoit… Nous nous ressemblons tous. Alors, pourquoi en faire « tout un patakaouès » bourré de fions, de « lézards », de « couleuvres » ; pourquoi user son temps et son énergie en des argumentations et en des polémiques épuisantes, répétitives, à n’en plus finir ?

 

 

 

 

 

 

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