vent

  • L'Homme aux semelles de vent, de Michel Le Bris

    Semelles vent

    … Autant j’ai été interpellé, vivement intéressé en lisant le premier chapitre “Ces drôles de bonhommes en culottes courtes qui se jetaient à l’eau exprès”, dans lequel Michel Le Bris nous parle de son enfance en Bretagne, fin des années 40 puis années 50 et 60… Du monde paysan, des évolutions…

    Autant, parvenu au deuxième chapitre, “L’homme aux semelles de vent”, je me suis senti dépassé, largué… Lorsque Michel Le Bris cite et évoque le philosophe Hegel qui dit que “l’état est le rationnel du vouloir c’est comme s’il disait en même temps que l’état, l’individu, le peuple, c’est la même chose : hors de l’état il n’y a plus de raison, donc plus de vouloir…” Et plus loin : “L’état ne peut naître d’une décision de la communauté car cela supposerait en elle une unité du vouloir et du savoir qui est le propre de l’état : la communauté ne préexiste pas à l’état, il y a co-naissance de la communauté et de l’état, et dans toute forme archaïque de socius l’état comme figure de l’unité du vouloir et du savoir y est contenu comme en creux, en attente de réalisation, un peu comme l’intention en tant qu’immédiateté suspendue aspire à se réaliser”…

    Va-t-il en être de même jusqu’à la fin du livre ?

    N’ayant point fait d’études universitaires, ayant interrompu ma scolarité au niveau de la classe de 1ère, je n’adhère point du tout à ce genre de “phraséologie”…

    Dois-je reconnaître, accepter cette idée selon laquelle – d’aucuns pourraient le penser, je les “vois venir” – je serais “limité intellectuellement” ? Du fait de mes 1/20 en Mathématiques et en Physique en classe de 1ère au lycée de Mont de Marsan en 1967, et de ma méconnaissance des grands philosophes Hegel, Kant, Kierkegaard et compagnie, que l’on étudie en classe Terminale que je n’ai pas faite ? Et, plus tard, ayant tout de même essayé de “m’atteler” à la Pensée et au Discours de ces “Grands Philosophes”, n’ayant guère “accroché” ?

    Il me semble – et je mets au défi quiconque de tenter de me contredire - “qu’avoir une capacité de réflexion extrêmement développée, ainsi qu’un sens profond de l’humain… N’a rien à voir avec le fait d’avoir une capacité intellectuelle construite sur une formation de second degré ou universitaire selon les critères et les références en vigueur” … Quoique parfois (assez rarement il faut dire) les deux ( la capacité de réflexion avec le sens profond de l’humain ET la capacité intellectuelle), soient liés…

    Il me semble également que lorsque l’on parle d’humilité, souvent l’on se fourvoie, dans la mesure où l’humilité est “servie” telle une “leçon”… Que d’ailleurs l’on ne met jamais en application réelle, en exercice réalisé… En somme l’humilité est une “façade”, elle s’inscrit, s’exprime en “trompe l’œil…

    Tous ces gens que l’on voit, que l’on écoute débattre sur les plateaux Télé, des journalistes écrivains, des philosophes (je ne cite aucun nom) quasi quotidiennement sur LCI, CNEWS, C DANS L’AIR etc. … Qui sont des “référents”, des “officiels”, des “reconnus”, des “figures médiatiques”… Pour certains assez contestés il faut dire… Sont-ils pour autant des êtres “profondément et simplement humains” et quelle est la dimension réelle de leur capacité de réflexion? … Je veux dire une capacité de réflexion sur des sujets extrêmement complexes, certains de ces sujets étant des sujets essentiels, parfois jamais évoqués, de la vie de tous les jours concernant les gens dans leur intimité, dans ce qu’ils ressentent et dans le pourquoi et le comment de tout ça, eux en particulier ou eux ensemble?

    Et si une telle dimension de capacité de réflexion est possible, si elle est celle d’un personnage d’ “envergure” (qui s’exprime devant un public), comment, dans quelle formulation de parole ou d’écriture, peut-elle être portée ? Autrement dit : “est-ce qu’elle est audible, cette parole, est-ce qu’elle est recevable autrement que purement intellectuellement ? C’est peut-être là la “question des questions” la plus essentielle de toutes…

     

     

    … Une petite remarque, plus ou moins en rapport avec ce que je viens de dire ci dessus :

     

    Un jeune de 17/18 ans qui en 2020 ou 2021 vient d’obtenir son BAC avec 10 de moyenne, avant de lui accorder quelque crédit que ce soit, avant de le féliciter et de me réjouir de son succès et éventuellement de “fêter l’événement”… Je regarde d’abord “ce qu’il a dans le ventre”, en somme, de quoi il est fait, de bois et d’écorce…

    Si ce même jeune obtient son BAC 2020 ou 2021, cependant, avec une mention Très Bien ou Bien, sans doute regarderais-je aussi “de quoi il est fait”, avant de lui accorder un certain crédit… Mais selon “un angle un peu différent”…

    Il est à coup sûr, cependant, très certain, que 10 de moyenne pour un BAC 2020 ou 2021, je ne vais pas applaudir ni sortir une bouteille de champagne !

     

     

  • Dans un grand vent de pleurs

    ... Dans un grand vent de pleurs tourbillonnent, poussés par des tristesses infécondes emplies de nostalgies et d'amertumes tout aussi infécondes, des chagrins craquelés, fendus et recroquevillés dont les fines nervules tordues ne portent plus en elles qu'une sève gelée... Et dans le grand vent, des gouttes de lumière ne mouillent que des rêves décolorés...

    Dans une longue parole silencieuse et enfouie, les pleurs sèchent et leurs traces ne sont pas visibles sur les chemins où courent d'autres chagrins, d'autres tristesses, d'autres amertumes...

    Guillotiner nounours dans un grand rire bleu et peler des mandarines sans plier un pouce ou un majeur qui l'un ou l'autre de son articulation crie, en faisant glisser le couteau sous l'écorce de la mandarine...

    Et mettre à la place de la tête du nounours, la grosse bouille citrouille d'un quinquin de carnaval, ou un grand cou de girafe en carton avec des arc-en-ciel enroulés dessinés dessus...

    Alors dans le grand vent tourbillonneront, poussés dans les défilés des carnavals, les chagrins devenus quinquins...

     

  • Le vent en poupe ou en proue ...

    ... La "bien-correct-pensance" dans toute sa consensualité, qui nivelle la relation humaine en communication de nécessité et en propos de circonstance ou en pâles polémiques, refoulant toute manifestation résolument et ostensiblement velléitaire sous un masque caramélisé... N'est-elle pas plus insidieuse, plus pernicieuse, plus dangereuse, plus invalidante ; que la pression des régimes autoritaires et totalitaires qui existe déjà à visage masqué et tend à se renforcer ?

     

    ... Mais les manifestations velléitaires où sont jetés par terre les masques caramélisés, et qui font les unes, les cent et les mille des réseaux sociaux, de tout ce qui s'échange dans les lieux publics... Ne sont-elles pas le vecteur le plus porteur, pour l'instauration des régimes autoritaires et totalitaires ?

     

    ... Que le vent souffle en poupe du navire ou qu'il souffle en proue, il faut sur le pont chahuté, des matelots qui se donnent ensemble les moyens et le pouvoir de décider de l'action à entreprendre en dépit de la complexité du mouvement des vents et des courants d'air qu'ils portent...