littérature

  • Œuvres artistiques, Sciences et Religion

    … Il est certain, absolument certain – et personne ne peut dire le contraire – que dans les fanatismes et intégrismes religieux Catholiques, Chrétiens, Musulmans et autres, il est « hors de question » que soit avancé l’idée de la création du monde et de l’univers, autrement que selon le modèle prescrit par le dogme… Et que, en dehors de la parole, de la beauté, de la vérité de Dieu, toute œuvre humaine artistique ou littéraire, si elle ne loue pas Dieu, n’a pas de place en ce monde et doit même être considérée impie, et détruite, empêchée d’exister…

    C’est ce qui fut, jusque vers la fin du 15ème siècle en France et dans toute l’Europe, avec l’Église Catholique Apostolique et Romains, où tous les tableaux de peinture représentaient des scènes de la Bible, et où tout ce qui s’écrivait de « beau » n’était que louange à Dieu (et idem pour les œuvres de musique)…

     

    Quant à la science, à l’histoire, à tout ce qui a trait à la terre, à ce qui vit sur la terre, à ce qui se voit dans le ciel, tout se ramenait à ce qui était écrit dans la Bible…

    Avec l’Islam fondamentaliste radical djihadiste apparu au début du 21ème siècle, héritier en quelque sorte de l’Islam conquérant du 7 ème au 13ème siècles Chrétiens (mais héritier il faut dire en une version « plus dure et plus épurée »)… Les artistes et les écrivains dont les œuvres ne font pas louange à Dieu, n’ont pas place dans la société des « fidèles » et des « combattants pour la foi »…

    Mais « à noter » qu’en ce qui concerne la technologie et la science – notamment la science de la guerre – dans l’Islam djihadiste on s’en sert bien de la technologie et de la science de la guerre ! Notamment la technologie internet, numérique, réseaux sociaux communication…

     

    Le Catholicisme et d’une manière générale la Chrétienté avec ses « sectes » et ses « branches dérivées »… Ne sont pas en reste, au 21ème siècle, question dogme et modèle d’explication de l’origine du monde et de l’univers - « sous couvert d’arrangements avec la science »… Et question également, de prendre une place non négligeable dans la vie des gens (baptême des bébés, cathéchisme et communion pour les enfants, mariage et enterrement à l’église, fêtes de Pâques, Pentecôte, 15 août, Noël précédé de l’Avent…)

    Les Catholiques et Chrétiens en général, ont même de nos jours leurs artistes, écrivains, scientifiques, savants, tous mettant en avant leur croyance, leur foi en Dieu et « s’arrangeant à leur façon » avec la Genèse de la Bible – les yeux tournés vers l’immensité du cosmos, des galaxies, des milliards d’étoiles et de possibles « extraterretres »…

    Mais bon, soyons honnêtes ou « plus justes » ou « plus réalistes » : si chez les Chrétiens il y a des artistes et des écrivains et des philosophes, en revanche chez les musulmans fondamentalistes et djihadistes il n’y en a pas !

     

  • Littérature dangereuse

    … « Si on n’a pas de littérature dangereuse, on n’a pas de littérature du tout » [Douglas Kennedy]

     

    … De littérature… Ou de caricature, ou de réalisation artistique, dangereuse…

     

    À plus vrai dire, aucune littérature, aucune caricature, aucune réalisation artistique, n’est dangereuse…

    Il n’y a que des littératures, des caricatures, des réalisations artistiques… Dérangeantes, incomprises, zappées ou passées sous silence, violemment critiquées, censurées… Ou parfois « autorisées » parce que considérées « valeurs marchandes » …

    Ce qui rend la littérature, la caricature, la réalisation artistique, dangereuse, c’est ce que l’on en fait au nom d’une idéologie ou d’un odre d’idée étant le fait de celui, de celles, de ceux qui en font l’exégèse dans un dessein de dominance et d’ostentation agressive…

     

     

  • Réflexion sur l'Art et sur la Littérature

    … Lorsque l’Art et la Littérature – et c’est souvent le cas - « marquent le pas » sur les traces des uns et des autres, traces que laissent les différentes et si nombreuses représentations du monde, par les images et par les mots que ces représentations nous donnent et suscitent en nous, et ne font en somme que reproduire ce qu’il ressort du monde, à savoir les faits, les événements, les points de vue, les idées, les opinions, les explications de chacun, tout cela dans des débats, dans des échanges et sous des angles de vues aussi variés que possible, et quand bien même ces points de vue, ces explications, ces idées, de chacun, ne se fonderaient pas seulement sur ce qui en premier lieu se perçoit… L’Art et la Littérature alors, « marquant ainsi le pas » sur les traces de ce qui est, de ce qui se fait et s’exprime communément ou singulièrement, ne sont plus dans la vocation qui est la leur, celle d’une représentation des choses, des êtres et de ce qui se voit, sans explication, sans modèle référent ou proposé, sans réponse rassurante et confortable…

     

    La vocation de l’Art et de la Littérature c’est de briser ce qui est figé en nous et autour de nous, sans pour autant nous laisser voir si ce qui apparaît, une fois brisé ce qui fige, indique une voie de passage vers une destination précise, ou dans un dessein déterminé…

     

    … La création pure, libre, se réalise sans l’intention de montrer ou de prouver quelque chose, sans explication donnée, ne se réfère à rien, ne propose et surtout n’impose aucun modèle ; son cheminement et son évolution ne portent pas ses pas sur les traces déjà faites, mais sur ses propres traces…

    La création pure, libre, est faite de mots, d’images, de marques, de signes, de compositions, de réalisations qui ne sont pas des affirmations, ni non plus, des négations, et dans la création il y entre du questionnement sans réponse, de la recherche et de l’essai permanents…

     

    Néanmoins, la création pure et libre, totalement libre, de même que tout ce qui s’accomplit dans l’univers, ne se réalise que selon des règles, des principes immuables, des lois naturelles, en somme selon une « mécanique » ou une « grammaire » régissante, structurante, organisante…(Et d’une extrême complexité)…

    Et c’est le niveau atteint, de connaissance de ces règles, principes, lois, qui rend le réalisateur plus proche ou plus éloigné de la création pure…

    Ce qui s’éloigne le plus de la création pure, c’est la représentation sans règles ou avec des règles « arrangées », mais c’est aussi la création pure elle-même qui s’est affranchie des règles universelles ou qui ignore ces règles universelles… Et qui est donc désordre, incohérence…

     

     

     

  • La littérature, les inventions

    … La littérature avec ses plus belles pages et dans son ensemble, de chaque pays du monde, a tout juste le pouvoir – souvent limité – d’exercer une influence sur les comportements humains dans leur vie quotidienne (le Verbe qui se fait moteur)…

    Mais la littérature n’aura jamais le même pouvoir que l’invention, que les inventions qui modifient l’existence quotidienne en l’allégeant durablement.

    Ainsi ce qui importe le plus, c’est si l’on ira chercher de l’eau à une source ou si l’eau nous parviendra d’un robinet dans la cuisine de notre habitation.

    Ainsi l’invention de la roue a bien davantage changé la vie des peuples anciens, que les grandes œuvres de la littérature…

    Les inventions impactent les peuples dans leur vie quotidienne, quoique très inégalement selon les pays, les régions du monde…

    La littérature a – peut-être – elle, le pouvoir – certes limité – d’impacter les peuples « un peu moins inégalement »…

     

     

  • Le pouvoir de la littérature

    … Le seul pouvoir en lequel je crois vraiment, c’est celui de la littérature…

    Bien sûr, il y a le pouvoir de l’amour, le pouvoir de la bonté, le pouvoir de la volonté, le pouvoir du travail – ou de la facture dans la réalisation de quelque chose que l’on produit- le pouvoir du Verbe, le pouvoir de la pensée… Des pouvoirs, oui, certes…

    Mais celui de la littérature s’inscrit dans une toute autre dimension, un espace infini, où le temps n’existe plus, où il y a peut-être une origine mais laquelle ?, où il n’y a rien de mesurable…

    Le pouvoir de la littérature réside dans le fait que la littérature par elle – même, par les œuvres dont elle est faite, par les plus abouties de ses factures, par le talent, par la culture, par le rayonnement de ses acteurs ; ne suffit pas, puisque écrire, produire, communiquer par l’écriture, exige toujours de se projeter dans un espace où il y a quelque chose à commencer, qui n’a pas encore été pensé, imaginé… Ou quelque chose à retrouver qui a été perdu ou oublié…

    Et c’est cette exigence qui fait le pouvoir de la littérature…

    Sans cette exigence il n’y a plus de littérature, c’est à dire qu’il n’y a plus que tout ce qui de nos jours s’écrit, qui a parfois de la portée, mais aucun pouvoir réel…

    Le « livre monde », le « livre absolu » le livre qui dit tout et explique tout, le livre en lequel sans doute tous les écrivains croient qu’ils peuvent le produire, n’existe pas, n’a jamais existé et n’existera jamais… Et, désespérer de cela, c’est renoncer à croire au pouvoir de la littérature…

    Au contraire, savoir et être convaincu que le « livre monde » n’existera jamais ; ne peut qu’être heureux, porteur d’espérance, et c’est se projeter dans le pouvoir de la littérature, que de vivre, que d’œuvrer, que de mourir dans cette espérance, cette espérance qui nous survit dont les héritiers sont les gens de demain qui seront habités de cette espérance…

    Ainsi, il y aura toujours, dans l’espace infini, dans un « en avant » fait d’avant, de présent et d’à venir ; quelque chose à commencer qui n’a pas été pensé, quelque chose à retrouver qui a été perdu ou oublié… Jusqu’à ce que le Soleil, La Voie Lactée, l’univers tout entier, ne soient plus qu’un point dans un espace sans espace et qu’à partir de ce point se forme un autre univers…

     

     

  • Réflexion sur l'Art et sur la Littérature

    … L’Art et la Littérature (poésie, prose, roman, tous genres confondus)… Lorsqu’ils se dotent pour “fond de tableau” la recherche de la vérité et de la perfection – tout cela dans le travail d’une vie entière et dans une évolution vers un achèvement au mieux… Lorsqu’ils sont sous- tendus par la pensée, la réflexion, par une certaine “authenticité”, par une “vision personnelle” … Et lorsque, encore, ils sont l’expression manifeste, déclarée “haut et fort”, “mise en avant”, prônée, martelée, érigée en culte… De cette recherche de la vérité et de la perfection…

     

    Ou… Lorsqu’ils ne sont que de “très belles illusions”, des contre-façons, des mystifications avec des “effets spéciaux” (effets notamment technologiques), des duperies parfois, tout cela quand bien même il y aurait “une qualité indéniable”…

     

    “Contreviennent” à mon sens, à leur véritable vocation : celle de la représentation du monde autant dans sa réalité brute et apparente que dans sa réalité “en profondeur” (jusqu’à son cœur même)… Et, avec la représentation du monde, une “esquisse” d’explication du monde…

     

    Ainsi la recherche de la vérité et de la perfection, recherche exprimée haut et fort et érigée en culte… Se révèle – t – elle contreproductive, et au final, ne convainc plus, ne fédère plus, ne fait pas loin s’en faut un “monde meilleur”…

    Ainsi les “très belles illusions” contribuent à faire du monde ce qu’il a toujours été…

     

     

  • La littérature et la vie

    … La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas ( Fernando Pessoa, écrivain et poète Portugais né le 13 juin 1888 décédé le 30 novembre 1935, Lisbonne )…

     

    Bien sûr, sans la littérature et sans l’art, il resterait la vie, la vie avec le travail, les activités humaines pour l’essentiel pragmatiques c’est à dire liées à ce qui est purement matériel et utilitaire , la relation avec les autres tout aussi pragmatique, tous les événements des plus banals aux plus marquants dans leur réalité brute, oui…

    Et ce qui fait la littérature donnant la preuve que la vie ne suffit pas telle que l’on la vit et la voit en l’absence des livres et des œuvres d’art … C’est le regard que l’on porte sur les activités humaines, sur le travail, sur la relation avec les autres, sur tous les événements des plus banals aux plus marquants ; ce regard que l’on porte et qui nous fait exprimer ce qui va être lu et vu par les autres … Et avec le regard, ce que l’on apprend et la manière dont on l’apprend et qui va constituer une base de connaissances…

    Néanmoins ce regard que l’on porte n’est pas forcément la preuve qui fait la littérature – ou l’art…

    À dire vrai ce regard que l’on porte n’a peut-être pas encore fait la littérature ou l’art dans sa “version” la plus achevée… Juste une “version” somme toute, qui a mis “un peu plus de vie à la vie”, ce qui est un début… Dût-ce le début durer “une éternité”…

     

     

  • Production littéraire et artistique, et relation humaine

    Que ce soit sous un pseudo, un nom d’emprunt ou réel, et avec une photo ou un avatar – cela c’est le choix de chacun de s’exprimer sur la Toile - l'importance et la qualité des productions littéraires et artistiques, ainsi que des échanges les plus heureux ou les plus “constructifs” que l'on peut avoir entre internautes, auteurs de blogs et intervenants dans les réseaux sociaux, Facebook en particulier ... C’est cela l’essentiel, ce qui – peut-être – est à privilégier, plutôt que la question de savoir si oui ou non l’on s’exprime sous son nom réel, sous un nom d’emprunt ou sous un pseudo..

    Néanmoins, l'impact de la littérature et de l'art sur l'évolution de la société, de la civilisation, et par là même directement ou indirectement dans la vie des gens, dans la relation humaine, dans la pensée, dans les modes de vie, les comportements, les habitudes, ne pourra avoir une résultante significative, que dans la mesure où l'internet se fera vraiment le vecteur, le relais, le support, d'une communication partagée, comme le ferait par exemple, un cénacle, un groupe, un ensemble de personnes se rencontrant et menant une action dans les domaines de la culture et des activités humaines.... À condition cependant que, le cénacle, que le groupe, que l'ensemble de personnes ne soit pas une communauté centrée sur elle même, forte et figée sur ses convictions -et donc séparée ou déconnectée du monde qui l'entoure...

    Il y a -c'est ce que je ressens- comme une sorte -non pas vraiment de "frustration" mais de "regret ou de manque" à l'idée de nouer des relations d'amitié, vraiment d'amitié et durables, avec des personnes "à l'autre bout du monde" (ou même "pas si éloignées que cela par la distance), que, peut-être on ne rencontrera jamais, et dont ne sait pas finalement à quoi elles ressemblent physiquement, de visu, comme en face de soi à la terrasse d'un café, ou lors d'une rencontre organisée...

     

    Reste à savoir ce qui est le plus important (pour en revenir à la question de l’essentiel, entre la qualité de la production seule et la même qualité de la production mais identifiée et reconnaissable -c’est à dire de qui elle est ) :

    - La littérature, l'expression artistique, le talent, le "tableau" en somme dans toute sa beauté, dans ce qu'il représente…

    - Ou la relation humaine, le contact, l'échange, dans la rencontre, dans ce que l'on réalise ensemble dans une action que l'on mène (humanitaire, culturelle, artisanale, éducative etc.)...

    - Ou encore "les deux à la fois" , conjointement ou simultanément...

     

    ... L'on peut considérer (et s'en satisfaire) l'expression artistique, la poésie, la littérature, l'échange, le seul échange par l'idée exprimée, écrite... Essentiels, vraiment essentiels (et donc pouvant "se passer" du contact visuel ou de la rencontre réelle ou de savoir à quoi ressemble l'interlocuteur)... Oui... Si l'idée vient que l'internet peut se faire vecteur, relais, support, de ce qui existe déjà sans internet (et a toujours existé, et existera toujours)...  

     

     

  • La littérature et le monde comme il va ...

    Tout ce que la littérature a produit…

    De plus beau, de plus vrai, tant dans la forme que dans le contenu…

    D’au plus près de la réalité, par tout ce dont elle a témoigné de la vie des gens partout dans le monde, par la plume ou par le crayon des écrivains qui ont fait la littérature…

    Dans les livres où les auteurs ont osé tout exprimer jusqu’à l’inacceptable, avec l’idée, peut-être, qu’en exprimant l’inacceptable il pouvait être possible d’expurger l’inacceptable…

    Tout ce que la littérature a dénoncé, démasqué.. Ou donné à ses lecteurs, de raisons de ne pas désespérer…

    N’a pas changé le monde, n’a pas rendu le monde meilleur, n’a pas changé les comportements… Et donc, seulement ému, interpellé, parfois renforcé dans ses convictions, au mieux…

    En ce sens, l’impuissance de la littérature, ce drame dont souffre la civilisation, me fait penser à l’impuissance de l’amour, ce drame dont souffre l’humanité depuis avant même l’apparition de l’écriture…

    Ainsi tous les grands maîtres dont on étudie encore les œuvres, passé deux millénaires et demi, passé deux ou trois siècles ou passé seulement quelques années… Éléments épars de squelettes qu’ils sont dans la terre… Si, de ce qu’il reste d’eux enfoui dans la terre il devait s’élever dans l’air comme un nuage, ce nuage ne serait pas blanc de lumière mais de poussière mouillée de larmes…

    Impuissance de la littérature…

    Impuissance de l’amour…

    Mais faut-il pour autant désespérer ? …

    La certitude venant, que tout n’est pas joué…

     

  • Littérature et langage

    ... Les tenants et inconditionnels de la littérature française dans les formes les plus pures, les plus dépouillées et les plus ciselées... Ceux et celles qui jamais n'usent de néologismes, de tournures ou de formulations personnelles, de mots ou de termes inventés, parfois d'incorrections grammaticales délibérées dans un contexte particulier, de très longues phrases de structure complexe, d'accentuations répétées telles que des points de suspension, des guillemets, des tirets, etc. ...

    Ceux et celles dont les écrits, dont les livres qu'ils publient, que ce soient des romans ou des recueils de nouvelles ou des récits ; sont d'un bout à l'autre, page après page, de cette fluidité qui les rend agréables à lire...

    Disent, affirment tous, que le Français, avec ses dizaines de milliers de mots, sa grammaire, est suffisamment riche pour pouvoir tout exprimer dans toutes les nuances... Et qu'il n'y a donc nullement besoin d' "inventer" quoi que ce soit, et encore moins de se livrer à "quelques coups de canif dans le contrat"...

    Argument imparable que celui là ! En effet, que répondre à cela ?

    Fondamentalement, ils ont raison, mille fois raison, les tenants et inconditionnels de la littérature française dans les formes les plus pures, les plus dépouillées et les plus ciselées (donc, les formes qui ne sont pas "baroques")...

     

    Que pensent à ce sujet, les correcteurs professionnels, indépendants ou travaillant pour une maison d'édition ; ces correcteurs auxquels font appel des auteurs souhaitant soumettre leur manuscrit à un éditeur ?

    Se limitent-ils à seulement corriger les fautes d'orthographe et de grammaire, ou bien proposent-ils des arrangements, des modifications, de telle sorte que le texte, remanié, devienne finalement "comme un bon devoir de Français de premier de la classe", bien dans les normes, expurgé de ce qui le rendait, ce texte, "atypique", dans les formulations, les termes, les locutions, le style, le langage? ...

     

    ... S'ils ont fondamentalement raison, les inconditionnels, la question se pose cependant, de ce qu'ils apportent en tant qu'écrivains -autre que d'eux-mêmes, autre que de la qualité, de la pertinence et de l'impact de leur œuvre- à la littérature française ?

    Et la même question, aussi, se pose, de ce qu'apporte à la littérature française, une œuvre "atypique" (autrement dit "en dehors des clous, hors norme") ...

    La question est d'autant plus préoccupante que l'Atlas des langues en danger ou en voie de disparition, fait état dans le monde d'aujourd'hui, de 2500 langues disparues au cours des siècles et millénaires passés; dont 230 éteintes depuis 1950... Le rythme de disparition des langages (et de leurs écritures) s'accélérant depuis le début du 21 ème siècle...

    Selon une projection établie par des scientifiques, spécialistes de l'évolution des langages, en l'an 3000 il n'existera plus aucune des langues aujourd'hui parlées et écrites dans le monde... Bien sûr ce n'est là qu'une hypothèse, qu'une probabilité...

    Qu'est-ce qui fait qu'une langue finit par s'éteindre et disparaître ? Y-a-t-il un lien entre l'existence, l'usage, la diffusion d'une langue... Et sa capacité à évoluer (et dans quel sens et avec quelle finalité)... Y'a-t-il un "parallèle" entre langage (et écriture de ce langage) et civilisation?...

    On le sait, des civilisations ont disparu...

    On l'observe, des langues disparaissent...

     

     

  • Littérature culture arts, et technologies

    ... Je m'interroge

    -D'une part sur l'évolution de la technologie, de la science et de leurs applications : la biotechnologie, la robotique, le numérique, l'informatique notamment... Et sur l'évolution des technologies de la communication et de l'information...

    -D'autre part sur l'évolution de la littérature, de la culture et des arts, et de leur place, de leur rôle dans la société...

    L'évolution de la technologie a fait ces dernières années un bond en avant considérable avec notamment le séquençage du génome humain, la téléportation appliquée aux atomes ( copie des caractéristiques d'un atome sur un autre atome sans interaction directe entre les particules afin d'explorer et expérimenter de nouvelles voies de télécommunications ), le début de l'ère de la biologie synthétique (un chromosome artificiel fabriqué en laboratoire, par exemple), l'optogénétique éclairant le cerveau (modifier génétiquement des cellules pour les rendre sensibles à la lumière) , l'impression en 3 dimensions... Et encore les logiciels de reconnaissance faciale et d'anticipation comportementale, les véhicules autopilotés voitures et drones, les appareils d'autodiagnostic et de suivi médical, les "big-data" avec la capacité des ordinateurs à traiter des masses quasi infinies de données en un temps très bref et permettant de détecter des corrélations jusqu' alors imperceptibles...

    Il a toujours existé dans le passé, une relation entre l'évolution de la technologie et l'évolution de la littérature, de la culture et des arts, et cela depuis le début des civilisations humaines et de l'organisation des sociétés (ainsi l'invention de l'écriture il y a plus de 3000 ans, l'invention de l'imprimerie en Chine au 9 ème siècle, puis en Europe au 15 ème siècle)...

    Mais comment au 21 ème siècle, désormais, évoluent la littérature, la culture et les arts, par et -ou- en rapport avec l'évolution de la technologie?

    La tentation "moralisatrice" d'un certain nombre d'intellectuels d'aujourd'hui, de philosophes, de poètes, de penseurs, d'écrivains -romanciers ou essayistes- mais aussi d'un nombre important -pour ne pas dire une majorité- de citoyens "ordinaires" des pays du monde actuel, citoyens ayant été plus ou moins conditionnés dans une éducation traditionnelle imprégnée de "valeurs" et surtout de repères... La tentation, donc, "moralisatrice" consiste à porter un regard critique, un regard souvent sans complaisance, un regard empli de perplexité et de doute, un regard de juge bien plus que d'avocat, à l'égard de la littérature, de la culture et des arts -et de leur évolution présente et supposée à venir- du 21 ème siècle et au delà...

    Au delà de cette "tentation moralisatrice" (et donc au delà du jugement d'accusation, de l'appréciation défavorable), au delà de la réalité même de ce que l'on observe, de ce qui est porté à notre connaissance pour autant que l'on cherche à acquérir cette connaissance... Il me semble que la question de l'évolution de la littérature, de la culture et des arts, dans l'environnement technologique et scientifique -et social, de vie quotidienne -modes- habitudes-tendances, d'une croissance et d'une diversité accrues au 21 ème siècle... Devient une question dont la dimension dépasse la dimension qu'elle avait dans le monde d'avant le 21 ème siècle...

    "Vertigineuse"... C'est le mot qui me semble le plus proche pour qualifier -ou essayer de "mesurer" cette dimension...

    "Vertigineuse" dirais-je, comme par exemple un paysage d'abîmes, de ravins, de hauts sommets de montagne, de lignes de crêtes déchiquetées , de pics et d'arrêtes, de gorges, de canyons, de plateaux en altitude et de vallées en contrebas...

    "Vertigineuse" et en un mouvement dont on ne perçoit pas ce que ce mouvement modifie dans le paysage tourmenté, et encore moins -sauf à l'imaginer- ce que sera le paysage futur...

     

    ... Pour conclure je dirais que la "tentation moralisatrice" a "quelque chose de désespérant et de pesant"...

     

     

  • Les règles de la Citadelle

    ... Quels auteurs, quels écrivains, quels intellectuels, quels artistes... Sont-ils plus soucieux de l'évolution et de la portée de la littérature et de l'art, dans la société d'aujourd'hui -comme ils auraient pu l'être, du moins certains d'entre eux qui le furent dans les sociétés d'hier... Que de leur destin personnel, de leur succès, de leur rayonnement ?

    Ceux que l'on voit sur les plateaux de télévision et dont les livres, les œuvres, se vendent, se diffusent, dans des pays "libres et démocratiques" ? (notez les guillemets)

    Ou bien ceux qui sont censurés, emprisonnés, ou qui risquent leur vie en s'exprimant, dans des pays de dictature ou en guerre ?

    Ces derniers ne sont-ils pas plus motivés dans le sens de l'évolution de la littérature et de l'art?

    Et d'autre part, les règles qui sont celles de la Citadelle des marchands décideurs et de leurs clientèles, ne sont jamais les règles qui font évoluer le sens et la portée de la littérature et de l'art, dans une société ou dans une civilisation qui s'ébat plus qu'elle ne se cherche...

     

  • Une définition pour "suicide littéraire"

    ... C'est mourir de rire, de cette écriture de soi jetée comme un oeuf pondu par une poule boulimique et dont le jaune calligraphe-colique sur le mur d'en face couvert de tagues... Et en même temps que de rire, se taper la tête contre ce mur, de furie – dépit, parce qu'un million de coups de marteau assenés de toutes ses forces sur le mur, cela n'a point suffi pour qu'une fissure apparaisse dans le mur!

     

  • BOHEMES, de DAN FRANCK... Mon commentaire...

    ... Et une vision que j'ai, une étude que je fais, de l'Histoire de l'Art et de la Littérature à travers les époques... 

     

    Bohemes

    ... J'avais dit que l'histoire de l'Art (et de la Littérature) pouvait être (c'est l'image que j'ai utilisée pour "résumer" l'histoire de l'Art et de la Littérature) :

    Comme un feu qui, jusque dans la seconde moitié du 19 ème siècle, et cela époque après époque depuis le Moyen Age, aurait brûlé avec des flammes en vivacité et en dimensions différentes, avec toutes les couleurs du feu dans leurs nuances, par exemple de l'orangé au rouge et avec des reflets bleutés, jaunes ou verts... Selon les différentes matières inflammables dont on alimentait le feu, le bois étant le matériau principal dans ses différentes compositions et essences...

    Je voulais dire par là, que jusque dans la seconde moitié du 19 ème siècle, il y avait à mon sens, autant dans la peinture que dans la littérature, une "continuité", et que j'imageai cette "continuité" en un feu qui brûlait avec, à chaque époque, des flammes de couleurs, de vivacité et de dimensions différentes. Autrement dit, le feu était toujours fait de flammes"...

    Cette "continuité" dans la peinture avait été celle de (je cite quelques époques) :

    Le Gothique ( 12 ème siècle), la Renaissance (15ème et 16 ème siècle), le Baroque ( 17 ème et début 18ème), le Classicisme ( 17 ème siècle) , le Romantisme ( milieu 19 ème ) puis enfin le Réalisme (de 1850 à 1870/1880)...

    Cette "continuité" en Littérature avait été celle de (je cite quelques époques) :

    L'Humanisme ( 16ème siècle), le Baroque et le Classicisme ( 17 ème siècle), les Lumières (18 ème siècle), et enfin le Romantisme, le Naturalisme, le Parnasse et le Réalisme (19 ème siècle)...

    Dans cette "continuité" en peinture comme en littérature, l'on assiste à une évolution, à une suite de représentations ou de genres différents... Mais jamais à une véritable rupture, même si en littérature par exemple le Romantisme au 19ème siècle rompt avec les règles et avec le beau traditionnels...

     

    Avec l'impressionisme en peinture entre 1860 et 1890, et le symbolisme en littérature de 1869 à 1896, c'est là que l'on assiste pour la première fois dans l'histoire de l'art, à une véritable rupture :

    -Une remise en cause de la peinture académique et codifiée en opposition avec ce qui se pratiquait dans le passé, et avec des représentations picturales entièrement nouvelles.

    -Un mouvement, dans la poésie, en réaction contre, au départ, le naturalisme, né de la poésie Baudelairienne : suggérer au lieu de dire, évocation d'un monde caché à travers les symboles, poème en prose, vers libre.

    En cette seconde moitié du 19 ème siècle, l'on ne peut que comprendre à quel point les critiques, à quel point les vues des visiteurs de galeries et les lecteurs d'ouvrages de poésie et de littérature, pouvaient être perturbés et en opposition violente contre ces nouveautés considérées dérangeantes et déraisonnables... Il a fallu une trentaine d'années pour que ces nouveautés soient déja acceptées avant d'être finalement reconnues...

     

    ... Puis à partir de la fin du 19 ème siècle, si demeurait (et demeure d'ailleurs encore de nos jours au début du 21ème siècle) dans une même continuité, celle d'un "feu fait de flammes", tout ce qui procède d'un art classique de représentation des êtres et des choses (même dans des formes ou des genres différents)... L'on assiste comme à une explosion, en l'espace de 3 générations entre 1860 et 1930, de "gerbes de feux d'artifice", de "fontaines de lumière ", de "geysers de boues et de sables et de poussière en fusion", s'élevant et éclatant dans le ciel, jaillis de divers points de paysages du monde ; avec :

    -Le Fauvisme 1894/1897 – 1910, simplification des formes, couleurs juxtaposées, recherche d'une intensité de l'expression

    -L'Art abstrait à partir de 1910, le Futurisme de 1904 à 1920

    -Le Cubisme 1907-1914, représentation des objets et des corps en formes géométriques sous différents angles de vision

    -Le Dadaïsme 1916 – 1925, remise en cause de toutes les conventions et contraintes idéologiques, artistiques et politiques

    -Le Surréalisme 1924- 1945, transcription des pensées et des sentiments avec des formes abstraites et des couleurs très variées

     

    Et l'on retrouve en littérature, poésie, à partir du Symbolisme puis du Dadaïsme et du Surréalisme, et plus tard à partir de 1945 avec l'Absurde 1938-1960 et le Nouveau Roman 1950-1980, les mêmes et aussi radicales et nouvelles évolutions dans l'expression, la forme, le style, tout autant "éclatant dans le ciel en geysers"...

     

    A partir en gros, de 1980, avec la profusion des ouvrages publiés, la multiplication et la diversité des prix littéraires, des galeries d'exposition, du nombre croissant d'auteurs, d'écrivains et d'artistes ; avec la succession accélérée des courants et des modes... Et surtout avec l'arrivée d'Internet, des réseaux sociaux et des blogs à partir du début des années 2000, l'on assiste à un foisonnement de productions artistiques et littéraires, à tel point que dans un paysage qui s'est uniformisé, les feux, les fontaines de lumières, les éclairs d'orage, les geysers, sous les yeux des "spectateurs consommateurs" que nous sommes devenus, se sont banalisés...

    Nous avons vu disparaître année après année depuis la fin du 20 ème siècle, tous les grands acteurs de la vie artistique et littéraire de la période 1915- 1980 (dont nous célébrons soit dit en passant les anniversaires de leur mort ou des 10/20 ans après leur mort), nous voyons apparaître de ci de là, quelques artistes et écrivains de la "nouvelle génération" qui se démarquent du nombre ou du commun...

    Mais -c'est ce que je ressens- (et je ne dois pas être le seul à le dire) :

    "A l'Ouest ou à l'Est rien de nouveau... ou du nouveau à ne plus savoir où regarder" ...

     

    ... Le livre de Dan Franck "BOHEMES" évoque cette époque où durant l'espace de trois générations d'artistes, d'écrivains et de poètes -et de femmes et hommes de l'actualité artistique et littéraire- se réalisa la plus grande mutation (de pensée, de vision et de représentation du monde), entre 1860 et 1930, que toute l'Histoire de l'Art et de la Littérature aient jamais connus depuis des temps immémoriaux...

    Cette évolution aussi rapide que radicale dans l'Histoire de l'Art et de la Littérature s'inscrit dans un contexte historique de bouleversement dans "l'ordre des choses" (économique, sociétal, scientifique, industriel, technologique avec l'arrivée du téléphone, de l'électricité, du train, de l'automobile, de l'avion, du télégraphe)... Un bouleversement sans nul doute, et peut-être même, de plus grande envergure que celui de l'arrivée d'internet, du numérique et du téléphone portable à partir de 1990...

    Il faut dire aussi que les deux plus grandes conflagrations (guerres mondiales) qu'aient connues l'Humanité, en destructions, nombre de victimes et armement utilisé, et avec toutes les horreurs commises... Ont contribué à l'émergence d'un art et d'une littérature totalement nouveaux et en rupture avec ce qui avait cours dans le passé...

     

    ... Il me parait intéressant de situer dans le temps ( du Fauvisme, du Cubisme, du Dadaïsme, du Surréalisme ) les artistes qui ont vécu en particulier leur jeunesse en ces temps où ils se retrouvaient à Montmartre (Bateau Lavoir, Cabaret du Lapin Agile) , puis ensuite à Montparnasse (La Rotonde, la Ruche entre autres)...

    Ainsi avant 1914 à l'époque du Fauvisme, de l'art abstrait, du Cubisme et du début du Futurisme, l'on rencontre toute la génération des nés entre 1878 et 1890, tous alors âgés en gros, de 20 à 30 ans :

    Maurice Utrillo, Pablo Picasso, André Derain, Georges Braque, Juan Gris, Fujita, Modigliani, Jules Pascin...

    A cette époque là, entre 1900 et 1914, Maurice Vlaminck, Henri Matisse, Kees Van Dongen, Raoul Dufy... Eux, étaient un peu plus âgés puisque nés avant 1878...

    C'est aussi l'époque de la jeunesse (1900-1914), de Guillaume Apollinaire né en 1880 -et mort en 1918- , de Pierre Mac Orlan, de Jean Paulhan, de Jean Cocteau, de Blaise Cendrars, de James Joyce, Francis Carco, qui eux, étaient âgés aussi, de 20 à 30 ans avant 1914...

    Les plus "vieux" à cette époque d'avant 1914, étaient Vassily Kandisky né en 1866, André Gide né en 1869, Paul Claudel né en 1868, Alfred Jarry né en 1873, et Max Jacob né en 1876...

    Ensuite, après 1914 vient la nouvelle génération des nés au delà de 1890 :

    Chaïm Soutine, Man Ray, Max Ernst, René Magritte, Salvator Dali né en 1904, André Breton, Tristan Tzara (le fondateur de Dada), Robert Desnos, Ernest Hemmingway, le tout jeune Georges Simenon né en 1903, ainsi que Pierre Brasseur né en 1905, et Louis Aragon né en 1897... Tous eux, âgés de 20 à 30 ans entre 1910 et 1920/1925...

     

    ... Tout ce monde là, au début, entre la fin du 19 ème siècle et les premières années du 20ème, se retrouvaient à Montmartre, au Bateau Lavoir et au Lapin Agile dans leur jeunesse pour les nés autour de 1880/1885, et ensuite à partir de 1905/1910 à Montparnasse à La Coupole et à La Ruche et dans les cafés autour du carrefour Vavin, tels que La Closerie des Lilas et le Dingo Bar (ainsi d'ailleurs qu'à Montmartre encore)...

    Après 1910 bon nombres d'artistes, d'écrivains, romanciers et poètes (Américains pour beaucoup d'entre eux ainsi que des "anciens" de Montmartre dont Pablo Picasso), tous plus ou moins "désargentés et au parcours de vie très "accidenté", anarchistes, libertaires... Ont été attirés par ce quartier de Montparnasse qui à l'origine était un quartier encore relativement en friche, et offrait des ateliers à des loyers modestes dans un environnement de cafés populaires facilitant la sociabilité, l'émulation et l'entraide...

    Mais par la suite avec l'époque des "années folles" entre les deux guerres de 1920 à 1940, notamment avec la Coupole, le Sélect et le Dôme, Montparnasse est devenu un "lieu branché" dans la mesure où il perdit peu à peu son côté "authentiquement bohème"... De telle sorte qu'après 1945, en partie déserté par certains artistes et écrivains, il fut supplanté par le quartier Latin (Saint Germain des prés)...

     

    ... Montmartre, Montparnasse, Saint Germain des prés... L'on assiste à travers ces lieux et à travers les époques successives de l'histoire de l'art et de la littérature, de la fin du 19ème siècle jusque, en gros, vers 1970/1980 ; à toute une évolution du monde contemporain en matière d'art et de culture : celle du "feu fait de flammes" dans une intemporalité qui englobe en fait toutes les époques y compris notre époque actuelle, avec toutes les représentations du monde, des objets et des corps selon des sensibilités, des angles, des couleurs et des formes différents... Mais aussi en même temps à partir de l'Impressionisme et du Symbolisme fin 19 ème siècle, celle des "gerbes de feu d'artifice et de geysers" avec le Fauvisme, le Cubisme, le Surréalisme, le Futurisme, le Nouveau Roman... Pour finalement (et incertainement et aléatoirement) aboutir, après 1980, à un "foisonnement d'expression artistique et littéraire dans la diversité, dans l'instantanéité, dans la banalité"... Et avec cette idée, que de nos jours "tout le monde fait quelque chose", ce qui contribue à une prolifération de productions dont on se demande pour certaines si ces productions sont encore artistiques et littéraires... Tout cela s'inscrivant plus que jamais auparavant, dans un monde marchand de consommation, de modes et d'affects... D'autant plus amplifié et généralisé avec Internet, les smartphones, le numérique, l'informatique, la robotique et la bureautique...

     

    ... Quelques réflexions et notes d'artistes, d'écrivains, dans Bohèmes de Dan Franck :

     

    "Il y a maintenant, comme en tout pays, d'ailleurs, tant d'étrangers en France qu'il n'est pas sans intérêt d'étudier la sensibilité de ceux d'entre eux qui, étant nés ailleurs, sont cependant venus ici assez jeunes pour être façonnés par la haute civilisation française. Ils introduisent dans leur pays d'adoption les impressions de leur enfance, les plus vives de toutes, et enrichissent le patrimoine spirituel de leur nouvelle nation comme le chocolat et le café, par exemple, ont étendu le domaine du goût." ( Guillaume Apollinaire )

     

    "Ce que je n'aurais pu faire dans la vie qu'en jetant une bombe – ce qui m'aurait conduit à l'échafaud- , j'ai tenté de le réaliser dans l'art, dans la peinture, en employant la couleur pure au maximum." ( Maurice de Vlaminck )

     

    "En 1916, Picasso désirait faire mon portrait en costume d'Arlequin. Ce portrait s'est achevé en toile cubiste." ( Jean Cocteau ).

     

     

    ... Une "exception française" cependant, qui a tout de même été une rupture à l'époque, dans l'art littéraire avec François Rabelais né en 1483 ou 1494 selon les sources -et mort en à Paris le 9 avril 1553- , donc en pleine période de l'Humanisme 16 ème siècle...

    François Rabelais dont l'oeuvre constitue un véritable réquisitoire à l'encontre des théologiens de la Sorbonne, de la pensée dominante du temps et de ses codes et règles ; avec ses expressions crues parfois obscènes qui lui ont attiré les foudres des autorités religieuses et politiques, et qui s'est vu censuré...

    Il faut dire aussi que l'oeuvre de François Rabelais s'inscrit dans le contexte historique de la Réforme, politique et difficile...

    A noter également, lors de l'édification des grandes cathédrales, à l'époque du Haut Moyen Age 12 ème, 13 ème, 14 ème siècles, les gargouilles iconoclastes à figures démoniaques sculptées dans la pierre et placées en hauteur à des endroits où seuls avaient accès les artistes "insoumis et caricaturistes" créateurs de ces figures...

    Il n' a certes pas manqué, dans toutes les époques, depuis l'Antiquité, de ces artistes, poètes et écrivains, qui à leur manière dans leurs productions de peinture ou de littérature, ont peu ou prou, "secoué le cocotier" au point de passer parfois même pour des "pestiférés" ou des "damnés"... Mais dont l'Histoire "officielle" a en général fait peu de cas. On peut dire que François Rabelais pour ne citer que lui parce que cinq siècles plus tard il est l'un des personnages les mieux connus de la littérature française... Est un "cas d'école"...

     

    ... Personnellement, en matière d'art et de littérature, je penche plutôt vers des mouvements qui ne sont d'aucune école, d'aucun système de règles et de codes, totalement libres et indépendants, et bien sûr opposés à toute pensée ou tout ordre dominant, ne se "laissent pas acheter", ne deviennent pas finalement une "autre école" au même titre que les écoles en place et en boutique...

    Ce qui me semble évident -et en quelque sorte me "chiffonne"- c'est que tous, quasiment tous, les mouvements artistiques et littéraires ayant mis ou mettant en cause un ordre établi, que ce soient ceux ayant surgi entre 1860 et 1930 ou ceux qui suivent au delà, ainsi que ceux qui de nos jours foisonnent dans la diversité et dans la banalité ; ont tendance dans leur évolution -pour ne pas dire dans leur vocation- à devenir à leur tour quelque chose qui ressemble à une école, une sorte d'école... Avant d'être finalement bousculés ou intégrés ou dilués dans un "mouvement général" qui depuis la fin du 20 ème siècle s'accélère et se diversifie de plus en plus, avec de plus en plus d'acteurs...

    Le seul -enfin presque- des mouvements artistiques et littéraires qui ait "fait le moins école" par rapport à tous les autres, c'est à mon sens le mouvement Dada 1916 – 1924... Celui pour lequel j'ai une préférence et se rapproche le mieux de ce que je ressens, de l'idée que je me fais d'une certaine liberté, d'une certaine indépendance, d'une certaine opposition à toute dominance de pensée ou d'ordre...

    Dada fut d'ailleurs supplanté dès 1924 par le Surréalisme qui lui, en dépit de son côté "révolutionnaire" et "totalement novateur", n'en est pas moins, n'en constitue pas moins, une "école" notamment avec cette sorte de "Dieu le Père" qu'était André Breton exerçant pour ainsi dire une véritable dictature avec son aéropage de fidèles "triés sur le volet" et ses "voués aux gémonies", ses ennemis et ses contradicteurs à abattre!...

     

     

  • N'y a t-il de littérature et de poésie, que dans le réalisme ?

    ... Il n'y aurait -à mon sens- de littérature, de poésie, d'art d'écrire ; que dans le réalisme... Dans un réalisme qui se fonde sur la connaissance et sur le regard porté sur les faits, les événements ; sur l'observation des personnes, des choses, des situations réelles (ou imaginaires à partir du réel) ; sur le témoignage de ce qui fut, de ce qui est, qui a été vu... Un réalisme fondé, aussi, sur une connaissance scientifique, sur une connaissance des choses de la vie et de la nature...

    Y-a-t-il -c'est la question que je me pose, ou plus précisément le doute qui me vient- une littérature dans le féérique, dans le genre "l'histoire du petit poisson qui fait en respirant dans l'eau des perles d'or"? Une littérature dans le surnaturel, dans le magique ?

    Un art d'écrire, une poésie ? Sans doute... Mais une littérature, non je ne crois pas, du moins pas au sens de littérature tel que je conçois : la différence est dans l'impact, dans le retentissement, dans la portée, dans ce qui s'inscrit dans l'Histoire, dans ce qui est le vécu des gens... Le "petit poisson qui fait en respirant dans l'eau des perles d'or", le surnaturel, le magique, le féérique... tout cela dénature l'Histoire, tout cela est "échappatoire" à un réel dont on refuse, dont on conteste les effets et au lieu d'éclairer l'esprit, l'obscurcit...

    Le réel à lui seul, est plus "surréaliste" que le surréalisme des peintres et des poètes dans leurs œuvres. Le réel suscite plus d'imaginaire que le rêve de ce qui n'existe pas...

    Le rêve de ce qui n'existe pas ne s'appuie que sur de l'imaginaire qui ne vient pas du réel alors que l'imaginaire suscité par le réel devient intuition sinon même perception de ce qui sera...

    J'affirme qu'il y a du merveilleux dans le réel, et que ce merveilleux dans le réel, est plus merveilleux que le merveilleux en dehors du réel...