ravin

  • Un cauchemar récurrent

    … Il y a celui de l’ascenseur qui n’arrête pas de descendre – ou de monter- (quand il descend, la lumière dans la cabine décroît et vacille, le mur devient de plus en plus sale, terreux, et après le Nième sous sol, l’ascenseur s’arrête, il fait tout noir, chaud, humide et puant… Quand il monte, et arrive au dernier étage on débouche sur un long couloir dont la paroi en verre d’un côté donne sur un ciel blanc très brumeux et très éblouissant, et dont l’autre côté est fait de portes de WC, et les WC sont louches, très sales et peuvent cacher un type dégeulasse)…


     

    Un autre cauchemar qu’il m’arrive de faire, c’est celui où je marche sur un sentier très étroit (juste la place d’une personne très maigre) le long du flanc d’une montagne (c’est que de la rocaille et la pente très forte donne sur un ravin dont on ne voit pas le fond). À un certain moment je vois quelqu’un arriver vers moi, et réalisant que l’on n’aura ni l’un ni l’autre la possibilité de se croiser (à moins que l’un de nous deux ne tombe dans le ravin), je recule et repars en sens inverse. Mais au bout de 2 ou 3 kilomètres je vois une autre personne arriver vers moi, et si je repars encore en sens inverse, je vais rencontrer de nouveau ce quelqu’un qui m’a suivi…


     

    Ce cauchemar du sentier très étroit à flanc de montagne a des variantes : parfois je suis en vélo, d’autres fois en voiture ; c’est le même scénario : il me faut repartir en sens inverse à chaque rencontre faite… Mais en vélo, reculer c’est pas évident (il me faut hisser le vélo au dessus du vide en le retournant ) et en voiture non plus – j’ai jamais été très fortiche en marche arrière- (même si le sentier est alors « un peu plus large » juste l’espace pour un vélo ou pour une voiture)…


     

  • Un rêve, fin de nuit, ou matin vers 4h, mercredi 14 avril

    … Ou un cauchemar, plutôt, oui…

     

    … La perspective d’un environnement “meilleur”, de relations sociales, ou si l’on veut, d’un monde plus humain, s’ouvrait devant moi, se “matérialisant” par la vue d’un paysage situé au delà d’une sorte de défilé très étroit, un passage difficile et périlleux, sinueux, rocailleux, entre une haute muraille de roche verticale hérissée d’arêtes coupantes le long de la paroi, et un ravin irrégulièrement pentu, empli d’une végétation luxuriante, de ronces, de buissons épineux, d’arbres aux troncs difformes et aux branches enchevêtrées…

    Une clôture rouillée, de fil de fer barbelé, disjointe, tordue, bordait le côté du passage donnant sur le ravin…

    Afin de parvenir par ce chemin, par ce passage difficile, jusqu’au débouché s’ouvrant sur le paysage nouveau, “prometteur” on va dire ; il fallait s’acquitter d’un droit de passage, et, dans une guérite ressemblant à un WC algéco, se tenait un garde armé qui percevait la somme demandée…

    Une fois payé le droit de passage, il ne restait plus qu’à s’engager sur ce chemin étroit, au risque de trébucher à tout moment, de tomber dans le ravin, la clôture cédant tant elle était rouillée, disjointe, en partie défaite et dont les poteaux entre lesquels elle était fixée, branlaient…

    Le paysage, au bout, qui apparaissait en partie, n’était pas, à vrai dire, j’en étais conscient, ou plus exactement j’en avais l’intuition, un paysage -ou un environnement - “meilleur”, mais tout de même il semblait mieux “y faire bon vivre” en ce sens que, selon les informations et les connaissances que j’avais pu acquérir, il y avait moins de violence, moins de haine, et davantage de reconnaissance des “vraies” valeurs naturelles et intemporelles…

    Au bout d’environ un bon premier kilomètre très difficile où je dus frôler les arrêtes coupantes de la paroi, de cette muraille de roches, et maintes fois trébucher, manquer de tomber dans le ravin ; j’aperçois un gros arbre penché, au tronc de platane, qui barrait complètement le passage tant ce tronc était énorme…

    Il me fallait me faufiler, m’insérer tant bien que mal, dans un espace laissant à peine la place d’un corps humain, entre le tronc de l’arbre et la muraille…

    J’y parvins mais au moment de me dégager, je demeurai coincé et contraint à un effort démesuré, au risque d’avoir la cage thoracique enfoncée…

    C’est alors que le tronc de l’arbre commença à se redresser, et en conséquence, à m’écraser…

    Je compris alors que ç’en était fait, de ma vie, que j’allais mourir étouffé, écrabouillé, entre la muraille de roches et le tronc de l’arbre…

     

  • Trois rêves -ou cauchemars- récurrents

    Le premier, c'est celui d'un retraité dont le dossier de pension de retraite vient d'être révisé.

    Un matin, le retraité reçoit, en « bonne et due forme » avec cachet, signature et en tête, de la préfecture de son département, une lettre l'informant qu'il doit, afin de continuer à percevoir sa pension, effectuer chaque semaine désormais, à partir de telle date (le lundi de la semaine venant) quelques heures de travail là où auparavant il était employé. Il s'agit d'un travail qualifié d' appoint, très peu valorisant, répétitif...

    Plusieurs années passent, le retraité atteint l'âge de 70 ans, jamais il ne reçoit le moindre avis concernant la cessation de cette obligation d'effectuer par semaine une vingtaine d'heures...

    Il ne sait, ce retraité, qui continue à percevoir sa pension « le plus normalement du monde » où s'adresser, à quel organisme, quelle instance, administration... Et cela du fait que tout fonctionne par automatisme, qu'il n'existe absolument aucun interlocuteur sinon des boîtes vocales invitant à sélectionner des touches 1, 2, 3, 4 etc., les quelles sélections faites renvoient encore à des 1A, 1B, 1C etc.... Puis 1C1, 1C2...

    Un jour, alors qu'il vient de passer son 70 ème anniversaire, il décide purement et simplement de ne point se rendre sur le lieu de son travail, et de ne plus y retourner...

    Il reçoit un appel téléphonique de quelque chef de service, qui vient de constater son absence et il répond vertement et avec insolence qu'il ne faudra plus compter sur lui, qu'il estime qu'ayant atteint l'âge de 70 ans, rien ne l'oblige à continuer d'exercer ce « boulot de merde »... Il ajoute qu'il prend le risque de voir sa pension fortement diminuée, il menace d'entrer dans la délinquance, vol à la tire, et autres méfaits, afin de subvenir à ses besoins, plutôt que de se « crever le cul » à 70 ans, à bosser, à se lever à 5h du matin ; il dit qu'on pourra pas le foutre en taule pour ça, et qu'avant de crever il fera avaler des ronds de chapeau aux Autorités, aux Décideurs, à cette société, à ce monde qui marche sur la tête !

     

    Le deuxième c'est celui de la cabine d'ascenseur qui n'arrête pas de descendre premier sous-sol, deuxième, troisième, quatrième etc. … Avec à mesure de la descente, le mur verdâtre et sale qui devient de plus en plus lépreux, la lumière qui vacille et finit par s'éteindre, à la fin, c'est tout noir et débouche sur une galerie de fond de mine puante où règne une chaleur moite...

    Ou, en alternance dans la récurrence du rêve, la cabine d'ascenseur cette fois, qui n'arrête pas de monter, étage après étage, jusque tout en haut enfin où la porte s'ouvre sur un couloir éclairé d'une lumière de jour brumeux, aveuglante... D'un côté du couloir il y a une succession de fenêtres aux vitres maculées de chiures de mouche et de toiles d'araignée, donnant comme sur un paysage vu d'avion, un paysage gris, accidenté, de rocaille, de crêtes de montagnes évoquant des mâchoires plantées de dents gâtées et cassées ; et de l'autre côté une succession de portes de WC, toutes entrouvertes et laissant voir des urinoirs bouchés, très sales... Tous ces WC sont d'aspect louche et suscitent une peur viscérale, la crainte de voir son intimité agressée, violée...

     

    Le troisième c'est celui d'un chemin très étroit très sinueux, creusé, tracé dans la roche, qui serpente le long d'un flanc de haute montagne dont la pente est très prononcée, et ce chemin très étroit et par endroits glissant à cause de l'humidité, des pluies récentes, donne sur un ravin d'une profondeur infinie...

    Sur ce chemin il est impossible que deux personnes se rencontrant l'une devant l'autre puissent se croiser... Ainsi l'un doit pousser l'autre dans le ravin afin de continuer à avancer...Encore faut-il que ce soit celui qui réagit plus vite que l'autre en le poussant dans le ravin, qui puisse continuer à avancer...

    L'un (ou l'autre) décide de rebrousser chemin, plutôt que de se résoudre à pousser son vis à vis dans le ravin. Mais au bout de quelques kilomètres parcourus à grand peine le long de ce passage si étroit, si périlleux, voilà-t-il pas que de nouveau, cet un ou cet autre rencontre en face de lui une autre personne... Le problème, le choix, demeure le même ; soit rebrousser chemin (mais dans ce cas re-rencontre avec le premier devant lequel on a fait demi tour), soit pousser l'autre dans le ravin...