La première guerre mondiale ...

... Qui avait été précédée sur tout le continent Européen, par la guerre de trente ans 1618-1648 ; par la grande guerre européenne 1701-1713 ; par la guerre de sept ans 1756-1763 (celle là s'étant portée au delà des océans jusqu' aux Indes et jusqu'aux Amériques)... Et par les guerres napoléoniennes 1805-1815...

 

... C'est, au tout début de la guerre de 1914-1918, à la fin du mois d'août, la reconnaissance aérienne avec les premiers avions survolant les mouvements de troupe, qui a été déterminante pour la suite de cette guerre.

En effet, sur le front de l'ouest fut observé du ciel, le changement de direction d'une partie des armées allemandes qui, au début de leurs avancées se dirigeaient vers la Somme, vers la Marne et surtout vers Paris dont l'un de ces corps d'armée ne se trouvait plus qu'à 50 km de Paris ; et qui brusquement firent mouvement en se concentrant plutôt en direction de la Marne, ne poursuivant plus leur marche vers Paris... C'est le long de la Marne que venait de se porter l'armée française en face de l'armée allemande forte de deux fois plus de soldats  (mais l'armée française cependant disposait d'une artillerie supérieure)... En décidant ce changement de direction les états majors allemands pensaient frapper un grand coup en encerclant l'armée française afin de la détruire, passer la Marne et ainsi envahir le territoire Français comme cela avait été fait en Belgique...

Grâce donc à cette reconnaissance aérienne effectuée, les chefs militaires français ont pu aussitôt lever des troupes supplémentaires (notamment avec les taxis de la Marne partis de Paris) pour se porter au devant de l'armée allemande, ce qui a radicalement changé le cours de la guerre à ce moment là début septembre 1914, puisque le front s'est stabilisé au nord de la Marne...

Il en fut de même, de la reconnaissance aérienne ordonnée en Prusse orientale par le général allemand Von Moltke pour observer les mouvements de deux armées russes qui progressaient l'une et l'autre et écrasaient l'armée allemande dispersée sur deux fronts. Selon cette observation, il était évident pour Von Moltke, que chacune de ces deux armées russes se trouvaient trop éloignées l'une de l'autre pour réaliser leur jonction, et que de ce fait, il s'avérait plus facile de les battre l'une après l'autre, et c'est ce qui s'est passé effectivement, les armées russes durent se replier, battues...

 

... L'on voit bien alors le rôle essentiel qu'a joué l'aviation dans ses débuts... Et celui qu'elle a joué par la suite...

 

... En pensant à tous ces paysages défigurés à l'époque, notamment autour de Verdun et aussi tout au long de la ligne de front depuis la Somme jusqu'au sud de l'Alsace, donc sur plusieurs centaines de kilomètres, tous ces paysages dont les sols encore aujourd'hui cent ans après, sont impropres à la culture et conservent les traces des combats, où sont enfouis des armes, des engins explosifs, des fils de fer barbelés, des mines, toutes sortes de vestiges et même en certains endroits des ossements éparpillés, de combattants français et allemands déchiquetés dont on n' a pu jamais extraire les restes... où la végétation, les arbres ont pu repousser de telle sorte que la nature a repris ses droits à l'état sauvage... Je pense aussi à ces paysages d'aujourd'hui en Syrie et au Yémen, tout aussi défigurés sur des centaines de kilomètres par des bombardements intensifs, et qui certainement conserveront les traces des combats et dans cent ans -en 2118- seront encore impropres à toute culture, à toute exploitation... D'autant plus que l'aviation et que les armes d'aujourd'hui sont encore plus meurtrières et destructrices que celles de la première guerre mondiale, et la cause d'un plus grand nombre de victimes notamment de populations civiles des villes et des campagnes...

Il y a -je trouve- "quelque chose de surréaliste et d'absurde" (et d'une grande hypocrisie de la part des gouvernants et des sociétés actuelles dans la plupart des pays) dans la célébration, dans la commémoration, dans l'idée d'une "culture historique et du patrimoine", dans l'idée du "devoir de mémoire", dans tout ce que par le biais des médias on met en avant pour sensibiliser les populations, les enfants des écoles, les nouvelles générations, sur le déroulement, sur les conséquences de cette grande conflagration mondiale que fut la guerre de 1914-1918... Alors même que depuis sept ans en Syrie et qu'à présent au Yémen, la guerre fait rage et qu'aucun accord n'est trouvé pour arrêter la boucherie, la barbarie, les massacres, les combats, les exodes de populations, les destructions de grande ampleur, de villes réduites à des champs de ruine à perte de vue...

Et que, ne l'oublions pas, en Europe même de 1992 à 1995, la guerre fit rage entre Serbes, Croates, Bosniaques... Puis la guerre dite "du Golfe" en 1991, la guerre d'Irak en 2003, la guerre Iran/Irak de 1980 à 1988 (autant de morts que de Français et d'Allemands entre 1914 et 1918)... L'Afghanistan, le Tchad, le Mali, la Lybie... Enfin tous les "points chauds" de la planète où interviennent des armées (USA, Royaume Uni, France, Russie)... "ça n'en finit jamais"... Et toutes les stratégies, les intérêts des uns et des autres, grandes puissances et alliés de ces puissances... Et les marchands d'armes (commerce "légal et normal" autant qu'illicite et clandestin et mafieux)...

Comme chantait Jean Ferrat "ça pue la haine et la bombe à neutrons"...

 

... Mais bon "il faut être réaliste" et s'efforcer d'essayer de comprendre la "marche du monde" dans sa complexité et, dans la mesure du possible, essayer de "voir" au delà de toute sensibilité et culture personnelle, au delà de ce qu'on dit ou prétend "être le Bien ou le Mal, le juste et l'injuste, la morale et tout ce à quoi on croit... Autrement dit "ne pas verser dans le bizounours"... La poésie, la littérature, les sentiments... Oui... Mais avec ce réalisme total, "pur et dur" en même temps qui, seul peut-être finalement, pourrait être l'élément ou le constituant naturel par lequel parviendrait peu à peu à se fonder une "nouvelle civilisation"... Quand bien même cette "nouvelle civilisation" naîtrait de la violence de celle qui serait en passe de disparaître...

 

 

... Une autre "erreur de stratégie" de la part des états majors (Maréchal Joffre notament) fut celle de porter une partie de l'armée française dans le but de libérer (de reprendre) l'Alsace et la Lorraine dès le début de la guerre... Au lieu de concentrer tous les efforts sur le front de la Marne alors que ce front venait d'être stabilisé et que les allemands n'étaient pas parvenus à réaliser leur objectif d'encerclement de l'armée française et donc de la détruire pour passer la Marne et envahir le territoire français complètement... Je pense que si cet effort de pression et de concentration sur le front de la Marne avait été maintenu dans toute sa puissance avec l'essentiel des troupes, infanterie, artillerie... Peut-être que l'armée allemande aurait reculé...

Résultat, Mulhouse a bien été libérée mais quinze jours plus tard, reprise par les Allemands, et le front de la Marne est demeuré tel qu'il était avec toutes les conséquences qui ont suivi...

Mais bon... Il est "facile" avec le recul, cent après, de dire "erreur de stratégie" puisqu'on ne peut être dans la réalité du moment et que "juger après coup" ne change rien au cours de l'histoire, on ne "refait pas le passé"... C'était le choix, alors, des états majors, et du Maréchal Joffre, de vouloir à tout prix, commencer par reprendre la province perdue, l'Alsace Lorraine... Qui sur les cartes de géographie dans les écoles, était teintée en violet foncé ou en gris foncé avec des rayures, symbolisant ainsi l'idée de la revanche et impressionnant conditionnant les jeunes esprits (et toute la population française de l'époque)...

 

 

 

guerre 1914-1918

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