polémique

  • Polémique, dialogue

    … La polémique aujourd’hui remplace le dialogue entre les interlocuteurs, que ce soit par la parole ou par l’écrit ( dans les réseaux sociaux, les blogs, les discussions en ligne )…

    Les principaux acteurs, de la scène publique, que sont les économistes, les journalistes, des écrivains, des intellectuels, des personnages politiques, lorsqu’ils sont invités sur des plateaux de télévision, dans des émissions en direct ; polémiquent plus qu’ils ne dialoguent, entre eux, et avec ceux et celles qui les interrogent, les interpellent…

    La polémique est aujourd’hui considérée comme étant un langage d’efficacité… Mais l’efficacité l’on voit ce qu’elle donne en réalité : une « friture » permanente…

    Le dialogue ? Il n’y en a presque plus ! Et lorsque qu’il apparaît, il est suspecté.

    Albert Camus, dans les années 1950, observait déjà que la polémique remplaçait le dialogue.

    Mais alors, et cela jusqu’à la fin du 20ème siècle, la discussion entre les interlocuteurs s’articulait – du moins en partie – sur des repères d’idées, sur des langages spécifiques, sur des liens de personnes… Et en ce sens, la polémique pouvait être un langage sinon d’efficacité mais au moins de lisibilité relative…

    Dans le monde d’aujourd’hui, la lisibilité n’apparaît plus, et ce sont l’effet et l’affect, que la polémique produit…

    Et de surcroît, l’effet et l’affect sont aussi devenus des « produits marchandisés »…

     

     

  • Toute pensée peut être discutée

          Toute pensée, d'où et de qui elle vienne, fût-elle à ce qui nous semble, la plus juste possible, la plus proche de cet esprit de vérité que l'on puisse rechercher et approcher... Peut être discutée.

    Je dis bien discutée, et non polémiquée ; parce que la polémique c'est deux ou plusieurs interlocuteurs qui, sans cesse se coupent la parole, se considèrent ennemis et refusent de nuancer leur propos en demeurant figés sur leurs positions comme des guerriers en ligne et ordre de bataille...

    Toute pensée peut être discutée, pour une raison qui me semble tout aussi naturelle qu'évidente : une pensée si juste et si bien fondée et si bien argumentée nous semble-t-elle, est comme un paysage qui, dans le lointain ou dans le plus proche du regard de l'observateur, ne peut être totalement perçu dans ses moindres détails, ne peut être entièrement appréhendé...

    Ce qui est inexploré parce que non aperçu, a peut-être, sans doute même, été vu et approché par d'autres personnes.

    Ainsi dans toute pensée il y a de l'inexploré...