mundial

  • Lou Moun'diale

         J'imagine... J'imagine... En caricaturant quelque peu, certes, mais suis-je si loin que cela de la réalité ?

    Le fana de foot qui débarque à l'aéroport de Sao Paulo ou de Rio, pour un séjour d'un mois, qui a galéré six mois avant pour dégoter un hébergement dans une pension ou un hôtel et qui a fini par trouver pas trop près de la favela la plus mal famée véritable creuset de troubles sociaux anti mundial... Il débarque donc, le fana de foot avec ses pompes adidas et ses fringues de marque, son portable internet quat'gé, sa petite amie en short moulant p'tit dessus super échancré, tifs peints en bleu blanc rouge ou même en vert lézard lumineux... Il débarque il débarque... V'là-t-il pas que dès qu'il déambule sur le grand patio là où y a les grands hôtels, il se fait alpaguer son portable et son portefeuille par un de ces désespérados que l'moundial a laissé sur le carreau au fin fond d'sa favela pourrie de misère de drogue de baston de prostitution de trafic d'armes de guerre... Et avant un match des bleus, le bus des bleus se fait coincer en plein boulevard du front de mer par une bande de gangsters armés de kalachnikov made in Russia... Une embuscade carabinée, le car immobilisé par trois quat'quat pick-up batterie pointée sur le car ; tout le monde descend les mains sur la tête, par ici les montres rolex, et toute la quincaillerie à dix mille euros le moindre piercing plus petit qu'un moucheron, par ici les ceintures bourrées de dollars et d'euros des fafiots de cent de cinq cent... Du coup le match retardé, sans compter la manouf monstre anti mundial des miséreux devant le stade, la police débordée et finalement obligée de tirer dans le tas bonjour le concert d'hémoglobine les pépés et mémés des touropérators qui s'évanouissent, le ballet des ambulances et des pompiers... Et à la pension Moradona pourtant loin de la favela la plus mal famée, c'est loin d'être le pied pour le fan de son équipe qu'a galéré trois mois durant pour dégoter cette piaule, y'a pas d'internet, pas de quat'gé, les chiottes sont sur le palier, et la nuit c'est un tel boucan un tel raffût qu'y a pas moyen de dormir...

    C'est ça lou moun'diale : ou t'as une suite dans un palace avec un taxi-hélicoptère pour t'emmener au stade place réservée... Ou tu crèches dans une pension minable si possible pas trop près de la favela à hauts risques sociaux...