Le ruisseau des vanités

 

Si tout est contestable (ou relatif), si tout est vain, si tout n'est que verbiage, si tout n'est qu'hypocrisie, si tout ne veut rien dire, si tout n'est que confusion, si tout n'est qu'apparence, si tout n'est que tapage, si tout n'est que caprice ou inclination subite et ostentatoire du coeur et de l'esprit... Si tout ce que l'on dit ou écrit est tout cela, oui...

... Alors autant ne rien dire, ne rien écrire...

Et vivre sa vie tout simplement, sans “faire de vagues”; et faire du “tourisme” gastronomique, culturel, paysagique, festivalique, campinguesque, muséïque, sportif, érotique et autre... Et même du “tourisme relationnel”...

A quoi bon forummer, bloguer, siter, écrire des tapuscrits ou des livres ; polémiquer, ironiser, argumenter, aciditer, ennemouriser (et parfois tout de même aimer)... Et s'exister, penser même?

Autant rire ou pleurer tout seul, pour autant que cela vienne “tout de go” et que dans l'heure qui suit, l'on aille aux escargots, à la pêche, à la plage, aux champignons ou à un concert ou au cinéma... Ou que l'on ouvre un livre qui, comme disait Simone de Beauvoir, “sauve du désespoir”...

Dire ou écrire que c'est si beau... Ou si laid ; confettiser ses rêves, à quoi bon ? Pour qui, pourquoi ?

Le verdict éternel, c'est l'indifférence ; ou cette admiration, ou encore ce désamour qui, autant l'une que l'autre (l'admiration ou le désamour)... Sont un grand silence blême.

Il ne reste pour traverser ce silence blême, qu'à prendre un enfant par la main, à poser un doigt sur la joue d'un vieillard ou d'un malade, à donner une petite pièce à un sans abri qui a faim... Et à faire toutes ces “petites choses” tout au long de sa vie, pour les autres... Dans le silence.

 

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